La Couronne de Cuivre

Le visage de Kasumi s’éclaira en constatant qu’il avait réussi à obtenir l’effet escompté. Evidemment, le regard que lui dédia Astrée fit accélérer le rythme de son cœur, comme à chaque fois mais il était plutôt satisfait de lui… Il se mit à fouiller avec une lenteur délibérée au fond de sa besace :

- Voyons, où l’ai-je mis ? Ah, que je suis désordonné ! Attends, je crois que je l’ai mis là. Ah non, ça doit être là…

Il se mit à fouiller dans sa poche puis en revint au sac, l’air faussement paniqué. Puis un sourire de triomphe illumina son visage alors qu’il retirait doucement sa main de la besace.

- Mais tu dois fermer les yeux, c’est la règle !

Il refusa tout bonnement de lui montrer son cadeau tant qu’elle ne se fut pas exécutée puis en profita pour l’embrasser et posa quelque chose de doux et léger sur son poignet. Il parla d’une voix un peu timide :

- Tu peux regarder mais c’est trois fois rien…

Lorsqu’elle ouvrit les yeux, Astrée put constater que la surprise était en fait un long foulard en soie vert pâle qu’il avait lié autour de leurs poignets. Kasumi la regardait dans les yeux pour ne rien manquer de sa réaction.

Astrée ouvrit des yeux ronds, et resta un instant muette, la surprise lui faisant perdre ses moyens. Elle dénoua doucement le foulard dont il avait entouré leurs poignets. L'étoffe était si fine et si légère... Et avoir ainsi lié leurs poignets était tout un symbole, reflétant le lien qui existait maintenant entre eux.
Elle leva les yeux vers son compagnon, rougissant en croisant son regard.
- Merci, balbutia-t-elle. Il est magnifique. Je ne m'attendais vraiment pas à un tel cadeau. Si j'avais su, je t'aurais acheté quelque chose moi aussi....
Elle se sentait presque un peu gênée : il pensait toujours à lui faire des surprises, des cadeaux. Et elle.... cela ne lui était même pas venu à l'esprit. Bien sûr, cela l'aurait obligé à affronter la foule du marché mais il faudrait bien qu'un jour ou l'autre elle le fasse. Elle se promit de remédier très vite à cet oubli : elle trouverait bien quelque chose qui lui fasse plaisir.

Elle regarda à nouveau l'étoffe, la faisant jouer entre ses mains, admirant ses reflets irisés. Puis elle leva à nouveau les yeux et sourit à Kasumi.
- Il est vraiment beau. Et avec ça, je vais être assortie à tes vêtements et à tes yeux, ajouta-t-elle joyeusement. Tu veux bien m'aider à l'attacher dans mes cheveux ?
Elle était parfaitement capable de la faire seule, mais c'était si agréable de le laisser prendre soin d'elle ainsi. Elle leva le foulard au-dessus de sa tête, le positionna approximativement, et le laissa terminer de l'accrocher.

Kasumi était à la fois intimidé et euphorique que son cadeau fasse tant plaisir à Astrée. Ses yeux lui faisaient toujours un effet fou surtout quand ils brillaient ainsi. Il fut incapable du moindre mot jusqu’à ce que la jeune femme l’invite à nouer le tissu dans ses cheveux. Il s’empara presque timidement des pans du tissu aussi doux que les cheveux qu’il couvrait.

Guidé par les mains d’Astrée, il ajusta le foulard et le noua en place. Il s’écarta ensuite un peu pour mesurer l’effet et resta coi, figé par l’admiration du contraste entre le vert pâle du tissu et les boucles sombres qui s’en échappaient. Devant la mine interrogatrice de sa compagne, il finit par sortir de son mutisme d’une voix où perçait l’émerveillement :

- Magnifique… Je ne pensais pas possible que tes cheveux puissent être encore plus beaux. Le vert te va si bien…

Un léger sourire à cette dernière remarque montrait qu’il entendait relever les paroles de la jeune femme. Le rôdeur lui tendit la main pour l’inciter à se relever et à tourner sur elle-même. Il recommença l’opération, par jeu puis enlaça la jeune femme lorsqu’elle tomba dans ses bras.

- Mon amour… Que dirais-tu si nous nous promenions un peu ? La journée est si belle. Puis nous pourrions aller voir comment se portent l'un de nos vieux amis. Taliesin a du rentrer maintenant...

Vers la maison Desmoulins

Les fantômes rencontrés la veille dans la demeure d’Arya étaient oubliés alors qu’un tourbillon de flocons de neige légers comme des plumes avaient accueillit l’elfe et l’enfant à leur sortie de la taverne bien emmitouflés dans leurs manteaux, bonnets solidement enfoncés, écharpes soigneusement nouées. Dans les rues, rares étaient les passants et le peu de traces laissées par les courageux disparaissaient rapidement tant la neige tombait drue.<o>

</o> Lorsqu’ils arrivèrent au parc, un champ de neige immaculé les attendait. C’est à cet instant que la tempête s’arrêta quelques instants comme pour leur offrir le temps de l’émerveillement à admirer ce lieu féerique où seuls les troncs se distinguait dans l’immensité d’un manteau blanc dont le moelleux absorbait les sons environnants.<o>

Le regard ravis, un sourire émerveillé illuminant son visage, la magicienne posa son bras sur les épaules de l'enfant.

Que c'est beau, c'est presque dommage de fouler cette neige tant tout semble baigner dans le calme et la sérénité.
</o>

Le gamin leva sur elle un regard mutin et se fendit d'une moue blasée.
-Mouais, c'est joli, mais, franchement, ça manque de flaques de boue et de traces de suie tout partout. Ça apporterait un peu de variété, à côté de tout ce blanc...
Il adressa un clin d'œil à la magicienne, puis reprit.
-Plus sérieusement, c'est bête de marcher dessus, mais si c'est pas nous qu'on le fait, ça sera les autres. Et on a pas le choix, si on veut avancer dans le parc. Enfin, si, on pourrait toujours passer par les arbres et aller de branche en branche sans jamais toucher l'sol, mais c'est pas tout à fait l'même type de promenade !

L'imagination du paysage abimé par des tâches sombres fit naître une grimace sur le visage de l'elfe, mais bien vite son sourire revint, son regard amusé se posa sur son petit protéger alors qu'une bourrasque de vent vint non seulement faire tournoyer la neige qui tombait à nouveau plus dru, mais souleva sur son passage une partie de celle tombée sur les branches et le sol. En une fraction de secondes, ils furent entourés d'un nuage blanc qui effaça les traces de leurs pas qui les avaient amenés jusqu'au parc.

Tu dis boue et suie ... la suite étant bain, je ne pensais pas que cela te manquait déjà et je n'avais pas prévu que nous irions aux thermes, ni à ma maison.

Mais déjà, la magicienne partait en petites foulées avant de se baisser, de prendre dans ses mains cette masse légère et froide et d'envoyer une boule de neige sur l'enfant qui n'eut aucune peine à l'esquiver. La bataille venait de commencer ...

Cependant, Podrick ne riposta pas tout de suite. Il se contenta de croiser les bras et de secouer la tête, la mine grave.
-Je vais finir par me demander qui de nous deux à réellement neuf ans... fit-il, sentencieux.
Sur ces mots, il fila se dissimuler derrière un tronc, histoire de récupérer, à son tour, des munitions.
-Et puisque tu parlais de bain... lança-t-il. Sache que je n'en prendrai plus jamais ! Jamais, jamais, jamais ! fini aussi, les ablutions ! Foi de Podrick ! Et je ne franchirai plus non plus les limites de cet enfer que sont les thermes ! Quant à ta maison, si je daigne y rentrer, ce sera seulement... par la cheminée ! Vive la crasse et la suie, mes fidèles alliés !
C'est seulement alors qu'il entra dans la bataille, lançant boule de neige sur boule de neige avec une adresse manifeste, se dissimulant sitôt ses projectiles décochés. Le parc ne manquant pas d'obstacles derrière lesquels se réfugier, et l'enfant ayant une bonne pointe de vitesse en matière de course, le toucher était rien moins qu'évident...

Les boules de neige de Podrick rataient rarement leur cible et sous cette avalanche blanche la magicienne plongea dans un passé bien lointain, celui de son enfance. Son esprit immergé dans ses souvenirs qui maintenant se bousculaient, elle n’esquivait pas vraiment, ni ne visait avec précision, cela aurait d’ailleurs été inutile au vu de la rapidité de Podrick à disparaître aussitôt ses munitions lancées.<o></o>

Plus de bain, ni d'ablution, c'est ce que nous verrons et pour tes précieux alliés, ils ne sont pas prêts de réapparaître, j'y veillerai, foi de magicienne.
<o></o>Le mélange du moment présent et de sa vie passée n’avait guère de différence, Podrick avait une agilité et une rapidité qui étaient identiques à celles des petits elfes et dans la tempête de neige qui s’abattait sur le parc, couvrant quasi immédiatement les traces de leurs pas tout comme les traînées laissées par leurs mains lorsqu’elles formaient de belles boules blanches, la magicienne soudain disparut derrière un arbre centenaire pour ne pas réapparaître.
 <o></o>
D’un sort, elle s’était rendue invisible et les traces à peine visibles qu’elle laissait dans la neige disparaissaient immédiatement sous les assauts du vent tournoyant. Elle ne cherchait pas à piéger l’enfant, mais son esprit entre deux vies avait besoin de cet intermède pour l’observer, pour trouver chez lui quelques empreintes qu’auraient laissé une ascendance elfique. Cela n’avait aucune importance quant aux sentiments qu’elle lui portait, mais les brides de mémoire qui lui revenaient lui faisaient aussi ressentir le sentiment des siens pour les non-elfes et surtout ceux qu’auraient ses parents envers lui si le destin lui offrait de les retrouver.<o>

</o> Immobile derrière un fourré, regardant son petit protéger, la magicienne devait reconnaître que tout ce qui pouvait le rattacher à sa race n’était en aucun cas une preuve que du sang elfe coulait dans ses veines et cette silencieuse observation mit en évidence tous les points qui venaient balayer cette possible filiation. L’enfant n’avait aucun pouvoir magique, ni infravision, pas plus que ses oreilles qui auraient dû conserver une forme plus grande et pointue, il n’avait rien qui put être elfique en dehors de son apparence. Malgré cela, Arya se dit que de la magie, l’enfant n’avait guère de connaissance hors la crainte qu’elle le transforme en crapaud, voire des pouvoirs qu'il lui conférait et qu’elle n’avait pas encore.<o>

</o> Il ne s’était pas écoulé une demi-minute que comme une bulle qui éclate, tout s’effaça pour la faire revenir au présent. Mais la question restait bien présente et l’envie d’aller questionner les esprits qui étaient dans sa demeure vint la tarauder, Podrick n’était guère enchanté d’aller à la bibliothèque, peut-être préfèrerait-il les sous-sols de l’avenue du Solstice ?<o>

</o> En l’instant, constatant qu’elle n’était qu’à quelques pas de l’enfant, toujours invisible, elle ne put se retenir de s’élancer sur une branche forte et solide d’un résineux qui le surplombait faisant ainsi s’écrouler sur lui une masse blanche et légère avant de s’en retourner sans qu’il puisse le déceler à l’endroit où il devait penser qu’elle avait toujours été …

Podrick ne put réprimer une exclamation de surprise lorsqu'il fut victime de la petite avalanche provoquée par Arya. Il s'ébroua, chassa à grands gestes la neige maculant ses vêtements, puis posa les mains sur les hanches et lança d'une voix forte :
-Au parc et aux thermes, c'est la même chose : j'suis obligé de constater que les mages ne respectent pas les règles, trichent et utilisent des... heu... armes non conventionnelles ! Mais c'est pas grave : les chevaliers, eux, ont de l'honneur et gagnent à la loyale !
Et de se mettre aussitôt en devoir de reprendre le bombardement, avec une énergie et une fougue renouvelée.

Ayant tenté une sortie pour donner sa réponse, Arya n’insista pas sous l’avalanche de boules de neige qui s’abattit sur elle à peine eut-elle montré le bout de son nez, elle se contenta d’élever un peu la voix, bien dissimulée derrière un arbre.<o>

</o> Mais, je n’ai utilisé que les mêmes armes que toi, la neige et mes mains … alors cela n’a rien d’une tricherie. Penses-tu qu’un chevalier paraisse honnête à un mage qui devrait tâter de son épée.

<o> </o> Dans la foulée, elle décida d’utiliser quelques sorts de base pour taquiner son petit protéger. Et c’est ainsi que le garnement se mit à éternuer, alors que le son d’une horde de chevaux galopant se fit peu après et qu’une boule de neige qui était restée intacte se dirigea vers lui restant en suspend au-dessus du sol.

<o> </o> Si la magicienne voulait soumettre le futur chevalier, il lui serait aisé d’en faire ce qu’elle veut, de lui faire prendre autant de bains qu’elle le souhaite et de l’envoyer aux thermes nuits et jours vu que tu n'as même jamais pensé que celui-ci n'a jamais pensé qu'il pourrait avoir des dons pour la magie.<o></o>

L'enfant ne s'en laissa pas compter.
-Il voudrait bien voir ça, tiens ! répondit-il avec aplomb. Un chevalier ne se soumet jamais, ne renie jamais sa parole même sous la torture. La magicienne doit se rendre à l'évidence : elle ne pourra faire de lui ce qu'elle voudra, malgré tous ses efforts et tous ses tours, malgré éternuements, bruits bizarres et boules de neige volantes. Jamais plus il ne se lavera. Et puis, le chevalier à dé)à répondu à la magicienne : il est un expert en tours de passe passe.
Il s'interrompit, sourit largement.
-Et non, passer de sale à propre ne fait pas partie de ses talents magiques. Désolé.

Le sourire de l’elfe s’était fait tendre et entourait l’enfant dont le regard brillait déjà de la fierté d’un chevalier. L’esprit malin et malicieux de Podrick valait bien plus que quelques tours de magie, pourtant qu’il apprenne que face à un mage la méfiance était de mise était la première leçon qu’il devait recevoir. <o>

</o> Le mage n’a pas besoin de la torture pour faire faire au chevalier ce qu’il veut et si celui-ci le mettait au défi de le faire passer de sale à propre, il peut l’assurer qu’il a le pouvoir de l’envoyer aux thermes pour se laver d’un simple sort d’enchantement, voire dans le bassin d’eau froide s’il le décide tout en lui suggérant que c’est dorénavant une eau à la température idéale et que celui-ci s’y rendrait sans pouvoir détourner ses pas d’un seul centimètre.<o>

</o> Arya prit sont petit protéger dans ses bras et le sera contre elle.<o>

</o> Tu dois savoir que face à un mage et tant qu’il a le pouvoir de faire des incantations, celui-ci peut te soumettre à sa volonté et réduire tes capacités à néant. Un preux chevalier sans protection magique peut se voir suggérer de se battre contre son propre camp si le mage qui lance le sort sait l’intitulé… et le chevalier ne pourra faire autrement, alors de là à te suggérer de te rendre aux thermes tous les jours, tu imagines qu’il n’y aurait rien de plus facile pour moi. Mais un mage digne des dons qu’il possède ne fait jamais usage de la magie sans qu’il y ait nécessité et si pour moi que tu sois propre est important, t’y contraindre ne t’apporterait rien. Un sourire d’espoir se fit sur le visage de l’elfe qui avait toujours eut l'envie de transmettre son savoir à l'enfant. Le jour où l’envie te viendra de savoir si tu as des prédispositions pour la magie, je serai là pour te guider. <o>

</o> Après avoir caressé doucement ses cheveux, le regard brillant de la fierté de ce qu’était cet enfant malgré la misère et la souffrance dans lesquelles il avait grandi, elle lança gaiement sachant que pour Podrick ce ne serait pas un choix aisé et qu’il choisirait le moins pire, mais vu que le temps n’était pas aux grandes chevauchées dans les sous-bois, l’instruire sans que ce fut un rapport avec l’école était une excellente solution.<o>

</o> Que faisons-nous maintenant ? Leçon de magie ? Découverte des merveilles de la lecture à la bibliothèque ou rencontre des fantômes avenue du Solstice ? Un sourire amusé se fit sur son visage et se glissa dans sa voix. Ou un petit tour aux thermes peut-être ?<o></o>

Le gamin lui rendit un sourire plein de malice.
-Pas les thermes. J'ai dit que je ne prendrai plus jamais de bains. Et maintenant que tu as dit que tu ne te servirai pas de tes pouvoirs contre moi, je n'ai vraiment rien à craindre ! Même si en fait je ne craignais déjà rien : faire peur à l'adversaire, lui faire croire qu'on peut faire quelque chose, c'est presque aussi efficace que pouvoir vraiment faire cette chose. Mais j'suis un malin !
Il mourrait visiblement d'envie de lui tirer la langue, mais il s'abstint.
-Pas de bibliothèque non plus. C'est congé, alors, j'veux rien faire qui me rappelle l'école. Après, les fantômes... heu, pourquoi pas, de toute façon, tu peux les repousser d'un claquement de doigts. Et pour la magie, pourquoi pas, ça dépend si c'est... comme à l'école ou pas !

La magicienne aimait lorsque Podrick avait ce regard malicieux et espiègle et tournait ses dires à sa façon histoire de la taquiner. A l’éducation parfaite qu’elle aurait voulu qu’il ait et au manque totale qu’il avait eut, l’enfant se tenait dans un juste milieu que l’elfe lui accordait volontiers sachant qu’il faisait moult efforts pour y arriver.<o>

</o> Bon que les choses soient bien claires car tu as tout de même traduit mes paroles à ta façon, je n’ai jamais utilisé la magie contre toi et ne le ferai jamais s’il n’y a pas une nécessité vitale. Par exemple, si tu ne prends plus jamais de bain, cela ne pourra faire puisque tu ne pourras plus entrer dans ma maison, tu te souviens, je te l’avais dit. Dans ce cas, te laisser dehors serait risquer ta santé et ta vie … un mage ne peut accepter cela … cas de force majeure … certes je pourrais juste enlevé la saleté sur toi, mais … je préférerai te faire prendre un bain tant qu’à choisir un sort. Ce n'est pas pour te faire peur que je te le dis, mais pour que soit informer de ce qui peut arriver ainsi tu as le choix entre le faire de toi-même ou pas.<o>

</o> Un sourire amusé barrait son visage et elle joignit le geste à ses paroles.<o>

</o> Tu vois, je ne peux rien faire en claquant des doigts, même pas t’obliger un prendre un bain, alors pour les fantômes c’est raté d’avance, mais je n'en ai pas peur, pas plus que de te voir redevenir couvert de boue, de suie et de crasse.
Le regard de la magicienne s’anima et dans sa voix se reflétait la passion qu’elle avait pour la magie et un fond de souvenir de l’engouement de la découverte de ses pouvoirs qui étaient même bien plus forts que n’importe qu’elle réussite que pouvait apporter un avancement vers la maîtrise des choses.
La magie, comme à l’école, non c’est bien plus amusant, certes il faut s’exercer pour pouvoir s’en servir à bon escient et cela demande du temps. Mais … je n’ai jamais ressenti cela comme l’école, c’était plus un jeu qu’un devoir. Alors tu pourrais essayer, mon premier sort était fort simple, mais m’a vraiment amusée lorsque j’ai compris que je pouvais déplacé un objet comme je l’ai fait avec la boule de neige, ensuite ce furent de petites lumières que je pouvais déplacer selon mon gré et qui dansaient sous mes yeux. Je sais que les humains ont aussi de aptitudes, mais la magie ne faisant pas partie intégrante de leur environnement, beaucoup en son inconscient. Alors c’est comme tu préfères, les bains ce sera pour un autre jour où plus jamais aura un autre sens, la bibliothèque aussi. Allons à la maison et tentons l’expérience, si la magie ne te convient pas nous irons à la poursuite des fantômes.<o></o>

Podrick avait opposé un joyeux "Même pas peur !" aux mises en garde de la magicienne. Visiblement, il n'était pas décidé à abandonner la lutte, laquelle semblait grandement l'amuser. Pourtant, il écouta la suite avec attention, et finit par acquiescer.
-Très bien. Moi, tant qu'on évite la bibliothèque et les bains, tout m'va ! Alors en route pour la maison... J'suis pas sûr d'arriver à quoi que ce soit en magie, mais comme je me sens d'humeur à chasser des fantômes, c'est pas bien grave.
Et de se mettre aussitôt en route, sans manifester, en apparence, la moindre appréhension.

L'elfe et l'enfant avaient parcouru d'un pas lent la faible distance qui séparait la demeure d'Arya du parc examinant ça et là des traces laissées dans la neige par quelques animaux sauvages venus près des demeures dans l'espoir de trouver un peu de nourriture.

Mais, avant même de pénétrer sur le parterre central, des cris joyeux se faisaient déjà entendre et lorsqu'enfin ils eurent une vue dégagée, c'est une myriade de gamin qui jouaient dans la neige qu'ils découvrirent. Parmis eux, se trouvaient plusieurs petits camarades de l'enfant.

Apparemment remis de ses émotions, Podrick avait marché d'un bon pas depuis leur maison, la mine sereine, l'air détendu. En réalité, Arya le sentait bien, les événements vécus quelques heures plus tôt l'avaient grandement ébranlé, le troublaient profondément : l'enfant avait simplement repris assez de maîtrise sur lui-même pour les repousser, un temps, de ses pensées immédiates et ainsi pouvoir donner le change.
Dans tous les cas, il semblait bien décidé à s'occuper l'esprit. Ainsi, sitôt que l'un de ses condisciples l'eut remarqué et hélé, il quitta le côté de la magicienne pour se joindre à l'essaim de gamins déchaînés et prendre part à la bataille générale; Il se dépensa sans compter, hardi et fougueux, apparemment infatigable et insensible au froid, participant à nombre de joutes,,à moult mêlées, prompt à esquiver comme à riposter.
Peu à peu, cependant, certains de ses camarades se retirèrent pour regagner leurs pénates, et la fatigue commença à peser sur ses épaules. Il finit donc par rejoindre Arya, les vêtements maculés de neige, le souffle court, le visage rougi mais souriant.

La magicienne fut ravie lorsque Podrick rejoignit les enfants qu'il connaissait, c'était un bon moyen pour lui de se libérer un peu des profonds troubles qui avaient agité son âme les dernières heures passées et lorsqu'il revint après de longues batailles de boules de neige, l'elfe lui sourit.

Et bien, si nous passions chez le marchand de marrons chauds, cela te permettra de nourrir tes nouveaux muscles et m'offrira un peu de chaleur car ce ne sont pas les quelques pas que j'ai faits qui ont empêcher le froid de petit à petit me frigorifier.

Il serait toujours temps après de décider ce qu'ils feraient pour occuper cette journée ensoleillée d'hiver.

Le gamin, qui sembla seulement prendre conscience de la froidure ambiante, acquiesça vigoureusement. Il se drapa étroitement dans son manteau mouillé, fourra les mains dans ses poches et emboîta le pas à la magicienne, la suivant jusqu'à l'échoppe du marchand. Là, il garda un long moment les doigts serrés autour de son cornet, savourant sa chaleur avec satisfaction. Puis il mangea avec appétit, désireux autant d'apaiser sa faim que de se remplumer au plus vite. Enfin, son en-cas terminé, il se tourna vers Arya, à nouveau fringant, attendant impatiemment la suite du programme.

L'appétit de l'enfant rassura la magicienne, de s'être dépensé physiquement avait dénoué son estomac et tout autant son esprit. Certes, il lui faudrait rester vigilante jusqu'à ce que Podrick arrive à surmonter la souffrance engendrée par les découvertes qu'ils avaient faites. Il n'était pas raisonnable de retourner à la maison et bien trop tôt pour rentrer à l'auberge et l'envie d'emmener son petit protéger à la bibliothèque la tarraudait déjà depuis quelques jours.

Et bien, je pense qu'une activité bien au chaud qui musclera ton esprit maintenant que tu as musclé ton corps sera un entraînement parfait pour le futur chevalier Podrick.

Sans en dire plus, elle passa son bras par dessus ses épaules et le guida en direction de la sortie du parc prenant l'allée qui les rapprochait de la bibliothèque. Nul doute que l'enfant devait avoir compris ses mots.

Oh oui, il avait compris. Tellement bien compris, même, qu'il s'immobilisa presque aussitôt et décocha un regard incisif à la magicienne.
-Tu veux m'emmener à la bibliothèque, c'est ça ?lâcha-t-il, maussade. C'est pour me punir parce que j'ai fait une bêtise ? Non, parce que sinon, je vois pas pourquoi tu veux m'y emmener. Me muscler l'esprit, je fais ça tous les jours, à l'école, et c'est vach... très fatiguant. Alors si en plus je dois me torturer les méninges pendant les congés, franchement... Je préfère encore aller voir des spectres.

Autant la magicienne était attirée par toutes les lectures pouvant lui apporter du savoir, autant Podrick semblait y être allergique. Mais une bibliothèque n'était pas une salle de classe et elle avait un espoir que l'enfant prenne goût à découvrir la lecture en compulsant des livres appropriés à son age et qui mieux que le bibliothécaire pouvait faire naître cette envie.

Te punir ... humm, il faut que je réfléchisse déjà si aller chercher des livres est une punition. Finalement, non ce serait plutôt une récompense, car pouvoir choisir les livres que l'on souhaite regarder ou lire, ne pas avoir d'obligation de retenir les lignes que l'on parcours, ce n'est pas comme l'école. Certes, il faut rester calme et silencieux, mais aucun choix n'est imposé et chacun choisit les livres qui lui plaise.

Elle se retourna vers lui en riant.

Et puis, les fantômes sont pour moi, j'ai quelque chose à régler avec eux pour qu'ils puissent partir en paix, sinon, j'utiliserai la manière forte. Mais si tu tiens vraiment à y retourner, tu peux ...

Le gamin hésita une seconde mais, peu désireux de se dédire, opina du chef.
-D'accord, fit-il. Le pire est parti, et les autres sont pas bien méchants. Je préfère aller les voir que choisir des livres, franchement. J'veux dire, je doute pas qu'il y ait plein de livres super intéressants, avec des choses à apprendre ou de chouettes histoires. Mais pour l'instant, lire, c'est trop pénible pour que je trouve ça amusant. On verra dans... heu... quatre cinq ans, quand je saurais bien faire. Peut-être que j'aurai envie de lire tout le temps, à ce moment-là. Mais maintenant... J'ai mal à la tête rien que d'y penser !

Arya fronça les sourcils tant de dépit de constater que son petit protéger ne partageait vraiment aucune de ses propres attirances, que par le fait que ramener l'enfant dans les sous-sols tant qu'il y aurait des fantômes, voire même pendant quelques temps serait une énorme erreur. Mais, la magicienne avait plus d'un tour dans son sac et elle posa un regard décidé sur l'enfant.

ok, mais pour pouvoir enfin appréhender les fantômes dans des conditions qui ne les rendent pas agressifs et que ceux que tu crois gentils ne deviennent pas pire que celui que tu as vu disparaître dans les enfers, il faut d'abord que tu étudies les raisons de leur présence, la manière de les aborder et de te permettre de les faire partir à tout jamais tout en offrant la paix à leur âme.

Son regard se fit tendre et entoura l'enfant de l'amour qu'elle lui portait. Elle lui offrait un échapatoire et ne pouvait qu'espérer qu'il y adhérerait afin de ne pas avoir à affronter déjà ses peurs.

Et puis, si tu as trop mal à la tête, je te ferai la lecture, et si ton mal de tête ne disparait pas, tu n'auras qu'à faire semblant d'écouter et laisser ton esprit se promener dans les sous-sols de la maison.

Podrick dévisagea un moment Arya, hésitant, puis finit par soupirer.
-Tu as vraiment envie qu'on y aille, à la bibliothèque...
Ce n'était pas une question, et il se fendit d'un faible sourire.
-Alors en route. Je suis pas sûr que je comprendrai les trucs sur les fantômes, doit falloir être magicien pour ça, mais je ferai un effort. Et peut-être qu'on trouvera autre chose d'intéressant...
Sans rien ajouter, il se dirigea vers la sortie du parc. Qu'il ait été convaincu par les arguments de l'elfe où qu'il soit désireux de lui faire plaisir, il semblait en tout cas décidé à faire bonne figure.

Une bouffée de tendresse fondit sur l'enfant, il était un être adorable et l'elfe ne pouvait comprendre qu'il ait dû passer par tant de souffrance. Mais comme il l'avait si bien dit, il était possible qu'il trouve un point d'intérêt pour un tout autre sujet qui viendrait à lui faire apprécier de se rendre à la bibliothèque pour y empreinter un ouvrage qu'il consulterait à ses moments de loirirs.

Tout comme l'enfant, la magicienne ne dit pas un mot alors que déjà s'élevait devant eux le majestueux bâtiment de la bibliothèque. En quelques pas, ils parvinrent sur le perron et Arya poussa avec une certaine satisfaction la lourde de porte qui ouvrait sur le savoir et la découverte.

Damien commenca à suivre sa cousine qui se dirigea vers eux,il les observa dans les moindres détails mais à mesure qu'il les regardait son stress se fit plus intense,ses yeux devinrent roses à tel point que quiconque se donnerait la peine de regarder ses yeux le remarquerait mais ce que redoutait Damien était leurs réactions quand ils apprendront que il peut utiliser la magie,puis une fois arriver à leurs hauteur,Damien attenda que sa cousine le présenta.

Sa cousine avait en effet pris les devants, saluant tour à tour les jeunes gens. Damien avait la possibilité de les détailler un peu plus : l’une des jeunes filles ressemblait beaucoup à sa cousine. Cette dernière la présenta comme s’appelant Annabelle. A ses côtés se tenait le garçon plus âgé du nom de William. Enfin, l’autre couple assorti se révéla être les fameux Modeste et Craster, deux frères et sœurs au teint plus mat et aux cheveux noirs de corbeau. Lucinda conclut les présentations d’un ton guilleret :

- Et voici mon cousin, Damien. Il vient d’arriver en ville. Il a des talents magiques !

Les autres accueillirent la nouvelle avec enthousiasme et saluèrent chaleureusement le jeune homme, n’accordant guère d’attention à son apparence peu ordinaire.

Damien fut surpris par leurs reactions il pensait que ils allaient le prendre pour un monstre mais au lieu de ca ils semblaient êtrent curieux

-Et bien...bonjour heu...comme la dit Lucinda je m'appelle Damien j'ai 21 ans et puis bon...ben...si vous voulez savoir des choses posez moi des questions

Damien était embarrassé,il n'était pas le genre à être à l'aise quand il sagissait de parler de lui même

Les jeunes gens ne s’en privèrent néanmoins pas sans qu’il puisse vraiment identifier qui avait demandé quoi entre les prénoms que lui avait annoncés Lucinda :

- Tu viens d’où ?
- Ça fait longtemps que t’es en ville ? T’étais déjà venu ?
- Comment tu trouves Luménis
- …
- Tu sais faire des tours ?

Apparemment, la curiosité des amis de Lucinda était intarissable.

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