[Lieu] Les portes de Manost

[Kasumi]

Le mage s’efforça de tempérer ses propos, visiblement sur interprétés mais parut satisfait de la décision finale de la guerrière :

- Je ne crois pas qu’ils iraient jusque-là. En tout cas pas de manière officielle. Mais la ville est agitée et elle n’est pas sûre en ce moment. L’agitation du retour des troupes ne fait qu’y contribuer comme vous pouvez aisément l’imaginer. Je vous fais parvenir votre réservation dans la journée mais je vous conseille d’attendre demain pour vous joindre à la parade des troupes luméniennes : ainsi vous traverserez la ville en toute sécurité.

HRP : tu peux te promener un peu à Manost si tu le souhaites sinon je posterai dans la semaine le retour des troupes et/ou de ton personnage à Luménis.

[Ugo]

Galariel prit congé du mage et s'en fut dehors. Sa décision était prise, elle allait revenir à Luménis, y retrouver ses quelques amis et puis on verrait bien.

hrp: J'attend pour le retour.

[Kasumi]

Quête : les dessous de Port-Couchant

Le soir-même, alors qu’elle s’en retournait vers sa tente, la guerrière sentit un petit picotement à la base de sa nuque. Au cours des années, elle avait appris à tenir compte de ce genre de signes qui lui signalaient la présence d’intrus, le plus souvent hostiles.

Et en guise d’intrusion, c’est à nouveau la voix du mage avec qui elle avait longuement échangé le matin qui se fit entendre dans sa tête :

- Veuillez me pardonner de m’immiscer à nouveau dans vos pensées surtout aussi vite après notre dernier échange mais j’ai cru comprendre que vous aviez manifesté de l’intérêt pour travailler à nouveau pour le conseil luménien…

[Ugo]

Quête : les dessous de Port-Couchant

Un frisson désagréable parcourut son dos, imaginer que le mage Luménien puisse lire ses pensées les plus intimes ne la rassurait pas. Secouant la tête, elle se rassura en pensant qu'un citoyen de Luménis ne s'abaisserait pas à ce genre de bassesse.

-Vos informations sont exactes

[Kasumi]

La voix du mage se fit plus affirmée, sans doute avait-il cherché une confirmation que la jeune femme soit disponible et disposée à user de ce moyen de communication intrusif.

- Si vous en êtes d’accord, je peux vous envoyer l’un de mes assistants pour vous rappeler à Luménis. Un navire en part ce soir et j’aimerais que vous soyez à son bord. Si toutefois la mission que mon assistant vous présentera vous convient et que vous n’avez pas d’autres obligations immédiates.

[Ugo]

De toute façon la guerrière n'avait plus rien à faire à Manost pour le moment, c'est donc d'une voix assurée qu'elle répondit:

- Si on peut m'envoyer mes affaires par le même canal, je suis prête à partir dès maintenant

[Kasumi]

« Très bien, j’en informe aussitôt l’un de mes assistants. Encore merci à vous et à bientôt je l’espère, Galariel ! »

La voix s’interrompit ensuite et la guerrière sentit que la communication était cette fois rompue.

Deux minutes plus tard à peine – signe que le mage était redoutablement efficace ou qu’il s’était déjà préparé à cette réponse positive – une femme d’âge mûr portant la robe de l’Université de la Magie fit son apparition à l’entrée de la tente de la jeune-femme.

- Bonjour. Maître Franchedigue m’a dépêché pour assurer votre retour à Luménis ainsi que celui de vos effets. Je suis prête à y procéder dès que vous le serez également.

[Ugo]

Galariel pencha la tête, admirative de l'efficacité Luménienne, elle s'inspecta sommairement. Elle avait sa fidèle épée qui pendait à son flanc, son arbalète de poing sur l'autre et elle avait suffisamment de carreaux pour l'équiper. Elle était prête.

- Pour moi, nous pouvons-y aller dès maintenant

[Kasumi]

La praticante des arcanes attendit que Galariel s’apprête et prenne ses derniers effets puis elle lui demande de lui tendre la main, étape nécessaire à tout voyage magique. Et, sans plus de cérémonie, elle prononça l’incantation qui les mena aussitôt sur l’esplanade faisant face à la capitainerie du port de Luménis.

[Althéa]

Ulysse et Chance se réveillèrent dans le camp de réfugiés tout près des portes de la ville. Ils le trouvèrent presque vide. En effet, à cette heure avancée de la matinée, un bon nombre de personnes était déjà partie tenter sa chance dans la grande ville afin de trouver un quelconque travail. La guerre avait emporté son lot de victimes et l'on aurait sûrement besoin de bras valides pour les remplacer. A coté de la tieffeline, le petit garçon commença à s'agiter.

"Dis, j'ai faim et je m'ennuie. J'aimerais bien voir comment c'est derrière la porte. Tu crois que c'est une très grande ville ?"

[Echo]

Si la crainte, l'épuisement et la misère avaient une odeur alors l'air de cet endroit serait sans doute irrespirable. Chance avait fini par s'y habituer mais cela n'avait pas eu un effet positif sur son moral. Assise sur l'un des lits de camp, elle regardait autour d'elle avec suspicion. Elle ne supportait plus d'être entassée parmi les réfugiés et se surprit à regretter ses errances passées dans la forêt. Puis son regard s’adoucit, comme à chaque fois qu'il tombait sur le petit Ulysse à côté d'elle ; elle sentait son impatience.

- Plus grande que Graëlon. Mais tout ce que je connais de Graëlon c'est son camp de réfugiés. Toi aussi non ?

Avec un soupir las elle se releva et tendit la main au petit garçon, un geste devenu presque naturel.

- J'imagine qu'on peut aller faire un peu d'exploration.

[Althéa]

Le gamin se leva, imitant son soupir puis se fendit d'une grimace comique avant de lui prendre la main.

"Moi, j'en ai marre de rester là. J'ai envie de voir une grande ville. Et puis, tu sais, je pourrais devenir paladin."

Un garde posté devant eux les arrêta.

"J'ai besoin de votre nom, de votre prénom ainsi que la raison pour laquelle vous voulez entrer à Manost."

Le tout débité de la voix monocorde de celui qui était resté un trop long moment à garder les portes et qui n'en pouvait plus de débiter les sempiternelles questions.

[Echo]

- Devenir paladin ? Mais qui a envie de devenir paladin ? répliqua la tieffeline, grimaçant à son tour.

Les paladins lui donnaient des démangeaisons. Ulysse méritait presque qu'elle le jette devant le premier orphelinat venu rien que pour avoir suggéré cette idée. Son sourire amusé disparut devant le garde. Vu le nombre de réfugiés qui avaient réussi à passer les portes, il aurait été étonnant qu'elle ne puisse en faire de même. Pourtant, son appréhension ne la quittait pas.

- Je suis Chance et voici Ulysse. Nous voulons entrer à Manost pour... devenir paladin. Enfin pas moi, le petit. Et visiter un peu la ville, aussi.

[Althéa]

Le garde laissa s'envoler un petit sourire amusé mais retrouva bien vite son sérieux.

"En attendant, pouvez-vous déclarer les objets que vous transportez avant la fouille ? Plus particulièrement les armes ainsi que des parchemins, les livres de sorts ou les fioles."

Il eut l'air particulièrement nerveux en prononçant les derniers mots.

[Echo]

- J'ai les vêtements que je porte sur le dos et...

Elle hésita mais une petite voix lui dit de renoncer à cacher quoi que ce soit.

- Une arbalète. Sans munitions, ajouta t-elle après un instant, espérant sans doute que ce détail aurait son importance. Elle ne connaissait pas la politique de Manost au sujet des armes mais elle avait soudain un mauvais pressentiment. Comme bien d'autres choses, elle avait oublié la façon dont elle avait acquis cette arme. Cette arbalète ne représentait rien pour elle, elle aurait du se moquer qu'on la lui confisque et pourtant cette idée lui était insupportable. Peut-être que c'était quelque chose auquel elle tenait sans le savoir, et peut-être qu'elle s'en voudrait de ne pas l'avoir conservée lorsqu'elle aurait retrouvé la mémoire. Elle se sentait ridicule à s'accrocher ainsi à cette arme, mais quelque part, c'était tout ce qui lui restait de sa vie passée. Une vie dont elle n'était pas encore prête à faire le deuil.

Quant à ses fioles -celles qui avaient autrefois servi à transporter sa drogue- elle les avait toutes brisées le long de la route qui menait à Manost dans un accès de colère, sous les regards inquiets et parfois indignés des autres réfugiés. Elle avait refusé de s'en servir pour autre chose et pensait que les voir se briser sur le sol l'aiderait à passer à autre chose. Cela n'avait fait qu'accroitre sa frustration...

[Althéa]

Les sourcils du garde s'arquèrent.

"Sans munition ... Montrez la moi. Puis-je savoir à quoi elle vous sert si ce n'est pas pour tirer ? Une ... étrange collection, peut-être ? Par contre, je dois vous prévenir : à Manost, seuls sont autorisés à porter une arme en vue les membres du guet et les officiels de la ville. Je vous demanderai donc de laisser votre arme dans votre sac ou mieux encore dans un coffre fermé. Nous ne badinons pas avec la sécurité dans cette cité."

[Echo]

- C'est un souvenir auquel je tiens. Je ne compte pas m'en servir mais je n'ai pas non plus l'intention de m'en séparer. Elle ne quittera pas mon sac.

Espérons que cela lui suffise. Chance n'avait effectivement pas l'intention de se servir de cette arme.

Attendant que le garde se décide enfin à les laisser passer, elle s'amusa à ébouriffer les cheveux d'Ulysse à ses côtés, assez pour qu'il ait l'air de sortir du lit.

[Althéa]

Le gamin se laissa dépeigner quelques secondes avant de se dérober en riant. Quelques secondes, une ombre attendrie glissa sur le visage du garde avant qu'il ne reprenne une expression plus formelle.

"Alors, nous sommes d'accord là-dessus. Elle ne quittera pas votre sac. Avez-vous besoin de renseignements concernant votre séjour en ville ? Le temps que ce jeune homme devienne paladin."

Le gamin lui offrit un adorable sourire auquel il répondit.

"Mon fils a à peu près le même âge que le vôtre et il rêve de devenir paladin."

[Echo]

Mais Ulysse n'était pas son... N'importe qui sachant ce qui se cachait sous sa capuche l'aurait deviné. Néanmoins, elle ne détrompa pas le garde. Ulysse n'avait certainement pas besoin de s'entendre rappeler qu'il était orphelin, que ses parents étaient morts. Chance n'avait jamais abordé ce sujet ô combien délicat et n'avait pas l'intention de le faire.

Si tous les gamins de cet âge rêvaient d'être paladin alors il y avait de bonnes chances pour que ce ne soit que passager, sans quoi la tieffeline serait obligée de convaincre son jeune protégé de trouver un autre plan de carrière. Tout mais pas paladin !

Le garde s'était révélé plus sympathique que les boîtes de converse auxquelles elle avait eu affaire à Graëlon, aussi lui accorda t-elle un timide sourire.

- Ulysse veut visiter un peu la ville. Quel endroit nous conseilleriez-vous pour commencer ?

[Althéa]

Le garde se laissa aller à sourire en retour.

"Il y a bien sûr le Loyal Paladin qui est la taverne la plus populaire de Manost. Et comme le nom l'indique, vous trouverez là-bas un bon nombre de paladins. Il y a aussi le bâtiment du Coeur Radieux qui forme la plupart des paladins de la ville. Mais je ne sais pas si on vous laissera entrer."

[Echo]

Le Loyal Paladin et le Coeur Radieux. D'accord... Voici donc deux lieux qu'elle se promit d'éviter comme la peste. De toute façon, rien que les noms dont on avait affublé ces endroits l'auraient fait fuir à toutes jambes. Elle sourit de plus belle à cette pensée et remercia le garde pour ces précieux conseils.

Juste avant de franchir les portes de la cité, elle tendit la main à Ulysse.

Elle avait l'intention de s'arrêter dans la première taverne qu'ils croiseraient en chemin.

[Amélie Malone]

Amélie avait couru de chambres en chambres pour réunir ses bagages. Elle avait commencé par mettre dans son havresac son diplôme et son chapeau emblèmes de sa fonction de maître-verrier dont elle ne se séparait jamais. Elle avait ensuite mis quelques robes et de nombreux lainages - bonnets, gants, manteau - tricotés par sa mère. Elle avait aussi emporté ses tous petits chaussons qu'elle avait trouvé dans la pièce au berceau. Curieusement, elle ressentait un peu le besoin d'emporter un peu de ses racines. Elle avait fini par nouer en bandoulière la fibule de verre qu'elle avait offerte à Morgan.

Puis, enfilant un autre manteau adapté à la grisaille manostienne qu'il lui tardait de quitter puis des bottes, elle suivit Marvin jusqu'aux portes de la ville.

[Kasumi]

La ville lui parut un peu moins grise et morne en compagnie de Marvin, d'autant que celui-ci ne se privait pas pour en commenter certains aspects tout au long de leurs pérégrinations jusqu'aux portes. Là, un garde s'approcha d'eux pour les interroger sur leur identité et leur destination. Une des nouvelles - et nombreuses - mesures de sécurité mises en place pour dissuader les terroristes ennemis de la nation. De quoi rassurer les bonnes gens en tous cas...

[Amélie Malone]

Amélie ne s'en formalisa pas. Manost était la cité du vigilant après tout. Elle expliqua au garde qu'elle et son compagnon se rendaient à Cojum où ils résidaient tous les deux. Ils ne portaient pas d'armes et n'avaient aucun objet à déclarer.

Elle se sentait détendue en compagnie de Marvin. Grâce à lui, la ville semblait avoir trouvé quelques couleurs. Elle espéra de nouveau qu'ils puissent encore voyager ensemble car tout était plus beau avec lui.

[Kasumi]

Le garde - un peu zélé sans doute - s’étonna de les trouver à pied si leur destination était Cojum. Et il leur demanda en outre d’inscrire leur nom et leur profession dans un registre, ce qui était une mesure nouvelle ou inhabituelle pour des personnes quittant la ville. Marvin ne s’en formalisa guère et inscrivit de son écriture élégante :

Marvin de Claire Combe, mage titulaire de l’Académie de Cojum.

Restait à Amélie à faire de même – ou non – et ils pourraient se mettre en route.

[Amélie Malone]

Si Marvin ne s'en formalisa pas, Amélie ne s'en formalisa pas non plus.Elle écrivait sur le registre.

Amélie Malone, barde et maître verrier de Cojum.

Elle espérait que ces deux dénominations ne provoquent pas la méfiance du garde outre-mesure.

[Kasumi]

Mais son quota de méfiance et de zèle semblait s'être réduit lorsqu'il eut lu l'annotation de Marvin : les mages étaient craint et respectés, même à Manost. Quant à ceux visiblement capable de se téléporter à l'autre bout du pays... Bref, il ne leur chercha pas davantage de noises et les laissa passer avant de s'intéresser au groupe suivant désireux de quitter la grise capitale.

Marvin pressa légèrement le pas pour s'éloigner au plus vite des portes et retrouva le sourire après qu'ils aient un peu avancé :

- Tu n'as rien contre les téléportations, j'espère ? Cela retourne parfois l'estomac de ceux qui n'ont pas l'habitude. Un peu comme le bateau...

[Amélie Malone]

Amélie regarda Marvin un tantinet inquiète.

"En fait, je n'ai jamais été téléportée ... Et je n'ai jamais pris le bateau non plus ..."

Son voyage d'apprentissage avait couvert la moitié de Dorrandin sans besoin de prendre le bateau. Si tout allait bien, elle ne le prendrait que pour se rendre à Luménis.

[Kasumi]

Marvin lui prit la main et lui adressa un sourire rassurant tout en affirmant que ce n'était pas si terrible et qu'il serait de toute façon à ses côtés. Alors qu'ils atteignaient un petit bosquet sur le bord de la route, un éclair lumineux éclata soudain et, l'instant d'après, une femme d'une trentaine d'années, les cheveux courts et châtains apparut là où il n'y avait rien ni personne auparavant. Le symbole de Mystra était brodé sur sa tunique de velours sombre et elle se dirigea aussitôt droit sur eux et s'arrêta devant Amélie, un sourire amusé aux lèvres :

- Ça alors, je doutais de votre existence. A tel point que je viens de perdre un pari !

[Amélie Malone]

Amélie aurait pu être fâchée par cette tirade mais elle prit le parti d'en rire. Un rire franc, vif comme une pluie de grelots. Puis elle tendit la main à la jeune femme, une expression amusée sur le visage.

"Désolée pour votre pari. Il me semble que vous ne serez pas la seule à le perdre. Je suis bien Amélie Malone."