La Couronne de Cuivre

RP : Retour à l'abri.

La reine mère secoua négativement la tête, et l'aïeule eut un soupir désabusé.
- J'ai déjà essayé, fit-elle, lorsque mon fils, le précédent roi, était encore de ce monde et que les portes se sont refermées magiquement. Je vous assure que j'ai tout essayé.... Mais rien ne peut berner la magie de ces portes. Ni une invocation, ni une image-miroir, n'ont pu marcher. D'ailleurs je ne peux invoquer un elfe.... Et l'image-miroir ne crée pas une nouvelle personne, juste une copie de quelqu'un existant, et ça n'a jamais suffi à berner la malédiction de ces portes.
- Vous ne voulez vraiment pas revenir sur votre décision ? Vous préférez demeurer prisonnier ici, peut-être à vie ?

Eärunia demeurait prostrée sur son trône, laissant sa mère et sa grand-mère négocier, refusant de jeter le moindre regard vers Kasumi. Elle ne voyait plus d'issue possible...

RP : Retour à l’abri

L’expression de Kasumi se figea alors que son dernier espoir était balayé. Ses lèvres tremblèrent un instant mais il fut incapable de proférer un son. Pour toute réponse, il se détourna pour ne pas avoir à afficher sa mine défaite devant les elfes et se dirigea d’un pas traînant dans le coin le plus éloigné de la salle. Ses jambes ne le tinrent pas plus longtemps et il se laissa tomber plutôt qu’il se mit assis. La fatigue et l’abattement eurent raison de lui et il s’enferra dans un silence résigné, tournant toujours le dos à ses hôtesses.

RP : Retour à l'abri

La reine mère échangea un regard avec l'aïeule du clan. Celle-ci hocha la tête.
- C'est la seule solution, fit-elle simplement.
Et elle se mit à incanter....

Eärunia sortit soudain de son mutisme et se précipita vers Kasumi.
- Si jamais ce que veut faire ma grand-mère marche et vous libère enfin... je sais que vous allez nous en vouloir... Mais si un jour vous trouvez des elfes de notre race, je vous en prie, dites-leur où nous sommes.... S'il vous plait....
Et elle lui mit d'autorité son médaillon dans les mains.

Puis l'incantation prit fin.
Elfe -> sort de sommeil -> Kasumi.
Et Kasumi perdit toute notion de ce qui l'entourait.

Ce fut un rayon de soleil qui le réveilla. Il cligna des yeux sous la lumière. Le soleil était déjà haut, et il était confortablement étendu sus sa couche. Il avait une sensation d'irralité, comme s'il se réveillait d'un mauvais rêve. Une impression étrange au niveau du bas-ventre... pourtant il ne s'en souvenait pas... Sans doute un rêve comme on en fait certaines nuit, surtout après l'étrange fumée qu'il avait inhalée hier. Un cauchemar, plutôt.
Et pourtant.... Pourtant il serrait un petit objet dans ses mains. Un coquillage nacré. En forme de lune. L'avait-il pris sans s'en rendre compte durant son sommeil, ou bien.... ?

- Alors, tu émerges enfin du sommeil ?, lança la voix d'Astrée, à quelques pas de là. Elle était en train de s'occuper des chevaux, comme à son habitude. On dirait que ces fumées étranges ont des effets somnifères...
Et dans ses mains, le coquillage... Avec un trou, comme pour le transformer en médaillon. Il y en avait d'autres, bien sûr, aux alentours, tous de forme différente.

RP : Retour à l’abri

Kasumi se sentait totalement désorienté lorsqu’il ouvrit les yeux. Il cligna plusieurs fois des yeux avant de se tourner vers le son de la voix d’Astrée. Ses pensées étaient étrangement fuyante, sans doute un effet secondaire de l’intoxication. Son regard tomba sur l’étrange coquillage qu’il serrait dans sa main et il se rappela confusément des évènements de la nuit. Pourtant ceux-ci semblaient aussi incohérents que s’il avait rêvé. Sans vraiment savoir si c’était le cas, le fait de voir Astrée lui sourire chassa toutes ses inquiétudes et ses pensées parasites. Il se releva rapidement et glissa l’étrange coquillage dans la poche de ses chausses avant de se diriger lentement vers elle et de la serrer dans ses bras avec abandon :

- Je t’aime tellement. J’ai fait un rêve très étrange cette nuit… J’étais un roi. Difficile à croire quand on voit ma tête défaite au matin, non ?

RP : Retour à l'abri

Astrée se blottit contre lui, sans un mot, et le serra fort. Comme si elle sentait qu'il en avait besoin. Ou, peut-être, comme si elle-même en avait besoin...
- Moi aussi, j'ai fait des rêves étranges, fit-elle à mi-voix. C'est peut-être à cause de cette drôle de fumée... Elle frissonna et n'ajouta rien. Elle n'avait visiblement pas envie d'en parler.
- En plus, en me réveillant, j'ai cru voir une drôle de forme sur le lac, comme hier, dans le brouillard... Cette fumée donne vraiment de drôles d'hallucinations.

Elle sourit, déposa un léger baiser sur la joue de son compagnon, et continua d'un ton plus léger.
- Ton rêve devait être beaucoup plus agréable que le mien si tu était roi... Et je te rassure, même au saut du lit, tu as tout à fait l'allure noble et le port de tête royal qui conviennent à un monarque ! Excepté la paille dans tes cheveux....

RP : Retour à l’abri

Kasumi porta instinctivement sa main à ses cheveux avant de se raviser et d’adresser un sourire désarmant à sa compagne. La chaleur de son corps serré contre le sien lui faisait un bien fou et il n’avait aucune envie de la relâcher. Il poussa un soupir de bien être avant de répondre calmement :

- Alors comme ça j’ai de la paille dans les cheveux ? Peu importe, je n’ai pas besoin d’une tenue impeccable pour diriger notre royaume. A moins que si ? Peut être que tu choisirais prince de Frelons comme consort pour ton abri ? Il a déjà du sang royal si on en croit son nom. Et pour ce qui est de mon rêve, il n’était pas si agréable puisque que tu n’y étais pas au premier plan. Il n’y avait que des monceaux de richesse, des palais somptueux et de jolies princesses elfes sans aucun intérêt. Parle-moi plutôt de ton rêve, ma douce. Je ferai de mon mieux pour te faire oublier tes cauchemars. Et à quoi ressemblait cette forme ?

RP : Retour à l'abri.

Astrée rit aux plaisanteries de son compagnon, puis grimaça à ses dernières questions.
- La forme ? Je ne l'ai pas bien vue, dans le brouillard. J'ai eu l'impression qu'un long cou se dressait hors de l'eau, avec des longs bras étranges, comme des tentacules. Mais ce n'étaient peut-être que des volutes de brouillard. Ou peut-être qu'un monstre marin habite les profondeurs de ce lac, après tout.... Cela existe.

Elle avait éludé la question du rêve, et hésitait à en parler. elle finit par glisser deux mots.
- Et mon rêve... Ce n'était pas vraiment un cauchemar... Enfin, si, quand même... Gwendall était vivant, notre fille aussi... Et ça avait l'air tellement vrai...
A ouveau, elle frissonna. Et secoua la tête.
- Je n'ai pas envie d'y repenser, ce n'était qu'un rêve. Sans palais somptueux ni princesses elfes, certes. Mon pauvre... le retour à la dure réalité de notre voyage sans confort a dû te sembler terrible, ajouta-t-elle pour détendre l'atmosphère, avec un sourire moqueur.

RP : Retour à l’abri

Le rôdeur eut un pincement au cœur de compassion pour sa compagne. Penser à sa famille perdue devait toujours lui être terriblement douloureux et il ne pouvait que l’entourer de tendresse pour l’aider à surmonter son chagrin. Il ne s’en priva d’ailleurs pas et lui caressa doucement le dos, la tête un peu perdue dans ses propres pensées. Ainsi la créature tentaculaire existait vraiment. Et sans doute le palais aussi à en juger par le coquillage qu’il avait gardé dans sa poche. Peut être son rêve n’en était-il pas tout à fait un mais cela n’avait pas vraiment d’importance, il aurait le temps d’y songer plus tard, d’évoquer le sujet avec des elfes s’il en rencontrait. La question de l’héritier le taraudait un peu mais tout cela semblait sans aucune importance alors qu’il serrait dans ses bras la femme qu’il avait cru ne jamais revoir. Il brisa le silence qui s’était installé entre eux avec son habituel ton léger mais sincère :

- Tout le confort dont j’ai besoin est d’être dans tes bras. Tu es terriblement belle et je ne me plaindrais jamais de cette réalité.

RP : Retour à l'abri

Astrée rougit sous le compliment. Son regard était encore perdu, un peu ailleurs. Mais elle s'efforça de revenir à la réalité, se concentrant sur les douces caresses de son compagnon.
- Je t'aime, répondit-elle simplement. J'ai de la chance de t'avoir rencontré.

Elle n'ajouta rien. Elle n'avait pas vraiment envie de parler. Même si elle s'efforçait de retrouver un peu de gaïeté, son rêve restait trop présent, trop culpabilisant. Mais cela passerait.... Au fur et à mesure que le soleil réchaufferait l'atmosphère et les coeurs, que la présence de Kasumi la réconforterait. Elle oublierait.

- Et... si on déjeunait pour retrouver quelques forces ? Mais on mangera froid, si ça ne te dérange pas. Je ne veux plus de feu, je me méfie de ces herbes étranges....

RP : Retour à l’abri

La réaction de Kasumi fut transparente lorsqu’il jeta un regard un peu inquiet vers le lac. Il n’avait rien moins qu’envie de s’attarder près de ce lac étrange et des questions insolubles qu’il éveillait en lui. Il ne voyait plus ce paysage magnifique comme la halte parfaite de la veille et un besoin irrationnel le pressait de s’en éloigner rapidement. Il ne chercha pas à cacher ses sentiments, sentant qu’Astrée n’avait pas plus envie que lui de perdre du temps ici. Le repas abrégé de la veille et la fraîcheur de la nuit contribuaient pourtant à rendre plus qu’attractive la perspective d’un déjeuner.

- Je suis partant pour un petit déjeuner mais je suis impatient de découvrir les montages qui te sont si chères. Sais-tu si nous avons des chances de croiser un village dans les environs, non que la perspective d’être tranquilles pour... dormir ne me déplaise.

Il avait malicieusement ponctué le mot « dormir » pour lui faire comprendre qu’il n’avait pas forcément ça en tête.

RP : Retour à l'abri

Astrée sourit, amusée.
- Oh, je pense que nous pourrons... dormir tranquille... la nuit prochaine. Et probablement la suivante. J'ai pas mal exploré la région, mais guère à plus de deux journées de chez moi. Je sais qu'il y a un village sur notre route, mais je pense qu'on en est encore à deux ou trois jours de marche. A moins qu'il n'y en ait un avant, que je ne connaisse pas... On verra bien !

Tout en parlant, elle avait pris son compagnon par la main et l'entraînait vers l'endroit où ils avaient posé leurs fontes, un peu à l'écart du lac.
- Alors au menu de ce matin... tartines de miel et de confitures, jambon cru, et... heu.... c'est tout on dirait. Et bisous en dessert, ajouta-t-elle avec un clin d'oeil.

RP : Retour à l’abri

Kasumi se laissa conduire avec amusement et ne se priva pas pour s’asseoir au contact de la rôdeuse et laissa traîner sa main libre là où elle n’avait rien à faire par pure provocation.

- Tu commences à vraiment bien me connaître. C’est mon dessert préféré. Il va vraiment falloir que je sois sage si je ne veux pas en être privé.

Le rôdeur s’intéressa enfin aux tartines pour se rendre compte à quel point il était affamé. Il ne releva pas la tête avant d’entamer la deuxième. Puis simplement pour se rassurer, il rechercha mentalement Première Neige. Cette dernière lui fit savoir qu’elle terminait une chasse et ne souhaitait pas vraiment être dérangée.

RP : Retour à l'abri

Astrée avait assuré à Kasumi qu'elle observerait de très près son comportement avant de déterminer s'il était suffisamment sage pour un bisou. Et ce fut probablement le cas puisque, dès qu'ils eurent fini leurs tartines, elle s'amusa à lui effleurer le flanc, là où il était si chatouilleux, et profita de sa surprise pour lui voler un baiser, avant d'accentuer encore ses chatouilles, jusqu'à le faire rouler au sol...

Elle fit taire ses protestations d'un nouveau baiser, passionné et langoureux, puis se releva prestement, avant qu'il n'ait la possibilité - ou l'idée- de lui faire subir le même traitement.
- Je crois qu'il est temps de nous remettre en route, fit-elle sur un ton innocent...

RP : Retour à l’abri

Kasumi se releva lentement et s’épousseta ostensiblement avant de jeter un regard faussement indigné dans la direction de la jeune femme qui s’était soigneusement mise hors de portée.

- Tu as de la chance de savoir préparer mon dessert comme je l’adore pour te faire pardonner toutes ces chatouilles. Il se pourrait que je n’exerce pas de représailles si tu recommences.

Il se dirigea ensuite vers les affaires qu’il commença à réunir. Mais il jetait quelques regards en douce à le jeune femme, attendant manifestement son heure pour contre attaquer, toute ses peurs de la nuit oubliées le temps du jeu.

RP : Retour à l'abri.

Astrée, comme par un fait exprès, ne se trouvait jamais suffisamment proche pour que le rôdeur puisse mettre ses plans à l'oeuvre. A croire qu'elle s'ingéniait à éviter tout contact, au contraire de son habitude... Elle poussa même la lâcheté jusqu'à monter un moment Prince, prétextant que l'animal en avait été privé durant de longues journées et qu'il le lui réclamait...

Elle attendit qu'ils eurent avancé sur quelques centaines de mètrespour mettre pied à terre, espérant que son compagnon aurait oublié ses plans de représailles. Heureusement pour elle, le chemin devenait étroit, permettant difficilement de progresser à deux de front, et les obligeant à guider leurs montures. Ils descendaient vers une vallée verdoyante, où ne semblait se trouver nulle âme qui vive.

RP : Retour à l’abri

Kasumi oublia bien vite ses idées de vengeance, se disant que le voyage ne manquerait pas d’autres occasions. Il espérait sincèrement que les jours à venir s’écouleraient sans incident et leur permettraient à lui et Astrée de prendre enfin un repos amplement mérité. La vallée offrait une vue époustouflante aux deux voyageurs. Cet îlot de verdure semblait presqu’irréel au milieu du paysage rocailleux et abrupt des pics montagneux. A en juger par la nature difficile du chemin, il n’était pas impossible que les rôdeurs y fassent halte une fois le soir venu, quitte à raccourcir un peu l’étape du jour.

Pour l’heure, le demi-elfe devait rester attentif car Ombrage, peu habitué à la montagne, montrait quelques signes de nervosité lorsqu’il était obligé de s’approcher du bord du chemin escarpé. A l’inverse, Prince des Frelons semblaient se moquer du vertige et trottinait gaiement dès qu’Astrée le lui permettait. Première Neige avait repris ses bonnes habitudes en partant en éclaireuse sur la demande de son maître. Les ennuis semblaient derrière eux mais le sort s’était trop souvent acharné ces derniers temps pour abandonner toute prudence.

RP : Retour à l'abri

Le chemin rocailleux descendait en lacets, passant sur un versant, puis sur l'autre, avec tant de virages en tout sens qu'ils auraient facilement pu perdre tout sens de l'orientation. Mais insensiblement, ils se rapprochaient du fond de la vallée, et le sentier finit par s'élargir, leur permettant à nouveau de marcher de front.
La végétation de cette zone semi-rocailleuse état riche en fleurs et herbes aromatiques. On y trouvait même quelques plantes médicinales. Les deux voyageurs prirent le temps d’en faire une bonne cueillette, renouvelant leurs réserves, échangeant sur les plantes qu’ils reconnaissaient, Astrée montrant à Kasumi quelques herbes poussant spécifiquement dans les régions d’altitude.

Midi advint sans qu’ils aient vu le temps passer. Le sentier cheminait paresseusement au fond de la vallée, non loin d’un minuscule ruisseau, au milieu d’une végétation mélangeant feuillus et cônifères. Le temps s’était maintenu au beau fixe, et la fraîcheur de l’air printanier invitait à trouver un endroit ensoleillé pour y faire halte.
Ils finirent par traverser une petite zone moins arborée, et dénichèrent un tronc d’arbre renversé, en plein soleil, qui ferait office de siège. Leurs deux montures n’attendirent pas leur permission pour aller s’abreuver au ruisseau, et ils attendirent patiemment que les cheveaux soient désaltérés avant de pouvoir fouiller dans leurs fontes, à la recherche d’un pique-nique consistant.

RP : Retour à l’abri

Tandis qu’Astrée s’occupait de décharger leurs provisions, le rôdeur s’empara d’une outre vide et annonça qu’il allait chercher de l’eau d’un air guilleret. Il s’éloigna vers un bassin un peu en amont d’où s’abreuvaient les chevaux, disparaissant ainsi à la vue de la rôdeuse. Quelques secondes à peine après, une pomme de pin ricocha sur la tête de la jeune femme. Avant qu’elle puisse s’indigner de cette mauvaise farce, elle surprit un mouvement dans les fourrés qui devaient dissimuler Kasumi, de l’endroit probable d’où venait le projectile. Une voix nasillarde et joyeuse se fit entendre :

- Bien joué ! En plein dans le mille.

RP : Retour à l'abri

Astrée sursauta en recevant le projectile, et se prépara à risposter, persuadée que Kasumi avait trouvé là un moyen de se venger sournoisement des chatouilles de la matinée.
Mais alors qu'elle commençait à chercher des yeux un projectile, la voix de son "agresseur" se fit entendre... et ce n'était pas celle de Kasumi.

Elle se dressa d'un bond, scrutant les fourrés.
- Qui êtes-vous ? Enfin, je veux dire... A qui ai-je l'honneur ?
Son ton, dur au début, s'était instantanément radouci. La voix qu'elle avait entendue était joyeuse, semblant indiqué qu'elle n'était victime que d'une farce enfantine.

RP : Retour à l’abri

L’agitation dans les fourrés décupla et une série de marmonnements inintelligibles se firent entendre pour toute réponse. Avant qu’Astrée s’impatiente et cherche à obtenir une réponse, une petite voix se fit entendre, signe que les « agresseurs » étaient plusieurs :

- La grandes jambes parle. Tu crois que l’autre aussi en est capable ? Tu n’aurais pas du taper si fort Snortch !
- Je croyais que c’était un de ces stupides orcs. Et ça en est peut être un. Certains sont suffisamment intelligents pour parler. Elle pourrait en être une aussi ! Elle ne sent pas très bon et regardaient son accoutrement… Va l’interroger, Snatch, on te couvre.

Après un moment d’hésitation, les fourrés s’agitèrent à nouveau et une petite créature arrivant à peine à hauteur de la cuisse d’Astrée en sortit. Ces traits ressemblaient vaguement à ceux d’un humain quoique sa peau bleutée et ses grands yeux noirs appartiennent à une autre race inconnue de la rôdeuse. La créature s’exprima de manière hésitante :

- Madame Grandes Jambes, mes amis voudraient savoir si vous êtes une orque.

RP : Retour à l'abri.

Astrée réprima une subite envie de rire en entendant le débat dont elle était l'objet. Une envie de rire teintée d'inquiétude. Car il semblait qu'ils s'en soient pris à Kasumi... Peut-être même l'avaient-ils assommé. Ou alors elle avait mal compris ? Elle espéra qu'ils ne lui avaient pas fait trop mal. Mais vu la force de l'impact de la pomme de pin, elle ne craignait pas grand-chose, au fond. Un soupçon d'inquiétude quand même...

Elle haussa un sourcil en apercevant l'étrange créature.
- Non, je ne suis pas une orque, répondit-elle du ton le plus sérieux possible. Je suis une humaine. Et mon compagnon est un demi-elfe. Et j'espère que vous ne lui avez pas fait trop mal avec vos pommes de pin... Et... vous, quelle sorte d'être êtes-vous ?

Retour à l’abri

La créature parut hésitante, tournant plusieurs fois la tête en direction des fourrés. Elle cherchait manifestement à obtenir un soutien de ses compagnons moins courageux pour la tirer de cette situation embarrassante. Elle leva la tête et dévisagea Astrée d’un air comique avant de reprendre la parole, pesant manifestement ses mots. Son accent était étrangement sifflotant et guilleret contrairement à son expression sérieuse :

- Vous êtes pas peau verte ! Nous autres avions cru de loin mais je vois que vous êtes plus belle de près. Les orcs volent aussi notre eau parfois, et coupent nos arbres. Nous nous excusons pour le d’mi elfe. Il est tombé mais il se relèvera, les orcs se relèvent eux, quand on leur tire dessus.

Une autre créature sortit des fourrés, une petite fronde à la main mais désarmée pour le moment. Elle interrompit son compagnon sans vergogne.

- Nous sommes peuple xvart du pic bleu ! Prouvez que vous être humaine ou nous garder prisonnier !

RP : retour à l'abri.

Astrée avait du mal à calmer son inquiétude. Les orques se relèvaient, certes... Mais ils étaient plutôt plus résistants !
- Heu... Vous prouver que je suis humaine ? Je ne sais pas, moi... Comment voulez-vous que je vous prouve une chose pareille ?

Elle réfléchit.
- J'ai la taille d'une humaine, le poids d'une humaine, la couleur de peau d'une humaine, l'espérance de vie d'une humaine aussi... je ne sais pas ce qu'il vous faut de plus ! Et... j'aimerais bien voir mon ami, si vous permettez, pour savoir s'il va bien. Parce qu'il est quand même un peu moins solide qu'un orque, même s'il serait sans doute vexé de me l'entendre dire....
Elle avait volontairement ignoré la menace - un peu risible- de la faire prisonnière.

RP : Retour à l’abri

Les deux xvarts parurent soudain soucieux et inquiets, sans doute à cause du ton pressant de la rôdeuse. Ils reculèrent jusqu’aux fourrés et se mirent à conférer dans un babillement rapide et incompréhensible avec leur troisième compagnon, toujours caché. Ils tournaient constamment des regards anxieux en direction d’Astrée pour surveiller ses mouvements. Manifestement, ils étaient prêts à détaler au moindre signe d’hostilité. Finalement, l’un deux s’exprima suffisamment clairement pour être compris d’Astrée :

- Dame pas peau verte aux longues jambes veut savoir si d’mi elfe toujours en vie. Va voir toi.
- Non, je l’ai vu bouger, hors de question de m’approcher de lui. Il a l’air méchant. Encore plus que la longues jambes.

Manifestement, les xvarts avaient remis à plus tard le débat sur la nature exacte de l'intruse.

RP : Retour à l'abri

Astrée poussa un soupir de soulagement.
- Oh, s'il bouge, tout va bien, lança-t-elle à l'attention des xvarts. Et il est pas méchant en général... Sauf avec ceux qui auraient la mauvaise idée de me faire du mal. Enfin, je ne parle pas des pommes de pins !

Elle n'osait pas bouger de peur de les faire fuir.
- Vous semblez bien connaître les environs, vous habitez sans doute pas très loin ? Il y a beaucoup d'orques dans les parages ? Parce que je n'aimerais pas du tout me trouver face à eux....

RP : Retour à l’abri

La mention des orcs retint l’attention des xvarts qui se retournèrent résolument vers Astrée. Le plus bavard d’entre eux ne fut pas le premier à répondre cette fois-ci, cédant l’initiative à celui portant la fronde. Manifestement, le sujet lui était plus familier :

- Les orcs viennent parfois ici, oui. Mais plus souvent quand neige froide mouille les pieds. Vous pas craindre grand-chose. Peaux vertes pas malins et pas rapides. Xvarts les évitent facilement. Mais eux méchants avec êtres pas assez rapides pour regagner terrier. Vous voulez amuser avec nous à tendre embuscade ?

Le troisième xvart sortit enfin de sa cachette et dévisagea Astrée avec tout le sérieux possible.

- Nous pas montrer entrées terriers. Vous peut être orque déguisée pour tromper xvarts. Vous devez ôter vêtements pour nous voir si pas peau verte et poilue des orcs.

RP : Retour à l'abri.

Les aider à tendre une embuscade ? Ma foi, le jeu pouvait être amusant. Mais pourtant, quelque part, elle n'avait pas envie d'attaquer un être qui ne lui avait causé aucun tort. Même un orque. Bien sûr, elle savait combien ce pouvaient être des êtres malfaisants. Mais tout être a droit à la vie. Même eux....
Elle hésita, craignant de les vexer en refusant. Mais elle ne pouvait pas aller contre ses principes simplement par jeu.
- Oh, je suis sûre que vous n'avez pas besoin de moi pour tendre une embuscade. Mais je tiens à dissiper tout malentendu : je ne suis pas une orque ! Je n'ai pas la peau verte... et je suis certainement bien moins poilue qu'eux.
Elle remonta ses chausses jusqu'au-dessus des genoux, puis, en un clin d'oeil, elle souleva sa tunique pour leur montrer la peau de son ventre, et la rabaissa très vite.
- Vous avez vu ? Je ne suis pas verte !

RP : Retour à l’abri

Les xvarts hochèrent la tête avec un bel ensemble et commencèrent à piailler dans leur incompréhensible langage. Manifestement, la démonstration d’Astrée était parvenue à les convaincre et son refus de harceler les orcs ne les décevait pas beaucoup. L’un des xvarts s’empressa d’ailleurs de le confirmer avec enthousiasme :

- Elle pas orque. Jolie peau pas verte. Chef Dung Dong voudra voir. Allons déshabiller d’mi elfe pour vérifier lui non plus pas orc.

Astrée surprit un mouvement discret au bout de la haie. Un regard rapide dans cette direction lui révéla Kasumi qui observait tout en restant caché des petits monstres.

RP : Retour à l'abri

Astrée peinait à réprimer son hilarité. Elle finit par se laisser aller à rire en apercevant Kasumi qui ne perdait pas un mot de la discussion.
- Vous savez… Je ne suis pas sûre qu’il se laissera déshabiller comme ça ! Enfin, il faudrait peut-être lui demander son avis, s’il ne dort plus…

Elle fit un discret signe de tête à son compagnon, l’invitant à se montrer… s’il le souhaitait. Nul doute que le fait de découvrir qu’il n’était plus allongé là où on l’avait laissé suffirait à effrayer les étranges petits êtres. Allaient-ils fuir s'il se dévoilait ?

RP : Retour à l’abri

Les créatures remarquèrent le changement d’expression de la rôdeuse et tournèrent leur regard avec nervosité dans la direction qu’avait regardé Astrée. Kasumi ne fit rien pour se dissimuler davantage et fit même quelques pas incertains en direction de sa compagne. Ses pas n’étaient pas très assurés et l’une de ses mains couvrait la blessure qu’il avait reçue à la tête et l’avait probablement assommé. Cependant, le rire d’Astrée contribua à l’apaiser sans quoi il aurait pu attaquer les trois étranges créatures qui l’avaient pris pour cible.

Ces derniers resserrent les rangs mais tinrent bravement leur position. On sentait qu’ils se tenaient cependant près à fuir au moindre geste agressif. L’un deux osa briser le silence en s’écriant :

- Lui aussi solide qu’un orc ! Et pas beaucoup plus beau. Lui peut être un ! Je parie qu'il n'a pas d'aussi belles jambes que Dame pas orque.

Kasumi leur adressa un regard indigné et un soupçon d'intérêt à la mention des jambes d'Astrée et vint tout de même se placer à ses côtés pour s'enquérir de la teneur de la discussion.

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