[Commerce] La Forge de Manost

[Kasumi]

Quête : Sans Foi ni Lois

Observant la mine déconfite d’Agrippa devant l’impertinence de la belle, Kasumi se fit un devoir de prendre la parole pour faire oublier la gêne qui venait de s’installer dans le groupe.

– Bonjour, enchanté de faire votre connaissance, Maître Saïko, vous semblez avoir déjà pris possession des lieux malgré ce que vous pouvez en dire et je suis sûr que vous saurez y faire fleurir vos valeurs. Tout en parlant, Kasumi avait décliné un salut de bienvenue et de concorde, en joignant ses mains devant sa poitrine et en inclinant légèrement le buste devant le maître légitima des lieux. Il était accueilli dans le domaine du Rôdeur Forgeron et c’est quelque-chose qu’il avait appris à respecter.

– Quant à moi, je préfèrerais en apprendre davantage sur les dangers que nous affrontons avant de décider de mes besoins les plus urgents. Une armure plus appropriée mais demeurant discrète peut être si nous devons nous infiltrer et nous dissimuler en milieu hostile ? Des flèches mieux profilées si nous devons tendre des embuscades et attaquer de loin et rapidement ? Une amélioration de mes épées si nous devons nous battre au corps à corps contre des ennemis supérieurs en nombre… ? A vous de décider selon vos besoins, Agrippa.

[Saiko]

- Pas de problème pour les couteaux de lancer, j'en ai quantités en stock. 5 pièces les 5, et je fais pas dans la demi mesure... Anoush je t'aurais volontiers fait un prix, mais la guilde des marchands n'est pas du genre aussi indulgente que moi.

Il se tourna vers Agrippa. Le fait de se trouver devant une personne originaire d'une cité fit regretter à Saiko l'infinie liberté de la nature qui séparait ces deux cités.

- Heureux de faire votre connaissance à vous deux. Vous avez tout le temps nécessaire pour définir vos besoins et j'aurai tout le temps nécessaire pour les satisfaire. Quand à ma confiance, vous ne pourrez l'avoir que si j'ai envie de vous la confier. Certains secrets doivent le rester, pour le bien de tous, même du mien.

[Ombre]

Quête : Sans Foi ni Lois

Anoush acquiesca aux dernières paroles de l'homme félin.

- Aucun problème, tes prix sont suffisamment raisonnables. J'en prendrai trois lots de cinq, plutôt légers, fit-elle en sortant sa bourse et une bobine de fil laineux teinté de pourpre.

Se tournant vers Agrippa, elle l'interrogea du regard dans l'expectative de ses explications quant à la mission.

... et non, je ne veux ni les fourchettes ni les petites cuillères, la demi portion !!

[Kasumi]

Quête : Sans Foi ni Lois

Kasumi approuva silencieusement le choix de sa compagne d’aventures : les couteaux de lancer lui permettraient de ne pas trop s’exposer en cas de combat tout en tirant parti de sa dextérité. Si combat rapproché il devait y avoir, ce serait à lui de se placer en première ligne permettant à la barde de choisir plus sereinement ses cibles. Mais Agrippa n’avait pas tort : son équipement, bien qu’ayant maintes fois éprouvé le combat méritait d’être amélioré. Il fallait profiter d’éventuelles opportunités pour le faire intelligemment :

- Que proposeriez-vous à l’un de vos confrères ? Auriez-vous quelque offre spéciale en stock ?

[Agrippa]

Quête : Sans Foi ni Lois

Les deux rôdeurs discutèrent quelques instants matériel, et le propriétaire de la forge disparut dans l'arrière-boutique chercher du matériel qu'il pensait pouvoir être de quelque utilité à son confrère.

Agrippa profita de ce répit pour commencer à informer les deux ex-prisonniers de la tâche qui les attendait.

Ce que j'attends de vous est pour le moins particulier, et ardu. Bien évidement, je vous assisterai tout au long de votre mission du mieux de mes capacités, et je ne doute pas que vous ne réussissiez à solutionner mon problème.

Comme je vous l'ai déjà évoqué, le clergé de Torm et celui d'Ilmater sont en conflit depuis quelques semaines. Un sujet de dispute particulièrement virulent a fait surface sans que personne ne s'y attende vraiment, car les deux divinités sont plutôt complémentaires, et si leur conception du Monde sont différentes, elles ne vont pas jusqu'à les opposer l'une à l'autre.

La situation actuelle est la suivante : les cultes ont chacun choisi en leur sein un champion pour participer à un duel qui doit décider de l'objet de leur querelle.
Mon but - et le vôtre, par voie de conséquence - est double.
Il s'agit tout d'abord de préserver les bonnes relations naissantes entre Manost et Luménis, lesquelles ont chacune un lien fort avec l'une des deux obédiences en conflit.
Deuxièmement, je dois m'assurer que le Clergé d'Ilmater ne sorte pas humilié de ce conflit, et préserver au maximum ses intérêts, et ceux de Luménis par la même occasion.

Le clerc fit une pause, jetant un coup d'oeil vers la porte par laquelle avait disparu Saïko avant de reprendre.

Vous comprendrez facilement que ces deux objectifs peuvent être contradictoires. Tout le problème est de trouver un équilibre entre les deux.

Quant aux moyens à mettre en oeuvre, ils sont multiples et variés, et je compte sur votre imagination pour trouver la meilleure de solutions.
Il n'était pas encore entré dans les détails, mais il était sûr que les questions ne se feraient pas attendre bien longtemps.

[Kasumi]

Quête : Sans Foi ni Lois

- Enfin quelques précisions mais je comprends votre réserve, si vous annonciez vos plans à tous les inconnus rencontrés dans les geôles d’une prison, je m’interrogerais sérieusement sur mon inclinaison à vous suivre. Parlez-nous de ce duel, quelle forme prendra-t-il ? Qui sont ces champions ? Pour quand est-il prévu ? Kasumi s’intéressait aux détails pratiques, une façon pour lui de montrer qu’il prenait la mission au sérieux.

[Agrippa]

Quête : Sans Foi ni Lois

Je pense avoir fait le bon choix, et dans le cas contraire, je ne vous aurais pas fait sortir de la cellule où vous étiez enfermés. Et j'espère bien que vous mènerez cette mission à bien.

Le duel a lieu dans moins d'une semaine, il nous faudra donc agir vite. Mais les données sont complexes.
Le conflit est né de l'activité des prêtres ilmates au sein de Manost, dans les quartiers les plus populaires. Une équipe de missionnaires ilmates ont eu une activité pour le moins... énergique au sein des bas quartiers. Cela n'a pas été sans provoquer quelques froncements de sourcil du côté des divinités dominantes, ici à Manost, dont Torm fait partie.

Il se trouve que, durant leur passage à Manost, ces clercs d'origine luménienne ont mis la main sur un exemplaire particulièrement rare d'un manuscrit originaire d'Athkatla, en Amn. Or, le hasard a voulu que ce manuscrit relate des évènements plutôt peu glorieux concernant le clergé de Torm, et notamment de ses paladins, lors du temps des troubles.

La nouvelle de l'existence de ce manuscrit est arrivée jusqu'aux oreilles des fidèles de Torm, lesquels n'ont pas l'habitude de badiner avec ce genre de choses. Ils ont officiellement demandé aux Ilmates de leur rendre ce livre qui n'est qu'un tissu de calomnies, à les croire, afin de le détruire.
Le véritable motif de la tension, de mon point de vue, est l'activité ilmate en territoire manostien. Le manuscrit n'est qu'un prétexte, si vous voulez mon avis, mais nous avons une situation très tendue sur les bras.

Le clerc avait exposé du mieux qu'il pouvait les données du problème, mais sans répondre directement aux demandes du rôdeur. Le regard interrogatif de ce dernier poussa Agrippa à reprendre ses explications.

Il s'agit d'un duel à mort. Chacun utilise la même arme, convenue à l'avance. Je n'en sais pas plus, mais la magie jouera certainement un grand rôle dans l'affrontement.

[Kasumi]

Quête : Sans Foi ni Lois

Kasumi avait écouté avec intérêt les précisions d’Agrippa et il était évident que l’enjeu était de permettre aux deux communautés de cohabiter dans la durée. Kasumi s’était retrouvé au milieu d’un certain nombre de conflits au cours de sa jeune existence.

Il fallait faire comprendre aux factions en lice qu’elles avaient tout à perdre à poursuivre dans cette voie et tout à gagner à en emprunter une nouvelle. Kasumi regarda Anoush en train de farfouiller joyeusement dans les outils de la forge faisant semblant de ne rien écouter pour agacer Agrippa. Le rôdeur n’était pas dupe, la barde savait y faire pour paraître moins que ce qu’elle n’était en réalité. En la regardant, une idée lui vint à l’esprit : un seul élément pouvait ramener à la raison les deux clergés, leur ennemi commun : le chaos. Que cette idée lui soit venue en observant la jeune barde si expressive fit sourire intérieurement Kasumi.

Il répugnait à user de telles armes mais parfois on traitait le feu par le feu : si les relations entre Lumenis et Manost tournaient à l’orage, c’est le dieu des Tempêtes qui en tirerait le plus grand bénéfice.

- Le conflit ne se résume pas seulement à un livre mais ce dernier pourrait constituer un outil non négligeable.

Il fit alors signe à Anoush de s’approcher et elle s’exécuta ce qui surprit le rôdeur lui-même puis il parla à voix basse pour n’être entendu que d’Agrippa et de la jolie et malicieuse barde :

– Il nous faut faire prendre conscience de la menace qui pèse sur les deux cultes : ce que ferait Melandis d’un tel ouvrage. Parvenir à le dérober lui permettrait de discréditer auprès du peuple les paladins et les prêtres de Helm par son contenu, faux ou non. Quant aux Luméniens, ils seraient la risée de tous d’avoir laissé échapper un tel ouvrage sans compter les représailles des autorités Manostiennes qui chercheront alors un bouc émissaire tout désigné. Ce plan pourrait être celui de nos ennemis et nous pourrions le faire croire aux Luméniens afin qu’ils se débarrassent de ce dangereux objet la tête haute. Le clergé Manostien serait sans doute impressionné par la clairvoyance de vos compatriotes.

Puis, regardant Anoush, Kasumi développa son idée :

– Excusez-moi Agrippa mais sauf votre respect la foi des prêtres les rend parfois bornés aussi les Ilmates ne renonceront à conserver l’ouvrage que s’ils ressentent clairement la menace. Des messages « Mélandiens » interceptés par les autorités des deux factions voire une tentative de vol de l’ouvrage par exemple…

[Saiko]

(HRP = Mea Culpa, je n'avais pas compris que le confrère c'était moi, et que donc c'était à moi de donner des conseils. Je croyais que c'était à Agrippa de répondre à Kasumi)

L'ouïe aiguisée de Saïko lui permettait d'écouter toute la conversation qui se déroulait dans une vaine tentative de discrétion. Cependant Saïko n'avait aucun interêt à apprendre des choses qui ne lui apporteraient probablement que des ennuis inutiles. Il s'affaira par-ci par-là, puis revint en faisant suffisemment de bruit sur son chemin pour qu'ils s'arrêtent à temps.

- Bien, je ne connais pas la nature de votre aventure, mais comme la plupart d'entre elles, il semble qu'elle se doive d'être placée sous le signe de la discretion et de la furtivité. Cela tombe bien, c'est ma spécialité, par opposition à celle de mon prédécesseur.

Je vous déconseille d'abord une armure supérieure à celle d'une armure de cuir. Sa protection est faible, mais elle est la seule qui vous permettra de demeurer furtive. J'ai un modèle fourrure en stock, j'essaie de lancer une mode... Ce n'est pas encore au goût de tout le monde, mais cela atténue grandement les grincements du cuir. L'amure de cuir simple coûte simplement 5 po, celle avec la fourrure coûte 25 po, prix d'ami.

Je vous propose ensuite un série de flèches à empennage d'aigle. Elles sont ce que j'ai de plus silencieux, votre proie ne réalisera qu'on l'attaque qu'une fois le dard profondément encastré dans sa chair, héhéhé... 60 po les 20 flèches. Je peux bien sur apporter toute amélioration à votre épée, mais le prix dépendra du travail et de la qualité initiale de votre épée. Pour les modifications magiques, ce n'est pas moi qu'il faut aller voir mais les spécialistes.

Et pour vous, maître ? conclut-il en se tournant vers Agrippa.

[Agrippa]

Quête : Sans Foi ni Lois

Agrippa fut surpris de la question du forgeron, lequel s'attendait visiblement à ce qu'il passe lui aussi commande.

Toutes mes excuses, maître, mais je doute d'avoir la moindre capacité à exploiter les objets créés par votre art. Je n'ai guère qu'une masse d'arme, dont je ne me sers pour ainsi dire jamais, et je pense pouvoir dire que je n'aurai pas à m'en servir pour l'affaire qui nous occupe.

Le clerc fouilla dans un pan de sa robe, et en sortit une bourse qui, à en juger par son volume, était généreusement fournie.

Je me contenterai de payer pour mes compagnons ici présents. A moins que vous n'ayez en tête quelque objet spécifiquement adapté à un dévôt peu expert dans l'art du combat? Quelque ustensile de complément pour le voyage?
Sinon, Kasumi, n'hésitez pas à choisir tout ce qui peut vous paraître utile. Dans les limites du raisonnable, bien entendu. Et il nous reste encore cette charmante personne à pourvoir, acheva-t-il en désignant du doigt Anoush.

[Saiko]

- Ah oui en effet ! Voici les dagues de lancer. Je vous fait le tout à 150 po ! Ca vous va ?

[Kasumi]

Quête : Sans Foi ni Lois

Hochant la tête à Agrippa, Kasumi se tourna vers Saïko pour lui répondre :

- Vos conseils sont ceux d’un sage et la discrétion est en effet notre meilleur atout. J’ose espérer que l’animal qui a donné sa fourrure est mort dignement, je n’en attendrais pas moins d’un rôdeur. Je suis d’accord pour essayer votre armure et lancer la mode si elle se révèle aussi prometteuse que vous le suggérez. Auriez-vous également testé ce concept sur des bottes ? Les miennes ont connus des jours meilleurs et ce ne sont pas les pavés de la ville et les nombreuses lieues qui nous attendent qui vont en améliorer l’état.

Pour ce qui est de mes armes, les flèches m’intéressent en effet mais pour ce qui est de mes épées, je préfère que vous me donniez le prix que vous demanderiez pour une amélioration mineure de leur tranchant : il s’agit d’épées elfiques comme vous pouvez le voir mais je pense que vos compétences pourraient les améliorer.

[Ombre]

Quête : Sans Foi ni Lois

Anoush, qui s'était peu à peu approchée du clerc et du rôdeur, après avoir fait tomber peu discrètement un marteau sur une armure neuve, récupéra les armes que lui tendait Saiko avec déférence. Elle semblait ruminer quelques idées, et commença à débobiner son fil pour l'enrouler au-dessus de la garde de chaque couteau. Le signe d'appartenance était important : il avait toujours montré d'où venait le coup. Et parfois indiqué sciemment des apparences trompeuses, ce dont il était question maintenant.

- Quelle sagacité, fit-elle du coin de la bouche, un bout de fil encore coincé entre les dents.

La barde circonspecte finit de le nouer autour de la partie non affûtée et reprit :

- Si je comprends bien, nous sommes à peine des Manostiens, se faisant passer pour des Luméniens qui jouent à être Mélandiens ? Eh bien... (Par chance, elle avait depuis son arrivée glané çà et là des informations au détour de débats de taverne plutôt animé, ainsi poursuivit-elle : ) C'est un plan osé mais risqué... Il ne faudrait pas causer l'ire d'une ville, même ennemie. Nous sommes bien conscients des répercussions que peuvent avoir de tels actes, même insignifiants, et dont peuvent découler des catastrophes aux proportions démesurées.

Regardant Kasumi d'un air bizarre, mi-intriguée mi-sarcastique, Anoushivaran ajouta :

- Il faut garder le paramètre mélandien en compte. Et cela ne règlerait peut-être pas les tensions par la source du problème, soupira-t-elle en se massant les tempes. Nous pourrions cibler ce duel... je suis d'avis de le faire invalider... ou discréditer l'un des participants...

[Saiko]

Anoushivaran avait visiblement repris sa conversation avec ses collègues juste devant Saiko pour le forcer à s'impliquer, ce à quoi il ne pouvait se résoudre.

Il arracha l'épée des mains de Kasumi pour se détourner de leurs paroles et s'atteler rapidement à la tache d'affutage.

Il mit énergiquement la meule en rotation et y appliqua avec force la lame pour créer le plus de bruit possible.

[Agrippa]

Quête : Sans Foi ni Lois

Agrippa avait suivi avec le plus grand intérêt les propositions de ses deux "employés", et ce qu'il entendit le renforçait dans sa conviction d'avoir fait le bon choix : ces deux-là sauraient trouver les ressources pour mener leur bateau à bon port.

Le diplomate sortit la somme demandée par Saïko pour l'équipement de base, et s'enquit du montant nécessaire à l'amélioration de la lame du rôdeur. Attendant la réponse sans savoir si le forgeron l'avait entendu en raison du vacarme que ce dernier semblait - étrangement - s'efforcer de maximiser, il s'adressa à Anoush et Kasumi.

Vos solution sont intéressantes... et peut-être complémentaires. Précisez un peu ces idées, voulez-vous? Je dois avouer qu'Anoush m'intrigue avec cette proposition de discréditer le duel en lui-même... bien que l'opportunité de jouer un tour pendable à Mélandis ne me rebuterait pas, acheva-t-il avec un sourire entendu à l'intention de Kasumi.

[Kasumi]

Quête : Sans Foi ni Lois

Le vacarme assourdissant de la meule raclant le métal commençait à incommoder Kasumi. Cependant, il avait appris à ne pas se laisser distraire par son environnement :

– Je suis d’accord avec notre jeune amie, il faut en priorité empêcher ce duel ou tout du moins le retarder jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucun intérêt à le réaliser. Dame Anoushivaran, je gage que vous avez quelque-chose en tête pour atteindre cet objectif.

Quant au livre lui-même, ce pourrait-il qu’il s’agisse d’un faux ? Que les prêtres l’ayant exhumé aient été trompés ? Que Melandis ait placé volontairement un ouvrage calomnieux pour que les Luméniens le trouvent. Un ouvrage qu’ils se devraient d’authentifier en se procurant un des rares exemplaires originaux. Ce qui nous laisserait le temps d’agir.

[Agrippa]

Quête : Sans Foi ni Lois

Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un faux. Ou tout du moins, sans rentrer dans un débat épistémologique sur les notions de vrai et de faux, sur toute création littéraire, ou historique.
Mais c'est également une piste à explorer, et une question à laquelle je pourrais répondre de manière un peu plus catégorique... une fois le livre en notre possession, si c'est ce que vous avez derrière la tête, bien entendu termina le clerc qui semblait beaucoup s'amuser, à en juger par son sourire entendu.

[Kasumi]

Quête : Sans Foi ni Lois

- Qu’il soit vrai ou faux importe peu en réalité, l’important serait de faire croire que nous détenons le vrai ou plutôt que les Mélandiens l’ont subtilisé pour le remplacer par celui détenu actuellement par les Luméniens. Les deux factions se lanceraient à sa recherche si nous pouvions faire parvenir des messages décrivant le plan « suivi » par les Mélandiens et leurs objectifs.

[Ombre]

Quête : Sans Foi ni Lois

- Cette idée me semble tout à fait appropriée, approuva la barde avec une moue dubitative ostensiblement contradictoire. Savons-nous où le livre est gardé, exactement ? Il serait alors plus facile de trouver quelque plan plus ou moins improvisé pour le subtiliser.

A l'énoncé de "plan improvisé", son regard s'était éclairé, de façon discrète néanmoins, d'une lueur maligne. Elle reprit, plus enjouée :

- Quant à empêcher le duel... Il faudrait tout d'abord vérifier s'il n'existe aucune faille dans sa mise en place et dans les conditions. Généralement, c'est de cette façon qu'un grand nombre d'entre eux finissent invalidés, du moins sur le continent d'où je viens... Néanmoins, si les clans sont suffisamment décidés, cela ne saurait s'arrêter là. Il faudrait alors que l'un des deux camps décide de retirer son candidat, par exemple de peur de faire éclater un scandale au grand jour, ou de devoir faire face à des ennemis très avantagés par une information. Le caractère délicat de la manoeuvre est qu'il faut que la rumeur ne doit toucher que des sphères très réduites pour éviter, comme vous l'avez évoqué, d'attirer l'opprobre publique sur une des églises, conclut-elle en croisant les bras, quêtant l'approbation de ses camarades.

[Kasumi]

Quête : Sans Foi ni Lois

- Auriez-vous une aussi belle écriture que ne l’est votre sourire, très chère ? Kasumi parvint, au prix d’un grand effort, à garder toute l’apparence du sérieux en déclamant ce compliment.

– Je gage que des organisations aussi bien implantées en ville que des églises bénéficient d’un réseau d’espions capables de collecter des messages des autres factions, nous pourrions justifier les sommes indécentes qui leur sont consacrées en leur fournissant ce que les espions aiment le plus : des informations secrètes. Ainsi, nous parviendrions à alerter uniquement les autorités compétentes des deux cultes.

- Par ailleurs, vous avez raison, nous avons nous mêmes un grand besoin d'informations ne serait-ce que pour crédibiliser les faux renseignements que nous transmettrons. Agrippa, connaîtriez-vous quelqu'un capable de nous y aider, quelqu'un dans les secrets du culte ?

[Saiko]

Après avoir joué un moment un peu avec la meule et un peu avec le marteau, Saiko décida qu'il était temps pour ces clients de partir de la forge et de reprendre leur discussion ailleurs.

- Eh bien messieurs, ravis d'avoir pu faire commerce avec vous ! Est-ce que je peux encore vous servir de quelque manière que ce soit ?

Bien que les mots aient été choisis pour être polis, ils avaient pu sentir une note d'irritation dans la voix du rodeur. Une irritation due d'un côté au fait qu'ils ne se génaient pas pour discuter de leur plans dans sa forge, et également due au fait qu'il devait bien admettre que sa curiosité était piquée...

[Kasumi]

Quête : Sans Foi ni Lois

Récupérant son épée courte, Kasumi en observa un instant le tranchant avant d’effectuer une brève passe d’arme. Le sifflement produit par la lame dans un souffle de vent lui attesta que Saiko avait fait du bon travail. Celle-ci s’en trouvait améliorée, une excellente chose en vue des embûches que le petit groupe s’apprêtait à affronter. Comprenant le message implicite du forgeron, le rôdeur se tourna vers le chef du groupe tout en rengainant sa lame dans son fourreau de cuir :

– Je n’aurai besoin de rien d’autre Maître Agrippa, merci pour votre générosité. Nous ferions peut être mieux de poursuivre cette discussion ailleurs si vous n’y voyez pas d’inconvénient.

S’adressant au forgeron :

– Merci l’ami ! Vous avez fait un excellent travail, nul doute que je vous recommanderai à tous ceux ayant besoin d’un bon équipement. Au revoir et à bientôt.

[Saiko]

- Bonne chance à vous !

[Agrippa]

Quête : Sans Foi ni Lois

Avec tous mes remerciements, maître, lança Agrippa en laissant la somme nécessaire pour régler les menus achats supplémentaires de la barde. Sans plus imposer sa présence à l'homme pantère, le clerc remit la bourse à sa ceinture et se dirigea vers la sortie.

Vous avez raison, allons poursuivre cette discussion dans un lieu plus approprié. Le digne forgeron n'aime pas voir son échoppe transformée en un vulgaire salon de thé, et je le comprends lâcha-t-il enfin en sortant de la forge pour entraîner ses compagnons vers les arcades du marché.

[Kasumi]

Quête : le Festival de Cojum

Plus tard dans la matinée, Courant d’air se présentait devant les portes massives de la Forge. Comme pour démentir son apparence frêle et décrépite, il n’eut aucun mal à pousser les lourds battants et à pénétrer dans le vaste atelier.

– Holà fiston ! Où te caches-tu ? J’espère que tu es prêt !

Edit :
HRP : tu n’as bien sûr jamais rencontré cet homme avant ! Le vieil homme ouvre deux portes en même temps que la tienne ce matin. Ici et là.

[Saiko]

Le rodeur se trouvait sur le toit de la forge, à humer l'air frais des hauteurs et à observer le crépuscule, pensif, quand il fut violemment surpris d'entendre la voix du vieillard.

Le rôdeur maintenant constemment une partie de son esprit en alerte constante, et cette partie guettait sons et odeurs environnantes. Or, jusqu'à ce que le vieillard l'apostrophe, le rôdeur n'avait rien entendu, rien senti d'autre que la rumeur incessante des ruelles.

Il se jeta à plat ventre et commença à se déplacer dans le silence absolu jusqu'à ce qu'il ait une vue sur l'intérieur de la forge à travers l'espace laissé par une tuile manquante. Là, il vit le vieillard. Le rôdeur huma lentement et profondément l'air, mais ne perçut rien. En bas le vieillard se balançait calmement d'un appui à l'autre, observant l'intérieur de la forge d'un mouvement circulaire, et ces mouvements ne produisaient absolument aucun bruit. Un fantome !

Le taux d'adrénaline du rodeur monta en flèche tandis que tout son corps rentrait dans la préparation du combat. Il plaça lentement une bille dans sa fronde et la propulsa rapidement sur le vieillard, en prenant soin de viser le tronc et non une autre partie plus vulnérable.

[Kasumi]

Quête : le Festival de Cojum

La bille passa à travers l’apparition sans pour autant la gêner et heurta le sol en un bruit métallique à l’endroit même où elle se tenait. Malgré l’agression qu’elle venait de subir, elle n’avait rien de menaçant et se mit à avancer lentement dans l’atelier en maugréant :

– Ces jeunes gens vont me rendre fou ! Kevin, où te caches-tu encore ? Albert et Clara ne vont pas tarder à rentrer, ensuite il faudra partir. Et va voir pourquoi Neige hurle comme ça, je ne l’ai pas sentie aussi nerveuse depuis des lustres !

[Saiko]

Quete : le Festival de Cojum

Ainsi le rôdeur ne s'était pas trompé, ce vieillard n'avait aucune consistance... Un fantôme peut-être ? Le rodeur avait été confronté à des esprits il n'y a que trop peu de temps et ils n'avaient pas du tout la même forme. En même temps il n'était pas un spécialiste, et rien ne garantissait qu'il puisse y avoir différentes formes de "vie" de ce type.

De toutes façons le vieillard ne lui sembla pas dangereux. Délirant tout au plus, gâteux. Comme il n'avait pas réagi à l'attaque, il décidé d'adopter pour une nouvelle approche plus pacifique.

En quelques bonds lestes il atterit dans la rue à l'extérieur et entra dans sa forge par l'entrée principale, derrière le fantome, d'où il serait prêt à fuir si un quelconque danger se manifestait.

- Holà vieillard ! Qui es-tu et que veux-tu ? Ne te serais-tu pas trompé de maison des fois ?

[Kasumi]

Quête : le Festival de Cojum

L’esprit sourit à l’entrée de Saiko mais, l'instant d'après, un voile de soucis masqua fugitivement son visage. L’apparition gardait toute l’apparence d’un vivant hormis sa présence matérielle. Il s’adressa chaleureusement au forgeron qui s’était un peu détendu :

- Kevin mon garçon, l’as-tu terminée, puis-je la voir ? Je sais que tu y passes une bonne partie de tes nuits depuis quelque temps. Je suis certain que tous s’accorderont à reconnaître ton talent ! Je suis si fier de toi. Mais je m’inquiète pour ton frère et ta sœur, ils devraient déjà être de retour du village à cette heure…

[Saiko]

Quete : le Festival de Cojum

Visiblement, il s'agissait d'une âme en perdition... Le rôdeur ne savait pas comment réagir à cette présence anormale. Il décida de lui parler comme à une personne normale, bien qu'il fut persuadé qu'il ne tiendrait pas plus compte de ses paroles sensées que du tir de fronde qu'il avait parfaitement ignoré.

- Je suis désolé, maître. Je ne suis pas cette personne que tu appeles Kevin. Mon nom est Saiko, et je n'ai ni frère, ni soeur. Peut-être néanmoins puis-je t'aider ?