La Couronne de Cuivre

Ils terminèrent de manger sous le soleil automnal puis Kolia leur distribua à nouveau des pommes, avant d'aller glaner des noisettes et des plantes sauvages le long du chemin, un Baptiste tout émoustillé sur les talons. Victor, de son côté, en profita pour ouvrir la boîte de Fulcifer et lui donner les résultats de sa chasse à l'insecte.
" C'est quand même pas pratique... Il doit rester dans le noir, regarde, il a une couleur de charbon... Ce serait mieux si je trouvais une autre manière de le trimballer mais je ne vois pas bien comment lui tresser une laisse, avec sa drôle de tête toute biscornue..."

-Il me semble que certains élèvent ce genre d'animaux dans des terrariums, des sortes de boîtes en verre. Peut-être pourra-t-on en acheter une, à terme, mais je doute que nous trouvions quelque chose d'approchant en chemin. Par contre, peut-être serait-il possible de dénicher une de ces boîtes grillagées dont on se sert pour déplacer les lapins, par exemple. Si tu demandes à Kolia, je suis sûr qu'il accepterait de se renseigner auprès des éleveurs qu'il connaît.

" Oui, mais il ne faudrait pas qu'il se blesse..."
Il parut chagriné.
" Le mieux, ce serait de l'apprivoiser, mais je ne sais pas si c'est possible... Il a l'air d'avoir une si petite tête... et ses gros yeux prennent toute la place ! Galathée pourra sûrement me dire. Il y a peut-être des rituels de rôdeur pour s'attacher son amitié... D'ici là, je dois juste être vigilant."

Il acquiesça.
-Oui. Mais il n'empêche : on va chercher un moyen de lui donner davantage de lumière. Et on finira de lire le chapitre qui lui est consacré, dans le livre...
Quelque chose lui revint alors à l'esprit.
-A Melandis, Baptiste avait trouvé un anneau permettant de communiquer avec les animaux. Je ne sais ni s'il a pu le conserver, ni s'il l'a emmené mais au cas où, pose-lui la question...

" Ah, c'est une bonne idée ! Mais est-ce que ça ne te donne pas juste un sortilège qui dure trois minutes ? Tu crois que c'est permanent ?"
Il grimaça.
" Mais pourquoi il l'aurait emmené ? Il a pas pris toutes ses affaires, si ?"
Il mit la main en visière, cherchant le principal intéressé du regard, mais il était à bonne distance et hors d'atteinte de ses cris.

-Il n'a pas pris toutes ses affaires et il est probable que l'anneau soit encore à la maison, pour peu qu'il ne l'ait pas perdu au cours de nos pérégrinations sur Dorrandin. Mais ça ne coûte rien de lui demander... Quant à la manière dont fonctionne l'anneau, il me semble qu'il suffit de le mettre et de se concentrer. Mais je ne me souviens plus très bien, je dois l'avouer...
Cela commençait à dater. Et il avait eu, alors, beaucoup d'autres sujets à l'esprit.

Il n'y eut pas de réponse à cette question car Baptiste, de retour, leur confirma qu'il n'avait pas emporté l'anneau. Il n'avait pas emporté grand chose, d'ailleurs, désireux sans doute de pouvoir "rentrer" à la ferme pour récupérer ses très maigres possessions. Kolia, de son côté, se montra très intéressé par Fulcifer. Il n'en avait jamais vu de pareil et conseilla à Victor de le garder bien au chaud : s'il venait vraiment de Maztica, l'hiver hélonnien ne lui conviendrait sûrement pas, et l'humidité promise par l'automne prochain n'aurait pas la qualité étouffante des jungles du continent voisin.
Ils se remirent en route, profitant d'un dessert de mûres et de pommes tandis que les chevaux arrachaient leur chariot à leur petit coin de verdure. Victor échangea sa place près du cocher avec Baptiste (même s'il y avait de la place pour deux) et prit ses aises dans la cabine, s'allongeant sur les sièges et poussant des petits soupirs de satisfaction, comme un pacha dans son antre. Evidemment, il s'ennuya rapidement, mais il regarda un moment par la fenêtre, avant de supplier Taliesin de lui raconter des histoires...

Ce qu'il fit.
Ensuite, il lui proposerait de disputer quelques parties de cartes et - quelle hardiesse ! - de lire un petit peu. Après tout, il fallait veiller à ce qu'il ne perde pas son niveau scolaire, ce qui n'avait rien d'évident avec tous ces voyages, toutes ces expéditions... Restait à voir si Victor serait réceptif à cette demande : mais comme ils avaient des livres intéressants sous la main, la cause n'était pas forcément perdue.

Victor n'était pas trop motivé au départ mais il finit par s'intéresser au bouquin sur les créatures de Maztica. Taliesin n'était pas complètement sûr qu'il le lisait —*peut-être se contentait-il d'examiner les illustrations en détail — mais cela le tint occupé tandis qu'ils cheminaient. Au dehors, la lumière déclinait peu à peu, se faisant rousse sur la campagne. Celle-ci demeurait largement civilisée, parsemée de fermes et de hameaux distants, de champs bien ordonnés, de pâturages. Ce n'était pas une surprise : la zone au sud de la Vallée du Nirvana était habitée de longue date, par les humains, par d'autres avant eux, et plus ils progressaient vers la Trouée des Chevaux, plus ils s'éloignaient des endroits qui avaient appartenu aux elfes autrefois. Taliesin percevait toujours le murmure de la conversation entre Kolia et Baptiste, tranquille, lorsque le chariot quitta la route pour s'engager dans un chemin de terre. Il n'y avait pas signe d'une auberge mais le cocher ouvrit sa petite trappe de communication.
" On fait un crochet pour aller chez un gars qui vend de l'huile de noisette, expliqua-t-il. C'est un ordre du Chef Baptiste."

-Dieux, il a encore frappé ! fit-il mine de se lamenter.
Puis il sourit pour lui-même.
-Il n'y a aucun souci, vraiment.
A son avis, ce crochet ne serait pas le dernier...
Et il lui faudrait être vigilant quant aux finances : Baptiste pouvait les ruiner le temps du trajet !

Taliesin ne se trompait pas : après l'huile de noisette, il y eut le fromage de chèvre et finalement le confit de figues aux noix, avant qu'il ne renonce. La nuit commençait à tomber et la température baissait, si bien que Baptiste les rejoignit dans la cabine tandis que Kolia mettait son attelage au trot. Le gamin paraissait ravi de ses trouvailles.
" Cet endroit me plait." dit-il avec un sourire.
Victor se garda bien de protester : il avait profité de chacun des arrêts pour se dégourdir les jambes et somnolait désormais dans une couverture.

Il sourit à son tour.
-Çà fait plaisir à entendre. Par contre, je suis déçu : tu m'as complètement oublié et ne t'es donc aucunement renseigné sur les producteurs d'alcool...
Il s'agissait bien évidemment d'une boutade.

" C'est mauvais pour la santé." rétorqua Baptiste avec le plus grand sérieux.
Ils parvinrent à l'auberge un peu plus tard, alors qu'il faisait déjà complètement noir. C'était une bâtisse de bonne taille, à en juger par la lumière qui s'en échappait sur au moins trois étages, et Kolia immobilisa le chariot juste devant l'entrée. Baptiste fut le premier dehors, Victor le dernier, et leur cocher les enjoignit d'aller s'installer : il apporterait leurs bagages dans un instant.
La salle principale de l'établissement était vivement éclairée et un groupe de musiciens jouait non loin de l'âtre. Dès qu'ils entrèrent, ils furent pris en charge par une matrone imposante mais tout sourire. Elle leur confia les clés d'une chambre, puis s'enquit de leurs desiderata culinaires.

Il laissa sciemment l'initiative à Baptiste qui, assurément, allait demander à leur hôtesse de détailler sa carte par le menu. Certes, le gosse mettrait peut-être du temps à faire son choix mais, au moins, Victor et lui-même pourraient le faire en toute connaissance de cause. Pour le reste, il n'avait aucune inquiétude quant à la qualité des mets proposés : Kolia n'avait sans doute pas choisi cet établissement par hasard.

Taliesin avait vu juste et lorsque Baptiste termina de faire son choix, Victor se fendit d'un "la même chose pour moi !" excédé, ce qui lui valut un petit clin d'oeil de la part de l'aubergiste. Entretemps, Kolia était passé pour les prévenir qu'il avait déposé leurs affaires dans la chambre qui leur était dévolue, avant de s'éclipser. La salle se remplissait peu à peu et au moment où on leur servit leur repas, plantureux, elle était comble. Il y avait manifestement des voyageurs et des locaux, presque tous humains, d'âges divers, peu d'enfants, quelques gnomes ou halfelins, pas d'elfes ni de nains, car on était trop loin des forêts et des montagnes. L'ambiance était détendue, la chaleur agréable, si bien qu'on entendit à peine la pluie commencer à tomber au dehors.
" Je pense qu'on a bien choisi." dit finalement Baptiste, d'un air concentré, sans qu'on sache exactement de quoi il parlait : de la nourriture, du cocher, de l'auberge.
Victor lui répondit d'un bâillement.

-Je pense aussi.
En ce qui le concernait, sa réponse portait tant sur Kolia que sur le menu.
Il passait vraiment un bon moment et parvenait à ne pas trop se projeter dans l'avenir, à profiter plutôt de l'instant présent.
C'était tant mieux. Mille fois tant mieux.

La nourriture était à la hauteur des espoirs de Baptiste —*peut-être un peu trop raffinée pour Victor, qui goûtait chaque mets avec la grimace de quelqu'un qui n'est pas trop sûr de savoir ce qu'il mange — et ils purent ensuite monter se coucher. La chambre était agréable, munie d'un feu de bois ronflant et de trois lits douillets. Comme promis, Kolia y avait monté leurs affaires. Victor réclama une histoire tandis que Baptiste mettait de l'eau à chauffer pour se rafraîchir avant d'aller dormir. Il pleuvait à verses à l'extérieur, on n'entendait même plus le murmure de la salle d'auberge. Mais ils étaient bien au chaud, à l'abri, et sans doute ne seraient-ils guère dérangés... pour autant que la pluie n'annonce pas un orage. Il avait fait chaud toute la journée, c'était possible... La nuit le leur dirait.

Il croisait les doigts pour que cela n'arrive pas. Ou pour que l'orage soit bref et point trop violent. Dans le cas contraire, surtout si le mauvais temps persistait, le voyage du lendemain serait bien plus pénible, sans compter qu'il faudrait faire une croix sur l'excursion au lac - les garçons seraient déçus, Victor en particulier.
Mais dans l'immédiat, il avait une histoire à raconter, ce qu'il fit sans se faire prier.

Mais il fit beau le lendemain et encore le jour d'après. La campagne demeurait tranquille, la route fréquentée mais pas trop, de sorte qu'ils progressaient à bonne allure. Ils s'arrêtèrent sur les bords d'un lac couvert de nénuphars de toutes les couleurs où les enfants purent se baigner, puis dans une brasserie qui faisait de la bière à la cerise et aux carottes sauvages, enfin chez un éleveur de chèvres dont le fromage était exquis. Kolia leur montra les ruines d'un château qui avait appartenu à l'un des premiers colons humains en Hélonna, le chevalier Aelhaearn, trop dangereuses pour être visitées cependant, ainsi que l'entrée d'une grotte qu'on disait s'enfonçant à des profondeurs insondables. Ni Baptiste ni Victor ne se montrèrent motivés pour une exploration. Ils traversèrent des vergers chargés de fruits, profitèrent de l'occasion pour acheter des poires et des pommes en quantité, qu'ils firent cuire sur le feu à midi, avec une paire de faisans. L'auberge où ils s'arrêtèrent à la nuit était confortable et, comme la veille, la cuisine était délicieuse.
C'est seulement dans l'après-midi du troisième jour que le paysage commença à changer. Les champs firent place à des pâturages plus drus, bientôt plus jaunes, parfois presque gris, vestiges des grandes chaleurs de l'été. Le temps fraîchit, le vent se leva, et les deux garçons se réfugièrent dans le chariot pour observer le décor par la fenêtre. On apercevait encore des bâtisses, parfois des troupeaux, quelques vergers, mais la nature sauvage semblait avoir repris ses droits. Des chaos rocheux se dressaient ici et là et la route s'élevait peu à peu. Il se mit à pleuvoir alors que le soleil déclinait vers l'ouest, sur leur droite, et il fit bientôt sombre.

Au moins le climat avait-il été clément jusqu'ici. Et avec un peu de chance, l'orage ne durerait pas. Mais dans le cas contraire;.. Bah, cela renforcerait l'âpre pittoresque de la Trouée - et nul doute que les artistes qui y résidaient trouveraient là de l'inspiration.
Il espérait juste que cela ne compliquerait pas trop leur voyage. Et que cela ne pèserait pas trop sur leur moral. Mais il avait confiance en Kolia pour y remédier, le cas échéant.

Ils atteignirent leur escale de la nuit alors que la pluie tombait drue. C'était à nouveau une auberge confortable, peuplée des habituels voyageurs et marchands qui remontaient de Rohan vers Erhedun ou le contraire. Certaines têtes leur parurent d'ailleurs familières : ils cheminaient au même rythme que d'autres, immanquablement. Kolia veilla à ce qu'ils soient bien installés avant d'aller aux nouvelles. Elles étaient humides mais pas complètement problématiques : comme c'étaient les premières grandes pluies automnales, la route demeurait aisément praticable et même sous l'averse, ils ne prendraient pas de retard. Ils feraient une ultime étape sur le bord de la route principale le lendemain, puis partiraient vers l'ouest et Athrey dès le matin.
Et c'est ainsi que les choses se déroulèrent : au trot des chevaux, dans la tourmente. Il fallut animer les enfants à l'intérieur, ils firent une pause chez un cultivateur de champignons et une autre dans une boulangerie merveilleuse, mais Victor et Baptiste prirent leur mal en patience, l'un en observant son Fulcifer, l'autre en lisant. Ils ne se plaignirent pas. Taliesin les sentit peu à peu gagnés par la mélancolie des lieux : l'automne était bien plus présent en ces terres que plus au nord, la faute au vent, sans doute.
Après une ultime nuit dans une grosse auberge de voyageurs, ils bifurquèrent vers l'ouest. Plus qu'un ou deux jours, deux sans doute, vu le temps, avant d'atteindre Athrey et leur destination finale.

Il était difficile de lutter contre la mélancolie rampante qu'inspiraient décor et climat et qui l'affectait tout autant que les enfants. Il s'y efforça néanmoins, en adoptant une attitude positive, en essayant de les distraire par ses histoires, sa conversation, les jeux qu'il leur proposait. Cela serait-il suffisant ? Sans doute que non. Mais cela devrait, au moins, limiter la dégradation de l'atmosphère ambiante.
En tout cas, il fallait l'espérer.

Mais l'atmosphère était mélancolique sans être tendue, presque nostalgique, dans le fond. Kolia, cependant, était sensible à cette ambiance, et il pose la question de but en blanc, lors de l'étape du premier midi, alors qu'ils mangeaient à l'abri d'un auvent de fortune qu'il avait bricolé entre le chariot et un trio d'arbres morts.
" Vous n'avez pas l'air très impatients d'arriver à destination... Vous allez à... des funérailles ? Je sais que les lieux sont... un peu sinistres, mais à ce point là, je n'ai jamais vu un tel effet..."

-Nous nous rendons à Athrey pour une affaire familiale assez compliquée et pleine d'inconnues. Difficile, dès lors, de ne pas appréhender. Surtout que même si les choses se passent au mieux, cela n'ira pas sans quelques déchirements.
Il soupira, esquissa un sourire.
-Mais ainsi va la vie et il faut bien en prendre son parti.

Victor lui décocha une grimace interloquée, sans doute désarmé par ses circonvolutions langagières. Baptiste, lui, acquiesça d'un air grave qui paraissait peu naturel à qui le connaissait bien. Kolia ne se rendit compte de rien.
" Ah, la famille... C'est vrai que c'est souvent compliqué."
Il sourit.
" Mais je suis sûr que ça se passera bien. Vous devez pas vous laisser impressionner par la lande ! Elle est toujours un peu sinistre, surtout à l'automne, mais c'est jamais que du caillou et des broussailles. Les gens sont pas méchants, vous verrez."

-Oh, mais je n'en doute pas, répondit-il, souriant.
Simplement, il était plus facile de rester de bonne humeur à la belle saison, dans un paysage riant, plutôt qu'en automne, dans l'austère Trouée des Chevaux. Surtout quand on avait des soucis à l'esprit.
Mais il en faudrait tout de même plus pour l'abattre !

Ils atteignirent Athrey le lendemain vers la mi-journée, sous un ciel plombé. Il faisait sombre malgré l'heure, la route était boueuse et ils avaient peiné à avancer à bonne allure. A travers les vitres, Athrey ressemblait à un bourg ordinaire, de maisons longues en pierre, à un ou deux étages, plus rarement trois, aux toits de chaume ou ardoisé. Il n'y avait pas d'enceinte, peut-être juste des vestiges, ou alors c'étaient des cailloux naturels, difficile à dire. La route boueuse fit place à de la terre battue puis à des pavés, les sabots des chevaux claquèrent et Kolia les mena jusqu'à une place au centre de laquelle trônait un énorme hêtre pourpre. Il glissa leur chariot sous une arche qui menait à la cour intérieure d'une vaste auberge. Il y avait de la lumière aux fenêtres.
" Nous sommes rendus." annonça Kolia au travers de sa trappe.

Ils étaient au bout du voyage et, cette fois, les choses sérieuses allaient commencer.
Du moins, le lendemain.
D'ici là, il faudrait faire en sorte de détendre l'atmosphère pour qu'elle ne soit pas trop pesante, trop anxiogène, en particulier pour Baptiste, concerné au premier chef par ce qui allait sous peu se dérouler.
Le barde ferait son possible pour y parvenir, tout en sachant qu'il devrait agir avec subtilité. Sans cela, ses efforts apparaîtraient comme artificiels et perdraient toute efficacité.

Victor et Baptiste furent les premiers dans l'entrée de l'auberge, Taliesin les suivit de près. Kolia l'assura qu'il se chargeait des bagages. C'était un établissement beaucoup plus grand que tous ceux qu'ils avaient fréquentés ces derniers jours, sur la route comme à Eredhun. Au-delà du hall s'ouvrait manifestement une salle à manger, car des bruits de couvert et des odeurs de nourriture s'en échappaient. Mais un rideau masquait la porte, flanquée de deux escaliers qui partaient vers les étages. Un homme maigre entre deux âges, en livrée jaune d'or, vint à leur rencontre.
" Bienvenue à la Ruche, mes seigneurs. Vous pouvez frotter vos bottes ici, et me donner vos manteaux. Désirez-vous manger, boire ou dormir ?"

-Les trois, monsieur, répondit-il, cordial. Nous allons séjourner quelques jours à Hatrey et votre établissement nous a été chaudement recommandé. Cependant, je ne peux vous dire combien de temps exactement nous passerons sous votre toit.
En ce domaine, c'était la grande inconnue.

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Route d'Erhedun à Rohan