[Boutique] Chandellerie

[Chandara]

La vieille dame lui faisait mal en la tirant ainsi par les cheveux mais la douleur l'aidait au moins à reprendre ses esprits, la rendant capable de lire toute la noirceur de la haine dans le regard qui la dévisageait. Elle voulut protester, se débattre pour échapper à sa poigne, la frapper au visage pour qu'elle lâche son couteau. Elle ne parvint qu'à s'écorcher les poignets sur la lame tant ses mains lui semblaient gourdes et à cause de sa vision trouble.

[Arthur de Faisanlys]

Sans réfléchir davantage, Arthur frappa la vieille sur la tempe, exactement comme il l'avait fait avec son prétendu mari, sans craindre de faire mal. Il n'était absolument pas question que cette harpie touche davantage à Chandara. Et s'il l'avait trop secouée, par mégarde, et bien... il avait tapé moins fort sur l'autre, il y en aurait bien un des deux pour parler.

[Althéa]

La vieille reçut comme le vieux un coup de poing sur la tempe. Chandara vit ses yeux furieux se faire hagards avant qu'elle ne s'écroule sur elle, lâchant son arme improvisée. La chandellerie était à présent sécurisée, du moins pour ce que les deux paladins pouvaient en voir. Restait à voir derrière la porte tout près du comptoir par laquelle le couple avait tenté de s'enfuir.

Quelques instants plus tard, la porte de la boutique céda dans un fracas de bois brisé. Quatre hommes en harnois firent irruption dans la pièce. Yvain arriva juste derrière eux.

"Je vois qu'on arrive juste après la bataille.", dit-il avec un petit sourire penaud. Avant d'être écarté sans ménagement par l'une des armures.

"Capitaine Hilare du guet municipal. Que vient-il de se passer ici ?"

[Chandara]

Sa vie en aurait dépendu, Chandara aurait été bien incapable de répondre à la question du capitaine. Elle avait encore de la peine à croire ce qui venait tout juste de se dérouler sous ses yeux : elle s'était cru mourir mais la vieille folle avait été maîtrisée au dernier moment par un coup de poing salvateur d'Arthur. Toujours assise sur le sol, l'ancienne paladine releva la tête et tenta d'esquisser un sourire pour le remercier mais elle fut rattrapée par une douleur fulgurante à la tempe qui lui força à se prendre la tête à deux mains.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur ne prêta pas attention au guet, hypnotisé qu'il était par la souffrance manifeste de Chandara. Il s'agenouilla devant elle et lui prit délicatement la tête, posant les mains par dessus les siennes.
" Laissez-moi faire." murmura-t-il en lui écartant doucement les doigts.
Il en appela aussitôt au pouvoir curateur de Lathandre, formidable et ultime, qui effacerait le trouble de la jeune femme dans un éclair de lumière bienveillante.

Arthur -> Imposition des Mains -> Chandara

[Chandara]

La jeune-femme frémit au contact de ses mains sur son visage mais les gestes d'Arthur étaient doux et attentionnés et la douleur se mit presqu'aussitôt à refluer grâce à l'énergie bénéfique de son dieu. Les blessures de ses mains - peu profondes - disparurent immédiatement et son mal de tête se mua en une simple migraine puis disparut tout à fait. Alors, un peu échevelée sans doute mais hors de danger désormais, Chandara rouvrit les yeux et leva la tête pour contempler le jeune-homme aux petits soins pour elle.

- Merci, je me sens beaucoup mieux, souffla-t-elle avant d'ajouter d'un ton un peu plus assuré en lui tendant la main pour qu'il l'aide à se redresser :

- Il était moins une. Avez-vous réussi à arrêter son compagnon ?

[Arthur de Faisanlys]

Arthur aida la jeune femme à se redresser, sans la quitter des yeux. Elle était merveilleusement belle, malgré le trouble qui lui voilait encore légèrement les yeux.
" Oui... Il est là..."
Il se tourna vers l'autre côté du comptoir et désigna l'endroit où se trouvait le vieux ainsi que le groupe du guet et Yvain, qu'il avait, curieusement, complètement oubliés pendant quelques secondes.
" Ah... Heu... Bonjour."
Ce n'était sans doute pas l'expression la plus à propos, mais il faisait son petit possible.

[Chandara]

Si Chandara était mortifiée de s’être ainsi laissé rosser par une vieille dame par excès de confiance sans doute, elle était bien plus troublée par le contact chaleureux et rassurant d’Arthur qui l’avait aidée à se relever. Elle aussi le regardait tandis qu’elle s’appuyait sur son bras, sa timidité un temps oubliée. Quand sa vision s’accoutuma à nouveau, elle se rendit bien compte qu’elle était bien trop proche du jeune-homme, d’autant qu’ils n’étaient pas seuls. Elle s’écarta à regret avant de se tourner vers les membres du guet et le tenancier. Elle ne savait pas ce que ce dernier avait eu le temps de déclarer aux soldats aussi la situation pouvait prêter à confusion pour ces derniers :

- Ils n’ont pas reconnu avoir empoisonné les bougies mais ils ont tenté de fuir quand nous les avons sommés de nous suivre au guet. Il va falloir les interroger mais aussi fouiller le bâtiment : peut-être y découvrirons-nous un indice sur leurs projets et l’origine du poison.

[Althéa]

Le capitaine du guet écouta attentivement les deux paladins avant de déclarer. Derrière lui, ses hommes s'occupaient de menotter les deux vieillards encore quelque peu sonnés.

"Leur geste de s'enfuir est compréhensible car ils n'étaient pas ceux qu'ils paraissaient, dit-il gravement, juste avant que cet homme vienne nous chercher, nous avions identifié deux corps repêchés ce matin non loin de la promenade des docks. Il s'agissait des corps des deux vrais boutiquiers."

Il marqua une légère pause le temps de dévisager ses deux interlocuteurs.

"J'ai appris que c'était vous qui aviez découvert l'origine du poison. Nous vous devons beaucoup. Quant à la boutique ... Voulez-vous participer à la la fouille ? Après tout, ce ne serait que justice que de vous laisser mener l'affaire jusqu'au bout."

[Chandara]

Chandara était navrée du sort qui avait frappé les deux anciens boutiquiers : décidément, les deux monstres qu'Arthur avait si brillamment neutralisés auraient à répondre de bien des crimes et peut-être davantage encore s'ils ne découvraient pas l'origine du poison rapidement. Car la jeune-femme n'estimerait la mission terminée que lorsqu'ils bénéficieraient d'un antidote à administrer aux malades et qu'ils seraient assuré que plus personnes n'inhaleraient ces bougies infectes. Elle prit néanmoins le temps de se tourner vers Arthur, oublieuse du fait qu'elle était elle-même mal au point moins d'une minute plus tôt :

- J'aimerais pouvoir vous aider encore, oui. Enfin, si Arthur est d'accord. Vous avez été exposé à cette horreur et je ne serai pas tranquille avant que vous en ayez été soigné.

[Arthur de Faisanlys]

" Je ne me sens pas trop mal, dit le Luménien. Enfin. Je veux dire... Nous pouvons fouiller, oui, si cela vous rend service."
Il se tourna vers l'officier de la garde.
" Mais je n'y connais rien, moi. Je ne voudrais pas manipuler des substances nocives n'importe comment ou effacer des indices par mégarde..."
Il regarda à nouveau Chandara.
" Comme vous voulez. Je vous suis."

[Chandara]

Chandara glissa joyeusement son bras sous le sien sans se soucier ou même se rendre compte de l'inconvenance de son geste. Elle répondit avec enthousiasme presque comme s'ils n'allaient pas visiter la cave de dangereux empoisonneur mais se rendait à une fête :

- Allons, il faut bien que quelqu'un d'aussi sage que vous veille sur moi là dessous ! Arrêtez de vous sous-estimer : si quelqu'un risque de faire une catastrophe ici, c'est bien moi. Mais je ne risquerai rien avec vous à mes côtés pour prendre soin de moi.

La jeune-femme laissa tout de même les enquêteurs du guet ouvrir la porte et passer devant : elle aussi avait des scrupules, l'air de rien.

[Althéa]

Le capitaine du guet écouta avec attention les dénégations d'Arthur.

"Vous êtes perspicace, jeune homme. Pas comme tous ces civils qui piétinent allégrement les lieux du crime et éparpillent les indices à tout va."

Il eut un regard noir en direction de Yvain qui s'éloigna rapidement de la porte.

"Mais nous serons prudents et éviterons de bouger quoi que ce soit avant l'arrivée des mages."

Pour ce faire, il ouvrit la porte et passa devant eux sans remarquer le geste de Chandara. La porte donnait sur un escalier descendant à une cave voûtée dans laquelle on avait installé un laboratoire. Les deux paladins eurent tôt fait de remarquer que les alambics et autres bocaux ne correspondaient en rien au matériel utilisé par des chandeliers. Juste devant, maintenu par une chaîne à la cheville, un homme d'une pâleur criarde se protégea le visage de ses mains.

"S'il vous plaît, ne me faites pas de mal !"

[Arthur de Faisanlys]

Bonne nouvelle, le poison avait été distillé sur les lieux mêmes : il n'y aurait pas besoin d'enquêter des jours durant avant de mettre fin à cette atrocité. Et commençant à connaître Chandara, Arthur était plus ou moins sûr qu'elle allait se ruer sur le malheureux enchaîné. Or, il lui semblait qu'ils n'étaient que des observateurs généreusement invités par le guet. Il resserra donc la main sur celle que la jeune femme avait glissé sous son bras.
" Laissez les faire, souffla-t-il. C'est leur métier. Et c'est un témoin crucial."
En réalité, il n'espérait pas vraiment qu'elle s'en tienne à ses bons conseils, mais comme elle lui avait demandé de la protéger, ma foi... Même si ce n'était qu'une façon de parler, il pouvait faire semblant...

[Chandara]

Chandara s'était tendue, plus ou moins imperceptiblement, à la vue de l'homme enchaîné, probablement un prisonnier des deux faux boutiquiers. Arthur avait bien anticipé ce qui serait son premier mouvement mais la jeune femme avait ressenti la pression sur sa main et renoncé à approcher de l'homme mal en point ou des alambics. Sentir que le luménien prenait son rôle à cœur et même des initiatives n'était pas désagréable. Pas du tout. Cela avait un côté rassurant de se sentir aiguillée. Cependant, l'ancienne paladine n'aurait pas été fidèle à elle-même si elle n'avait pas cherché à rassurer le captif d'une voix douce :

- N'ayez crainte : nous ne vous voulons aucun mal !

Du moins s'il n'était pas complice volontaire des agissements des deux autres. Ce que la situation laissait à penser à première vue...

[Althéa]

L'intervention de Chandara sembla plus rassurer le mage que l'arrivée des hommes en armure. Il fixa son regard sur les deux paladins et ne les quitta plus. Il avait l'air jeune tout du moins autant qu'eux. Ses cheveux ainsi que sa robe étaient crasseux et sa joue gauche portait la marque de coups. Il tremblait, les yeux hagards, en état de choc.

Devant lui sur une table étaient disposées une multitude de petites fioles contenant un liquide verdâtre. Le capitaine du guet se tourna vers l'un de ses hommes.

"Pouvez-vous identifier ceci ?"

Le subordonné s'exécuta. Quelques secondes plus tard, il se tournait vers les autres, perplexe.

"Ce n'est pas du poison mais un antidote ...
- C'est ce qu'ils m'ont demandé de faire, marmotta le mage, après avoir créé le poison."

[Arthur de Faisanlys]

" Peut-être avaient-ils l'intention de procéder à un chantage... Quelque chose comme ça... Il suffit sans doute de les interroger. Je n'ai pas tapé si fort que ça."
Il se tourna vers le jeune mage enchaîné.
" A moins que vous ne sachiez ce qu'il en est."

[Chandara]

Chandara était restée dubitative devant l'annonce de l'homme du guet sur la nature du contenu des fioles mais l'explication trouvée par Arthur lui semblait cohérente, crédible et pertinente et elle lui adressa un regard sincèrement admiratif avant d'ajouter à son tour :

- En tous cas c'est une aubaine : il va tout de même falloir trouver un volontaire infecté pour tester l'antidote mais le contenu de ces fioles pourrait bien permettre de soigner les malades les plus atteints avant qu'il ne soit trop tard pour eux ! Nous devrions les amener au temple d'Ilmater sans tarder !

[Althéa]

Mais le jeune mage secoua la tête.

"Je ne sais pas. Ils ne s'adressaient à moi que pour me donner des ordres. Et chaque fois qu'ils descendaient ici, ils portaient des masques. Pour le reste, ils ne parlaient jamais en ma présence."

Il promena sur la cave un regard hagard. Le capitaine du guet soupira.

"Alors nous sommes bons pour interroger les deux autres.
- Et à nous le temple d'ilmater ?", proposa Yvain aux deux paladins.

[Arthur de Faisanlys]

" Une seconde... dit le Luménien. Avant de partir... Est-ce qu'il y a vraiment assez d'antidote ici pour traiter toutes les personnes empoisonnées ? Si ce n'est pas le cas, nous devrions peut-être aussi songer à emporter le matériel et les fournitures, s'il y en a assez... et demander à ce jeune homme s'il veut bien nous distiller le nécessaire pendant que vos clercs lui donnent des soins... à manger aussi... et peut-être un bain ?"
Il se tourna vers le mage que les hommes du guet ne tarderaient sans doute pas à libérer : il était le plus à même de juger de la situation.
" Et vous avez un nom, peut-être ?"

[Chandara]

Une nouvelle fois, Arthur faisait preuve de bon sens, de pragmatisme et d'humanité, tant de qualités qui ne pouvaient que renforcer l'admiration que Chandara lui portait sans pour autant l'exprimer de manière aussi excessives que quelques semaines auparavant.

Peut-être la guerre était-elle passée par là pour lui prodiguer un léger surcroît de sagesse. Ou peut-être grandissait-elle à mesure que leur relation naissante et incertaine se renforçait par petites touches. Et comme le paladin avait pris les choses en main pour le meilleur, elle se garda bien d'intervenir.

[Althéa]

Le jeune homme mit plusieurs secondes pour répondre à Arthur.

"Gabin ... C'est comme ça que je m'appelle. Et je peux continuer à distiller, oui. Je ne sais pas combien de ces fichues flasques j'ai remplies ..."

A vu de nez, il y en avait un bon nombre comme si une personne avisée avait prévu à peu de dizaine près le nombre d'infectés. On défit la chaîne au mage qui vacilla une fois libéré mais repoussa les mains gantées de plaques qui se tendaient vers lui, son regard confiant se portant de nouveau vers les deux paladins.

"Je crois que j'ai faim."

Au vu de son corps amaigri sous sa robe, c'était sûrement le cas.

[Arthur de Faisanlys]

" Vos ravisseurs devaient sûrement avoir quelque chose à manger à l'étage. Allons voir avant de partir pour le temple. Au pire, nous trouverons quelque chose en chemin."
Arthur lâcha avec regrets la main de Chandara, mais le mage avait besoin d'un soutien pour marcher et il lui offrit volontiers son bras. Il se tourna vers la paladine avec un sourire.
" Vous allez devoir nous ouvrir le chemin. Je serais bien incapable de retrouver le Temple à partir d'ici..."
Il espérait qu'Yvain ou un des hommes d'Hilare pourrait transporter les fioles et le matériel de distillation sans tout casser.

[Chandara]

Chandara n'en voulut pas à Arthur de lui relâcher la main puisque c'était pour la bonne cause. Et puisqu'il se chargerait de soutenir le mage, elle jouerait volontiers le rôle d'éclaireur. Elle prit quelques-unes des fioles qu'elle pouvait transporter sans risque dans les poches de sa mante et dans son sac avant de se diriger vers l'escalier.

- A mon avis, il vaudrait mieux éviter de consommer ce qui resterait dans la boutique. Qui sait à quel point les faux tenanciers ont pu être vicieux et pervers avec leur poison. Mais je vous payerai quelque chose en route. Quelque-chose vous ferait plaisir, en particulier, maître Gabin ?

[Althéa]

"Non, j'ai simplement envie de manger. N'importe quoi, ce sera très bien."

Il s'appuya sur Arthur pour marcher et un peu plus lorsqu'il fallut gravir les escaliers de la cave. Derrière eux, les agents du guet cherchaient un moyen de transporter les fioles le moins dangereusement possible. C'est Yvain qui repéra des caisses compartimentées prêtes à l'emploi. Quelques minutes plus tard, le mage escorté par les deux paladins, le barde et les soldats quittèrent la boutique.

[Chandara]

Chandara prenait son rôle de guide très à cœur d'autant qu'elle était pressée de rapporter l'antidote aux malades et aussi que leur protégé ait pu retrouver quelques forces. Le premier mouvement de la paladine fut donc de chercher du regard une boulangerie, un épicerie ou un restaurant qui proposerait des plats à emporter. Dès qu'elle en aurait repéré une, elle partirait en avant pour effectuer les emplettes qu'elle pourrait.

[Althéa]

Sur le chemin, elle trouva une boulangerie achalandée dont Gabin contempla la vitrine avec envie. Malheureusement - expliqua-t-il - il n'avait aucun sous en poche. Au contact des paladins, il sembla se détendre et ses tremblements cessèrent peu à peu. En revanche, sa démarche était toujours vacillante. A un moment, il se détourna pour jeter un coup d'oeil aux deux vieux que le guet emmenait avec lui.

"Si j'avais su, j'aurais refusé d'aller acheter des chandelles.", souffla-t-il avant de demander leur nom à ses deux sauveurs.

[Chandara]

Chandara s'était bien douté qu'un prisonnier tout juste libéré soit sans le sou et, du reste, elle n'avait pas hésité une seconde avant d'entrer dans la boulangerie pour en acheter les pâtisseries les plus appétissantes et savoureuses avant de sortir pour les offrir à Gabin comme si cela allait de soi.

Sincèrement navrée pour le jeune-homme elle n'avait aussitôt répondu à sa question :

- Je suis Chandara et mon ami s'appelle Arthur.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur n'était pas certain qu'ils avaient le droit de parler ainsi avec un témoin crucial, mais sa curiosité le démangeait. Il supposait que s'il franchissait les limites de ce que la loi permettait, quelqu'un le lui dirait.
" Comment ces gens ont-ils deviné que vous étiez capable de faire du poison ? Je veux dire... Ce n'est pas exactement un art que maîtrise n'importe qui, si ?"

[Althéa]

Gabin remercia chaleureusement Chandara et se mit à manger sans plus attendre. Les yeux presque fermés, il savoura chaque bouchées, avalant coup sur coup deux brioches et la moitié d'une troisième. Rassasié, il se redressa sensiblement.

La question d'Arthur lui fit pincer les lèvres quelques secondes. Il regarda autour de lui pour s'assurer que les soldats du guet étaient trop loin pour l'entendre avant de murmurer.

"Je ne devrais pas vous le raconter mais puisque vous m'avez sauvé ... Mon père était un brillant scientifique. Il connaissait par coeur chaque onguent, chaque plantes, chaque remède mais aussi les poisons et les antidotes. Il travaillait pour les sentinelles de Helm, les espions de Manost ... Quand j'en ai eu l'âge, il m'a enseigné son art. Pendant de nombreuses années, il m'a tout appris. Mais les gens de la profession font rarement de vieux os. Il y a cinq ans, on le retrouva mort dans la rue des Chapeliers. Ma mère qui voulait me protéger a refusé que je reprenne le commerce et m'a fait entrer chez les mages qui m'ont vite accepté compte tenu de mes ... capacités. Même si peu d'entre eux sont au courant de mon histoire ..."