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Posté : ven. 22 nov. 2013, 18:12
par Manfred
« Qu’est-ce que c’est que ça ?
- Hooo ! »
La carriole s’immobilisa. A bord, il y avait trois personnes, deux solides gaillards et une femme plutôt âgée. Leurs regards s’étaient réunis sur le cadavre désormais illuminé par les lanternes.
« Un mort, il ne manquait plus que ça.
- Et dans un sale état... J’aime pas ça. »
L’un des hommes mit pied à terre. Prenant en main une lourde masse d’arme, il s’approcha des restes de Rolau et les examina. Son verdict ne tarda guère.
« On a commencé à lui bouffer la jambe. C’est un coup des garous !
- Ce peut aussi être un animal.
- Mouais... Placé, comme ça, bien en évidence sur le chemin ? Non, ça sent le garou à plein nez !
- Voyez, madame, que nous avions raison d’insister pour vous accompagner. Les environs sont pas sûr. La guerre et les garous, ce n’est pas la bonne période ! »
Sur ce, l’homme à la masse d’arme commença à décaler le corps sur le côté. Son collègue, par prudence, avait sortit une grande hache. La femme, quand à elle, n’avait dit mot.
Posté : ven. 22 nov. 2013, 20:48
par Louve
Ils savent, et ils n'ont pas peur. D'autres chasseurs*? D'autres tricheurs. Cette imposante hache est-elle de même facture que l'épée de Rolau*? Mieux vaut ne pas s'y frotter.
Louve resta tapie dans les herbes hautes, à observer le trio. Cette fois, elle ne se montrerait pas, c'était bien trop risqué. Dans tous les cas, elle venait de prendre la décision d'intégrer la meute au plus vite. Elle n'avait plus qu'une envie*: éradiquer ces prédateurs de garous.
Je sens la haine qui déferle, je m'en repais. Elle m'anime. Et elle vous détruira. Juste un peu de patience. Vos nuits seront bientôt faites de griffes et de crocs.
Posté : sam. 23 nov. 2013, 10:54
par Manfred
Le cadavre poussé, l’homme à la masse d’arme revint à sa place sur la carriole. Son collègue à la hache reprit les rennes. Ce fut alors que la vieille femme sortit de son mutisme.
« Pouvons-nous partir ainsi sans offrir une sépulture descente à ce pauvre défunt ? Le laisser, c’est le livrer aux charognards. »
« On ne peut pas le prendre avec nous, on n’a pas la place. Et rester, c’est nous mettre en danger. Navré mais priorité aux vivants. »
« Nous reviendrons de jour pour s’occuper de lui, s’il est encore là. Et nous avertirons les Lames d’Argent, l’affaire est de leur ressort », ajouta l’un des hommes, soucieux de ne pas trop déplaire à la passagère.
Sur ce, la charrette reprit sa route. Si Louve persistait à se cacher, elle allait très vite être libre d’aller où bon lui semblait.
Posté : dim. 24 nov. 2013, 14:24
par Louve
Voir la crainte que nous inspirons m'amuse. Entendre parler de cette guilde de chasseurs m'exaspère. J'aimerais vous tuer et leur porter vos restes. Je hais vos petites organisations, vos dérisoires remparts face aux ténèbres, vos associations ridicules. Votre solidarité, vos villes. Vos petits rites et vos coutumes. Vous vous dites civilisés, mais au fond de vous même, vous savez bien que vous n'êtes que des animaux dénaturés. Je vous hais. Et si je le pouvais, je vous tuerais tous.
Louve resta un long moment étendue dans l'herbe, sans un mouvement, guettant le moment où ils s'en iraient. Quand ce moment arriva, elle resta tapie encore quelques minutes, afin d'être sûre qu'ils ne la verraient pas. Puis, d'un pas que la colère avait rendu alerte, elle se dirigea vers la maison dont avait parlé Zig.
Posté : dim. 24 nov. 2013, 15:45
par Manfred
La fameuse maison fut des plus simple à trouver. En fait, Louve tomba directement dessus alors qu’elle approchait du bourg. Isolée, en pierre, elle correspondait effectivement aux indications de Zig. C’était une bâtisse très correcte, peut-être l’une des plus belle du hameaux. Mais elle avait aussi un petit côté mélancolique, sans doute conférée par la modeste lumière nocturne. Un seul étage, des fenêtres aux volets clos, une cheminée qui fumait, un jardin délaissé où proliféraient les mauvaises herbes... Mis à part la fumée, il n’y avait pas le moindre signe de vie, y compris dans tout le terrain de la propriété. Les autres maisons du bourg se dressaient, pour les plus proche, à trois cents mètres environs. Tout était calme, tout était endormi.
Posté : dim. 24 nov. 2013, 21:32
par Louve
Nuit ... Viens apporter à la terre, le doux enchantement de ton mystère. L'ombre que tu portes est si douce ... Nuit ... Pour toujours mon masque, ma cape. Avec toi j'avance. Nuit du loup, nuit du sang. Nuit déchirée. Mais avant tout méfiance.
Louve ne se sentait pas réellement tranquille. Qui lui disait que Zig ne l'entraînait pas dans un véritable traquenard. Après tout, elle était libre de rebrousser chemin et de poursuivre sa route comme si rien ne s'était passé ... Mais elle se sentait curieuse et sûre de sa force. En cas de problème, elle pourrait toujours s'enfuir.
Elle s'avança vers la maison, s'attarda quelque peu dans le jardin en friche, guettant les bruits, s'imprégnant du décor. De cette anarchie. Du coté lugubre. Puis elle marcha jusqu'à la porte et cogna le heurtoir sur le bois.
Posté : dim. 24 nov. 2013, 23:03
par Manfred
Pas un bruit, pas un souffle. Malgré l’ouïe fine de Louve, aucune présence ne fut révélée, dedans ou dehors. Il semblait à la rousse qu’elle était seule. Et le fait que personne ne vint lui ouvrir, qu’il n’y eut pas même une réaction à ses coups sur la porte, la confortait dans cette impression.
Posté : lun. 25 nov. 2013, 21:10
par Louve
Comment cela, personne*? Zig s'est-il joué de moi*? Cette maison a l'air totalement vide. Idiote, trois fois idiotes. Ils se sont joués de moi. Ou peut-être … Avec un peu de chance, si je fais le tour de la maison. Je verrais peut-être. Ensuite.
Louve commençait à sentir colère et frustration l'envahir. De rage, elle donna du pied contre le battant avant de contourner la masure. De loin en loin, elle regardait autour d'elle, écoutait, cherchant ça et là à dénicher quelques signes de vie.
Posté : mar. 26 nov. 2013, 09:40
par Manfred
Personne, il n’y avait décidément personne, tout du moins ici. Au village, à proximité, c’était bien sûr une autre histoire. Alors il fallait prendre garde. Par chance, le jardin de la maison constituait une barrière végétale efficace. Louve n’avait donc pas trop de précaution à prendre lorsqu’elle fit le tour de la propriété. Ce fut quand elle passa du côté faisant face à la vieille forêt qu’une fenêtre attira son attention. Au premier coup d’œil, on pouvait la croire fermée, comme toutes les autres. Or ces volets étaient légèrement entrebâillés. Il suffit d’un geste de la rousse pour révéler que rien ne les retenaient, ils avaient juste été poussés. Et derrière, la fenêtre était grande ouverte, offrant un passage de choix vers l’intérieur...
Posté : mar. 26 nov. 2013, 20:56
par Louve
Tiens .... Une fenêtre ouverte. Un hasard ? Peut-être les habitants se sont-ils enfuis. Ou peut-être guettent-ils tapis dans l'ombre. Méfiance et prudence. Il me serait fort pénible de me faire oxcire par les premiers représentants de ma race que je rencontre. Ou par des chasseurs de garous. Non, cela serait un comble. Prudence ... Patience.
Tout en pensant, elle se défit de sa botte droite. Elle n'y tenait pas vraiment, elle commençaient à lui mordre cruellement le talon. Surveillant toujours les alentours, elle lança son projectile à travers la pièce et guetta les réactions, les éventuels mouvements. Ensuite, elle aviserait.
Posté : mar. 26 nov. 2013, 22:14
par Manfred
La botte heurta un buffet, fit vaciller quelques objets métalliques avant de tomber au sol pour s’y immobiliser. Mis à part cela, rien. En dressant l’oreille, Louve perçut juste un feu crépitant dans une cheminée, ce qui n’était guère une découverte puisque de la fumée s’échappait de la dite cheminée et allait se perdre dans le ciel nocturne. En regardant par la fenêtre, la rousse pouvait voir un salon modeste mais confortable. Une table basse, un fauteuil, la cheminée déjà mentionnée... Sur la table, un livre ouvert, un encrier, une plume... Il était évidant que quelqu’un vivait ici. Mais pour l’instant, la maison semblait vide.
Posté : mer. 27 nov. 2013, 22:13
par Louve
Maison vide ... Et pourtant, il y a du feu. Un, deux, trois ... J'entre ... A pas de loup.
Louve entra avec précaution dans la pièce. Une jambe, puis une seconde. Puis elle se laissa glisser à l'intérieur. Doucement, ses pieds se posèrent sur le plancher. Elle marcha lentement, un pas après l'autre histoire de ne pas faire craquer les lattes. Elle avança jusqu'à la cheminée profitant de sa lumière et de sa chaleur. Elle était attentive aux moindres bruits. Elle s'avança jusqu'au livre ouvert. Dans le temps, le vieil hermite lui avait appris à lire. Il lui restait encore quelques rudiments. Elle se pencha et tenta de déchiffrer les signes.
Posté : jeu. 28 nov. 2013, 08:52
par Manfred
L’écriture qui couvrait les pages du livre était plutôt élégante et très lisible. Pourtant, Louve n’en comprit pas un mot. Peut-être était-ce une autre langue. Peut-être était-ce un texte trop compliqué. Il devenait en fait assez évidant que celui qui vivait ici avait une bonne éducation. La pièce, certes modeste, était soigneusement rangée et gardée assez propre. A l’un des murs était suspendu un tableau montrant une belle demoiselle dans un jardin idyllique. Sur la cheminée reposait une épée usée mais belle, sans doute d’avantage un symbole qu’une arme. Seule l’odeur qui émanait de cet endroit faisait un peu fausse note. Cela sentait l’homme mais aussi... le chien, ou le loup... La porte permettant de quitter le salon était close. Derrière, aucun son.
Posté : jeu. 28 nov. 2013, 20:58
par Louve
Etrange décor. Propre, ordonné, rangé. Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place. Pas de vie. Ou plutôt une vie bien rangée. Mais il y a cette odeur de chien, de loup que je renifles. Cette odeur qui ne trompe pas. Cette odeur sauvage qui m'ennivre. Et qui prouve qu'il y a quelqu'un comme moi. Je n'ai pas compris ce que tu avais écrit. Mais ton écriture est soignée, ordonnée. Boucles et escarboucles. Tu t'appliques. Tu es peut-être un loup, mais un loup policé. Un animal dénaturé.
En voyant la porte fermée, j'hésite. Suis-je vraiment seule ici ? J'ai toujours peur d'un éventuel piège. Ma solitude n'a fait qu'accroite ma paranoïa. Et les chasseurs encore plus.
Louve regarda la porte avec attention. Incapable de détecter les pièges, elle la regarda tout de même attention. Et surtout, elle continua de prêter l'oreille.
Posté : jeu. 28 nov. 2013, 21:21
par Manfred
La porte paraissait tout à fait ordinaire. Bien sûr, Louve en était consciente, son observation n’avait de chance que de dévoiler un piège grossièrement caché. Tout le reste lui échappait. Elle n’était donc sûre de rien si elle posait la main sur cette poignée. Derrière, toujours aucun bruit. Ni ailleurs.
Posté : ven. 29 nov. 2013, 15:02
par Louve
Prudence .... On ne sait jamais. Frère garou, si j'étais à ta place j'aurais inventé mille pièges sanglants. Ou peut-être me serais-je simplement tapie en embuscade. Guettant qu'un pauvre hère se montre. Mes dents et mes griffes auraient fait le reste. Mais je m'attarde ... Je divague. Toi, tu es policé. Quelle est donc cette épée que tu gardes. Et quelle est donc cette jeune femme dans le jardin ? Autant de questions que j'aimerais te poser. Si je te rencontre ... J'aime savoir.
Elle ne voulait pas poser la main sur la poignée. Conserver une certaine distance. Elle alla jusqu'au fauteuil à la recherche d'un pan de tissus, couverture, cache-poussière, naperon .... Elle avait dans l'idée de l'accrocher à la poignée pour l'ouvrir en s'en tenant éloignée. Mais encore fallait-il qu'elle en trouva un.
Posté : ven. 29 nov. 2013, 15:43
par Manfred
Louve était en train de chercher lorsque ses sens la mirent en alerte. Etait-ce son imagination ou avait-elle bien perçu un mouvement ? Quelque chose... dans le jardin... quelque chose qui venait... Bientôt, il n’y eut plus de doute, c’était là des pas feutrés, des bottes dans les herbes folles, toutes proches désormais... En regardant par la fenêtre, toujours grandes ouvertes, il n’y avait pour l’instant rien de suspect. Mais le champ de vision était drastiquement réduit. Si la rousse voulait se cacher, elle le pouvait, il y avait de quoi, mais il fallait faire très vite...
Posté : ven. 29 nov. 2013, 21:06
par Louve
On vient. Qui ? Ami ou ennemi. Qui avance à pas de loup. Mais es-tu seulement un loup ? Montre moi patte blanche ou plutôt patte noire. Parce que je dois savoir.
Louve ne se cacha pas exactement. Elle se contenta de se plaquer contre le mur à coté de la fenêtre. La personne ne la verrait pas tout de suite en entrant. Et si elle se montrait hostile, elle aurait le champ libre pour fuir. Elle n'avait pas peur. Elle était plutôt impatiente.
Posté : sam. 30 nov. 2013, 11:34
par Manfred
Les pas s’arrêtèrent à proximité de la fenêtre. Sans doute qu’à cet instant précis, Louve et l’inconnu étaient dos à dos, juste séparé par quelques centimètres de pierre. Une dizaine de secondes passa, marquée par le silence et l’immobilité. Puis, un geste, un mouvement, un corps qui bascule lestement de l’extérieur vers l’intérieur. Il s’agissait d’un homme de taille moyenne, svelte, aux teints pâles et aux cheveux noirs. Ceux-ci étaient noués en catogan. L’individu portait une chemise, un pantalon et des bottes, une tenue élégante mais usée. Lui-même paraissait assez distingué. Peut-être même y avait-il dans ses traits un soupçon de noblesse. Pourtant, Louve en eut tout de suite la conviction, c’était à lui qu’appartenait l’odeur de chien, ou de loup. Et même il lui semblait deviner dans la gestuelle la bête derrière l’homme. Car elle savait reconnaitre ce genre de choses.
Le propriétaire des lieux, sitôt entré, pivota sur lui-même, embrassant toute la salle de ses yeux gris. Ainsi, il vit la rousse. Il était évidant, vu ce comportement, qu’il savait que quelqu’un était présent chez lui. Rien de surprenant puisque Louve n’avait pas refermé la fenêtre après son intrusion. L’homme fixa la femme, sans plus bouger. Il renifla discrètement aussi. Puis il demanda, assez froid :
« Vous êtes ? »
Posté : sam. 30 nov. 2013, 13:33
par Louve
Ma présence ne te surprend pas, ne te fait pas peur. Tu savais que j'étais là. Je n'ai pas refermé la fenêtre. Tu savais qu'elle était ouverte. Et c'était peut-être la seule façon pour que tu rentres discrètement. Je ne savais pas. Je n'ai pas voulu courir le risque que tu n'entres pas. Je te regarde. Tu es propret, policé. Mais en même temps si digne. Une sorte de noblesse qui se dégage de toi. Une noblesse canine. Je t'admire. Et je n'aime pas cela.
"Louve. Je ne suis pas une ennemie. Je viens de la part de Zig. J'ai pris les vêtements de Rolau. Zig m'a dit qui vous étiez ..."
Je n'ai pas peur. Mais je ne suis pas tranquille. Tu es étrange. Et je ne sais pas ce que tu vas faire de moi.
Posté : sam. 30 nov. 2013, 15:16
par Manfred
« Zig... » reprit l’homme, alors qu’une moue de mépris apparaissait sur son visage.
Sans ajouter un mot, il ferma les volets, puis la fenêtre. Désormais, seul le feu brûlant dans l’âtre éclairait le salon. Tout n’était plus qu’ombres mouvantes, bien assez pour un garou.
« Alors, Rolau est mort... aurais-je mal jugé le rat ? Peu importe... »
L’homme parlait bas, d’un ton suffisant. Il prit place dos à la cheminée, observant la rousse avec désormais une lueur de curiosité dans le regard.
« ...et vous êtes là... Louve... Mais pourquoi au juste ? Que vous a dit ce... Zig ? »
Posté : sam. 30 nov. 2013, 21:39
par Louve
J'ai envie de rire mais me contente de sourire. Tu confirmes ce que je pensais : Zig est du menu fretin. Si je n'avais pas besoin de lui comme allié potentiel, j'aurais tout raconté. Si je n'avais pas été là, il serait mort. Et je veux qu'il s'en souvienne. Mais déjà, tu changes de sujet. Tu veux savoir ce qui m'emmène. Je le sais, bien sûr.
"Nous chassons les hommes, les chasseurs nous chassent ... Je veux aider à chasser les chasseurs."
Je t'ai regardé sans ciller. Peut-être avec une pointe d'amusement dans le regard.
"Ce qu'il m'a dit et que votre meute défendait nos intérêts communs. Je suis une femelle alpha et j'en suis fière. Je pourrais vous être utile. Très utile. Mais j'en sais assez peu sur vous."
J'ai un doute. Je me demande à propos de Zig. Il a douté de lui. Que cela veut-il dire ?
"Vous avez tué Zig aussi ?"
Je n'ai pas peur. Je ne suis pas inquiète. Peut-être es-tu aussi fou que moi.
Posté : dim. 01 déc. 2013, 09:11
par Manfred
Le moins qu’on puisse dire, c’était que l’homme prenait son temps pour répondre. Il laissa parler Louve et même quand elle eut terminé, il attendit encore, silencieux, immobile. Il fixait, il observait... Pour le reste, difficile à deviner. Mis à part le mépris qui pouvait animer son visage jusqu’à un quasi rictus, sa face demeurait assez inexpressive. Il n’en paraissait que plus froid. Il finit par s’exprimer, commençant par la fin.
« Tuer Zig ? Non... D’après vos dires, il aurait réussi son épreuve, il est donc des notre. ... Disons que je suis juste surpris de l’apprendre. ... Rolau n’était pas n’importe qui. »
Il soupira, lasse. Puis il reprit :
« Notre meute, comme vous dites, se nomme la Lune Noire. Le Prince est à sa tête. Il nous apporte la parole de Malar, le dieu bestial. Il nous permet d’atteindre la quintessence de notre héritage. Il n’y a pas de plus grands prédateurs que nous. Nous sommes... l’élite. Et nous sommes prêt à accueillir tous ceux qui s’en montre digne... »
Posté : dim. 01 déc. 2013, 14:21
par Louve
J'ai envie de rire quand je pense à Zig. Je pourrais tout te dire. Mais j'aime garder quelques secrets en réserve. Et toujours ce potentiel allié.
J'aime t'entendre parler de notre suprématie, de notre puissance. Je partage ce sentiment. Avec nos volontés conjointes, nous régnerons sur le monde. Cela me plait, pour le moment. Je suis un peu versatile. Mais l'idée de meute a vraiment un charme.
"Je ne connais pas Malar. Voila longtemps que je fais cavalier seul. Je pourrais unir mes forces aux vôtres. Mais comment ? J'imagine que j'aurais moi aussi droit à une épreuve ..."
L'idée ne me déplait pas. J'ai envie de montrer ma force.
Posté : dim. 01 déc. 2013, 17:40
par Manfred
Lorsque Louve avoua ne pas connaître Malar, l’homme eut une nouvelle moue dédaigneuse. Il prit encore une fois son temps pour répondre. Sa voix trainante, son ton presque monocorde... il n’était pas des plus agréables à écouter. D’une manière générale, il n’était pas agréable à côtoyer. C’était déjà une évidence.
« Le Prince décide. ... Moi, je peux vous mener à lui. ... Mais avant toutes choses, prouvez-moi que vous êtes bien une garou. ... Une précaution, vous comprenez... »
Posté : dim. 01 déc. 2013, 21:01
par Louve
Ton dédain me déplait. Penses-tu que ton accoutumance à un dieu est le seul shémat possible ? J'ai vécu sans durant de longues années. Je suis forte et vivante. Et je peux me suffire à moi-même. Je n'aime pas ton arrogance et ta voix monocorde.
Tu me demandes de prouver ce que je suis. Je n'ai pas honte mais je me méfie. Ton épée est étrange. Et si tu t'en servais pour m'occire ? Mais je n'ai pas vraiment le choix.
Louve ôta un à un ses vêtements, prenant son temps. Elle les posa en tas devant elle. Et puis elle retrouva sa forme hybride et monstrueuse, couverte de poils roux. Elle en était fière.
Posté : lun. 02 déc. 2013, 21:27
par Manfred
« Pas mal... » commenta l’homme.
Il feignait l’indifférence, afin de rester fidèle à lui-même, mais son regard, ce coup-ci, trahit son intérêt. Une femme nue, puis un monstre qui à ses yeux devait être tout aussi, si ce n’était d’avantage, séduisant... pour le coup, il n’était pas trop difficile de savoir les idées qui traversaient son esprit. De plus, les garous, êtres bestiaux par nature, ne pouvaient qu’être sensible à ce genre de choses. Toutefois, cela n’alla pas plus loin. L’individu se contrôlait bien mieux que Zig.
« Demain, je pourrais vous conduire au Prince. D’ici là, soyez discrête. La mort de Rolau ne sera pas sans réaction. ... Il faisait partie des Lames d’Argent. »
Posté : lun. 02 déc. 2013, 22:13
par Louve
Ce n'est plus du dédain. J'aime cette façon dont tu me regardes et m'admires. Oui, je suis une recrue de choix. Tu ne tarderas pas à t'en rendre compte.
Louve, sûre d'elle hocha la tête et repassa sous forme humaine. Elle remit ses vêtements lentement comme si sa nudité allait de soi, semblant se moquer de ce qu'elle générait. Quand elle eut enfilé sa pélisse, elle hocha la tête.
"Je m'en doutais un peu. Son insigne ... Mais je me garderai bien de les provoquer. Jusqu'à demain dans tous les cas."
Je me garderai bien de dire que j'ai transporté le corps au milieu du chemin, par simple provocation. Avec un peu de chance, ce faux pas sera imputable à Zig. Navré petit raton, mais je pense avoir trouvé un bien meilleur appui que toi.
Posté : mar. 03 déc. 2013, 17:06
par Manfred
« Jusqu’à demain... » reprit l’homme. « Méfiez-vous toujours des Lames d’Argent. ... Je me dois de vous faire cette mise en garde. Parce que vous êtes... prometteuse. Je le sens. ... Parfois, ils s’amusent à errer seuls, sous des apparences anodines, des proies faciles, en vérité, des appâts. ... Un enfant perdu, une femme insouciante, ne vous laissez pas avoir. ... Enfin, je vous dis tout ça, mais vous devez déjà le savoir, non ? »
Il s’avança vers la table basse et, d’un geste, referma le livre que Louve avait essayé de lire. Il le prit en main et fit quelques pas pour le ranger dans une petite bibliothèque.
Posté : mar. 03 déc. 2013, 20:56
par Louve
Prometteuse. Je le savais déjà. Mais je suis heureuse de l'entendre. Oui, tu pourrais être un allié de poids.
"Je suppose que c'est ainsi qu'ils nous chassent. Ils nous prennent pour des simples bêtes à ce que je vois. De toute façon, je n'aime pas la facilité. Rolau aurait pu être un adversaire de choix."
Je te regarde. Ton livre m'intrigue. Cette langue que je ne déchiffre pas. J'aimerais cependant comprendre. Mais il n'est pas dit que tu veuilles m'instruire sur cela.
"Quel est ce livre ? Cette langue ?"