La Couronne de Cuivre

RP : Retour à l'abri

Astrée se laissa aller à la tendresse du moment, et répondit avec fougue au baiser de son compagnon. Elle rosit un peu sous le compliment, et sourit. Elle ne s'en lassait pas... Et se demandait encore comment un homme aussi tendre, romantique et attentionné, n'avait pu rencontrer aucune femme lui convenant...
- Je t'aime, fit-elle simplement en guise de réponse.

Mais... Le soleil baissait rapidement à l'horizon, et elle doutait que les baisers passionnés suffisent longtemps à les réchauffer. En outre, elle commençait à avoir faim. Elle continua donc à glaner un peu de bois sec, qu'elle entassa en prévision de la nuit.
- Mon amour... Veux-tu que j'aille nous pêcher un peu de poisson tant qu'on a un peu de lumière ? Ou qu'on demande à Première Neige de nous rapporter un lièvre ? Ou alors on se contente de jambon et de ce délicieux pâté ?

RP : Retour à l’abri

Kasumi lui adressa un sourire radieux en retour. Le ciel sans nuage dévoilerait bientôt un ciel emplis d’étoiles et la nuit promettait d’être fraîche aussi le rôdeur commença à préparer un petit foyer à partir des branches réunies par sa compagne.

- Manger chaud nous ferait du bien et je meurs d’envie d’un bon poisson frit. Je connais tes prouesses donc je te laisse volontiers l’honneur d’en attraper un ou deux. Il serait vraiment dommage de ne pas profiter de la proximité de ce lac. Mais c’est mon tour de préparer le repas !

Le demi-elfe activa le petit brasier qui commençait à peine à prendre puis étala soigneusement les couchages sur le sol légèrement sablonneux. Le temps semblait devoir se maintenir et ne nécessitait pas vraiment de construire un abri.

RP : Retour à l'abri.

Un petit vent frisquet soufflait sur le plateau dénudé, et l'eau du lac paraissait glacée. Astrée décida donc d'attacher une fine cordelette à l'extrémité de sa flèche, la transformant en une sorte de harpon. Elle y perdrait en précision et en équilibre, mais cela lui éviterait d'avoir à descendre dans l'eau glacée... d'autant que le lac paraissait profond.
Elle dut s'y prendre à plusieurs fois avant d'avoir une prise. Un beau brochet, qu'elle s'empressa de rapporter auprès du feu qui brûlait maintenant à grandes flammes.
Elle tendit sa prise à Kasumi. Après tout, il avait annoncé qu'il so'ccupait de cuisiner.

Intriguée, elle huma l’étrange odeur qui émanait du foyer. La fumée qui s’en échappait avait d’ailleurs une étrange couleur bleutée.
- Tu sens cette odeur ? C’est bizarre… pas désagréable, mais un peu entêtant. Ca doit être ces branches de résineux. Je n’ai jamais rencontré ce genre de buisson encore. Ca fait un peu tourner la tête, je trouve. Presque comme de l’alcool…

RP : Retour à l’abri

L’odeur s’était répandue progressivement et, contrairement à Astrée, Kasumi ne s’était pas éloigné du foyer. Pourtant, comme celle-ci en parlait, il remarqua lui aussi l’étrange fragrance provenant du bois en train de se consumer. Vaguement inquiet, le demi-elfe regarda les alentours pour tenter de repérer une autre source d’approvisionnement pour leur foyer mais le résineux qu’avait récolté Astrée semblait largement prédominant dans les environs. A moins de s’éloigner, il n’en trouverait pas de quantité suffisante pour les réchauffer toute la nuit. Il se sentait pourtant étrangement détaché et reprit conscience du poisson qu’avait apporté sa compagne.

- C’est une très belle prise. Je vais le préparer… Peut être ferions-nous mieux de nous passer de feu une fois que j’aurai frit ce poisson. Nous aurons froid mais ce ne sera pas la première fois que nous devrons trouver de la chaleur autrement. Je n’ai jamais vu ce genre de fumée. Et toi ?

Le ton du rôdeur était guilleret et ses yeux brillaient d’un éclat qui pouvait être du au sommeil ou à la gêne de la fumée. En tous cas, il s’occupait d’écailler le brochet avec détachement en une série de gestes un peu mécaniques.

RP : retour à l'abri

Astrée se sentait étrangement détendue, presque somnolente, et avait un peu de mal à se concentrer pleinement sur ses idées.
- Non, je n'ai jamais vu ce genre de fumée. Ca n'a pas l'air vraiment dangereux... Juste un peu somnifère peut-être. Enfin, c'est l'effet que ça me fait en tout cas. Je me sens trop détendue... Comme si j'était en train de m'endormir. Mais tu n'as pas tort, il vaut mieux ne pas trop en abuser. Juste pour le repas et le début de la veillée, ensuite on le laissera s'éteindre pour la nuit. A deux sous les couvertures, on n'aura pas froid...
Elle parlait un peu plus lentement que d'habitude, comme si elle avait du mal à trouver ses mots. Et elle en était parfaitement consciente.

Elle embrocha sa prise sur une pique de bois un peu plus rectiligne que les autres, et la mit à cuire entre deux supports de pierre, laissant Kasumi fouiller dans leurs provisions pour trouver de quoi l'accompagner. Ils ne manquaient pas de pommes de terre, qui cuiraient parfaitement sous la cendre.
Elle avait beau se concentrer, il lui paraissait particulièrement difficile de garder les yeux ouverts. Non que la fumée soit piquante ou agressive. Simplement, elle avait étrangement sommeil. Et la tête lui tournait un peu. Un instant, elle crut même voir une forme étrange sortir de l'eau... avant de secouer la tête et de s'apercevoir qu'elle l'avait imaginée.
Apparemment Kasumi était dans le même état.

RP : Retour à l’abri

Kasumi dut s’y prendre à trois fois et faire un effort de volonté pour retirer quelques pommes de terre du sac à provision. Ses doigts étaient gourds mais pas autant que son esprit. Lorsqu’il les eut enfin sorties, il les laissa un moment de côté et fixa un arbuste avec intensité avant de se souvenir qu’il était censé peler les tubercules pour le dîner. Il faillit se couper et laissa échapper une pomme de terre avant d’en avoir fini et de les mettre à cuire. Pourtant, il ne paraissait rien remarquer de son comportement anormal. Malgré les délicieuses odeurs de cuisson, le parfum émanant des branches gardaient un effet entêtant et il devait lutter pour ne pas fermer les yeux. Seule la crainte de brûler le repas le maintenait plus ou moins attentif à ce qu’il faisait.

- Je me sens un peu fatigué ce soir… Je ne crois pas que je m’attarderai. Je préfère dormir comme un bébé entre tes bras...

RP : Retour à l'abri

Astrée étouffa un baillement.
- Je me disais exactement la même chose... Il va falloir décider qui joue le bébé dans les bras de l'autre....
Elle réalisa que sa phrase n'était pas très cohérente et préféra se taire. Elle se concentra pour leur servir à chacun une bonne portion de poisson et de pommes de terre, espérant que la nourriture contribuerait à les réveiller. Et se mit à manger lentement sa part, luttant toujours contre le sommeil.

Elle avait l'impression que le monde autour d'eux devenait flou, et que son corps réagissait avec un temps de retard aux commandements de son cerveau. A nouveau, elle vit une ombre étrange s'élever au-dessus de l'eau... une forme qui disparut dès qu'elle voulut la fixer. Les couleurs, dans se monde flou, paraissaient plus vives, presques agressives.

- Je crois qu'il vaut mieux dormir. le feu ne va pas tarder à s'éteindre, heureusement. On aura l'esprit plus clair à notre réveil. Qu'en dis-tu ?
Elle n'attendit pas la réponse pour se blottir avec bonheur sur le couchage que son compagnon leur avait préparée.

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Les mots prononcés par sa compagne firent sursauter le rôdeur qui dodelinait de la tête. Il se rendit compte qu’il avait à peine mangé la moitié de sa part mais son cerveau peinait à enregistrer cette information. Manger ne lui procurait aucune sensation, n’éveillait ou n’apaisait nulle faim en lui. Il se sentait extrêmement confus. Quand Astrée s’étendit sur sa couche, il la rejoignit en silence comme si la solution à un problème insoluble résidait dans le fait de dormir, il était un petit garçon qui refusait d’aller se coucher malgré le sommeil qui le terrassait dans l’espoir de surprendre les conversations impénétrables des adultes.

- Tu me laisseras dormir avec toi ce soir ? Laisse-moi veiller juste une minute encore…

Mais son corps ne tarda pas à suivre la rôdeuse au royaume des songes malgré sa volonté.

RP : Retour à l'abri

Les deux rôdeurs s'étaient endormis blottis l'un contre l'autre sous les couvertures. Astrée avait un sourire aux lèvres, heureuse de se sentir en sécurité dans les bras de son compagnon.

Ce fut une sensation de froid qui réveilla Kasumi. L'impression d'un manque à ses côtés. Astrée n'était plus là... un drôle de pressentiment.
Lorsqu'il ouvrit les yeux, le feu était complètement éteint. Il devait avoir dormi trois ou quatre heures. Un froid piquant régnait. Le paysage alentour lui apparaissait toujours un peu flou, sans qu'il parvienne à déterminer si le brouillard était tombé ou si c'était encore un effet de l'étrange fumée. Pourtant, il lui semblait avoir l'esprit plus clair...
Les couleurs lui paraissaient étrangement vives, alors que dans l'obscurité tout aurait dû paraitre gris. Cela donnait une impression étrange, mélange d'acuité des couleurs et de flou. Une sensation d'irréalité.

Lorsqu'il tourna les yeux vers le lac, il eut immédiatement confirmation de son pressentiment : la rôdeuse était là, et entrait dans l'eau glacée, marchant droit devant elle. Comme une somnambule.

RP : Retour à l’abri

L’esprit du rôdeur refusait toujours de se fixer mais la vision d’Astrée plongée jusqu’à la taille dans le lac était suffisamment alarmante pour le dégriser partiellement. Sentant les mots qu’il tentait de prononcer fuir comme ses idées, il se précipita vers l’entendue d’eau en trébuchant à chaque pas. Il lui semblait avancer come dans du coton alors que la jeune femme continuait d’avancer au même rythme que lui semblait-il. Il voulait courir mais son corps refusait d’accéder à sa volonté alarmée mais défaillante. Il se sentait aussi vulnérable que dans un cauchemar.

- Astrée, attends-moi !

Avait-il prononcé ces mots ou les avaient-ils simplement rêvés ? Il ne pouvait en être certain alors qu’il n’éprouvait aucune sensation, pas même celle du froid sur son corps à demi dénudé.

RP : retour à l'abri

Le contact de l'eau glacée contribua à réveiller Kasumi. La rôdeuse lui paraissait à la fois proche et lointaine, et il avait l'impression de ne pas pouvoir parvenir à la rattraper. Elle n'était pourtant plus qu'à quelques mètres....

Quand il l'appela, elle se retourna vers lui, comme surprise de se retrouver dans l'eau. Elle fit mine de vouloir revenir vers lui, fit un pas, puis... disparut soudainement sous l'eau. Comme happée par les profondeurs du lac.

RP : Retour à l’abri

Un cri inarticulé s’échappa de la gorge de Kasumi sans qu’il se rende compte qu’il en était l’origine. Pendant une seconde, il ne put que se contenter de fixer les remous concentriques qui perturbaient la surface du lac à l’endroit où Astrée avait disparu brusquement. Puis, l’angoisse aidant, il parcourut aussi vite qu’il put les quelques mètres le séparant de l’endroit où la jeune femme avait plongé. Il trébucha et se retrouva immergé que ce fut par maladresse ou en cherchant à plonger pour la rejoindre. Il se força à ouvrir les yeux une fois sous l’eau, tentant de percer les ténèbres glaciales et silencieuses.

RP : Retour à l'abri

L'eau était sombre, la lumière des étoiles et de la lune ne parvenant pas à percer l'obscurité des profondeurs du lac. Mais alors qu'il continuait d'avancer sur son élan, Kasumi finit par apercevoir une forme sombre, puis sombre que ce qui l'entourait, et qui semblait se mouvoir. Une forme étrange, avec des espèce de tentacules. Et au bout de l'un d'eux, une vague forme humaine qui se débattait.
Astrée était donc à seulement deux ou trois mètres de lui, et luttait de son mieux pour se libérer... Mais le monstre l'entraînait lentement plus loin, vers les profondeurs du lac.

RP : Retour à l’abri

Kasumi se rendit compte avec horreur qu’il n’avait pas emporté son épée en suivant Astrée. Cette négligence pouvait lui coûter très cher maintenant qu’il se rendait compte que la jeune femme était assaillie par une créature de cauchemar. A chaque seconde elle risquait de manquer d’oxygène et de se noyer. L’urgence et la révolte firent oublier toute prudence au demi-elfe. Avec l’énergie du désespoir, il s’élança à la suite d’Astrée pour tenter de l’agripper et forcer le monstre à la relâcher. Au besoin, si la pression se faisait trop forte, il le combattrait à mains nues ou se débrouillerait pour qu’il change de cible. Sa seule priorité était de l’empêcher de retenir Astrée…

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Kasumi était plus rapide que son adversaire, et eut tôt fait de le rattraper. Mais avant qu'il n'ait eu le temps de porter la moindre attaque, ou même d'agripper la rôdeuse toute proche, un autre tentacule s'enroula autour de sa taille, et l'entraîna avec une force insoupçonnable.

L'étrange monstre accéléra brutalement l'allure, entraînant sa nouvelle prise vers le milieu du lac et s'enfonçant de plus en plus profondément sous l'eau. Il avait une telle force que Kasumi ne pouvait espérer lui résister.

Etrangement, au fur et à mesure qu'il approchait du fond du lac, l'eau paraissait à Kasumi moins sombre, plus lumineuse. Et il y voyait maintenant suffisamment pour se rendre compte qu'il était la seule proie emmenée par le monstre à tentatules. Astrée n'était plus visible nulle part.

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La créature ne semblait pas se ressentir des efforts de Kasumi pour griffer le tentacule squameux qui lui enserrait la taille et de ses coups de pieds désordonnés qui ne parvenaient pas à faire mouche. La panique commençait à s’emparer de lui, paralysant ses forces et sapant sa volonté de résistance. Astrée n’était nulle part en vue mais il n’avait aucun moyen de savoir si elle avait pu se libérer pour remonter à la surface.

L’air commençait à lui manquer et il trouvait à peine la force de réfléchir à sa propre situation. Il ne parvenait pas à s’expliquer le soudain regain de luminosité. Peut être était-ce un effet de l’accoutumance de sa vision à l’obscurité ou une hallucination annonçant sa mort imminente. A cette idée, il se révolta et tenta une nouvelle fois de se libérer en forçant sur la prise de la créature, en vain. Il devait trouver un moyen de l’atteindre s’il n’était pas déjà trop tard. Il ne voulait pas laisser Astrée seule, pas sans avoir tenté de combattre. Au lieu de lutter contre le monstre, il s’efforça de nager dans sa direction, vers le corps peut être plus sensible du monstre.

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Kasumi eut beau se débattre de son mieux, tenter de s'approcher du corps du monstre, de le griffer, rien n'y fit. Il était maintenu par une poigne de fer qui l'entraînait inexorablement vers le fond du lac, toujours de plus en plus lumineux. Un peu comme si le fond du lac était recouvert d'une matière phosphorescente bleutée...
Mais il manquait d'air, de plus en plus, et les efforts qu'il faisait pour se libérer n'arrangeaient rien. Il finit par perdre conscience, son cerveau ayant sans doute miséricordieusement préféré ne pas lui laisser ressentir les effets de l'asphyxie...

Il se réveilla étendu sur le sol, toussant l'eau de ses poumons. Avant même d'ouvrir les yeux, il sut qu'il n'était pas sur la berge. Le sol était dur, un peu comme des dalles de marbre... sauf qu'il était étrangement tiède. Toute sensation de froid avait d'ailleurs disparu.
Ouvrant les yeux, il constata qu'il était étendu sur un étrange dallage turquoise lumineux, dans une vaste pièce circulaire, aux murs étranges, construits dans un matériau rappelant le verre. Le plafond était en forme de coupole, dans le même matériau. Et il comprit très vite ce qui leur donnait leur étrange teinte bleutée : il voyait, à travers le matériau transparent, l'eau du lac, plus sombre au fur et à mesure qu'il élevait son regard loin du sol luminescent. Pour un peu... on avait presque l'impression que les murs étaient faits d'eau.
Il était seul, apparemment. Et entièrement nu.

RP : Retour à l’abri

Kasumi se redressa d’un seul mouvement sur son séant, paniqué par l’absence d’Astrée. Même si cela pouvait signifier qu’elle n’avait pas été capturée, il n’en restait pas moins l’affreuse possibilité qu’elle ait perdu conscience avant d’atteindre la surface. Il était trop perturbé par cette idée pour vraiment faire attention à l’étrange décor dans lequel il se trouvait emprisonné. Il tenta néanmoins d’entrer en contact avec Première Neige, pour obtenir des nouvelle d’Astrée ou pour l’aider bien qu’il soupçonnait déjà qu’il était trop tard, qu’il avait été inconscient de longues minutes voire davantage.

RP : Retour à l'abri

Première Neige semblait inaccessible. Comme si elle se trouvait trop loin, dans un autre plan, ou comme si les murs qui l'entouraient ne laissaient pas passer la moindre communication avec l'extérieur. Il ne ressentait aucune présence animale alentours. Nul être vivant avec qui communiquer. Et aucun moyen d'avoir des nouvelles d'Astrée...

Un bruit se fit entendre à sa droite, comme le glissement d'un objet, et une elfe apparut dans l'encadrement d'une porte invisible qui se referma immédiatement derrière elle.
Elle était très jeune, et ses traits fins étaient imprégnés de la beauté innée de ceux de sa race. Sa peau paraissait légèrement bleuté, mais peut-être était-ce simplement un effet de la luminosité ambiante. Vêtue d'une simple étole de tissu soyeux, fin, dont les reflets turquoises répondaient à la lumière émanant du sol, elle s'avançait avec grâce, et ne semblait aucunement gênée par la nudité du rôdeur. Elle portait sur le bras une toge découpée dans un tissu semblable à celui de ses vêtements, quoique d'un blanc immaculé irisé d'étranges reflets argentés.
Elle tendit le vêtement au rôdeur en s'inclinant profondément.
- Messire.... Bienvenue en notre palais. Dame Eärunia, maîtresse des lieux, souhaiterait vous inviter à prendre le thé dans ses appartements....

RP : Retour à l’abri

Kasumi s’était tendu en entendant quelqu’un approcher, près à tout sauf à ce qu’il vit alors. Il jeta un regard incrédule à l’elfe lorsqu’elle se mit à parler en commun. Ceux de sa race étaient rarissimes et il ne se serait jamais attendu à en croiser une au beau milieu des montagnes, à des lieues de la mer. Cette rencontre lui remémora immédiatement les évènements si étranges du temple côtier. Peut être était-ce lié mais l’esprit du rôdeur, trop nerveux, refusait de se fixer suffisamment pour lui permettre de penser avec logique. Son inquiétude pour le sort d’Astrée occultait tout le reste, même sa curiosité et son ressentiment face à sa capture. Il répondit d’un ton peu amène, sans se soucier de mettre les formes :

- Qu’est-il arrivé à ma compagne ? Qu’en avez-vous fait ?

RP : Retour à l'abri

L'expression d'incompréhension qui se peignit sur le visage de son interlocutrice était éloquente.
- Mais de qui parlez-vous ? Vous êtiez seul... Décalègue n'avait capturé qu'une seule personne apparemment : vous.
Elle sourit, retrouvant son expression affable, et fit à nouveau une légère courbette.
- Et nous sommes très honorés de vous accueillir ici. Nous recevons si rarement de la visite....

RP : Retour à l’abri

Les explications et le ton conciliant de l’elfe étaient loin de dissiper l’inquiétude du rôdeur. Apparemment, elle connaissait la créature qui l’avait emporté vers le fond du lac et le demi-elfe, malgré l’attitude affable de son interlocutrice, n’était pas prêt à lui laisser le bénéfice du doute. Il s’exprima avec humeur :

- Vous connaissez donc la créature qui nous a attaqués. Elle avait capturé ma compagne et l’entraînait vers le fond avant que je n’intervienne. Je l’ai perdu de vue à ce moment. Elle est peut être en danger. Vous devez me laisser immédiatement la rejoindre !

Le rôdeur ne faisait aucune attention à sa nudité et se contentait de dévisager la jeune elfe avec un regard lourd de menaces.

RP : Retour à l'abri.

La jeune elfe avait toujours l'air aussi surprise.
- Vraiment... je ne suis pas sûre de comprendre... Dame Eärunia n'a pas mentionné d'autre victime de notre voisin à tentacules. Je ne vois pas pourquoi il aurait capturé votre amie, d'ailleurs... Cela n'aurait aucun sens.
Elle semblait songeuse, et les dernières paroles avaient visiblement été prononcées pour elle-même plus que pour le rôdeur.
- Vous êtes sûr que vous n'avez pas iméginé ça ? Enfin, je veux dire... Vos pupilles sont dilatées, comme si vous aviez abusé de l'arbre à rêves qui pousse sur les rives du lac. Vous auriez pu avoir une hallucination...

Elle se reprit aussitôt, craignant d'avoir froissé le rôdeur.
- Mais le plus simple pour en avoir le coeur net est d'en parler avec Dame Eärunia. Elle peut, dans une certaine mesure, communiquer avec Décalègue. Elle est la seule à pouvoir le faire. Puisqu'il est notre Gardien, et elle notre Reine.
Elle tenait toujours l'étoffe blanche dont devait se vêtir le rôdeur, et la lui tendit à nouveau.

RP : Retour à l’abri

Les paroles de l’elfe semblaient sincères, autant que Kasumi pouvait en juger d’après ses maigres connaissances de ses lointains parents. En tous cas, cela suffisait à commencer à le faire douter de ses certitudes. Visiblement, ces elfes connaissaient le monstre qui s’en était pris à lui mais n’en étaient pas forcément pour autant complices. L’offre de la jeune elfe était parfaitement raisonnable mais le rôdeur était beaucoup trop inquiet au sujet d’Astrée pour s’en rendre pleinement compte et retrouver le sens des convenances. Cependant, après s’être saisi du vêtement, il répondit cette fois-ci sur un ton un peu plus incertain et un peu moins revêche :

- Très bien, j’accepte de rencontrer votre Dame si elle est la seule à pouvoir me répondre au sujet d’Astrée.

RP : Retour à l'abri

La jeune elfe le conduisit vers l'un des "murs" de la pièce, que rien ne paraissait distinguer des autres. Une porte en forme d'arche apparut lorsqu'elle l'effleura de la main, et le mur sembla s'effacer soudain à cet endroit.
Derrière la porte se trouvait une pièce circulaire, dont le dallage luminescent, le même que dans que la pièce qu'il venait de quitter, diffusait une chaleur douce. Au centre de la pièce se trouvaient deux sofas couverts d'un tissu chatoyant aussi doux que du velour, d'un bleu plus soutenu que celui du sol. Sur une table basse construite dans un matériau transparent se trouvaient une théière, deux tasses, et d'appétissants biscuits.
Et sur l'un des sofas... se trouvait sans doute l'elfe la plus magnifique que Kasumi ait jamais rencontré. Elle se leva immédiatement à son arrivée, le fixant de son regard vert. Ses longs cheveux bleutés irrisés de reflets vert et argent descendaient plus bas que sa taille, et leurs mouvements soulignaient les formes rondes et pleines de la jeune elfe. Ils complétaient habilement l'étole de soie d'un vert argenté qui était son seul vêtement, et dont la fonction semblait davantage d'orner le corps de la jeune reine que de cacher sa nudité. Son corps ainsi mis en valeur était d'une beauté époustouflante.
Elle s'inclina devant Kasumi.
- Vous voici enfin... Je me présente, Eärunia d'Aglaron, reine de ce lac.

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La beauté de la reine était proprement époustouflante et le demi-elfe serait certainement resté béat de contemplation s’il n’y avait pas eu Astrée. La chaleur de l’accueil qui lui était fait lui paraissait imméritée, résulter d’un malentendu dont les circonstances lui échappaient. Kasumi ne pouvait pourtant pas s’empêcher d’admirer la jeune reine et retrouva ses manières avec un peu de maladresse. Il s’inclina à son tour comme il convenait devant une dirigeante elfe, retrouvant les réflexes de sa jeunesse quoiqu’avec la gaucherie du manque due au manque de pratique et à son léger trouble. La situation incongrue, le charme enivrant, la fatigue et l’incertitude se mêlaient dans son esprit pour embrouiller ses pensées :

- Pardonnez ma curiosité votre majesté mais vous vous adressez à moi comme si vous vous attendiez à ma venue… Je ne suis pourtant qu'un rôdeur voyageant avec sa compagne.

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La reine eut un doux sourire, et répondit de sa voix douce et mélodieuse, presque envoutante:
- Ne vous méprenez pas. Nous n'attendions pas votre venue en particulier, mais celle du sauveur de notre clan, et assurément c'est ce que vous serez.

Sur ces paroles syllibines, elle inclina la tête à l'adresse de la jeune elfe qui avait accueilli Kasumi.
- Celia... avez-vous eu le temps de tout préparer pour la cérémonie ?
- Pas encore, ma reine. Il me faut encore un peu de temps pour préparer dignement la salle, et je ne sais pas si Rylia a pu prévenir nos soeurs. Je pense que cela sera prêt dans une petite heure...
- Soit. Je vous laisse vaquer, alors.

Elle se tourna à nouveau vers Kasumi et, sans façon, lui prit le bras, l'attirant en direction d'un des deux sofas.
- Venez... Prenez la peine de vous asseoir et de vous restaurer. Ensuite je vous montrerai vos appartements...

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La première réaction de Kasumi fut de froncer les sourcils d’incompréhension et d’incrédulité devant l’attitude cavalière de la reine à son égard. L’évocation de son aide qui lui semblait acquise sans qu’elle juge opportun de l’éclairer le fit tiquer. Il resta debout et ostensiblement immobile jusqu’à ce qu’il parvienne à capter son attention pour enfin avoir l’occasion de s’exprimer et de poser les questions auxquelles elle n’avait pas pris la peine de répondre :

- Je vous apporterai mon aide à votre cause si je le peux mais je ne pense pas que des appartements soient nécessaires. Je m’inquiète pour le sort de ma compagne et elle doit éprouver le même sentiment. Je ne voudrais pas manquer de respect à votre hospitalité mais je me dois de la retrouver au plus vite, avec votre aide.

Le demi-elfe avait soigneusement évité de poser des questions sur ce que l’on attendait de lui, pressentant que la réponse ne lui plairait pas forcément.

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La reine hocha la tête sans se départir de son sourire.
- Je comprends parfaitement que le sort de votre amie vous inquiète. C'est tout à votre honneur de vous montrer aussi empressé à prendre de ses nouvelles... Et je pense pouvoir assez rapidement vous rassurer sur son sort. Si vous voulez bien m'accorder quelques minutes.... Mais asseyez-vous, pendant ce temps ! Et goûtez quelques-uns de ces délicieux gâteaux à la cannelle...

Elle s'éloigna de quelques pas pour aller s'asseoir sur un fauteuil posé un peu plus loin dans la pièce. elle paraissait très concentrée, un peu comme lorsque le rôdeur ou sa compagne cherchaient à entrer en contact avec des animaux. Elle s'installa presque dos au rôdeur, sans doute pour ne pas être distraite, et resta pendant quelques minutes aussi immobile qu'une statue.

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Kasumi endura la longue attente avec nervosité. Il avait daigné s’asseoir à la place indiquée après quelques instants d’hésitation mais il ne toucha pas aux gâteaux et à la théière déposés à son intention. Même si l’attitude des deux elfes n’avait jamais été menaçante, le lieu et les circonstances de sa venue étaient bien trop étranges pour qu’il se laisse aller à se restaurer. Il n’était pas prêt à abandonner toute méfiance alors que la reine s’était montrée mystérieuse au sujet de ce que l’on attendait de lui. Plus d’une fois, la question lui brûla les lèvres tandis que le silence se prolongeait. Mais il n’avait pas envie de commettre un impair en troublant la concentration de son hôtesse. Il ne pouvait qu’espérer qu’elle était en train de prendre des nouvelles d’Astrée et pourrait atténuer l’angoisse qui lui étreignait le cœur.

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