Quête : les Cimeterres Maléfiques, sur l'océan

[Streen]

Streen fronça les sourcils en voyant les roches. Certes il n’était jamais venu à Atkathla mais il avait entendu dire que la ville ne croulait pas sous l’or. Comment se faisait il que personne n’était entrain de travailler ? Les autorités avaient elles vraiment conscience de la présence de ces roches ? Il haussa les épaules et ajouta :
-Peut-être. Cela dit, nous avons plus important à régler. Nous ne sommes toujours pas à l’abri d’un danger.

[Féérune]

Pourtant, tout était calme. Un calme tellement parfait qu’il en était inquiétant. Ils avancèrent et quittèrent la passerelle pour entrer dans une petite salle rocheuse, où quelques objets témoignaient de sa fréquentation.

Soudain un appel retentit :

- Hé là ! qui êtes-vous ? Pas un geste !

Un duergar venait de jaillir du fond de la pièce comme un diablotin d’une boîte. D’autres ne tardèrent pas à arriver, formant rapidement une petite armée menaçante.

- QUI ÊTES-VOUS ?
- Mais… Disons des voyageurs égarés ! où sommes-nous exactement ? à Athkatla, enfin, dans le sous-sol d’Athkatla ?
- Vous vous moquez ?
- Point du tout !

Un des duergars sortit du groupe et lança une incantation.

Clerc duergar >> détection des alignements >> Sombria

Il se recula, effrayé.

- C’est bien une chevalière noire, Heftur.
- Vous êtes des Sharites ! vous mourrez, n’en doutez pas !

[Streen]

Aïe, la chance ne leur souriait pas. Voilà qu’ils étaient tombés sur le fameux groupe de duergars. Le combat était quasiment inévitable. Ces créatures étaient très mauvaises. Ce qui étonnait Streen était leur comportement lorsqu’ils comprirent que Sombria était un chevalier noir. En quoi cela prouvait il qu’elle était une sharite ? Qu’est ce que cela pouvait bien leur faire ? les duergars étaient également d’alignement mauvais. Il se rappela que s’ils le croyaient sharites, ils avaient des raisons de leur en vouloir. Il tenta de dire :
-Non attendez, vous faites erreur. Nous ne sommes pas des sharites.

[Féérune]

Sylveneige sentit tout à coup la moutarde lui monter au nez.

- Nous ne sommes PAS des Sharites ! nous avons eu assez de mal avec ces affreux-là ! et vous, d’abord, qui êtes-vous, bande de malapp…
- Ce que veulent dire ces jeunes gens, c’est que non, nous ne sommes pas des Sharites. Et nous n’avons rien à voir avec les Sharites qui ont fait tant de mal au peuple souterrain.
- Et ça, vous les emportez pour le plaisir, sans doute ?

Le chef duergar avait ouvert le sac que Yerr-Ir venait de poser à terre. Les cimeterres luisaient de leur éclat mauvais.

- Je connais ces armes. Je sais qui les a forgées. Je sais qui les a enchantées, dans quel métal elles ont été faites… Je sais tout.

Milien leva un sourcil.

- Dans ce cas, vous devez savoir que nous emportons ces armes pour les mettre définitivement hors d’état de nuire.
- Même sans combattre, elles sont extrêmement dangereuses. Leur aura est telle qu’elle peut rendre malade tout un peuple. Je le sais, c’est ce qu’il est arrivé à mon peuple. A celui qui les a forgées d’abord, puis à sa famille, à ses amis, à tous ceux qui l’ont approché. Ensuite aux personnes qui ont été enfermées avec, sans même qu’elles touchent ces armes maudites… Les enfants, les vieux sont tombés malades les premiers, tous sont morts… Dans de grandes souffrances. Comment comptez-vous les mettre hors d’état de nuire ? Quel mage saura éliminer ces artefacts ?
- Elles vont être définitivement enfermées, dans des tombes de plomb qui seront scellées. Pour l’éternité.

La voix de Yerr-Ir, solennelle, imposa d’emblée le silence. Un léger soupir de Lumi le rompit.

Le chef duergar parla lentement, son regard troublé de larmes.

- Je dois parler avec mon peuple. Suivez nous.
- Nous n’avons que peu de temps.
- Je vous promets une décision rapide. Mais je ne peux, seul, prendre la décision de vous laisser partir avec ces armes. Elles ont fait trop de dégâts parmi nous.

[Streen]

Streen soupira. ils allaient perdre du temps. peut-être même que les cimeterres ne leur seraient pas rendus. Pourtant malgré l'arrogance des duergars, ils étaient hors de danger. les sharites n'allaient pas les poursuivre alors que tout le peuple duergar leur vouait une haine farouche. Streen n'eut pas d'autre choix que de suivre le chef. Les explications viendraient en temps voulu.

[Féérune]

Les duergars discutèrent longtemps. Leurs regards allaient de temps à autre sur Sombria, qui restait plongée dans ses pensées. Sans doute pensait-elle à son ami Seroaunk. Quelles sombres idées traversaient la tête d’un chevalier noir ? Mieux valait ne pas trop se pencher sur le sujet.

Enfin le chef des duergars revint vers eux.

- Nous vous confions les cimeterres, cependant notre confiance doit être garantie. Notre clerc ira avec vous. En échange, l’un de vous restera parmi nous. Ainsi vous devrez revenir avec notre clerc qui certifiera que les artefacts ont été scellés pour jamais.

Il se tourna vers la chevalière.

- Votre sécurité sera bien sûr garantie. Je serais honoré de vous héberger jusqu’au retour d’Yvrill.

Sylveneige faillit demander pourquoi c’était Sombria qui était choisie pour demeurer parmi les duergars, mais elle se retint. Après tout, cela nous arrange bien ! entre gens de même alignement, ils vont s’entendre… Et puis, en cas de nouvelle attaque contre le peuple duergar, elle est à même de les défendre mieux que quiconque.

[Streen]

Streen comprenait parfaitement le choix des duergars. Après tout, Sombria était d'alignement mauvais tout comme eux. D'un coté ils allaient s'entendre. D'un autre, c'était la première cible qu'ils souhaiteraient pourfendre si jamais l'expédition du clerc se passait mal. Ils avaient essayé de les attaquer car ils avaient cru qu'ils étaient des sharites à cause d'elle. de toute façon, elle ne serait pas admise au temple de Lathandre et il allait falloir convaincre les clerc lathandrites sur la raison de la présence du duergar. Si un duergar était mal accepté, un sharite serait foudroyé sur place. Mieux valait laisser Sombria à l'écart. Pour autant, Streen espérait que l'expédition ne se passerait pas trop mal. Même s'il n'éprouvait aucun sympathie pour Sombria et Seroaunk, ils avaient respecté leur promesse. Streen espérait qu'il ne leur arriverait rien. Il suivit donc le groupe en espérant découvrir Atkathla très bientôt.

[Féérune]

L’accord fut ainsi scellé, et le groupe guidé par le clerc duergar, franchit une nouvelle porte. Une porte différente, très étrange, que le clerc ouvrit avec discrétion afin de ne pas en révéler le mécanisme.
S’ensuivit plusieurs petits souterrains, très courts et zigzaguants. Une autre porte. Enfin, un couloir ascendant, abrupt, les conduisit dans une minuscule pièce. Ils n’eurent pas le temps de voir ce que faisait le clerc mais entendirent un déclic : un des murs pivota et ils se trouvèrent dans une cave.

- Nous sommes dans une petite boutique, tenue par un gnome de mes amis. C’est lui qui nous a aidés à sauver une partie de notre peuple.

Ils entendirent une voix énorme, Lumi poussa un cri d’effroi.

- Yvrill, vieux fripon, est-ce toi ?

Un gnome étonnament beau de visage apparut. Il s’arrêta, surpris.

- Pas de problème, Ordaer, nous sommes en affaire… Je ne peux pas d’en dire plus, mais la mission de ce groupe rejoint la sécurité du peuple duergar.
- Ah ! j’ai cru un instant que tu étais leur prisonnier ! je reconnais toujours un visage que j’ai vu, même une seule fois… Milien d’Otrante, comment vous trouvez-vous ici ?
- Une bien longue histoire… Je crains de ne pas avoir suffisamment de temps… Mais un jour, devant une bonne bière, vous l’apprendrez par une légende telle qu’Elminster ou Volo savent en raconter.
- C’est étrange que vous parliez d’Elminster… Il paraît qu’il n’était pas si loin d’Athkatla, ces derniers temps.

Un mouvement d’humeur du clerc duergar brisa là les politesses.

[Streen]

Et blablabla et patati et patata, si on continuait à ce rythme, ils n’étaient pas prêt de remettre les cimeterres. Soudain, le duergar eut un mouvement d’humeur. Etait ce la mention d’Elminster qui l’avait rendu ainsi ? Même si ce n’était pas le cas, ils avaient autre chose à faire que trainer ici.
-Ecoutez, je suis ravi que les présentations soient faites mais nous avons quelque chose d’urgent à faire avant que vous ne puissiez savourer vos retrouvailles.

[Féérune]

- Ah… Enfin… Moi j’aurais bien traîné un peu… Suis fatiguée…
- Tu seras fatiguée plus tard, nous avons plus urgent à faire que nous reposer !

Le ton sec de Milien fit sursauter Sylveneige. Elle fit face au mage, les poings sur les hanches, prête à en découdre, mais Yerr-Ir intervint.

- Oh, je vous en prie, vous règlerez vos différends plus tard ! courons au temple de Lathandre !

La rôdeuse eut à peine le temps de hausser les épaules qu’ils furent déjà dehors.

Yvrill les guida par les petites rues du bazar, puis arriva sur une belle place bordées de grands chênes. Face à eux, le temple de Lathandre montrait une façade blanc crème, contre laquelle un décor de mosaïque argentée mettait une touche de grandeur.
Devant la grande porte de bois précieux, deux jeunes gens croisèrent leurs lances.

- Bonjour, dame et sires. Je vous remercie de me dire le motif de votre venue au Temple.

[Streen]

Streen s’adressa aux personnes qui les abordaient :
-Je vous salue en retour. Nous souhaiterions voir l’aubemestre responsable du temple. Nous avons des artefacts importants à lui remettre. C’est une affaire urgente. Serait il possible de le rencontrer dans les plus brefs délais.

[Féérune]

- Je vais chercher l’aubemestre.

Le jeune homme remit sa lance à l’autre gardien, qui se plaça au milieu après l’entrée dans le temple de son compagnon. Ce faisant, il fixa Streen d’un air étrange. Soudain, il parla, d’une voix lointaine.

- Vous êtes Elu.

Le jeune gardien rougit.

- Ne me demandez pas ce que cela signifie. Je vois par-delà la réalité, par-delà le présent. Vous êtes élu, c’est tout ce que je sais.

Le groupe n’eut pas le temps de manifester la moindre surprise : l’aubemestre arrivait, courant presque.

- Loué soit Lathandre ! vous avez réussi !

[Streen]

"Elu"?. Qu'est ce que cela signifait? Pourquoi parlait il à lui? Cela n'avait aucun sens. Toutefois, il n'eut pas le temps d'y réfléchir. L’aubemestre arrivait et semblait soulagé du retour des artefacts. Enfin, ils en avaient fini avec cette mission. Streen n'en était pas fâché. Il désigna le sac que tenait ses compagnons et répondit:
-Oui, nous avons réussi et cela a été vraiment un parcours du combattant pour arriver jusqu'ici. Qui vous informé qu'il s'agissait des cimeterres?

[Féérune]

- Mais vous-mêmes ! les seuls artefacts importants que nous recherchons sont… Ah ! ne me dites pas que vous n’apportez pas les cimeterres !
- Ce sont bien les cimeterres, n’ayez crainte.

Yerr-Ir souriait. Il était heureux. Nul doute que la hiérarchie lathandrite saurait le récompenser de la difficile aventure qu’il venait de traverser. Tout le groupe sera naturellement récompensé, mais ma propre récompense sera encore plus grande : le sentiment du devoir accompli, d’avoir aidé mon temple, d’avoir fait briller les feux de Lathandre en débarrassant le monde d’artefacts maléfiques… Le sourire du clerc était tel qu’il finit par lui faire mal aux joues.

- Mais… Que faites-vous ici, duergar ?

L’aubemestre était choqué de la présence d’un ennemi, mais sa délicatesse lui conseillait de ne pas le montrer.

- Le clerc Yvrill est parmi nous parce qu’il doit s’assurer, pour la sauvegarde de son peuple, que les cimeterres sont mis hors d’état de nuire.
- Mon peuple a souffert, ayant été en grande partie détruit par les Sharites qui s’étaient arrogé le pouvoir des cimeterres. Ces armes doivent disparaître de la surface du monde connu. Je vous demande instamment que vous me laissiez constatez leur neutralisation définitive. Voici le mandat de mon peuple.

Yvrill tendit un parchemin à l’aubemestre, qui les pria d’entrer.

Sylveneige saisit la main de Streen et se mit à chuchoter avec ardeur.

- Elu ? dis donc, ça jette. Du coup, Evereska, ça me paraît idéal pour découvrir à quoi tu es élu… Si ça se trouve, tu finiras apprenti chez Milien…

La rôdeuse pouffa.

- Et ça, c’est le sale plan… Défense de rire, défense de s’amuser, je peux te dire… Ce qui est bien, c’est que l’aventure est finie… La liberté, Streen, enfin ! enfin, tu me diras, sans Sombria c’est déjà la liberté !

Milien d’Otrante jeta un regard sévère à Sylveneige, qui se tut.

HRP : tu peux te débarrasser de ton PJ en l'envoyant faire des études auprès de Milien d'Otrante, mage à Evereska.

[Streen]

Streen ne partageait pas l’enthousiasme de sa compagne. A voir sa mine déconfite, il redoutait la signification « d’élu ». Et c’était Sylveneige qui venait de lui révéler son futur destin. Il déglutit en apprenant cela. Le coup allait être très rude. D’un autre coté, la mission était achevée. En un sens, il n’en était pas fâché. Cette mission avait été éprouvante. A présent qu’allait il faire ? Retourner à Luménis ? trop risqué. Voyager à travers Dorrandin et Hélona ? Déjà fait et peu utile de recommencer l’expérience. Rester à Atkathla ? cette cité ne lui plaisait guère. En réalité, il n’avait nulle part où aller. Et cette absence de stabilité risquait de le poursuivre toute sa vie. Finalement, les études étaient probablement la voie de secours dont il disposait. Ce fut ainsi qu’il hocha la tête :
-Oui, je pense que le mieux pour moi est de partir d’ici et les études qui m’attendent auprès de Milien représentent la seule opportunité que j’entrevoie.
A présent, il allait se séparer de Sylveneige. Leur destin était réglé depuis qu’ils avaient quitté Luménis. Si leurs relations ne s’étaient pas détériorées en cherchant les cimeterres, le destin aurait été différent. Mais il fallait se rendre à l’évidence, c’était inévitable. Il aurait été stupide de croire qu’ils auraient pu continuer ainsi. Streen n’était pas un bon parti pour Sylveneige ni même pour une autre femme d’ailleurs et il doutait que cela se reproduise un jour. Il ne faisait aucun doute qu’elle trouverait quelqu’un de mieux que lui, il en était certain. Ce n’était pas ce qui manquait. Pour autant, il était curieux sur ce qu’elle allait faire même si cela ne concernerait que son destin à elle.
-Et toi Sylveneige, que penses tu faire maintenant que notre mission est achevée ?

[Féérune]

Milien d’Otrante, tout mage qu’il fut, avait l’ouïe fine. Streen comme apprenti ! quelle idée saugrenue ! ah vraiment, Sylveneige a le sens du ridicule. Il se perdit dans ses pensées, alors qu’ils suivaient tous l’aubemestre dans les caves du temple de Lathandre. Les Sharites sont-ils enfin vaincus ? Rien n’est moins sûr… Yerr-Ir est protégé par son temple, Sylveneige et Streen – bien qu’étourdis et risque-tout – savent se défendre… Moi, par contre… Si je vivais avec quelqu’un, au moins ! mais ce n’est pas le cas… Si les Sharites me retrouvent, ma vie ne vaudra pas cher…

Milien continuait le fil de ses idées, alors qu’ils se dirigeaient vers un mur couvert d’une immense tenture vert sombre. Streen… S’il ne sait pas où aller, effectivement il pourrait venir à Evereska… J’aurais un garde du corps et je pourrais tenter de mettre trois idées en place dans sa petite cervelle.
Echange de bons procédés, en quelque sorte. Il fallut le déclenchement d’une porte secrète, qui le fit sursauter, pour que le mage s’aperçoive enfin qu’ils descendaient encore plus bas, que deux aides munis d’un chariot sur lequel était posé une espèce de gros tube de plomb les accompagnaient, qu’un forgeron demi-elfe les suivait avec son matériel. Enfin, quelqu’un lui glissa une torche dans la main.
Ils suivirent un souterrain pentu pendant près d’un quart de lieue. Arrivèrent à un cul de sac ; le souterrain finissait par un énorme mur de roc gris veiné de roux. L’aubemestre tâta le roc du côté gauche : une porte se mit à luire doucement, d’un éclat doré. Ils passèrent de l’autre côté du roc.

- Voici l’endroit où reposeront les cimeterres.

L’aubemestre désigna un sarcophage de pierre noire au centre d’une petite salle ronde. La pièce avait des murs semblables au roc par lequel ils étaient entrés, gris veinés de roux. Le sarcophage était ouvert, prêt à recevoir les armes maudites. Sur un geste de l’aubemestre, les deux aides prirent les cimeterres et les mirent dans le lourd tube de plomb.
Sans un mot le forgeron scella le tube. Ils durent se mettre à quatre pour déposer le tout dans le sarcophage de pierre. Les aides et le forgeron quittèrent la pièce.
Enfin l’aubemestre lança une invocation à Lathandre : le sarcophage trembla doucement et se transforma en roc oblong, sans que nul ne puisse désormais deviner qu’il contenait des artefacts parmi les plus dangereux au monde.

Ils remontèrent sans proférer une parole. Sortant du temple, le clerc duergar serra solennellement la main de l’aubemestre.

- Merci. J’ai confiance.

L’aubemestre fit remettre au groupe une récompense de 600 pièces d’or, ainsi que quelques parchemins précieux à Milien d’Otrante. Yerr-Ir fut honoré d’une autre façon, puisqu’il reçut une dignité de Haut-Clerc au temple de Lathandre d’Athkatla.

- Jeunes aventuriers, j’ai une autre récompense pour vous. Vous êtes à l’aube de votre vie, un don spécial vous sera fait par Lathandre. Suivez-moi.

Ils suivirent l’aubemestre dans un petit jardin au fleurs magnifiques. Ils s’arrêtèrent près d’un puits très ornementé, dont l’eau avait un clapotis cristallin.

- Sylveneige, Streen, Lathandre va vous récompenser, selon ce que vous avez le plus besoin pour votre vie future.

[Streen]

Streen avait envisagé ce qu'il se passerait s'il décidait de suivre l'apprentissage de Milien. Ce serait donnant-donnant. Streen pourrait au moins escorter Milien jusqu'à evereska en échange d’instruction. Qui savait si Streen pouvait acquérir lui aussi des pouvoirs lui permettant de lancer des sortilèges de mage ou de clerc. Bien entendu, il ne comptait pas être l'apprenti de Milien toute sa vie. Peut être quelques mois tout au plus mais il pourrait prendre un nouveau départ. Pour le moment, il suivit le clerc qui souhaitait les récompenser de ce dont ils auraient besoin. Streen était bien curieux de savoir de quoi il s'agissait.

[Féérune]

[HRP : attention, Milien n'a pour l'instant rien proposé à Streen]

- Streen, voici pour vous.

L’aubemestre posa sa main sur le front du jeune demi-elfe et invoqua Lathandre.

Aubemestre >> un point de sagesse >> Streen

Puis il se tourna vers Sylveneige et plaça sa main sur son front.

Aubemestre >> un point de charisme >> Sylveneige

Milien sourit. C’est heureux que Streen ait un peu plus de sagesse ! je pourrais lui faire la proposition de résider chez moi et lui proposer un statut d’apprenti. Sylveneige va certainement repartir à Evereska aussi… Ses parents seront ravis de la revoir. Décidément, tout va pour le mieux ! nous n'avons plus qu'à retourner chez les duergars récupérer Sombria... Et lui offrir une partie de la récompense, elle nous a bien aidés.

[Streen]

Streen ignorait ce qu'avait provoqué le prêtre lathandrite. Toutefois, il se sentait...différent. Oui, son cerveau était en pleine ebullition en ce moment même. A présent qu'il avait reçu sa récompense, il fallait partir d'ici.
-Que faisons nous maintenant? Allons nous récupérer Sombria ou demandons nous au duergar de la libérer et la ramener à Barbe d'Ulgoth?

[Féérune]

Ils sortirent du temple de Lathandre après un adieu chaleureux à l’aubemestre.

- Je n’ai pas vraiment envie de la revoir, moi.
- Sylveneige, on ne fait pas toujours ce qu’on veut ! nous allons donc aller chercher Sombria. Et nous demanderons aux duergars de nous laisser utiliser les portails pour nous trouver au plus près d’Evereska. Streen, à ce propos, que souhaiteriez-vous faire à présent ? ne répondez pas tout de suite… J’ai besoin d’une petite escorte jusqu’à Evereska, Sylveneige et vous ferez bien sûr l’affaire ! mais j’aurais une proposition qui, je l’espère, saura vous plaire. Nous en parlerons après avoir rendu Yvrill à son peuple. Et retrouvé Sombria, quoi qu’il en coûte à damoiselle Sylveneige !

[Streen]

Streen soupira :
-Ce n’est pas que j’ai très envie de la revoir mais vous avez raison Milien. Elle a respecté sa part du marché donc à nous de respecter la notre. Sans les deux chevaliers noirs, nous n’aurions jamais pu reprendre les cimeterres aux sharites.
Il fit signe à ses compagnons.
-venez, allons-y.

[Féérune]

Le groupe retourna dans la boutique d’Ordear, refit le chemin tortueux jusqu’au pays souterrain des Duergars. L’échange se fit : la chevalière noire Sombria libérée contre le retour du clerc Yvrill. Sombria était d’excellente humeur : elle avait passé son temps à discuter stratégie avec des guerriers talentueux et testé une bière particulièrement forte.

- Déjà ? vous avez fait vite… Beau butin ?
- Eh bien, pas financièrement…
- A d’autres ! le clergé lathandrite est riche, ne me contez pas d’histoires.
- J’ai eu des manuscrits précieux et les jeunes gens une bénédiction de Lathandre, afin d’améliorer leurs qualités. Nous avons, en or, six cents pièces.
- Et je compte avoir une part, cher Milien.
- Bien sûr, Sombria, cela va sans dire. Nous avons, en divisant par quatre, cent cinquante pièces d’or chacun. Mais je n’ai pas tant besoin d’argent, je te donne ma part. Pour toi et Seroaunk.
- C’est très généreux de votre part, Milien d’Otrante. Je saurais m’en souvenir ; d’autant plus que nous ne vous avons pas aidés au départ.

Le mage sourit.

- Je suppose que nos chemins ne vont se séparer qu’à la Porte de Baldur. Tu retournes à Barbe d’Ulgoth…
- Oui. Je rejoins Seroaunk… Après sa guérison, nous aurons probablement à faire du côté de la Porte de Baldur.
- Quant à nous, nous allons à Evereska. Les parents de Sylveneige seront ravis de revoir leur fille, et Streen… Eh bien, nous comptions discuter tous les deux.
- Vous aurez peut-être besoin de protection. Nul ne sait si les Sharites n’auront pas l’énergie nécessaire à une vengeance… Streen est un bon guerrier.

Chemin faisant, ils étaient arrivés au premier portail. Le chef duergar s’arrêta et prit un ton solennel.

- Nous vous laissons ici… Merci pour avoir porté les artefacts maudits où ils reposent désormais.

Il donna l’accolade à chacun d’eux. Yvrill fit de même.

- Je n’ai pas d’or à vous offrir, mais ceci.

Heftur prit de son cou une gemme flamboyante. D’un geste précis de sa dague, il la désertit puis la posa sur un rocher. Sortant son marteau de guerre, il asséna un coup délicat qui brisa la pierre en six parties. Enfin, il remit en silence les morceaux de la gemme à Streen, Sylveneige, Milien, Sombria et Yvrill, en gardant un pour lui-même.

- Si vous rencontrez un Duergar, vous pourrez lui montrer ce fragment de gemme et il sera votre allié. Par delà mon peuple que vous avez protégé sans le savoir, vous avez protégé le Monde. Soyez-en à jamais remerciés.

Le groupe franchit le portail, quittant les duergars.

[Streen]

Streen remercia le chef des duergars puis suivit le groupe. A présent, il s’intéressait à ce qu’allait révéler Milien. Que souhaitait il lui dire de si important ? Et Sylveneige allait elle vraiment rentrer à Evereska ?

[Féérune]

Ils cheminèrent un moment en silence. Sombria les guidait vers le prochain portail. Enfin Milien parla à Streen.

- J’ai pensé que nous pourrions faire un échange de services, Streen. J’ai besoin d’une protection, au cas où les Sharites retrouveraient ma trace et souhaiteraient se venger… Non que j’aie peur pour moi-même, mais quand je vois ce qu’ils n’ont pas hésité à faire subir aux Ulgothbarbiens…
- Aux QUOI ?
- Sylveneige, je t’en prie ! bref, je crains pour ma propre cité. En échange de garantir ma sécurité, je m’engage à vous enseigner les bases de la magie profane. Naturellement, vous serez logé, nourri et blanchi. Qu’en dites-vous ?

Sylveneige brûlait d’impatience de questionner Milien sur ses relations avec Sombria. Pourquoi la tutoyait-il ?

[Streen]

Voilà ce que Milien attendait de Streen. Voilà l’ironie de la situation. Streen avait lui-même songé à cette option et Milien venait la lui apporter. Il hocha la tête en guise de réponse.
-J’accepte votre offre Milien. Je ne pense pas que les sharites reviendront. Nous en avons tué en grand nombre et cela m’étonnerait qu’ils sachent que vous étiez impliqué dans cette histoire, tout comme moi ou Sylveneige. Néanmoins si vous souhaitez avoir une protection, je serai ravi de vous l’apporter comme je serai enchanté de connaître quelques bases de la magie. Je me suis toujours dit qu’il manquait quelque chose à mes compétences de guerrier.

[Féérune]

- Oui, Sylveneige, qu'y a t-il ENCORE ?
- Oh, boh, calmez-vous... Juste pour savoir... Vos relations avec Sombria, heu...

La rôdeuse venait de se rendre compte de l'incongruité de sa question. Mais Sombria éclata de rire.

- Sont tout à fait décentes ! j'ai été l'élève de Milien, il y a bien longtemps.
- Et cela n'a pas duré longtemps, justement. Sombria a fait le mur au bout de trois jours !

Tous rirent de bon cœur.

- Bon, j'étais toute jeune... Mais je n'avais aucune envie de devenir mage ! l'aventure, la puissance, voilà ce qui m'a toujours attirée.
- Était-ce vraiment la peine de barbouiller ma porte de cette infâme substance noirâtre ?

La chevalière noire écarquilla les yeux.

- Je vous assure, Milien, ce genre de petite blague potache n'est pas mon genre...

Sylveneige agrippa le bras de Streen, et lui chuchota à l'oreille :

- Ne dis rien, mais c'était moi.

[Streen]

Streen manqua de répondre à sa compagne mais se retint finalement. Tout était bien qui terminait bien. Il apprit de la bouche de Milien que Sombria était son élève ce qui le surprit un peu étant donné que les chevaliers noirs étaient des êtres vils contrairement à Milien. A moins que ce ne soit son amour pour Seroaunk qui l'ait poussée à choisit cette vocation. mais cela ne lui regardait pas. il eséprait pour sa part qu'il tiendrait plus longtemps que Sombria. Trois jours, c'était bien trop peu. Même si au finale cela ne fonctionnait pas, il aurait essayé. Et il essaierait plus d'un mois au moins. Nul ne sait ce qu'il se passerait ensuite.

[Féérune]

Milien jeta un regard suspicieux vers Sylveneige, mais ne dit rien. Eduquer Sylveneige, voilà qui serait peine perdue ! non qu’elle soit idiote, mais bien incapable de subir quelque autorité que ce soit… Tout comme l’était Sombria… Mais le temps a passé, et l’élève a vieilli… Il regarda la chevalière noire. Elle avait de fines rides au coin des yeux et de la bouche. Certains de ses gestes étaient lourds, comme si elle souffrait. Oui, elle a près de quarante ans… Pour une guerrière, c’est déjà un âge difficile… Elle a la chance – ou est-ce de la malchance ? – de ne pas encore avoir péri sur le champ de bataille.
Ils cheminèrent encore ensemble jusqu’au portail de la Porte de Baldur. Sombria tendit un petit carnet de cuir à Milien.

- Prenez ceci. C’est un memento des difficultés que vous pouvez trouver sur la route, entre la Porte de Baldur et Evereska. Il a été rédigé par un jeune mage de ma connaissance, Eldurvellir du Val Bise. Gardez-le avec soin, ce petit carnet m’est cher et je pourrais venir vous le réclamer si l’envie m’en prend !

Sombria sourit.

- Nos chemins se séparent ici. Vous trouverez sans mal un convoi de marchandises pour aller jusqu’à Evereska en toute sécurité. Avec ce carnet, vous aurez de quoi asseoir votre autorité… Ah… Non, vous vous en fichez, du pouvoir !

La chevalière rit.

- Je vous laisse tout de même le carnet d’Eldurvellir. Il sera plus en sécurité chez vous. Souvenez-vous que j’y tiens…

Sombria les quitta enfin, et Sylveneige se retint de soupirer de soulagement. Même quand elle plaisante, on ne sait jamais trop sur quel pied danser, pensait la rôdeuse.

[Streen]

Streen salua Sombria d'un geste de la main lorsqu'elle partit. Elle avait raison, leurs chemins se séparaient ici.Streen n'en était pour autant pas fâché. Désormais, ils n'étaient plus que trois. Et encore qu'il ignorait si Sylveneige repartirait en Evereska. Mais la suite lui appartenait à elle seule. Streen partira pour Evereska en compagnie de Milien. Il ne se doutait pas qu'il apprendrait beaucoup même si il ignorait quoi.
.

[Féérune]

La sortie du portail fut assez compliquée. Par sécurité la sortie des souterrains duergars ne donnait pas directement dans la Porte de Baldur mais dans des grottes d’une puanteur particulière, qui rappela quelque chose à Sylveneige.

- Milien… Vous n’auriez pas un petit sort d’invisibilité ? Je crois que nous sommes dans l’antre d’ankhegs… Il y en a plein, dans la région…