[Bâtiment] Les entrepôts

[Eomer]

Eomer prit alors la parole:
"Eh bien moi, je suis d'accord, nous devons nous faire passer pour des marins et embarquer sur le navire, ainsi, nous pourrons remonter à la source de ce trafic et peut être démasquer cette activité illégale. De plus, je ne suis jamais parti en bateau, cela ma tente... et un peu d'exercice me fera un peu de bien..." Ajouta Eomer qui pourtant avait une assez forte musculature...
" Donc, je n'ai qu'une chose à ajouter de plus: quand partons nous ? Je pense qu'il faut agir le plus vite possible car la famille de Niarnor est en danger et que cela m'étonnerait qu'ils les gardent en vie encore longtemps..." Niarnor frémit alors qu'Eomer fit cette déclaration...

[Eliaëdel]

L'elfe de la Lune prit la parole :

Je suis également volontaire pour partir sur le bateau même si je suis plus à l'aise au milieu des fôrets que des vagues voire au milieu des poissons si je ne suis pas assez prudent . Une bonne raison à cela : je ne suis pas connu en ville ,j'ai beaucoup moins de relations sociales que la moyenne et donc suis moins suceptible d'avoir été aperçu ou identifié ,je n'ai pas approché les Bas Quartiers .
Puis un petit tour en bateau ne serait pas pour me déplaire ,cela fait vraiment une éternité -même pour un elfe -que je n'ai pas posé les pieds sur le pont d'un navire .
De plus si jamais il y aurait du grabuge ,il vaut mieux être deux que seul contre un équipage .
Je suis prêt à partir au plus vite .Des vies sont en jeu ,dit il en regardant Niarnor ,qui bien que accablé par l'enlèvement de ses proches ,gardait un peu d'espoir au fond de ses yeux .

Corwin observa l'homme ,en songeant que plus que jamais ,ils marchaient tous à présent sur le fil .Mais il se refusait de vouloir décevoir cet homme . Mais si par malheur ,sa femme et sa fille venaient à périr ,il se jurerait que les responsables du traffic ne mourraient pas de vieillesse ,mais de sa lame.

Attendant les réactions des autres ,il se tut .

[Dedalus]

Dedalus fît une moue dubitative :

Je ne suis pas très heureux de faire une ballade en bateau. Comprenez-moi, je n’ai pas vraiment le physique pour faire croire que mon métier est celui de marin.

J’ai déjà fait des trajets sur un navire en tant que passager mais jamais en tant que matelot. Or si le capitaine a le moindre doute, il est capable de nous passer par-dessus bord.

Néanmoins, je reconnais la nécessité de savoir où se rend l’embarcation. Pour que le démantèlement de ce trafic soit une réussite, il faut identifier l’intégralité des protagonistes.

Le demi-elfe regarda les autres enquêteurs avant de poser une dernière question : l’un d’entre vous a t’il déjà travaillé sur un navire et est-il susceptible de rapidement apprendre le métier aux autres ?

[Eliaëdel]

Je doute qu'un grand nombre d'entre nous sache le métier de marin ,il est vrai .
Mais bien souvent de nombreux marins ont été plus ou moins volontaires ,et ne connaissaient pas forcément leur métier au moment de leur embrigadement ,cela s'est déjà vu à de nombreuses reprises dans le passé ,cela se fait encore actuellement et se fera également dans le futur .Et en dépit de leur ignorance du métier ,cela ne les a pas empêcher d'être "sélectionnés" et d'être utilisés du fait du besoin de bras .

J'ai voyagé en bateau ,mais cela ne m'a pas empeché de regarder en quoi consistait ce travail ,et il se pourrait bien que ce bon capitaine ait assez peu de choix quand aux remplacants de son équipage ,de part une certaine....comment dire ..... précipitation ,et une épidémie...... fortuite parmi les marins non occupés des docks .
Dans ce cas je doute qu'il fasse la fine bouche quant au recrutement .
Je ne pourrai pas garantir le fait qu'il ne se méfie pas de nous ,aussi à notre charge d'êttre irréprochables et ne rien laisser transparaitre .

Mais je pense que je suis capable de me débrouiller suffisament pour maintenir l'illusion le temps qu'il faudra .

Il se tut quelques instants ,avant d'ajouter :
Quelqu'un aurait il une autre proposition ? J'avouerai sans mentir que ma propre proposition ne me satisfait qu'à moitié ,mais le temps nous est précieux .

[Filamp]

-Bien, je serai de ceux qui participeront au sauvetage de la famille, nous ne pourrons pas y aller tous ensemble, cela attirerait trop l'attention...
Il avait dit ça en regardant tour à tour tous les enquêteurs, puis s'était fixé sur le fonctionnaire, complètement abattu. Mais son regard partit en sens inverse.
-Par contre, j'ai été engagé pour retrouver et sauver la femme et la fille de Niarnor, pas pour démanteler le réseau...
Seul Balrog n'eut aucun mouvement ou de rictus de consternation, il était lui aussi mercenaire, et comprenait les motivations du guerrier.
-Il faudra donc soit vous passer de moi, soit donner un supplément... Aucun des deux choix ne m'arrangent plus qu'un autre, à vous de choisir, bien que l'idée d'aller briser du trafiquant de chair humaine ne me déplait pas...

[Balrog]

Balrog prit alors la parole, après les propos de Filamp :

- En effet, il va falloir renouveler le contrat. Nous ne sommes pas cupides, mais l'argent venant de nos missions est notre seule source de revenus. Pour ce qui est de se faire passer pour un marin, il n'y aura pas de problème, c'est mon métier. Pour Daneghar, je pense que ce sera possible aussi, vu qu'il passe une partie de son temps sur les quais, et j'ai cru comprendre qu'il était déjà monté sur un bateau auparavant. Dedalus, tu sais peut-être cuisiner ? Si c'est le cas, tu pourra te faire passer pour un cuisinier, ce sera sans doute plus facile pour toi...

Puis il se tût, attendant les réactions de la petite assemblée.

[Dedalus]

Dedalus regarda Balrog : brillante idée !

Je n’ai pas le physique, ni les compétences, pour faire un marin mais pour ce qui est de faire la cuisine, cela ne devrait pas poser trop de problème. Mon ancienne vie d’aventurier m’a permit d’apprendre une ou deux spécialités culinaires.

Bien, les choses commencent à se décanter. Il n’y a plus qu’à mettre en route l’exécution.

[Eomer]

Le secret devra être maintenu jusqu'à ce que vous soyez loin de Lumenis. Cela ne pourra se faire que si la famille de Niarnor n'est pas encore secourue. Elle sera libérée par le capitaine Kazar et ses soldats lors d'une visite surprise.

Il attendit de connaitre la décision de chacun des aventuriers avant de poursuivre.

"Moi je suis tout à fait d'accord avec vous, je suis prêt à partir dans les plus brefs délais, je ferai appel à un ami à moi pour garder ma boutique..." Répondit Eomer enthousiasmé à l'idée de partir en bâteau et de demanteler un groupe de trafiquants...

[Balrog]

Balrog pris la boîte, qu'il rangea dans son sac, puis s'adressa à Kelnor :

- Oui, en effet, le montant est tout à fait honnête. Mais maintenant, il va falloir choisir la date du départ... Et ça, je ne sais pas trop quelle serait l'idéale. Puis, se retournant vers Niarnor, resté en retrait depuis le début de la conversation, il dit :
- Avez vous une idée quand à la date du départ ?

[Eliaëdel]

- C'est vraiment une excellente idée .
Mais je ne sais pas s'il faut que nous soyons tous en même temps sur ce navire ,du moins je n'en vois pas l'utilité -interrompez moi si je me trompe- ,et même ce bon capitaine pourrait avoir quelques doutes ,car physiquement ,nous n'avons pas à proprement parler l'allure de marins .
Toutefois il n'est pas question que je reste inactif ,et je compte bien proposer mon aide et prêter main forte au capitaine Kazar au cas échéant pour la libération des otages et l'arrestation des responsables ou du moins leurs sbires .
D'un autre côté ,j'aimerai bien voir le traffic d'un peu plus près de sa source ,et vous accompagner en mer .Si on veut anéantir ce fléau ,il faut y frapper à la source après tout .

L'elfe resta pensif quelques instants avant de reprendre :

Je vous laisse toutefois le choix quant à mon emploi dans cette tâche ,la décision vous revient .
Mais rassurez vous ,je suis bien déterminé à agir enfin ,que personne n'en doute

[Filamp]

-J'ai été engagé pour retrouver la famille de Niarnor, si vous devez embarquer sans moi, je vous rendrai la moitié de la somme.
Kelnor regarda le guerrier différemment ; il croyait qu'il n'était attiré que par l'argent, ce qui était en partie vrai, mais il avait un honneur, et il respectait ses contrats.
-Nous devons donc infiltrer le bordel...
-Ou l'attaquer, coupa Daneghar.
-Nous ne sommes pas en mesure de mener une attaque frontale, c'est la boicherie assûrée, objecta Corwin.
-Nous avons donc deux choix : infiltrer la maison close, ou graisser la patte des gardes...

[Daneghar]

"Faites ce que vous voulez, je prend le bateau, si ça ne vous pose pas de problèmes. J'ai sérieusement besoin de me laver les mains sur la face de ces esclavagistes. Mais je propose l'infiltration. Un garde peut toujours parler, même si bien graissé, mais il ne dira rien de ce que ne connaît pas. Ou alors, vous pouvez éliminer les gardes. Un peu de sournoiserie et ils n'auront plus rien à voir qu'ils puissent dénoncer.

Une fois le navire parti, attendons nous jusqu'à l'arrivée à destination ? Plus nous nous enfonçons dans ce réseau, plus nous aurons des difficultés rester caché. Nous serons découverts à un moment ou à un autre. Peut-être vaut-il mieux que l'on agisse avant que nous ne nous trouvions dans une situation d'où on ne pourrait sortir. Sur ce fichu rafiot on pourra toujours trouver la destination et des documents qui nous permettraient de continuer une fois qu'on sera tous rassemblés. Si on ne veut pas être de trop à bord du bateau on sera pas beaucoup lorsqu'il arrive à destination. Si on veut faire du nettoyage, mieux vaut le faire là où on a quelques chances de succès..."

La lame du demi-orque lui démangeait de plus en plus. Il ne pouvait réfléchir qu'en terme de liquider l'ennemi. Daneghar senti cette poussée en lui. Il ne devait pas se laisser emporter. Très vite cela menait vers des situations désastreuses. C'est peut-être ces trop longues discutions à son goût. Il prit une chaise pour s'asseoir. Et demanda à Kelnor s'il pouvait avoir quelque chose à boire, essayant en même temps de cacher son malaise.

[Eliaëdel]

- Une bonne petite inflitration ne me ferai pas mal ,à dire vrai ,entre ça et un bon vieux mal de mer de derrière les fagots ..... ,dit-il sur le ton de la plaisanterie

- Je veux bien m'inflitrer dans cette maison close ,car graisser la patte à de pareilles ordures me ferait trop mal ,même si je doute qu'il aient l'occasion de protifer de cet argent .De plus ,rien ne nous dit qu'il tiennent leur parole contre de l'argent ,les sommes qu'ils doivent toucher de leur commanditaire ne doivent pas être déja négligeables .

Répondant à une objection de Daneghar ,il coupa :

- Je veux bien avouer que nous devons être un minimun sur le navire pour réussir ,mais pour beaucoup d'entre nous ,nous avons l'apparence de guerriers et non de vulgaires marins .Même si cela a ses avantages en combat ,je ne le nie pas !
Il y aurait toujours la possibilité de s'infliltrer dans le bateau illégalement pour certains d'entre nous ,histoire de ne pas attirer l'attention ,mais avec le risque d'être découverts .
Ce risque peut toutefois être assez limité ,tout dépend au bout de combien de temps durera la traversée et quand les otages seront hors de portée de la racaille...

Instinctivement ,il avait mis tout le mépris dont il était capable dans son dernier mot .Il ne supportait pas des êtres qui se permettaient de tels actes .
Maitrisant sa colère ,mais les yeux brûlant de rage ,il poursuivit :

- Nous devons décider de quelque chose ,et rapidement ,ainsi que des ordres assignés à chacun d'entre nous .
Nous n'avons que trop traîné....

[Eomer]

- Nous devons décider de quelque chose ,et rapidement ,ainsi que des ordres assignés à chacun d'entre nous .
Nous n'avons que trop traîné....

"Je suis tout à fait d'accord." Répondit Eomer. "Quand partons nous ?"

[Dedalus]

Bien, faisons deux équipes puisque il faut en passer par là, dit Dedalus. Je crois que je vais me présenter sur le bateau comme cuistot remplaçant. Aller respirer le bon air marin me changera de la puanteur des bas-fonds.

Mais y aller seul ne fera pas beaucoup avancer notre enquête d’où ma question : Qui me suit sur ce fichue navire ?

[Eomer]

"Moi je veux bien !" Répondit Eomer.

[Filamp]

-Je ferai parti de l'équipe partant délivrer la famille de Niarnor, comme annoncé.
Le guerrier ouvrit le coffret que Kelnor lui avait donné, en sortit quelques poignets qui plaça sur la table, les compta, en reprit quelque-unes, puis se retourna.
-J'ai donc 1 250 pièces d'or, vous aussi...
Il fixa les enquêteurs.
-Qui me suit ?

[Balrog]

- Je vais avec Dedalus et Eomer. Quelqu'un d'autre ?

[Eliaëdel]

- Je souhaite accompagner Filamp pour délivrer les otages .Plus vite ils seront tirés des mains de ces bâtards ,mieux ce sera .
Telle est ma décision . Une fois que ces malheureux seront sauvés ,n'hésitez surtout pas à frapper fort ,et envoyer leur un bonjour un peu spécial de ma part, dit il en s'adressant aux autres .

Se tournant vers Filamp ,il ajouta :

- Allons y, et préparons au mieux cette opération ....

[Daneghar]

"J'hésite ! Je sais pas où aller. Je me joindrai au groupe qui a le plus besoin d'un combatant. Je pense que pour libérer les otages il faudra un peu plus d'action. Quoi que je ne sais pas vraiment. C'est comme ça vous arrange. J'ai un petit faible pour aller libérer la famille de Niarnor. Mais le bateau ne me dérange pas non plus."

[Filamp]

-A deux, pour sauver une famille, cela risque d'être trop juste...
-J'hésite ! Je sais pas où aller. Je me joindrai au groupe qui a le plus besoin d'un combatant. Je pense que pour libérer les otages il faudra un peu plus d'action. Quoi que je ne sais pas vraiment. C'est comme ça vous arrange. J'ai un petit faible pour aller libérer la famille de Niarnor. Mais le bateau ne me dérange pas non plus...
-Les apprentis marins sont trois, autant en faire de même, Daneghar, vous pouvez venir, si vous le souhaitez... J'avoue que trois combattants ne sont pas les plus appropriés pour ce genre de mission, mais nous nous débrouillerons. Votre réponse ?

[Daneghar]

Votre réponse ?

"on part quand ? :notme: "

[Filamp]

-Aussi tôt que possible, il faut profiter du couvert de la nuit. Quelqu'un a un plan pour s'infiltrer ?
Le silence se fit dans la pièce, chacun fixant le sol, rougissant de n'avoir rien a proposer.
-J'aime ça, on pourra improviser !
Saluant les autres enquêteurs et rassurant Niarnor de la réussite de leur entreprise, après les voeux de chance habituels, ils sortirent.
-Bien, retrouvons nous tous devant la guilde dans une demie-heure, j'ai quelque à aller récupérer, avant tout...
En effet, le fourreau du mercenaire était vide...

[Eomer]

Après que Filamp, Daneghar et Corwin soient partis s'équiper pour leur opération de sauvetage de la famille de Niarnor, Eomer, Balrog et Dedalus restèrent à discuter sur la manoeuvre à suivre pendant encore un peu de temps et convinrent donc que après que l'épidémie se soit déclarée auprès des marins du bateau contrebandier, il leur faudrait se faire embaucher comme marins auprès du capitaine du navire et ainsi pouvoir infiltrer l'organisation...
Eomer leur appris aussi à tous qu'il possédait une racine enlevant le mal de mer à ceux qui la consomment et qu'il en apporterait avec lui après qu'il soit allé en forêt l'arracher à la terre car de vrais marins ne devraient pas avoir cette indisposition et que si par hasard ils étaient malade cela pourrait faire échouer leur enquête...
Les apprentis marins acceptèrent donc qu'Eomer leur donne des rations avant de partir pour le voyage...
Le lendemain, l'épidémie s'étant déclarée dans la taverne :notme2: que fréquentaient les marins du bateau trafiquant, ils allèrent donc se présenter séparément devant le "Tambour Crevé" où ils avaient appris que le capitaine Calimshite recrutait son nouvel équipage…

[Filamp]

-Pas fâché d'être rentré...
-Me dis pas que tu ne te plaisais pas dans un lieu pareil !
-Je dois vous rappeler que nous avons de la compagnie ?

Ils poussèrent la lourde porte de l'entrepôt, Namora était en sanglots, blottie dans les bras de sa mère ; elle était encore sous le choc de cette fuite, et les deux colosses à coté du plus petit mystérieux étaient trop impressionants pour elle.

En entendant les pleurs, Niarnor surgit du bureau et serra dans ses bras sa femme et son enfant.
-Comment pourrais-je assez vous remercier ?
-Vous auriez un truc à manger ? S'empressa de demander le demi-orque.
-Pour ma part, j'ai déjà été récompensé, dit faiblement le guerrier en se détournant.
-Bonne chance à vous... Ajouta-t-il avant de disparaître dans les docks.

Les deux autres expliquèrent brièvement le sauvetage, en évitant les détails devant les deux femmes. Ce ne fut qu'après de nombreux remerciements et voeux de bonheur qu'ils purent se séparer.
-C'est un malin, ce Filamp, au moins, il a échappé à la scène d'adieu... Conclut Corwin.

[Roborune]

Pour regagner la Taverne de la Bienveillance, Roborune passa par les entrepôts, pour aller plus vite. Elle avait passé une bonne journée, bien remplie, mais ne se sentait pas trop fatiguée pour autant. Elle se tenait un peu sur ses gardes, prête à réagir en cas d'alerte, mais sa tension s'était un peu dissipée, et elle avançait en savourant l'air marin et le ralentissement d'actvité qui descendait peu à peu sur les quais.

[Aloysius Kelsen]

Même dans la cité de la lumière il faut se méfier de la nuit , Roborune avait doublement tort , tort de flâner dans sun des quartiers les plus malfamés de la ville , tort de ne pas avoir pris les propos de Perdita a la légére , elle le payerait ce soir la , ici même ....

Roborune avançait dans la nuit tombante , tout en fredonnant une musique populaire au Téthyr . Un bruit la remit immédiatement sur ses gardes , il lui semblait avoir entendu un homme parler ou plutôt chuchoter , ne préférant pas s'attarder elle essaya de se convaincre elle même que c'était probablement un chat . Elle aurait du se fier a sa première hypothèse , car c'était bien des hommes ou du moins en apparence physique . Tous armés jusqu'aux dents et animés de mauvaise intention ils fondirent sur Roborune et l'encerclèrent avant qu'elle n'eut le temps de répondre quoi que ce soit .

- Bonsoir , ma jolie , alors comme ça on se promène dans les entrepots à la tombée de la nuit , c'est pas très prudent ... dit un homme avec un sourire plein de dents , ou de choses qui furent peut être des dents .

Elle examina rapidement la situation , il y avait au moins quatre ou cinq hommes autour d'elles , elle ne pouvait pas vraiment apercevoir leur armement dans la pénombre naissante mais rien que par le nombre elle serait perdante .

[Roborune]

Une seconde, elle l'eut l'insoutenable envie d'être tout autre que ce qu'elle était: un orque énorme qui aplatirait ces hommes à la mine patibulaire, ou bien un chat, tiens, par exemple, qui leur filerait entre les pattes avant même que ces lourdauds aient eu le temps de déplacer leurs masses. Elle se demanda comment diable elle avait pu ne pas les entendre arriver; elle n'était pas distraite à ce point, pourtant.

Tout cela lui traversa l'esprit en un éclair, pendant qu'elle se concentrait pour balancer de toutes ses forces son pied dans le bas-ventre de celui qui lui faisait face. Pour l'élégance du combat, on verrait plus tard. Il se tordit de douleur et elle en profita, après avoir pris son élan, pour traverser le cercle de ses ennemis en fonçant sur lui; elle passa à sa droite, le bouscula, trébucha, reprit son équilibre, et s'élança droit devant elle. Elle les entendait courir derrière elle, elle fit volte-face. Deux hommes devant elle, trois derrière, et le dernier en train de se redresser, avec un lueur de rage dans les yeux. Elle sentit le découragement la saisir, les deux premiers fonçaient sur elle; à la lumière de la torche qui les surplombaient, elle vit qu'ils étaient armés d'épées longues.

A sa gauche, contre le mur d'un des entrepôts, un échafaudage de caisses et de tonneaux; à droite, la rue. Elle décida de tenter le tout pour le tout, et se mit à escalder les caisses. Cela ralentirait leur allure, elle pourrait peut-être les attaquer un à un, et elle était bien sûre de cette manière d'être plus agile qu'eux, tandis qu'ils serait embarassés par leur poids et leur taille. En escaladant rapidement l'échafaudage, pendant qu'elle les entendait jurer puis ahaner deerrière elle, elle se félicita des errances pas toujours très légales de son adolescence. Elle finit par se retourner, en position de combat, sur une caisse un peu plus vaste que les autres. L'un des hommes avançait vers elle, et deux autres le suivaient de plus ou moins près. Elle chercha les autres du regard: ils couraient au pied des caisses. Mais son attaquant était arrivé sur elle. Un duel s'engagea. Elle esquivait facilement, pour l'instant, mais ne trouvait pas le moyen de l'attaquer. Elle le fatigua un moment en évitant systématiquement ses coups, puis, au moment où il commençait à s'habituer à sa défense, le feinta et l'attaqua, et réussit à lui enfoncer son épée courte jusqu'à la garde dans le flanc. Il s'affala.

Les deux autres fonçaient sur elle. Elle grimpa encore d'un étage, courut, et atterrit derrière eux. En bas, les trois autres s'évertuaient à éventrer méthodiquement les caisses, les éclats de bois et les jurons fusaient dans l'air. Sur les caisses, les deux autres firent volte-face. Elle fonça droit sur eux, tête baissée; lorsqu'elle passa entre eux deux, elle fit jaillir son épée pour essayer de désarmer celui de droite. Elle ne réussit qu'à lui entailler la main, acheva sa course et se retourna. Elle sentit que la caisse sur laquelle elle était arrivée était en équilibre. Elle recula encore un peu, et, au moment où les deux se ruèrent sur elle, elle eut la satisfaction de les voir s'affaler cul par-dessus tête. D'un bond, elle se dégagea. Les trois autres continuaient leur entreprise de démolissage. elle surgit au-dessus d'eux, et, d'un coup d'épaule, fit tomber sur eux une caisse que leurs efforts avaient contribué à rendre instable, puis sauta à terre,et observa la situation.

Juste devant elle, les deux hommes que la caisse n'avait pas touchés; quelques mètres derrière, l'un des hommes que sa chuten'avait pas trop amoché. l'autre devait être hors d'état de nuire. Elle sentit que ses réserves physiques commençaient à être sollicitées, et ne voyait plus guère de ressources.

[Aloysius Kelsen]

L'avenir de Roborune semblait de plus en plus compromis à chaque instant . Si elle voulait devenir une grande comédienne et une journaliste émérite , elle avait plutôt intêret à adopter une nouvelle stratégie de combat , en l'occurence : la fuite .
Les aggresseurs se rapprochaient dangereusement d'elle , malgré son agilité naturelle , le saut du haut de la pile de caisses n'avait pas fait le plus grand bien à ses pieds . Il fallait qu'elle fasse un choix et vite . Elle pouvait se retourner et vendre chérement sa peau contre des ennemis mieux préparés . La pensée de se rendre ne lui effleura même pas l'esprit , c'était probablement les commanditaires de Sorig , et si les dires de Perdita était vrai , elle ne préférait pas imaginer les horreurs qu'ils lui infligerait . Sinon , Roborune pouvait fuir ou essayer de semer ses ennemis . La mer s'étendait devant elle , en plongeant elle pourrait mettre ses ennemis à distance . Elle savait qu'elle n'était plus loin de la bienvaillance , et ses agresseurs n'oseraient jamais la suivre jusqu'a la taverne . Les hommes s'étaient encore rapprochés , d'un instant à l'autre elle serait à portée de leur arme et de leurs tortures .

[Roborune]

"Bon, ben il n'y a pas hésiter", se dit-elle en contemplant l'eau sombre. Elle jeta un coup d'oeil en arrière, cherchant vaguement quelque répartie fine et cionglante pour accompagner sa sortie de scène, mais rien ne lui vint que l'envie de se sortir de cepétrin au plus vite. D'ailleurs, ces bas du bonnet devaient à peine maîtriser le langage. Elle prit donc son élan, et les trois brutes n'eurent que le temps de voir l'arc de cercle de la cape de verte de Roborune qui venait de plonger. Ils s'arrêtèrent net, l'un d'eux perdit l'équilibre et faillit plonger lui aussi, mais sans doute avec moins de grâce. Ils contemplèrent une moment l'élément liquide avec un air dubitatif, mais leur cervelle étaient encore assez vive pour qu'ils évaluent rapidement qu'ils couleraient comme des pierres.
- Y va pas être content, grommela l'un d'eux. Pour la récompense, on peut toujours courir. Sur ce s'engagea un sordide dispute sur les responsabilités de chacun.

Après son plongeon, Roborune avait repris sa respiration, puis avait replongé, nageant jsous l'eau jusqu'à ce que ses poumons menacent d'éclater. L'obscurité jouait en sa faveur, et elle n'avait guère l'impression que les brutes engagées contre elle aient suffisamment d'esprit d'initiative pour continuer à la suivre. Elle se dirigea droit sur la taverne de la Bienveillance