[Bâtiment] Temple d'Ilmater

[Althéa]

C'était la première fois qu'Angèle s'aventurait aussi loin dans le temple ilmate. Quant à Amélie, elle n'était jamais entrée tout court. Ce fut elle qui suivit le prêtre la première. Angèle suivait, bonne dernière, et sans ses grandes jambes elle se serait laissée distancer. La prochaine fois, elle dormirait, et plutôt deux fois qu'une. Concours ou non.

Elles s'assirent cote à cote à la table. Le prêtre parti chercher le parchemin, la barde tapota le coude de son aînée avant de lui souffler.

"Tu tiens le coup ?
- J'ai une mine si affreuse ?
- Tu ne veux pas savoir.
- J'ai juste besoin de thé.
- Droguée
- Mais non ... Je m'en passe quand je veux. Et pour la durée que je veux.
- Je demande à voir
- On parie ?
- Si je gagne ... Tu me racontes ton voyage à Lumenis.
- C'est faisable ...
- Dans les détails.
- Je ne boirai plus jamais de thé."

En lisant les nombres inscrits sur la feuille que lui tendit le prêtre, Angèle se demanda si le pari était une bonne idée. Les nombres ne lui disaient rien. Mais ils avaient peut-être une logique. De même que la présence de cette balance qui représentait indéniablement Tyr.

Que pouvaient donc être ces chiffres et ces nombres ? Le G signifiait-il gauche ? Il n'y avait pas de droite mais un C qui signifiait peut-être centre. Mais à partir de quoi ? Et que venait faire le nombre 3 au milieu. Etait-ce des chiffres qu'il fallait transformer en lettres ? Elle peinait à comprendre.

"Dans quelles circonstances a-t-il écrit ? A-t-il écrit cela plusieurs fois ?"

De son coté, Amélie s'était mise au travail.

[Kasumi]

Le prêtre s'attendait visiblement pas à ce que la signification de cette suite apparemment sans logique signifiât d'emblée quelque chose pour la tyrite mais il s'empressa de répondre à sa question pour tenter de participer au mieux à l'élucidation de ce mystère :

- J'y ai beaucoup pensé déjà : je suis à peu près sûr de me souvenir qu'il s'est mis à dessiner ce symbole et à écrire cela après que je lui ai posé une question. Je lui demandais d'où il venait. C'est pour ça que j'ai cru qu'il pouvait être apparenté au temple, ou à la commanderie.

[Althéa]

"Voyons ..., murmura-t-elle comme pour elle-même, si nous étions à sa place ... Vous lui avez demandé d'où il venait et il vous a répondu en écrivant ceci. Mais dans quel but ? Est-ce parce qu'il est trop affaibli pour parler ou peut-être veut-il transmettre un message à quelqu'un de précis. Je suis désolée, mais j'ai vraiment du mal à comprendre."

Elle n'était pas douée pour résoudre les énigmes.

[Kasumi]

Le prêtre vint s'asseoir en face de la paladine et de son amie avant de répondre :

- Il est trop affaibli pour parler. Quand il le fait, il est généralement pris de quintes de toux : je pense que ses poumons ont été touchés par les brûlures ou par la fumée à tout le moins. Et il est très désorienté aussi : alors cette suite pourrait très bien ne pas avoir de sens, je le crains. Je ne voudrais pas vous décourager, cela dit, d'autant que vous semblez toute disposée à nous aider. Mais peut-être pourriez-vous demander à l'un de vos contacts au temple. Enfin, sans vouloir abuser de votre gentillesse et de votre générosité.

[Althéa]

"Je demanderai autour de moi sitôt que le croquis sera achevé, dit Angèle avec un petit sourire, les conditions de son arrivée chez vous sont aussi singulières. J'ai l'impression qu'il n'est pas arrivé seul ici. Visiblement, il s'est trouvé exposé au feu. Or, hormis la commanderie et un entrepôt, il n'y a eu aucun autre bâtiment en proie aux flammes. Peut-être a-t-il été sauvé ailleurs et la personne qui l'a aidée a préféré rester anonyme. Peut-être l'a-t-on téléporté ici ... Tout ceci est étrange.

Et elle commençait à manquer de thé. A coté d'elle, Amélie travaillait vite. Ne manquèrent bientôt plus que les yeux au premier croquis et à ses copies.

[Kasumi]

Le prêtre fit une moue désolée et déclara qu’il préférait attendre le début d’après-midi pour changer les bandages du patient et ainsi leur permettre de dessiner ses yeux : il utilisait un traitement pour lutter contre les infections de l’œil et mieux valait laisser agir l’application précédente. D’après la luminosité et surtout la faim qui commençait à incommoder les deux jeunes femmes, il ne devait pas être loin de l’heure du déjeuner. Le clerc se proposa d’ailleurs de les inviter si jamais elles préféraient rester à la chapelle mais il attendrait leur retour si elles préféraient rentrer manger chez elles.

[Althéa]

Angèle lui répondit qu'habitant à coté, il serait sans doute plus pratique et causerait moins de déperdition d'énergie si elles rentraient manger chez elles. Ainsi, ils pourrait se consacrer à patients. Elles seraient de retour pour le début d'après-midi sans faute. Ce qu'elles firent. Du moins, Angèle picora avant d'aller dormir un peu. En début d'après-midi elles étaient de retour.

Mais même le repos ne lui avait pas permis de comprendre les nombres énigmatiques. Et la paladine était toujours aussi perplexe.

"Peut-être pourrais-je lui parler un peu, s'il se réveille ... Peut-être le fait que je suis tyrite l’apaisera un peu. Mais je ne veux pas le troubler non plus."

[Kasumi]

Le clerc parut tout d'abord sur le point de refuser poliment mais il prit tout de même le temps de la réflexion avant de répondre d'un ton peu convaincu :

- Votre aura de paladine pourrait l'apaiser oui. Mais je préférerais que vous vous absteniez de révéler que vous êtes tyrite : je ne sais pas comment il y réagirait.

Après cela, il les mena toutes les deux dans la chambre et ralluma sa bougie, comme dans un rituel. Quand il eut délicatement retiré le bandeau couvrant ses yeux, le patient eut un tressaillement et se détourna instinctivement de la lueur. Amélie eut néanmoins le temps de parachever son croquis, dessinant cette partie manquante de son visage dominée par des yeux d'un bleu-gris troublant. En tous cas qui devaient l'être si l'on tenait pas compte de la rougeur entourant ses pupilles, signe d'une grave irritation voire infection.

L'homme marmonna avant qu'Amélie ne mette la dernière touche à son œuvre et que le clerc finisse de plonger les nouvelles bandelettes dans un bain odorant. Il ferma les yeux mais se tourna vers Angèle, prononçant ses premiers mots d'un ton endormi :

- Qui... Qui êtes-vous ?

[Althéa]

Amélie, une fois son croquis achevé sortit de la pièce pour ne pas rester inutilement dans les jambes du clerc. Angèle s'était donc retrouvée seule avec le soigneur et le patient. Le visage, même entièrement visible ne lui disait rien. Si elle avait croisé ce regard bleu-gris, elle s'en serait souvenue. Elle en était certaine. Elle réprouva une grimace en voyant la rougeur autour de l'iris. Il fallait espérer que tout se résorbe sans aucune séquelle.

Elle sursauta quand il parla, ne s'attendant pas à ce qu'il lui adresse directement la parole. Après quelques secondes, elle parvint à lui répondre.

"Je m'appelle Angèle d'Aulfray et je suis paladine."

[Kasumi]

Le clerc se tenait un peu à l'écart, visiblement curieux de savoir ce que pourrait bien donner cet échange. L'homme s'éclaircit la gorge avant d'être pris d'une légère quinte de toux. Il leva toutefois la main pour retenir l'intervention de l'Ilmate et répondit d'une voix enrouée :

- Je suis... Je suis enchanté. Je suppose. Enfin, à moins que je vous ai déjà vu avant. Ma vision n'est plus très bonne. Un accident. Je ne sais plus. Nous connaissons-nous ?

[Althéa]

"Non, nous ne nous connaissons pas. Et je ne pense pas que nous nous soyons déjà rencontrés. Souhaitez-vous boire un peu d'eau ?"

Elle s'était accroupie à coté du lit de façon à ce qu'il n'ait pas à trop lever la tête pour lui parler. Elle s'exprimait doucement, comme à son habitude. L'important était de ne pas le brusquer.

[Kasumi]

L'homme esquissa un sourire ou ce qui pouvait passer pour tel alors que la pénombre dissimulait en grande partie son visage.

- J'ai soif oui. Merci.

Le clerc Ilmate secoua positivement la tête et désigna une cruche remplie sur la table de chevet. Le blessé dégagea ses bras des couvertures pour présenter des mains fines et délicates indiquant qu'il n'avait probablement jamais beaucoup manié d'armes ou d'outils.

[Althéa]

Angèle s'était redressée pour servir le verre d'eau. Par miracle, elle était parvenue à verser sans en répandre par terre. Elle était trop nerveuse, peut-être à cause du manque de thé. Le pari tombait vraiment très mal mais elle évita de trop penser. Tout en lui tendant le verre et en l'aidant à boire, elle lui dit doucement.

"Vous êtes dans le temple d'Ilmater. Et vous êtes hors de danger. Vous rappelez-vous de votre nom ?"

Elle évita de lui dire qu'il se trouvait à Manost. Peut-être n'était-ce pas le lieu auquel il s'était attendu.

[Kasumi]

Le patient but lentement mais fut tout de même pris d'une nouvelle quinte de toux qui l'ébranla avant qu'il ne retombe sans force sur son oreiller. Il chercha tout de même à répondre, sa voix atone maintenant difficile à discerner :

- Mon nom ? Ilmater. Non, c'est chez les Tyrites que nous l'avons laissé. Vous devez chercher là bas.

Le clerc s'approcha de la paladine et posa délicatement une main sur son bras. Son expression éloquente indiquait qu'il s'inquiétait. Le patient avait semblé cohérent jusque là mais les signes avant-coureurs étaient évidents, surtout pour un soigneur expérimenté comme il l'était.

[Althéa]

Peut-être était-elle allée trop loin. Elle en était désolée. Elle hocha la tête en direction du clerc et dit calmement.

"Ne vous en faites pas, nous le retrouverons ... "

Elle ne savait pas quoi, ni qui était ce nous. Et le fait que quelque chose puisse se trouver chez les tyrites - vraisemblablement à la commanderie - l'inquiétait un peu ... Mais ils n'apprendraient rien si le patient ne s’apaisait pas. Elle reposa le verre sur la table de chevet. Elle s'en voulait de l'agitation qu'elle venait de causer. Alors, peut-être parce que ses amis attentifs déteignaient sur elle, assez gauchement sans doute, elle lui prit doucement la main.

"En attendant, vous devriez-vous reposer."

Dès que le jeune homme replongerait dans le sommeil elle se rendrait à la commanderie.

[Kasumi]

Le jeune-homme s'apaisa et ferma les yeux sans ajouter un mot de plus. Après avoir appliqué les nouvelles bandelettes, le clerc accompagna la paladine hors de la chambre. Avant qu’elle ait pu s’exprimer, il déclara tout de go et d’un ton rassurant et plutôt enthousiaste :

- Son état s’améliore progressivement. En tous cas, il n’avait pas été aussi cohérent jusqu’ici. Je crois que c’est au moins en partie grâce à votre intervention. En plus, nous allons pouvoir diffuser les portraits de mademoiselle Malone. Notre enquête avance bien et je vous en remercie. Avez-vous une idée de ce qu’il a voulu dire au sujet des tyrites ?

[Althéa]

Angèle secoua la tête.

"Malheureusement, c'est encore flou. Mais je vais aller de ce pas à la commanderie voir de quoi il retourne."

Elle eut l'étrange intuition que la combinaison de chiffres et de lettres qu'avait écrites l'inconnu était une combinaison permettant d'ouvrir ce qu'elle trouverait là-bas. Mais elle n'en parla pas au clerc avant d'avoir vérifié son hypothèse.

"Si je trouve quoi que ce soit, je reviendrai vous trouver. Au fait, je réside au Clos des Roses. Si vous avez besoin de moi, ou si vous avez du nouveau concernant votre patient, n'hésitez pas à venir me trouver."

Une nouvelle, à son corps défendant, elle se sentait responsable. D'un homme qu'elle ne connaissait pas. Elle quitta le temple, Amélie sur ses talons.

Hrp : je poste à la commanderie.

[Althéa]

Angèle avait fermé scrupuleusement la porte de l'étude dont elle avait remis les clés à Sambre. Elle s'était rendue directement au temple. Elle était fatigué, avait besoin de thé et avait très mal à la tête. Mais peut importait vraiment.

Elle passa rapidement les portes du temple et demanda à voir Frère Gontrand. Quand il arriva, elle lui dit qu'elle avait peut-être du nouveau. Mais peut-être le patient dormait-il.

[Kasumi]

Le frère Gontrand s'était présenté sitôt après qu'Angèle l'ai fait appeler. La hâte qu'il montra en s'approchant et son sourire enthousiaste montraient combien il était impatient d'entendre les nouvelles que la paladine avait à lui apporter, malgré l'heure tardive.

Cependant, il marqua un temps d'arrêt lorsqu'il fut assez près d'Angèle pour entrevoir son visage fatigué. Le prêtre ne voulut rien entendre de plus avant d'obtenir une réponse à sa première question pressante :

- Par les cieux, ne me dites pas que vous avez travaillé toute l'après-midi ? Avez-vous mangé au moins ?

[Althéa]

Un peu plus et elle en aurait ri. Encore une personne qui lui demandait des nouvelles de son estomac. Elle répondit par l'affirmative pour sa première question.

"Je n'ai pas vu le temps passer. Cela m'arrive souvent quand je suis concentrée."

Le fait qu'elle n'avait rien absorbé depuis des heures, il n'était pas obligé de le savoir. Elle lui exposa la conclusion de ses recherches et lui tendit le parchemin.

"Peut-être sera-t-il content si c'est ce qu'il cherche."

[Kasumi]

Le prêtre ne se laissa pas prendre par la diversion aussi facilement. Il jeta à peine un coup d'œil au parchemin mais s'en empara tout de même avant de plonger ses yeux dans ceux de la paladine et de déclarer d'un ton affectueux :

- Il dort encore pour l'heure mais je lui en ferai part à son réveil. Quant à vous jeune fille, je vous remercie de vos efforts mais je ne vous permettrai de revenir dans ma chapelle que lorsque vous aurez dormi et mangé convenablement. Et j'ai l'œil pour savoir ce genre de choses !

[Althéa]

"Je ..."

Cela faisait une éternité qu'on ne l'avait pas appelée jeune fille. Et qu'un inconnu, aussi Ilmate soit-il veille sur sa santé la déstabilisa totalement. Elle ne put acquiescer.

"D'accord. Mais si vous avez besoin de quoi que ce soit d'autre ... Vous savez où me trouver."

Oui, elle avait vraiment besoin de dormir. Et surtout d'un bon ... Une infusion ferait tout aussi bien l'affaire. .

[Kasumi]

Avant qu'elle ait pu franchir les portes de la chapelle, le clerc l'interpela toutefois : il avait fait un rapide aller-retour jusqu'au réfectoire et en était revenu avec un paquet :

- Je sais que vous l'avez apprécié. Et c'est un cadeau pour vous prouver que j'apprécie grandement votre aide et ce que vous avez déjà accompli. Peut-être aurais-je le plaisir de vous revoir, Angèle ?

[Althéa]

Non, non, trois fois non. Il lui offrait du thé. Pour le coup, elle en aurait presque pleuré. Un thé merveilleux, à portée de main et auquel elle ne pouvait pas goûter sous peine de perdre son pari. Elle sourit cependant avec toute la chaleur que son mal de tête le lui permettait.

"Je reviendrai si vous avez besoin de mon aide. J'aimerais pouvoir prendre des nouvelles de votre patient si cela ne vous dérange pas. En attendant, je vous souhaite le bonsoir. Et merci pour le thé."

Et elle regagna doucement le Clos.

[Kasumi]

Amélie n'en avait pas démordu, ergotant gaiement sur les termes "mignon" et "joli visage" prononcés par Angèle. Elle avait toutefois eu le bon goût de cesser ses taquineries aussitôt qu'elles eurent franchi les portes de la chapelle. Le frère Gontrand ne fut pas difficile à trouver une fois qu'Amélie eut interrogé un novice de passage dans la salle de prière. Celui se présenta peu après et leur adressa un salut bienveillant en arborant un sourire ravi :

- Bonjour Mesdemoiselles ! Notre protégé a beaucoup apprécié que vous ayez retrouvé le parchemin pour lui. Et ce n'est pas tout ! Mais je vous laisse la surprise de le découvrir par vous-mêmes, si vous voulez bien me suivre.

Et, alors qu'elles s'attendaient sans doute à ce qu'il les mène jusqu'aux chambres de guérison, le prêtre prit au contraire la direction du fond du temple pour les mener jusqu'à un couloir et jusqu'à un petit jardin odorant. Des carrés de plantes médicinales le disputaient aux arbres et arbustes destinés à fournir de l'ombre aux promeneurs convalescents. Assis sur un banc sous un vieux chêne, Angèle reconnut l'homme qui portait toujours son bandeau sur les yeux.

[Althéa]

Les surprises étaient merveilleuses. Les surprises étaient belles et apportaient à la vie une forme d'inattendue. Les surprises étaient bonnes ... Pour les autres. Angèle craignait toute forme de surprises. Mais elle ne put s'empêcher de sourire en voyant l'inconnu debout et non dans son lit. Elle aurait cependant aimé savoir à quoi s'attendre mais Frère Gontrand voulait sûrement qu'elles le découvrent par elle-même.

Aussi, disciplinée, l'air calme et vaguement anxieuse, elle était entrée dans le jardin à la suite de la jeune barde et s'était approchée de l'inconnu à pas comptés. Comme à son habitude, elle ne dit rien, attendant de le laisser engager la conversation.

[Kasumi]

L'homme se tourna calmement dans sa direction mais son visage était pointé légèrement sur la droite d'Angèle, vers un point indéfini en fait; signe qu'il était incapable de voir les nouvelles venues.

- Oh bonjour, je reconnais votre senteur. Nous nous connaissons, n'est-ce pas ?

Il esquissa un sourire timide et incertain, craignant sans doute de s'être mépris avant d'ajouter comme pour se justifier :

- Vous êtes déjà venue hier, n'est-ce pas ?

[Althéa]

Angèle évita de regarder du coté d'Amélie de peur de la voir sourire jusqu'aux oreilles. Sa senteur ? Elle ne savait pas trop ce que le jeune homme entendait par là. Elle ne se parfumait pas mais se lavait tous les jours. Il y avait certes le parfum de Morgan qui ne la quittait pas. Peut-être l'inconnu avait-il perçu cela. Un repère dans le noir. Elle était désolée qu'il n'ait toujours pas recouvré la vue. Peut-être une voix familière l'aiderait un peu.

"Oui, c'est bien moi. Et je suis contente de voir que vous avez quitté votre lit.", dit-elle avec un sourire.

Elle s'assit non loin de lui.

"Je suis avec une amie. Elle s'appelle Amélie."

[Kasumi]

Le convalescent perçut que la paladine s'était assise et il tourna la tête droit vers elle cette fois-ci :

- Oui, vous êtes Angèle, c'est bien votre nom ? Et je suis ravi de faire la connaissance de votre amie aussi. Malheureusement, je ne peux pas me présenter à mon tour. Ces jardins sont vraiment paisibles, vous ne trouvez pas ? Je ne peux pas encore m'y déplacer seul mais je me sens déjà bien mieux, je crois.

[Althéa]

"Oui, je suis bien Angèle. Et je suis sure que sous peu, vous vous souviendrez de votre nom. Et vous pourrez également voir ce qui vous entoure, j'en suis certaine."

Elle hésita quelque peu pour la suite. Fallait-il qu'elle lui parle de sa trouvaille de la veille ? Pour le moment, il semblait calme et elle ne voulait pas le troubler. Mais quelque chose lui disait que les documents sur lesquels elle avait mis la main pouvaient aussi l'aider. Mais pour l'instant, elle attendrait le moment adéquat.

"Voulez-vous faire quelque pas ? Si je vous tiens le bras ... Peut-être que marcher un peu vous fera du bien."