La Couronne de Cuivre

Le courrier d'Henry arriva le surlendemain. Galathée avait emmené Baptiste au village la veille, mais le prêtre local n'avait pas trouvé d'explication — ou de solution — à cette absence de mouvement dans le bras, ni d'ailleurs à ce détachement étrange qui faisait que l'enfant se souciait peu de cette paralysie. Il lui semblait nécessaire d'aller consulter quelqu'un de plus expérimenté... ou d'attendre que le temps fasse son oeuvre.
Dans son pli, l'avocat proposait à Taliesin de le rencontrer, à sa convenance, à Luménis. Il lui suffisait de lui fixer un rendez-vous par retour de courrier et il se débrouillerait pour être présent.

Il saisit la première occasion pour en discuter en privé avec son épouse.
Dans son idée, ils pouvaient faire d'une pierre deux coups : ils se rendraient à Luménis avec Baptiste et tandis qu'elle l'amènerait au temple de Lathandre, pour essayer de régler cette histoire de plus en plus préoccupante de bras mort, lui-même, après avoir servi au gamin quelque explication crédible, irait rencontrer l'avocat au Palais de Justice.

" Ce n'est pas une mauvaise idée en soi, mais... est-ce que tu connais quelqu'un au Temple de Lathandre ? Alternativement... avons-nous les fonds pour un sortilège de soins très puissant ? Je ne suis pas très au fait de ces choses, mais c'est généralement hors de prix... Je ne dis évidemment pas qu'il ne faut pas le faire, comprends-moi bien, mais ce n'est pas quelque chose qu'on peut improviser... Je me disais qu'avec les clercs dans nos relations... Au final, Valaellyn serait peut-être un meilleur choix."

-Je ne suis pas contre, pas du tout, mais... Le souci, c'est que Loth Imarhil est à l'autre bout d'Helonna : nous rendre là-bas prendrait une éternité, et ce se serait pire encore si nous écrivions à Valaellyn pour lui demander de venir... Or, je crains que nous ne disposions pas d'un tel délai avant de devoir organiser la rencontre avec le père de Baptiste.
Il plissa le front, concentré.
-Au temple de Lathandre de Luménis, il y a Gurvan... Que nous avons sauvé... Peut-être que, par conséquent, les clerts seront arrangeants... Sinon, nous pouvons toujours demander à Victor s'il est d'accord pour que nous piochions dans ses réserves, tout en sachant que nous le rembourserons... Sinon, je dois bien pouvoir vendre quelques bricoles de prix...

" Tu te leurres si tu penses que parce que vous avez sauvé un novice, ils vont t'offrir leurs services gratuitement, Taliesin. Tout le monde a sauvé tout le monde, ces derniers temps, avec la dictature, la guerre ensuite... Non, tu rêves. A ce prix-là, plus rien ne coûterait rien à personne, entre les coupables qui doivent se racheter et les héros qui se sont battus."
Elle eut un sourire.
" Mais tu as raison, Loth Imharil est trop loin. Nous pouvons toujours demander un avis à Luménis, ça ne coûte rien, et Victor sera sûrement d'accord, le cas échéant. Ne fut-ce que pour faire son grand seigneur..."

-Bah, ils commencent aussi à bien s'aimer...
Cela avait pris du temps, mais de vrais liens avaient fini par se tisser, il pouvait en témoigner.
Dommage, cependant, que lesdits liens semblent destinés s être sinon rompus, au moins considérablement distendus...
-Mais donc partons là-dessus : nous aviserons ensuite, en fonction de ce qu'ils nous diront.

" D'accord. Je m'en occuperai pendant que tu verras Henry."
Elle le dévisagea, les lèvres pincées.
" Je ne suis pas certain, s'il est en congé, que le Palais de Justice soit l'endroit idéal pour le rencontrer, cela dit. Je sais que tu es soucieux mais... pense donc à lui. S'il met les pieds là-bas, il va se retrouver coincé par mille choses à faire..."
Elle lui pressa l'épaule, lui fit un clin d'oeil, et retourna à ses activités du jour.

C'est donc Parc verdoyant qu'il donna rendez-vous à l'avocat, avant de retourner à ses propres travaux.
Il n'attendait pas grand chose de ce rendez-vous, pensait qu'il aurait simplement la confirmation de ce que lui avait déjà dit le commandant, à savoir que leurs recours légaux seraient pour le moins limités, voire inexistants. Cependant, Henri serait malgré tout peut-être à même de lui donner de bons conseils, ne serait-ce que pour faire en sorte que la transition se passe au mieux.
Car c'était le but recherché, les actions en justice n'étant envisagées qu'en cas d'extrême recours.

Le message ne parviendrait sans doute à Henry que le lendemain, aussi fallait-il compter de n'être à Luménis que le jour suivant. Il y avait à faire dans la ferme, cependant, aussi Taliesin trouva-t-il à s'occuper, tandis que Galathée repartait battre la campagne au service des éleveurs voisins. Les jumeaux étaient pris en charge, les enfants parvenaient plus ou moins à s'occuper sans adultes, même si Guillhem et Taliesin convinrent de ne jamais s'absenter tous les deux en même temps. Les moissons approchaient, cependant, et le fermier s'inquiétait de voir Galathée et Taliesin partir pour Luménis. La rôdeuse n'avait rien dit des causes à Guillhem, préférant que l'elfe en prenne l'initiative, vu les tourments qui le hantaient.

Mais il ne se sentait pas encore prêt à en parler, fut-ce à son ami. Peut-être parce que cela rendrait les choses par trop concrètes. Peut-être parce qu'il estimait que Baptiste devait être informé en premier.
Pour le reste, il ne partageait pas les inquiétudes de Guilhem quant aux moissons. D'abord parce que leur séjour à Luménis serait des plus brefs, probablement une seule journée. Ensuite parce qu'il n'envisageait aucun voyage dans la Trouée des Chevaux : il estimait en effet que c'était au père de Baptiste de se déplacer. C'était la moindre des choses, non ?

Baptiste accueillit la nouvelle de son voyage à Luménis avec un léger haussement de sourcils et une petite grimace.
" Je dois vraiment y aller ? demanda-t-il. Si c'est juste pour demander des informations, vous pouvez y aller sans moi, non ?"
Galathée pinça les lèvres.
" Ce bras, c'est quand même ennuyeux, non ?
— Bah. Je me débrouille."

-Allez, avoue que tout serait quand même plus pratique, avec deux bras... Et puis nous, ça nous inquiète, cette histoire : nous aimerions bien qu'elle puisse être réglée. Et pour ça, malheureusement, il faut que des clercs d'expérience puissent observer le phénomène.
Il lui sourit.
-Et qui sait ? Ce sera peut-être rapide, ce qui laissera du temps pour se réapprovisionner en ingrédients rares...

" Avec la chaleur qu'il fait, on peut rien transporter de frais, dit Baptiste avec une grimace. T'as pas un sortilège de glace, des fois, maintenant que tu fais des trucs bizarres la nuit ?"
Galathée leva un sourcil et dévisagea le barde. Il lui avait parlé, bien sûr, de son apprentissage auprès du prince fantôme, mais la manière dont Baptiste le mettait était un peu... originale.
" C'est juste pour conserver le poisson."

-Je fais mes exercices martiaux la nuit : c'est plus tranquille et plus discret, expliqua-t-il à la rôdeuse. Mais tu peux venir voir, à l'occasion : ça n'est pas si bizarre que ça.
Puis, à Baptiste :
-Non, pas encore de sort de glace. Mais tout ne craint pas la chaleur : les épices, par exemple. Ceci dit, nous rentrerons probablement le soir, alors que la température aura baissé...

" Hum... Je te préviens que dans ce cas, j'ai au moins six endroits que je veux aller voir ! Ça va te coûter une fortune ! Sans parler du temps que ça va prendre...
— Taliesin sera sans doute très occupé, mais je me chargerai de ça avec toi... pas de soucis pour moi. Ça fait longtemps que je ne suis pas allée en ville... J'ai deux-trois idées, moi aussi."
Elle se tourna vers le barde.
" Partons tôt demain matin... On peut se bricoler un pique-nique à emporter... et est-ce qu'il faut proposer à Victor ?"

-Pourquoi pas ? Ça pourrait effectivement le tenter... Mais te sens-tu de taille à les gérer tous les deux en même temps ? C'est qu'ils sont terrribles !
Et il ne pourrait pas l'aider, du moins dans un premier temps. Mais la rencontre avec Henri ne serait probablement pas très longue et il doutait d'avoir d'autres démarches à effectuer dans la foulée, si bien qu'il serait sans doute en mesure de les rejoindre assez rapidement.

" Deux, ce n'est pas un souci, dit Galathée. Mais tu connais l'adage : jamais deux sans trois. Je devrai prendre Marius aussi, si j'emmène Victor. Je vais lui en parler. Je peux peut-être lui proposer de faire un voyage rien que pour lui quelques jours plus tard. D'autant qu'il va poser mille questions, tu le connais. Tu ne t'en sortiras pas avec des faux-fuyants."
Elle se pencha sur Baptiste.
" Va donc faire ta liste, toi."
Docilement, le petit garçon s'éloigna.

Il faillit lui demander si elle avait décidé du moment où elle informerait Baptiste de ce qui se tramait mais... préféra s'abstenir. Elle le ferait quand elle le jugerait adéquat, il lui faisait confiance.
-Un voyage rien que pour Victor est sans doute une bonne idée, d'autant qu'il n'a pas les mêmes goûts que son frère... dit-il plutôt.
Pour sûr, les boutiques d'épices, cela l'aurait ennuyé au plus haut point.

La rôdeuse acquiesça.
" Alors faisons comme ça. Je vais aller lui parler, sans mentionner tes propres projets."
Elle s'éclipsa ensuite, laissant le barde à ses propres préparatifs. Dès le lendemain matin, ils prendraient la route pour gagner la capitale, ses temples, ses avocats et ses boutiques d'épices...

HRP : on peut ellipser et aller jusqu'où tu veux.

Ainsi vaqua-t-il à ses occupations, faites de travail et d'entraînements martiaux.
Depuis ce fameux jour où il avait appris la nouvelle, il s'était sinon apaisé, du moins distancié : les choses étaient ce qu'elles étaient, qu'il les trouve injuste ou rudes n'y changeait rien et il n'avait d'autre choix que de faire avec. Alors... Il ferait avec. Si cela se passait mal, ils se battraient. Si cela se passait bien, ce serait une chance immense pour Baptiste.
Pour le reste, quoi qu'il advienne, il s'en remettrait. Avec le temps, on se remettait de tout. En cela, les elfes n'étaient pas différents des autres même si, pour eux, la rémission était sans doute plus longue.
Travail, donc, toute la journée. Et exercices, donc, une bonne partie de la soirée.
Puis un sommeil profond et... Le moment du départ.

Revenu de Luménis, Taliesin ne fut pas long à se mettre à l'ouvrage, d'autant qu'il avait mangé durant le trajet. S'étant acquitté de quelques tâches ménagères, il alla prêter main forte à Guilhem pour la restauration du manoir et, tout en travaillant, il réfléchit au texte de cette lettre qu'il n'avait aucune envie d'envoyer mais qu'il enverrait malgré tout.
Et lorsque, l'après-midi touchant à sa fin, il fut de retour à la ferme, il s'isola pour la rédiger.

Messire.

L'on ma informé que vous étiez le père de Baptiste et que vous aviez entrepris des recherches pour le retrouver.
C'est là l'objet de ce courrier.
Je me nomme Taliesin : mon épouse et moi-même avons ramené votre fils de Melandis et, depuis, nous nous occupons de lui.
C'est un enfant très attachant, profondément marqué par les épreuves qu'il a traversées mais qui se reconstruit peu à peu : nous nous sommes efforcés de l'y aider au mieux et c'est un réel bonheur de le voir recommencer à s'affirmer, retrouver de l'allant, de l'assurance.
Nous ne lui avons pas encore appris la nouvelle vous concernant : nous ne tarderons plus à le faire, nous guettons simplement le bon moment. Mais dès à présent, si vous en êtes d'accord, nous pouvons discuter d'une première rencontre. Nous envisagions justement un voyage à Eredhun dans les veilles à venir : ce pourrait être une bonne occasion.
Enfin, il va de soi que si vous souhaitez joindre à votre reponse une lettre à son attention, nous ne manquerons pas de la lui remettre.

Je vous prie d'agréer, messire, l'expression de mes salutations distinguées.

Taliesin

Sa première impulsion avait été de faire encore plus bref, de se montrer des plus factuels. Mais la version qu'il avait finalement écrite et qu'il relut à plusieurs reprises lui semblait mieux convenir : de son point de vue, elle faisait montre de davantage de bonne volonté, tout en laissant entrevoir leur profond attachement pour le garçon.
Rangeant la missive en attendant de pouvoir la soumettre à Galathée, il rédigea un petit mot à Mathilde, en lui demandant si elle avait des contacts avec Kerun et si, dans l'affirmative, elle accepterait de lui transmettre un message. Message dont il s'occupa également, présentant la situation à l'espion et lui communiquant le nom et les coordonnées de l'homme au sujet duquel il souhait, si possible, obtenir des informations.
Enfin, maussade, ressentant le besoin de s'aérer, il quitta le logis et, après avoir bourré sa pipe de tabac, entreprit de se promener au hasard dans leur petit domaine.

C'était presque la fin de l'été, déjà, et le soleil avait marqué les lieux de son empreinte, asséchant les ruisseaux les plus timides et chassant les animaux à l'ombre. Seuls les mouches et les criquets, ainsi que les hirondelles, semblaient goûter à la température. Les champs d'orge et de blé étaient prêts à être moissonnés, l'avoine l'avait été le mois précédent déjà, et le houblon n'était pas encore mûr. Dans le potager, les tomates étaient magnifiques, tout comme certaines courges, mais les salades souffraient des chaleurs et il fallait sans cesse aller les arroser. Il y avait beaucoup de guêpes, de nombreuses abeilles, un nombre infini de moustiques malgré l'absence de flaques.
En cette fin de journée, la fraîcheur se faisait désirer... et Baptiste et Galathée prolongeaient manifestement leur journée luménienne.

Peut-être la rôdeuse avait-elle choisi ces circonstances particulières pour apprendre la nouvelle au gamin. A moins, simplement, qu'ils n'aient décidé de profiter au maximum de leur excursion...
Il n'aurait su dire. Mais il serait bientôt fixé.
En tout cas, en ce qui le concernait, il finit par revenir à la ferme : l'heure du repas approchait et il comptait bien mettre la main à la pâte, au sens propre comme au figuré.

Tout le monde était un peu pris au dépourvu par l'absence de Baptiste, mais Guillhem retrouva ses bonnes habitudes et deux de ses fils l'aidèrent. Taliesin, de son côté, n'eut pas le loisir de les aider : Flore lui confia les jumeaux et retourna chez elle. Héloïse et Tristan étaient bien trop remuants pour être gardés en cuisine et le barde fut contraint de retourner dans le jardin, où ils avaient davantage d'espace pour s'ébattre, avec une pile de cardons et de fenouils à couper en cubes. C'était une tâche compliquée, il fallait avoir un oeil ici et un autre là, et un troisième n'aurait pas été superflu, car les deux gamins se séparèrent bientôt, l'un retournant vers la maison, l'autre vers le potager. Heureusement, Victor finit par faire son apparition et put légèrement le décharger.

Ce dont il ne manqua pas de le remercier.
Non seulement cela lui rendait bien service mais, de surcroit, constater que Victor n'hésitait ni à venir l'aider, ni à s'occuper des jumeaux lui faisait plaisir.
Et, tout en continuant son travail, tout en continuant à surveiller le duo terrible, il se dit qu'il faudrait qu'il prenne garde à ne pas trop négliger leur grand frère. Parce que mine de rien, avec ce qui se passait, avec sa façon particulière de réagir aux événements... Force était de constater qu'il ne lui consacrait plus beaucoup de temps.
Mais c'était passager. D'une façon ou d'une autre, les choses finiraient par rentrer dans l'ordre.

Baptiste et Galathée rentrèrent juste à temps pour le souper mais ne se joignirent pas d'emblée à l'assistance : ils avaient mille choses à ranger d'abord, dans les placards, la glacière, à l'extérieur, le garde-manger, la cave à vins. Ils s'installèrent ensuite et personne n'osa interroger le petit garçon sur ses achats, de peur de déclencher une déferlante d'explications et de détails fondamentalement peu intéressants : tout le monde aimait déguster ses petits plats mais la plupart d'entre eux ne partageaient pas son engouement pour les préparatifs.
Après le repas, les enfants dévisagèrent Taliesin avec l'espoir qu'enfin il retrouve l'humeur propice aux histoires, et Galathée lui fit les gros yeux : son humeur sombre n'était passée inaperçue auprès de personne, tout "change" qu'il espérait donner. Les histoires, en effet, étaient sacrées... leur disparition était probablement le bouleversement le plus impensable qu'ait jamais connu la maisonnée...

Taliesin ne se sentait pas une once d'inspiration : il l'avait toute épuisée à rédiger cette fichue lettre. Néanmoins, puisque même sa compagne s'y mettait, il ne voyait pas comment y échapper. Alors, il consentit.
Ce ne serait peut-être pas l'histoire la mieux troussée qu'il lui aurait été donnée de narrer. Mais la force de l'habitude, la variété de son répertoire et le désir, malgré tout, de satisfaire son auditoire pallieraient en partie à ce défaut, du moins l'espérait-il.
Et ensuite, il serait toujours temps de montrer une certaine missive à Galathée.

Plus tard donc, une fois les enfants satisfaits, Galathée lut sa missive.
" Cela me semble très bien, dit-elle. Nous pouvons la porter au village demain à la première heure. Le système de messager n'est pas quotidien, cela dit... Je ne sais pas si ça partira avant deux ou trois jours... Il faudrait pousser plus loin, jusqu'à la première auberge de la voie principale, si on veut que ça parte plus vite, et même comme ça, ce n'est pas garanti."

-L'idéal serait de la déposer directement à Luménis. Mais à moins que Victor ne trépigne pour avoir droit, lui aussi, à son séjour en ville... On se contentera de l'auberge la plus proche.
Le père de Baptiste avait attendu plus d'une décennie avant de se manifester : il n'était donc pas à quelques jours près. Et de leur côté, s'ils essayaient de faire les choses au mieux, ils n'allaient pas, non plus, tomber dans un zèle excessif.

" Pourquoi Luménis ? demanda Galathée sans comprendre. Un messager qui monte vers Rohan passe d'office non loin d'ici."
Elle haussa les épaules.
" Je ne crois pas que Victor ait vraiment envie de monter à Luménis dans l'immédiat... Il préfère profiter de la rivière et du soleil... et ce sont les moissons, n'oublie pas. Je pense que Guillhem a bien l'intention de commencer les préparatifs dès demain. Il y a des faux à aiguiser, une grange à balayer et ranger... "

La Couronne de Cuivre

[Lieu] La ferme Desmoulins