[Lieu] Evendum

[ZOLTAN]

Pabon regarda Rufie et hocha la tête pour toute réponse.
Il était étonné que ce dernier ait eu un tel scrupule vis à vis des mortels, il en déduit immédiatement qu'il devait exercer ses talents sur les autres dieux. Cela devait lui valoir une mauvaise réputation là-haut. Pabon se targuait de ne jamais voler, enfin presque jamais, enfin dans des cas d'urgence et qu'il était absolument obligé, forcé même, bref ça comptait pas, enfin ça ne devrait pas compter, pas vrai ?
En suivant Rufie dans la trappe, il trouva bizarre qu'un chef soit obligé de se cacher, ça devait être quelqu'un qui était recherché pour ses mauvais coups, rien à voir avec ses petites bêtises qui avaient mal tournées ou mal interprétées. Lui était victime d'injustice, surement pas ce Jimmy Dent-Creuse. Pabon décida de se méfier, Rufie avait de drôles de fréquentations !

[Kasumi]

Pabon en eut rapidement une confirmation alors qu'ils pénétraient dans un vaste réseau de caves reliées par des couloirs. Devant chaque porte qu'ils franchissaient ou au hasard des galeries, ils croisaient la mine fermée d'hommes, de femmes et même d'enfants vêtus dans des tons de noir et qui ne manquaient pas de détailler les deux nouveaux venus avec méfiance. Deux hommes massifs, à la mine plus patibulaire que la moyenne ne tardèrent pas à leur emboîter le pas alors que Rufie donnait le change en se dirigeant d'un pas sûr dans le complexe.

Sans que personne ne s'interpose, ils traversèrent des pièces servant tantôt de dortoir, tantôt de cuisine ou encore de salle d'armes où des bretteurs s'adonnaient à leurs exercices dans une danse hypnotique mais sans aucun doute mortelle. Deux combattants prirent leur sillage alors qu'ils atteignaient un dernier couloir décoré de quelques trophés, tableaux et tapis ornementés qui n'avaient manifestement aucune place dans un lieu aussi sinistre.

Ce dernier couloir débouchait sur une salle plus vaste meublée d'un bureau et d'un unique fauteuil. Un homme aux habits raffinés dans des tons de pourpre et de doré leva légèrment la tête de ses notes pour adresser un regard narquois à ses invités. Rufie, quant à lui, arborait un large sourire innocent.

[ZOLTAN]

Pabon surveillait du coin de l’œil les deux hommes de mains qui s'étaient arrêtés à la porte et en bouchait maintenant l’accès.

C'était inquiétant car aucune autre issue n'était visible. Il recula discrètement afin de se retrouver entre eux, c'est une technique efficace pour les petites personnes, ils se gêneraient s'ils devaient intervenir et alors c'est la plus petit qui aurait l'avantage en se laissant tomber par terre surtout s'ils tentaient de le tenir par les épaules: ils se cogneraient inévitablement.
Sous leurs regards étonnés, Pabon fit semblant d'être attentif aux propos des deux autres, ignorant les montagnes de muscles qui l'encadraient, et il était prêt de la porte. Pabon oubliait les capacités particulières de Rufie, trop habitué à s'en sortir seul.

[Kasumi]

Le dénommé Jimmy - ce ne pouvait qu'être lui - ne quittait pas les deux halfelins des yeux mais fut fort déconfit de devoir parler le premier à cause du silence gênant qui s'était établi dans la pièce.

- Je n'en croyais pas mes oreilles quand mes petits sont venus m'annoncer le retour du "Grand Ruffian". C'est surprenant vois-tu parce que la dernière fois où j'ai entendu parler de toi, tu étais mort comme il se doit...

Sans se départir de son sourire, Ruffie l'interrompit brusquement de sa voix la plus conciliante :

- Allons, Dent-Creuse, tu sais bien comment ça marche : on vit, on meurt, c'est la plupart du temps une affaire de choix. Et tu as fait le bon choix en m'accueillant ici !

Une grimace de mauvais augure accueillit cette tentative de diversion et Jimmy désigna Pabon tout en ignorant l'impolitesse :

- Je suis curieux, un de mes défauts je suppose. Et lui ? Il a une langue aussi pendue que la tienne ?

[ZOLTAN]

Pabon ne bougea pas de sa place entre les deux montagnes humaines et répondit vivement:

- Je ne parle pas aux malpolis mais je si vous voulez vraiment voir ma langue je peux vous la tirer !

Ce qu'il fit hélas.
Pabon nota dans sa tête que Ruffian semblait être le vrai nom de son mentor, un nom bien révélateur constata-t-il.
Les choses ne se passait pas idéalement, mais Pabon n'aimait pas le ton de Jimmy. Rien d’irrémédiable pour Rufie qui se serait bien passé des états d'âme de son petit compagnon pour cette fois.

[Kasumi]

Le maître de guilde grinça des dents - peut-être fallait-il y voir une des explications de son pseudonymes - mais, contrairement à ce à quoi s'attendait Ruffie, il ne donna pas d'ordre pour disposer de l'importun halfelin. Il se contenta de répondre avec moins d'une once d'ironie :

- Si tu n'es pas capable de t'en servir pour me donner ton nom, je pourrai tout aussi bien venir te la couper. Et crois-moi, ce ne serait pas la première fois que cela arriverait.

Rufie choisit ce moment pour calmer le jeu :

- Allons, ce ne serait guère productif : un bon voleur a besoin de sa langue autant que de ses doigts ! Et nous sommes venus te proposer une offre bien plus intéressante : vois-tu, mon associé est prêt à échanger ses services contre une menue rétribution de rien du tout. Une simple information qui ne te coûtera pas un sou.

[ZOLTAN]

Heureusement Papon compris que Rufie rusait pour obtenir des informations. Pabon ne comptait pas rendre le moindre "service" à cette crapule coupeuse de langue, surtout qu'il était fort probable que cela aille à l'encontre de sa morale.

Il resta donc tranquille ou presque, il décida d'asticoter ses gardes du corps par des petits coups ce pieds dans les chevilles, ce qui les fit se dandiner de façon grotesque. Il en profita pour couper discrètement quelques passes-ceintures à chacun d'eux dans l'optique de faire descendre leurs pantalons en tirant d'un coup sec dessus, il préparait le terrain en cas de problème. Tranquille selon Pabon.

[Kasumi]

Pour l'heure, les deux colosses restaient stoïques - leur maître leur en avait certainement donné l'ordre - mais ils n'étaient tout aussi certainement pas dupes des attentions de Pabon à leur égard. A en juger par leur taux de froncement de sourcils, il allait falloir être très très rapide ou chanceux, ou les deux !, lorsque la situation dégénèrerait entre les deux autres personnes présentes :

- Que je sois en mesure de te rendre service, je n'ai aucun doute là dessus. Mais qu'est-ce qui te fait penser qu'un saltimbanque illusionniste et un avorton à demi muet puisse m'être d'une quelconque utilité ?

[ZOLTAN]

Deux poignards se fichèrent dans les montants du dossier du fauteuil de Jimmy à un pouce de ses oreilles.
Personne n'avait rien vu venir sauf Pabon qui s'exclama:

- Voilà ce qu'il te dit le muet.

Il était urgent que Rufie accélère les choses s'il ne voulait pas que cela dégénère plus, Jimmy faisait une drôle de tête et les deux colosses avaient les sourcils qui rejoignaient presque le haut de leur front, la surprise était totale et la négociation risquait d'être courte.

Pabon fit semblant de se curer les ongles avec la dague de son Papou par pure provocation, évidemment la taille de la dague ne faisait pas illusion mais le message était clair: il était agacé et passerait à l'action sans état d’âme. Tous voyaient que ce n'était pas du bluff sur le visage de Pabon. Rufie ne comptait plus les points à rectifier chez son jeune acolyte.

[Kasumi]

Mais Pabon ne tarda pas à comprendre qu'il était allé trop loin. D'un geste, Jimmy ordonna aux brutes de se saisir du jeune halfelin et il se jeta sur Rufie pour en faire de même. Les préparatifs de Pabon eurent l'air de fonctionner, les chausses des deux colosses ne tinrent pas en place et les retardèrent quelques instants mais il ne fallait pas compter qu'ils abandonnent aussi facilement leur agaçante proie.

HRP : peux-tu me jeter un dé 20 ?

[ZOLTAN]

HRP : 12 , attention Pabon est très énervé et on ne l'a pas désarmé !

[Kasumi]

Toute l'attention du maître des lieux était concentrée sur Rufie ce qui ne laissait à Pabon que ses deux gardes du corps à s'occuper. Ces derniers firent exactement ce qu'il avait anticipé : tenter de le saisir tous les deux en même temps et sans grande méfiance. Il était petit après tout et donc faible. Contrairement à eux ! Aucun des benêts n'avait donc pris la peine de lui retirer ses armes et le halfelin avait donc toute liberté pour s'échapper ou pour porter une attaque - ou même deux - avant que les lourdauds ne réalisent leur funeste erreur.

[ZOLTAN]

Pabon tira d'un coups sec sur les manches des deux gardes du corps qui s'étaient penchés vers lui, gênés par leurs pantalons baissés au niveau de leurs genoux, ils churent en avant. Pabon en profita pour se glisser entre eux en évitant de justesse les bras les faisant des moulinets pour retrouver l'équilibre. Il sauta en mettant un pied sur le bas de leurs dos maintenant qu'ils s'étaient affalés par terre, et pointa une dague de jet sur une partie de leur anatomie dont on préfère ne pas être menacé par un objet pointu.
Pendant qu'ils roulaient des yeux effrayés et quelque peu honteux du déroulement de ces derniers instants, l'auteur de ce désastre tourna la tête vers Jimmy Dent-Creuse et lui dit:

- Alors on discute ou bien ? Et vite car je sens que que je vais bientôt éternuer.

Le dénommé Jimmy surpris se racla la gorge pour réfléchir mais compris qu'il devait réagir plus vite lorsque le jeune halfelin découpa d'un coup sec le caleçon de ses acolytes. Rufie souriait béatement sachant qu'il pouvait maintenant manœuvrer à sa guise.

[Kasumi]

De son côté, Rufie s'était contenté d'esquiver très aisément toutes les attaques que Jimmy s'étaient forcé de porter à son encontre. Si le premier affichait effectivement un air satisfait, dire que le second assénait un regard peu amène aux deux halfelins aurait été le plus osé des euphémismes. Conscient qu'il fallait que le maître voleur puisse garder la face devant ses hommes, le dieu intervint d'une voix conciliante et en trichant un peu avec la réalité :

- Bien, maintenant que nous avons passé ton test et que tu sais que le gamin est efficace, c'est quoi cette mission que tu escomptais lui confier.

La fureur de Jimmy s'estompa à peine et il ne quittait pas des yeux Pabon lorsqu'il répondit en serrant les dents :

- Eloigne-toi de mes hommes et nous pourrons en discuter. Il se trouve que j'ai effectivement quelque-chose. Une information contre une information me semble équitable.

Rufie se tourna aussi vers son pupille, l'invitant à faire montre de courtoisie et d'apaisement.

[ZOLTAN]

Pabon descendit du dos des deux hommes, rangea ses dagues, ramassa la dague de son Papou qu'il avait lâché lors de échauffourée et s'approcha de Jimmy pour récupérer les dagues fichées dans les montants du dossier du fauteuil.
Bravache il pointa sa grande dague vers le nez du truand et lui dit d'une voix ferme:

- Dent-creuse ou Sans-nez pour moi c'est du pareil au même, je veux sortir d'ici satisfait de ce que tu as à dire, j'aime pas les gens impolis.

A sa décharge, Pabon avait faim et ça lui gâtait le caractère, mais aussi envie de faire pipi et ça le rendait impatient. Petites choses, grands effets.

[Kasumi]

Jimmy n'était pas parvenu ni ne s'était maintenu au poste qu'il occupait sans un certain talent et des compétences extraordinaires. Et juste pour le faire comprendre à l'impertinent halfelin qui venait de lui infliger un revers cuisant, il réagit vivement - mais discrètement - à la nouvelle provocation : d'une torsion subite du poighnet, la dague que tenait Pabon à quelques centimètres du visage du truand se retrouva entre les mains de ce dernier et appuyée rudement contre les cotes du jeune homme.

- Et moi je n'aime pas les voleurs trop sûr d'eux qui baissent leur garde. Mais je suis généreux : la leçon est gratuite pour cette fois.

D'un mouvement tout aussi vif, Jimmy retourna la dague et la tendit à Rufie qui s'en empara sans broncher.

[ZOLTAN]

HRP...La suite pliz...Frago/Grunt/Torshar Bois-vert sont encore sur l'eau et Pabon est coincé dans le repère sans pouvoir agir, impasse en vue sans indice supplémentaire...

[Kasumi]

HRP : la suite donc !

Alors que les deux sbires se relevaient, l'air mécontent, Jimmy les congédia d'un geste, visiblement bien plus sûr de lui après sa démonstration d'habileté qu'après sa démonstration de force ratée.

- L'un de mes amis recherche un document précis. Et tu ne me connais, Rufian : j'ai le cœur sur la main quand il s'agit d'aider un ami dans le besoin !

- Tu as des hommes pour te trouver ce document. Ou des amis aussi, pas vrai ? répondit ingénuemement Rufie.

- La plupart sont surveillés et je ne tiens pas particulièrement à ce qu'un des ces amateurs se fasse prendre. Ce travail exige une toute nouvelle tête et je ne tiens pas à ce que ça me coûte la mienne.

Il se tourna vers Pabon avec un air sérieux :

- Finalement, tu sembles avoir un certain talent pour te sortir des situations délicates. Est-ce que le contrat t'intéresse ? Mon document contre tes informations ?

[ZOLTAN]

- D'accord, ça marche. Où et que recherche t'on précisément ? Je suis un peu pressé d'en finir.

Pabon n'oubliait ni d'inclure Rufie dans l'affaire, ni ses besoins naturels dont un qui devenait urgent.
Il récupéra la dague de son Papou des mains de Rufie pour la glisser dans sa ceinture, rajusta son sac à bretelles et son chapeau et mis ses poings sur les hanches pour signifier qu'il était prêt. C'était si subtil qu'un 1/2 orque débile et complètement saoul aurai compris.
Il avait été à bonne école avec son ami Grunt.

Rufie les mains jointes doigts tendus comme s'il priait, regarda Jimmy un sourire narquois aux lèvres invitant ce dernier à s'épancher plus.
Les choses avançait bien, même si son plan initial avait été légèrement perturbé par son jeune ami, seul le résultat compte.
Il trouverait bien un moyen de laisser Pabon s'en occuper tout seul sans s'impliquer lui-même, comme d'habitude.

[Kasumi]

En guise de dernière victoire symbolique, Jimmy prit son temps avant de leur révéler les détails de la mission qu'il allait leur confier. Comme attendu, il s'agissait d'une affaire pour le moins douteuse et délicate : le document mentionné n'était autre qu'une lettre tout à fait compromettante constituant une preuve pour un procès qui devait se tenir deux jours plus tard. Jimmy assura que sans cet élément, son "ami" aurait bien plus de chances de s'en sortir. Après avoir ajouté que la lette se trouvait dans la caserne des miliciens et probablement gardée sous clé, il ne jugea cependant pas utile de détailler dans quelle sordide affaire son contact était impliqué.

[ZOLTAN]

Alors qu'ils se dirigeaient vers la caserne, Pabon qui trottinait derrière un Rufie songeur s'exclama soudain:

- J'ai une idée ! et il enchaîna sans respirer, je me présente à l'entrée, je demande à voir le chef de la milice pour lui transmettre des informations secrètes importantes, une fois avec lui, le lui donne un des carnet que j'ai pris à la grotte des mains rouges, celui où il y a des comptes de contrebandiers, je lui vends pas cher, je regarde où il le range, et je retourne cette nuit pour récupérer le tout !

Rufie s'arrêta brusquement et regarda Pabon attentivement. Comment cet énergumène pouvait risquer de faire capoter un de ses plans par ses actes intempestifs et la 1/2 heure suivante lui présenter un plan, certes risqué et incomplet mais simple et cohérent. A le voir mâcher vigoureusement un morceau de saucisson, il comprit qu'il suffisait de lui remplir l'estomac pour que son cerveau fonctionne totalement.

Il repris sa marche sans répondre tout de suite, un bon plan ça s'analysait posément, ça ne résultait pas de l’absorption d'un bout de saucisson ou autres éléments comestibles. Il trouva enfin un endroit propre où s’asseoir pour répondre à Pabon.

[Kasumi]

Rufie sembla hésitant - non pas concernant le plan proposé qui lui semblait excellent mais plutôt à propos des objectifs qu'ils se fixaient :

- Je sais qu'on ne peut pas faire confiance à Jimmy pour respecter sa part du marché : en tous cas, lui apporter la preuve ne lui suffira pas et il exigera qu'elle soit détruite. J'avais une autre idée en tête mais elle n'est pas incompatible avec ce que tu proposes : nous avons le temps de chercher à en apprendre plus sur cette affaire et peut-être trouver d'autres preuves que nous pourrons utiliser pour négocier. Que ce soit avec Jimmy ou avec les autorités. Tu me croieras ou non mais je préfère souvent passer des marchés avec des gens qui ont un strict sens de l'honneur qu'avec des personnes comme nous.

[ZOLTAN]

- Pas bête, moi aussi je n'ai pas confiance dans ce Jimmy. On devrait savoir facilement quel procès va se tenir dans deux jours mais après, tu proposes quoi comme plan ?

Il entreprit d'enlever une peau du saucisson coincé entre ses dents en se fourrant la moitié de sa main dans la bouche. Rufie en profita pour exposer son plan sans risque d'être interrompu par les multiples questions que Pabon auraient posées.

[Kasumi]

Rufie fit de son mieux pour éviter de se formaliser des bruits de mastication induits par la manoeuvre de son jeune acolyte pour exposer posément son idée :

- Pour que le plan réussisse, il nous faudra posséder toutes les cartes en main ce qui implique de récupérer le document comme tu le proposais. L'avantage, c'est que Jimmy nous verra oeuvrer pour son compte - du moins en apparence. Pendant le même temps, il nous faudra réunir d'autres preuves ou un témoin que nous pourrons produire au procès. Mais si nous n'en trouvons pas, nous pourrons toujours effectuer une copie du document et la remettre à Jimmy en espérant qu'il nous livrera les informations qu'il possède mais en se gardant cette garantie en cas de coup dur. Nous pourrons aussi, si tu préfères, remettre le vrai document aux autorités en nous justifiant que nous l'avons pris pour lemettre à l'abri des mains indiscrètes de Jimmy.

[ZOLTAN]

Pabon après réflexion répondit:

- La deuxième solution est la plus sûre, si tu est capable de faire une copie du document, après tout t'es un dieu, on gagne du temps.
Si tu me redonne l'anneau de Charbon, il pourra faire du bruit pour faire diversion et obliger le capitaine de la milice à mettre le carnet en lieu sûr avant d'aller voir ce qui se passe, je verrai ainsi l'endroit où ils mettent les choses précieuses et çà m'évitera de chercher ce soir quand j'irai récupérer le document et le carnet. On gagne du temps. J'ai l'impression bizarre que quelque chose de dangereux approche et qu'il ne faut pas traîner.
Et puis si ce Jimmy s'aperçoit de la supercherie, il s’appellera Jimmy-sans-oreilles c'est pas plus compliqué que cela.

Rufie regarda son petit ami avec une grosse interrogation: c'était du saucisson de cochon ou de lion ?
Il va devoir encore essayer de lui inculquer certains principes de prudence, ce n'était pas gagner mais vraiment nécessaire...et urgent apparemment.

[Kasumi]

Un observateur extérieur ou un lecteur attentif aurait pu s'interroger sur les raisons qui avaient poussé Brandobaris à choisir un halfelin tel que Pabon pour accomplir cette série de missions délicates. Mais les voix des dieux sont impénétrables et celui-ci semblait même s'amuser, que ce soit par goût du risque ou tout simplement grâce à la personnalité atypique de son acolyte.

- Voici l'anneau, je vais te montrer la caserne mais il préférable que je n'y entre pas : je vais plutôt fureter à la taverne pour écouter les rumeurs. Elles doivent foisonner sur cette affaire avec un procès imminent !

Rufie joignit le geste à la parole pour mener Pabon jusqu'aux abords d'un bâtiment carré à trois niveaux et avec des barreaux aux fenêtres. Pour un peu, on l'aurait pour le dernier endroit où un voleur chercherait à se retrouver : une prison.

[ZOLTAN]

Pabon fit apparaître La corbeau nommé Charbon et lui expliqua ce qu'il attendait de lui, Charbon plutôt content d'avoir enfin d'une mission digne de lui, réintégra la bague. Pabon se dirigea vers la porte d'entrée de milice d'un pas sautillant presque joyeux, son chapeau oscillant dangereusement sur la tête. Rufie se demanda comment on pouvait être aussi peu discret pour telle une mission. Après tout Pabon avait démontré qu'il pouvait être discret, parfois, enfin quelques fois, quand c'était vraiment vraiment nécessaire, Rufie soupira et se dirigea vers la taverne.

Pabon après avoir conversé avec le planton, fut introduit en un temps record dans le bureau du chef de la milice. Il raconta une histoire presque vraisemblable au capitaine qui feuilleta le carnet avec intérêt. Un vacarme retentit dans le couloir, le capitaine allait partir voir ce qu'il se passait quand il remarqua le petit air satisfait du petit halfelin. Par précaution il ouvrit un coffre à l'aide d'une gosse clé, rangea le carnet puis referma le coffre avant d'entraîner fermement Pabon vers les bruits du couloir. Pabon exultait presque d'avoir réussi son coup, mais le capitaine ne le remarqua pas cette fois. Il arriva sur place et constata que trois miliciens interloqués cherchaient des yeux la source du raffut sans succès. Le capitaine hurla contre ses homme et renvoya Pabon dehors pour tirer la chose au clair sans l'avoir dans les pattes. Pabon sortit en caressant l'anneau où Charbon se trouvait maintenant et rejoignit Rufie à la taverne.

[Kasumi]

Pabon était un tel spécialiste en embobinage que Rufie ne manifesta aucun signe de curiosité quant à la réussite de sa mission. Il falait aussi concéder que l'air satisfait du halfelin suffisait largement à proclamer son succès plein et entier. L'avatar divin semblait lui aussi dans de bonnes dispositions, nonchalamment installé avec deux fermiers à l'une des tables de la taverne sur laquelle reposait quatre chopines dont trois déjà à moitié vides, la dernière posée devant une chaise manifestement destinée à Pabon :

- Cela a été rapide ! J'ai bien fait de passer la commande !

[ZOLTAN]

- Oui, c'est fait, et çà m'a donné drôlement soif. IL grimpa sur le banc fait pour les humains et pris la chopine avec avidité. Ce soir je devrai récupérer l'ensemble, il faut juste que je puisse rentrer une nouvelle fois. Il fit un clin d’œil à Rufie, enfin il cligna des deux yeux car il avait toujours eu des difficultés avec la coordination des muscles de ses paupières, mais Rufie compris qu'il n'en dira pas plus devant des étrangers. Son enseignement constant portait enfin ses fruits, mais pour combien de temps ?

[Kasumi]

Une fois leurs chopines finies, les deux invités de Rufie se levèrent en le remerciant avant de retourner à leurs propres affaires. Le dieu se pencha par dessus la table pour lui fournir quelques détails qu'il avait glanés :

- Ces charmants fermiers m'en ont appris beaucoup sur l'affaire qui nous intéresse... L'ami de Jimmy a voulu se procurer une affaire en ville en envoyant intimider le propriétaire avec des gros bras mais ça a mal tourné car le commerçant a été tué. Le document que va produire le juge est un contrat qu'a passé le commanditaire avec les mercenaires et l'incrimine directement. Les trois mercenaires auraient tous quitté la villeet aucun n'a été arrêté mais on pourrait encore essayer de les retrouver avant le procès si tu es toujoursd'accord.