La Couronne de Cuivre

" Je... Non... Ce ne serait pas... pas... Je suis venu pour... aider, murmura-t-il. Ce sont les femmes de ma ville, de ma vallée... Je dois... Je suis désolé, je n'avais pas idée..."
Il frissonna et posa le pied dans le hall. Il avait toujours son épée à la main.
" Ça va aller. Je vais me remettre."

-Ne soyez pas désolé : beaucoup d'autres, confrontés à ce genre d'abominations, auraient déjà fui sans demander leur reste. Et on pourrait les comprendre : personne ne devrait être confronté à ça.
Il lui sourit à nouveau.
-Restez près de nous. Et ne vous en faites pas, vous pourrez aider.

Rodolphe rejoignit donc Maric et Wilmarin, sur les traces de Taliesin.
" Nous n'avons plus de temps à perdre. Les chances qu'ils aient déjà envoyé des hommes vers le mur d'enceinte sont élevées, dit Wilmarin. Souvenez-vous que vos sortilèges les plus puissants sont aussi ceux qui ont le plus de risque de blesser ou tuer les otages."
Rodolphe ne comprit rien mais Maric lui fit un court résumé.
" Allons-y."
Ils franchirent la porte, qui donnait sur un court couloir désert. Deux portes y débouchaient, à droite et à gauche, la porte du fond donnait manifestement vers l'extérieur. Wilmarin s'immobilisa.
" Je vais vous barder de protections... mais il pourra toujours y avoir une arme ou l'autre pour les franchir. Ne vous croyez pas invulnérables."
Il incanta rapidement, enchaînant les sortilèges, puis poussa la porte.
Devant eux s'ouvrait une cour circulaire, qui épousait le mur d'enceinte, à une trentaine de mètres. Il n'y avait qu'une seule porte visible de là où ils étaient. A leur gauche, s'élevait le Temple, raccordé à l'abbaye par l'intérieur mais néanmoins distinct du bâtiment principal. Sur leur droite, l'abbaye s'étendait jusqu'au mur d'enceinte.
" Taliesin, vous allez retourner dans l'abbaye et entrer par l'intérieur. Avec la carte dont vous disposez, ce sera aisé. Nous trois, nous irons par la porte principale."
Quelque chose frémit à la surface du sol de terre.
" Il y a quelque chose sous la cour, dit Maric.
— C'est le moment de le faire sortir."

Wilmarin ne semblant ni surpris par la nouvelle, ni inquieté par l'apparition prochaine de cette chose souterraine - dont il paraissait même vouloir hâter le surgissement -, Taliesin se dit qu'il devait s'agir de son œuvre : peut-être avait-il invoqué quelque créature pour les aider à défoncer promptement les portes...
Peut-être aurait-il le temps de voir de quoi il retournait tout en se hâtant vers l'abbaye. Car, à moins que le vieux sage n'ait quelque chose à rajouter, il comptait suivre ses instructions dans l'instant, quoiqu'il n'aimât pas particulièrement cette division...

Il n'en eut pas le temps mais il devina que contrairement à ce qu'il avait imaginé dans un premier temps, ce qui se trouvait sous la cour n'était pas ami. En effet, Wilmarin avait ordonné aux deux humains de rester derrière lui, vigilants, et de ne surtout pas poser le pied dans la poussière avant qu'il leur en donne le signal. Taliesin ne vit pas le reste, car il était retourné dans l'abbaye. Il n'était pas difficile de savoir quelle porte emprunter : c'était fatalement celle de gauche, vu la disposition des lieux à l'extérieur... Pour le reste, il pouvait décider de sortir la carte fournie par Lathandre ou bien se fier à son sens de l'orientation...

Ne voulant rien laisser au hasard - ce n'était certainement pas le moment de se perdre - il sortit la carte.
Avec elle, les risques de se perdre étaient minces, sinon inexistants. Pour autant, cela ne ferait pas de son trajet une promenade de santé : il devait demeurer aux aguets et prendre bien garde à ne pas tomber nez à nez avec des cultistes : en cas de combat, peut-être pourrait-il l'emporter, mais cela lui ferait perdre un temps précieux.

Taliesin comprit tout de suite que la trajectoire que lui avait indiquée Wilmarin le renverrait dans la prison dont il avait sorti Cordélia quelques jours plus tôt, et qui avait brûlé : sur la carte, on distinguait clairement la disposition des lieux et c'était un des seuls endroits où l'abbaye communiquait directement avec l'enceinte des femmes. Il y en avait deux autres : la porte principale, que ses compagnons étaient en train de rallier, et une autre porte intérieure, beaucoup plus éloignée de là où il se trouvait.
Le trajet n'était pas très complexe à effectuer mais il traversait une zone qui était, plus que probablement, celle des chambres des cultistes. On distinguait des petites pièces contigües, s'ouvrant dans un couloir, et au moins une salle d'eau, peut-être deux. Difficile de savoir s'il y aurait des hommes attardés en ces endroits...

C'était peu probable : ils devaient tous être sur le pied de guerre.
Néanmoins, deux précautions valant mieux qu'une, il décida de se rendre invisible. Ainsi, même au cas où les quartiers des cultistes ne soient pas totalement déserts, il y aurait fort peu de chances qu'on le remarque, et il devrait même pouvoir les traverser sans encombres avant que le sortilège ne soit dissipé.

Il pénétra donc dans le quartier des prêtres. Il fut immédiatement frappé par l'opulence des lieux : les tapis étaient moelleux, colorés, d'étoffes rares, les murs couverts de tapisseries finement tissées et le plafond, peint en bleu nuit, figurait une nuit étoilée qui paraissait scintiller d'or pur. Chaque porte — toutes étaient fermées, et bien fermées — était en bois lustré, frappée d'une plaque qui reprenait le nom de son occupant. Il y avait quelques statues, quelques miroirs, des animaux empaillés et quelques armes d'apparat, boucliers ou hallebardes. Pas un gramme de poussière.
Pendant un moment, Taliesin se crut seul, comme il l'avait imaginé. Mais il perçut bientôt des bruits de pas, légers, et une silhouette passa le coin d'un couloir qui arrivait latéralement. C'était une vieille femme, vêtue modestement, armée d'un balai et d'un seau, qu'elle semblait porter à grand peine. Elle vint vers Taliesin, sans le voir bien sûr, et s'immobilisa à quelques mètres, avant de pousser un soupir excédé. Elle n'avait pas vu le barde, mais bien ses traces sur le sol, pourtant peu visibles du commun des mortels.
" Ces bouseux." grommela la vieille avant d'empoigner son balai.

En voilà une tuile !
Face à un cultiste, il ne se serait pas posé beaucoup de questions. Mais face à une vieille dame...
Évidemment, il était hors de question de l'attaquer. Quant à la réduire au silence via un sortilège, comme il l'avait fait avec le bébé, celaa ne lui était malheureusement plus possible.
Alors quoi ?
Heureusement, il eut une idée.
Une diversion, voilà ce dont il avait besoin !
Il allait donc user de télékinésie pour faire tomber, derrière la vieillarde, une tenture ou quelque autre élément de décoration. Et, sitôt qu'elle serait concentrée sur l'objet, il la doublerait pour poursuivre rapidement son périple.

Taliesin --> Manipulation à distance

Au moment où Taliesin prononça son sortilège, le sol s'ébranla légèrement, et si le bouclier qu'avait visé le barde s'écroula sur le sol avec bruit, ce fut aussi le cas d'un hibou empaillé et d'un vase orné, qui se fracassa en mille morceaux sur le sol. Stupéfaite, la vieille demeura figée, son balai presque brandi, et Taliesin put sans mal l'éviter et poursuivre sa route. Il lui fallut cependant s'appuyer au mur quelques secondes plus tard, quand une nouvelle secousse, plus forte que la première, ébranla à nouveau les lieux, soulevant cette fois un nuage de poussière. Il ne restait plus au barde que quelques mètres à franchir pour atteindre la porte... mais s'il l'ouvrait, sans doute cela serait-il un peu moins discret que sa progression actuelle. Mais peut-être cela n'avait-il pas grande importance...

En effet. Car les cultistes avaient probablement plus urgent à traiter qu'une porte s'ouvrant toute seule.
La créature souterraine faisait-elle des siennes ? Ses camarades employaient-ils les grands moyens pour se frayer un passage dans le cercle des femmes ?
Il ne pouvait savoir et devait donc se concentrer sur sa propre tâche.
Par conséquent, après avoir tout de même pris le temps d'écouter, afin de s'assurer qu'il n'y ait pas trop de bruit de l'autre côté de l'huis, il le franchirait.

Il n'y avait nul bruit et Taliesin put franchir la porte sans encombres. Elle donnait sur une petite antichambre dénudée à l'exception d'une rangée de portes-manteaux, tous vides. Il n'y avait pas de seconde porte : elle avait brûlé sur ses gonds et son embrasure était encore noire. De l'autre côté s'étendait l'entrepôt qui avait servi de prison et qui, le barde le devinait de là où il était, n'était plus que poutres et murs calcinés, avec un semblant de toiture percé de trous. Difficile de savoir si les lieux étaient déserts, mais le danger venait probablement davantage des risques d'écroulement que de la présence d'un prêtre démoniaque en maraude...

Voilà pourquoi, peu désireux de finir sous un amas de poutres brûlées et de pierres noircies, il avança en multipliant les précautions, prenant garde à ne rien bousculer, faisant attention à là où il mettait les pieds. Cela ne l'empêcha pas, toutefois, de rester aux aguets, guettant les bruits en provenance de l'extérieur mais aussi de l'intérieur. Concernant ces derniers, les chances étaient minces qu'il y en ait mais... On ne savait jamais.

En réalité, le bâtiment brûlé émettait bien des bruits : des craquements, surtout, ici et là, tandis que le bois meurtri cédait peu à peu à la destruction. Toute la structure des lieux était fortement fragilisée, même un profane en matière de construction était capable de s'en rendre compte, et Taliesin fit bien d'être prudent. En effet, une nouvelle secousse ébranla le sol, moins forte que dans l'abbaye, mais néanmoins perceptible, et deux murs s'écroulèrent brusquement sur la droite de barde, ouvrant une nouvelle issue dans la prison. Il aperçut la cour au dehors, nimbée des lumières du matin, et tout à fait déserte, à l'exception de quelques poulets et d'une chèvre qui semblait mâcher le contenu d'un panier à linge.

Pour ne pas se retrouver en fâcheuse posture au pire moment, Taliesin renouvella le plus discrètement possible son sortilège d'invisibilité. Ensuite, il s'efforça de quitter l'entrepôt ruiné.
Il allait lui falloir localiser le bâtiment où on avait enfermé les otages et découvrir combien de cultistes étaient affectés à leur surveillance. Dans l'idéal, ce ne serait pas une mauvaise chose s'il parvenait également à avoir une idée de l'endroit où se trouvait le gros des forces ennemies...

Il n'eut aucun mal à localiser l'endroit où se trouvaient les otages, car il y avait du fracas à un endroit de l'enceinte, côté extérieur. Taliesin découvrit un vaste bâtiment haut de deux étages, aux volets clos. Une dizaine d'hommes se trouvaient devant les larges portes, portant tous des toges vert et or. Ils paraissaient observer les lieux avec un certain énervement.
" Boutez-y le feu, dit l'un d'entre eux.
— Cela nous laissera sans otages, dit un autre.
— Tant pis. Ça leur apprendra à se jouer de nous.
— Il y a quatre frères à l'intérieur, dit un troisième.
— Sans doute morts, déjà. S'ils avaient fait leur travail, nous n'en serions pas là."

Des frères morts à l'intérieur ?
Y aurait-il eu une mutinerie de la part des captives, peut-être menée par la princesse ? A moins que Victor, prisonnier comme il l'avait supposé, ne soit entré en transe ?
Il finirait bien par le savoir, mais pas tout de suite.
Tout de suite, il fallait s'occuper des gardiens se trouvant devant le bâtiment.
Il allait rester à les observer un moment, dans l'espoir que Wilmarin, Maric et Rodolphe le rejoignent. Mais si leur idée d'allumer un incendie se confirmait, c'est sur eux que pleuvrait le feu...

Il n'y avait nulle trace de ses alliés, mais ce n'était pas complètement surprenant, vu la distance à laquelle se trouvaient les portes principales, hors de vue, derrière plusieurs autres bâtiments. Quant aux hommes rassemblés devant les portes closes, ils avaient fini par accepter les directives de celui qui semblait être leur chef. Deux d'entre eux se mirent alors à incanter...

Au moins les choses avaient-elles le mérite d'être claires et de lui éviter toute tergiversation.
Aussi se mit-il immédiatement à incanter. Ils voulaient des flammes ? Ils en auraient.

Taliesin --> Boule de feu --> Cultistes

Il allait s'efforcer de toucher le groupe de plein fouet tout en évitant au maximum le bâtiment.
Et, surtout, il entendait réitérer le sortilège jusqu'à ce que la magie qu'il avait absorbée s'épuise. Ou, avec un peu de chance, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus un seul de ces hommes en vie.

Malheureusement, les cultistes avaient commencé à incanter avant Taliesin et il y eut deux explosions de flammes presque simultanées, l'une contre le bâtiment, l'autre parmi les prêtres qui l'assiégeaient. L'efficacité de cette dernière fut relativement spectaculaire, mais certains des hommes étaient probablement protégés car si la plupart d'entre eux furent projetés au sol et virent leurs vêtements s'embraser, il en fut deux pour rester debout et chercher la source du sortilège. Celui-ci, bien que puissant, n'avait qu'une force limitée quand les cibles étaient nombreuses et il était clair qu'il en faudrait plusieurs pour neutraliser l'ensemble des cultistes... Or, derrière eux, le bâtiment avait pris feu.

Mais il ne pouvait pas s'en soucier pour l'instant : s'il concentrait son attention sur l'édifice, il serait un elfe mort avant même d'avoir pu envisager faire quoi que ce soit.
Il fallait d'abord se débarrasser des cultistes. Et il s'y attela, incantant déjà pour leur lancer une nouvelle boule de feu.
Une troisième suivrait, puis une quatrième si nécessaire. Mais si les survivants venaient à se disperser... Eh bien, il aviserait, invoquant probablement des créatures - non élémentaires, il n'oubliait pas ce détail - pour lui prêter main forte.

HRP : comme la boule de feu est un sortilège d'agression, nous sommes bien d'accord que Taliesin est redevenu visible, je suppose ?

Les survivants se dispersèrent effectivement. La deuxième boule de feu n'en toucha plus que cinq, ce qui n'était pas plus mal car sa puissance se concentra alors sur eux et permit d'en neutraliser deux définitivement. Mais les autres commencèrent à incanter à leur tour, et sortilège contre sortilège, Taliesin vit des créatures surgir : une poignée de corbeaux par ici, une poignée d'araignées géantes par là, qui parurent déstabilisées au départ, mais finirent par le repérer et se diriger vers lui. La troisième boule de feu avait fait mouche et il ne restait que cinq cultistes, mais ils étaient désormais à couvert derrière les bâtiments voisins et sans doute en train, à nouveau, de lancer leurs sortilèges.

HRP : Tout à fait !

Bon : cela ne s'était pas aussi bien goupillé qu'il l'aurait voulu mais, en même temps, il ne voyait vraiment pas comment il aurait pu agir autrement...
Quoi qu'il en soit, sa première réaction fut de filer se chercher une position un peu moins exposée que l'actuelle : il entendait mettre un bâtiment entre lui et les cultistes.
Ensuite, tout dépendrait. Si les invocations ennemies étaient assez éloignées, il se procurerait lui aussi des alliés magiques avant de redevenir invisible. Si, à l'inverse, elles étaient trop proches, il opterait d'emblée pour l'invisibilité.
Pour le reste... Il faudrait aviser.

S'il parvint à s'éloigner des cultistes, leurs invocations s'avérèrent un peu moins faciles à semer. Les corbeaux avaient pris de l'altitude et les araignées, grandes comme des moutons, filaient à toute vitesse sur la terre battue. Le barde pouvait tenter d'incanter mais il était probable qu'il serait attaqué avant d'être arrivé au terme de son sortilège. Il y avait cependant de nombreux endroits où le barde aurait pu se mettre à couvert : de nombreux bâtiments l'encerclaient... A moins qu'effectivement, il ne se retranche à nouveau dans l'invisibilité.

Ce qu'il allait faire.
Se terrer dans un bêtiment, c'était courir le risque d'être assiégé. C'était, aussi, laisser l'incendie se développer en renonçant à tout moyen d'intervention.
Il devait donc pouvoir conserver sa mobilité et, pour se faire, l'invisibilité était idéale.
Bref, il y recourrerait dès qu'il serait suffisamment à l'abri pour ce faire. Puis il rebrousserait chemin jusaqu'à l'édifice où étaient retenues les captives.

HRP: Un bêtiment ? Tu veux dire une étable ? o

(désolée, je n'ai pas pu résister !)

Taliesin dut redoubler de prudence pour retourner vers l'endroit où se trouvaient les cultistes : bien des animaux n'usaient pas de leur vue pour localiser leurs proies. C'était notamment le cas des araignées, qui usaient davantage de l'odorat et du toucher, et s'étaient disséminées aux alentours, guettant leurs proies. Les corbeaux étaient plus inoffensifs même si leur vol circulaire dans le ciel clair avait quelque chose de menaçant.
Quand le barde eut rejoint son point de départ, il nota que trois des cultistes le guettaient, flanqués de nouvelles invocations — des chiens d'allure inquiétante — tandis qu'un autre prodiguait des soins à un cinquième. Les derniers faisaient face au bâtiment aux flammes. Il n'y avait aucun mouvement, aucun cri, juste le crépitement du brasier. L'incendie avait gagné le premier étage et s'échappait des fenêtres.

Mais où étaient les autres ?
Et qu'est-ce qui était passé par la tête de Wilmarin quand il avait décidé de scinder leur groupe ? S'ils avaient tous suivi le même itinéraire que lui, ces fichus cultistes seraient déjà de l'histoire ancienne et les prisonnières, hors de danger : l'affaire aurait été réglée avant même que d'autres ennemis ne puissent surgir.
Alors que là, il était tout bonnement bloqué, à moins bien sûr qu'en une ou deux boules de feu, il puisse éliminer l'entièreté de la troupe - ce qui ne semblait pas être le cas. Ne lui restait donc comme option que chercher une issue non surveillée et, s'il n'en existait point - ce qui lui semblait le plus probable, malheureusement -, recourir aux pipeau pour tenter de débloquer cette situation inextricable.
Pour ce faire, cependant, il lui faudrait s'éloigner quelque peu...
Mais l'éventuelle issue secondaire, déjà.

Les ennemis eux-mêmes devisaient à voix basse et l'un d'entre eux s'approcha de la porte en flammes avant de battre en retraite à cause de la chaleur. Les chiens humaient l'air brûlant à la recherche de l'intrus qui avait lancé des boules de feu. Les araignées étaient dangereusement proches, mais aucune ne semblait l'avoir repéré. Taliesin localisa une porte latérale le long du bâtiment, mais elle avait été barricadée de l'extérieur, on avait poussé une charrette lourdement chargée juste devant et cloué des planches en travers.
Le sol trembla à nouveau, gronda aussi, arrachant des plaintes aux bâtiments alentours. Un de chiens invoqués hurla, un son lugubre qui couvrit un instant le vacarme de l'incendie. Puis le barde entendit des cris au loin. Sans doute la cavalerie avait-elle enfin rallié les lieux...

Il fallait l'espérer.
Car, pour les captives, le temps pressait.
Du moins, s'il n'était pas déjà trop tard...
Le barde tenta de se déplacer de manière à voir d'où venaient les cris et qui les avait poussés.
Si vraiment des renforts arrivaient, il attendrait qu'ils captent l'attention des cultistes pour frapper.
Si ses espoirs étaient déçus... Eh bien, il ferait appel aux Demoiselles d'Eauprofonde.

La Couronne de Cuivre

[Lieu] La Vallée Fertile