La Couronne de Cuivre

Galariel constata bien vite que la plupart de ses compagnons ne présentaient pas un visage plus reposé que le sien. Cependant, la troupe ne manquait ni de détermination ni d'expérience et, en moins d'une demi heure, tous eurent déjeuné un morceau et le camp avait été levé. Le sergent était impatient de lancer sa troupe de Dragons sur les traces des tortionnaires. Cela ne lui faisait toutefois pas oublier toute prudence et il envoya deux éclaireurs chargés de détecter toute embuscade avant que la colonne ne risque d'y tomber. Tristan s'approcha de Galariel alors que l'escouade s'organisait :

- Vous êtes courageuse de nous accompagner. D'autant que vous ne semblez pas avoir beaucoup dormi. Souhaitez-vous un remontant ?

- Si ce sont des Manostiens, ce sont des alliés, fit remarquer Surya. Alors... Sans doute que des mélandiens pourraient vouloir se faire passer pour des alliés, ce serait vraiment jouer de malchance... Peut-être qu'il faut se tenir prêt à fuir, au cas où ? Je ne sais pas... Si ce sont bien eux, et si on fuit, on va leur paraître suspects...
Surya se tourna vers les deux soldats.
- Est-ce que vous avez un moyen de vérifier s'ils sont bien manostiens ? Un mot de passe, un signe de ralliement, quelque chose ? Cela dit, une fois à portée de voix, ce sera peut-être trop tard pour fuir... Peut-être qu'il faut qu'un seul y aille, et que les autres se tiennent prêts à fuir en cas de grabuge ?
Après tout, c'étaient eux les soldats, donc eux les spécialistes...

Pour Surya
Le soldat avait secoué la tête en signe de négation après la première question mais il esquissa un sourire tranquille après qu'elle eut proposé ce qu'il allait suggérer.

- Nous ne pourrons en être sûr que d'après leurs intentions quand ils nous verront. Je vais m'avancer à leur rencontre pour vous éviter de prendre trop de risque. Je ferai mine de vérifier un étrier en me penchant s'ils me paraissent suspect. Vous savez ce que vous aurez à faire si c'est le cas. Je tâcherai de vous gagner du temps.

Et sans tergiverser davantage, le luménien s'avança à la rencontre des cavaliers intrus. Alors qu'il atteignait le sommet d'une petite éminence à une vingtaine de pieds, deux hommes vinrent à sa rencontre. Ils étaient trop loin pour que Surya puisse entendre leur conversation mais au moins n'en étaient-ils pas encore venus aux armes. Et le luménien ne semblait pas préoccupé par les réglages de son étrier...

Les Soeurs du Premier Sang comptent de nombreuses prêtresses dans leurs rangs qui ont un rôle important dans leur communauté, la proposition de Tristan trouva donc un écho positif auprès de la jeune guerrière qui avait bien besoin de toute l'aide nécessaire pour être en pleine possession de ses moyens pour affronter les bourreaux de la population du hameau.

- Je ne serais pas contre en effet d'un petit remontant, je t'en remercie Tristan

Tristan ne se formalisa pas de la soudaine familiarité de Galariel à son égard, bien au contraire. Il lui dédia un sourire et lui tendit une petite fiole en s’excusant par avance de son efficacité limitée :

- La potion des longues veilles, très connue des fidèles de Lathandre qui doivent se lever avant l’aube ! Cela ne remplace pas une bonne nuit de sommeil mais ça vous aidera un peu à rester vigilante. Ce n’est pas très fort mais il vaut mieux éviter d’en abuser tant que nous n’avons qu’à chevaucher. Si un combat se profile, je vous donnerai un remontant plus puissant.

Le breuvage était frais et fruité quoiqu’il n’était pas exempt d’une petite amertume. Pas vraiment un délice, il n’était pas mauvais non plus et Galariel sentit ausitôt un regain d’énergie tandis que les cavaliers continuaient de progresser lentement.

Au bout d’une heure, un des éclaireurs les attendit pour faire son rapport : il avait trouvé les traces d’un bivouac datant de la veille au matin, signe que leurs ennemis progressaient lentement eux aussi, probablement du fait de leurs prisonniers.

Galariel ressentait toujours une certaine lassitude en raison de sa mauvaise nuit mais au moins son besoin irrépressible de bailler toutes les dix minutes lui était passée. Savoir que les mélandiens étaient plus proches que l'on croyait était un stimulant supplémentaire pour partir à leur poursuite, bénie soit l'arrogance des tyrans. Les soldats qui avaient ravagé le hameau devaient penser que leur victoire facile leur conférait une forme d'immunité, leur surprise et leur déception risquaient d'être grandes. La jeune femme attendait avec impatience de se retrouver face à eux.

Apparemment, tout allait bien. le soldat ne paraissait pas particulièrement tendu, il ne faisait pas le signal convenu. Il reviendrait sans doute très vite vers eux, ou leur ferait signe, pour les inviter à le rejoindre. Enfin, à moins que ce ne soit un piège, ce qui lui semblait de moins en moins probable.
- Je pense qu'on peut commencer à s'approcher tout doucement, non ? demanda-t-elle à l'autre soldat. En restant suffisamment à distance pour pouvoir fuir, tant que votre camarade ne nous fait pas signe ? Il se serait déjà aperçu si quelque chose clochait, non ? On s'arrêtera tout de même à distance, c'est plus prudent. Après tout, l'autre groupe aussi s'est arrêté, et il n'y en a que deux qui sont venus au contact, donc c'est une attitude qui ne leur paraîtra pas suspecte. Qu'en dites-vous ?

Pour Galariel
La chevauchée promettait néanmoins d'être longue étant donné les consignes de prudence que répétait occasionnellement pas le sergent : il comptait bien éviter une embuscade qui ne servirait en rien les intérêts des malheureux otages et avait de toute façon pour mission de repérer l'ennemi, d'en évaluer les forces si c'était possible mais surtout pas de l'engager si cela pouvait être évité jusqu'à l'arrivée des renforts. A neuf contre une trentaine sinon plus, ils ne réussiraient qu'à se faire massacrer inutilement... Galariel allait se retrouver à la pire difficulté pour tout guerrier digne de ce nom : l'épreuve de la patience.

Pour Surya :
Le luménien ne fut pas long à se retourner en faisant signe à Surya et aux autres de le rejoindre, guère surpris de l'initiative de cette dernière. Les deux manostiens s'en retournèrent d'où ils étaient venu tandis que l'éclaireur expliquait ce qu'il en était :

- Il s'agit d'une escouade manostienne envoyée comme nous pou enquêter sur Chêne-des-Clercs. Je les ai avisé de la situation et ils doivent consulter leur supérieur pour décider de la suite à donner. Nous devrions attendre au cas où ils décident de rentrer à Graëlon...

Galariel triturait les rênes de son cheval d'impatience, l'attitude du sergent était équivoque: la troupe présente ne ferait rien d'autre que traquer et observer l'ennemi. Bien sûr la jeune femme savait que c'était la bonne attitude à adopter étant donné leur probable infériorité numérique, mais ça allait contre le tempérament volcanique de Galariel et cela la mettait particulièrement en rogne.

Galariel n'avait cependant pas le loisir de s'interroger longuement sur ces sujets car, même si le rythme de la chevauchée était plutôt lent, ils continuaient de progresser sans discontinuer et ils ne mirent même pas pied à terre pour prendre leur déjeuner. A peine une brève halte fut-elle ordonnée en milieu d'après-midi quand les éclaireurs durent s'employer à retrouver la trace des mélandiens. Ils atteignaient en effet une zone moins humide et plus rocailleuse où les traces étaient moins persistantes, moins marquées. Cela risquait de les ralentir encore mais le sergent en profita pour faire souffler les montures.

Surya hocha la tête.
- Effectivement, il vaut mieux attendre, nous pourrons faire la route ensemble s'ils décident de repartir. Mais peut-être qu'ils voudront aller jusque là-bas voir par eux-mêmes. Vous les avez avertis, j'imagine, qu'il risquait d'y avoir des morts-vivants et qu'il valait mieux ne pas s'y aventurer de nuit sans un clerc expérimenté ou un paladin ?
Puis, jetant un coup d'oeil au soldat manostien devenu fou à la suite de ce qu'il avait vu là-bas, elle ajouta, plus bas.
- Il faudrait au moins leur demander s'ils connaissent ce soldat et s'ils peuvent le prendre en charge... L'amener à un clerc, à sa famille peut-être...

Le cavalier adressa un sourire à la jeune barde et répliqua sans aucune malice ni sous-entendu :

- Je comprends mieux pourquoi le sergent était content que vous nous accompagnez pour cette mission ! Vous avez le sens des priorités et sans doute le talent pour devenir officier un jour. En tous cas, je vous laisserai volontiers la charge de mener les négociations. Votre œil exercé saura assurément détecter toute entourloupe.

Surya grimaça.
- Heu... je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée. Je ne suis pas luménienne, moi ! Qu'est-ce que je fais s'ils mettent en doute notre identité, notre appartenance ? Non, je vous assure, il vaut mieux que ce soit vous qui discutiez avec eux. Je veux bien vous seconder, être présente et répondre aux questions moi aussi. Mais n'étant pas soldat, je pense qu'il serait malvenu que je mène la discussion. Ils voudront parler à des responsables, à des militaires. Pas à une barde qui ne fait que les accompagner...
Et qu'est-ce que c'était que cette histoire de devenir officier ? L'armée, ce n'était pas son truc, elle l'avait clairement compris. Elle préférait les auberges...

La jeune guerrière descendit de son cheval et commença à tourner en rond pour se dérouiller les jambes, à force de rester à dos de canasson elle s'ankylosait. Elle resta quand même à quelques pas de sa monture pour être prête à repartir dès que l'ordre serait donné.

Pour Surya :

Le soldat répondit par une expression neutre et Lucinda dédia un sourire à la barde :

- Vous faites vraiment forte impression, Surya ! Même les soldats s'en remettent à vous. J'aimerais avoir votre force...

Les deux soldats encadrèrent le poney de ces dernières et s'avancèrent à nouveau vers l'éminence et le groupe de manostien venant dans leur direction.

Pour Galariel :

Une heure après cette pause forcée, les éclaireurs furent à nouveau confronté à un problème épineux. La piste se séparait en deux : une bonne moitié des cavaliers bifurquaient vers l'ouest tandis que le reste de la colonne, prisonniers y compris, poursuivaient droit vers le nord.

Ce changement dans les actions de l'ennemi allait peut-être leur servir, en tout cas Galariel y voyait là une bonne occasion. Si la majorité des combattants avaient laissé les prisonniers, la petite troupe des forces du bien était maintenant peut-être en mesure de libérer les prisonniers, c'était en tout cas le vœu intérieur que faisait Galariel pour l'instant mais elle le tint pour elle, laissant au sergent choisir la suite à donner.
Elle se contenta de demander à Tristan:

- Qui Y a t'il dans les deux directions prises par l'ennemi?

Le sergent n'hésita pas longuement à donner l'ordre de suivre la direction des prisonniers :

- Notre priorité est de porter secours aux villageois avant qu'ils ne soient hors de notre portée. Quant aux autres, nous les rattraperons plus tard.

Tristan ne fit que confirmer les hypothèses du sous-officier : le nord les rapprochait de la ligne de front et du territoire mélandien. L'ouest pouvait correspondre à n'importe quoi, de la base d'opération des mercenaires à d'autres cibles isolées si les autorités manostiennes avaient commis la même erreur qu'à Chêne-des-Clercs.

La guerrière dissimula le sourire de satisfaction qui lui vint aux lèvres en tournant la tête comme pour inspecter quelques chose sur sa selle. Elle allait enfin faire ce qu'elle faisait de mieux, se battre. Le principal écueil serait de tenir compte de la présence des prisonniers, la surprise sera donc un élément crucial.
Elle s'adressa encore une fois à Tristan:

- Dis moi Tristan, dans ton répertoire tu n'aurais pas la possibilité de convoquer une créature qui pourrait suivre la trace des soldats partis vers le nord. Cela nous permettrait de faire deux pierres d'un coup.

L'idée de la guerrière était bonne comme le reconnut immédiatement Tristan mais il dut également avouer ne pas disposer d'un tel sort.

- Ne t'en fais pas, quand nous aurons reçu nos renforts, nous retrouverons la trace de tous ces criminels. D'ici là, notre priorité est de ne pas perdre la trace du premier groupe et si possible ne pas nous faire repérer pour les prendre par surprise quand les renforts nous auront rejoint.

La nature du terrain offrait moins de cachettes mais aussi de possibilités d'embuscade aussi le sergent ordonna de hâter l'allure pour le plus grand soulagement de tous dont la tension était palpable.

HRP : désolé si on n'avance pas beaucoup mais je préfère que les autres ne soient pas trop désynchronisés.

hrp: on va essayer de faire dans l’introspection alors

Malgré l'augmentation de la cadence de la petite troupe, la distance qui les séparait de leur proie était assez importante pour que les heures s'égrènent lentement au fur et à mesure de leur avancement. L'adrénaline qui avait envahi l'organisme de Galariel à l'annonce imminente du combat, commençait à tomber - sans compter que l'effet de la potion disparaissait peu à peu - et la lassitude pesait inexorablement sur ses épaules faisant lentement dériver son esprit jusque dans ses souvenirs d'avant son Chelak.
L'étendue du paysage environnant lui rappelait certaines vues du Nord, lorsqu'elle patrouillait le territoire des Sœurs du Premier Sang à chasser les bêtes sauvages, les orques, les gobelins ou géants qui hantent les montagnes de l'Epine Dorsale du Monde.

La position du soleil dans le ciel indiquait que plusieurs heures de chevauchée étaient passées mais Galariel ne sut estimer combien exactement. Sans doute beaucoup trop pour une voyageuse ayant plus l’habitude d’être piétonne que cavalière. Même la constitution robuste de la guerrière ne la protégeait pas tout à fait de certains désagréments qui n’avaient pas de relation avec sa fatigue par ailleurs.

Une nouvelle découverte permit à chacun de redoubler à nouveau de vigilance : les éclaireurs avaient repéré un nouveau lieu de bivouac. Et ce dernier livrait de nouveaux indices plutôt inquiétants : d’une part, ils retrouvèrent un cadavre soigneusement dissimulé dans les fourrés. Il s’agissait d’une femme entre deux âges qui avait dû être jolie mais les mauvais traitements et la mort qui s’était installée rendaient impossible ce genre de considération. L’autre élément - moins macabre – était la présence de nouvelles traces de sabots provenant du nord. Au-delà et dans aucune direction, il n’y avait plus de traces de piétons, même dans la direction qu’avaient vraisemblablement empruntés les chevaux pour repartir, toujours plein ouest.

Galariel eut de la peine pour la morte dont le corps venait d'être retrouvé, peut-être aurait-elle pu être sauvée si ils s'étaient hâtés pour les rattraper et surement qu'ils seraient tous morts parce que en sous-effectifs par rapport à leurs ennemis. Il serait temps que les renforts les rejoignent enfin pour les aider à sauver leurs derniers compatriotes en vie.
La jeune femme fit un rapide calcul mental et estimait que les manostiens devaient au mieux être à moins de deux jours d'eux.

Le sergent ordonna à la colonne de mettre pied à terre sur le lieu de l’ancien bivouac puis précisa ses intentions avant de s’isoler légèrement, hors de portée de voix de la guerrière.

- C’est bientôt l’heure de faire mon rapport. Tristan, je gage que vous souhaiterai profiter de la halte pour rendre les derniers hommages à cette pauvre hère. Vous pouvez disposer de dix minutes et de deux hommes pour lui dresser un cairn. Les autres feront boire les chevaux.

Si Galariel pouvait se demander à qui et comment le sous-officier souhaitait communiquer des informations, elle eut rapidement une partie de la réponse en l’observant en train de parler tout seul un peu plus loin.

Ainsi le sergent gardait le contact avec ses supérieurs au moyen d'un quelconque objet magique. Les Sœurs du Premier Sang devaient bien avoir ce genre de projets dans leurs cartons mais soit elles avaient abandonné, soit elles allaient le faire. En tout cas, la jeune femme se dit que pouvoir ainsi communiquer à distance au moyen d'objets pouvant être mis en poche était un atout tactique non négligeable.
Peut-être pouvait-elle s'en procurer un pour ramener à ses sœurs à son retour.

En s’approchant du sergent pour tenter d’en apprendre plus, Galariel constata qu’il ne tenait aucun objet en main ou alors celui-ci était-il particulièrement discret. Le sous-officier semblait d’ailleurs en avoir fini et revenait déjà vers ses hommes. Avisant la guerrière et prenant sans doute la mesure de son impatience, il s’adressa avant tout à elle quand il déclara :

- Nos ordres n’ont pas changé : nous poursuivons vers l’ouest. Les renforts nous rejoindront demain soir si tout se passe comme prévu. D’ici là nous ne lâcherons pas ces condamnés en sursis d’un sabot. En route, Dragons !

Comme un seul homme, les cavaliers sautèrent en selle avec une efficacité plutôt impressionnante. La poursuite reprenait.

Demain soir, ces deux mots tournaient en boucle dans la tête de Galariel, d'ici là les prisonniers auraient tout le temps d'être exécutés par les mélandiens qu'ils poursuivaient. Mais la jeune femme accompagnait ces soldats et ne les dirigeait pas, heureusement d'ailleurs car il n'était pas dit que son autorité serait reconnue.

Galariel n’était pas la seule à ressentir une certaine morosité à l’idée de laisser les villageois aux mains de leur tortionnaire une nuit et une journée de plus mais il fallait se rendre à l’évidence : si les luméniens continuaient à gagner du terrain sur les mercenaires, ces derniers progressaient maintenant plus vite. La nuit surprit le groupe de reconnaissance alors qu’ils n’étaient probablement plus qu’à une demi-journée derrière leurs adversaires. Mais si la tentation de poursuivre était forte, ce serait bien trop dangereux et pouvait mener toute la mission à un échec cuisant. Le sergent ordonna donc la halte : ils repartiraient le lendemain aux premières lueurs de l’aube.

Une journée de plus à ne rien faire d'autres que de poursuivre des ombres ou des fantômes et la frustration qui grimpait d'un cran de devoir passer une nuit supplémentaire à attendre. Le peu de cadavres de villageois retrouvés depuis le hameau prouvait au moins que pour le moment les mélandiens avaient autre chose à faire que de les tuer. La journée le plus de distance à mettre en eux et le village devait être leur principale priorité et la nuit ils devaient récupérer, une chance pour les prisonniers mais il ne faut jamais forcer la chance trop souvent au risque de la voir se retourner.
La troupe se prépara à passer une nouvelle nuit sans réel repos.

Tristan vint voir la guerrière alors que cette dernière s’apprêtait à se coucher. Il lui demanda la permission de s’asseoir à côté d’elle avant de parler à voix basse :

- Tu me sembles bien maussade. Mais quoi de plus normal : cette inaction me scie les nerfs à moi aussi. Lathandre préfère l’action à cette attitude prudente… Mais je crois que je comprends le sergent : nous devons recevoir des renforts demain au cas où notre tentative devait mal se passer.

Difficile de savoir si le prêtre avait simplement besoin de se confier ou si c'était une invitation à le faire...

Galariel partageait le besoin de partager ce qu'elle avait sur le coeur et le fait que le prêtre semblait partager ce sentiment, où il remplissait son devoir de confesseur, était pour elle une bonne chose.

Les renforts en mettent du temps, ils n'ont pas des jeteurs de sorts capable de conférer plus de rapidité à leurs montures ou autre chose de ce genre ? demanda t-elle d'un ton peut-être trop condescendant, comme parler lui faisait du bien elle enchaina sur un autre sujet:

Tu es un prêtre de Lathandre, qu'en est il du schisme qui secoue ton église avec le retour annoncé par certains d'amaunator qui serait en réalité Lathandre?

La Couronne de Cuivre

Quête : Guerre des Plaines Brûlantes – Galariel et Surya