La Couronne de Cuivre

-En effet, acquiesça la juge. Cependant, son attitude s'explique sans doute autrement que par de la simple rancune. C'est un solitaire peu porté sur la discussion : s'il a déjà été mis en minorité au cours de débats, il doit estimer avoir "gaspillé sa salive" pour rien et rechigner à remettre le couvert. Par ailleusr, il est possible qu'il craigne que nous rejoindre signifie, pour lui, le renoncement à ses activités actuelles... En tout cas, il vient malgré ses réticences, ce qui montre que nous ne devons pas trop nous en faire.

" Oui. Et c'est le cas inverse de Guillermo. Je pense qu'il a récupéré les trois gamins paludiers que nous avions isolés et qu'ils travaillent ensemble à éliminer les mercenaires qu'ils croisent."
Hubert ouvrit une bouche ronde de stupeur.
" Quoi ?
— Je suis désolé. Il avait un bon contact avec eux. Et il ne veut pas renoncer à sa guérilla."
Le paladin parut complètement décontenancé.
" Est-ce qu'on ne peut pas... essayer quand même... de le raisonner ?
— Pas moi, en tout cas. Et tu ne peux pas lui parler. Je pense qu'il faut faire une croix dessus pour l'instant, et espérer que les colons prisonniers ne seront pas la cible de représailles."

Marthe grimaça.
-Albérich...
Elle prit une profonde inspiration.
-Ne te méprends surtout pas sur ce que je vais dire : je pense que nous devons tout faire pour que les prisonniers soient épargnés, pour qu'on ne les maltraite pas, pour qu'on ne les tue pas. Ceci étant dit, nous ne devons pas nous voiler la face : nos ennemis ont des otages et quoi que nous fassions, ils risquent de s'en prendre à eux. Enfin, plus qu'ils ne le font déjà. Par conséquent, si nous nous laissons entièrement paralyser par cette perspective, nous avons déjà perdu.

Albérich sourit doucement à la juge.
" J'en suis conscient, Marthe. Et je ne suis pas partisan de ne rien faire. Mais tant que nous n'avons pas examiné nos options avec sérieux... Je ne suis pas pour des décisions hâtives et dangereuses. Je sais que je ne peux pas contrôler Guillermo et je crains les retombées de ses actes, oui. Je pense qu'il y a d'autres voies que d'exposer le corps de mercenaires pendus aux carrefours. Je ne crois d'ailleurs pas que ce soit le genre de méthodes que la communauté veut faire siennes. Chaque... colon tué... est l'enfant, l'époux ou le frère de quelqu'un. Tout le monde espère que la mort frappera dans la famille voisine. Je suis assez attaché à certains d'entre vous pour ne pouvoir négliger aucun des autres. Ce serait... indécent de ma part. "

-Je suis du même avis. Cependant, et crois bien que je le regrette, il me paraît peu probable que nous puissions nous sortir de cette situation sans la moindre effusions de sang. Par exemple, si les Ithiliens devaient se rendre compte du pouvoir que leur confère, sur nous, le fait d'avoir des otages... Il ne faudrait pas longtemps avant que nous ne trouvions, placardées en ville, des affiches proclamant : "Rendez-vous tous ou nous massacrons les prisonniers".
Elle soupira.
-Mais avant d'envisager le pire, étudions toutes les possibilités à notre disposition, oui. Et concernant Guillermo, note quand même qu'il ne vise que ses hommes : je pense qu'il voit ça comme... de la justice interne, l'application du règlement propre à sa compagnie. Laquelle n'appartient pas à la Communauté. Par conséquent, il ne nous implique pas vraiment dans ses actes, sans compter que les Ithiliens attachent probablement peu de prix à ces mercenaires qui ont failli à leur mission.

" Cela dépend probablement de l'impact qu'ont ces découvertes macabres sur le moral des envahisseurs comme des prisonniers, dit Hubert, d'une voix un peu incertaine. Même si les hommes de Guillermo ne sont pas des Ithiliens, leur... meurtre... peut créer un sentiment d'insécurité chez eux..."
Il frissonna.
" Qu'il se fasse justice... Passe encore... mais qu'il se serve de ces gosses ?"
Il secoua la tête. Albérich pinça les lèvres. C'était manifestement un choc pour le paladin qui avait, il ne l'ignorait pas, beaucoup estimé le chef mercenaire.
" Nous en arrivons à mon troisième contact... qui va nous pousser dans le dos. Frida arrive avec ses trois cents colons."

-Même si cela va compliquer les choses, cela reste une bonne nouvelle. D'abord parce que cela signifie que les Ithiliens n'avaient pas assez d'hommes pour prendre le contrôle de la colonne, ensuite parce que cela veut dire que nous aurons des renforts beaucoup plus tôt que nou ne pouvions l'espérer.
Elle pinça les lèvres.
-Restera à trouver une solution pour qu'ils s'infiltrent discrètement en ville et nous rejoignent. Ce qui commencera par un itinéraire passant hors de vue des forts.

" Pas forcément, dit alors Albérich. Nous pouvons aussi imaginer de reprendre la forteresse avant leur arrivée."
Il eut un léger sourire.
" Je dois avouer que l'idée de convoyer trois cents personnes, avec des chevaux, des chariots, dans les tunnels, sans qu'ils soient repérés... Cela me parait pour le moins ambitieux. Une possibilité aurait été de reprendre les forts, mais dans ce cas, la guerre est déclarée. J'ai l'impression que tant qu'ils ignorent où nous sommes et ce que nous faisons... Nous gardons l'élément de surprise. Nous pourrions très bien avoir fui vers Grand Estuaire."

-Il est possible qu'ils envisagent cette hypothèse. Comme ils doivent envisager celle que nous soyons restés. Quoi qu'il en soit, oui, profiter de l'élément de surprise me parait intéressant.
Elle l'observa.
-Tu as un plan pour reprendre la forteresse ? Je dois avouer qu'en ce qui me concerne... Je ne vois guère comment nous pourrions y parvenir.

" Je ne suis pas stratège, ce genre de situations m'est complètement... inconnu. J'étais prisonnier pendant la dictature morféenne : je ne suis pas sorti avant la toute fin des hostilités et j'ai alors consacré toute mon énergie aux soins aux blessés. Tout ça pour dire que... Oui, j'ai une idée, mais je ne sais pas si elle est réaliste, et de toute façon, elle est dépendante de beaucoup d'informations dont nous ne disposons pas encore... Mais avec l'aide d'Ezéchiel, de Giovanni, de Varamyr... Nous pourrions y voir plus clair...
— Albérich, accouche." dit Hubert dans un soupir.
Le Luménien grimaça, embarrassé.
" Je m'excuse si c'est farfelu. Voilà. J'ai pensé... que nous pourrions peut-être investir la forteresse de l'intérieur en nous concentrant sur les mineurs. Il faudrait savoir, pour pouvoir agir, si le groupe qui est à l'intérieur peut, ou pas, communiquer avec celui de l'extérieur. Identifient-ils les colons d'une manière ou d'une autre ? Les comptent-ils ? Combien de soldats les accompagnent ? Si nous pouvons neutraliser leurs hommes qui sont dehors sans qu'ils le réalisent dedans...
— C'est quand même peu probable, non ?
— Je n'en sais rien. Cela dépend de la zone d'anti-magie qu'ils ont placée sur la forteresse. Pour le savoir, il me suffirait de chercher à entrer en contact avec quelqu'un de peu surveillé à l'intérieur. Comme Gus, par exemple. Mais même si les communications sont possibles, il faudrait voir quel est leur protocole. Et si nos mages ont des sortilèges de domination... Ce genre de choses. Beaucoup de questions encore, je sais bien."

Marthe était pensive.
-Je n'ai pas, moi non plus, de connaissances en stratégie. De surcroit, je ne connais pas les lieux. Bref, je serais bien en peine d'avoir une quelconque idée concernant la prise de la forteresse ou d'évaluer les chances de réussite de la tienne. Spontanément, j'ai juste peur de ce qu'il se produira si les Ithiliens se rendent compte de quelque chose : si nous libérons l'un des deux groupes, l'autre restera entre leurs mains, à leur merci...

" Mon idée n'est pas de libérer le groupe, mais bien de réinvestir la forteresse en ayant remplacé l'escorte ithilienne par nos propres hommes, dit le Luménien. Et probablement d'utiliser les passages secrets de la forteresse pour porter un coup directement à la tête. Au Duc, je veux dire. S'il est présent.
— Je crois que Giovanni ne sait pas ce qu'il en est."
Le Luménien haussa les épaules.
" Quoi que nous décidions, il devra probablement retourner espionner l'ennemi.
— Je sais."
Albérich pinça les lèvres.
" Vous avez d'autres propositions ?
— Moi pas. Mais Giovanni proposait de leur faire peur. En faisant appel aux esprits des lieux, quelque chose comme ça..."

La juge sourit.
-Voilà bien une idée de barde. Et adroitement menée, elle aurait du potentiel, puisqu'elle minerait le moral de l'ennemi sans qu'il puisse nous en juger responsables. Cependant, elle le pousserait à se montrer davantage sur ses gardes, ce qui serait incompatible avec le plan suggéré par Albérich... Pour le reste, je dois bien avouer que, pour l'instant, je n'ai pas d'idées particulières. J'y réfléchirai, cependant.

" Je ne suis pas sûr qu'il soit prudent d'inquiéter les Ithiliens, dit le clerc. S'ils sont aux abois, ils seront plus dangereux, moins prévisibles, et davantage sur leurs gardes, ce qui pourrait rendre toute intervention très compliquée..."
Hubert se leva.
" Il faut que j'aille organiser la jonction avec Ezéchiel. Je vous rejoins dans un instant."
Il s'esquiva aussitôt, laissant Albérich et Marthe en tête-à-tête.

Marthe, concentrée, garda le silence quelques instants. Puis elle reporta son attention sur Albérich.
-Tu n'as rien dit de l'Aubemestre : c'est donc qu'il ne t'a pas encore donné de nouvelles.
Cela semblait la chagriner.
-Combien de temps cela fait-il que tu l'as contacté ?

" Il a peut-être essayé de me contacter : ce palais empêche le passage de l'énergie magique. Tu as raison, je devrais me manifester... mais je crains d'avoir épuisé mon quota de sortilèges de communication pour la journée. Je n'ai pas réfléchi."
Il pinça les lèvres.
" Espères-tu quelque chose en particulier des alliés antéluciens d'Etienne ?"

-Même si elles ne lui ont pas accordé de soutien officiel, peut-être parce que cela aurait en quelque sorte nationalisé la Communauté, les autorités d'Antelucas l'envisageaient plutôt d'un bon œil... Mais même sans cela : la banque Lestival a beaucoup investi dans notre projet. Je la voie donc mal renoncer à tout bénéfice au profit d'Ithilion... Bref, à mon avis, des démarches seront entreprises.
Elle soupira.
-Le souci, c'est que je ne les imagine pas aboutir au mieux avant des mois.

" Une intervention militaire prendrait du temps à organiser, sans parler d'arriver jusqu'ici, et je ne suis pas certain qu'elle nous serait bénéfique. Mais la voie diplomatique est beaucoup plus rapide... et à mon sens moins dangereuse. Si on peut trouver un moyen de convaincre le Duc de se retirer... pour raisons politiques, ce serait l'idéal. Ithilion est dépendante du commerce que consentent certaines des cités voisines avec elle... Ils n'ont pas d'accès à la mer, notamment, et il suffirait que les villes portuaires qui se trouvent sur les deux bras de sa rivière organisent un blocus pour qu'ils soient coincés. Correliah pourrait filtrer le passage sur la route du nord, aussi. Ils ont besoin de bois, pour le papier de leurs livres, et ils dépendent directement des bûcherons du nord de la Trouée, vu qu'ils sont en conflit permanent avec les elfes de la Lorien. Non, malgré son isolement relatif, Ithilion souffrirait d'un embargo. Le Prince le sait, c'est ce sur quoi comptait Etienne. Mais ce Duc... La question est de savoir si le Prince sait ce qu'il est en train de faire, et comment il réagirait en l'apprenant. Un courrier pourrait suffire, des consuls d'Antelucas, attirant son attention sur la situation..."

-Même s'il n'est pas au courant, même si l'attitude du duc le met hors de lui... Je vois mal ce dernier rentrer bien sagement à la maison. Dès lors, le prince aura deux options : soit donner l'autorisation à des forces extérieures de venir régler le problème, ce qui prendra une éternité, soit, beaucoup plus probable, envoyer ses propres troupes. Et une fois dans nos murs... Que se passera-t-il ? Qu'exigeront-elles pour prix de leur aide ?
Elle pinça les lèvres.
-Autre hypothèse pire encore : le prince non seulement est au courant des agissements du duc mais, de surcroit, les a commandités. Leurs relations étant notoirement mauvaises, il pourra de manière très crédible affirmer qu'il ignore tout de cette affaire et prétendre qu'elle le révolte. Il pourra même faire semblant de tout mettre en œuvre pour la régler alors qu'en réalité... il cherchera juste à gagner du temps. Bien sûr, au bout de plusieurs semaines, nos alliés noteront cette lenteur, la penseront délibérée et tenteront, qui sait, de mettre en place le blocus que tu évoquais. Ce qui au mieux prendra du temps, au pire échouera : les cités voisines tirent des gros profits de leur commerce avec Ithilion et pourraient rechigner à s'en priver...

" Pas si Luménis l'exige, dit Albérich. Mais tu as sans doute raison. Je suis trop optimiste de penser que les gens peuvent être raisonnés."
Il soupira.
" Mais dans ce cas, nous n'avons rien à attendre d'Antelucas."
Il se leva et fit quelques pas dans la pièce.
" Finalement, prendre le duc en otage reste la solution la plus propre, si nous parvenons à la réaliser. Via les passages secrets, vu la puissance dont Thibault et moi disposons, avec l'appui de quelques mages, de Giovanni... Ce serait peut-être vite réglé."

-En effet. Nous resterait alors à gérer trois cent prisonniers mais... Ah, je crois que je trouverai ce problème d'une facilité déconcertante, si nous parvenons à régler les autres...
Elle eut un sourire fugitif puis retrouva tout son sérieux.
-Pour revenir un instant sur nos alliés extérieurs... Je pense que nous pouvons obtenir beaucoup d'eux, que ce soit par le type de pressions que tu évoquais ou... par l'arrivée d'une armée suffisamment nombreuse pour faire peur au prince. Le souci, c'est que tout cela est sur le long terme, qu'il faudrait laisser nos compagnons vivre des mois comme des esclaves... S'il y a un moyen de leur éviter pareil enfer, il nous faut le saisir, et je croise les doigts pour que ton plan porte ses fruits.

" Je vois que toi non plus, tu ne crois pas mon histoire de prise d'otages plausible. Or moi je trouve que ce serait vraiment le meilleur moyen d'intervenir. Si nous détenons le duc, nous pouvons exiger qu'il ordonne à ses hommes de se retirer. Nous les escortons jusqu'à la sortie. Et c'est réglé. Pas d'effusions de sang, pas de heurts, une résolution où personne ne pâtit de rien. Bon, ensuite, il y a le problème de les empêcher de revenir. Mais ce problème se posera de toute façon. Surtout si le Prince est au courant de sa présence. Dans ce cas, si nous vainquons, il en fera une affaire personnelle, crois-moi. Et il se vengera, quoi qu'il lui en coûte."

-Mais nous serons alors plus de huit cent. Davantage, même, puisque je ne doute pas que la nouvelle de notre établissement à Clairétoile ne se répande par toute l'île. De surcroit, nous serons prévenus et nous aurons pu signer des accords avec Grand Estuaire, avec le clan des Dents Grises, avec d'autres encore, peut-être. Honnêtement, je pense qu'une fois notre situation officialisée, le prince n'aura pas la partie si facile. Et s'il nous attaque malgré tout, il signera son arrêt de mort, car une telle infraction ouverte à la charte d'Helonna ferait de lui un rebelle...
Elle sourit.
-Pour le reste, tu te trompes : je pense que ton plan peut réussir. Simplement, n'étant pas une experte en ces matières, je n'accorde guère de pertinence à ma propre opinion.

" Nous verrons ce que peuvent nous rapporter nos espions. Giovanni a besoin de repos et nous devons en parler avec Ezéchiel quand il arrive... Mais peut-être pourrons-nous déjà envoyer une équipe en fin de journée."
Il secoua la tête.
" Tu sais, Marthe, aucun d'entre nous n'a la moindre expérience de ce genre de situations. Nous avons fait des appels pour renforcer le conseil, en espérant que d'autres pourraient nous apporter leur expertise, mais... finalement, nous allons devoir nous débrouiller en usant de notre bon sens et des informations que nous récoltons. Même Hubert n'a aucune idée de la manière d'agir. Or il est sûrement plus calé en ces matières que toi ou moi."

Elle soupira.
-Dans de telles conditions, il n'est guère étonnant que personne n'ait souhaité rejoindre le Conseil. Qui, parmi nos compagnons, pourrait se croire plus compétent en ces matières qu'Hubert ? Robert aurait pu s'avérer d'un grand secours mais... Il n'est plus. Guillermo a sans doute de l'expérience mais... Je comprends qu'il rechigne à nous rejoindre.

" Il faut que nous gardions foi en nous-mêmes. Nous trouverons une solution." dit le Luménien avec un sourire calme.
Le paladin reparut et se rassit. Il se servit une tasse de thé. Albérich lui trouva l'air nerveux, mais c'était sans doute normal, vu les circonstances.
" Bon. Je propose que nous laissions les choses reposer jusqu'au retour d'Ezéchiel. Marthe, j'imagine que tu voudras prendre un peu la température dans le groupe... et les gens seront heureux de te revoir. Ton retour parmi nous est un signe en lui-même. Et il y a les Paludiers, aussi..."

La nervosité d'Hubert n'avait en tout cas pas trait à l'organisation de la mission visant à conduire Ézéchiel jusqu'à leur refuge : tout s'était déroulé sans la moindre annicroche.
-Je leur ai dit qu'ils pouvaient visiter les lieux à leur guise. Pour le reste, j'ai un peu tâté le terrain et... Ils sont bien conscients que la situation est peu propice à des discussions sur une alliance : il y a plus urgent. Ils profiteront des jouers à venir pour nous observer, pour voir de quel bois nous sommes faits. Et il n'est pas impossible qu'ils nous prêtent main forte d'une façon ou d'une autre : ils ne portent pas les Ithiliens dans leur cœur.

Albérich acquiesça.
" Très bien, dans ce cas, nous verrons comment les choses évoluent. N'hésite pas à poser des questions si certaines choses... des décisions, des événements... te semblent peu clairs... Je pense que je vais aider les instituteurs sur la question des gemmes, ce matin, en ce qui me concerne... Hubert, ce serait bien que Ruth nous déniche le panneau de commandes des thermes, aussi.
— Je vais lui en parler.
— Pour le reste, retrouvons-nous dès qu'Ezéchiel est de de retour."

Marthe acquiesça.
-Très bien. De mon côté, je crois que je passerai l'essentiel de la matinée dans la salle commune : vous savez donc où me chercher en cas de besoin. A tout à l'heure.
Elle leur sourit puis s'esquiva.

Albérich se leva à son tour et s'approcha d'Hubert. Il se glissa entre ses bras, sans donner le temps au paladin de garder ses distances. Mais celui-ci ne le repoussa pas, l'étreignit doucement, et posa les lèvres une seconde sur son front.
" Merci, dit le clerc en se dégageant à contrecoeur.
— De rien. Moi aussi, tu sais où me trouver."
Ils se sourirent, puis Albérich regagna le couloir et se mit en quête des instituteurs, tandis qu'Hubert cherchait ses écuyers.

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Une cité perdue