La Couronne de Cuivre

" Les anciens sont les premiers à se crêper le chignon. La plupart des divinités bonnes ont un terrain d'entente assez vaste, en réalité, mais certains s'accrochent à leurs principes envers et contre tout."
Elle sourit.
" Mais je suis loin d'être une spécialiste. Je dois avouer que tous les temples ont besoin de marbre... sauf les Ilmates... et donc tous les temples sont mes amis !"

" En tout cas, votre commerce est assuré de perdurer, là-bas. Je parie qu'il y a une petite concurrence sur l'apparence, entre certains temples. Sauf les Ilmates c'est sûr."
Elle haussa les épaules.
" Et vous allez faire quoi, une fois à Anarion ? Chercher une autre barge pour rejoindre Belred Luyn ?"

" Pour vous dire la vérité, j'ai bien l'intention de rester sur celle-ci, dit Mathilde avec aplomb. C'est seulement si je n'arrive pas à mes fins que je me poserai la question... mais oui, si j'en trouve une, une barge serait l'idéal. Mais quand on a un pied dans la porte, mieux vaut essayer de se glisser à l'intérieur. Recommencer à zéro, ma foi... Je n'ai pas de raison de penser que ce sera plus facile à Anarion. Vous avez des informations en ce sens ? Peut-être venant de cet elfe aux cheveux blancs qui vous a tapé dans l'oeil ?"

Flûte. Elle espérait bien pourvoir respirer plus librement, ne plus craindre qu'on découvre leur mensonge, une fois à Anarion... peut-être tenter tout de même de rester sur la barge... et Mathilde avait exactement les mêmes souhaits qu'elle. Avec sûrement bien plus de chance de réussite. Mais la fin de la tirade de sa coéquipière la coupa dans ses pensées, et elle se retrouva stupidement la bouche entrouverte, incapable de trouver une réponse immédiate.
" Je... Il ne..."
Elle secoua la tête, retrouva la maîtrise de sa parole.
" Non, il ne m'a donné aucune information de ce genre. "
Ne pas relever la suite.
" Ce n'est même pas certain qu'ils aillent à Belred Luyn, d'ailleurs, si j'ai bien compris. Mais bon... je vais vous laisser à votre hum... passionnante lecture", lança-t-elle, subitement désireuse de s'éloigner pour couper court à toute insinuation supplémentaire.

" Passionnante en effet." dit Mathilde, sans se départir de son sourire en coin.
Elle rouvrit le livre.
" Bonne contemplation des broussailles, de votre côté. Et désolée si je vous ai... troublée... Je ne dirai plus rien à l'avenir."

Astrée se retint de lui lancer un regard noir. Ne plus rien dire, ben voyons... elle aurait plutôt parié le contraire, vu le peu qu'elle connaissait de son caractère. Elle ne répondit rien non plus, pour ne pas s'enfoncer davantage, et s'éloigna vers l'avant avec un sourire un peu forcé, et le teint peut-être un peu rose aussi....

Et puis, d'abord, non, il ne lui avait pas tapé dans l'oeil. Elle avait juste eu le sentiment, peut-être injustifié, que c'était quelqu'un d'intéressant à rencontrer, quelqu'un d'un peu étrange, fascinant, quelqu'un qu'elle aurait plaisir à connaître. A la réflexion, la nuance était minime. Tout dépendait ce qu'on appelait taper dans l'oeil... Alors... Bon, d'accord, on pouvait peut-être appeler ça ainsi.
Et puis de toute façon, tout ça était absurde : on ne connaît pas quelqu'un en deux jours de traversée, surtout quand on a naturellement du mal à trouver les mots pour bavarder... et surtout, d'ailleurs, quand le quelqu'un en question est perpétuellement invisible. A se demander ce qu'il faisait en permanence, d'ailleurs. Les autres étaient souvent sur le pont, eux.
Mais Mathilde avait raison, mieux valait qu'elle se perde un moment dans la contemplation du paysage. Il n'y avait rien de tel pour retrouver son calme.

Et le paysage confiné autour de la rivière, qui n'offrait aucun espoir d'horizon, continua à se dérouler en racines et branchages, mousses et fleurs, lianes et buissons, au gré de l'onde. à certains endroits, la rivière n'était plus large que de quelques toises, juste assez pour laisser passer la barge, à d'autres elle s'élargissait jusqu'à ressembler à un petit lac. Ils dépassèrent un unique ponton désert, de bois, tout simple, comme auraient pu en construire des hommes ou même des orques. Il y avait toujours peu de gros animaux, beaucoup d'insectes, d'oiseaux, parfois la carapace d'une tortue, souvent l'argenté d'un poisson. Et l'après-midi se déroula, tranquille, tiède, terriblement humide. Le soleil perçait de temps à autre, dardant un rayon implacable jusqu'à la surface de la rivière, éblouissant un instant l'imprudent qui avait le regard attiré...
A bord, personne ne parlait : ni le capitaine, qui n'avait pas quitté son poste depuis l'aube, ni le jeune elfe qui l'assistait en effectuant les manoeuvres nécessaires à leur périple.

Bercée par le mouvement de la barge, les yeux remplis des merveilles de la forêt, Astrée ne tarda pas à retrouver calme et sérénité. L'endroit était magnifique. Trop humide pour qu'elle ait un jour envie de vivre en pareil lieu, bien sûr : les rayons du soleil lui manqueraient, et à Prince davantage encore. Mais ce lent voyage au fil de l'eau avait un charme certain.
Elle observait de temps en temps, à la dérobée, ses compagnons de voyage, songeant que le capitaine avait une endurance incroyable pour rester ainsi à son poste sans jamais faire la moindre pause. Le mystérieux elfe aux cheveux blancs était invisible, comme toujours. Le quartier-maitre avait probablement à faire. Préparer la fameuse colle, par exemple. Mathilde... non, elle n'avait pas vraiment envie de s'en préoccuper. Il serait temps d'y songer lorsqu'elles allaient passer un long moment enfermées sous le pont, bientôt. Elle se demanda ce qu'elle allait faire, une fois à Anarion, ce que serait la suite du voyage, mais préféra reporter ce questionnement aux sombres heures où elle serait enfermée. Le jour tomberait vite, et mieux valait profiter des derniers moments de liberté pour méditer en observant la nature.

Alors qu'Astrée laissait son regard filer sur la rivière tranquille, suivant le ballet de libellules grandes comme la paume ouverte de sa main, ou le cheminement silencieux d'un poisson irisé sous l'onde, elle entendit soudain un bruit d'éclaboussures plus sonore, quelque part sur la droite, en avant. Cela provenait d'un renfoncement entre les racines d'un arbre énorme, aux allures de saule sans en être tout à fait un. Astrée vit une main très fine, blanche, saisir une des racines, puis glisser et disparaître sous l'eau. Une seconde plus tard, un — jeune, humain ou elfe — parut, cracha un jet d'eau sombre, reprit son souffle, puis fut à nouveau submergé dans un gargouillis. Personne d'autre ne semblait avoir remarqué quoi que ce soit.

Astrée, attirée par le bruit d'éclaboussures, ouvrit des yeux stupéfaits en voyant la main sortir de l'eau, se demanda un instant de quel genre de créature il s'agissait et ce qu'il faisait là.... Puis, subitement inquiète en voyant l'inconnu disparaître à nouveau sous l'eau, elle se redressa. Était-il en train... de se noyer ? Ou bien...
" Il y a quelqu'un là, sous l'eau, lança-t-elle à l'adresse de ceux présents sur le pont, désignant l'endroit. Il... il a peut-être besoin d'aide..."
Dans le doute, mieux valait agir.

Les éclaboussures redoublèrent d'intensité, une main apparut à nouveau mais ne parvint pas à trouver sa prise, griffant les racines du saule sans succès. Sur la barge, personne ne semblait avoir entendu Astrée : le capitaine barrait, le jeune elfe était grimpé au mât pour débloquer quelque chose à la naissance de la voile et Mathilde semblait s'être endormie sur son banc, le livre ouvert sur le visage, parfaite image de la langueur estivale. Le passage de la barge, à hauteur de l'arbre, envoya une vague droit dans le visage du presque noyé qui disparut à nouveau sous l'onde.

Misère, mais pourquoi ni Gaelin, ni l'elfe aux cheveux blancs, n'étaient-ils là quand on avait besoin d'eux ?
Agir, il fallait agir. Elle chercha du regard une gaffe, une rame, un bâton, n'importe quoi à tendre au jeune homme pour l'aider à s'agripper. Si elle ne trouvait rien, ou si ça ne suffisait pas, il faudrait qu'elle ôte ses bottes et qu'elle plonge pour l'aider.

Il n'y avait pas de rames à proximité, mais elle trouva une gaffe sous le banc, qui servait sans doute à repousser la barge lorsqu'elle lâchait les amarres. Elle était longue et solide, relativement légère, maniable, et Astrée put aisément la glisser en direction du presque noyé, entre les racines du saule. Elle faillit d'abord l'assommer car la tête de l'étranger — c'était sans doute plutôt une femme elfe, de ce qu'on en distinguait — manqua s'y cogner lorsqu'elle remonta à la surface. Mais une main finit par s'y accrocher, puis une seconde, et la druidesse sentit le poids du naufragé au bout de son bâton. Il ne lui restait plus qu'à le ramener à bord ou le guider vers la berge...

Elle souleva la gaffe pour aider l'inconnue à sortir la tête de l'eau.
Il ne lui vint pas une seconde à l'esprit qu'elle pouvait la hisser sur la berge : la végétation était dense, la gaffe allait se prendre dans les racines... et puis la naufragée pouvait avoir besoin de soin, d'aide. D'instinct, elle tira la gaffe vers elle. Elle eut cependant une brève hésitation, songeant que le capitaine serait furieux qu'elle la fasse monter à bord.
" Vous avez besoin d'aide ?", questionna-t-elle en tendant la main pour l'aider.
Peut-être que l'inconnue préférait être reposée sur la berge, une fois qu'elle aurait repris son souffle, et ne voudrait pas monter à bord. Bien sûr, si elle semblait à bout de force, elle allait la hisser sans lui demander son avis.

La jeune femme, les cheveux trempés et couverts de vase, acquiesça, les yeux apeurés. Puis elle attrapa la main tendue d'Astrée de sa paume glacée. Elle était vraiment transie de froid, malgré l'air tiède et le soleil. Puis Astrée la hissa vers le pont, mais la jeune elfe était alourdie par ses vêtements gorgés d'eau et la druidesse dut lâcher sa gaffe pour la saisir des deux mains. La naufragée attrapa le bord de la barge et subitement, Astrée perdit l'équilibre, entraînée par ce poids étrangement lourd. Elle se sentit basculer en avant, ses genoux heurtèrent le banc puis la rambarde, la surface de l'eau se rapprocha dangereusement, bien trop vite, et... elle retomba en arrière, tirée par quelque chose qui lui avait attrapé la taille, assise sur le pont.
Il y eut un choc violent, la barge tressauta et prit de la vitesse. La naufragée disparut, emportée par le courant. La personne qui avait retenu Astrée était le jeune elfe, qui la lâcha aussitôt, confus, tandis que l'elfe aux cheveux blancs regardait vers l'aval, les mains encore chargées d'une énergie verte.
" Ça va, vous n'avez rien ?"

Astrée leva un regard abasourdi sur l'elfe aux cheveux blancs, cherchant à saisir le sens de ce qui venait de se passer. Cette naufragée... si lourde... Elle avait failli tomber à l'eau. Et...
Elle cligna des yeux, inspira brusquement.
" Je... Ça va... ".
Ça n'était pas une naufragée en train de se noyer. Elle était morte.
Elle relâcha son souffle et sentit un brusque frisson la parcourir.
" Merci... A tous les deux."

" Vous avez eu de la chance cette fois." dit l'elfe en l'aidant à se rasseoir sur le banc.
Mathilde, sortie de sa torpeur par le raffut, s'était levée mais semblait avoir décidé de ne pas s'approcher. Le jeune elfe s'éloigna rapidement et reprit son travail au mât.
" Mais ce n'est pas votre faute. Il y a beaucoup d'esprits dans la rivière, et la plupart sont imprévisibles... voire dangereux. Ils ont senti votre odeur."

" J'aurais dû me méfier davantage, je suppose", répondit Astrée avec une grimace.
En même temps, distinguer un noyé d'un presque noyé, ça n'était pas simple : elle l'avait clairement vu reprendre son souffle. Pourtant, ses mains froides auraient dû lui faire comprendre immédiatement qu'il ne s'agissait pas d'une elfe... pas vivante en tout cas. Mais il était sans doute déjà trop tard.
" Vous dites qu'ils ont senti mon odeur.... répéta-t-elle. Vous voulez dire qu'ils s'attaquent surtout aux humains ?"

" Ils s'attaquent surtout aux étrangers qui connaissent mal la rivière et ignorent qui sont ses habitants. C'était sans doute une guenaude... Il y en a beaucoup dans la forêt. Les nixes sont généralement moins territoriales et n'ennuient les gens que s'ils entrent directement sur leur territoire. Mais la Lorien a ses beautés, ses mystères et ses horreurs. C'est une terre extrêmement hostile pour celui qui ne la connait pas. D'où, aussi, l'intérêt de ne pas s'y aventurer seul."
Il eut un sourire.
" Méfiez-vous de tout ce que vous voyez sur la rivière. Si aucun des membres de l'équipage ne réagit, c'est qu'il n'y a rien à voir. Je doute que la guenaude renonce si rapidement."

Astrée acquiesça.
" D'accord, je ferai attention. Je n'en avais jamais vue... Mais vous croyez vraiment qu'elle va nous suivre ? On avance, tout de même..."
Elle se demandait de quoi pouvait bien être capable une guenaude. Mais que ce soit elle ou un autre être malveillant, elle savait désormais qu'elle devrait se méfier.

" Nous suivre ne lui posera aucun problème. Ce sont des êtres magiques et elle connait la rivière bien mieux que nous. Mais je n'en sais rien. Cela dépend de nombreux paramètres : a-t-elle faim ? est-elle vexée ? s'ennuie-t-elle ? aime-t-elle particulièrement la chair humaine ? Si c'est bien une guenaude. Mais je n'en ai pas vu grand chose, et c'est loin d'être la seule créature qui peut revêtir l'apparence de quelqu'un en train de se noyer pour tromper le promeneur imprudent."
Il sourit.
" Ne vous en faites pas. Elle ne montera pas à bord. Et tant que vous respectez ma consigne, vous ne risquez rien."

Astrée acquiesça.
" D'accord. Je ne sais pas comment vous faites pour pouvoir faire la part des choses entre une personne véritablement en train de se noyer et une guenaude, mais je saurai que je dois me fier à l'équipage... Et... est-ce qu'il y a d'autres choses auxquelles je dois faire attention ? Les nixes, par exemple, ça ressemble à quoi ?"

" Partez du principe que personne ne se noie dans la Sylvestre. Il n'y a donc aucune différence à faire : on n'intervient à rien de ce qui fait du bruit et essaie de nous attirer dans l'eau, dit fermement l'elfe. Pour le reste, ce sont des créatures d'illusion et de charme, il est donc difficile de faire la différence entre la guenaude, la nixe et les autres. Retenez juste le principe général : vous restez dans le bateau, vous regardez à l'extérieur, vous n'essayez pas de sauver tout ce qui voudrait monter à bord."

Astrée acquiesça.
" J'ai compris."
Et si d'aventure quelqu'un était véritablement en train de se noyer?, lui soufflait une petite voix. Mais non. L'elfe avait infiniment plus d'expérience qu'elle, et elle devait se fier à lui. Sans discuter.
" Je ferai en sorte de ne plus me faire piéger bêtement. Je suis désolée de vous avoir dérangé."

" Ne vous en faites pas. Nous aurions sans doute dû vous donner un petit cours de survie sur la Sylvestre. Il se résume cependant à ceci : observez, ne touchez rien. La fleur qui parait si jolie et délicate est probablement enduite d'un poison mortel, et le poisson facétieux que vous voudriez faire frire est peut-être le fils métamorphe d'un seigneur fée. L'un dans l'autre, la Lorien est belle... et dangereuse."
Il s'assit sur le banc.
" Ce qui me fait penser, puisque nous parlons métamorphes... Où est l'écureuil cheval abeille ?"

Astrée sourit, plus à l'aise sur ce sujet-là.
" Oh, il n'est pas loin. Il n'a pas osé aller butiner les fleurs qu'il voyait, alors que d'habitude il adore ça. Comme quoi il est beaucoup plus sage que moi ! Attendez, je vous le trouve..."
Prince avait quitté ses cheveux tout à l'heure, mais sans s'éloigner. Elle se concentra pour lui demander de se montrer, lui disant que l'elfe aux cheveux blancs souhaitait le voir et faire sa connaissance. Elle essaya même de lui transmettre une notion d'admiration. Tant pis si ça nourrissait un peu trop sa fierté naturelle.

" Il a raison de ne pas butiner n'importe quoi." dit l'elfe.
L'abeille accepta de rester sur la paume d'Astrée, mais bourdonna avec bruit, comme pour mettre l'elfe au défi de le toucher. Celui-ci n'en fit rien.
" Est-ce qu'un cheval qui est aussi un écureuil et une abeille bénéficie de l'instinct des trois ? Ou bien se comporte-t-il d'abord comme un cheval, même quand il est écureuil ? Qu'est-ce, d'ailleurs, au départ ?"

" Au départ, c'est un cheval. En tout cas, il m'a été offert comme tel... et je crois que c'est ainsi qu'il est le mieux, en tout cas c'est la forme dans laquelle je le sens davantage lui-même."
Le reste de la question était moins évident, et Astrée réfléchit un instant.
" Pour le reste, je ne sais pas trop. Il se comporte globalement comme l'animal dont il prend la forme, mais c'est un peu comme si chacune de ses personnalités déteignait un peu sur les autres. Par exemple, lorsqu'il est cheval, il a un goût immodéré et insatiable pour les fleurs, surtout les jaunes. Les mêmes que lorsqu'il est abeille. Après... Il change de forme suivant ses envies du moment, selon ce qui se présente à lui, et il choisit la forme qui est la plus pratique. Mais au fond de lui, je ressens qu'il reste le même, quelle que soit sa forme."

" Il n'est pas de ce plan, remarqua l'elfe. On perçoit très clairement son aura étrangère, quand on la cherche. Ce n'est sans doute, en réalité, ni un cheval, ni un écureuil, ni une abeille."
Il eut un sourire.
" Mais il est sage qu'il ne butine pas n'importe où. Sa forme d'écureuil sera la plus pratique pour la nourriture."

Astrée acquiesça, impressionnée par la capacité de l'elfe à deviner la nature de Prince.
« Je sais qu’il n’est pas de ce plan, une dryade me l’a appris récemment. Mais j’aurais été incapable de m’en rendre compte par moi-même. Je suis impressionnée que ce soit si évident pour vous. Moi, je l'ai toujours perçu exactement comme un animal, bien qu'il n'en soit pas vraiment un. »
Peut-être parce qu'il était difficile d’aller contre ce que lui montraient ses sens.
« Mais donc, vous sous-entendez que les noix et les fruits de cette forêt sont plus fiables que les fleurs, et qu’il peut les grignoter ? »

La Couronne de Cuivre

[Lieu] La Traversée de la Lorien