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Posté : ven. 29 juil. 2011, 18:59
par Taliesin
Geoffrey, tout aussi menaçant que Kasumi, avança à son tour jusqu'à presque le frôler.
-Premièrement, je t'interdis de parler de mon père sur ce ton, siffla-t-il. Je n'ai rien dit sur tes parents, moi... Enfin, je dis ça, mais je sais que les sauvages de ton espèce sont habitués à ce genre de bassesses. Deuxièmement, je ne t'ai jamais assimilé à un domestique - je n'en voudrais jamais un comme toi : simplement, le bon sens requiert que commande celui qui a le plus d'expérience en matière de civilisation ; mais de bon sens, tu n'en as pas davantage que d'honneur. Troisièmement, si je me suis habillé comme ça pour partir en forêt, c'est qu'on doit toujours faire honneur à son rang : or, moi, je ne suis pas un rustre d'homme des bois qui peut se permettre de se promener en guenilles. Quatrièmement, je ne suis pas pudibond : j'ai seulement le sens des bonnes manières. Et je suis gentil, aussi : l'une des raisons pour lesquelles je suis resté habillé, c'est que je ne voulais pas te complexer. Parce que je sais très bien ce qu'on dit des elfes... et des demi-elfes. D'ailleurs, toi aussi tu le sais, car ce n'est pas par décence que tu as gardé ton pantalon - la décence est inconnue des gens de ta sorte - mais... par honte. Cinquièmement... S'il te suffit de te retourner deux ou trois fois pour te perdre, c'est vraiment que tu as un très mauvais sens de l'orientation ! Et puis, dire que ton échec lamentable est la faute de quelqu'un d'autre, ça prouve que tu es incapable d'assumer tes responsabilités, ça montre à quel point tu es dénué d'honneur. Bref, c'est suffisant pour montrer à toute personne censée que, jamais, tu ne pourras être chef de quoi que ce soit.
Ce discours qui reprenait point par point celui de Kasumi, pour être méticuleux, n'en avait pas moins été prononcé sur un ton des plus assassins.
Posté : ven. 29 juil. 2011, 19:16
par Kasumi
Cette fois, s'en était trop ! Geoffrey l'avait attaqué sur son physique ce qu'il trouvait aberrant mais surtout sur son honneur alors qu'ils ne se connaissaient même pas. Quant à sa façon de le traiter continuellement de sauvage, cela commençait à lui porter sérieusement sur les nerfs. Kasumi repoussa Geoffrey et s'éloigna d'un pas en répliquant d'un ton furieux :
- Si tu continues à me traiter de sauvage, je pourrais te prendre au mot et me comporter comme tel. Je ne te permets pas de mépriser les vêtements que je me suis fabriqués moi-même ! Et encore moins remettre en cause mon honneur. Qu'est-ce que tu en connais, d'ailleurs. Tu n'as jamais eu à te battre, c'est évident. D'autant plus que tu sembles complexer sur ton physique. Je n'ai vraiment rien à rougir de la comparaison. D'autant que c'est puéril, même pour un enfant humain.
Posté : ven. 29 juil. 2011, 19:29
par Taliesin
Le fait que Kasumi ait osé le toucher mit le petit citadin dans une fureur encore plus grande, si telle chose était possible.
-Si tu oses encore une fois, une seule, porter la main sur moi, tu le regretteras vivement... siffla-t-il. J'en ai plus que marre de ton comportement. Je l'avais dit à père, que je ne voulais pas aller chez des sauvages... Mais il n'a rien voulu entendre, il pensait que c'était bon pour mon éducation, pour ma future carrière. Et je pense qu'il avait raison, en fin de compte. Parce que des gens comme toi... Il faut le voir, pour le croire ! C'est toi, en premier, qui a critiqué ma tenue, qui m'a traité de délicat puis de pudibond - et c'est donc toi qui es puéril ! : moi, je n'ai fait que répliquer. Je n'aurais pas dû, j'aurais dû être au-dessus de ça, mais vient un moment où la bêtise est trop insupportable ! Quant à ton honneur, je parle en connaissance de cause, puisque je vois comment tu agis ! Tu commences par des attaques verbales tout azimuts, et quand on te répond, tu ne le supportes pas et tu en viens à la violence... Quand on n'a plus d'arguments, on cogne, c'est ça ? Aurais-je tellement visé juste ? Ou bien est-ce comme cela que l'on fonctionne, dans ta contrée ? J'ai assez de jugeote pour ne pas juger tous tes compatriotes d'après ton seul exemple. Mais te concernant, je n'ai plus le moindre doute : tu n'es rien qu'une brute dépourvue d'honneur !
Posté : ven. 29 juil. 2011, 19:41
par Kasumi
Kasumi comprit que tout cela ne mènerait à rien, sinon un pugilat s'il jouait au jeu qu'imposait Geoffrey. Au lieu de cela, il décida de traiter avec Geoffrey comme sa mère avait tenté de lui enseigner, en ignorant ses provocations. C'était si difficile alors qu'il n'avait qu'une envie, celle de le faire taire d'un bon coup de poing. Mais ça aurait été lui donner raison et il n'y avait aucune fierté à tirer d'une telle victoire. Au lieu de céder à ses pulsions de violence, le demi-elfe se détourna ostensiblement, présentant son dos pour bien signifier qu'il tenait Geoffrey comme quantité négligeable. Il répliqua alors d'un ton calme en apparence :
- Ton père aurait mieux fait de t'écouter. On s'en serait mieux portés. Mais il m'est avis qu'il avait besoin de deux mois de vacances à nos dépens. Mais bon, rassures-toi, personne n'abîmera ta gueule, tant que tu te tiens à distance.
Posté : ven. 29 juil. 2011, 19:57
par Taliesin
Au ton de la réplique de Geoffrey, l'apprenti rôdeur put juger qu'il était toujours aussi hors de lui.
-Ah, ça y est, tu recommences avec mon père... Tu veux qu'on parle des raisons pour lesquelles le tien n'a jamais jugé bon de te prendre avec lui pour te former à son métier ? Hum, je pense qu'il vaut mieux éviter le sujet... Quant à ce qui est d'abîmer ma gueule... Quelle prétention !
Il y eut un bref silence, puis un soupir.
-Décidément, ce qu'on dit se vérifie. Les demi-elfes n'héritent que des mauvais côtés des deux races : la vanité des elfes et la brutalité de certains humains.
Posté : ven. 29 juil. 2011, 20:04
par Kasumi
Kasumi ne s'attendait pas à ce coup bas et l'accusa un instant avant de trouver de quoi répondre sur un ton proche de la colère blanche :
- Ce que les "on" de ton espèce pensent, je m'en contrefiche alors garde tes soit disant connaissances. Mes parents m'ont laissé le choix et il se trouve que je trouve la compagnie des animaux et des belles forêts infiniment plus agréable que celle des arrogants et prétentieux fils de diplomates qui se prélassent dans les palais en croyant tout savoir.
Posté : ven. 29 juil. 2011, 20:12
par Taliesin
L'autre eut un petit rire moqueur.
-Tant mieux, parce que les "arrogants et prétentieux fils de diplomates qui se prélassent dans les palais en croyant tout savoir" préfèrent la compagnie de leurs semblables à celles des sauvages qui se vautrent dans la fange des forêts en compagnie des animaux et qui sont persuadés d'être aussi malins que ces derniers alors qu'ils perdent leur chemin après trois pas dans la forêt. Au final, chacun est à la place qui lui revient, et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Parce que si moi, j'ai réussi à faire bonne figure dans ta cambrousse, toi, en ville, parmi les gens civilisés et éduqués... Quel tableau ! Ton père mourrait de honte !
Posté : ven. 29 juil. 2011, 20:21
par Kasumi
Kasumi en avait plus qu'assez mais laissait le jeune arrogant s'en tirer aussi facilement était au-dessus de ses forces. Geoffrey avait justement frappé là où ça faisait mal, renforçant la frustration du demi-elfe de s'être perdu aussi inexplicablement. Il avait honte de lui-même et de ses compétences et les rudes paroles du garçon faisait un écho douloureux à ses propres doutes. Peut être ne serait-il jamais le rôdeur discret, rapide et autonome qu'il rêvait d'être en écoutant les exploits de ses aînés racontés autour du feu de camp. Comme pour faire diversion, il prit Geoffrey à contrepied :
- Tu trouves que tu as fait bonne figure ? Une fillette aveugle aurait pu suivre tes traces tant tu ne regardes même pas où tu mets tes pieds maladroits. Et elle n'aurait même pas eu à baisser les yeux : une armée aurait pu te suivre rien qu'à tes pleurnicheries permanentes.
Posté : ven. 29 juil. 2011, 20:37
par Taliesin
-Mes "pleurnicheries" étaient justifiées, puisqu'on faisait que se perdre à chaque instant un peu plus ! Et pour les traces que j'ai laissées... Je te rappelle qu'à l'origine, on devait juste faire une petite promenade pour aller ramasser des plantes, pas se lancer dans une opération d'infiltration ! Et si ma piste était si visible, pourquoi as-tu été incapable de la retrouver, quand on a rebroussé chemin, hein ? Soit j'ai été plus discret que tu le dis, soit tu es vraiment nul pour suivre des traces ! Mais bon, dans tous les cas, je ne doute pas que ta mère ou les autres rôdeurs du village soient capables de les repérer et de venir nous chercher si on rentre pas par nous-mêmes... Ils avaient l'air doués, eux !
Posté : ven. 29 juil. 2011, 20:45
par Kasumi
Cette fois, Kasumi perdit le contrôle. Comme dans la forêt quand l'environnement lui était devenu complètement étranger et que la panique le gagnait à chaque instant. Il n'eut même pas conscience de son mouvement que déjà son poing s'envolait vers la mâchoire de Geoffrey. Il frappa sans l'avoir prémédité comme si ses nerfs avaient pris le relais de son cerveau. Qu'il donne ou non raison au jeune garçon n'avait plus d'importance. Il lui fallait un exutoire à toute la frustration accumulée.
Posté : ven. 29 juil. 2011, 20:56
par Taliesin
Geoffrey, totalement pris au dépourvu, ne put rien faire pour éviter le coup qui le laissa chancelant. Mais avant que Kasumi ait pu reprendre ses esprits ou regretter son geste, le garçon le chargea, enclenchant un véritable pugilat. Et l'apprenti rôdeur constata que son adversaire n'était pas aussi gringalet qu'il aurait pu le croire : que sa vie citadine n'ait pas été totalement oisive ou que son énergie soit décuplée par la rage, il cognait fort et bien.
Les combattants ne tardèrent pas à rouler au sol, se rendant coup pour coup sans guère de retenue, renversant au passage la table basse. Pendant quelques minutes, la lutte fut équilibrée mais, bientôt, l'expérience et l'entraînement du demi-elfe prirent le dessus. Quelques minutes encore et, non sans avoir dû batailler ferme, il parvint à immobiliser le petit citadin.
-Si tu crois que je vais crier grâce, tu te fourres le doigt dans l’œil... cracha celui-ci, haletant, les yeux emplis de larmes de douleur et d'impuissance.
Posté : ven. 29 juil. 2011, 21:09
par Kasumi
Kasumi savait qu'il avait remporté le combat physique, quoiqu'il ait du puiser dans ses réserves pour finalement prendre le dessus. Finalement, cette lutte s'était avérée salutaire pour le demi-elfe qui avait repris le contrôle de ses nerfs. Mais la joie d'avoir emporté la lutte se disputait à la honte d'avoir initié la bagarre. Sa mère ne serait pas fière de lui ni même les anciens. Cette considération valait bien toutes les rancoeurs qu'il nourissait à l'égard de Geoffrey. Tout en conservant sa prise pour ne pas laisser l'opportunité à ce dernier de reprendre la lutte, il répliqua d'un ton sincère :
- Tu te bats plutôt bien. Tu as une bonne droite mais il faudrait travailler ton équilibre. La force ne suffit que si tu frappes suffisamment d'emblée. En tous cas c'est pas mal pour un diplomate. Quoique ton père ne pensait peut être pas que tu travailles ce genre d'arguments en venant ici.
Posté : ven. 29 juil. 2011, 21:20
par Taliesin
Si Geoffrey avait été surpris par le coup de poing qui avait lancé la bagarre, il le fut tout autant par la remarque de Kasumi, laquelle le laissa sans voix quelques instants.
-Pas de coups bas... finit-il par lâcher - il s'en était lui-même abstenu durant l'affrontement. J'aurais pas cru... C'est... C'est honorable...
Il s'interrompit, trop essoufflé pour les longs discours.
Posté : ven. 29 juil. 2011, 21:27
par Kasumi
Pensant pouvoir faire confiance à Geoffrey pour ne pas reprendre la bataille à cette remarque, Kasumi relâcha sa prise et se releva pour libérer le garçon. Il alla même jusqu'à tendre une main pour l'aider à se relever. Encore plus honteux en constatant les dégâts que la rixe avait occasionnée, le demi-elfe répondit à son tour, le souffle légèrement court :
- C'était idiot de se battre. Je regrette d'avoir commencé. Je vais tâcher de nettoyer tout ce bazar.
Posté : ven. 29 juil. 2011, 21:36
par Taliesin
Le gosse hésita a saisir la main tendue, mais les mots du rôdeur parurent l'y décider.
-Les paroles peuvent faire aussi mal que les coups... lâcha-il une fois remis sur pied tant bien que mal. Et j'ai beaucoup parlé.
Il s'était exprimé spontanément et parut presque regretter ses mots une fois ceux-ci prononcés. Mais il ne se rétracta pas et tenta plutôt de reprendre son souffle. La lutte avait achevé de l'épuiser et à voir sa mine défaite, l'on comprenait qu'il en avait gros d'avoir perdu.
-On rangera tout tout à l'heure... conclut-il en se tournant vers les flammes et en tentant de remettre de l'ordre dans sa tenue mouillée et désormais on ne peut plus froissée.
Posté : ven. 29 juil. 2011, 21:43
par Kasumi
Kasumi se contenta d'un hochement de tête et vint s'asseoir auprès du feu, en évitant les zones les plus franchement inondées. Il avait bon espoir de sécher rapidement pour tenter ensuite de réparer le gros des dégâts. Tout en s'installant, il euacquiesça aux paroles de Geoffrey :
- Tu as raison. Commençons par nous sécher avant de réparer tout ça. Cela ne servirait à rien de tout faire à l'envers. Tu ferais peut être bien d'enlever ta tunique pendant qu'elle sèche. Elle sera moins froissée si elle sèche à plat. Je m'en veux un peu pour le combat, et aussi pour l'orage. J'aurais du trouver un abri plus tôt mais je ne l'ai pas senti arriver.
Posté : ven. 29 juil. 2011, 22:28
par Taliesin
Le garçon ouvrit la bouche pour répondre, se ravisa, puis parut chercher ses mots. L'heure n'était plus à la complète spontanéité mais, quand il parla enfin, il n'en fut pas pour autant désagréable.
-Bah, on a fini par en trouver un, d'abri, et il aurait pu être moins confortable...
Il se débarrassa ensuite de sa tunique, et Kasumi put noter que, sans être aussi athlétique que lui, Geoffrey n'était pas sans pratiquer de l'exercice physique. Du moins dans une certaine mesure.
Une fois le vêtement étendu du mieux possible, le petit citadin s'assit à son tour. Il n'ajouta rien, resta les bras croisés, le regard dans le vague. Il tentait d'arborer une expression neutre, mais son camarade voyait bien qu'il broyait du noir. Sans doute remâchait-il sa défaite...
Au-dehors, l'orage sévissait toujours, plus virulent que jamais, et le tonnerre grondait presque continuellement. Par contraste, le silence qui régnait à l'intérieur de la vaste maison, et auquel ils n'avaient guère prêté attention jusqu'ici, paraissait saisissant. Tout juste entendait-on le crépitement du feu.
Posté : sam. 30 juil. 2011, 14:31
par Kasumi
Ce moment de calme ne gênait en rien le demi-elfe habitué à de longues veilles en forêts sans personne à qui parler. De plus, il préférait ne pas envenimer une situation apaisée mais toujours délétère en engageant la conversation. Pour l'heure, la meilleure chose à faire était de sécher avant de se lancer dans l'exploration du manoir. La tempête faisait toujours rage au dehors, leur interdisant toute idée de sortie même si le soir n'était pas arrivé. Il allait falloir s'accomoder de cette demeure pour la nuit alors qu'ils auraient déjà du être de retour. Kasumi ne pouvait s'empêcher de pensder à sa mère qui ne manquerait pas de s'inquiéter...
Posté : sam. 30 juil. 2011, 15:42
par Taliesin
Geoffrey, lui, ne tarda guère à s’agiter : soit il n’était pas d’un tempérament très contemplatif, soit il était du genre à trouver le silence pesant. Il ne chercha pas à relancer la conversation – peut-être pour les mêmes raisons que Kasumi – mais vérifia de plus en plus fréquemment si sa tunique était sèche. Une demi-heure plus tard, il jugea qu’elle l’était assez et l’enfila.
-Bon, on y va ? demanda-t-il, s’emparant déjà de son chancelier. Au dehors, l’obscurité gagnait du terrain. Il devait être tard et la nuit ne tarderait plus.
Posté : sam. 30 juil. 2011, 20:06
par Kasumi
Kasumi fut sur ses pieds en un clin d'oeil. Il ne renfila pas ses bottes mais imita Geoffrey concernant sa tunique encore à peine humide à certains endroits. Curieusement, il se sentait un peu plus assuré à se déplacer habillé dans cette maison inconnue. Tout ici le mettait mal à l'aise depuis l'opulence dans laquelle il ne se sentait pas à sa place jusqu'au vide qui lui faisait se poser tout un tas de questions sur les occupants et sur leurs activités. Le demi-elfe cacha au mieux ses appréhensions en prenant la tête, arguant que la lumière de la chandelle perturberait ses perceptions s'il l'avait continuellement dans son champ de vision.
Posté : dim. 31 juil. 2011, 00:59
par Taliesin
Le petit garçon ne protesta pas et le suivit hors du salon. Mais ce fut bien le seul moment où il resta dans ses pas. Car, sitôt qu’ils furent parvenus dans le hall et débutèrent leur repérage du rez-de-chaussée, il s’éloigna de lui et ouvrit des portes différentes. Peut-être voulait-il ainsi manifester son indépendance, le fait qu’il ne reconnaissait pas Kasumi comme chef. Peut-être, simplement, avait-il envie d’être le premier à découvrir certaines parties de la demeure. Envie bien compréhensible ! Et, de toute façon, les lieux étaient assez vastes pour que chacun des explorateurs en herbe ait sa part de gloire.
Ils visitèrent ainsi un deuxième salon - plus vaste que celui où ils s’étaient installés -, une immense salle à manger, un bureau précédé d’une antichambre, une magnifique bibliothèque – laquelle retint particulièrement l’attention de Geoffrey, apparemment amateur de livres – ainsi qu’une pièce semblait-il destinée à la détente : y trônait une sorte de table recouverte de feutre vert sur lequel reposaient des boules de diverses couleurs – le jeune citadin expliqua à son camarade qu’il s’agissait d’un billard, jeu particulièrement à la mode parmi la bonne société. L’ensemble de ces salles, distribuées autour du hall, étaient naturellement d’un luxe époustouflant, et les chandeliers n’y manquaient pas, bien au contraire.
Quant à l’arrière de la résidence, il était composé de pièces utilitaires, parmi lesquelles ils trouvèrent une vaste cuisine, une réserve de nourriture abondamment garnie – les vivres qu’elle contenait, d’une incroyable diversité, étaient susceptibles de les nourrir pour des semaines ! et une autre où étaient entreposés tous les objets nécessaires au ménage et à l’entretien de la maison. Enfin, un escalier paraissait mener à la cave.
Bien sûr, il leur restait encore l’étage à explorer. C’est là que devaient être installées les chambres.
Posté : dim. 31 juil. 2011, 07:50
par Kasumi
La maison lui parut encore plus grande qu'il ne l'avait d'abord imaginée. Kasumi devait bien reconnaître par devers lui n'avoir jamais mis les pieds dans une maison particulière aussi vaste et bien aménagée. Les pièces lui paraissaient démesurées à tel point qu'il se demanda combien de personnes vivaient ici en temps normal. Ravi de toutes ces découvertes, il écouta les explications de Geoffrey avec attention. Quand ils trouvèrent la cuisine, il reprit néanmoins le relais en demandant au garçon ce qu'il avait envie de manger. Le demi-elfe avait appris à cuisiner aussi n'étaient-ils pas limités aux aliments ne nécessitant aucune cuisson. En trouvant la salle entreposant le matériel de nettoyage, Kasumi proposa d'effectuer une pause dans leur reconnaissance. Il tenait à nettoyer au plus tôt les dégâts du hall et du premier salon avant que l'eau et la boue n'imbibent les tissus. Ensuite, il serait temps de manger et de poursuivre l'exploration. C'atait la voie de la sagesse mais lui-même avait grand peine à contenir sa curiosité de voire le reste de la maison.
Posté : dim. 31 juil. 2011, 11:23
par Taliesin
Geoffrey fit la grimace : il aurait aimé monter à l’étage sans tarder. Tout habitué qu’il soit aux belles maisons et au grand luxe, il n’aurait probablement jamais imaginé trouver un tel lieu au milieu de la forêt et il avait plus d’une fois laissé transparaître son admiration au cours de leur repérage. Celui-ci l’avait en tout cas mis de bonne humeur et, loin de rejeter en bloc le plan de Kasumi, il proposa un compromis : ils n’avaient qu’à s’occuper du nettoyage sans tarder puis, selon s’ils avaient très faim ou non, graviraient l’élégant escalier ou se sustenteraient.
Effacer les traces de leur arrivée – et de leur pugilat – ne fut pas très difficile : ils disposaient du matériel adéquat, avaient au final surtout semé de l’eau et, pressés de poursuivre leurs aventures, ils mirent tous deux du cœur à l’ouvrage. Aussi, avant peu, le gros des dégâts avait disparu. Et, bien sûr, la table basse – intacte malgré sa chute – avait retrouvé sa place et sa position initiales.
Posté : dim. 31 juil. 2011, 13:58
par Kasumi
Kasumi estima qu'ils avaient fait au mieux et que seul le temps ferait la suite à savoir sécher le tapis. Il l'aurait bien étendu dehors au grand air mais l'orage toujours virulent compromettait option. Aussi se rangea-t-il à l'avis de Geoffrey de s'arrêter là pour ce qui était des tâches ménagères. Le demi-elfe commençait à avoir faim, l'heure habituelle pour le dîner étant de loin passée, cependant, il était aussi avide d'exploration.
- Nous devrions monter à l'étage et voir si nous pourrons trouver une chambre où dormir. Le repas attendra : mieux vaut savoir ce qui nous attend avant de le prendre. et il faudrait aussi jeter un oeil à la cave. Nous en apprendrons certainement davantage. Qu'en penses-tu ?
Posté : dim. 31 juil. 2011, 15:52
par Taliesin
L’intéressé acquiesça et, sans la moindre hésitation, opta pour commencer par l’étage – la cave devait lui sembler moins prometteuse.
Ils regagnèrent donc le hall, gravirent le bel escalier puis se lancèrent dans la deuxième phase de leur exploration, laquelle s’avéra tout aussi surprenante que la première. Comme ils l’avaient supposé, c’est là que se trouvaient les chambres – une bonne dizaine en tout – qui rivalisaient de luxe et de raffinement. Toutes étaient meublées et décorées de façon différente, ce qui leur conférait des caractères bien spécifiques : par exemple, la « Chambre verte », comme ils la nommèrent, voyait dominer les belles couleurs de la végétation au printemps, offrait des motifs sylvestres, des tableaux d’animaux ; la « Chambre marine » avait des teintes bleues, des représentations de navires, de bords de mer ; la « Chambre rouge » était parée des chaudes et splendides couleurs du crépuscule, tandis que ses murs étaient ornés de représentations de magnifiques couchers de soleil… Outre des fauteuils, des tables basses, des bureaux, des commodes, des secrétaires, des armoires, des coffres, tous plus travaillés et superbes les uns que les autres, chacune de ces vastes pièces était munie d’un imposant lit à baldaquins doté de couvertures et de draps de la plus belle facture, aussi propres que s’ils avaient été lavés la veille. Les garçons devraient donc soit partager le même lit, soit se choisir une chambre différente.
Ils trouvèrent également un escalier menant à ce qui devait être le grenier, ainsi qu’un salon supplémentaire et une deuxième salle à manger – munie d’un monte-charge permettant de faire venir les plats directement depuis les cuisines. Enfin, leur ultime découverte ne fut pas la moins impressionnante, loin s’en fallait, puisqu’elle laissa Geoffrey bouche-bée ! Il s’agissait d’une salle de bain dont la magnificence n’avait d’égale que l’immensité et la sophistication. Son sol, ses murs et son plafond carrelés étaient décorés de splendides mosaïques ; son centre était occupé par un grand et profond bassin de marbre ; à côté, des rayonnages – également de marbre – étaient chargés d’innombrables fioles aux parfums capiteux ou de somptueuses serviettes. Pour compléter le tableau, on remarquait de nombreux robinets rutilants sous lesquels des plaques de cuivre étincelant offraient des indications telles que « Bruine automnale », « Giboulée de printemps », « Cascade » ou encore « Tsunami ». Une autre plaque du même métal, mais bien plus grande, portait l’inscription suivante : « Cette salle a été créée par Sagouin Jeanson, plus grand architecte et ingénieur du Multivers qui, entre autres réalisations, équipa pareillement l’auguste Université de l’Invisible ».
Posté : dim. 31 juil. 2011, 19:47
par Kasumi
La salle de bain évoquat à Kasumi des sentiments contradictoires. La magnificience des motifs et la taille du bassin incitaient à la baignade mais tout cela semblait aussi bien sophistiqué. Il n'avait jamais entendu parler de cet ingénieur censément célèbre. Mais cela ne voulait rien dire tant ses connaissances en la matière étaient lapidaires. Pour la même raison, il ne voulait pas interroger Geoffrey. Peut être la seule solution serait de faire preuve d'esprit d'expérience. Il ignorait le sens du mot tsunami mais cela sonnait bien à ses oreilles. Peut être commencerait-il par là, une fois l'heure du bain venue. Mais pour l'heure il restait beaucoup à décider :
- J'aimerais bien la chambre verte si ça ne te dérange pas ! Mais j'ai envie de manger maintenant, pas toi ?
Posté : dim. 31 juil. 2011, 21:37
par Taliesin
-Aucun souci ! Je me doutais bien que tu la voudrais… Moi, j’hésite entre la chambre bleue ou la chambre royale, tu sais, celle avec les dorures, les portraits de seigneurs, les tableaux de châteaux et tout… L’insrant suivant, ils descendaient l’escalier. -Franchement, c’est un palais, ici ! reprit Geoffrey, d’humeur radieuse. Et tu as vu cette salle de bain ? Incroyable ! J’en ai déjà utilisé des modernes, mais des comme ça, jamais ! Je suis même pas sûr de savoir comment elle fonctionne, c’est dire ! Ils atteignirent la cuisine et, sans tarder, entreprirent de préparer le repas. Suspendue dans la vaste cheminée, ils découvrirent une marmite remplie d’une soupe d’allure engageante, et ils décidèrent de la mettre aussitôt à chauffer. Pour le reste, il y avait tout ce qu’ils pouvaient désirer : du pain encore frais, de la viande en quantité, des œufs, du lard, des légumes, des épices et des aromates, des pâtisseries, du miel… En ce domaine comme dans les autres, leur hôte s’était surpassé.
Posté : lun. 01 août 2011, 18:15
par Kasumi
La question de la chambre étant réglée, chacun ne risquant pas de marcher sur les pieds de l'autre, les deux enfants se rendirent avec entrain vers la cuisine pour y découvrir de nouvelles bonnes surprises. Après avoir consulté Geoffrey, Kasumi mit la soupe à réchauffer et offrit de faire cuire une omelette au lard et à la saucisse comme plat plus consistant. Le demi-elfe se sentait dans son élément car il participait depuis quelque temps à la préparation des repas, un atout indispensable pour gagner en autonomie durant les expéditions et les patrouilles sylvestres.
Posté : lun. 01 août 2011, 18:44
par Taliesin
Geoffrey ne s’opposa en rien à la proposition de Kasumi et, tandis que celui-ci préparait l’omelette, il se mit en devoir de mettre la table dans la grande salle à manger. Bien sûr, la vaisselle était à l’image de tous les autres éléments de la demeure : assiettes de la plus fine des porcelaines, couverts en argent, verres en cristal… Moins d’une demi-heure plus tard, les deux garçons se retrouvaient installés face à face à l’un des bouts de l’immense table, éclairés par un magnifique chandelier abondamment pourvu en bougies. Geoffrey, toujours joyeux, se serait sans doute montré intarissable sur les multiples qualités de leur refuge si la faim ne l’avait pas tenaillé. Mais voilà, comme son camarade, il avait grand faim et, pendant de longues minutes, on n’entendit que le cliquetis de la vaisselle. Cependant, même s’ils étaient tout occupés à avaler ce repas simple mais délicieux, même s’ils étaient encore tout éblouis par les splendeurs de ce palais inattendu, ils prirent peu à peu conscience de leur isolement : ils occupaient un îlot de lumière et de vie au milieu des ténèbres de l’immense pièce, elle-même perdue au cœur de la vaste bâtisse… Le silence, autour d’eux, presque absolu, avait un petit quelque chose d’oppressant qu’ils n’auraient su définir. D’autant qu’au dehors, s’il pleuvait toujours, le grondement du tonnerre avait disparu. Geoffrey finit par reposer couteau et fourchette et étouffa poliment un impressionnant bâillement. -C’était vraiment très bon. Bravo pour l’omelette ! lança-t-il d’une voix un peu plus forte que nécessaire, ce qui eut pour mérite – et sans doute était-ce là son intention – de repousser le silence.
Posté : mar. 02 août 2011, 18:03
par Kasumi
Le repas avait rassasié le rôdeur et il subissait le contrecoup des efforts consentis pendant la journée aussi le bâillement de Geoffrey s’était révélé communicatif. L’éclat de voix de ce dernier le fit sursauter mais il n’avait fait que rendre plus prégnant le silence et le vide de la grande bâtisse. Kasumi bénéficiait de l’avantage que lui procurait sa vision nocturne pour percer un peu plus avant les ténèbres mais il avait moins l’habitude que son compagnon des grandes demeures. Il répondit d’un ton peu assuré, lui aussi un peu plus fort que nécessaire mais faisant part plus directement de ses craintes :
- Merci, c’était trois fois rien. Bigre ce que cette maison parait vide ! Au moins l’orage a cessé. Nous pourrons certainement repartir demain matin. Le camp doit bigrement s’inquiéter pour nous. A mon avis, ils sont déjà partis à notre recherche. Cela ne m’étonnerait pas qu’ils nous rejoignent bientôt. Nous devrions peut être laissé un signe de notre présence dehors. Pour qu’ils n’hésitent pas à entrer si nous ne répondons pas quand ils frapperont.