La Couronne de Cuivre

"Bon, d'accord, mais... donc, faut pas les enfiler parce que ça peut être dangereux, mais faut les enfiler pour ne pas fâcher monsieur Larouge ? Ca me paraît un peu compliqué, tout ça. Je sais bien que... faut pas se laisser avoir, mais j'ai quand même envie d'en essayer un. Celui-là, là, la tenue d'explorateur en Afrique, elle est trop belle."

Il s'était approché d'une réplique miniature de ce qu'on pouvait voir sur les représentations des hommes menant safaris et autres expéditions au début du XXe siècle. Short, chemise en toile légère, souliers de marche et chapeau colonial, tout y était. Ne manquait que le revolver et le coupe-coupe, mais il n'aurait pas voulu se retrouver avec des objets aussi dangereux entre les mains, de toute manière. Et apparemment, le costume était à peu près à sa taille... il fit le tour de la poupée qui le soutenait, dévoré par l'envie.

Le costume était bien à la taille de Christophe. En faisant le tour du pantin, il constata également qu’il y avait bien un coupe-coupe et un revolver. Ce dernier était criant de réalisme et peut-être était-il tout simplement vrai. Toutefois, il n’y avait pas trace de munition et le coupe-coupe n’était pas aiguisé. Le pantin tenait en place, dans sa posture d’explorateur, grâce à un support. Pour prendre le déguisement, il suffisait de décrocher le corps de bois puis de le dépouiller.

"Je suis d'accord avec Piotr, dit Bellatrix, mais en même temps, Benny et Christophe ont raison. Peut-être qu'on peut voir ce qui se passera si on touche juste un bout du déguisement avec la main. Ou peut-être que juste un de nous l'enfile pour voir ce qui se passe et les autres restent à coté."

Elle n'était toujours pas à l'aise à cause de ces poupées qui la regardaient. Du moins, elle en avait l'impression. En même temps, elle se disait qu'il valait mieux des déguisements qu'un espèce de masque tout moche avec des piques et un jeu où les gens devaient se tuer pour survivre.

Les autres garçons avaient raison : ne pas enfiler de déguisement reviendrait à faire comprendre à monsieur Larouge qu'ils avaient compris qu'il s'agissait d'un piège et qu'ils se défiaient de lui. Benoît était peut être jeune et donc un peu naïf mais pas assez pour prendre un risque aussi stupide. La proposition de Bellatrix était plus prudente et l'idée lui paraissait bonne. Christophe semblait tout près à jouer le cobaye à voir la façon dont il détaillait l'un des costumes. En songeant que son copain risquait de se trouver isolé si on appliquait le plan de la fillette, il répondit :

- Je pense qu'il faut quand même prendre le risque de se déguiser. Au moins , on sait à quoi s'attendre. Et puis le plus important est de ne surtout jamais se séparer.

Evidemment, ces arguments étaient peut être également motivés par la beauté des costumes. Une telle qualité et un tel réalisme ne laissaient pas Benoît insensible. La conscience tranquille, il s'approcha d'une magnifique toge de mage bleu roi bardée de symboles ésotériques brodés de fil d'or. une ceinture avec une petite besace et même un bandeau de métal pour retenir les cheveux complétaient l'ensemble. Benoît le trouvait magnifique et ne se souciait pas qu'il fut peut être destiné à une fille.

Pierre était content qu'ils soient tous d'accord pour se déguiser. Le tout était de rester prudents et, en la matière, Bellatrix et Benoit avaient eu d'excellentes idées.

-On a qu'à commencer par juste toucher les costumes qui nous plaisent et si rien se passe, on les enfile tous ensemble,proposa-t-il. Comme ça, on sera pas séparés si on est envoyés dans un rêve... Et si ça arrive pas, on pourra aller dans la chambre pour poser nos habits et prendre les trucs qu'on veut absolument garder avec nous. Moi, ça sera mon épée... et Archimède. Comme ça, on sera tout prêts à explorer la château ! Monsieur Larouge nous a permis de le faire, donc il y aura des pièges et faudra être prudents. Mais on pourra peut-être découvrir des trucs utiles...

Il aurait bien cherché une tenue ressemblant à celle de Gandalf. Mais puisque Benny avait déjà opté pour un magicien, il ne voulait pas l'embêtant en mettant quelque chose qui serait trop proche. Aussi son choix se porterait-il probablement sur l'armure : elle était vraiment superbe et s'il devait brandir Glamdring, cela ne détonnerait pas du tout, bien au contraire ! Cependant, il regarderait s'il ne voyait pas quelque chose de moins encombrant et de moins bruyant, comme une cotte de mailles ou une cuirasse...

Piotr trouva, après quelques pas entre la foule de déguisements, un costume qui devrait correspondre à ses désirs. C’était celui d’un noble combattant en cape et cotte de mailles. Les étoffes brodées laissaient penser à un prince ou alors à un fier héros. Botté, ganté, il brandissait une fine lame à l’esthétisme remarquable. S’il désirait plus léger encore, il y avait, juste à côté, un barbare en pagne avec hache et collier en os.

Si le garçon ne poussait pas plus avant ses recherches, il ne restait qu’à Bellatrix à trouver son costume. Monstre ? Sorcière ? Quel serait donc le choix de la petite farceuse ?

Christophe avait donc touché le costume et... rien d’étrange ne se passa. De son côté, Bellatrix tomba nez à nez avec un déguisement des plus affreux, la sorcière dans toute sa répugnance. Affublée d’une robe move informe, elle avait une tête de vieille décharnée à la chevelure grise et anarchique. C’était en fait un masque et une perruque, mais comme tout le reste leur réalisme était saisissant. Le masque ne donnait pas l’impression d’être en plastique mais bien en peau ridée. C’ajoutait à cela des gants mimant eux-aussi la peau afin de faire des mains aux ongles crochus. Par contre, il n’y avait pas de couteau mais un poulet empaillé. En tournant la tête, la fillette aperçut un autre personnage susceptible de lui plaire. C’était un peu... la comtesse sanglante. Sa tenue aristocratique d’un rouge sombre était sinistre. En guise de visage, il y avait aussi un masque, une face blanche comme la mort ornée d’un fin sourire plein de terribles promesses. Le tout s’accompagnait d’un fouet et d’un long poignard.

En admettant que Piotr allait prendre le déguisement du prince et que Bellatrix allait faire son choix entre la sorcière ou la comtesse, les quatre enfants, pour se déguiser, ne pouvait garder que leurs sous-vêtements. Bien sûr, ce n’était pas là une obligation, c’était juste plus pratique. Après, rien ne les forçait à revêtir l’intégralité des tenues.

Ainsi, toute la petite troupe était déguisée, Pierre en prince, Christophe en explorateur, Benoît en magicien et Bellatrix en sorcière. Rien de spécial ne s’était produit. Les quatre pantins, ceux qui portaient les costumes, reposaient inertes sur leur support. Voilà les enfants libres de faire ce qu’ils voulaient. Le château les attendait. Vincent leur avait dit qu’ils pouvaient aller partout, partout sauf là où une porte était verrouillée. De plus, s’aventurer dehors, avec le blizzard toujours aussi furibond, n’était pas vraiment envisageable. Sans la lumière des ampoules, l’édifice serait plongé dans la pénombre, preuve de l’épaisseur des nuages.

Pour tous :

Lorsqu'il découvrit ses amis, Pierre ne leur cacha pas qu'il était impressionné : ils avaient tous beaucoup d'allure, ainsi déguisés ! S'il n'avait su que la sorcière était en réalité Bellatrix, il aurait eu peur d'elle. Quant à Benoit, il en imposait : on l'imaginait très bien lançant des boules de feu. Et l'on sentait Christophe prêt à affronter les contrées les plus sauvages, les animaux les plus dangereux...

-On retourne dans la chambre puis on explore le château ? proposa-t-il.

Aussi étrange que cela puisse paraître, le petit garçon avait hâte de commencer. Mais, au préalable, il entendait bien récupérer Archimède, son épée... et une lampe de poche, aussi. On ne savait jamais.

Benoît était lui aussi impatient d'étrenner son magnifique costume. L'idée de pierre de repasser par la chambre lui fit penser que ce serait une bonne idée d'y récupérer ses craies pour dessiner ses symboles de protection. Une des poches intérieurs de sa tenue les dissimuleraient sans peine. Au cas où ils seraient brutalement transportés dans le monde du rêve, le gamin songea également à récupérer sa gourde. Son fidèle grimoire avait déjà trouvé une place dans une poche tout à fait pratique. Le reste de son nécessaire de camping était trop encombrant et certainement inutile tant qu'ils se cantonneraient à visiter la maison. Toutefois, quand il remarquerait que Pierre emportait sa lampe torche, il prendrait aussi la sienne.

- Bon, on va où ? Vous avez une préférence ? La bibliothèque peut être ?

"Tiens, bonne idée, on pourrait trouver plein de vieux trucs... en plus des livres." Il ne savait pas s'il pourrait facilement transporter sa boîte à outils. Non qu'il pensait vraiment en avoir besoin, mais... il gardait un doute, avec les explications données par Piotr et Benny, sans parler des phrases bizarres que Bellatrix prononçait. Et un bon tournevis, ça pouvait faire mal. Peut-être même plus mal qu'un coupe-coupe mal aiguisé... sans parler du revolver dont il ne savait pas se servir.

"J'aurais proposé une partie de cache-cache, mais... là, j'ai trop peur de la maison", avoua-t-il timidement. En temps normal, il adorait trouver des coins perdus dans un grenier ou derrière un vieux fauteuil, mais ici... tout prenant une allure inquiétant, même ce qui était sans doute très gentil.

Bellatrix sans ses vêtements sombres et sans son carnet de croquis se sentait un peu nue. Enfin, pas complètement nue, parce que sinon elle aurait eu froid, mais pas vraiment à son aise. Le costume de la sorcière était vraiment chic mais elle avait besoin de son carnet pour se sentir complète. Elle fut donc contente d'entendre Piotr proposer de passer par la chambre. Ensuite, elle avait une idée sur la partie de la maison qu'elle voulait visiter.

"Ben, d'accord pour la chambre. Mais après, on pourrait aller dans la cave. Parce qu'ensuite, c'est là que les gens, ils trouvent des choses sur l'histoire du bâtiment. Mais aussi, ils trouvent des magnétophones qui réveillent les monstres. Tout ça, c'est la faute au Némicronicon."

-Le Nécronomi-quoi ? s'enquit Pierre, les yeux ronds.

Bellatrix étant experte en films d'horreur, et leur cauchemar ressemblant bigrement à l'un de ces longs-métrages, le gamin se fiait totalement aux conseils de la petite fille : si les indices se trouvaient toujours dans la cave, ils devaient y aller. En revanche, il n'aimait pas cette histoire de magnétophone réveillant les monstres. Mais peut-être avait-elle plaisanté... Au pire, il leur suffirait de ne pas y toucher, s'ils trouvaient un appareil de ce type. Pour le reste, si descendre dans le sous-sol ne le tentait guère, il en allait de même pour la bibliothèque : certes, il adorait les livres, mais Monsieur Larouge disait que sa femme se trouvait parfois là-bas, et Christophe avait cru y voir un enfant. La fille de leur hôte, peut-être ? Ou un fantôme ?

-Si tu dis qu'il faut explorer la cave, je te fais confiance, reprit-il. Mais comment on fait ? Benny et Christophe, eux, ils préfèrent la bibliothèque... On peut faire les deux à la suite : ça prendrait du temps mais, de toute façon, on a plein de trucs à explorer. Ou alors on se sépare, mais c'est peut-être pas très prudent... D'un autre côté, si on savait pas qu'on est dans un piège, on ferait sans doute des groupes... Peut-être que monsieur Larouge croirait qu'on joue vraiment à son jeu et que les trucs affreux arriveraient pas tout de suite, du coup...

Benoît n'était pas du tout certain d'aimer l'idée de se séparer même pour profiter d'un endroit qui l'inspirait davantage et l'inquiétait bien moins qu'une cave sombre. Il répondit donc le premier à la question de Pierre, se rangeant à l'avis de Bellatrix :

- Va pour la cave alors ! On pourra toujours aller à la bibliothèque si on trouve pas de magnétophone ou d'autres trucs. Je crois que c'est pas prudent de se séparer et si on joue tous ensembles, monsieur Larouge n'aura pas vraiment de raison de nous soupçonner je crois.

La cave ? Quelle idée... qu'est-ce qu'ils pourraient y trouver ? Des araignées, des cadavres d'enfants à moitié découpés, du charbon... plein de trucs horribles du genre. Mais si les autres voulaient y aller, il n'avait pas trop le choix : il n'allait sûrement pas s'aventurer seul dans la bibliothèque en sachant qu'il pourrait y rencontrer des gens, des gens comme cet endroit.

"Bon... d'accord, à la cave, alors", soupira-t-il, de mauvaise grâce. "Mais après, on va à la bibliothèque. J'pense qu'on y trouvera moins facilement des trucs dégueu."

Dans la chambre, Pierre songea d'abord à simplement poser ses vêtements sur son sac. Mais il se ravisa au dernier moment.

-On ferait mieux de cacher nos habits et nos chaussures sous les lits, souffla-t-il à ses amis, assez bas pour que personne d'autre ne puisse entendre. Comme ça, si les déguisement sont maléfiques, et si quelqu'un nous pique nos affaires pour nous empêcher de nous changer, et ben... On pourra quand même le faire.

Évidemment, la cachette qu'il proposait n'était pas parfaite. Mais elle suffirait si l'éventuel voleur ne se doutait pas qu'ils se méfiaient et qu'ils avaient pris des précautions.

Ce serait donc la cave... enfin s’il y en avait une ce qui semblait quand même probable. La petite troupe gagna le rez-de-chaussée et ce mit en quête de leur objectif du moment. Leurs recherches les gardèrent assez loin du petit salon où M. Larouge travaillait. Ils découvrirent nombre de couloirs et de pièces diverses. Ici et là, des statues, des sculptures mais rien de plus étrange que, par exemple, la galerie des chambres. Tout était en ordre, tout était propre, tout était bien éclairé du moment qu’on prenait la peine d’actionner les interrupteurs. Voilà la cuisine, une pièce tout de même assez vaste avec plusieurs fours. Une marmite pendait dans une large cheminée mais elle était vide et l’âtre était froid. La salle n’avait pas de quoi retenir les enfants plus que quelques minutes, en supposant qu’ils étaient au moins entrés. La visite reprit, calme, sans incident. Si le château était dangereux, il n’en montrait rien. Même son atmosphère assez particulière n’oppressait pas tant que ça.

Peu après, le groupe se retrouva face à une porte verrouillée. Peut-être était-ce la cave. En tout cas, ils n’avaient pas le droit d’aller par là. Allaient-ils respecter l’interdiction de Vincent ? Paradoxalement, c’était le trouillard de la bande qui avait sans doute les moyens de venir à bout du verrou.

"Bon", fit-il, "J'pense que je devrais arriver à crocheter la serrure, mais... monsieur Larouge nous a bien dit qu'on pouvait aller là où les portes étaient pas fermées à clef, non ?"

Tout à coup, l'idée d'aller dans la cave lui faisait encore bien plus peur que tout à l'heure. Il imaginait déjà des créatures infernales derrière la porte, prêtes à leur attraper un bras ou le cou pour les attirer dans leur antre infect, les broyer en morceaux et les manger tandis qu'ils agonisaient lentement...

Benoît n'était pas d'avis de défier l'interdit malgré toute la curiosité que pouvait susciter une porte fermée pour un enfant de sept ans à la tête farcie d'histoires étranges. Bien que ses raisons étaient sans doute les mêmes que celles de Christophe pour ne pas vouloir descendre à la cave, le gamin trouva des arguments qui ne le feraient peut être pas passer pour un peureux :

- Il vaut mieux ne pas laisser de traces avec les outils tant qu'il nous reste d'autres possibilités à explorer. On ferait bien de chercher ailleurs plutôt que de risquer de s'attirer les foudres de monsieur Larouge. Il sera toujours possible de venir ouvrir cette porte plus tard. Et puis ce n'est peut être pas la seule porte menant à la cave.

Pierre hocha la tête.

-C'est mieux comme ça. Au moins, on se fera pas disputer, pis on sait où elle est, la cave, alors ça sera pas dur d'y revenir si on a besoin... Maintenant, on a qu'à aller à la bibliothèque, on trouvera peut-être des trucs utiles, là-bas.

Il n'était pas mécontent de la tournure prise par les événements. Certes, il se fiait à Bellatrix quant à la localisation des indices, et le fait que la porte soit verrouillée semblait confirmer ses dires. Mais il préférait autant ne pas enfreindre dès à présent les règles édictées par monsieur Larouge, sans compter que la bibliothèque, toute dangereuse qu'elle puisse être, n'avait pas l'aura inquiétante d'un sous-sol obscur...

Bellatrix était plutôt d'accord sur le fait qu'ils pouvaient toujours trouver l'entrée de la cave plus tard. Peut-être qu'il y avait moyen de trouver d'autres informations sur l'endroit. Et la bibliothèque semblait un choix assez judicieux. En plus, dans une bibliothèque, on ne faisait rien d'autre que lire, hein ? S'ils lisaient, Vincent ne le saurait pas. Alors que la cave ...

"Bonne idée la bibliothèque. Et puis, peut-être qu'on pourra aussi trouver une pièce où il a enfermé tous les cadavres de gens qu'il a emmené ici."

La blague venait de lui échapper. Et elle ne la trouva pas drôle du tout.

Soulagé que ses copains n'insistent pas pour entrer à la cave, Christophe essaya de ne pas trop le laisser paraître.

"D'accord. On reviendra plus tard si on a le temps, alors !", fit-il, l'air un peu déçu de ne pas avoir pu au moins tenter de défaire la serrure. Malgré tout... il était curieux, mais pas au point de tenter le diable.

C’est ainsi que le groupe revint sur ses pas pour monter au second étage. Une fois dans le couloir aux armures, il ne resta plus qu’à emprunter la première porte qui se présentait.

La bibliothèque était d’une taille fort respectable. Les étagères s’y alignaient, mobilier en bois massif accueillant une légion d’ouvrages divers. Ceux-ci semblaient tous avoir un certain âge. Le parfum du vieux livre flottait dans l’air. Toutefois, il n’y avait trace de poussière nulle part. Impeccablement classés, les titres indiquèrent très vite l’abondance des romans, des histoires. Il y en avait pour tous, grands et petits, mais surtout pour les petits.

La pièce, pour l’instant, n’était pas éclairée. La pénombre insufflait au lieu une bonne partie de son mystère. Benoît, sans doute poussé par sa passion, devança tout le monde et alla se planter devant les rayonnages. Il leva alors les yeux pour les pauser sur un ouvrage hors de sa portée. Il était intitulé « Les Limbes ». Pour le retirer de son perchoir, il fauddrait plus que la taille de Bellatrix.

Ce fut un autre détail qui frappa cette dernière. Morticia était là. Cette grande femme, tout de noir vêtue, silencieuse, immobile, regardait le blizzard par l’une des fenêtres. A l’arrivée des enfants, elle ne se tourna même pas. En même temps, elle ne fit rien pour manifester une forme d’agacement ou d’hostilité. Elle les ignorait, voilà tout.