La Couronne de Cuivre

" Ruth, tu es mauvaise." dit Hubert avec le sourire.
Il redevint sérieux.
" Très bien. Nous nous retrouverons donc ce soir dans la cour. Mais vous devez oser me dire si les choses sont trop pénibles. Je ne veux pas que cela devienne une torture ou une corvée. Je ne vous jugerai pas si vous décidez de renoncer. Il n'y aura pas de honte, et je ne serai pas déçu. Ce qui nous arrive est un malheureux concours de circonstances, mais nos vies seront longues. Ne vous blessez pas pour vous prouver quelque chose de stupide. Les chevaliers courageux vivent. Les chevaliers téméraires meurent."
Il les dévisagea l'un et l'autre.
" D'accord ?"

Ils le regardèrent droit dans les yeux et opinèrent gravement du chef.
-D'accord. J'crois pas que ça sera trop rude, mais si ça l'est, je vous le dirai.
-Je vous promets que je ne m'acharnerai pas si cela s'avère trop difficile, messire.
-bref, vous pouvez nous faire confiance.
-Nous ne vous décevrons pas.

" Parfait. Dans ce cas, au travail, jeunes gens. Si vous me cherchez... Je serai probablement ici. Je vais m'entraîner un moment et je dois discuter de diverses choses avec Edgar."
Partir à la recherche d'Albérich était tentant, mais c'était une mauvaise idée. Ils se retrouveraient bien assez tôt. Hubert avait l'intention de suivre un programme sensiblement similaire à celui de la veille : tir à l'arc, entraînement avec une bonne lame, peut-être plutôt un soldat qu'un mercenaire furieux, puis il fallait qu'il s'ouvre à Edgar de leurs intentions concernant Clairétoile. Il serait le mieux à même de lui désigner les colons qui pourraient faire partie de l'avant-garde. Avertir les soldats viendrait plus tard : Etienne devait d'abord prendre sa décision.

Ruth le salua et tourna les talons. Alban, lui, sembla vouloir s'attarder pour ajouter quelque chose, mais son amie lui rappela qu'ils avaient du pain sur la planche et il s'en fut sur un geste de la main. Les instructeurs et les premiers élèves firent leur apparition moins de dix minutes plus tard, alors qu'Hubert avait déjà commencé à tirer à l'arc. Autour de lui, les groupes se mirent en place, selon une routine qui semblait être déjà bien huilée. S'il voulait discuter avec Edgar, mieux valait qu'il s'y prenne dès à présent. Sinon, il lui faudrait profiter des brèves pauses ménagées lorsque de nouveaux apprentis soldats se substituaient aux anciens ou patienter jusqu'à la fin des exercices, ce qui le mènerait jusqu'à la tombée de la nuit, sinon plus tard encore.

Hubert fit donc ce qu'il avait prévu et exposa la situation à Edgar. Ils allaient envoyer la moitié du contingent militaire de la communauté vers Clairétoile, probablement avec Giovanni et Gabriel et le même groupe d'éclaireurs qu'à l'allée, mais il leur fallait une vingtaine d'autres volontaires pour remplir la mission d'exploration et de sécurisation. Vu le risque de croiser des morts-vivants, Hubert voulait s'assurer d'envoyer des gens dotés d'un sang froid à toute épreuve et sachant manier leurs armes, s'ils étaient encadrés par des soldats de métier. Les instructeurs étant les mieux placés, le paladin comptait sur son ami et sur Ted pour les lui désigner.

-La moitié des soldats et les vingt combattants colons les mieux dotés en sang froid ? Bigre, mon capitaine, j'espère que les cannibales ne vont pas nous attaquer pendant que l'expédition sera partie, parce que sinon, ça va pas être de la tarte de les repousser.
Il avait l'air inquiet, mais il se ressaisit rapidement.
-Je vous ferai une liste dès que possible.

Hubert était sensible à la crainte de son subordonné.
" Il nous restera les mercenaires. Et probablement toi et moi."
Il eut un sourire calme.
" En réalité, s'ils attaquent et que nous sommes débordés, il est probable que nous battions en retraite en fermant les issues derrière nous. Nous piégerons les couloirs au cas où ils parviennent à passer et nous prierons Lathandre. Tout ira bien."

L'ancien sergent resta muet quelques instants puis il sourit.
-Si vous pensez que c'est la meilleure chose à faire, alors, je me fie a voue et j'arrête de me poser des questions.
Il jeta un regard circulaire sur la nef, les élèves, les instructeurs.
-On va vous constituer la meilleure équipe possible, en essayant de prendre des gens qui se connaissent déjà bien les uns les autres. C'est très important pour la cohésion d'un groupe, ça peut faire la différence en cas de grave pépin : quand on a des amis qui peuvent y passer, on cède souvent moins à la panique, on se force à ne pas détaler comme un lièvre.

" Je te fais confiance. Normalement, Etienne devrait accompagner cette équipe et ce sont donc ses hommes qui iront... Je lui ai proposé d'emmener Gaspard, mais il était hésitant... Nous verrons. Les hommes de Louis sont sous la houlette de Mathias... Ce sera à discuter en réunion d'état-major. J'aurais aimé te garder avec moi, mais si c'est nécessaire... Nous verrons. Tout dépend de la décision d'Etienne."
Si c'était Albérich qui partait, sans doute Hubert serait-il soulagé de savoir Edgar auprès de lui.
" A plus tard. Nous en reparlerons."
Il fallait sans doute qu'il aborde Giovanni, à présent, s'il parvenait à le dénicher.

Le barde s'était installé dans une pièce désertée, au milieu d'une partie des sous-sols principalement occupée par des dortoirs et où il ne demeurait donc pas grand monde. Assis en tailleur sur une confortable pile de couvertures, il était plongé dans la lecture des ancestrales archives de la famille d’Étienne.
-Oh oh, ça sent le surcroit de travail ! lança-t-il d'un ton accablé en le voyant approcher.
La seconde suivante, il lui souriait, amical.
-Salut Hubert ! Quel bon vent t'amène ?

" Un vent qui souffle vers le sud, dit le paladin en s'asseyant près de lui. J'ai une bonne nouvelle pour toi. Du moins, je l'espère. Nous pensions te demander d'accompagner la nouvelle expédition qui va partir vers Clairétoile. Nous comptons envoyer une cinquantaine de personnes, dont une vingtaine de soldats, une dizaine d'éclaireurs, une vingtaine de colons capables, Gabriel, Etienne et toi. Il faudra explorer les lieux, mais dans un but très pratique pour commencer : organiser une possibilité de repli et visiter une forteresse que le premier groupe a repérée. Je sais qu'il ne s'agit pas encore de thermes ou de musées, mais c'est un premier pas... Evidemment, ton rôle serait aussi de veiller au moral du groupe."

-C'est tentant, murmura-t-il. Très tentant, même. Toutefois... On m'a bombardé meneur des archers, je compte parmi les lanceurs de sorts, c'est notamment ma magie qui contribue à atténuer ces atroces hurlements, et je dois encore lire et relire ces parchemins pour tenter d'y voir clair parmi les sous-entendus, les allusions... Je ne suis pas du genre à me croire indispensable, mais... Mon absence ne va-t-elle pas causer davantage de problèmes ici qu'elle n'en résoudra là-bas ?

" Ça dépend, dit Hubert. Roxane restera avec nous. Elle est sans doute moins expérimentée que toi, mais elle peut peut-être palier en partie à ton absence. Quelqu'un d'autre pourrait diriger les archers et tu pourras emporter ces documents avec toi."
Il haussa les épaules.
" Les dangers existent là-bas aussi. Ici... Je ne pense pas que nous nous fassions réellement d'illusions. Si nous sommes attaqués, nous serons probablement submergés. Si nous sommes submergés, nous devrons fuir. Nous avons besoin d'une base de repli absolument sûre... Maintenant, il est vrai que ton nom a été mentionné avant que nous décidions d'envoyer un conseiller. Si Etienne accepte de partir, peut-être seras-tu moins nécessaire. Si cela devait être Albérich, en revanche... J'aimerais beaucoup le savoir entouré de personnes compétentes."

-La Communauté regorge de gens compétents, et je gage que, par conséquent, il en ira de même pour l'expédition... Mais je suis flatté de la confiance que tu me portes. J'irai là où je serais le plus utile, et s'il s'avère que je doive escorter Albérich, je le protégerai de mon mieux.
Il le dévisagea un instant.
-Je sais qu'il est difficile de laisser partir au loin celui qu'on aime. J'espère que ma présence à ses côté atténuera un peu ton inquiétude.

Hubert aurait dû réagir immédiatement, dans l’instant, dire quelque chose, n’importe quoi, faire celui qui n’avait pas entendu, tourner la déclaration en dérision ou jouer l’offusqué.
Il en fut incapable : il se sentit changer de couleur et son cœur manqua un battement. Il dévisagea le Sunite sans trouver quoi lui dire, puis baissa précipitamment les yeux, secoué.
" Je... Hum... Je pense qu'Etienne va accepter de partir, souffla-t-il. Mais le cas échéant... Oui, j'en serais rassuré."
Il se leva.
" Je crois que je vais... hum... retourner... Je te tiendrai au courant de ce qui se dessine."

Le barde grimaça.
-Je te présente mes excuses, Hubert. je n'aurais pas dû aborder ce sujet. Les Sunites ont parfois tendance à se montrer trop directs, surtout en ces domaines où ils sont... assez libres, disons.
Il soupira.
-Bref, désolé, vraiment. Et quoi qu'il en soit... Tu peux compter sur moi, vraiment.

" Ce n'est pas... C'est juste..."
Il relâcha sa respiration.
" Je n'ai pas connu beaucoup de Sunites, je le crains." dit-il, avec un peu d'amertume.
Il était déboussolé, ambivalent. Parler à Giovanni était étrangement libérateur et en même temps terrifiant. Il réprimait ce qu'il était depuis plus de six ans, désormais, et il avait espéré... Qu'avait-il espéré ? Tout et son contraire, en réalité. Mais tant qu'il était seul avec ce qu'il ressentait, il pouvait prétendre que c'était un fantasme, que ça n'existait pas vraiment, ailleurs que dans son imaginaire. Tandis qu'en l'avouant... en le partageant... Le sentiment se cristallisait, devenait réel, indéniable. Douloureux, oh, immensément douloureux.
" Excuse-moi." murmura-t-il, confus.
Et il détala sans demander son reste.

Il enfila des couloirs, dépassa des portes et des croisements, dut parfois modérer davantage son pas pour ne pas surprendre ou inquiéter les colons qui, ici et là, devisaient tranquillement. Au-dessus, autour, au-dessous de lui, la Communauté continuait sa vie, tentant de faire avec ses inquiétudes et ses troubles, ignorant ceux qui habitaient le paladin : les sentinelles guettaient sur les remparts, les enfants étudiaient en classe, leurs aînés se reposaient, jouaient, bavardaient ou s'entraînaient dans la nef...

Hubert ralentit avant de pénétrer dans la nef, pour reprendre sa contenance. Il réalisa qu'il n'avait pas demandé à Giovanni de tenir sa langue, se demanda si le barde le ferait par défaut, sentit une bouffée d'angoisse le saisir à nouveau, avant qu'il ne tente de se calmer — bien sûr qu'il ne dirait rien, c'était clair, non ? Il s'appuya contre un mur pour remettre de l'ordre dans ses pensées, tempérer son souffle, se recomposer une mine avenante. Il regarda vers le bas des marches sans rien voir. Comment avait-il se faire piéger de la sorte ? Etait-il possible qu'il ait volontairement baissé sa garde ? Alors que les risques étaient si grands ?
Il frémit puis descendit. Un petit combat le détendrait, pour peu qu'il se trouve un adversaire de bon niveau. Edgar aurait sûrement quelqu'un à lui conseiller.

Il n'eut pas à recourir aux conseils de l'ancien sergent. En effet, durant sa brève absence, un groupe d'une dizaine de soldats avait fait son apparition et s'entraînait avec une bonne énergie. Il s'agissait des hommes de Mathias et, lorsqu'il les sollicita, l'un d'entre eux se porta volontaire. Même s'il n'avait pas le niveau d'un chevalier ou d'un certain chef mercenaire, il connaissait son affaire et le duel qui s'ensuivit remplit son office : outre être utile sur un plan martial, il contribua à détendre Hubert. Au moins un peu.

Hubert s'entraîna avec sérieux puis finit par remonter aux Thermes pour se laver avant de repartir vers les remparts pour jeter un oeil à leurs ennemis. Il renonça à chercher Albérich pour l'affronter : il ne se sentait pas capable de l'approcher dans l'immédiat. De son côté, le Luménien s'était rabattu dans le chariot de Marthe où il fit une liste floue d'activités possibles, sans entrer dans les détails. Tant qu'il ne savait pas qui partait vers Clairétoile, il lui semblait difficile d'impliquer un barde ou un chevalier dans quoi que ce soit. Malgré ses bonnes résolutions, il réfléchit à la situation, au conseil du petit matin, à ce que cela révélait sur lui-même. Il en arriva à une conclusion peu réjouissante mais nécessaire, qui l'apaisa enfin. Il ne restait plus qu'à attendre la décision d'Etienne.

Une main sur son épaule. Légère, elle le fit pourtant sursauter.
Étienne l'avait rejoint et il ne l'avait évidemment pas entendu approcher, à cause des bouchons de cire qu'il avait enfoncés dans ses oreilles.
-Désolé de t'avoir surpris... fit le jeune chevalier quand il les eut retirés. J'aurais dû être plus bruyant...
Il avait l'air préoccupé, voire inquiet.
-Est-ce que je peux t'ennuyer un moment ?

" Bien sûr. Assieds-toi. Tu ne me déranges pas."
Etienne. Ce pauvre Etienne. Albérich ne put s'empêcher de ressentir un élan de compassion. Ou peut-être de pitié. Il n'aurait pas voulu être à sa place, pour rien au monde, avec toute cette culpabilité sur les épaules. Et les cris qui résonnaient au dehors, à peine assourdis par la toile du chariot. Ce n'était pas le meilleur endroit pour avoir un entretien, mais le chevalier avait fait l'effort de venir jusque là... Il ne pouvait couper court à la conversation.
" Je crains d'être un hôte lamentable : je n'ai rien à t'offrir. Mais je t'écoute."

-Honnêtement, même s'il y avait eu de quoi, je ne suis pas sûr que j'aurais réussi à boire ou à manger...
Il s'assit, passa une main lasse sur son visage. Se lança.
-J'ai réfléchi à cette histoire d'expédition... Aux arguments qu'Ignace, Hubert et toi avez mobilisés...
Soupir.
-Si vous pensez que je serai plus utile là-bas qu'ici, alors... Il est de mon devoir d'y aller. Ce sera un déchirement de vous laisser mais... Je le ferai. J'aurais juste besoin que vous... Que vous rassuriez nos compagnons en cas de besoin. Que vous les assuriez que je ne les abandonne pas, que je ne fuis pas, que je ne les laisse pas tomber... S'ils venaient à penser pareille chose...

" Je ne crois pas qu'ils le penseront, Etienne, dit simplement Albérich, avec un sourire apaisant. Je crois que le conseil a intérêt à communiquer honnêtement sur le sujet... Clairétoile est accessible, présente de bonnes options de repli, mais elle doit être explorée et sécurisée. Hubert ne peut pas partir mais il nous faut un chef d'expédition qui ait des compétences militaires. Et cette ville est la tienne. Tu es un pionnier. Symboliquement, c'est important."
Il pinça les lèvres.
" Si les choses devaient devenir problématiques ici... Ta présence n'y aurait pas changé grand chose... Et de toute façon, le couloir est ouvert vers Clairétoile. Les gens seront rassurés de savoir que tu les y attends."

-Je ferai mon devoir, Albérich. Je vous le dois. Je le dois à tout le monde. Ce qui m'amène au second point que je souhaitais aborder avec toi...
Il ferma les yeux. On le sentait extraordinairement tendu.
-J'ai aussi réfléchi à la détection du mal. L'aura qu'a repérée Hubert, ce qu'il a dit lors de la réunion, ce qu’Ézéchiel et toi avez dit, aussi... J'en ai discuta avec Agnès et Ignace : eux ne cèderont pas, si bien que lors du vote de demain, il y aura trois voix pour, deux contre... Et la mienne, qui fera la différence.
Sa voix s'était enrouée, et il toussa dans son poing pou l'éclaircir.
-Je pourrais m'abstenir et vous laisser la victoire sans trop me mouiller, mais... Ce serait lâche. Là encore, je dois faire mon devoir et mon devoir étant d'assurer la survie de tous ceux qui sont venus ici par ma faute... Je dois vous soutenir.
Il se racla la gorge.
-Je voterai pour vous : la mesure sera donc adoptée. Cela aura des conséquences, évidemment, et je pense que le Conseil perdra deux de ses membres. Moi parti, Vous serez trois à rester. Alors je voudrais vous demander... de préserver non seulement les vies mais aussi... au moins en partie... ce qui fait l'esprit de la Communauté. Ses membres sont des survivants, ils ont besoin... pour beaucoup en tout cas... d'une part d'absolu. De conserver la conviction que ce que nous bâtirons... sera différent.

Albérich grimaça. Il avait espéré que les membres du Conseil se plieraient aux décisions prises à la majorité, sans s'en désolidariser. Mais Etienne pensait le contraire, et Etienne connaissait bien l'intendant et la prêtresse. Pendant une seconde, il ne sut quoi lui répondre.
" Etienne. Si le conseil explose, il vaut mieux remettre le pouvoir entre les mains d'Hubert, de manière officielle et transitoire, et en prendre la décision tous ensemble. Le message que la démission d'Agnès et d'Ignace enverrait aux colons serait dramatique pour la cohésion du groupe et nécessiterait des mesures néfastes pour maintenir l'ordre. Cela ne peut pas se produire."

Le sieur de Fontbrune avait blêmi.
-Ignace et surtout Agnès refuseront de lui remettre le pouvoir. Bon, le premier... je n'en suis pas absolument certain. Mais notre Ilmate... J'en suis convaincu. Surtout après ce qui s'est passé au Conseil aujourd'hui, quand nous avons évoqué ce qu'il conviendrait de faire si nous identifions une personne maléfique... Elle ne pourra tolérer de confier les rênes à quelqu'un capable d'exécuter de sang froid un individu qui n'a commis aucun crime parmi nous...

" Hubert n'a jamais dit qu'il le tuerait ! s'insurgea Albérich, incrédule. Il est clair d'en tant que paladin, il ne peut pas fermer les yeux, mais ça ne veut pas dire qu'il va assassiner quelqu'un de sang froid."
Il secoua la tête.
" Mais c'est si c'est que tu penses vraiment, si Agnès ne peut se résoudre à soutenir Hubert, alors il faut que tu votes contre. La dissolution du conseil, dans le conflit, serait bien plus meurtrière que l'existence d'un traître parmi nous. Hubert ne démissionnera pas, même si son avis n'est pas suivi. Il a trop de loyauté envers vous tous."

-Et que feras-tu, toi ? Nous avons également besoin de ton concours...
Il grimaça.
-Nous avons besoin de tout le monde. D'absolument tout le monde.
Il se massa les tempes, accablé.
-Il y a quelqu'un de mauvais parmi nous. Nous avons toujours su la chose possible, mais en être certain, à présent... cela change la donne. Si encore nous étions convaincu qu'il ne s'agit que d'un mercenaire...
Il expira douloureusement.
-Une autre solution... serait que je prenne sur moi... de demander secrètement à Hubert de sonder tout le monde. Si la chose est découverte, il y aurait du grabuge, mais... Comme je suis l'instigateur de toute cette opération... Comme j'en suis le représentant légal face à la banque Lestival, par exemple...

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Une route oubliée