La Couronne de Cuivre

Amrod haussa les sourcils.
" Vous nous l'auriez transformé, si c'était le cas."
Cordélia sourit.
" Mais Taliesin est doué pour ça, transformer les gens."
Le demi-elfe sourit et leur ouvrit la porte.
" Nous verrons ça. Si j'étais joueur, je prendrais les paris."
Ils avaient à peine franchi le dôme magique que le marchand fut conforté dans son idée : les lueurs incandescentes qui embrasaient le ciel étaient preuve suffisante de l'activité qui régnait encore dans les hauteurs.

-Tout cela ne veut rien dire, lança-t-il d'un ton léger. Maître Wilmarin est encore en phase d'observation : il veut voir les phénomènes créés par les cultistes pour jauger, évaluer leurs forces.
Il plaisantait, bien sûr : le vieil elfe ne serait probablement pas en mesure de triompher à lui tout seul de leurs ennemis. Mais en pareille situation, détendre l'atmosphère ne faisait jamais de mal.

" Espérons qu'il ne jauge pas pendant six mois." murmura Amrod alors qu'une nouvelle traînée rouge-orangé embrasait le ciel.
Ils prirent le chemin du poste de commandement situé sur la place centrale, le demi-elfe menant la marche, Cordélia dans son sillage, Taliesin derrière. Il ne leur arriva rien de fâcheux en chemin, mais ils devinèrent deux incendies, dans des rues latérales, autour desquels s'affairaient déjà de nombreuses personnes. Ils ne croisèrent pas de monstres fumants, pas de cultistes en robe de brume. Quand ils débouchèrent sur la petite place, elle était désertée, mais Taliesin reconnut les gardes qui flanquaient la porte de l'auberge.
Ils entrèrent et furent accueillis avec enthousiasme. Par contre, ils n'avaient encore vu aucune trace de Wilmarin.

Taliesin leur répéta ce qu'il venait de dire à ses compagnons : le sage elfe était en train de mesurer la puissance de l'ennemi pour juger de ce qu'il convenait de faire puis, ses observations terminées, il les rejoindrait.
Le barde n'avait aucun doute à ce sujet : Wilmarin ne se lancerait pas tout seul à l'assaut. N'avait-il pas dit, d'ailleurs, qu'il aurait besoin de son concours ?

Wilmarin se fit désirer... pendant près d'une heure. Pendant ce temps, les personnes rassemblées autour de la table exposèrent aux nouveaux venus ce qu'ils avaient pu rassembler comme informations. D'après la prêtresse rescapée, elles étaient soixante-six au couvent, dont douze filles de moins de quinze ans. Elles étaient entrées en contact avec treize prêtres supérieurs, mais il y en avait peut-être davantage. Les véritables Chauntéens, du cercle extérieur, ne savaient pas non plus exactement combien étaient leurs dirigeants. Certains d'entre eux étaient issus de leurs rangs, cependant, mais seulement quatre ou cinq, qui avaient été sélectionnés pour accéder au sanctuaire. Ils n'étaient cependant sûrs de rien car ils ne les avaient jamais revus.
Ils discutèrent ensuite des deux points d'accès à la butte, de la disposition approximative des lieux, des possibilités d'assaut.
L'heure s'écoula et Wilmarin ne parut pas.
" Bon, je vais le chercher." finit par dire Braen avec un sourire, avant de se diriger vers la sortie.

-Je vais t'accompagner. Sauf bien sûr si tu y voies un inconvénient...
Il aimait autant ne pas rester ici, les bras croisés, et estimait ne guère prendre de risques en sortant : si l'on faisait montre d'un minimum de vigilance, on évitait le danger. Par ailleurs, comme c'était à son initiative que Wilmarin s'était déplacé, il trouvait plus logique - et plus courtois - de participer à sa localisation.

Braen ne s'y opposa pas, et ils sortirent sur la place.
" Bon, ce n'est pas tout à fait comme chercher une aiguille dans une meule de foin, mais presque. Tu as dit qu'il voulait voir ce dont ces cinglés étaient capables... Il y a beaucoup de possibilités... Il a pu se chercher un promontoire, ou simplement s'approcher de l'abbaye... ou alors aller jusqu'à l'un des incendies... Hum. Ce vieux renard. Il n'a jamais brillé par sa prévisibilité."

-Je te crois sur parole. D'ailleurs, j'ai l'impression qu'il s'est montré imprévisible en venant ici : apparemment, personne ne croyait qu'il se déplacerait...
Il observa les alentours.
-Approchons-nous à distance raisonnable des phénomènes provoqués par les cultistes : j'imagine qu'il a tenu à bien les observer. Mais si nous ne le trouvons pas, il ne faudra pas non plus nous mettre martel en tête : il a dit qu'il rejoindrait le centre de commandement et je suis donc sûr qu'il finira par le faire.

" Oui. J'espère que tu lui as bien mis en tête que les humains n'avaient pas nos critères en matière de passage du temps... A mon avis, il trouve cette ville tellement laide qu'un peu de nettoyage ne peut que lui faire du bien."
Braen l'entraîna vers le nord de la ville, nettement moins circonspect qu'Amrod avant lui, peut-être déjà parce qu'il se souciait peu de salir sa mise.
" D'après ce qu'on a observé, il y a deux possibilités... Soit ils ont une bibliothèque de parchemins conséquente et ne craignent pas de la vider sur nos têtes, soit il y a au moins quatre ou cinq lanceurs de sorts de bon niveau. Et dans le tas au moins un mage, un prêtre et un druide. Ça nous fait une curieuse association, je te le concède, mais on est de moins en moins certains qu'il y ait un culte particulier à l'oeuvre. Bien des dieux maléfiques doivent se réjouir de ce genre de bordel, de toute façon."

Il opina du chef.
-En effet. Mais j'imagine qu'en les combattant, qu'en investissant leur base, nous finirons par connaître le fin mot de l'histoire.
Il observa la cité assaillie.
-Si je ne doute pas que nous l'emportions, je me demande ce qu'il adviendra ici une fois le problème résolu. J'espère vraiment qu'il y aura du mieux et ce, en plus d'un domaine.

" J'aimerais partager votre optimisme mais je dois avouer que je ne sais pas bien ce qui constituerait "un mieux"... Les gens d'ici vont avoir la vie dure, bien plus dure qu'avant, quoi qu'il advienne. Je me suis toujours méfié de leurs récoltes formidables et j'ai toujours fait cultiver mes propres fruits et légumes dans le domaine d'Amrod, mais je n'ai pas tant de personnes à nourrir. Les gens d'ici... Ils ont construit tout leur mode de vie sur cette incroyable abondance. La Vallée Fertile, bénie de Chauntéa. Les vrais Chauntéens, s'ils restent ici une fois la crise résolue, et je ne suis pas certain que ce soit vraiment réaliste... Ils n'ont pas le pouvoir de revenir au même niveau de production... C'est en tout cas ce qu'ils disent. Ils sont assez bouleversés, vous imaginez bien, d'avoir vécu dans un mensonge pendant des années... des dizaines d'années, pour certains."
Il eut un sourire. Rien de tout cela ne semblait vraiment l'émouvoir : c'était plutôt un énoncé des faits.
" Donc, un mieux, j'en doute. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il y aura un lendemain. Il y en a toujours un, quoi qu'on craigne."

-Ils devront davantage lutter pour assurer leur quotidien, c'est certain. Mais ce faisant, il partageront simplement le même sort que tous les habitants des campagnes d'Helonna et, pour peu qu'ils s'habituent à cette nouvelle existence, ils ne s'en sortiront pas moins bien qu'eux. Je pense même que cela pourrait les amener à plus d'altruisme, à plus de tolérance... Que cela pourrait les conduire à mieux s'entendre avec les clans elfes, aussi. Certes, tu me diras que les humains ont la mémoire courte. Mais ce qui se passe aujourd'hui est tout de même marquant : c'est typiquement le genre d'événement qui restera dans les annales, ne serait-ce que sous la forme de légende. Et il sera difficile d'oublier que les elfes, malgré tout le passif, ont volé à leur secours.

" Cela dépendra de comment les choses se passent ensuite... Pour peu qu'il naisse un conflit, les circonstances pourraient être réécrites. Après tout, les elfes ne volent pas à leur secours, ils volent à celui d'Elwyn. Ce n'est pas aussi noble qu'on pourrait le croire. Et je suis plus ou moins certain que les motivations de Wilmarin ne sont pas des plus altruistes. Non, mon impression, c'est que nous allons assister à un exode. Les gens vont partir en masse. Pour fuir des lieux maudits, mais aussi parce que le contrecoup d'un retour de la nature va être violent. Rien n'est prévu, ici, pour se défier des chenilles, des renards ou des oiseaux. Les récoltes de cette année vont être ravagées, parce que personne ici n'a l'expérience de la lutte contre les nuisibles... ou même le temps, simplement. Il n'y a aucun système d'irrigation, pas de puits : il pleuvait toujours le soir, toutes les nuits... Bref, ce n'est pas une transition qui va se faire en douceur. Il y aura d'abord un grand vide... Cela va prendre plusieurs années pour revenir à un niveau acceptable... avec la ville à moitié détruite en plus... Non, ce ne sera pas facile."
Il eut un léger sourire.
" Peut-être la Vallée va-t-elle redevenir sauvage... Peut-être, indirectement, la Lorien aura-t-elle, en ces lieux, sa revanche sur le Nirvana."

-Ou peut-être assisterons-nous à une réconciliation, à une meilleur compréhension... Parfois, c'est dans l'épreuve que les gens se révèlent, montrent le meilleurs d'eux-mêmes. Parfois, aussi, les choses tournent bien pour tout le monde.
Il sourit à nouveau.
-Enfin, nous verrons bien !

Braen rit joyeusement.
" Maudits Lathandrites." lâcha-t-il en secouant la tête.
Puis il escalada une pile de gravats qui encombraient la rue. Arrivé en haut, il grimaça.
" J'espère que vous êtes prêt à jouer de la lame. Il y a ici un groupe de... six... non sept... chiens d'allure bizarre. Ah... et ils m'ont vu."
Il haussa les épaules et dégaina deux courtes lames avant de sauter de l'autre côté de l'amas.

-Je compte sur vous pour ne rien dire de cela à Baptiste, lui lança-t-il en tirant sa propre épée. Et s'il devait malgré tout l'apprendre, sans doute vous faudra-t-il lui confier l'une de vos recettes secrètes pour l'apaiser.
Sur ce, il s'avança à son tour.
Il n'était plus temps de parler mais d'éliminer ces créatures. Avec autant de prudence que possible, cela s'entend

Les chiens étaient gros comme des loups mais beaucoup plus maigres et le poil ras, presque noir. Leurs orbites paraissaient vides et leur gueule, ouverte sur une langue grise et des crocs jaunâtres, bavait abondamment. Au moment où Taliesin atteignit le sol, Braen en avait déjà tué et passait une de ses lames à travers un second. Deux de ces créatures malingres — on voyait le râtelier de leurs côtes à travers leur peau pelée*— se tournèrent vers Taliesin et se murent avec une célérité étonnante dans sa direction. Trois autres étaient en retrait, attendant leur tour pour passer à l'attaque.

Le barde se concentra.
Face à des adversaires aussi rapides, et de surcroit en surnombre, il n'attaqua pas bille en tête mais privilégia d'abord l'esquive. S'il était assez prompt, il aurait des ouvertures pour les frapper alors qu'ils étaient encore pris par leur élan, n'avaient pas encore pu faire volte-face. Et s'il visait bien, un seul coup pouvait suffire pour chacune d'entre elles...
Mais d'abord, éviter leurs morsures.

Taliesin faucha la première bête et toucha la seconde au flanc dans son mouvement suivant. Si le premier animal ne se releva pas, l'autre revint à la charge en dépit de sa blessure béante. Le barde était concentré sur sa gueule baveuse quand un hurlement retentit, profond et guttural, et pendant une seconde, le barde eut l'impression que son sang se figeait dans ses veines et qu'il n'y avait qu'une seule solution, fuir, loin et immédiatement, sous peine d'être égorgé et dévoré.
En bout de rue, assis sur son arrière train, un chien étique mais grand comme un sanglier, celui-là, hurlait, museau levé vers le ciel.
Quelque chose en Taliesin résista et la terreur pure qui l'avait saisi céda juste au moment où le chien blessé arrivait à sa hauteur. Cette fois, sa lame lui trancha proprement la tête, qui alla rouler dans les gravats.
Le barde constata cependant que s'il était parvenu à échapper au pouvoir de ce cri inhumain, ce n'était pas le cas de son compagnon qui, s'étant délesté de ses épées, essayait de grimper à une corniche, deux chiens sur les talons. Il en restait un dernier, puis le gros qui, son hurlement terminé, s'intéressait à son tour à ces deux petites créatures agitées qui s'étaient attaquées à sa meute.

Bigre, les cultistes avaient-ils ouvert toutes grandes les portes des enfers ?
Et comment eux-mêmes avaient-ils pu se montrer aussi imprudents, mésestimer à ce point le danger ?
Mais ce n'était pas le moment de répondre à ces questions, oh non.
S'il en avait la latitude, il allait incanter pour appeler en renfort quelque animal céleste. Si le temps manquait pour lancer un sortilège, tant pis, il courrait sus aux créatures s'en prenant à Braen, pour lui laisser le temps soit de se ressaisir, soit de se mettre à l'abri.

Il avait deux possibilités : regrimper au sommet de l'amas de gravats pour se donner le temps d'incanter sans être déchiqueté par un chien au milieu de sa première phrase arcanique, en comptant sur l'agilité elfique de Braen pour qu'il se tire d'affaire, ou se ruer dans la mêlée, en disant alors adieu à son renfort céleste. Incanter en restant dans la rue était impossible.

Il opta pour la première solution et entreprit de se hisser au sommet des débris.
Sous l'emprise de la peur, Braen serait peut-être moins leste que de coutume. Il fallait espérer, toutefois, qu'il le serait encore assez pour se mettre à l'abri : accourir à son secours sans tarder, sans alliés, c'était trop s'exposer et donc courir le risque de ne bientôt lui être de plus aucune utilité.
Sitôt son perchoir atteint, l'elfe lança son incantation.

Taliesin --> Convocation de Monstres III

Une fois les renforts arrivés, sans doute troquerait-il l'épée contre l'arc, histoire de pouvoir attaquer sans trop s'exposer...

Taliesin alla puiser dans la Toile pour appeler de l'aide et trois scarabées, aussi gros que les chiens, surgirent du néant. Ce n'était sans doute pas exactement ce que le barde avait eu en tête, mais les bestioles se révélèrent très efficaces, avec leurs dos caparaçonnés qui n'offraient que peu de prise à la gueule des chiens, et de toute façon, il n'était pas l'heure de faire le difficile. Le chef de la meute infernale était cependant beaucoup plus gros que ses congénères et menaçait de hurler à nouveau, au risque de désorganiser la défense de Taliesin. Braen avait réussi à se mettre en sécurité sur un toit et paraissait désorienté. Les chiens qui l'avaient poursuivi s'étaient retournés contre les scarabées qui, s'ils étaient bien protégés, semblaient éprouver des difficultés à saisir leurs adversaires trop rapides entre leurs mandibules.
Le barde devait décider vers qui diriger ses flèches, à présent...

C'est sur le chef de meute qu'il tira.
Peut-être les scarabées ne causeraient-ils guère de dégâts à ses séides mais au moins les occupaient-ils et ce, pour un bon moment. Leur meneur, en revanche... S'il poussait à nouveau son effroyable cri, Taliesin n'était pas sûr d'y résister, cette fois ; peut-être, de surcroit, cela aggraverait-il l'état de Braen.
Bref, c'était lui qu'il fallait éliminer en priorité. Et si d'aventure il s'avérait trop résistant, les traits qu'il lui décocherait sans discontinuer le distrairaient sans doute suffisamment pour l'empêcher de hurler, le temps que son camarade se ressaisisse et puisse revenir se jiondre au combat.

Taliesin décocha deux flèches dans la gorge du chien, ce qui ne l'empêcha pas de hurler à nouveau. Cependant, cette fois, le cri n'eut aucun effet sur le barde et pas davantage sur son compagnon qui, sur le bord du toit voisin, semblait avoir repris ses esprits. Chez les scarabées, cependant, ce fut la débandade et ils se carapatèrent en tous sens, tâchant de trouver une porte de sortie dans la rue étroite. Il restait deux chiens, tous deux blessés, mais encore combattifs, en plus du hurleur. Celui-ci attrapa un scarabée dans sa fuite et le broya d'un seul coup de dent. Un des chiens partit à la poursuite d'un des insectes en fuite. Braen poussa un juron formidable, en elfique, puis sauta de son refuge, atterrissant sur le chien restant dont il brisa l'échine sous son poids. Il partit en courant vers les épées qu'il avait abandonnées. Il demeurait donc un adversaire formidable pour deux elfes... qui semblait jusqu'ici peu sensible aux flèches qui le hérissaient... ou plutôt de plus en plus furieux.

Cette créature serait-elle insensible aux armes ordinaires ? Si tel était le cas, ça n'avait rien d'une bonne nouvelle. Mais peut-être était-elle simplement très résistante...
Quoi qu'il en soit, il ne cessa pas de tirer : il fallait qu'il continue à capter son attention, pour laisser davantage de latitude à Braen, lequel était autrement plus exposé que lui. Restait à espérer que les lames de son comparse auraient davantage d'effet que ses flèches, sans quoi il faudrait radicalement réévaluer leur stratégie.

L'animal ne paraissait pas complètement insensible aux traits et du sang coulait sur son échine, mais il avait la peau épaisse et la musculature à l'avenant, tel un sanglier bourru. Il démontra d'ailleurs sa colère à l'égard du barde en abandonnant sa position en retrait pour charger l'amas de cailloux et son agaçant archer. Braen, de son côté, avait récupéré ses armes et prit la bête en chasse. Plus elle s'approchait, et plus le barde pouvait constater qu'elle était énorme et qu'elle le renverserait sans difficultés si elle venait à l'atteindre.

Mais il n'avait aucune intention de se laisser atteindre.
Déjà, il cherchait du regard une nouvelle position sur laquelle bondir, afin d'éviter l'assaut. Son idée était de continuer à focaliser l'attention de la créature en lui décochant des flèches puis en esquivant ses charges : ainsi laisserait-il les coudées franches à Braen pour la blesser sérieusement.
Un beau plan, sur le papier. Restait à ne pas faillir dans son exécution et donc, à demeurer particulièrement concentré.

Le plan ne manquait pas d'audace et commença par fonctionner. Puis moins bien : le poids du chien et la violence de ses mouvements commencèrent bientôt à ébranler la stabilité de ce qui n'était finalement qu'un tas de cailloux accidentel. Il devint dangereux pour Taliesin d'y rester juché. La bonne nouvelle était que Braen était à présent au corps à corps avec la bête, il avait donc tout le loisir de changer de tactique ou plus simplement de perchoir... Les lames de l'elfe paraissaient efficaces, mais la gueule de l'animal restait dangereuse et l'elfe peinait à trouver un angle pour l'atteindre sans risquer de se faire arracher un bras.

L'elfe changea de tactique.
Désormais, la créature lui prêtait moins d'attention ; d'un autre côté, le tas de gravats était devenu plus que dangereux.
Conclusion : mieux valait sauter au sol et s'approcher, arc à la main, prêt à décocher une nouvelle flèche si le onstre menaçait par trop Braen. Mais si celui-ci s'en tirait bien, il continuerait sa marche et, une fois arrivé à portée, troquerait l'arc contre son épée : avec un peu de chance, face à deux adversaires au corps à corps, l'horrible canidé ne pourrait que leur offrir des ouvertures dans lesquelles s'engouffrer.

La Couronne de Cuivre

[Lieu] La Vallée Fertile