Oyez, oyez !
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[LGX] missElder
- missElder
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- Wiverne majeure
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Les personnalités commençaient à se dévoiler, et Aymeric avait été très attentif aux propos tenus. Les argumentations des uns et des autres ne manquaient pas de logique, mais il faudrait bien démêler tout cela. Bruno lui semblait toujours aussi fiable, même s'il ne partageait pas son opinion sur la couturière. Il devenait évident que, en l'absence d'autres soupçons - excepté les doutes que Bernard avait émis la veille au sujet de Jehan, qu'il conservait bien en tête, mais ne pouvait étayer de rien pour le moment - le débat finirait par condamner soit Garrow, soit Aino-Ackté. Le problème étant que lui-même doutait de la sincérité de certaines personnes qui émettaient des opinions contraires: Eleina émettait plutôt des soupçons envers le vigneron, tandis qu'Alice, étonnamment et soudainement éloquente (et parfaitement à l'aise, à ce qu'il semblait) s'en prenait à la couturière, de même que le fossoyeur dont il se méfiait désormais par principe.
En revanche, les deux dernières interventions étaient plus que claires et levèrent la plupart de ses doutes, répondant à une partie de ses questionnements. Molly lui avait semblé tout à fait fiable pour l'instant, et elle affirmait savoir que Garrow était un loup. C'était un énorme risque à prendre que de révéler ses mystérieux talents, si ceux-ci existaient, car si la mort de Garrow révélait qu'il était innocent, Molly serait automatiquement désignée comme un loup; tandis que si Garrow en était bien un, elle risquait fort de ne pas passer la nuit. Bien sûr, elle pouvait aussi être un loup trahissant un camarade, ce qui était fort sournois; mais cette hypothèse-ci impliquait également que Garrow soit un loup, ce qui pour le débat actuel était la principale information.
Et l'intervention du vigneron acheva de le convaincre. Puisqu'il avait observé Aino-Ackté la veille, il avait pu noter qu'elle n'était pas allée chez Bernard pour discuter. Peut-être était-elle passée juste à côté - après tout, Garrow était leur voisin - mais cette affirmation lui semblait étrange. Auquel cas, si Garrow était coupable, il pouvait envisager que Jehan soit un loup et tente de le protéger, et qu'Alice en soit un aussi qui cherche à se dédouaner. Ou Alice était simplement en train de venir en aide à Aino-Ackté avec qui elle avait discuté hier ?
Il s'éclaircit la gorge et prit un ton clair pour déclarer, concis pour une fois :
- Je fais confiance à Molly. Elle prend beaucoup de risques aujourd'hui et je la considère comme fiable. Par ailleurs, j'ai pu observer les faits et gestes de mademoiselle Aino-Ackté hier et, si je l'ai bien vue interagir avec notre respectée fermière ainsi qu'avec mademoiselle Alice, je ne l'ai en revanche pas vue se diriger chez feu Bernard, contrairement à ce que dit Garrow; ils sont, certes, voisins (ou plutôt, ils l'étaient) et je puis me tromper, mais je souhaitais apporter cette précision. J'espère que vous ne m'en voudrez point - la principale concernée n'étant certes pas ici pour s'en offusquer, je tiens cependant à m'excuser - pour cette attitude de prudence que les circonstances excusent amplement, je le crains. Par ailleurs, je ne pense pas qu'un loup se sachant soupçonné aurait délibérément fui ce débat en sachant clairement qu'il attirerait sur lui tous les soupçons. L'intervention courageuse de mademoiselle Molly ainsi que ses arguments me semblent plus que convaincants, car prenant des risques inconsidérés quelle que soit l'issue de nos délibérations, et j'espère que tous ici vous avez autant que moi conscience de la gravité de ce qui se joue.
En revanche, les deux dernières interventions étaient plus que claires et levèrent la plupart de ses doutes, répondant à une partie de ses questionnements. Molly lui avait semblé tout à fait fiable pour l'instant, et elle affirmait savoir que Garrow était un loup. C'était un énorme risque à prendre que de révéler ses mystérieux talents, si ceux-ci existaient, car si la mort de Garrow révélait qu'il était innocent, Molly serait automatiquement désignée comme un loup; tandis que si Garrow en était bien un, elle risquait fort de ne pas passer la nuit. Bien sûr, elle pouvait aussi être un loup trahissant un camarade, ce qui était fort sournois; mais cette hypothèse-ci impliquait également que Garrow soit un loup, ce qui pour le débat actuel était la principale information.
Et l'intervention du vigneron acheva de le convaincre. Puisqu'il avait observé Aino-Ackté la veille, il avait pu noter qu'elle n'était pas allée chez Bernard pour discuter. Peut-être était-elle passée juste à côté - après tout, Garrow était leur voisin - mais cette affirmation lui semblait étrange. Auquel cas, si Garrow était coupable, il pouvait envisager que Jehan soit un loup et tente de le protéger, et qu'Alice en soit un aussi qui cherche à se dédouaner. Ou Alice était simplement en train de venir en aide à Aino-Ackté avec qui elle avait discuté hier ?
Il s'éclaircit la gorge et prit un ton clair pour déclarer, concis pour une fois :
- Je fais confiance à Molly. Elle prend beaucoup de risques aujourd'hui et je la considère comme fiable. Par ailleurs, j'ai pu observer les faits et gestes de mademoiselle Aino-Ackté hier et, si je l'ai bien vue interagir avec notre respectée fermière ainsi qu'avec mademoiselle Alice, je ne l'ai en revanche pas vue se diriger chez feu Bernard, contrairement à ce que dit Garrow; ils sont, certes, voisins (ou plutôt, ils l'étaient) et je puis me tromper, mais je souhaitais apporter cette précision. J'espère que vous ne m'en voudrez point - la principale concernée n'étant certes pas ici pour s'en offusquer, je tiens cependant à m'excuser - pour cette attitude de prudence que les circonstances excusent amplement, je le crains. Par ailleurs, je ne pense pas qu'un loup se sachant soupçonné aurait délibérément fui ce débat en sachant clairement qu'il attirerait sur lui tous les soupçons. L'intervention courageuse de mademoiselle Molly ainsi que ses arguments me semblent plus que convaincants, car prenant des risques inconsidérés quelle que soit l'issue de nos délibérations, et j'espère que tous ici vous avez autant que moi conscience de la gravité de ce qui se joue.
En RP, Eldrina s'exprime en 3DB220.
Modératrice des sections The Witcher et Divinity, et super-modo à mes heures perdues.
Always look on the bright side of life.
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" a écrit :"J'aurais préféré qu'Aino soit là pour se défendre. Les absents ont toujours tort, comme on dit. Peut-être s'attend t-elle à ce que nous la condamnions sans chercher à voir plus loin. Moi il me semble assez évident qu'on tente de lui faire porter le chapeau. Ses accusations d'hier n'étaient peut-être motivées que par la peur, dans tous les cas elle avait raison de se méfier. Bon sang, le coupable est ici même, avec vous, et je suis prête à me mettre moi-même sur le bûcher si je me trompe."
" a écrit :"Et bien, voilà qui est très instructif. La quasi unanimité de vos avis me surprends un peu. J’ai l’impression d’avoir loupé quelque chose. Mais cette coalition me rassure également. Vous ne pouvez pas tous vous tromper. L’affirmation de Molly, surtout me pousse à raviser mon avis. Après un tel discours, s’il advenait que notre choix ce soit porté sur un innocent, alors on tiendrait à coup sûr l’un des loups."
" a écrit :Garrow soupira.
"Je suis accusé à tort d'être la plus vile créature qui soit par plusieurs d'entre vous, et il ne faudrait pas que je vois la responsable chez celle qui est à l'origine de cette mascarade, c'est à dire Aino-Acktée ? C'est bien ce que vous me dites ?"
Il baissa les yeux vers, le sol, les yeux remplis de tristesse.
"Et vous allez donc croire Molly, qui vous affirme donc si fort que je suis un loup ? Elle pourrait faire croire à ces choses là, elle pourrait être l'un d'entre eux, et me faire passer à l’échafaud pour éliminer un vrai villageois de ce village..."
Le forgeron marqua une pause et reprit, un tremblement dans la voix.
"Allez-y, écoutez donc ceux qui se vengent sur moi depuis hier... Je ne vois qu'une raison à cela : je suis un bouc émissaire. J'ai une position très pratique, et j'ai été accusé le premier pour avoir douté de l'efficacité de s'installer à plusieurs sous le même toit, alors que certains d'entre vous ont émis les mêmes doutes, dont Aino-Acktée, qui n'est pas ici pour nous expliquer quoi que ce soit !"
Il se détourna enfin.
"Je ne veux plus voter, laissez-moi en paix..."
" a écrit : "J'sais pas pourquoi Aino-Ackté n'est pas là, ajouta la fermière. Mais moi, c'qui m'intrigue, c'est que quelqu'un, par cette inscription sur le mur, a apparemment voulu faire porter les soupçons sur elle. Etant donné que Bernard a déjà exposé ses soupçons hier à ceux en qui il avait confiance, j'suis certaine qu'il n'aurait pas laissé ce message. Y'a deux explications possibles, soit cette personne espérait qu'on le croirait, soit au contraire qu'on innocenterait Aino-Ackté en songeant à une fausse accusation... Mais dans tous les cas, c'est un loup qui a écrit ça. Et c'est un fait qui ne devrait pas être traité à la légère, il est évident que ça n'est pas l'oeuvre d'un simple "petit con" comme le dit Bruno... "
Souriant à l'épicière, elle ajouta simplement.
"Et pour ma part, j'ai emménagé chez Molly sans certitude, et j'sais qu'elle a pris un temps de réflexion avant d'accepter, peut-être le temps d'oser m'faire confiance... J'lui suis reconnaissante d'avoir accepté, et j'suis certaine qu'elle ne porterait pas une telle accusation si elle n'était pas sûre d'elle... Et si elle peut vraiment voir ces choses... j'pense que Bruno devrait lui confier l'arme qu'il avait commencé à forger pour Bernard."
Quant à Alice et Jehan, ils ne reprirent pas la parole.
[La prochaine étape consiste à voter pour la personne à exécuter. Le vote sera rendu public une fois toutes les voix exprimées.]
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Les dernières interventions n'ayant pas modifié son opinion, Aymeric résolut de voter contre Garrow. Si la majorité faisait de même, ils lèveraient ainsi à la fois l'hypothèque Molly et l'hypothèque Garrow. Et sans doute aussi celle d'Aino-Ackté. Ensuite, il aurait tout le temps de cogiter. Par les dieux, s'il était censé emménager chez Molly, il valait mieux que celle-ci soit fiable. Oh, et cela signifierait qu'ils risquaient une attaque. Bien. Bonne chose, ça. Le notaire se sentait quelque peu dépassé par l'accélération des événements. Mais il n'avait personne d'autre chez qui se réfugier, et s'il devait partir chercher quelqu'un d'autre, il passerait une journée de plus entièrement isolé. Oh, il ne pensait pas s'être suffisamment fait remarquer pour être désigné comme victime, mais avec Eleina et Molly qui dévoilaient au monde entier leurs relations et leurs discussions avec Bernard, il n'était pas tranquille. Au moins, la double hécatombe de leurs délibérations et de l'action des loups réduirait le nombre de suspects, ce qui l'arrangeait bien - tant qu'il était encore là pour émettre ses suspicions. Quoi qu'il en soit, il vota contre Garrow sans aucun état d'âme.
En RP, Eldrina s'exprime en 3DB220.
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Les premières flammes embrasèrent les branches sèches, qui finirent enfin par consumer sa proie.
Et à l'instant où le vigneron rendit l'âme... sa peau se changea en fourrure, et ses dents en crocs.
Le premier loup n'était plus.
[On passe en phase de l'après-midi.]
[Points d'actions disponibles : 3]
- missElder
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Aymeric avait froncé le nez face aux préparatifs du bûcher. Que c'était barbare, que c'était primitif! Mais il fallait reconnaître que ceci avait l'immense mérite de ne pas leur salir personnellement les mains; jamais il n'aurait laissé la moindre goutte de sang entrer en contact avec son être. Le sang, c'était salissant, et, pire que tout, cela s'agglomérait dans les cheveux. Néanmoins, il s'était tenu à distance du bûcher, à la fois par refus total de se mêler à de telles manifestations primitives, mais également parce qu'il ne parvenait pas à se dépêtrer d'une certaine crainte que tout ceci ne se passe pas comme prévu. En revanche, il s'octroya un léger sourire en coin en constatant qu'ils n'avaient pas fait erreur sur la personne. Enfin, un de démasqué! Il en restait bien entendu, mais c'était une indéniable victoire. Qui avait aidé à dévoiler les personnalités.
Pour l'après-midi, il décida qu'il était temps de mettre en pratique les conseils de Bernard. Emménager chez Molly après ce qui venait de se passer était plus que risqué, mais après tout, elle avait affirmé avoir barricadé sa maison, et puis s'ils y étaient à plusieurs, peut-être s'en remettraient-ils ... Et, surtout, il ne voyait pas chez qui d'autre aller. Il ne voulait pas perdre une autre journée. Oh, bien sûr, il avait tout fait pour rester dans la norme et ne pas se faire remarquer outre mesure, ni en bien, ni en mal; mais il n'avait pas envie de parier sa vie sur l'hypothèse qu'il n'était pas la priorité des loups. Et s'il restait seul, il craignait le pire. Bon, si Molly ne voulait pas de lui, il serait d'autant plus seul qu'il n'aurait pas eu le temps d'occuper autrement sa journée, mais pardieu, que pouvait-il faire ? Rester seul en ces circonstances était du suicide. Bon. Se réfugier chez Molly après ses révélations l'était aussi. Mais. Autant ne pas mourir seul. Qu'il ne soit pas le seul à s'en prendre plein la figure, voilà. Et demain, il se ferait discret durant les débats et personne ne le tuerait jamais. C'était un bon plan.
Il lui fallait cependant envisager l'éventualité où, pour une raison ou une autre, la veuve Molly refuserait sa présence. Il espérait avoir interprété correctement leurs précédents échanges, mais après tout, tout était possible ici-bas, et "souvent, femme varie", disait le proverbe. Aymeric n'aimait pas les proverbes, expressions d'une "sagesse" populaire relevant bien plus pour lui de la superstition la plus crasse, mais il aimait bien cette idée. Et puis, personne ne saurait jamais qu'il employait des proverbes en secret. Quoi qu'il en soit, il filerait sinon se barricader chez lui. Il aurait bien aimé espionner encore l'un ou l'autre des villageois comme au bon vieux temps, mais il lui faudrait sévèrement songer à sa sécurité.
Pour l'après-midi, il décida qu'il était temps de mettre en pratique les conseils de Bernard. Emménager chez Molly après ce qui venait de se passer était plus que risqué, mais après tout, elle avait affirmé avoir barricadé sa maison, et puis s'ils y étaient à plusieurs, peut-être s'en remettraient-ils ... Et, surtout, il ne voyait pas chez qui d'autre aller. Il ne voulait pas perdre une autre journée. Oh, bien sûr, il avait tout fait pour rester dans la norme et ne pas se faire remarquer outre mesure, ni en bien, ni en mal; mais il n'avait pas envie de parier sa vie sur l'hypothèse qu'il n'était pas la priorité des loups. Et s'il restait seul, il craignait le pire. Bon, si Molly ne voulait pas de lui, il serait d'autant plus seul qu'il n'aurait pas eu le temps d'occuper autrement sa journée, mais pardieu, que pouvait-il faire ? Rester seul en ces circonstances était du suicide. Bon. Se réfugier chez Molly après ses révélations l'était aussi. Mais. Autant ne pas mourir seul. Qu'il ne soit pas le seul à s'en prendre plein la figure, voilà. Et demain, il se ferait discret durant les débats et personne ne le tuerait jamais. C'était un bon plan.
Il lui fallait cependant envisager l'éventualité où, pour une raison ou une autre, la veuve Molly refuserait sa présence. Il espérait avoir interprété correctement leurs précédents échanges, mais après tout, tout était possible ici-bas, et "souvent, femme varie", disait le proverbe. Aymeric n'aimait pas les proverbes, expressions d'une "sagesse" populaire relevant bien plus pour lui de la superstition la plus crasse, mais il aimait bien cette idée. Et puis, personne ne saurait jamais qu'il employait des proverbes en secret. Quoi qu'il en soit, il filerait sinon se barricader chez lui. Il aurait bien aimé espionner encore l'un ou l'autre des villageois comme au bon vieux temps, mais il lui faudrait sévèrement songer à sa sécurité.
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Tôt dans l'après-midi, le nouveau maire, Bruno, les rassembla lui, Eleina, et Molly.
"Beau travail, Molly, déclara-t-il solennellement. Vous aviez vue juste, contrairement à moi. Peut-être est-ce le tag qui m’a abusé... Quoi qu’il en soit, un loup de moins hante notre communauté. Mais il en reste un et j’ai peur que vous ne représentiez désormais une cible de choix. Si vous avez la possibilité de démasquer l’autre loup, on doit absolument vous protéger jusqu’à se que ce soit chose faite. Je vais vous fournir un peu plus d’armement. Ensuite, on doit poursuivre le rassemblement exposé par Bernard. Quelle maison choisir ? Pour ma part, je n’ai pas beaucoup de temps à consacrer à un déménagement... J’estime capital qu’on soit en mesure de se défendre le plus vite possible. Si on parvient à blesser le loup, il ne pourra échapper à notre justice."
"Oui, je me joins à Bruno pour vous adresser tous mes remerciements, Molly, renchérit-t-il. Qui sait où nous en serions ou quelle erreur nous eussions pu commettre sans vous. Pour ma part, j'envisageais la solution de tous nous regrouper chez vous, madame Molly, comme vous l'aviez suggéré lors de nos précédentes discussions, afin d'être au mieux pour vous venir en aide. Si votre ramage se rapporte au plumage que vous avez manifesté jusque là, nous ne pouvons nous permettre de vous faire courir le moindre risque. Mais, bien entendu, il s'agit de votre demeure et je n'oserais point m'imposer. Je crois quoi qu'il en soit plus sage de continuer à suivre les suggestions de feu Bernard qui fut si avisé - hélas, peut-être trop ..."
"Je serai plus rassurée avec une arme dans les mains avant la fin de la journée, oui, confirma Molly. Mais je crains qu'on ne puisse rien faire de plus. Sachez que vous pouvez faire confiance à Eleina, je le sais, de la même façon que je savais que Garrow était coupable. Aino aussi est innocente, ça ne fait plus aucun doute, et j'ai l'impression que c'est aussi le cas d'Alice, même si cette fois je n'ai aucune preuve. Mes soupçons se dirigent donc naturellement vers Jehan. J'ai beaucoup de mal à le cerner mais je me souviens aussi qu'il n'a pas hésité à voter contre Garrow dès le premier jour ; le vote était serré, aurait-il pris le risque de faire condamner son allié, même pour brouiller les pistes ? C'est ce qui me pousse à me montrer prudente. S'il est innocent, il ne reste pas beaucoup de possibilités..."
Elle se tourna vers lui et Bruno.
"J'espère sincèrement qu'aucun loup ne se cache parmi vous deux, ajouta-t-elle, mais je n'exclus pas cette possibilité. Quoi de mieux pour brouiller les pistes que de soutenir ouvertement la femme qui a le plus de chance de vous démasquer.. ? Si je vous dis tout ça, c'est pour que mes soupçons ne meurent pas avec moi. Je refuse que mes dernières paroles servent à condamner Jehan alors que celui-ci est peut-être innocent. Voilà, tout est dit. Quant à moi... je vais accueillir ce monstre comme il se doit, s'il se montre à ma porte. "
"Bruno..., intervint Eleina à son tour, c'est très aimable de donner à Molly un peu d'armement, il s'ajoutera à tout celui que je lui ai donné, ça commence à être conséquent. Mais..."
Elle soupira, et le regarda, ainsi que Bruno, tour à tour.
"Ecoutez... Il est assez probable que l'un de nous quatre soit un loup. Alice, Jehan et Aino-Ackté avaient voté contre Garrow dès la mort de Gabrielle, ça semble les innocenter, même si on peut être sûrs de rien avec ces bêtes-là, ils peuvent très bien s'accuser les uns les autres. Bon, moi, j'suis bien placée pour savoir que j'suis pas un loup, et Molly peut probablement l'attester, enfin j'crois, puisqu'elle a attendu une nuit avant d'accepter de m'héberger. Et j'crois pas que Molly soit un loup qui se ferait passer pour une voyante, ça serait trop risqué pour elle. Il reste donc vous deux : Aymeric et Bruno... Vous, Aymeric, paraissez sincère, mais après tout ça peut être votre métier, vous avez une aisance naturelle à parler, ça se sent... Vous, Bruno, j'ai plus de doutes sur votre sincérité, il y a des incohérences parfois ; bien sûr, vous nous avez armés hier, mais à demi seulement : ça aurait pu être une stratégie électorale, j'imagine assez un loup agir ainsi... Et puis aujourd'hui, vous auriez pu, au lieu de nous réunir, fabriquer une arme encore meilleure pour Molly, non ? Ce sont juste des interrogations qui me viennent, peut-être que je me trompe du tout au tout, je m'excuse à l'avance si vous êtes innocent et que je vous soupçonne pour rien, mais on en est tous là, à chercher qui croire ou non... "
Elle marqua une nouvelle pause.
"Cela dit, je reste favorable, dans l'absolu, à l'idée de se regrouper, et je pense qu'il faut le faire chez Molly : si elle déménage, elle sera trop fatiguée la nuit suivante pour veiller et se défendre en cas d'attaque. Mais si le loup est l'un de nous, et si on loge tous ensemble... alors je ne sais pas si veiller deux par deux suffira, ou s'il faudra pas que nous soyons aussi tous armés pour pouvoir nous défendre contre nos propres co-locataires. Ca n'est pas simple, décidément !"
Avant de se séparer, Aymeric interpella Molly, et lui demanda pour s'installer chez elle. Il craignait d'essuyer un refus, mais contre toute attente, elle accepta avec enthousiasme.
Aymeric passa le restant de son après-midi à déménager ses affaires vers sa nouvelle demeure, qu'il partagerait aussi avec la fermière, Eleina.
Bien qu'il fut trop occupé pour mener d'autres tâches à bien, il remarqua à l'un de ses nombreux passages que Bruno s'affairait à nettoyer les murs de sa mairie, afin d'en faire disparaître le message accusateur envers Aino-Ackté à grands renforts d'eau savonneuse.
Vers la fin de la journée, une fois qu'il fut quasiment installé, Alice Vendacier vint le trouver, une sévérité qu'il ne lui connaissait pas sur le visage.
"Bien le bonjour, cher notaire !, lui lança-t-elle d'un ton quelque peu agressif. Pourrais-je vous demander... Auriez-vous appris quelque chose, en écoutant aux portes par exemple, ces derniers jours... ?"
Elle soupira.
"Notez que je ne vous en veux pas personnellement, et je comprends vos agissements, dans la situation qui nous occupe..."
Alice marqua une nouvelle pause, et reprit.
"Je trouve dommage que vous ne vous soyez pas présenté, en tous cas. Enfin... Avez-vous des projets pour la suite ?"
Aymeric prit son air le plus digne et le plus offensé face à l'intervention quelque peu agressive de la meunière. Que diable, il avait juste jeté un vague coup d'oeil ! Et puis, il le faisait depuis des années. Bon, certes, elle n'était pas censée le savoir, et ne verrait sans doute pas cela comme une circonstance atténuante. Il lui répondit néanmoins d'un ton froid et drapé dans son honneur.
"Rebonjour, mademoiselle Vendacier. Si je comprends votre gêne à apprendre que j'aie pu approcher ainsi de votre vie privée, j'aimerais cependant souligner que je n'ai prêté attention qu'au strict nécessaire et uniquement à ce qui pourrait relever de l'affaire qui nous préoccupe - et que, par ailleurs, je menais simplement une étude relative de mademoiselle Aino-Ackté dont les débats précédents avaient pu laisser supposer une certaine culpabilité de sa part. Je ne me suis pas résolu avec plaisir à l'idée de la surveiller, mais je ne voulais point condamner une innocente ou me tromper dans ce débat - fort heureusement, d'autres ont eu la présence d'esprit de réussir à démasquer ce vil vigneron avant qu'il ne puisse nuire plus avant. Le comportement que j'ai pu observer plaidait par ailleurs en la faveur de l'innocence de mademoiselle Aino-Ackté, et ceci ne fut donc point entièrement inutile, même si je puis concevoir que l'idée même que j'aie pu assister à votre discussion - sans l'écouter, permettez-moi de le préciser - vous ait dérangée. Je ne m'y suis point résolu, je le répète, avec plaisir, mais poussé par la nécessité du moment qui oblige parfois, disons, à faire des choix."
Il soupira et se radoucit.
"Je ne puis cependant dire que cela ait réellement porté ses fruits... C'est cette chère Molly qui nous a tous délivrés d'une partie du mal aujourd'hui. J'eusse aimé me montrer plus utile à la communauté et faire une découverte de la plus ample importance. Je n'ai, hélas, guère d'autres suggestions pour le moment. Et, quant à mes projets ..."
Il hésita un instant, mais après tout, Molly vivait au milieu du village, alors s'il déménageait chez elle ce ne serait pas un grand secret. De plus, sans cette relative marque de confiance, il courait le risque qu'Alice ne soit pas satisfaite de son discours et se méfie de lui. Quoique... un loup ne serait jamais allé espionner autrui, si ? Enfin, il avait déjà fort à faire à éviter d'être dévoré, ce n'était pas pour qu'en plus on le suspecte d'être lui-même une bête atroce et à la pilosité surdimensionnée. Lui qui prenait bien soin de la sienne.
"A vrai dire, je caressais l'idée de m'installer à mon tour chez notre chère Molly, afin de lui prêter secours et d'en obtenir moi-même."
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"Beau travail, Molly, déclara-t-il solennellement. Vous aviez vue juste, contrairement à moi. Peut-être est-ce le tag qui m’a abusé... Quoi qu’il en soit, un loup de moins hante notre communauté. Mais il en reste un et j’ai peur que vous ne représentiez désormais une cible de choix. Si vous avez la possibilité de démasquer l’autre loup, on doit absolument vous protéger jusqu’à se que ce soit chose faite. Je vais vous fournir un peu plus d’armement. Ensuite, on doit poursuivre le rassemblement exposé par Bernard. Quelle maison choisir ? Pour ma part, je n’ai pas beaucoup de temps à consacrer à un déménagement... J’estime capital qu’on soit en mesure de se défendre le plus vite possible. Si on parvient à blesser le loup, il ne pourra échapper à notre justice."
"Oui, je me joins à Bruno pour vous adresser tous mes remerciements, Molly, renchérit-t-il. Qui sait où nous en serions ou quelle erreur nous eussions pu commettre sans vous. Pour ma part, j'envisageais la solution de tous nous regrouper chez vous, madame Molly, comme vous l'aviez suggéré lors de nos précédentes discussions, afin d'être au mieux pour vous venir en aide. Si votre ramage se rapporte au plumage que vous avez manifesté jusque là, nous ne pouvons nous permettre de vous faire courir le moindre risque. Mais, bien entendu, il s'agit de votre demeure et je n'oserais point m'imposer. Je crois quoi qu'il en soit plus sage de continuer à suivre les suggestions de feu Bernard qui fut si avisé - hélas, peut-être trop ..."
"Je serai plus rassurée avec une arme dans les mains avant la fin de la journée, oui, confirma Molly. Mais je crains qu'on ne puisse rien faire de plus. Sachez que vous pouvez faire confiance à Eleina, je le sais, de la même façon que je savais que Garrow était coupable. Aino aussi est innocente, ça ne fait plus aucun doute, et j'ai l'impression que c'est aussi le cas d'Alice, même si cette fois je n'ai aucune preuve. Mes soupçons se dirigent donc naturellement vers Jehan. J'ai beaucoup de mal à le cerner mais je me souviens aussi qu'il n'a pas hésité à voter contre Garrow dès le premier jour ; le vote était serré, aurait-il pris le risque de faire condamner son allié, même pour brouiller les pistes ? C'est ce qui me pousse à me montrer prudente. S'il est innocent, il ne reste pas beaucoup de possibilités..."
Elle se tourna vers lui et Bruno.
"J'espère sincèrement qu'aucun loup ne se cache parmi vous deux, ajouta-t-elle, mais je n'exclus pas cette possibilité. Quoi de mieux pour brouiller les pistes que de soutenir ouvertement la femme qui a le plus de chance de vous démasquer.. ? Si je vous dis tout ça, c'est pour que mes soupçons ne meurent pas avec moi. Je refuse que mes dernières paroles servent à condamner Jehan alors que celui-ci est peut-être innocent. Voilà, tout est dit. Quant à moi... je vais accueillir ce monstre comme il se doit, s'il se montre à ma porte. "
"Bruno..., intervint Eleina à son tour, c'est très aimable de donner à Molly un peu d'armement, il s'ajoutera à tout celui que je lui ai donné, ça commence à être conséquent. Mais..."
Elle soupira, et le regarda, ainsi que Bruno, tour à tour.
"Ecoutez... Il est assez probable que l'un de nous quatre soit un loup. Alice, Jehan et Aino-Ackté avaient voté contre Garrow dès la mort de Gabrielle, ça semble les innocenter, même si on peut être sûrs de rien avec ces bêtes-là, ils peuvent très bien s'accuser les uns les autres. Bon, moi, j'suis bien placée pour savoir que j'suis pas un loup, et Molly peut probablement l'attester, enfin j'crois, puisqu'elle a attendu une nuit avant d'accepter de m'héberger. Et j'crois pas que Molly soit un loup qui se ferait passer pour une voyante, ça serait trop risqué pour elle. Il reste donc vous deux : Aymeric et Bruno... Vous, Aymeric, paraissez sincère, mais après tout ça peut être votre métier, vous avez une aisance naturelle à parler, ça se sent... Vous, Bruno, j'ai plus de doutes sur votre sincérité, il y a des incohérences parfois ; bien sûr, vous nous avez armés hier, mais à demi seulement : ça aurait pu être une stratégie électorale, j'imagine assez un loup agir ainsi... Et puis aujourd'hui, vous auriez pu, au lieu de nous réunir, fabriquer une arme encore meilleure pour Molly, non ? Ce sont juste des interrogations qui me viennent, peut-être que je me trompe du tout au tout, je m'excuse à l'avance si vous êtes innocent et que je vous soupçonne pour rien, mais on en est tous là, à chercher qui croire ou non... "
Elle marqua une nouvelle pause.
"Cela dit, je reste favorable, dans l'absolu, à l'idée de se regrouper, et je pense qu'il faut le faire chez Molly : si elle déménage, elle sera trop fatiguée la nuit suivante pour veiller et se défendre en cas d'attaque. Mais si le loup est l'un de nous, et si on loge tous ensemble... alors je ne sais pas si veiller deux par deux suffira, ou s'il faudra pas que nous soyons aussi tous armés pour pouvoir nous défendre contre nos propres co-locataires. Ca n'est pas simple, décidément !"
Avant de se séparer, Aymeric interpella Molly, et lui demanda pour s'installer chez elle. Il craignait d'essuyer un refus, mais contre toute attente, elle accepta avec enthousiasme.
Aymeric passa le restant de son après-midi à déménager ses affaires vers sa nouvelle demeure, qu'il partagerait aussi avec la fermière, Eleina.
Bien qu'il fut trop occupé pour mener d'autres tâches à bien, il remarqua à l'un de ses nombreux passages que Bruno s'affairait à nettoyer les murs de sa mairie, afin d'en faire disparaître le message accusateur envers Aino-Ackté à grands renforts d'eau savonneuse.
Vers la fin de la journée, une fois qu'il fut quasiment installé, Alice Vendacier vint le trouver, une sévérité qu'il ne lui connaissait pas sur le visage.
"Bien le bonjour, cher notaire !, lui lança-t-elle d'un ton quelque peu agressif. Pourrais-je vous demander... Auriez-vous appris quelque chose, en écoutant aux portes par exemple, ces derniers jours... ?"
Elle soupira.
"Notez que je ne vous en veux pas personnellement, et je comprends vos agissements, dans la situation qui nous occupe..."
Alice marqua une nouvelle pause, et reprit.
"Je trouve dommage que vous ne vous soyez pas présenté, en tous cas. Enfin... Avez-vous des projets pour la suite ?"
Aymeric prit son air le plus digne et le plus offensé face à l'intervention quelque peu agressive de la meunière. Que diable, il avait juste jeté un vague coup d'oeil ! Et puis, il le faisait depuis des années. Bon, certes, elle n'était pas censée le savoir, et ne verrait sans doute pas cela comme une circonstance atténuante. Il lui répondit néanmoins d'un ton froid et drapé dans son honneur.
"Rebonjour, mademoiselle Vendacier. Si je comprends votre gêne à apprendre que j'aie pu approcher ainsi de votre vie privée, j'aimerais cependant souligner que je n'ai prêté attention qu'au strict nécessaire et uniquement à ce qui pourrait relever de l'affaire qui nous préoccupe - et que, par ailleurs, je menais simplement une étude relative de mademoiselle Aino-Ackté dont les débats précédents avaient pu laisser supposer une certaine culpabilité de sa part. Je ne me suis pas résolu avec plaisir à l'idée de la surveiller, mais je ne voulais point condamner une innocente ou me tromper dans ce débat - fort heureusement, d'autres ont eu la présence d'esprit de réussir à démasquer ce vil vigneron avant qu'il ne puisse nuire plus avant. Le comportement que j'ai pu observer plaidait par ailleurs en la faveur de l'innocence de mademoiselle Aino-Ackté, et ceci ne fut donc point entièrement inutile, même si je puis concevoir que l'idée même que j'aie pu assister à votre discussion - sans l'écouter, permettez-moi de le préciser - vous ait dérangée. Je ne m'y suis point résolu, je le répète, avec plaisir, mais poussé par la nécessité du moment qui oblige parfois, disons, à faire des choix."
Il soupira et se radoucit.
"Je ne puis cependant dire que cela ait réellement porté ses fruits... C'est cette chère Molly qui nous a tous délivrés d'une partie du mal aujourd'hui. J'eusse aimé me montrer plus utile à la communauté et faire une découverte de la plus ample importance. Je n'ai, hélas, guère d'autres suggestions pour le moment. Et, quant à mes projets ..."
Il hésita un instant, mais après tout, Molly vivait au milieu du village, alors s'il déménageait chez elle ce ne serait pas un grand secret. De plus, sans cette relative marque de confiance, il courait le risque qu'Alice ne soit pas satisfaite de son discours et se méfie de lui. Quoique... un loup ne serait jamais allé espionner autrui, si ? Enfin, il avait déjà fort à faire à éviter d'être dévoré, ce n'était pas pour qu'en plus on le suspecte d'être lui-même une bête atroce et à la pilosité surdimensionnée. Lui qui prenait bien soin de la sienne.
"A vrai dire, je caressais l'idée de m'installer à mon tour chez notre chère Molly, afin de lui prêter secours et d'en obtenir moi-même."
[Tu réponds à ce topic, et on passe en phase de nuit]
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Aymeric n'avait pu s'empêcher de froncer les sourcils lors de l'intervention d'Eleina. Si son hypothèse était valable, alors Bruno était nécessairement un loup, puisque désormais Molly était plus que fiable et qu'elle se portait garante pour Eleina. Il fallait concéder que l'attitude du forgeron, tout prêt à poursuivre l'héritage de Bernard mais étonnamment peu disposé à se réfugier en compagnie d'autrui, et guère pressé de se protéger à ce qu'il semblait, puisqu'il nettoyait consciencieusement un graffiti somme toute peu dérangeant, était intrigante. Et après tout, quelle meilleure place pour un loup que de devenir l'intouchable et fiable maire du village ? D'autant que cette hypothèse avait le mérite d'expliquer clairement comment les loups avaient pu deviner l'importance des projets de Bernard - plutôt que, par exemple, de s'en prendre en priorité au costaud forgeron. Hum. Il fallait être prudent en ce cas. Les soupçons pesaient aussi sur Jehan, mais en revanche il se méfiait moins d'Alice après sa démarche précédente ainsi que ses interactions avec Aino-Ackté, son attitude récente lui semblant peu probable pour un loup. Par les dieux, il ne restait guère de monde suspect, et il faudrait agir vite. Il craignait de savoir qui le loup éliminerait cette nuit. Était-il en sécurité ? Pas moins qu'il ne l'aurait été dans sa propre maison non protégée, sans doute, mais ceci n'était pas particulièrement rassurant.
Quoi qu'il en soit, il était épuisé par ce déménagement et ne put qu'aller dormir.
Quoi qu'il en soit, il était épuisé par ce déménagement et ne put qu'aller dormir.
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Aymeric dormit à poings fermés cette nuit. Quoi qu'il ait pu se passer au dehors, il n'en avait eu aucun vent.
"Molly ? Eleina ?, lança-t-il en se réveillant de bon matin. Il y a quelqu'un ?"
Aucune réponse.
A pas lents, le notaire se leva, et se dirigea en direction de la pièce principale. En face de lui, Eleina le fixait avec de grands yeux écarquillés.
Molly était morte.
[On passe en phase du matin]
"Molly ? Eleina ?, lança-t-il en se réveillant de bon matin. Il y a quelqu'un ?"
Aucune réponse.
A pas lents, le notaire se leva, et se dirigea en direction de la pièce principale. En face de lui, Eleina le fixait avec de grands yeux écarquillés.
Molly était morte.
[On passe en phase du matin]
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Aymeric ne put s'empêcher de vaciller lorsqu'il réalisa ce qui s'était passé. L'idée d'un loup présent dans à quelques pas d'eux cette nuit, et le fait que Molly soit décédée, c'était trop d'un coup pour un réveil. Il rendit à Eleina son regard choqué et s'appuya d'une main contre le mur pour reprendre ses esprits. Il estimait Molly, qui était moins limitée que d'autres habitants, et avait manifesté à plusieurs reprises un rôle crucial, et sa mort était loin de le réjouir. D'autant qu'ils y perdaient un élément clé de leur lutte contre les loups. Bien sûr, il fallait s'attendre à ce que le loup s'en prenne à elle après ses révélations de la veille, mais il réalisait que celui-ci s'était trouvé à quelques mètres à peine de lui - à quelques décimètres même. L'idée qu'un loup s'approchât à seulement quelques décimètres de lui n'était pas pour le rassurer, et il mit un moment avant de pouvoir prononcer un mot.
- Molly... D'abord Bernard, et maintenant vous ... Qu'avons-nous fait pour mériter cela ... Voilà qu'il devenait presque mystique. Aucun doute, il était réellement affecté. Tant par la prise de conscience du peu de sécurité qui lui restait, que par le choc de découvrir le corps sans vie de la veuve qui les avait délivrés du premier loup. Il leva les yeux vers Eleina, qui était de toute évidence comme une amie pour Molly. Eleina ... Mademoiselle, je suis désolé pour vous. C'est ... Je n'ai pas de mots.
Les autres allaient sans doute les rejoindre, et il ne put s'empêcher de repenser à ses réflexions de la veille. Il était curieux de voir la réaction de Bruno. S'il était encore en état d'en juger après cette découverte macabre et éprouvante.
- Molly... D'abord Bernard, et maintenant vous ... Qu'avons-nous fait pour mériter cela ... Voilà qu'il devenait presque mystique. Aucun doute, il était réellement affecté. Tant par la prise de conscience du peu de sécurité qui lui restait, que par le choc de découvrir le corps sans vie de la veuve qui les avait délivrés du premier loup. Il leva les yeux vers Eleina, qui était de toute évidence comme une amie pour Molly. Eleina ... Mademoiselle, je suis désolé pour vous. C'est ... Je n'ai pas de mots.
Les autres allaient sans doute les rejoindre, et il ne put s'empêcher de repenser à ses réflexions de la veille. Il était curieux de voir la réaction de Bruno. S'il était encore en état d'en juger après cette découverte macabre et éprouvante.
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Eleina le fixa d'un regard affolé, et réussit enfin à souffler quelques mots.
"Ce n'est quand même... dites-moi que ça n'est pas vous ?"
Au dehors, le reste du village déjà se rassemblait.
Ils transportèrent tous deux le corps de la victime à l'extérieur, dévoilant ainsi au grand le jour l'odieux crime de la nuit...
[Chacun peut réagir à la scène ou observer les autres. Plus de détails ici]
"Ce n'est quand même... dites-moi que ça n'est pas vous ?"
Au dehors, le reste du village déjà se rassemblait.
Ils transportèrent tous deux le corps de la victime à l'extérieur, dévoilant ainsi au grand le jour l'odieux crime de la nuit...
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Aymeric n'était même plus d'humeur à s'offusquer de la remarque d'Eleina comme il avait pu le faire de l'intervention d'Alice la veille. La veille ? Ou il y a une éternité? La mort l'avait frôlé. Le loup était passé juste à côté d'eux. Et ils n'avaient rien entendu. Pas plus que Molly sans doute. S'il devait mourir, il ne le saurait même pas. Il ne s'en apercevrait que trop tard. Quelles chances lui restaient-ils ? Non, il n'avait même plus envie de répondre une longue tirade outrée et digne à Eleina. Molly était morte à deux pas de lui.
- Non, fit-il simplement. Ce n'est ni vous ni moi, et c'est là ma seule certitude. Il se sentait las. Et affecté par la mort de la veuve Molly. Il n'aurait jamais cru dire cela, mais oui, il était sincèrement affecté par son décès. Il chercha le forgeron du regard pour scruter sa réaction. Molly n'avait-elle pas dit qu'elle doutait de la culpabilité de Jehan et Alice ? Il ne restait pas grand monde.
- Non, fit-il simplement. Ce n'est ni vous ni moi, et c'est là ma seule certitude. Il se sentait las. Et affecté par la mort de la veuve Molly. Il n'aurait jamais cru dire cela, mais oui, il était sincèrement affecté par son décès. Il chercha le forgeron du regard pour scruter sa réaction. Molly n'avait-elle pas dit qu'elle doutait de la culpabilité de Jehan et Alice ? Il ne restait pas grand monde.
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"Oh Molly, Molly, Molly !", s'écria Aino-Ackté, en sanglots.
"Pourquoi Molly n'est-elle pas venue habiter chez moi ? Pourquoi ? J'aurais dû insister..."
Elle se tourna vers la fermière.
"Eleina ! que s'est-il passé ? Je t'en supplie, dis-le moi, il faut que tu t'expliques où tu es en grand danger ! Je te soutiendrai."
"J'comprends pas, lâcha tout à coup Jehan, le fossoyeur. Vous étiez trois, vous étiez armés, dans une maison solide, j'comprends pas comme c'te bestiau fait... C'est pas un loup-garou, c'est un spectre ! Pauv'Molly... Elle savait voir des choses, c'tait clair qu'il allait essayer d'la choper... mais j'comprends quand même pas."
"Forcément...", souffla le forgeron entre ses dents, le visage sévère.
Il ne prononça pas le moindre autre mot, mais Aymeric pouvait sentir son regard perçant traverser chacun d'eux, lentement, méthodiquement. Comme s'il scrutait leurs pensées les plus intimes à la recherche de l'auteur de ce crime abominable.
Quant à la Eleina, elle pleurait, simplement, sans parvenir à retenir ses larmes.
Personne d'autre n'intervint, mais un silence de plomb s'était abattu sur le village.
Chacun s'en retourna chez lui sans un mot, avant de se donner rendez-vous une fois de plus à la mairie, peut-être mettre enfin un terme à tout cela.
[On passe en phase du midi]
"Pourquoi Molly n'est-elle pas venue habiter chez moi ? Pourquoi ? J'aurais dû insister..."
Elle se tourna vers la fermière.
"Eleina ! que s'est-il passé ? Je t'en supplie, dis-le moi, il faut que tu t'expliques où tu es en grand danger ! Je te soutiendrai."
"J'comprends pas, lâcha tout à coup Jehan, le fossoyeur. Vous étiez trois, vous étiez armés, dans une maison solide, j'comprends pas comme c'te bestiau fait... C'est pas un loup-garou, c'est un spectre ! Pauv'Molly... Elle savait voir des choses, c'tait clair qu'il allait essayer d'la choper... mais j'comprends quand même pas."
"Forcément...", souffla le forgeron entre ses dents, le visage sévère.
Il ne prononça pas le moindre autre mot, mais Aymeric pouvait sentir son regard perçant traverser chacun d'eux, lentement, méthodiquement. Comme s'il scrutait leurs pensées les plus intimes à la recherche de l'auteur de ce crime abominable.
Quant à la Eleina, elle pleurait, simplement, sans parvenir à retenir ses larmes.
Personne d'autre n'intervint, mais un silence de plomb s'était abattu sur le village.
Chacun s'en retourna chez lui sans un mot, avant de se donner rendez-vous une fois de plus à la mairie, peut-être mettre enfin un terme à tout cela.
[On passe en phase du midi]
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Aymeric était allé à la mairie sans entrain, l'air sombre. Il était toujours affecté par cette mort qui était survenue dans la maison-même où il logeait, alors qu'il s'y croyait à peu près en sécurité, et tout ceci sans qu'il ait la moindre idée de qui était coupable. S'il suivait le raisonnement de Molly, il fallait noter que Jehan, Alice et Aino-Ackté avaient tous trois voté contre Garrow à un moment où rien ne disait qu'il serait condamné et où le vote avait été plus que serré, et ceci était peut-être un indice de leur innocence. Bruno, lui, avait voté blanc. Avait toujours refusé de se réfugier chez quelqu'un alors qu'il était manifeste que tous ceux qui étaient seuls étaient en grand danger. En même temps, se regrouper n'avait pas été très efficace... et il avait proposé que des gens se retrouvent chez lui. Mais être maire du village et se poser en grand costaud protecteur et juge était indéniablement une bonne stratégie pour se faire innocenter d'office. En même temps, peut-être comptait-il sincèrement bien plus sur ses armes, et donc sa forge ? Les comportements des autres avaient été douteux aussi.
Il réalisa soudain que, si quelqu'un d'autre que lui appliquait son raisonnement, il formait lui-même un très bon suspect. Molly était décédée la nuit après son arrivée chez elle, et il avait lui-même voté contre Aino-Ackté lors du premier débat. Le vote blanc de Bruno semblait de ce point de vue bien plus humain que le sien. Grands dieux. Si d'autres réagissaient comme Eleina ? Il soupira et réalisa qu'il n'avait plus grand-chose à perdre. Il n'était en sécurité nulle part, ni au grand jour parmi ces villageois qui pourraient s'en prendre à lui, ni la nuit, puisque le loup n'avait que faire de savoir si ses victimes étaient ou non regroupées. Alors quel risque prenait-il à parler et exprimer ses soupçons ? Puisque la mort rôdait de toutes parts. Mourir brûlé ou dévoré, l'alternative était mince. Et répugnante. Par les dieux, il avait toujours dit qu'il aurait mieux fait de quitter ce village depuis toujours et partir s'installer à la ville ! Patelin pourri. Et sanglant.
Il se leva et s'exprima d'un air las, sans la superbe qu'il manifestait habituellement.
- Je... Je prends la parole aujourd'hui, non pas pour vous exposer la moindre certitude, mais énoncer des soupçons ... La mort de Molly nous laisse démunis et montre cruellement à quel point nous sommes vulnérables. Ici. Ailleurs. Partout. Le loup est passé à quelques mètres de moi à peine et il aurait aussi bien pu me dévorer que je n'en aurais rien su. Nous ne sommes que poussière. Je croyais qu'il suffisait de se regrouper et s'entraider, de ne point massacrer à tort des villageois simplement quelque peu trop suspects pour nous, et qu' un jour ou l'autre nous démasquerions la bête. Aujourd'hui, j'ai pu constater qu'il n'en était rien. Que la mort nous guette. Alors je ne veux pas partir sans avoir fait part de mon raisonnement, aussi biaisé puisse-t-il être.
Hier soir, feu Molly a discuté avec Eleina, maître Bruno et moi. Elle nous a confié être aussi sûre de l'innocence d'Eleina qu'elle l'avait été de la culpabilité de notre vigneron, et je la crois; de plus, elle a aussi produit un argument qui me fait réfléchir. Elle a souligné que lors du premier vote, alors que rien ne garantissait, comme nous l'avons du reste constaté, que Garrow serait condamné, Jehan n'avait pas hésité à émettre un vote en sa défaveur. Je note qu'il en fut de même pour mademoiselle Vendacier et, bien entendu, pour mademoiselle notre couturière. Et je trouverais étrange de la part d'un loup de tenter de condamner son camarade sans raison aucune et alors que d'autres choix se présentent qui ne trahiraient point pour autant sa véritable identité.
Elle a aussi cependant indiqué se méfier de Jehan et je ne voudrais pas donner l'impression de me réclamer indûment du patronage de notre regrettée Molly pour des hypothèses qui ne sont hélas que les miennes propres.
Mais si cet indice est probant, alors mes soupçons se tournent vers notre maire. Qui a toujours esquivé toute proposition de regroupement, celles de nos deux regrettés Bernard et Molly, prétextant vouloir demeurer chez lui se construire des armes, tout en vantant dans le même temps les mérites de ce regroupement, et a pris le temps d'effacer un simple graffiti alors que, dans une telle position, j'eusse à sa place tout fait pour ne pas perdre la moindre seconde et me protéger au mieux - voilà une bien étonnante confiance en ses capacités qui se manifestent ici. Comme s'il ne craignait point les loups ni la moindre attaque. Et lors du vote qui condamna Garrow, il fut l'un des seuls à tenter de le défendre. Voilà pour mes arguments. Vous conviendrez que dans cette optique, se présenter comme notre protecteur et se poser en maire gestionnaire et garant de notre salut est une stratégie hautement intelligente pour éviter les soupçons. Cependant ... Je ne puis condamner un homme sur un simple soupçon et tous ici, excepté de fait mademoiselle Eleina, avez eu des comportements suspects et contradictoires. Moi de même, sans doute, et l'incertitude plane. Mais si un loup s'est déjà introduit une fois dans la demeure où je réside, alors j'ai conscience de n'être en sécurité nulle part, et je ne voudrais point partir sans avoir pu m'exprimer. Je ... Il soupira et se passa la main sur le visage d'un geste las. Molly nous manquera dans ce débat. A tous.
Il réalisa soudain que, si quelqu'un d'autre que lui appliquait son raisonnement, il formait lui-même un très bon suspect. Molly était décédée la nuit après son arrivée chez elle, et il avait lui-même voté contre Aino-Ackté lors du premier débat. Le vote blanc de Bruno semblait de ce point de vue bien plus humain que le sien. Grands dieux. Si d'autres réagissaient comme Eleina ? Il soupira et réalisa qu'il n'avait plus grand-chose à perdre. Il n'était en sécurité nulle part, ni au grand jour parmi ces villageois qui pourraient s'en prendre à lui, ni la nuit, puisque le loup n'avait que faire de savoir si ses victimes étaient ou non regroupées. Alors quel risque prenait-il à parler et exprimer ses soupçons ? Puisque la mort rôdait de toutes parts. Mourir brûlé ou dévoré, l'alternative était mince. Et répugnante. Par les dieux, il avait toujours dit qu'il aurait mieux fait de quitter ce village depuis toujours et partir s'installer à la ville ! Patelin pourri. Et sanglant.
Il se leva et s'exprima d'un air las, sans la superbe qu'il manifestait habituellement.
- Je... Je prends la parole aujourd'hui, non pas pour vous exposer la moindre certitude, mais énoncer des soupçons ... La mort de Molly nous laisse démunis et montre cruellement à quel point nous sommes vulnérables. Ici. Ailleurs. Partout. Le loup est passé à quelques mètres de moi à peine et il aurait aussi bien pu me dévorer que je n'en aurais rien su. Nous ne sommes que poussière. Je croyais qu'il suffisait de se regrouper et s'entraider, de ne point massacrer à tort des villageois simplement quelque peu trop suspects pour nous, et qu' un jour ou l'autre nous démasquerions la bête. Aujourd'hui, j'ai pu constater qu'il n'en était rien. Que la mort nous guette. Alors je ne veux pas partir sans avoir fait part de mon raisonnement, aussi biaisé puisse-t-il être.
Hier soir, feu Molly a discuté avec Eleina, maître Bruno et moi. Elle nous a confié être aussi sûre de l'innocence d'Eleina qu'elle l'avait été de la culpabilité de notre vigneron, et je la crois; de plus, elle a aussi produit un argument qui me fait réfléchir. Elle a souligné que lors du premier vote, alors que rien ne garantissait, comme nous l'avons du reste constaté, que Garrow serait condamné, Jehan n'avait pas hésité à émettre un vote en sa défaveur. Je note qu'il en fut de même pour mademoiselle Vendacier et, bien entendu, pour mademoiselle notre couturière. Et je trouverais étrange de la part d'un loup de tenter de condamner son camarade sans raison aucune et alors que d'autres choix se présentent qui ne trahiraient point pour autant sa véritable identité.
Elle a aussi cependant indiqué se méfier de Jehan et je ne voudrais pas donner l'impression de me réclamer indûment du patronage de notre regrettée Molly pour des hypothèses qui ne sont hélas que les miennes propres.
Mais si cet indice est probant, alors mes soupçons se tournent vers notre maire. Qui a toujours esquivé toute proposition de regroupement, celles de nos deux regrettés Bernard et Molly, prétextant vouloir demeurer chez lui se construire des armes, tout en vantant dans le même temps les mérites de ce regroupement, et a pris le temps d'effacer un simple graffiti alors que, dans une telle position, j'eusse à sa place tout fait pour ne pas perdre la moindre seconde et me protéger au mieux - voilà une bien étonnante confiance en ses capacités qui se manifestent ici. Comme s'il ne craignait point les loups ni la moindre attaque. Et lors du vote qui condamna Garrow, il fut l'un des seuls à tenter de le défendre. Voilà pour mes arguments. Vous conviendrez que dans cette optique, se présenter comme notre protecteur et se poser en maire gestionnaire et garant de notre salut est une stratégie hautement intelligente pour éviter les soupçons. Cependant ... Je ne puis condamner un homme sur un simple soupçon et tous ici, excepté de fait mademoiselle Eleina, avez eu des comportements suspects et contradictoires. Moi de même, sans doute, et l'incertitude plane. Mais si un loup s'est déjà introduit une fois dans la demeure où je réside, alors j'ai conscience de n'être en sécurité nulle part, et je ne voudrais point partir sans avoir pu m'exprimer. Je ... Il soupira et se passa la main sur le visage d'un geste las. Molly nous manquera dans ce débat. A tous.
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" a écrit :"Que fait donc notre nouveau maire ? Molly avait été reconnue comme dangereuse pour nos ennemis et aucune action n’a été faite pour la protéger ? C’est insensé ! insensé !"
Elle marqua une courte pause, quelque peu décontenancée.
"Eleina aurait pu aussi être victime… Comment avez-vous pu les laisser exposées au danger, elle et Molly ? "
Elle se tourna ensuite vers Eleina.
"Eleina, tu as vu quelque chose ? Un détail, aussi infime soit-il, qui nous mettrait sur la piste du loup-garou qui a tué Molly ? Essaie de te souvenir, c’est absolument crucial pour nous tous !"
Enfin, elle s'adressa au maire.
"Bruno, maire du village, tu es aussi coupable que si tu avais tué Molly de ta propre main. Tu es complice du tueur ! et pour tout dire, je suppose que tu n’es pas seulement complice, mais que tu es toi-même un loup-garou ! Forgeron ! Toi qui n’es pas capable d’équiper tout le monde – nous ne sommes pourtant pas bien nombreux ! – tu oses laisser entendre qu’Eleina est coupable ? Mais, pauvre fou, je te prouverai à quel point tu as tort ! Je ne laisserai pas toucher un cheveu de la tête d’Eleina !"
" a écrit :"Molly était... mon amie..., entama Eleina à son tour, la voix tremblante d'émotion. Et même si on savait toutes les eux qu'elle serait probablement la cible des loups cette nuit, c'est... c'est rude.... Mais je vais essayer d'parler, j'sais qu'il vous faut mon témoignage... et hélas il est pauvre..."
Elle prit une profonde inspiration.
"On a essayé de se préparer au mieux à l'attaque. On a consolidé la porte, mis des verrous. J'ai veillé une bonne partie de la nuit, mais il m'est arrivé de m'endormir une fois ou deux hélas... et j'ai rien vu, rien entendu. Les verrous et la porte n'ont pas été touchés... peut-être que le loup est passé par une autre ouverture, ou peut-être qu'il venait... de l'intérieur."
Elle fit une courte pause, et se tourna brièvement vers Aymeric.
"C'est difficile à savoir. J'ai d'la chance qu'elle m'ait disculpée auprès de certains d'entre vous, puisqu'elle avait utilisé son pouvoir pour vérifier c'que j'étais avant d'accepter que j'emménage. Malheureusement, elle a pas eu l'temps d'avoir de certitude sur quiconque excepté Garrow et moi... Mais elle avait une arme, que Bruno avait commencée et que j'ai terminée, et cette arme a disparu. Je ne sais pas si elle a pu se débattre, blesser son agresseur, j'ai rien entendu en tout cas. Mais il faut quand même absolument vérifier si l'un de nous est blessé quelque part ! S'il a pris l'arme c'est peut-être pour qu'on ne voie pas qu'elle était tâchée de sang ? Il faut vérifier, les filles entre elles, les hommes entre eux, pour pouvoir se mettre torse nu, pour ceux qui sont pudiques... Peut-être que ça sert à rien, c'est juste au cas où ! Et peut-être que quelqu'un d'autre a veillé et a vu ou entendu quoi que ce soit ?"
Son regard fit le tour de l'assemblée, puis elle poursuivit.
"S'il n'y a ni preuve ni autre indice, il restera les soupçons, ceux que nous avons tous. Et j'sais que j'mexprime pas aussi bien que Aymeric ou Bruno... mais j'veux quand même les partager avec vous... D'abord, Jehan, Aino-Ackté et Alice avaient voté contre Garrow dès la mort de notre institutrice, sont-ils forcément innocentés ? Les verrous n'ont pas été touchés, est-ce que ça veut dire que l'coupable venait de l'intérieur et que c'est Aymeric ? Un loup aurait-il pris le risque d'emménager avec sa future victime et de s'trouver suspect ? Peut-être pas... ou peut-être que si, en escomptant que c'est ce qu'on pensera. On ne peut rien exclure. Reste Bruno, dont l'attitude et les déclarations m'ont paru parfois ambiguës ou non sincères. Il nous a armés avant-hier mais à demi seulement, juste pour montrer son soutien, ce qui était peut-être, pour moi, une stratégie visant à gagner notre confiance pour se faire élire. Il a fait de même avec Molly, mais j'pense qu'un loup est suffisamment rusé pour agir ainsi, devant témoins, pour se disculper. Certes, ça n'est en rien une preuve. Même s'il y a d'autres incohérences à côté, des revirements d'opinion mal expliqués, des jugements qui m'ont paru parfois inadéquats, au sujet d'Aino-Ackté ou de l'inscription... J'peux tout à fait me tromper, en ce cas je m'en excuse. Et peut-être que le loup venait réellement de l'intérieur, que c'est Aymeric, comme semblent l'indiquer ces verrous intacts... Il sait bien parler, défendre ses idées, c'est dur de le prendre en défaut là-dessus. On peut être sûr de rien, en tout cas j'y arrive pas... Mais j'ai de gros doutes tout de même, concernant notre maire, et j'aimerais savoir, Bruno... qu'avez-vous donc fait de votre journée hier ou avant-hier, puisque vous avez pas eu le temps, vous dites, de consolider votre maison, de déménager chez Molly comme Aymeric l'a fait... ou de lui fournir une arme complète ? D'ailleurs, peut-être que ce s'rait utile, qu'on se dise tous ce qu'on a fait de nos journées ? Est-ce qu'il s'y cacherait un indice ?"
" a écrit :"J'voudrais dire que je parle pas beaucoup, parce que c'est mon genre. Dans l'cimetière, ben les gens, y parlent pas beaucoup non plus. Y'a les vivants qui pleurent, et les morts qui r'posent. Parler, ça sert à rien. Mais maint'nant, j'crois qu'parler, c'est nécessaire. Alors j'vais essayer."
Il prit une inspiration, et se lança.
"J'pensais bien qu'le loup, y voudrait choper Molly, vu qu'elle savait, et qu'elle savait un peu plus chaqu'nuit. Mais j'aurais pas cru qu'il oserait, vu comme elle était protégée. Alors j'imagine qu'ceux qu'ont dormi avec elle, y doivent avoir vu ou entendu quequ'chose. Et s'ils ont rien vu, alors c'est qu'la m'nace, elle v'nait p't'être bien de l'intérieur. C'est plus facile d'entrer dans une maison quand on doit pas forcer la porte. Mais vous z'étiez trois, et y'a qu'un loup, alors ça m'fascine quand même."
Il fit une pause et dévisagea ses interlocuteurs.
"J’voudrais aussi dire, et j’m’excuse, parce que j’vis avec vous d’puis des lustres, et j’ai peine à croire qu’y’ait des monstres parmi nous, mais… moi j’crois que c’est un d’vous, Eleina, m’sieur l’maire, ou m’sire Aymeric… Parce que moi j’savais pas qu’Bernard était dangereux. Il m’avait rien dit. J’savais pas qu’il avait des bonnes idées, ou quoi. Tandis qu’à vous, il a parlé, et donc vous, vous saviez qu’il allait causer du souci aux loups, s’il restait vivant. Donc c’est sans doute plutôt un d’vous. A moins qu’il ait parlé avec m’zelle Alice aussi. Parce que vous dites pas grand-chose, vous, m’zelle Alice. Mais comme moi, vous étiez d’jà sûre qu’c’était l’Garrow dès l’premier jour. Alors j’sais pas si vous auriez pris le risque de faire tuer vot’compère, comme ça, tout d’suite… J’en sais rien. J’crois juste pas qu’ce soit m’zelle Aino. Même si j’comprends guère pourquoi hier, soudain, elle disait qu’elle s’était trompée sur Garrow alors qu’il était quand même coupable…"
Il était passablement désemparé.
"P’t’être que vous allez vous demander pourquoi moi, j’vis encore tout seul. Mais la vérité, c’est qu’j’suis sûr d’personne. J’ai l’impression qu’tout l’monde aurait pu l’faire… C’loup il est retors, pour sûr. Et quand j’vois qu’m’dame Molly, ça l’a pas sauvée… J’me dis que même si j’ai des r’grets d’être resté à l’écart, parce que du coup, j’me méfie d’tout l’monde, ça aurait rien changé si j'avais dormi chez quelqu'un."
" a écrit :"Que Molly ait été choisi par le loup ne m’étonne pas. Par contre, comme Jehan, je m’étonne. Vous étiez trois dans cette maison, barricadés et armés. Comment se fait-il que le loup n’ait même pas été repéré ? S’il l’a été, c’est le moment de le dire. Je refuse de croire que, malgré nos efforts, on puisse être sans défense face à lui ! Justement, c’est un loup, pas un spectre ! Hier, j’ai discuté avec Molly, en compagnie d’Aymeric et d’Eleina. Elle a affirmé qu’elle savait qu’Eleina n’était pas le monstre."
Le forgeron désigna Aymeric du doigt.
"Ça ne laisse donc qu’un seul coupable évident. Le loup était dans la maison et c’était Aymeric !"
Quant à Alice, elle ne prit pas la parole.
Aymeric inspecta un à un ses concitoyens sur la suggestion d'Eleina, mais aucun ne semblait avoir été blessé nulle part...
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Quelque part, le notaire se sentait soulagé. Tout le monde était parvenu aux mêmes conclusions que lui, à savoir qu'il s'agissait soit de Bruno, soit de lui-même. Jehan soupçonnait également Eleina, mais puisqu'il était entendu qu'elle avait été innocentée par Molly, cela ne laissait guère de coupables. Son choix d'option était plus que limité et c'était en un sens plus facile pour lui. S'ils étaient dans le vrai, tout se jouerait à présent. Il frissonna cependant face au regard de Bruno. C'était donc là son plan ? L'accuser ? Si vraiment Bruno était le loup, il était beaucoup trop rusé. Lui qui s'était gargarisé de triompher par la puissance de l'intellect, voilà que ce tas de muscles s'en sortait mieux que lui. Au moins, s'il mourait, Bruno le suivrait certainement dans la tombe, mais par les dieux, pourquoi lui ? Pourquoi mourir si jeune ?
Il s'éclaircit la gorge, l'air toujours las mais cette fois résolu.
- Je suis surpris de voir que je ne suis pas le seul à partager ces soupçons, mais soit. Bruno, je n'avais que des doutes à votre égard, ils se muent peu à peu en certitudes. Vous que notre regretté Bernard avait encensé pour votre prudence à voter blanc et vouloir épargner des vies, voilà que vous me condamnez à présent sans nuances aucune; que de certitudes il faut pour commettre un tel acte! Or je suis bien placé pour savoir ce qu'il en est de vos fallacieuses accusations, et je vous trouve soudain bien vindicatif. Peut-être parce que vous savez avec certitude que je suis innocent, et que je suis votre alibi parfait. Pourquoi nous avoir réunis, hier, si ce n'est pour savoir combien nous serions chez Molly et si finalement je vous ferais un bon bouc émissaire, puisqu'à aucun moment vous n'avez manifesté le désir d'agir de quelque manière ou de vous regrouper avec nous ? Je n'ai rien à ajouter, si ce n'est, Jehan, que vous pouvez être certain de l'innocence de mademoiselle Eleina, que Molly nous a assurée. Condamnez-moi donc, si le coeur vous en dit, les flammes de mon bûcher vous annonceront assez mon innocence et l'identité du vrai coupable. Que m'importe puisque ... L'angoisse accumulée depuis ce matin et leur macabre découverte retomba soudain et il eut un sanglot nerveux, qu'il essaya de ravaler par dignité. ... puisque nous pouvons tous mourir d'un jour à l'autre tant que dure ce cauchemar. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas. Mais je n'y puis strictement rien alors ... Faites le bon choix. Brûlé ou dévoré, que m'importe, je veux en finir avec ce cauchemar ...
Il s'éclaircit la gorge, l'air toujours las mais cette fois résolu.
- Je suis surpris de voir que je ne suis pas le seul à partager ces soupçons, mais soit. Bruno, je n'avais que des doutes à votre égard, ils se muent peu à peu en certitudes. Vous que notre regretté Bernard avait encensé pour votre prudence à voter blanc et vouloir épargner des vies, voilà que vous me condamnez à présent sans nuances aucune; que de certitudes il faut pour commettre un tel acte! Or je suis bien placé pour savoir ce qu'il en est de vos fallacieuses accusations, et je vous trouve soudain bien vindicatif. Peut-être parce que vous savez avec certitude que je suis innocent, et que je suis votre alibi parfait. Pourquoi nous avoir réunis, hier, si ce n'est pour savoir combien nous serions chez Molly et si finalement je vous ferais un bon bouc émissaire, puisqu'à aucun moment vous n'avez manifesté le désir d'agir de quelque manière ou de vous regrouper avec nous ? Je n'ai rien à ajouter, si ce n'est, Jehan, que vous pouvez être certain de l'innocence de mademoiselle Eleina, que Molly nous a assurée. Condamnez-moi donc, si le coeur vous en dit, les flammes de mon bûcher vous annonceront assez mon innocence et l'identité du vrai coupable. Que m'importe puisque ... L'angoisse accumulée depuis ce matin et leur macabre découverte retomba soudain et il eut un sanglot nerveux, qu'il essaya de ravaler par dignité. ... puisque nous pouvons tous mourir d'un jour à l'autre tant que dure ce cauchemar. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas. Mais je n'y puis strictement rien alors ... Faites le bon choix. Brûlé ou dévoré, que m'importe, je veux en finir avec ce cauchemar ...
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" a écrit :"J'dois dire que j'suis toujours pas convaincu. A part m'selle Eleina qu'm'dame Molly avait disculpée, j'sais pas quoi penser. M'sieur Bruno et M'sieur Aymeric m'ont toujours paru des gens bien... et j'aurais bien aimé que m'zelle Alice dise quelque chose... et que m'zelle Aino explique pourquoi elle est fatiguée, comme ça, tous les jours... Mais bon... J'voulais juste dire qu'mes journées, j'les ai passées, et j'suis pas fier, à r'garder c'que font les autres. Je sais qu'c'est pas bien, mais j'suis pas bien doué à lire les gens quand y m'parlent, alors j'voulais juste les r'garder... C'est comme ça que je sais que la maison de M'zelle Molly était bien barricadée, pis que m'sire Aymeric est v'nu s'installer, pis que vous avez bavardé... C'est vrai qu'j'aurais pu m'armer, mais j'ai déjà ma bêche, et elle m'suffit, j'vous prie d'croire."
" a écrit :"Il ne reste, hélas, plus beaucoup de personnes pouvant être ce loup. Aussi pouvons-nous étudier chaque cas un par un.
Écartons Eleina, tout d'abord : Molly l'a ouvertement innocentée devant plusieurs d'entre nous, moi y compris.
Il y a Aino-Ackté. Je n'ai pas changé d'avis à son sujet depuis hier : la façon dont les choses se sont déroulées, la mort de Bernard, tout cela n'avait de sens que s'il n'y avait, parmi eux trois, qu'un seul loup, faute de quoi ils s'entretuaient. Ils sont, certes, retors, mais je ne crois pas que ce soit au point que l'un d'entre eux se sacrifie pour que nous soyons convaincus de l'innocence de l'autre.
Il y a les personnes qui avaient suivi l'avis Aino-Ackté dès notre premier vote : Jehan et moi. Comme ça a été souligné, il était risqué pour un loup de voter contre son confrère sans aucune certitude. Cela ne nous innocente cependant pas complètement : il pouvait être prévisible que l'accusation d'Aino-Ackté ne serait pas suivie, et un loup aimant le risque aurait pu profiter de l'occasion.
Jehan et moi sommes, je crois, les personnes à être le moins intervenus pendant les débats – du moins, je n'ai pris la parole que lorsque cela me semblait nécessaire ; et Jehan n'a cessé de répéter qu'il n'avait aucune certitude. Peut-être pouvez-vous considérer que, si Garrow a commis une erreur en accusant ouvertement, son compère tente d'avoir le comportement inverse…
Bref, vous êtes en droit de douter de nous deux, pour les mêmes raisons. Et puisque je suis sûre, pour ma part, de ne pas être un loup, et puisque les raisons qui nous accuseraient seraient les mêmes, je pense pouvoir supposer que Jehan n'a rien fait qui mérite mes soupçons.
Aymeric. Il a plusieurs fois souligné des choses qu'il avait remarqué chez les autres et qui auraient pu éveiller nos soupçons, mais toujours pour les présenter comme anodins ou tendant, au contraire, à prouver l'innocence. S'il essayait par là de nous faire nous accuser les uns les autres, alors il prenait tant de précautions que cela avait plus de chances d'avoir l'effet inverse. Il était sur place, cette nuit… mais comme j'accorde à Jehan ma confiance, je ne veux pas soupçonner Aymeric pour une raison qui accuserait aussi bien Eleina. En ce qui me concerne, je le crois sincère : il cherche à éviter, autant que possible, que nous accusions à tort les innocents.
Reste Bruno. Moi aussi, j'ai remarqué le soutien qu'il apportait, l'air de ne pas y toucher, à Garrow hier, avant de retourner sa veste en voyant que nous étions à peu près tous d'accord.Vous avez remarqué qu'il mettait un certain temps à préparer les armes promises ? J'ajouterai ceci : puisqu'il fournissait les armes, il savait ce qu'elles valaient, et chez qui il n'y en avait pas. Quelle meilleure posture, pour un loup, que d'être celui qui décide qui est armé et qui ne l'est pas ?
J'attire votre attention sur le fait qu'il était l'un des plus proches voisins de Gabrielle. Plus encore : si Garrow et lui voulaient se retrouver discrètement, sans que personne ne puisse remarquer leur passage, alors la seule route sûre était celle qui passait à proximité de chez Gabrielle. La choisir elle, parmi nous tous, leur était donc clairement profitable, et ce choix s'expliquerait beaucoup moins si n'importe qui d'autre, parmi les survivants, était le loup restant.
Et puis… Aino-Ackté a commencé par accuser Garrow, et elle avait raison. Elle accuse maintenant Bruno, elle aussi : je pense que nous pouvons également lui faire confiance."
" a écrit :"Aino-Ackté... on a peut-être du mal à trouver le loup, mais on vient de trouver la folle. Quand aurais-je insinué qu’Eleina était coupable ? Tout le monde ici sait à quel point vous agissez de manière incohérente."
Il se tourna vers Eleina, la prenant à témoin.
"Vous me soupçonnez pour des incohérences. Alors, vous devez comprendre pourquoi, la veille, je soupçonnais Aino-Ackté. Je me suis trouvé un peu con d’être le seul à avoir cet avis. Je me suis dis que j’avais loupé un truc. Et même à présent, s’il n’y avait pas eu le témoignage de Molly, paix à son âme, je serais resté sur mes déductions. J’essaie d’être logique. C’est notre seule véritable arme. Et moi, quelqu’un qui accuse une personne d’être un loup dès le début pour, le jour suivant, revenir sur ses propos, excusez-moi, mais je trouve ça bizarre. Ensuite..."
D’un geste rageur, il arracha son tablier de forgeron, dévoilant son torse musculeux, exempt de toute blessure.
"...J’ai l’air d’avoir pris d’assaut une maison fortifiée avec trois personnes sur le qui-vive à l’intérieur ? Ha non, j’oubliais, je me suis glissé par le trou de la serrure avec mes cent kilos. J’ai l’air fatigué ? J’ai l’air de celui qui passe ses nuits en chasse ? Le tag, la belle affaire ! Il faut cinq minutes pour l’effacer. Cinq minutes pour effacer un message haineux, je crois que ça vaut le coup. Pourquoi je cherche à discuter ? Pour avoir des éléments, pour ne pas condamner d’innocent. Vous voulez savoir ce que je fais de mes journées ? Je travaille sur ma forge, je cherche à discuter et j’efface des tag. Si quelqu’un a eu l’idée de m’espionner, il peut en témoigner. "
Il se tourna enfin vers Aymeric.
"Vous ne pouviez que m’accuser. C’était ça ou avouer. Mais j’étais hors de la maison et vous, juste à côté de Molly. Vous blablatez et moi, j’ai du concret. Le concret, ça a l’avantage de ne pas dépendre des impressions. Et dieu sait que les impressions, c’est pas fiable, surtout dans ce climat où tout le monde se méfie de tout le monde."
" a écrit :"Oui, je crois que nous devrions dire nos actions des jours passés... Pour ma part, j'ai consolidé ma maison, j'ai fait quelques actions qui peuvent sembler attirer les soupçons sur moi : suite à un graffiti sur un mur qui me désignait, j'ai teint mes cheveux... Et surtout, je surveille... Chaque nuit, je surveille les environs. Malheureusement, je n'ai encore surpris aucun loup-garou. Je surveille les environs de ma maison depuis la mort de Garrow. Je suis si fatiguée... Mais je n'ose plus dormir la nuit. Je crois que je ne dormirai plus jamais normalement...
Elle serra sa besace contre elle.
"Eleina, je ne peux pas croire un instant que tu sois coupable... Aymeric... J'ai tellement de mal à imaginer que tu puisses l'être ! Mais il semblerait qu'il n'y ait pas de doute possible... Oh ! Molly ! Ma pauvre Molly !"
La couturière leva un visage accusateur vers le maire.
"N'y a t-il encore qu'un seul loup-garou ? Ou plusieurs ? Combien sont ces monstres ? Quelqu'un a t-il une idée ? On a tué un loup-garou, mais il y en a encore... Et quand nous aurons tué celui que nous croyons être l'autre loup-garou, combien d'autres faudra t-il tuer pour être sûr de ne plus avoir de meurtre de nous autres villageois ?"
Quant à Eleina, elle ne reprit pas la parole.
Qui suivre... ? Qui croire... ? Le prochain vote serait sans doute crucial...
[La prochaine étape consiste à voter pour la personne à exécuter. Le vote sera rendu public une fois toutes les voix exprimées.]
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Aymeric eut un sourire amer, et vota sans hésiter contre Bruno. Quel choix lui restait-il ? C'était cela ou mourir. Il aurait bien voulu savoir comment il en était arrivé là et à quel moment il s'était laissé piéger par le loup - au moins, son décès scellerait le destin du forgeron dans le même temps... mais celui-ci possédait les privilèges d'un maire. Quelle folie ! Il s'était laissé abuser. Son intellect avait failli. Et maintenant ... la mort le regardait en ricanant. Avait-il encore une chance de s'en sortir ?
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