La Couronne de Cuivre

Il avait mal évalué le temps qu’il lui fallait pour revenir de Respelm mais il avait aussi voulu ménager sa monture plutôt que de risquer qu’elle ne se blesse ou ne s’épuise par une course effrénée et continue. Il était en tous cas soulagé de rentrer et un peu désolé de le faire si tard et d’avoir probablement inquiété Sylvia. Il répondit à Martha d’un ton un peu contrit et suffisamment fort pour être entendu depuis la chambre :

- Je suis désolé : ça a été un peu plus long que je l’avais prévu. Est-ce que Sylvia va bien ?

Et pourtant il devait bien reconnaître être satisfait du résultat de sa journée.

" Je vais bien, lança l'intéressée en surgissant sur le pas de sa porte, ce qui arracha une grimace à Martha. Vous avez dit que je pouvais me lever brièvement, je vous promets de ne pas abuser ! répliqua-t-elle à un regard de reproche muet.
- J'ai rien dit !" soupira l'ex sage-femme en écartant les bras.
Mais déjà Sylvia ne l'écoutait plus et se précipitait dans les bras de son compagnon, pour l'embrasser avec fougue.
" Mon amour, comme tu m'as manqué... "

Kasumi l’accueillit entre ses bras et l’enserra avec plaisir tout en lui rendant son baiser malgré le fait qu’ils ne soient pas seuls. Quand il eut retrouvé son souffle et le cours de ses pensées, il répondit avec enthousiasme :

- Toi aussi tu m’as beaucoup manqué ! Mais j’ai obtenu des nouvelles encourageantes je crois…

Et avant d’en dire plus, il la guida vers une chaise pour qu’elle puisse s’y asseoir plutôt que de prendre des risques en discutant debout.

Sylvia s'assit sans protester, mais refusa de lui lâcher la main.
" Quelles nouvelles ? questionna-t-elle avec impatience. Je me doute que si tu es aussi en retard, c'est que ton voyage a été fructueux mais... allez, raconte ! Ca fait des heures que j'attends !
- Vous souhaitez sûrement avaler quelque chose tout en bavardant, après toutes ces heures de voyage, les interrompit Martha. J'ai du pâté et il reste de la soupe..."

Le demi-elfe n’avait pas l’intention de lâcher la main de sa compagne et il arborait un sourire rayonnant en la regardant malgré sa fatigue. Il commença cependant par répondre à la proposition de Marthe – il n’avait rien contre un peu de soupe et même un peu de pâté si ça ne la gênait pas de ressortir à manger si tardivement – avant de s’atteler à décrire son court séjour à Respelm :

- J’ai pu rencontrer Hortense et m’entretenir assez longuement avec elle. C’est une femme que la vie a cruellement marqué mais je crois qu’elle était heureuse de ma visite et de mes intentions. Elle m’a donné des indications pour retrouver le bosquet disparu : et ce n’est pas à plus de deux ou trois heures de marche de la cabane.

Il laissa le temps à Sylvia de digérer ces premières informations et de parvenir à ses propres conclusions : cela faisait une excellente raison de plus d’emménager dans la cabane à l’extérieur du village.

" C'est parfait ça ! s'exclama la rôdeuse enthousiaste. Ca veut dire qu'on va rester loger dans les environs quelques temps..."
Martha, entre-temps, s'était esquivée en cuisine et en revenait avec un bol de soupe encore chaude. Elle retourna chercher du pain, du pâté et du fromage.
" Et tu y vas quand alors, à ce bosquet ? Demain ?"

Kasumi remercia Martha mais commença par répondre à Sylvia avant d’attaquer son repas :

- Il va me falloir un peu de temps pour le trouver je pense alors autant m’y mettre rapidement… Mais d’un autre côté, Hortense m’a conseillé d’attendre l’automne pour planter le gland donc ça laisse pas mal de temps.

Il hésita…

- Si tu dois encore rester allongée ici au cours des prochains jours, je ferai aussi bien d’avancer les recherches mais je ne pense pas y passer toute la journée. J’ai envie de rester un peu auprès de toi !

Sylvia sourit.
" Oh, c'est vraiment gentil à toi... mais je crains que tu te lasses à rester enfermé ici, ça n'a rien de passionnant. Du moment que tu passes un peu de temps avec moi le soir et la nuit... je devrais survivre !"
Puis son visage se fit plus grave.
" Mais je ne crois pas que ce soit une bonne idée d'attendre l'automne, tu sais. Parce que le bébé peut naître en avance... Dès la fête des Grandes Moissons, Martha dit qu'il faudra que je me tienne prête à accoucher à n'importe quel moment, et elle m'a expliqué que s'il naît en avance ça sera complexe, qu'il demandera beaucoup de disponibilité. Bref, j'aimerais autant que tu aies du temps à ce moment-là... Enfin, je sais bien que ce bosquet est important pour toi..."
Martha, justement, revenait sur ces entrefaites, disposant les dernières victuailles sur la table.

Il porta la main de la jeune-femme à ses lèvres pour y déposer un baiser avant de répondre avec sincérité :

- Oui, le bosquet est très important pour moi mais tu l’es encore plus ainsi que notre enfant à naître ! Si je retrouve le bosquet et arrive à le purifier, je devrais pouvoir planter le gland avant l’été… Je commencerai les recherches demain mais j’essaierai de passer un peu de temps auprès de toi aussi. Et quand tu pourras te lever, je m’occuperai à nouveau de notre chez nous une partie des journées et tu pourras m’accompagner.

Sylvia grimaça.
" Quand je pourrai me lever... Hum... Tu sais, je ne sais pas combien de temps ça va prendre. Martha dit qu'il se pourrait que je reste clouée au lit jusqu'aux fêtes des Grandes moissons, justement. Jusqu'à ce que le bébé ait assez grandi pour naître. Elle dit que si je reprend trop d'activités trop tôt, il pourrait naître trop en avance et ne pas pouvoir vivre. Mais bon, ça n'est pas certain encore, on saura dans un mois, selon l'évolution..."
Elle soupira.
" J'espère vraiment qu'elle se trompe..."

Il se pencha pour l’embrasser tendrement sur le front avant de répondre d’un ton doux :

- Moi aussi, je l’espère de tout cœur. Mais il est de toute façon hors de question que je te fasse travailler sur la maison ! J’aimerais juste que tu puisses venir de temps à autre pour me tenir compagnie dehors et voir la forêt.

Il était bien conscient que cette épreuve devait être terriblement insupportable pour la rôdeuse qui avait du mal à tenir en place et rester inactive mais il ferait tout pour la protéger et la ménager.

" Bah, elle n'est pas si loin, la maison... un bon quart d'heure à pied...
- Vous allez bientôt marcher plus lentement que d'habitude, glissa Martha. Et je vous le redis, c'est à vos risques et périls. A la moindre ébauche de contraction, position allongée immédiate et obligatoire pour le reste de la journée !
- Ça va, j'ai compris", maugréa Sylvia.
Elle soupira, et s'apprêta à ajouter quelque chose, mais quelques coups sur la porte vinrent interrompre leur discussion.
Martha fronça les sourcil : il était tard pour une visite. Mais avant qu'elle n'ait fait les quelques mètres la séparant de la porte, celle-ci s'ouvrit. Sur Bertrand.
" Excusez-moi pour l'heure tardive..., fit-il avec une grimace d'excuse à l'adresse de Martha, avant de se tourner vers Kasumi. J'espérais vous trouver là..."

L’interruption empêcha le demi-elfe d’adresser à Sylvia de nouvelles paroles encourageantes et il se leva, immédiatement inquiet par l’apparition de Bertrand. Le chef du conseil ne serait certainement pas venu les déranger sans une bonne raison et il doutait que ce soit une bonne nouvelle. Kasumi se leva avant de se tourner vers lui, déjà prêt à récupérer son manteau :

- Que se passe-t-il ?

Bertrand se tourna vers Martha.
" Vous ne lui avez pas dit ?
- Non... mais il arrive juste, il n'y a rien d'urgent, je pensais attendre demain..."
Sylvia, sentant la tension de Kasumi, lui saisit doucement l'avant-bras.
" C'est vrai que dans l'absolu, il n'y a rien d'urgent... Rien que vous puissiez faire... mais il vaut mieux que vous soyez au courant avant de sortir demain. Les bûcherons ont été attaqués par des loups. Il y a deux blessés plutôt graves..."

L’expression du rôdeur se figea sur une grimace inquiète : d’une part les attaques devenaient de plus en plus fréquentes mais elles étaient en outre de plus en plus graves. Il ne faudrait certainement que peu de temps – si ce n’était déjà le cas - avant que certains des villageois n’assimilent ces incidents à leur arrivée.

- Ma louve s’est aussi faite attaquée il y a quelques jours. Sans doute par la même meute… Est-ce que quelqu’un s’est occupé des blessés ? J’ai quelques connaissances en premiers soins si ça peut être utile. Et Aïdan m’a confié qu’il passerait dans deux veilles mais on peut certainement le prévenir de le faire plus tôt si c’est urgent.

En tous cas cela confirmait l’urgence de retrouver le bosquet et de commencer à le purifier : mais il voulait tout de même être bien sûr que rien de fâcheux ne se prépare parmi les villageois.

Bertrand hocha la tête.
" Les premiers soins ont déjà été donnés, ne vous en faites pas. Martha a quelques connaissances, et elle n'est pas la seule. Mais il est possible que j'envoie un messager chercher Aïdan demain, selon l'évolution de leur état.
- Il est stabilisé, je pense, intervint Martha. Il suffit de laisser faire le temps et de se relayer auprès d'eux... Il faut qu'ils restent au repos le plus possible le temps que les tissus cicatrisent.
- Je sais. Mais nous verrons tout de même demain, qu'il n'y ait pas d'infection qui se développe..."
Le chef du village se tourna à nouveau vers Kasumi.
" Mais je ne saurais trop vous recommander de ne pas vous faire remarquer dans les jours à venir. Les rumeurs vont vite, les légendes s'inventent, se colportent et enflent... Le fait que vous ayez un loup comme familier, dans ces circonstances, n'arrange pas votre réputation. Pour dire franchement les choses, le hasard veut que les attaques aient lieu juste après vos expéditions dans les bois, et certains n'y voient pas une simple coïncidence."

- Et ce n’en est probablement pas une, commença-t-il par répondre sombrement avant d’enchaîner sur un ton raisonnable :

- Si, comme je le soupçonne, des Malarites ou d’autres sectes sont à l’œuvre, la présence de deux rôdeurs représente une menace pour eux. Et me discréditer ne peut que servir leurs intérêts tout en les préservant de se montrer au grand jour. En tous cas, j’espère que vous ne pensez pas que je puisse être responsable…

Le chef du village secoua la tête.
" Non. Franchement, je peux me tromper c'est vrai, mais je vous imagine mal être à l'origine de tout cela. Vous allez être père, vous venez parmi nous avec des intentions louables... Sans doute un peu trop idéalistes, sans doute irréalisables, mais pas mauvaises."
Il soupira.
" Malheureusement mon opinion n'est pas majoritaire dans le village."
Martha hocha la tête en guise de confirmation.
" La colère enfle. La peur, l'incompréhension, deviennent défiance et hargne. C'est une raison de plus pour que vous restiez soigneusement cloitrée dans votre chambre, ajouta-t-elle à l'attention de Sylvia. Ici, vous ne risquez pas de tomber sur un peyregourdin vindicatif, et inversement, eux savent que vous n'y êtes pour rien puisque vous avez passé la journée ici. C'est surtout de vous qu'ils se défient," précisa-t-elle en se tournant vers Kasumi.

Evidemment… Lui-même n’avait pas passé la journée au village et sans doute les plus vindicatifs n’accepteraient pas de croire qu’il s’était rendu à Peyregorde. Une lueur de défi passa dans le regard du demi-elfe - qu’un villageois tente de s’en prendre à Sylvia et il aurait affaire à lui – mais il fit un effort pour calmer ses ardeurs et se mettre à la place des villageois : les circonstances ne parlaient effectivement pas pour lui ce qui rendait d’autant plus urgente sa mission :

- Nous ne pouvons pas laisser d’autres attaques se produire dans tous les cas : il faut que je piste les responsables pendant que vous veillez sur Sylvia. Où les bûcherons ont-ils été attaqués ?

Il avait dit cela avec détermination, sans se soucier que cela puisse vexer sa compagne : dans son état, elle était vulnérable et elle le serait tant qu’il n’aurait pas mis la main sur les coupables des récentes attaques et peut-être aussi de la corruption du bosquet.

" Dans une zone de coupe un peu éloignée, le long du chemin de débardage, répondit le chef du village. L'une des dernières, sur la droite, à une demi-heure à l'intérieur de la forêt. Je crois que l'un des loups au moins a été blessé, et ensuite ils se sont repliés dans les profondeurs de la forêt... mais je ne sais pas si cela peut vous avancer à quoi que ce soit de les pister, à part vous mettre en danger. Il doit y avoir toute une meute..."
Sylvia n'avait pas fait de commentaire : elle se savait contrainte à l'inaction, quoiqu'il arrive.

Kasumi avait fini son repas et n’aurait de toute façon plus guère eu d’appétit si ça n’avait pas été le cas : il commençait à mesurer l’ampleur des défis qui l’attendait. D’autant plus à présent que les villageois commençaient à s’opposer à lui comme il l’avait craint. Il ne pourrait peut-être rien faire pour changer leur opinion mais rester inactif et emménager dans la cabane comme si de rien n’était n’était plus une option à court terme. Il répondit au chef du conseil :

- Je ne vais pas les traquer : j’ai déjà une idée d’où ils pourraient se terrer. J’ai parlé à Hortense. Il faut que je me mette en quête de l’ancien bosquet. J’ai le sentiment que c’est la clé pour résoudre vos problèmes et les nôtres.

" J'espère que vous dites vrai", soupira Bertrand.
Mais son ton était pour le moins dubitatif : il ne semblait guère croire à ce projet, soit qu'il juge impossible de faire renaître le bosquet, soit, plus probablement, qu'il ne croie pas que cela ait une quelconque incidence sur les événements en cours.
" Mais... Pour cela il faut que vous retourniez en forêt... Et je ne vous cache pas que mes concitoyens m'ont chargé de vous... dissuader d'y aller. De peur que ça n'empire les choses."

Le regard que le demi-elfe posa sur Bertrand se fit pénétrant mais il répondit d’un ton calme et raisonnable :

- Je comprends leurs inquiétudes mais elles sont infondées. Les choses empireront si personne n’y retourne, vous en êtes conscient, n’est-ce pas ? Fermer les yeux et détourner le regard ne chassera pas le mal qui s’est emparé de ces bois. J’aimerais vous donner des gages que c’est la meilleure chose à faire mais je ne le peux pas, même si j’ai le soutien d’Hortense et d’Aïdan.

Le chef du village soupira.
" Je sais... Mais..."
Il secoua la tête.
" Mieux vaut que je vous laisse, fit-il subitement en se dirigeant vers la porte. J'ai dit ce que j'avais à dire. Et vous savez ce qu'il en est désormais. Je ne veux pas vous consigner à domicile, mais, même si je suis convaincu de votre bonne volonté, réfléchissez bien avant d'agir : si une autre attaque se produit et que vous vous êtes justement rendu dans les bois à ce moment-là, les soupçons augmenteront. Ne croyez-vous pas qu'il vaut mieux laisser passer un peu de temps pour faire retomber la tension ? Je vous laisse en juger... mais mieux vaut que vous y réfléchissiez à tête reposée, je pense. Bonne soirée," lança-t-il avant de pousser la porte, l'air un peu mal à l'aise et soudain pressé de partir.

C’était effectivement un risque à prendre en compte mais la décision de Kasumi ne changerait certainement pas même après une nuit de sommeil. Il sentait toutefois qu’il devrait en discuter avec Sylvia : il ne pouvait plus prendre de décisions à lui seul car elle aussi risquait d’en être impactée. Il se tourna aussitôt vers cette dernière quand Bertrand eut quitté la pièce :

- Je crois que nous ferions mieux d’aller nous coucher… Merci pour le repas, Martha.

" Oh... de rien..."
Martha secoua la tête, comme si elle émergeait d'un songe.
" Je suis désolée de vous accueillir avec de mauvaises nouvelles. Mais les gens sont à cran, il y a eu des précédents quelques années plus tôt, donc tout le monde a peur... Et je ne suis pas sûre que votre tentative de ressusciter ce bosquet change quoi que ce soit à la situation. Certains pensent qu'au contraire ça va donner de la force et de la virulence au monde sauvage, et ça les inquiète... Je ne peux pas les blâmer d'avoir peur. "
Elle soupira.
" Je fais partie de ceux qui se souviennent encore qu'autrefois, lorsque le bosquet existait, la tension était moindre. Mais nous ne sommes pas nombreux à nous en souvenir et les plus jeunes ont tendance à croire que nous enjolivons le passé par nostalgie. La plupart de ceux de la génération de Bertrand se défient de la forêt, et voient votre tentative comme un soutien au monde sauvage contre le monde civilisé... je caricature... Par chance, Bertrand est plus ouvert d'esprit, sans doute de par sa profession de bûcheron, mais comme il l'a dit, il n'est pas majoritaire."
Secouant la tête, elle ajouta.
" Mais je suis sûre que vous agirez au mieux. Je vais vous laisser dormir..."
Sylvia avait le teint pâle, accusant la fatigue, et elle se leva aussitôt en acquiesçant.

Voilà qui donnait tout de même à réfléchir : s’il voulait promouvoir l’harmonie entre nature et civilisation comme le prônait sa déesse, il allait devoir trouver un moyen de rassurer les villageois au sujet de ses projets. Seulement, il n’avait pas la moindre idée de comment il était censé procéder et il ne pouvait pas non plus retarder ses repérages sous peine de ne pas parvenir à planter le gland avant la fin du mois. Ses réflexions lui vaudraient certainement des maux de tête et il sentait qu’il ne parviendrait à rien démêler le soir même. Il entraîna donc Sylvia dans leur chambre après avoir souhaité la bonne nuit à Martha : il semblait que sa compagne avait encore plus besoin de repos que lui-même. Quand ils furent seuls, il l’accompagna jusqu’au bord du lit et l’embrassa sur la joue avant de lui demander avec douceur comment elle se sentait.

" Ca va, ne t'en fais pas, lui répondit-elle après lui avoir rendu son baiser avec tendresse. L'inaction me pèse, rester enfermée... c'est long, je ne sais pas si je tiendrai des mois et des mois comme ça. Et j'ai beau être restée allongée, je suis quand même fatiguée, c'est inconcevable ! Comme si mon corps avait besoin de dormir bien plus que d'habitude... mais bon, ça n'est rien, vraiment. Je suis plus inquiète pour toi que pour moi..."
Tout en parlant, elle s'était assise sur le rebord du lit, l'attirant auprès d'elle. Elle posa la tête sur son épaule avec un soupir d'aise.
" Et je suis heureuse de te voir de retour..." ajouta-t-elle.

En réponse, il passa son bras autour de ses épaules pour l’attirer tout contre lui, se gorgeant de sa chaleur comme un bienheureux.

- Moi aussi je suis heureux d’être de retour auprès de toi : à ma place. Et je suis désolé d’avoir à t’inquiéter. Surtout maintenant.

Il passa une main, doucement et délicatement, sur son ventre et arbora un sourire rayonnant.

Sylvia sourit et resta un moment silencieuse, blottie contre lui. Elle ferma les yeux, savourant l'instant, puis reprit.
" Au fond, je ne suis pas si inquiète que ça. Je sais que tu feras pour le mieux. Et de ton côté, ne t'en fais donc pas pour moi si tu dois t'absenter : je suis entre de bonnes mains... Et je me suis assez longtemps passée de compagnon pour savoir être autonome ! Mais donc, c'est vrai ce que tu disais, tu sais où est le bosquet ?"

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Peyregorde