La Couronne de Cuivre

Elle eut un sourire teinté d'amertume.
-Oh, vous en faites pas pour ça : il me fait la gueule, de toute façon. Donc franchement, je pense pas qu'on se reparlera avant l'expédition.
Sa grimace revint.
-Mais peu importe. Je ne me serais jamais permise de le narguer...

Hubert ne put s'empêcher de grimacer. Pourquoi diable les enfants s'étaient-ils disputés ? Et puis cela lui revint. C'était de sa faute : il avait forcé le gamin à se laver, et celui-ci avait deviné que Ruth l'avait trahi. Diable, ce gosse était décidément irrécupérable.
Il sourit douloureusement, s'interdisant d'aborder le sujet devant Ingrid.
" Je sais mais... Bon. A demain alors."
Et il se mit en quête du petit garçon.

Grâce aux indications de Ruth, il lui fallut moins de cinq minutes pour trouver la fameuse bibliothèque.
Installés à une table, éclairés par une torche magique, Giovanni et Alban étaient penchés sur de vieux manuscrits, le second s'aidant manifestement d'un lexique rédigé à son intention par le barde.
Lequel barde releva bientôt la tête.
-Mince, aurais-je retenu ton écuyer au-delà de l'heure du coucher ? demanda-t-il à Hubert, embarrassé.

" Non mais... je le cherchais... et en fait, Albérich doit te chercher toi." dit le paladin.
Il jeta un rapide coup d'oeil sur ce qu'ils étaient en train de faire, puis grimaça.
" Dites-moi que vous n'êtes pas toujours en train de traquer des aasimars dans de vieux documents... Ce n'est pas... primordial, si ?"

-Tu ne sauras rien. Rien de rien. Mais dis-toi quand même que je ne suis pas aussi irresponsable que j'en ai l'air : si je déploie tant d'efforts, si j'ai recruté Alban, c'est que ça me paraissait important.
Il eut un large sourire.
-Je finis un petit truc puis je descends voir ce que peut bien me vouloir Albérich.
L'écuyer, lui, s'était déjà levé pour rejoindre son maître.

" Quoi ? Vous n'allez rien m'en dire ? fit le paladin, déstabilisé. Mais... ça me concerne, non ?"
Il n'était pas certain d'adorer ces petits secrets.
" Pour le reste, je peux vous avertir tous les deux... Nous partons en expédition demain. Tu viens avec nous, Giovanni."
Il se sentit rougir et sur le moment, n'ajouta rien. Puis se résigna. Il l'apprendrait de toute façon.
" Ruth vient aussi avec nous... mais pas toi, Alban. Je suis désolé."

Le barde, intrigué, avait déjà ouvert la bouche - sans doute pour poser des questions - lorsqu'Hubert avait repris la parole pour s'adresser à son écuyer. Lequel, s'il fut affecté par la nouvelle, n'en laissa absolument rien paraître.
-Il n'y a pas de quoi être désolé, messire : je comprends, répondit-il.
Et ce fut tout.

Hubert hocha la tête, les lèvres serrées. Il ne parvenait pas à croire qu'Alban n'était pas déçu, mais dans le même temps, il n'y avait rien d'autre à dire. La gamine avait reçu un don, leur survie exigeait qu'ils l'exploitent. Le paladin aurait voulu dire qu'il n'y avait là aucune question de mérite ou de qualité, un peu comme le pouvoir qu'il avait lui-même d'ouvrir des portes magiques, qui lui échappait complètement et qui ne dépendait pas de qui il était, dans le fond. C'était injuste mais ils ne pouvaient pas agir autrement. Il se sentait terriblement penaud, et en même temps, impuissant à faire quoi que ce soit.
" Hum. Nous allons nous réunir d'ici une demi-heure, dans la salle des cartes, pour... les consignes." ajouta-t-il quand même.

Giovanni, qui avait suivi l'échange avec une légère grimace, opina du chef.
-Très bien. je promets d'être à l'heure, répondit-il d'un ton neutre. Comme je le disais, j'ai juste un petit truc à terminer et... ça ne prendra pas longtemps.
Alban, lui, était déjà retourné à son livre, comme si de rien n'était.

" Parfait." murmura le paladin, avant de prendre congé, mal à l'aise, et de se mettre en quête des militaires.
Edgar viendrait avec lui, Gaspard resterait en arrière avec Ted, pour une fois. Il était toujours un peu stupéfait d'avoir obtenu le droit de sortir et était conscient qu'il devrait se montrer absolument irréprochable. S'ils parvenaient à éviter les Ithiliens, ce serait facile... Dans le cas contraire, il devait veiller sur Ruth, et cela suffirait à le canaliser.

Les officiers se trouvant dans la salle commune - il les avait aperçus un peu plus tôt, les rejoindre fut chose aisée. Ted parut déçu de ne pas avoir été retenu pour faire partie de l'équipe mais ne protesta pas ; Gaspard, lui, se montra on ne peut plus compréhensif : après tout, il avait pu mener maintes sorties...
Bientôt, tout le monde fut au point de rendez-vous. Tout le monde sauf Giovanni, qui accomplit l'exploit d'arriver bon dernier tout en étant globalement à l'heure.

Hubert laissa Ezéchiel exposer son plan et partager les informations à sa disposition avant de donner ses propres consignes. Le mot d'ordre restait d'éviter la confrontation à tout prix : il semblait préférable que les Ithiliens continuent à ignorer ce qu'ils étaient devenus. Il ne mentionna pas le cas de figure où l'un d'entre eux serait capturé, il fallait juste prier pour que cela ne se produise pas. Pour le reste, ils devaient vider l'université le plus vite possible et en n'y laissant rien de crucial.

La réunion fut une affaire rondement menée.
Ézéchiel présenta l'itinéraire retenu puis la manière dont procéderaient les groupes d'éclaireurs : rien de très différent de ce qui s'était déjà fait, à ce niveau.
Les méthodes de fouilles, non plus, ne différaient guère de celle auxquelles tout le monde était habitué.
On convint simplement de signaux, de mesures et de chemin de repli en cas d'alerte...
Tout le monde était concentré, attentif.

Et la séance fut donc levée, avec le conseil à chacun de prendre suffisamment de repos. Hubert se rendit ensuite aux cuisines pour voir s'il y avait moyen d'organiser un semblant de ravitaillement. Il voulait aussi vérifier le matériel et s'assurer que même les mages disposeraient de protections. Ils emporteraient aussi les objets magiques utiles, bien sûr.
Ensuite, il retourna vers la salle commune, à la recherche d'Albérich. Il avait envie de se promener avant d'aller dormir, d'échanger quelques mots, peut-être quelques gestes, et la visite de l'amphithéâtre semblait une excuse toute trouvée...

En cuisines, Clovis l'informa qu'il n'y aurait aucun problème pour les rations : il conseilla juste au paladin de rentrer pour le repas du soir, car la viande fraîche rapportée par l'ambassade des Paludiers serait servie à ce moment-là. Un apport bienvenu car, mine de rien, les réserves diminuaient...
Il ne rencontra pas davantage de difficultés avec le matériel ou avec les mages qui, pour tournés vers l'offensif qu'ils soient, n'en oubliaient pas de prévoir de quoi se prémunir des coups adverses...
Dans la salle commune, l'on commençait à s'étendre pour la nuit.

Albérich ne s'y trouvait pas, cependant. Il était en train de lire dans la bibliothèque, concentré.
" Tu veux voir cet amphithéâtre ? proposa le paladin, depuis l'embrasure de la porte.
— Si tu me le proposes..." répondit le Luménien en posant son volume.
Ils déambulèrent un moment dans le couloir, côte à côte, s'échangeant quelques banalités sur la réunion tout juste écoulée, puis s'engagèrent dans les escaliers, tranquillement.
" Ça a été, avec Alban ? demanda Albérich.
— Pas vraiment. Il a fait semblant de rien, mais je n'ose pas imaginer ce qui bouillonne à l'intérieur... Peut-être en aura-t-il parlé avec Giovanni, je ne sais pas... Je n'ai pas voulu... ou osé... chercher plus loin...
— Je parlerai avec lui demain. Entre... personnes cloîtrées, nous nous comprendrons."
Hubert lâcha un soupir.
" Albérich, allons, je... n'avais pas l'intention de t'empêcher de sortir, simplement... J'ai pensé qu'il fallait deux conseillers ici... et au cas où...
— Je sais. Je n'aurais pas dû ramener la chose sur le tapis."
Ils étaient arrivés au premier étage et Hubert bifurqua vers la gauche. Il s'immobilisa quelques mètres plus loin et les deux hommes s'enlacèrent un instant. Ils s'embrassèrent un long moment, sans hâte, profitant de la quiétude de cet étage déserté. Hubert brûlait de répéter leur étreinte de la veille, mais ne savait pas comment ramener la chose. Il avait l'impression qu'Albérich avait apprécié mais n'en était pas complètement sûr, et craignait qu'a posteriori, le clerc ait estimé leurs ébats un peu trop rudes. L'un dans l'autre, il n'osait pas prendre d'initiative, et de toute façon, le moment était probablement très mal choisi.
Ils se détachèrent et reprirent leur marche, à nouveau silencieux. Un peu plus loin, ils atteignirent le fameux amphithéâtre.

Deux portes voisines menaient à l'amphithéâtre. En les franchissant, on se retrouvait à côté d'une estrade sur laquelle trônaient un long bureau ouvragé et une demi-douzaine de fauteuils. Plus loin, s'élevaient plusieurs étages de gradins : la hauteurs du plafond était suffisante pour le permettre. Entre cela et la taille de la pièce, il y avait de quoi accueillir plusieurs centaines de personnes. Pour le reste, avec ses fresques et ses hautes fenêtres à vitraux, le décor était magnifique.

Hubert y goûtait sûrement mais Albérich lui sourit, goguenard : il n'y voyait absolument rien.
" A entendre la manière dont ma voix porte, j'imagine que c'est grand.
— Oui. C'est grand." dit Hubert en le guidant vers l'estrade, d'une main sur sa hanche.
Le Luménien se laissa faire sans protester.
" Ruth pourrait nous trouver le panneau de commande..." remarqua-t-il.
Le paladin ne répondit rien, se contentant de l'aider à gravir les quelques marches, puis l'entraîna vers le bureau. Albérich le tâta puis s'assit dessus, face à la salle qu'il ne pouvait voir. Hubert fit de la lumière en enchantant le dossier d'un des sièges du premier rang.
" Tu as le coup de main, maintenant, remarqua le clerc en observant le décor que la lueur magique révélait autour de lui.
— J'ai renoncé à lutter, répondit le paladin en le rejoignant. Mais Alban et Giovanni sont en train d'enquêter sur les liens entre le sang céleste et la cité... Peut-être mon utilité va-t-elle s'étendre au-delà de la lumière et des portes.
— Tu fais déjà un excellent majordome cela dit. C'est appréciable."
Hubert lui donna un léger coup de coude et Albérich rit joyeusement.
" Cet endroit est vraiment magnifique. Je me demande vraiment dans quel lieu sacré nous avons mis les pieds... Enfin, pour l'heure, il n'est pas hostile. C'est déjà ça de pris..."
Il n'eut pas la possibilité d'extrapoler plus avant car Hubert se pencha sur lui pour l'embrasser. Pendant quelques secondes, il sembla que le paladin allait aller plus loin, car il était fébrile, et son désir manifeste, mais il se retira quelques secondes plus tard, frissonnant.
« Ce que tu me fais, quand même… » grommela-t-il, faussement fâché.
Albérich se pelotonna contre son épaule.
« Tu as peur que nous soyons surpris ?
— Un peu, oui. Je suis désolé. Et fatigué, aussi. Pourtant… Les dieux savent que si je me laissais aller…
— Laisse-toi aller. Trouvons un endroit plus discret…
— Non. Je dois me lever demain. Ce ne serait pas sérieux. Si nous commençons… ah… Je ne sais pas quand je te libérerai. »
Le Luménien soupira doucement, le sourire aux lèvres.
« Que cela t’encourage à être prudent demain. »
Hubert hocha la tête.
« Je te promets que je le serai. »
Albérich acquiesça à son tour, le regard perdu dans les fresques voisines. Le fond de la salle, trop distant, restait perdu dans les ténèbres.
« Attendre et espérer. C’est difficile.
— Je sais. Oh, je sais. »
Il l’embrassa dans les cheveux.
« Je voudrais que tu puisses venir avec moi, mais…
— N’y revenons pas. Le conseil a statué. Je serai là quand vous rentrerez et vous me raconterez vos découvertes. »
Il se leva, Hubert l’imita et ils marchèrent vers la sortie en remettant de l’ordre dans leurs vêtements et leurs cheveux. Le paladin leva le sortilège de lumière avant de quitter la pièce.
« Tu veux parler de Guillermo ? demanda Albérich un peu plus loin.
— Il n’y a rien à en dire, répondit Hubert d’une voix lasse. Je suis un être trop confiant, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Je sais depuis le début que c’est un mercenaire, que je ne dois pas trop en attendre, qu’ils ont leurs propres codes. Mais voilà. On baisse sa garde, on s’imagine des choses. Je me disais qu’il ferait un bon chef militaire pour Clairétoile, qu’il pourrait… changer de vie. Mais dans le fond, je le connais à peine. Voilà. Je survivrai. »
Albérich lui serra le coude.
« C’est le propre de notre foi que d’espérer des choses impossibles. Il ne faut pas en être désolé. »
Hubert se tourna vers lui et sourit.
« Et le miracle de celles qui se produisent suffit à rattraper tout le reste. »
Ils regagnèrent le rez de chaussée, la salle commune, leur couche froide, et affrontèrent la nuit.

L'heure se faisait tardive et, pour certains, il faudrait se lever tôt : par conséquent, la salle commune était déjà obscure et silencieuse. Le groupe avec lequel ils avaient passé leur première nuit hors de la forteresse était toujours à la même place mais dans une disposition légèrement différente : Ruth et Alban ne dormaient plus côte à côte mais de part et d'autres des jumeaux...
Les deux amants s'étendirent à leur tour, finirent par sombrer dans le sommeil.
Du moins, jusqu'à ce que l'appel de l'aube ne les en tire.

Ils se levèrent comme de coutume, dans le noir, et cheminèrent jusqu'à leur salle d'élection. Ils revinrent ensuite, galvanisés, vers les zones communes. Albérich partit animer sa cérémonie quotidienne tandis qu'Hubert rejoignait l'équipe d'exploration avec Gabriel. Avant de se séparer, ils ne s'échangèrent que des salutations convenues, bien que leurs regards reflètent tout autre chose. Mais l'énergie de Lathandre les emplissait tous deux d'optimisme, aussi avaient-ils le coeur léger. Tout se passerait bien, immanquablement.

Si l'on exceptait les personnes amenées à participer à l'expédition, évidemment absentes, il y eut à peu près autant de monde que la veille pour assister à la cérémonie. Et elle produisit les mêmes effets bénéfiques.
Hubert, de son côté, constata que tous ses compagnons étaient parés : à grand renfort de thé corsé, ils étaient pleinement éveillés. L'équipement fut promptement rassemblé, de même que les vivres qu'ils emporteraient avec eux.
Bref, le départ pourrait bientôt avoir lieu.

Et il eut lieu.
Hubert ouvrit les portes pour que le groupe puisse se glisser dans les tunnels et il se mit ensuite, comme tous les autres, sous les ordres d'Ezéchiel pour le trajet. Il plaça les mages en sécurité parmi les soldats, proposa à Thibault de prendre la queue du groupe et se plaça lui-même à l'avant, avec Ruth à ses côtés. Pour le reste, il fallait être vigilant... et suivre.

Thibault avait eu un sourire en coin lorsque le paladin l'avait envoyé à l'arrière-garde : peut-être avait-il songé à faire une remarque humoristique. Il s'en était abstenu, cependant, et s'était exécuté de bonne grâce.
La progression dans les tunnels avait donc débuté. Relativement rapide dans un premier temps, elle avait fini par ralentir ou, plutôt, par s'émailler de nombreuses pauses : sans doute étaient-ils parvenus dans des zones que les Ithiliens avaient parcourues ou qu'ils étaient susceptibles de fréquenter, ce qui exigeait un surcroit de vigilance.
Aux côtés d'Hubert, Ruth se faisait discrète comme une nombre. La mine concentrée, elle ne parlait pas, se contentant de suivre le mouvement.

Hubert gardait un oeil sur elle mais fut vite rassuré par son attitude. Il se contenta donc de demeurer vigilant. Il se servait à rien de balayer l'espace de sortilèges de détection : les Ithiliens n'étaient pas foncièrement mauvais, ses capacités de paladin lui seraient inutiles. Sur carte, le bâtiment qu'ils cherchaient n'était pas très éloigné de la bibliothèque, de l'autre côté du lac, aussi avaient-ils encore une petite trotter à accomplir...

Mais il apparut bientôt que le trajet serait quelque peu rallongé...
Venant à contre-sens, l'un des éclaireurs d’Ézéchiel vint l'informé qu'on avait repéré de récentes traces de passage dans l'un des tunnels. Très récentes, mêmes : comme prévu, l'ennemi s'activait dans le secteur. Par conséquent, il allait falloir faire un détour. Possibilité qui avait évidemment été envisagée lors de la réunion du soir précédent.
Une demi-heure de marche en plus, probablement. Néanmoins, la prudence l'exigeait.

C'était regrettable mais pas inattendu. Hubert s'en tint donc strictement aux consignes de l'éclaireur. Ils étaient tous des hommes entraînés, même Ruth ne ménageait pas sa peine, ils n'étaient donc pas à une demi-heure près, si cela pouvait leur éviter une confrontation.

Ils se remirent donc en route.
Moins de cinq minutes plus tard, Hubert aperçut, dans un tunnel latéral, les dépouilles de plusieurs goules. Comme les éclaireurs n'avaient pas mentionné d'escarmouche, il fallait croire que c'était là l’œuvre des Ithiliens...
Au prix de quelques nouvelles haltes, le trajet s'achemina vers son terme. Enfin, l'on s'immobilisa, et Ézéchiel fit son apparition.
-Nous sommes arrivés, annonça-t-il. -Sauf que je n'ai pas repéré d'entrée souterraine menant à l'école de magie. Préfères-tu que nous entreprenions des fouilles ou que nous essayions de passer par la surface ?

" Une seconde." dit le paladin.
Il fit venir Giovanni et les mages.
" Est-ce que l'un d'entre vous a, par hasard, mémorisé un sortilège de détection des passages secrets ?"

Les mages secouèrent la tête. Le barde, lui, soupira.
-Hubert, tu te doutes bien que si je maîtrisais un tel sort, je n'aurais pas invariablement fait chou blanc à la forteresse et que le score ne serait pas un lamentable vingt-cinq à zéro en faveur de Ruth.
-Vingt-quatre à un, souffla la gamine.
-Non, il ne compte pas : tu as fait exprès de me le laisser trouver, celui-là. C'était très gentil mais... ça ne peut pas être pris en compte.

Décidément, il était un peu lent à la détente, sans doute le fruit d'une trop longue concentration.
" C'est le moment de faire vingt-cin à un, Ruth. Trouve-nous ce passage, tu veux ?"
En fait, c'est chez les éclaireurs, qu'il aurait fallu enrôler la gamine. Tymora était une déesse de roublard.

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Une cité perdue