La Couronne de Cuivre

Galathée observa Althéa bricoler dans son assiette avec un poil d’incrédulité, puis sourit en croisant son regard. Elle savait la jeune femme très éprouvée, et rien dans les événements des derniers jours n’était de nature à l’avoir apaisée, mais elle trouvait encore l’énergie de dessiner dans son ragoût, à l’heure où leurs compagnons devaient roupiller ferme. C'était un petit instant de fantaisie dans une journée bien sombre.

" Je pensais que tout le monde dormirait... " commença la rôdeuse, puis elle étouffa un bâillement.

Sasquatch, qui l’avait rejointe hors du Palais de Justice, sauta sur la table et elle devina qu’il convoitait l’assiette d’Althéa. Mine de rien, le hibou s’installa entre les deux jeunes femmes, les yeux ronds braqués dans le vide, mais Galathée savait qu’il pensait à autre chose et qu'il agirait tôt ou tard. La suite promettait d'être comique.

" Je crois qu'en ce qui me concerne, un bon bain s'impose... et un bon lit... Vous n'êtes pas fatiguée? "

Althéa allait-elle ouvrir la bouche? C'était difficile à dire. Galathée avait appris à ne rien anticiper la concernant, mais elle semblait d'humeur légère...

Il y avait eu un court silence le temps d'un battement d'aile. Althéa avait observé la rôdeuse. Le bain et le repos s'imposaient en effet, mais elle se garda de lui dire. Et elle, que donnait elle à voir en ce moment perdu ? Un visage sérieux, fermé pour ce que l'on en percevait derrière sa tignasse brune. Dans ces moments là, peu de personnes se risquaient à franchir la muraille. A vrai dire, seulement Angelo. A la moindre alerte , son visage de doux rêveur se faisait instantanément sombre à l'image du sien. Puis il lui faisait face les sourcils froncés, la bouche tordue en une grimace bougonne. Si elle parvenait tant bien que mal à garder son sérieux, il poussait un grognement barbare, ce qui la faisait sursauter puis éclater de rire presque immanquablement. Si cela ne suffisait pas, il s'asseyait en face d'elle et attendait qu'elle parle. Elle essaya de se rappeler son visage. De rappeler à elle les souvenirs heureux. Mais ils s'en furent avoir d'avoir pu naître.

Et son image laissa la place à celle de Galathée. Elle sursauta. L'espace d'un instant, elle l'avait oubliée. Elle hocha la tête et répondit en désordre :

"Oui, dure journée. Mais fatiguée ... non. Et ... vous ?"

Galathée sourit à Althéa. La jeune bretteuse avait semblé perdue dans ses pensées pendant quelques secondes, mais elle était de retour dans le présent.

« Je suis épuisée, et je crois que si je ne monte pas bientôt, je vais finir par chasser tous les clients de l’auberge avec mon fumet délicat… Je suis d’ailleurs surprise que le tenancier ne m’ait pas encore fich… »

Sasquatch avait choisi son heure et d’un saut peu gracieux, il se jeta sur l’assiette d’Althéa. Dans l’assiette, était en fait une meilleure description. Galathée bondit, le rattrapa, mais l’oiseau était costaud et se débattit comme un beau diable, poussant des hurlements tout en battant des ailes. Le ragoût se renversa sur la table, Althéa parvint tout juste à saisir la pinte d’ale avant qu’elle ne tombe à son tour. Debout, tenant le rapace à bout de bras, Galathée finit par le maîtriser et il se tut. Dressée au dessus de la table, le visage et les manches mouchetés de sauce brune et de petits légumes bouillis, Galathée se retint de jeter un coup d’œil autour d’elle. Encore un esclandre au Loyal, décidément, c’était une habitude. Puis elle baissa le regard sur Althéa, elle aussi défigurée par les giclures de ragoût, et ne parvint pas à lire ce qui se tramait dans ce regard bleu. Allait-elle exploser de colère…
Elle explosa de rire. Galathée sourit plus timidement. Sasquatch se contenta de pousser un petit hululement vexé, gigotant désormais sans conviction.

« Je suis désolée, vous veniez de vous laver… » fit Galathée, en se rasseyant.

Sur la table, un os de mouton flottait dans une mare grassouillette, entre deux rondelles de carotte flasques. Galathée sentit une petite humidité sur son genou. Le jus de viande était passé au travers des fentes de la table et la rôdeuse grimaça.
Quel gâchis, songea-t-elle, décidément, tu n'en rates pas une...

Althéa n'avait pas bronché lors de l'attaque en bonne et due forme de son assiette. Elle avait attrapé sa choppe par réflexe. Trop surprise peut être. Jamais de sa courte vie, elle n'avait vu pareil phénomène. La nourriture avait volé dans toutes les directions. Un morceau de navet lui avait atteri sur la tête suivi de près par un bout de carotte et des éclaboussures de jus de viande. Puis Galathée avait maitrisé le criminel avec peine ... Alors, la stupéfaction passée, elle fut prise d'un incontrolable fou rire. Elle avait tenté de lui résister pour ne pas indisposer la rôdeuse mais l'envie avait été trop forte. A présent, elle riait à s'en faire mal aux côtes, sans parvenir pour autant à se calmer. Trop de tension, trop de fatigue. Qu'elle n'avait pas pensé pouvoir évacuer en riant ...

Quand elle parvint enfin à se calmer, elle prit le temps de reprendre sa respiration avant de lancer un fugitif : "Hé bien, c'est du propre ! Mais nous venons de livrer notre plus beau combat ! Félicitations !"

Galathée se leva à nouveau, le hibou sous le bras.
« S’ils avaient tous pu être aussi… comiques. » murmura la rôdeuse, réalisant trop tard que sa réflexion était de nature à ramener un voile sur la conversation.
Elle soupira.
« Pardonnez-moi, Althéa, mais je vais aller voir s’il reste une chambre… Je suis sale, recrue, et sur le point de m’effondrer. »
« Je vous en prie. Je vais moi aussi me retirer. » répondit la bretteuse.
« Bonne nuit alors… »
« Bonne nuit à vous. »
Galathée se dirigea vers le comptoir, essuyant la sauce de ragoût qu’elle avait dans le visage pour se présenter au tavernier, tandis qu’Althéa disparaissait dans les étages, non sans l’avoir gratifiée d’un dernier sourire malicieux. Heureusement, il restait de la place. A pas de loup, Galathée grimpa donc les escaliers, remonta le couloir qui bruissait déjà de la respiration de nombreux dormeurs, et entra dans la chambre qu’on lui avait attribuée. Elle lâcha le hibou encore dégoulinant sur une petite table.
« Qu’est-ce que je vais faire de toi, bon sang ? »
Il se rengorgea.
« Est-ce que tu sais que le compagnon d’un rôdeur est sensé être un symbole, un exemple ! Au moins, un rien, parfois, utile ! Pas juste un saboteur professionnel… »
L’oiseau s’installa confortablement et bâilla. On frappa à la porte, et le baquet d’eau chaude fit sa bienheureuse apparition. Sans plus tergiverser, Galathée se lava de fond en comble, puis lava l’oiseau en dépit de ses protestations sonores (bien que le liquide qui emplissait le baquet n’eut plus rien de limpide à ce stade), avant d’enfin, gagner la tiédeur des couvertures. Sasquatch se nicha à côté d’elle, comme un gros chat. Tous deux s'endormirent en quelques secondes, sans avoir eu le temps de songer à quoi ou à qui que ce soit. Trop d'émotions.

Quête : Entre ombres et lumière

Le petit jour montrait enfin son nez, et le soleil ne pointait pas encore a l'horizon qu'une faible clarté illuminait d'un rouge-ocre les eaux du port.

Une demie-elfe déambulait dans les rues entre les marchands s'affairant a monter leur marchandises débarquées durant la nuit au marché. Nuit qui avait été calme , a part un ivrogne visiblement éméché qui avait tenu des propos incohérents sous les fenêtres du loyal paladin , d'où il sortait sûrement avec une barrique de trop a son actif.

Un loyal paladin dont elle approchait, et se décida a rentrer , plus pour s'occuper qu'autre chose. Le message qu'elle avait l'avait troublée suffisamment pour l'empêcher de dormir , et elle était parti fureter dans les rues a la recherche de quelques indices.... rien de rien , même pas de traces de pas. S'approchant du comptoir , elle attira l'attention du propriétaire ( mais quand dormait il , celui ci ? ).

Un petit dej' s'il vous plaît. Café , et de quoi manger.
Tou'd'suite ... A sa voix ensommeillée , il n'avait pas du dormir beaucoup ...

Elissa s'installa a une table , ruminant doucement sur ce parchemin ... qui l'intriguait, sans qu'elle sache par ou le prendre.

Quête: entre ombres et lumière

Lothringen prenait un bol de soupe et des petits pains au lait à une table du fond. Il était de belle humeur ce matin-là. Peut-être était-ce le rayon de soleil qui était tombé sur son lit à son réveil, ou bien le seul fait d’avoir pour une fois dormi au propre, au sec, et sur un matelas. Et puis il avait eu des songes agréables ! Il était bien incapable de se rappeler de quoi il avait rêvé, mais cela lui avait redonné un peu de joie de vivre et de confiance en soi ; si douteuse qu’en soit l’origine, si peu de temps que cela doive durer, c’était toujours bon à prendre.
L’aubergiste l’observait d’un air goguenard, évaluant la distance avec la veille, un peu intrigué par ce changement soudain de dispositions. Le semi-drow qu’il avait en mémoire était tout sauf lunatique. Bah, il devait avoir été fatigué après le combat, voilà tout.

En relevant les yeux, Lothringen remarqua une semi-elfe qui venait de prendre place non loin de lui. Cheveux bruns et longs sur robe de moine brune. Quand elle leva le nez du parchemin qu’elle considérait avec attention, le semi-drow la reconnut pour Elissa Keens, la maîtresse de la Vierge d’Argent. Et ça lui rappelait justement qu’il lui avait demandé d’enquêter sur la disparition de Folken.

- Bonjour à vous !

Soudain, un elfe noir démesurément grand pour sa race se penche sur vous avec un sourire anormalement engageant. Bizarre autant qu'étrange. Que faites-vous ? :notme:

Quêtes: Entres ombres et lumières.

Ilario approchait d’un pas tranquille du Loyal Paladin, assez peu attentif a son environnement l’homme repassait mentalement ses souvenirs de sa petite visite de la ville. Il avait passé une partie de la veille ainsi que de la matinée à explorer les différents quartiers de la citée, plus particulièrement la Zone portuaire. Là, sous les Arcades il avait visiter diverses échoppes aux marchandises étonnantes, se mêlant à la foule qui emplissait le quartier et discutant parfois avec certains badauds plutôt communicatif. Il avait même aidé au chargement d’un navire sur le départ, au Port. Cela lui avait rapporté la modique somme de 6 pièces d’or.

En somme ça avait été une bonne idée de visiter un peu la citée, non seulement il avait gagné quelques émoluments mais il avait aussi pu collecter des informations. D’après la chanson une bataille aurait eu lieu au quartier du Temple, ont parlait même de l’intervention de deux conseiller et d’un autre gradé au titre particulièrement ronflant de « Grand Emissaire ».
Il semblait que l’affrontement s’était tenu entre un groupe de prêtre et des aventuriers, de quels côtés les 3 hauts personnages avaient lutté, il n’en savait rien. Et il ne connaissait même pas les raisons du conflit.
Enfin, tout ça ne le concernait pas vraiment, mais son ignorance lui avait permis de se rendre compte qu’il ne connaissait pas grand-chose de Manost, ni des royaumes finalement, les plans primaires ne lui étant pas familiers. Et c’était dangereux, le fait qu’il ne connaisse rien de la ville ou il séjournait n’était pas franchement une bonne choses, comment se faire une place dans le jeux si ont ne connaissaient même pas les parties en présences…

En poussant la porte du Loyal Ilario interrompit le cours de ses pensées, décidant de remettre à plus tard ses réflexions. Il traversa donc la salle commune, sans trop prêter attention aux autres personnes présentes, commanda un bol de cidre doux convenant bien à l’heure matinale et s’installa à une table isolée, dans un coin de la taverne. Ce n’est qu’une fois assis, son cidre à la main, qu’il remarqua la présence d’une demi elfe au visage familier.
C’était assez amusant, il ne s’attendait pas à rencontrer son employeuse dans une auberge. Alors qu’il se demandait, si Elissa l’avait aperçu, et si non, si il devait aller à sa rencontre, un Drow de grande taille, au sourire avenant, engagea la conversation avec la Semi Elfe.Ilario n’avait pas croisé le chemin de beaucoup d’Elfe noir dans sa vie, mais au vu de ses quelques rencontres, il préféra ne pas s’immiscer dans la conversation qui allait s’amorcer.

Ilario commença à boire tranquillement son cidre sans porter attention aux deux autres, la salle était vide et silencieuse, pas besoin de tendre l’oreille pour entendre la discutions.

Quête: Entres ombres et lumière

Elissa sursauta quand elle entendit la voix de l'elfe noir. Elle était toute absorbée dans le déchiffrage impossible du dialecte inscrit sur le parchemin , et elle ne s'attendait pas à ce que l'on engage la conversation. Sa surprise , même si elle le cacha , s'agrandit encore quand elle vit que c'était le conseiller Lothringen qui venait de l'accoster. Elle était au courant de son retour en ville , mais ne pensait pas qu'il serait descendu au Loyal paladin.

Bonjour à vous également. Je ne m'attendais pas vraiment a vous voir ici , surtout de si bon matin. J'imagine que c'est un des derniers moments de repos que vous pouvez prendre avant le retour aux affaires d'état , conseiller , non ?

Elle avait entendu les rumeurs après la bataille du temple , comme on l'appelait maintenant dans Manost , mais elle avait bien pris garde de ne pas s'y impliquer. Au vu du calme relatif revenu sur la ville , elle se demandait ce qu'il pouvait bien lui vouloir...

Comment puis-je vous rendre service, mon ami ?

D'un coup d'oeil discret , elle avait repéré sa nouvelle recrue , Ilario ... L'observer devait être un passe temps agréable , ces derniers temps. Elle fit signe au conseiller qu'ils étaient écoutés , espérant que ce dernier la comprenne , et évite d'attaquer des sujets trop sensibles ...

Quête: Entre ombres et lumière

Lothringen prit place à côté de la semi-elfe, et opéra depuis sa chaise un transfert éclair de sa commande d'une table sur l'autre. Apparemment, il n'avait d'autres sujets à aborder que la couleur du ciel, et la présence d'éventuels spectateurs ne le gênait pas outre mesure. A moins qu'il n'ait pas vu le signal d'Elissa.

- En réalité, je ne suis rentré qu'hier soir à Manost, dans les circonstances que l'on sait, ce qui ne m'a pas laissé tout à fait le temps de prendre mes fonctions. C'est sans doute la dernière fois que je descends ici, et la journée risque en effet d'être chargée...

*Cuillère qui tourne, tourne, tourbillonne dans le bol de soupe...*

- Pour en revenir à votre question... je crois que ce n'est pas la première fois que vous me la posez, Elissa. Et, la dernière fois que je vous ai vue, je vous ai parlé de quelqu'un dont j'espérais que vous pourriez me donner quelques nouvelles...


NB: à Ilario: en fait trois conseillers, et non deux, sont intervenus place du temple: dans l'ordre d'arrivée, Ravestha, Lothringen, Hugues de Breizh.

Quête : Entre ombres et lumière


Apparemment le message était passé , et ils allaient parlent par allusions. Bien. Cela éviterais que les deux ou trois curieux matinaux viennent s'immiscer dans la conversation , ou en déduisent quelque chose

Ah. Oui , votre ami ... et bien on peut dire qu'il nous aura donné du travail. Et les résultats sont maigres , je le crains. Tout ce que je peux vous dire , c'est qu'il serait sorti par une des portes de la ville, dans un habillage plutôt inhabituel. Je crois pouvoir retracer son parcours , si ça vous intéresse. Un de ces jours , peut être, si ça ne presse pas.

Repensant au parchemin , elle essaya de dévier la conversation dessus.

Tiens , tant que j'y pense , peut être auriez vous plus de chance que moi avec ça... Un ami m'as remis une énigme , un de ces parchemins qu'on donne aux gosses pour les occuper , mais a un autre niveau... ça fait plusieurs fois que j'essaye , mais je n'y comprends toujours rien. A part que ça ressemble a de l'elfique , mais ça n'en a que l'apparence ...

Elissa tendit le parchemin plié au conseiller ... espérant de tout coeur que celui ci y comprenne quelque chose. La dague, elle , passerait après.

Quête : Entre ombres et lumière

A peine Lothringen eut-il jeté un regard sur le parchemin qu'un froncement de sourcils signala sa passagère contrariété. Contrariété, parce que certains souvenirs sont faits pour qu'on les oublie ; passagère, parce qu'il n'était pas pressé de gaspiller son capital de bonne humeur du jour.
On pouvait donc lire, soigneusement calligraphié au-dessus d'un glyphe en forme d'araignée :

"Dos shlu'ta detholar : ulu dofith xor el. Lael tangin ph' zet ulu dos ka dos xo'al ulu zexen'uma."

- Je vois, commenta le conseiller avec un sourire ambigu. Pas tout à fait le genre de langage secret sur lequel les apprentis mages se cassent les dents en guise de distraction. Vous avez des amis... redoutables. Permettez...

Le semi-drow se leva soudain et se mit à incanter en plein milieu de la salle un sort particulièrement complexe que certainement personne ici n'était assez versé dans les arcanes pour identifier. Les clients se retournèrent un instant, intrigués, voire inquiets. C'était peut-être un conseiller, mais c'était surtout un sorcier elfe noir...

Lothringen ==> lien télépathique de Rary ==> Elissa Keens

Au terme de l'incantation, rien ne se produisit. Mais alors... absolument rien. Et chacun, un peu déçu, de retourner à ses affaires, tandis que Lothringen se rasseyait et finissait sa soupe.

- C'était pour essayer de révéler un langage secret là-dessous, mais vous voyez que ce n'était pas la bonne méthode, dit-il en rendant le parchemin à la semi-elfe. Je crains de ne pouvoir vous aider cette fois-ci, et je n'ai pas trop de temps pour les casse-tête, vous le comprendrez. Que cette légère contrariété ne nous empêche pas de terminer ce repas en paix...

Ils poursuivirent donc quelques temps leur repas sans plus échanger un mot.

Soudain, la voix de Lothringen murmura dans l'esprit de la semi-elfe.
"Le langage employé est du drow tout ce qu'il y a de plus courant:

"On vous laisse le choix : Fuir , ou mourir. 8 jours vous restent si vous persistez".

Et maintenant que vous m'avez suffisamment intrigué, parlez-moi un peu de vos amis... Et ne comptez pas non plus que j'aie oublié sire Folken", ajouta-t-il sans la regarder, le nez plongé dans son bol.

Quête: Entres Ombres et Lumières.

Ilario était toujours paisiblement assis à sa table, le visage calme, il affectait une attitude détendue. Pourtant intérieurement son esprit bouillonnait, Ilario traquant la moindre allusion révélatrice au sein de la discussion entre Elissa et le Drow. Et au fur et à mesure qu'avançait la conversation, Ilario apprenait nombre de chose.

En premier lieu le Drow était Conseiller. Peut être l’un de ceux de la bataille du Temple, en tous cas sujet à approfondir, un Elfe noir conseiller dans une citée du Vigilant ne pouvait être que particulier.
Deuxièmement, cette histoire d’ami à retrouver était sans doute un quelconque contrat confié à la guilde, un assassinat serait fort étonnant – cela ne semblait pas vraiment être le genre de la maison, sauf exceptions- Ilario penchait donc pour la recherche d’un personnage important, certainement absent depuis un temps. D’après la réponse d’Elissa, l’affaire semblait avancer.

Alors qu’il menait ses réflexions, Elissa tendis un parchemin au Drow, une énigme…en elfique qui plus est…Plutôt étonnant comme cadeau de la part d’un ami songea Ilario.
Après un examen rapide et une remarque assez troublante concernant de « redoutables amis », l’Elfe noir se leva, entamant une gestuelle complexe tout en incantant.
Ilario se raidit imperceptiblement, sa main se referma sur la garde de sa dague et il bascula silencieusement son siège vers la table ou se trouvait le Drow.
Dans la taverne plusieurs autres clients réagirent, inquiets ils observaient attentivement le Drow sans pour autant intervenir. Ilario malgré ses connaissances sommaires en sorcellerie parvins à voir la nature inoffensive du Sort, il sentit l’énergie affluer peu à peu vers l’elfe noir et reconnut la marque de l’école de Divination – école plus ou moins passive -, alors il se détendit quelque peu mais il garda Elissa et l’elfe à portée de vue.

La tension dans la salle retombait déjà lorsque le Drow s’excusa de ne pouvoir aider plus avant Elissa, son sort semblant n’avoir aucun effet. Ilario lui savait que le sort en question avait bien réussis mais en absence d’effet visible, le savoir ne lui apportait pas grand-chose.
Le Conseiller et Elissa dînèrent en silence pendant un moment, Ilario faillit même relâcher totalement son attention lorsqu’un infime tressaillement d’Elissa attira son attention.

Il se concentra sur le couple, soupçonnant quelque chose. Pour l’instant ils ne faisaient toujours que dîner sans prononcer un mot, mais quelque chose avait changé. Le silence avait changée de qualité et leurs gestes se faisaient un peu moins naturellement comme si ils n’étaient plus seulement à leur repas…

Hrp : Merci Lothringen, j’avais oublié Hugues , je corrigerai.

Quête : Entre ombres et lumière

Il y a des nuits douces quand le sommeil vous cueille et vous mène paisible jusqu'au lendemain. Il vous procure repos et force, vous aide à affronter le jour qui vient. Mais il y a ces nuits sombres, quand soucis et doutes vous gardent l'oeil ouvert. Tout semble vous fuir, jusqu'à votre sommeil. Vous vous tournez, vous retournez, et les heures s'écoulent. Les murs de votre chambre se reserrent à l'image d'une cellule. Prisonnier de votre corps, de votre immobilité. Plus rien ne vous appaise. Vous vous surprenez à guetter le jour à défaut de Morphée. Vous regardez les ombres qui s'allongent. Vous veillez malgré vous sur ce monde endormi. Et vos doutes vous rongent. Vous n'êtes qu'un veilleur à la lueur d'une chandelle. Sentinelle imprécise ... Au matin, le jour vous semble plus noir que la nuit.

C'est une Althéa marchant au radar qui entra dans la salle commune. Elle alla directement s'attabler au comptoir sans voir qui se trouvait dans la pièce avec un bol de lait et un morceau de pain. Là, elle picora sans enthousiasme en attendant de retrouver un semblant d'énergie. Puis, petit à petit, elle reconnut une voix familière. Lothringen. Il avait incanté visiblement. Elle s'était retournée quelques secondes pour voir de quoi il s'agissait. Visiblement rien ... Etrange. Elle refit face à son bol qu'elle finit par repousser pour mettre impunément ses coudes sur la table et posa sa tête sur ses mains. Elle n'avait pas dormi, du moins pas qu'elle le sache. Peut être avait elle rêvé qu'elle ne dormait pas. Dans tous les cas, elle se sentait éteinte. Le monde l'oublierait pour aujourd'hui, elle lui en serait gré.

Quête : Entre ombres et lumière


Eh bien. Ils avaient tous décidé de se lever aux aurores ce matin ou quoi ? Elle qui pensait être tranquille ... il fallait croire que les habitudes manostiennes de résistances a l'alcool sont plus vraies que nature. Surtout à voir les mines de déterré de certains présents dans l'auberge.

Faisant semblant de reprendre une conversation normale avec le conseiller , parlant de la pluie et du beau temps , de la relique retrouvée et de l'épuration du clergé manostien , ils discutaient d'une affaire autrement plus grave apparemment en pensées.

Du drow ? Vraiment ?
Elle ne semblait pas y croire

Puisque je vous le dis ...
Les pensées du conseiller résonnaient tout aussi sarcastiquement que si il avait parlé. Très utile ce sort.

A vrai dire , je pensais a l'elfique , mais crypté d'une manière ou d'une autre ... surtout que la personne qui me l'as ... remis , si l'on peut dire , n'avais rien de ressemblant avec vous. Enfin , vous voyez ce que je veux dire... Il valait mieux éviter d'offenser un allié puissant , dans cette affaire. Surtout un conseiller de la ville



C'était une femme tout ce qu'il y a de plus classique , telle que celle qui vient de passer dans la salle. Elle m'as bousculé , et je me suis retrouvé avec ce mot , et une dague. Sanglante , la dague. C'est pour cette raison que je ne vous l'ais pas montrée... maintenant , si vous pouvez en déterminer quelque chose , trouvez un coin discret , et je me chargerais de vous y retrouver dans peu de temps. Quitte a faire un peu d'escalade jusqu'à la fenêtre de votre chambre si il le faut ...

La nouvelle l'avais secouée. Ca ne se voyait pas physiquement , mais mentalement , ses pensées étaient plus qu'embrouillées. Raison de plus pour couper ce lien télépathique, afin de parler de vive voix

Quête : Entre ombres et lumière

« Ma chambre au Loyal n’est pas un endroit de toute discrétion, et je ne souhaite guère y recevoir des jeunes femmes par le balcon, ne vous déplaise, répliqua Lothringen avec une pointe de sarcasme. Il se trouve que je dois prendre possession de mes quartiers dans le secteur des ambassades ce matin même ; un endroit idéal pour me retrouver, à mon sens.
D’ici là, je vous suggère d’apprendre les bonnes manières en général et l’art de la dissimulation en particulier à ce jeune homme que vous semblez connaître, ajouta-t-il en désignant d’un regard en coin Ilario à sa table.
Je vais en outre vous présenter une jeune humaine qui a travaillé pour nous dans l’affaire de la relique et qui exprimait son désir de rejoindre votre guilde. A vous de voir si elle vous convient, évidemment… En tout cas elle ne manque pas de courage, et on ne peut pas la soupçonner de ne jurer que par la théocratie helmite », conclut Lothringen avec un sourire.

Le semi-drow se leva, ayant fini son repas. Il jeta un coup d’œil sur la salle comme s'il était en train de la découvrir, salua Taliesin qui rêvassait à une table, puis Althea, qui rêvassait elle aussi, d’un air morose. Tous deux avaient l'air de peiner plus que lui à se remettre de leur expédition.

- Althea, je vous présente Elissa Keens, herboriste de son état, qui m’a fait tantôt goûter des thés inoubliables. Vous souvenez-vous de Basile, ce halfeling dont je vous avais parlé ? Hé bien, cela vous fait une deuxième connaissance commune. Les deux femmes se regardèrent d'un air intrigué, mais aucune ne voulut prendre la parole. Je vous souhaite bonne discussion, conclut soudain Lothringen, qui n'avait pas l'air de vouloir pousser plus avant le parrainage.

Sur ces mots, il prit congé, s’enveloppa à moitié dans sa cape et quitta l'auberge, non sans avoir salué le tavernier à son tour. Décidément, il y avait beaucoup de ses connaissances ce matin-là au Loyal. Un peu trop. Il allait falloir, ah… prendre plus de distance.

Et c’est ainsi que Lothringen, non sans un dernier regard à la forge abandonnée, quitta définitivement le séjour des quartiers populaires.

Direction > Le Palais des murmures.

Quête : Entre ombres et lumière

Les deux femmes se regardaient en chien de faïence. Ce serait a qui se déciderait a parler la première , apparemment. Lothringen les avais laissées en plan , se laissant se présenter plus en détail. Althéa affichait l'air boudeur d'une marmotte au lever : renfrogné , n'aimant pas les gens en ce moment là, et attendant a ce que le monde entier lui foute la paix. Or le monde ne l'entendait pas de cette oreille la.
Ce fut Elissa qui brisa la glace la première

Althéa , c'est ça ? J'ai déjà entendu parler de vous. Comme l'as dit Lothringen , vous connaissez Basile ... c'est un de mes collecteurs préférés. De thés divers , entre autre ... Si son travail vous plaisait quand vous l'avez vu a l'oeuvre, cela vous plairait il de le revoir , et peut être travailler avec lui ... enfin avec nous ? Je crois que vous recherchez un emploi sur Manost , non ?

Ce n'était pas dans ses habitudes de recruter si rapidement des gens , mais cette jeune femme avait les recommandations d'un conseiller. Et elle la connaissait pas l'intermédiaire de Basile également. Espérant que malgré son air endormi , elle comprendrait à demi-mot ce que la demie-elfe lui avait dit en réalité , elle pistait des yeux le départ du conseiller ... discrètement , comme toujours

Edit : Typo

Quête : entre ombres et lumière

"Il reviendra"

Althéa observa la semi-elfe détournant son regard de la porte par laquelle Lothringen venait de disparaitre pour reporter son attention sur elle. Elle esquissa un petit sourire, se tut quelques secondes et répondit :

"Vous avez un informateur de choix. Je recherche effectivement un emploi et ma foi ... devenir paladin, prêtre ou garde manostien m'a semblé séduisant mais au dessus de mes forces"

Elle avait parlé avec un petit sourire au fond des yeux, se rappelant de la conversation qu'elle avait eu avec le conseiller au sujet de son avenir.

"Quant au thé ... Disons que j'ai toujours préféré naviguer sur l'eau plutot que de la boire. J'ai quelques rudiments de marin. Sinon, je sais manier une arme sans trop me faire de mal, il m'arrive même de bien porter mes coups. Voila tout ce que vous pourriez apprendre à mon sujet pour le moment".

Quête : entre ombres et lumière

Seules les mauvaises herbes donnent du fil a retordre ... et un bon tranchant est toujours apprécié , dans ces conditions. J'aurais peut-être un travail pour vous , bien plus tôt que vous ne pourriez le penser.

Beaucoup trop tôt ; si Lothringen a raison. Et pourquoi se tromperait il ? ...

Affichant un sourire de circonstance, Elissa poursuivit.


On en reparlera a un autre moment , je préfère vous laisser vous réveiller. Vous avez fait la fête hier soir ou quoi ? Enfin, ça ne me regarde pas ... Si vous voulez passer me voir dans quelque temps, a l'herboristerie sur le port. Vous trouverez facilement j'en suis sûre. Si je ne suis pas la , demandez a me voir , on saura vous renseigner...

Le silence commençait à s'installer. Elissa semblait songeuse , et ruminais ce que lui avais dit le conseiller. Des drows. A manost. Elle se reprit en voyant Althéa essayer de déchiffrer son visage.

Oui ? Quelque chose ne va pas ?

Quête : entre ombres et lumière


Althéa secoua brièvement la tête avant de baisser les yeux vers son bol. Son regard était peut être trop appuyé, mais la semi elfe avait une expression étrange sur le visage ... Inquiétude peut être ... Même elle semblait tout faire pour garder une indéchiffrable physionomie. Faisant tout pour rester discrète depuis son parler bas, jusqu'au coup d'oeil discret. Elle ne chercherait pas à en savoir plus. Pas pour le moment en tout cas

"Je passerai vous voir à l'herboristerie dès que possible. Si vous m'y attendez avec une tasse de thé ... "

Elle releva à nouveau la tête et dit doucement :

"J'ai l'impression de n'avoir pas été la seule à avoir festoyé. Peut être m'en reparlerez vous à notre prochaine rencontre"

3 avant impact ...

Galathée descendit dans la grande salle en s’étirant. La nuit avait été douce, les rêves légers, elle se sentait revigorée. Elle fut néanmoins surprise de constater que loin d’être matinale, elle faisait figure de marmotte comparée à Taliesin et Althéa, qui étaient déjà attablés. Comme la bretteuse semblait en grande conversation avec une inconnue, Galathée hésita un instant, puis se dirigea vers le barde. Il était sans doute en train de réfléchir à des choses complexes que dans son état d’éveil la rôdeuse serait bien incapable de saisir, mais il était généralement amical, et la jeune femme n’avait pas le désir particulier de déjeuner en solitaire. Pas déjà. Son errance reprendrait bien assez tôt. Elle se glissa donc en face de lui, levant une main en signe de salut.

« Je m’assieds juste là. Si je vous dérange, vous n’avez qu’à garder la bouche fermée, et je ne dirai rien moi non plus. Normalement, je suis propre, ça devrait donc aller pour les odeurs... » annonça-t-elle, le sourire aux lèvres.

Quête: Entre ombres et lumière

Le dîner tirant à sa fin, le Conseiller se leva, semblant prêt à quitter l’Auberge.
Pourtant, il parcourut un instant la salle commune des yeux et paraissant les apercevoir pour la première fois depuis son arrivée dans l’établissement, il salua une jeune femme attablé au comptoir et un elfe à l’apparente jeunesse qui lui, était assis à l’une des tables alignées dans la pièce. Rapidement, l’elfe noir présenta la jeune femme, Althéa, à Elissa en faisant allusion à un certain Basile. Il quitta finalement l’auberge, abandonnant les deux jeunes femmes face à face, chacune affichant un air perplexe.

Toujours attentif, Ilario n’avait pas bronché en voyant le Conseiller partir, fixant son attention sur la rencontre entre les deux femmes. Il devint évident après quelques secondes d’écoute, que la jeune femme prénommée Althéa, était une recrue potentielle pour la guilde.

*Si vite, alors que je n’ai rejoint la Vierge d’argent qu’il y a peu… Les effectifs doivent êtres assez bas… *

Elissa dédiant un sourire à Althéa, l’invita à passer à l’herboristerie comme s’y attendait Ilario, puis sembla considérée que la discutions était terminée. Cela ne sembla par être l’avis d’Althéa, qui resta face à la dame de la Vierge d’Argent, comme en attente de quelque chose… Finalement la jeune femme se reprit, elle confirma sa venue au rendez-vous et salua Elissa

Alors Ilario aurait pu aller rejoindre la maîtresse de la Vierge d'Argent, mais conscient que celle-ci le savait présent et remarquant à l'instar d'Althéa, son trouble, il préféra restée à sa place. Si elle tenait à le voir, elle le rejoindrai surement.

L’elfe qui, à demi plongé dans ses réflexions, avait tout de même observé du coin de l’œil ce qui se déroulait dans la salle, eut un large sourire en voyant apparaître la jeune femme :

-Oh, mais vous ne me dérangez pas du tout, bien au contraire ! Avez-vous passé une bonne nuit ?

Il était très heureux d’avoir une occasion de discuter tranquillement avec la rôdeuse. Il désirait lui témoigner sa gratitude pour la manière dont elle avait convaincu le jeune prêtre de se rendre, la veille, mais il voulait également s’expliquer pour l’incident lié au sortilège de la Splendeur de l’Aigle, alors qu’ils rentraient du Bosquet des Pierres.

Galathée sourit. Taliesin semblait éternellement bien disposé, à l’égard de tout le monde. Elle aurait aimé avoir un tempérament aussi agréable.
« J’ai bien dormi, oui. Bon, Sasquatch m’a piqué mon oreiller en milieu de nuit, comme d’habitude, mais sinon… oui. J’en avais bien besoin… Je dois dire que… »
Une ombre passa sur son visage, puis elle sourit à nouveau et regarda le barde dans les yeux, une seconde.
« Je dois dire que les événements de ces derniers jours m’ont pas mal ébranlée, j’avais besoin… Enfin soit. » fit-elle en lorgnant finalement ses mains.
Son estomac se manifesta de manière sonore et elle fit signe à l’aubergiste de lui apporter quelque chose.
« J’imagine qu’il faut un début à tout. Vous, vous avez l’air en forme… »

Le barde comprenait fort bien ce que Galathée n’avait exprimé qu’à demis-mots.

-Oui, la nuit a été calme et j’ai pu retrouver quelques forces après nos péripéties… Mais il n’y a pas que le corps qui doive se remettre, il y a aussi l’esprit, et je dois avouer que je ne pourrais jamais me faire à de telles horreurs… Tant de sang, tant de Brutalité... A ce propos, je voulais… Je voulais vous remercier pour ce que vous avez fait, hier. Vous avez démontré d’une manière éclatante que même dans les pires situations, il existait toujours un autre moyen que la violence. Plus de gens devraient s’en souvenir...

Galathée rougit un petit peu, esquissa un sourire douloureux.
" Oh... Vous voulez parler de... de ce jeune prêtre." Elle soupira. "Je ne sais pas si c'était si... si inspiré, en fait. Qui sait ce que l'avenir lui réserve, désormais. Peut-être qu'à certains moments, faire mourir c'est épargner, et laisser vivre condamner... "
Elle leva les yeux au plafond.
" Je ne sais pas. Sur l'instant, ça m'a semblé tellement évident, tellement simple. Maintenant, je me dis que c'était complètement déplacé. Que ce monde ne permet pas ce type de sentimentalité... que chaque jour, chaque minute, nous devons nous endurcir, que c'est la rançon de la survie... Comme s'il fallait apprendre à trouver ces choses banales..."
Elle sourit à nouveau, se carra dans son siège tandis que l'aubergiste lui apportait de quoi se sustenter. Elle attendit qu'il reparte pour continuer.
" Ce que je vais dire va vous sembler ridicule, mais... Hier, perdre un veau pendant une mise-bas difficile m'aurait fait verser une larme, et j'en aurais mal dormi. Comment suis-je supposée réagir en tuant moi-même un homme?"
Galathée se rendait bien compte qu'il était un peu tôt pour ce type de grandes interrogations, mais après tout, c'était le barde qui avait amené le sujet sur la table, et il semblait réceptif.

Taliesin hocha lentement la tête.

-Ridicule ? En quoi la compassion est-elle ridicule ? Certes, nous vivons dans un monde où la barbarie semble régner en maîtresse. Alors on croit souvent que s’endurcir, que devenir insensible est la seule solution… Pourtant il n’en est rien ! C’est un piège, au contraire. Bonté et compassion sont des faiblesses, mais elles font de nous ce que nous sommes, elles nous différencient des machines, des monstres… Renoncer à ces failles, c’est abdiquer et entrer dans ce triste jeu de mort. C'est en devenir acteur...

Il s’interrompit quelques secondes, visiblement songeur, puis poussa un long soupir.

-Ne pas s’endurcir est une voie des plus difficiles, car elle provoque beaucoup de souffrances… à moins que l’on choisisse de se retirer du monde, et encore ce dernier se charge-t-il souvent de se rappeler à vous. C'est une voie difficile, donc, mais je la préfère de loin à celle du renoncement. Au moins, elle autorise l’espoir en des temps meilleurs.