[Lieu] Quelque part au nord des Landes

[Voyageuse]

Anita acquiesça.
" A mon avis, c'est le meilleur moyen de réussir à sortir... Mais ça risque d'être dangereux, s'il est si puissant que tu dis."

La créature avait entendu leurs paroles -il n'était pas certain qu'elle ait entendu ses pensées, mais c'était assez probable. Et elle répliqua aussitôt, corrigeant son affirmation.
" C'est le sceptre que je ressens, parce qu'il est lié à moi, à ceux de ma race. Son propriétaire actuel m'indiffère... mais s'il s'agit toujours de l'humain qui l'a volé, je vous saurais gré de lui régler son compte définitivement. Je vois que vous êtes un guerrier, vous avez une armure... Pour vous, c'est plus facile que pour moi qui suis coincé ici."

[Cendres]

Gabriel remarqua que la créature s’adressait à lui avec plus de respect en employant le vouvoiement, peut-être pour l'enorgueillir ou simplement par considération.

« Nous acceptons votre marché, nous vous ramènerons votre sceptre. Vous pouvez ouvrir le passage. »

[Voyageuse]

La créature hésita.
" Qu'est-ce qui me prouve que tu tiendras parole ?"
Il avait repris le tutoiement. Le vouvoiement n'avait peut-être été qu'un moyen de s'attirer la coopération de Gabriel.
" Peut-être que je devrais garder ton amie ici... juste pour être sûr que tu reviendras ?"

[Cendres]

Gabriel n’avait pas envisagé trahir la créature et comptait lui donner sa parole.
« Vous savez lire dans les pensées, en les lisant vous verriez que le parjure ne fait pas partie de mon code moral. Vous allez devoir me faire confiance… Pour mener à bien la mission, les talents d’Anita me seront plus qu’utiles. Je m’engage à revenir avec le sceptre. »

[Voyageuse]

La créature ne répondit pas immédiatement.
" J'ai tendance à te croire... Mais j'ai moins confiance en elle. Les elfes noirs sont une engeance mauvaise... Si elle part avec toi, veille à ce qu'elle ne me trahisse pas et ne cherche pas à fuir. Car de toute façon, vous ne pourrez pas quitter l'île sans mon accord. J'y veillerai..."
Il plongea profondément, sans rien ajouter. Une dizaine de seconde plus tard, Gabriel perçut un bref chuintement derrière son dos : un bloc de pierre glissait vers l'arrière.

[Cendres]

Gabriel se retourna et fut impressionné par la force de cette magie. Il s’adressa à Anita.
« La créature est puissante et tellement âgée... Elle a dû participer aux guerres de la Couronne... Elle t’assimile aux Ilythiiri... Mais je digresse. Allons affronter l’inconnu de la grotte et rapportons le sceptre au Maitre de l’ile.».

[Voyageuse]

Anita haussa un sourcil.
" Je ne sais pas ce que sont les Guerres de la Couronne... Mais tu as eu une enfance plus instruite que la mienne, je crois. C'est normal que tu en saches tant. Tu me raconteras ?"
Tout en parlant d'un ton léger, elle s'était approchée de l'ouverture et jetais un oeil au-delà.
" Il n'y a rien là-derrière. Il y a juste... une autre caverne. Déserte, a priori. Et des escaliers... qui montent, et qui descendent."

[Cendres]

Gabriel fut étonné par la remarque de son amie. Bêtement, il pensait qu’à cause de la transmission génétique elfique, elle avait aussi hérité de l’histoire de ce peuple. Il la regarda, en pensant qu’elle était certainement beaucoup plus âgée que lui et pourtant elle était aussi spontanée et curieuse qu’une enfant Il lui répondit en souriant.
« Je te raconterai cet évènement autour d’un chaleureux feu de camp ». Il s’approcha d’Anita et regarda à travers l'entrée de la nouvelle grotte.
« Et si nous prenions les escaliers qui montent ? Je passe devant. »

[Voyageuse]

Punaise, j'ai encore laissé passer un message... pas eu le temps hier...

" Oui, c'est mieux... Tu es sûrement plus apte à te défendre..."

Les escaliers, en colimaçon, étant étroits, glissants. Les marches irrégulières avaient probablement été taillée de main d'homme des siècles plus tôt, mais elles s'étaient érodées au fil du temps. Ils n'avancèrent donc qu'avec précautions, silencieusement, dans l'escalier désert, et ne délogèrent qu'un rat qui s'enfuit subitement devant eux.
Ils aboutirent à un palier, sur lequel donnait une seule entrée, délimitée par une arche ancienne gravée de runes que ni lui, ni la semi-drow n'identifièrent. Au-delà se trouvait une pièce de dimensions spacieuses, qui devait se trouver exactement au-dessus de celle qu'ils avaient quittée. Ils apercevaient deux issues à cette pièce, mais il n'y avait aucune fenêtre, et ils ignoraient s'ils se trouvaient en-dessous ou au-dessus du niveau de la mer. La pièce, à nouveau, paraissait déserte, mais son sol parfaitement lisse était curieusement exempt de toute poussière.

[Cendres]

HRP : :mail:


Gabriel s’adressa à Anita en chuchotant. « Le sol est propre comme si quelqu’un entretenait cet espace mais curieusement sans laisser trace de vie…S’il y a un rat, il doit y avoir un garde à manger. ......Il y a deux passages… Penses-tu que les runes de l’arche signalent un endroit imprégné de magie ? ».

[Voyageuse]

HRP : pour ta remarque précédente : c'est une semi-drow, pas une drow, même si pour la grande majorité des gens ça ne fait pas de différence physique : elle est identifiée comme drow, elle leur ressemble énormément, et le poulpe la considère comme une drow (et il a pu m'arriver de me tromper en écrivant trop vite aussi...).
Mais donc, elle n'a pas accès à la Rêverie... qui elle-même n'est pas aussi "instructive" que ça : si j'ai bien compris, l'elfe se remémore avant tout des choses qu'il a lui-même vécue, puis partage les souvenirs d'autres elfes qu'il connaît ; c'est seulement quand il avance en âge qu'il a accès à plus de choses concernant l'histoire de sa race


La semi-drow haussa les épaules.
" Cela ne ressemble pas à du drow ni à de l'elfique, mais je ne suis pas une spécialiste... je ne parle aucune des deux langues."
Elle laissa courir ses doigts sur les runes, tracées de façon si nette qu'on aurait pu imaginer qu'elles étaient régulièrement entretenues.
" Ce qui est sûr, c'est qu'elles sont imbibées de magie. Je la ressens dans mes doigts. Si on traverse l'arche, on va sans doute déclencher quelque chose... Mais je ne sais pas quoi."

[Cendres]

HRP : merci Voya


Gabriel recula de peur de déclencher un piège ou autre manifestation magique.
« Je te propose que l’on descende pour savoir où mène l’escalier du bas, peut-être trouverons-nous l’inconnu avec le spectre volé.
La créature nous a dit que c’était un humain qui l’avait volé il y a très longtemps, expression que l’on peut traduire par des centaines d’années... Les humains vivent moins d’un siècle... Penses-tu que la magie peut immortaliser ou allonger l’espérance de vie d’un être vivant ? ».

[Voyageuse]

" Certaines formes de magie le peuvent, oui..."
Suivant son injonction, Anita commença à descendre les marches, tout en poursuivant.
" Les mages nécromanciens font ce genre de chose. Ils sont souvent obsédés par le désir de vivre bien plus vieux que les lois de leur espèce le permettent. Ils étudient les morts-vivants pendant toute leur vie terrestre dans ce but. Certains mages, parfois, traitent avec des démons. D'autres mages ont tenté des expériences pour s'approprier la longévité des elfes, je crois qu'il y avait même des recherches en ce sens à Ithillion. Sans succès à ma connaissance."
Ils étaient revenus à la salle qu'ils avaient quittée. La porte de pierre était toujours ouverte sur l'étang souterrain et son occupant. L'escalier se poursuivait plus bas, tout aussi étroit, tout aussi glissant.
" Certains mages, souvent des nécromants, finissent par trouver le moyen de devenir des liches, et là, ils sont presque immortels... et quasiment invincibles."

[Cendres]

Gabriel répondit à Anita toujours prudemment pour ne pas être entendu par l’éventuel mage.
« Alors, le voleur humain est soit un mage nécromancien, soit une liche… Mais le Maître des lieux a précisé qu’il était lié uniquement au sceptre, peut-être que le mage est mort ? Si nous avons à faire à une liche, … nous sommes morts… Je te propose qu’une fois être descendus et avoir repéré d’autres runes, nous retournions voir la créature pour qu’elle nous les traduise.».
Le jeune guerrier revint sur la question de l’espérance de vie des magiciens.
« Comment dans un espace fermé comme celui-là un magicien trouve de l’énergie pour faire de la magie ? A part le rat que nous avons rencontré, je suppose qu’il a besoin de suffisamment d’êtres vivants pour la générer ? »

[Voyageuse]

" Oh... un mage puissant acquiert souvent le pouvoir de se téléporter. Le manque d'êtres vivants présents en ce lieu ne doit donc pas être une gêne : il suffit qu'il se déplace pour chercher des victimes, des ingrédients magiques... et tout simplement se nourrir. Mais cette île isolée au milieu des marécages est effectivement le genre de repaire idéal pour des expériences... surtout s'il s'agit de nécromancie. Ce n'est pas très bien vu par les autorités, tu t'en doutes..."
Elle s'engagea dans l'escalier en silence, ce qui lui était bien plus facile qu'à Gabriel : elle ne portait pas d'armure clinquante.
" Mais comme tu dis... c'est la présence du sceptre qu'il ressent. Il n'y a peut-être personne..."
L'escalier était, comme le précédent, en colimaçon, mais plus raide et en plus mauvais état encore. Et, surtout, il paraissait interminable : au bout de plusieurs dizaines de marches, ils n'avaient toujours rien atteint ressemblant à un pallier.

[Cendres]

« Anita, nous devrions remonter pour parler à la créature, elle pourra peut-être nous dire où l’escalier interminable débouche. J’ai aussi mémorisé les runes de l’arche de la salle du haut, elle pourra les lire et nous renseigner… J’espère… ».

[Voyageuse]

" Hum... Je te trouve bien optimiste... Mais essayons, après tout nous n'avons rien à perdre..."
Ils remontèrent donc la petite centaine de marches qu'ils avaient descendues, à un rythme plus lent bien évidemment. L'air était chargé d'humidité, lourd, et leur paraissait moins respirable que l'air de la surface. Ils étaient plus rapidement essoufflés, et durent faire une pause en chemin.
Le poulpe géant était toujours là, et sembla particulièrement mécontent de les voir revenir.
" Vous n'avez pas le sceptre, s'exclama une voix courroucée à l'intérieur du crâne de Gabriel. Il est pourtant tout proche, je le sens. Qu'attendez-vous donc ?"

[Cendres]

« Nous avons besoin de votre aide pour traduire des runes anciennes inscrites sur l’arche de l’entrée de la salle du haut. Je pensais que vous pourriez les traduire afin que nous puissions continuer à investiguer sans se faire piéger. J’ai encore une question... Savez-vous où mène l’escalier qui descend ? ».

[Voyageuse]

" Je ne connais que peu de runes. Celles des peuples qui vivent en surface me sont inconnues, quant à celles de mon peuple... elles sont depuis longtemps perdues dans les fonds des mers. Je suis peut-être le dernier être vivant capable de les lire, mais je doute qu'elles aient été utilisées dans un bâtiment de pierre."
Il laissa échapper quelques bulles d'air, comme un soupir.
" Quant à cet escalier... Comment le saurais-je, moi qui ne peut quitter l'eau ? Tu imagines peut-être que j'ai des jambes ? S'il descend, peut-être va-t-il jusqu'en ombreterre?"

[Cendres]

Au nom d’Ombreterre Gabriel sentit des frissons le parcourir. Aussi, il éprouva de la compassion pour la créature, elle était peut-être la seule survivante de son espèce et elle avait dû vivre des moments difficiles et douloureux. Il retrouva le courage et fit de la mission la sienne.
« Je vous remercie pour vos réponses, nous allons remonter et nous rapporterons votre sceptre.».

[Voyageuse]

Ils remontèrent donc l'escalier glissant, jusqu'au palier où se trouvait l'arche ornée de runes.
" Bon... On traverse alors ? " fit Anita sans grande conviction.
Elle laissa glisser les mains sur quelques runes, attentives, concentrée, puis elle haussa les épaules, et fit un pas sous l'arche.
Il ne se passa rien. Rien de visible en tout cas.
Quand Gabriel la franchit à son tour, il crut ressentir un léger picotement, et ils eurent la sensation que le sol frémissait légèrement. Comme si quelque chose s'était déplacé dans le complexe souterrain : peut-être une porte qui se serait ouverte, ou fermée, ou un petit éboulement. Ils n'entendirent cependant aucun son.
La pièce devant eux était toujours aussi déserte, toujours aussi propre, et avait un petit air de palais avec ses murs de pierre polie si claire qu'on aurait pu imaginer du marbre. Deux issues en partaient, l'une donnant sur une autre pièce, l'autre sur un couloir.

[Cendres]

« As-tu senti ? A mon passage j’ai dû déclencher un piège en passant sous l’arche... De toutes les façons nous n’avons pas le choix, nous devons continuer. Commençons par inspecter cette pièce, la créature a senti la présence du sceptre, il doit-être sur ce niveau. ».

[Voyageuse]

La pièce où ils se trouvaient était de forme ovoïde, avec des murs et un sol parfaitement lisses, très certainement taillés de main d'homme -ou autre créature pensante. Ils n'y aperçurent rien de notable, à part l'absence de poussière. En particulier, il ne semblait pas y avoir de rune tracées sur les murs. Mais il flottait dans l'air quelque chose d'étrange, comme une forme d'électricité statique.
L'une des deux ouvertures donnait dans une autre pièce, d'après ce qu'ils pouvaient en juger, mais ils n'eurent pas le temps de s'en approcher : ils entendirent soudain, très nettement, un bruit qui en provenait, évoquant le grincement de pièces métalliques, ou peut-être le frottement du métal contre la pierre. C'était un bruit un peu similaire à celui que Gabriel faisait lorsqu'il se déplaçait avec son armure... mais avec, de surcroît, des pas martelant le sol, encore plus bruyants que les siens.

[Cendres]

Gabriel associa le bruit métallique à un homme d’armes et le pilonnage du sol à celui des pas d’un colosse. Il pensa qu’Anita n’était pas suffisamment protégée pour une attaque frontale et il lui fit signe de se mettre à couvert vers l’escalier. Il n’eut pas le temps de rejoindre son amie pour la protéger et dégaina son épée. S’il avait raison sur l’identification de l’ennemi, il pouvait le stopper en utilisant les jointures des genouillères et l’entrejambe de l’armure pour y introduire son épée afin de trancher les chairs.
Placé à gauche de l’entrée de la deuxième salle, il prit la position d’équilibre la plus favorable pour être prêt à l’attaque et à la défensive son épée en position de tierce.

[Voyageuse]

Anita faillit protester mais se dirigea finalement vers l'escalier, d'un pas rapide.
Le cliquetis s'approchait, de plus en plus reconnaissable : c'était sans nul doute celui d'une armure. Et les vibrations du sol de pierre indiquaient un adversaire massif, plus lourd que Gabriel.
Les pas s'arrêtèrent avant que leur propriétaire ne franchisse l'embrasure, cependant. Gabriel vit surgir l'extrémité d'un bras, une main protégée par un gantelet, presque deux fois plus large que ses propres mains. Cette main agrippa l'embrasure, du côté opposé à celui où se trouvait Gabriel, et un grincement métallique se fit entendre, le frottement du métal contre la pierre. Il vit un pied franchir l'embrasure, la main se crisper, et comprit soudain que son adversaire devait, tout simplement, se plier en deux pour passer pas l'ouverture : il devait être nettement plus grand qu'un humain. Mais la pièce où il se trouvait était très haute de plafond, et il pourrait certainement s'y redresser.

[Cendres]

Gabriel vit seulement un gantelet et un soleret démesurés sortir par l’ouverture de la salle. Il comprit que l’homme-colosse d’armes ou la gigantesque créature armurée devait se ployer pour la franchir. Il décida de choisir son premier plan d’attaque, d’autant que leur adversaire peinait à sortir.

[Voyageuse]

Son adversaire franchit enfin l'ouverture, tête en avant... Mais le casque n'abritait qu'un crâne aux orbites vides. Le colosse n'était qu'un squelette, peut-être celui d'un ogre ou d'une autre créature immense : il était bien plus haut qu'un humain. Il avança dans la pièce, droit vers Anita, qui, curieuse ou désireuse de se rendre utile, n'avait pas cru bon de se cacher.

[Cendres]

Décontenancé par le comportement du squelette armuré et l’attitude de son amie, la première réaction de Gabriel fut de pointer son arme vers la créature. Il ne comprit pas ce qui se passait. Mais il savait qu’Anita avait une longue expérience de vie et de grandes connaissances en magie, en survie et de toutes celles qu’il découvrait au fur et à mesure de leur aventure. Il en conclut qu'elle devait savoir ce qu’elle faisait.

[Voyageuse]

Il vit la peur se peindre sur le visage de sa jeune compagne d'aventure. Celle-ci recula d'un pas vers l'escalier. Elle n'avait pas d'arme, et, dans un réflexe machinal, se mit à incanter.
Une mélopée précipitée jaillit de sa gorge tandis que le squelette en armure avançait à pas lent droit vers elle, sans un regard vers Gabriel. Peut-être ne l'avait-il pas aperçu, puisqu'il se trouvait sur le côté de la porte et qu'il regardait droit devant lui : Anita se trouvait juste face à lui.... Un rayon vert jaillit des mains de la rôdeuse et vint frapper le sol au centre de la pièce. Des lianes jaillirent, emprisonnant le squelette. Anita disparut aussitôt dans l'escalier où le squelette aurait bien des difficultés à la suivre, étant donné sa taille. Il poussa un cri inarticulé de rage. Mais il était bel et bien prisonnier des lianes.
Gabriel, lui, se trouvait en-dehors de la zone d'effet du sortilège, à l'opposé de l'escalier, mais il lui était impossible de s'approcher du monstre sans risquer de se trouver prisonnier lui aussi.

[Cendres]

Gabriel vit Anita prendre les escaliers et en fut soulagé. Le squelette étant emprisonné, le passage vers la deuxième salle était dégagé. Le jeune guerrier décida de d’y rechercher le sceptre.