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Posté : jeu. 28 févr. 2013, 15:35
par Althéa
Morticia ! Elle était là, dans la bibliothèque. Sa robe sombre, sa peau pâle, sa silhouette gracile. Comme elle était belle. Et elle était vraiment là. Bellatrix s'arrêta net, les bras ballants en entrant dans la pièce. Non, ce n'était pas possible. Elle ne pouvait pas être là. C'était trop beau. Et plus elle la voyait, plus elle trouvait que la ressemblance était frappante. Pas frappante, non, douce, belle comme une maman. Une maman qui ne regardait pas la télévision. D'ailleurs, elle regardait dehors.
Elle ne courut pas à elle, elle ne cria pas. Parce que quelque part, c'était trop beau. Et un peu incongru. Parce que parfois les monstres, pour vous attirer prenaient la forme de ce que vous aimez le plus. Mais elle irait lui parler, ça, c'était sûr. Avant, elle voulait juste vérifier quelque chose.
"Pincez-moi.", dit-elle à ses copains.
Posté : jeu. 28 févr. 2013, 20:35
par Kasumi
Benoît se sentait enfin à son aise, dans son élément, depuis qu'ils étaient arrivés au Domaine de Divorcés. Se retrouver dans une pièce remplie d'ouvrages qu'il n'avait pas encore eu l'occasion de lire suscitait une sorte d'euphorie tempérée par une patience pieuse. Les rayonnages chargés accaparaient tellement son attention qu'il ne remarqua pas tout de suite la femme tournée de dos vers la fenêtre. Il en avait presque oublié la présence de ses camarades jusqu'à l'intervention de Bellatrix. La jeune fille avait fait une demande insolite qu'il laissait le soin à ses camarades d'exécuter - ou non. Suivant son inspiration du moment, il s'était automatiquement dirigé vers un des meubles sans que rien d'apparent n'ait guidé son choix. Et pourtant il était certain de celui-ci : Les Limbes était le premier livre qu'il comptait dévorer, les autres ne l'attiraient donc plus provisoirement. Son envie était tellement forte qu'il rompit le silence le premier :
- Bonjour madame ! Est-ce que vous pourriez m'aider à attraper un livre ?
Posté : jeu. 28 févr. 2013, 20:56
par Taliesin
-Tu rêves pas. Enfin, pas plus que nous, avait-il soufflé à Bellatrix, plutôt que de la pincer.
Puis il avait reporté son attention sur Benoit... et écouté avec effroi sa demande. Déjà qu'il aurait préféré que son copain ne pénètre pas si hâtivement dans la pièce, voilà qu'à présent, il interpellait l'épouse de monsieur Larouge, alors que ce dernier les avait pourtant informés qu'elle préférait rester seule !
-Je crois que la dame a pas trop envie d'être dérangée, Benny... intervint-il. Peut-être qu'on devrait partir et revenir plus tard...
Posté : jeu. 28 févr. 2013, 21:08
par Manfred
La dame, visiblement à regret, s’arracha à la contemplation du vent et de la glace. Presque sans un bruit, elle pivota pour faire face au garçon qu’elle considéra avec perplexité. Tout comme chez M. Larouge, on sentait en elle une indéniable élégance aristocratique. Mais, contrairement à Vincent, elle semblait froide, sévère. Son regard passa sur les autres enfants. Elle ne put réprimer une moue de dédain.
« Ha... les déguisements... forcément... », fit-elle, acide.
Il y avait dans sa voix quelque chose d’impérieux, de supérieur, d’intimidant. Mis à part Bellatrix, qui trouva en cette femme l’incarnation de Morticia, tous les autres furent parcourus par un frisson glacé. Ils se rappelèrent soudainement que, depuis l’accident, ils ne s’étaient jamais réchauffés. La dame reporta son attention sur Benoît.
« Le quel ? », demanda-t-elle à contrecœur.
Posté : jeu. 28 févr. 2013, 21:15
par Kasumi
Un frisson glacé parcourut l'échine du garçon quand la femme se tourna vers lui. Ses mains tremblèrent quand elle porta son attention sur lui seul. Enfin, il sentit sa gorge se nouer quand la dame s'adressa à lui. Son ton nécessitait une réponse sincère. Le garçon ne songea pas un instant à mentir ou changer de sujet. La voix enrouée et les lèvres frémissantes il demanda aussi poliment qu'il le put :
- Je souhaiterais lire celui-ci, Les Limbes. Enfin, si c'est permis...
Posté : jeu. 28 févr. 2013, 21:17
par Mornagest
Voyant qu'aucun des deux autres garçons ne pinçait Bellatrix, il se dévoua, saisit le bras de la fillette et pinça sans vraiment insister. Puisqu'elle le demandait... par contre, il ne prêta pas beaucoup d'attention à la demande de Benny. Il avait déjà pratiquement oublié qu'il ne fallait pas déranger la femme de monsieur Larouge... il s'en rendit compte lorsque Piotr le rattrapa.
"Euh, oui. On peut peut-être aller voir s'il n'y a pas une autre entrée vers la cave..."
Posté : jeu. 28 févr. 2013, 21:24
par Althéa
Bellatrix s'était laissée pincer sans vraiment réagir. Non, elle ne rêvait pas, c'était bien Morticia qu'elle voyait. Elle était là. Et quand Piotr et Christophe voulurent quitter la pièce, elle secoua la tête. Elle voulait la regarder encore, et peut-être l'entendre lui parlait. Peut-être qu'elle allait la reconnaître, comme à la fin des contes. Peut-être que c'est elle qui allait les sauver, à la fin de l'histoire.
Elle ne savait pas trop. Et quelque chose lui disait de se méfier tout de même, que même les beaux visages pouvaient devenir des têtes de zombies. Alors, elle ne bougea pas et attendit.
Posté : jeu. 28 févr. 2013, 21:38
par Manfred
« Non, c’est interdit », répondit la femme d’un ton tranchant.
Mais elle poursuivit, un peu plus douce.
« J’ai mieux pour toi. »
Elle s’avança de quelques pas, d’une démarche très digne dans sa sombre robe. Elle prit un livre, sans même le regarder et le donna au garçon.
« Bonne lecture. »
Pour Benoît :
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Le titre du livre était : L’Ami des Corbeaux. Le plus étrange, le plus affreux, ce fut que Benny eut la conviction d’avoir déjà lu l’ouvrage.
Posté : jeu. 28 févr. 2013, 21:59
par Kasumi
Benoît était déçu du refus de la dame mais comptait bien trouver un moyen de passer outre quand elle aurait quitté la pièce. Même s'il fallait pour cela faire la courte échelle avec ses camarades, il savait qu'il devait lire ce livre. C'était bien plus que de la simple curiosité. Malgré tout, il souhaitait faire bonne figure pour donner le change. Son sourire avenant se figea et il faillit lâcher le livre de ses doigts engourdis quand il aperçut le titre sur la couverture. La voix encore plus affectée, il bredouilla un merci hésitant. La sensation d'avoir déjà lu cette ouvrage le poussa malgré tout à fouiller dans sa mémoire plutôt que d'ouvrir le livre pour le lire, même s'il craignait ce qu'il risquait de découvrir dans ses souvenirs.
Posté : jeu. 28 févr. 2013, 22:45
par Taliesin
Pierre n'aimait pas cette femme : elle lui faisait peur. Mais il devait lui reconnaître au moins une qualité : elle était franche, ne faisait rien pour dissimuler ses sentiment. Par conséquent, ils savaient le peu de sympathie qu'elle éprouvait pour eux... Les choses étaient donc claires, bien plus claire qu'avec le si enjoué Vincent Larouge, son époux. Ils savaient aussi qu'elle ne voulait pas qu'ils lisent le livre qui intéressait Benny, ce qui signifiait que l'ouvrage était important : ils devraient donc le prendre, tôt ou tard. Mais que faire, dans l'immédiat ? Le gamin aurait aimé tourner les talons mais, visiblement, Bellatrix n'en avait aucune intention. Il se tint donc immobile et attendit la suite, espérant que Christophe ne dévoilerait plus rien de gênant : avoir laissé entendre à cette "Morticia" qu'ils souhaitaient explorer la cave n'avait sans doute pas été une très bonne idée...
Posté : jeu. 28 févr. 2013, 22:55
par Mornagest
Ils n'avaient peut-être pas intérêt à rester ici très longtemps. La dame ne semblait pas très amène, et elle ne voudrait sans doute pas qu'ils demeurent dans la bibliothèque, surtout maintenant qu'elle avait donné un livre à Benny... sans doute dans l'espoir qu'ils s'en aillent.
"On devrait peut-être aller ailleurs et laisser la dame tranquille...", fit-il, une pointe de frayeur dans la voix. C'est qu'elle était pas franchement rassurante... "Si on allait à la cave ?", insista-t-il lourdement, inconscient de sa bourde possible.
Posté : jeu. 28 févr. 2013, 23:01
par Althéa
Bellatrix avait regardé Christophe totalement interloquée. Morticia venait de dire ... Enfin ... Là, elle ne ressemblait plus vraiment à Morticia. Elle était ... méchante ? Pas vraiment gentille. Disons assez brusque. Et Morticia, elle n'était pas comme ça. Elle sentit la déception la submerger tout d'un coup. Et ce fut la goûte d'eau qui fit déborder le vase.
Elle regarda de nouveau Christophe. Qu'est ce qu'il avait donc dans sa petite tête ? Est-ce qu'il voulait que la dame s'énerve ? Elle tenta de rattraper le coup.
"En fait, on voulait pas vraiment aller dans la cave. C'était une blague. On voulait retourner dans nos chambres."
Posté : ven. 01 mars 2013, 10:13
par Manfred
Pour Benoît :
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Benny, après quelques efforts de mémoire, réalisa que ce livre se trouvait chez son grand oncle Ughnard. C’était l’un de ces curieux ouvrages qu’il avait eu l’imprudence de lire. C’était dans ses pages qu’il avait croisé ce qui, désormais, le poursuivait. Le corbeau ne lui avait-il pas dit qu’il connaissait déjà son nom ? Toutefois, la mémoire du garçon se limita à ce constat. Il avait oublié le contenu du livre. Oserait-il s’y replonger ?
La dame n’avait pas entendu la première indiscrétion de Christophe car elle faisait attention à Benoît. En revanche, elle ne put manquer la seconde. Elle lui jeta un regard d’une réelle hostilité, un coup d’œil assassin presque au sens propre du terme. Enorme avait été sa bêtise. Il avait sans doute réduit à néant les efforts de Piotr en matière de prudence.
« En voilà une bonne idée. Vous allez retourner dans vos chambres. »
Et elle les accompagna, marchant dans les couloirs d’un pas ferme, une femme de fer reléguant l’institutrice Louise Pougon au stade de douce personne.
Une fois dans la galerie aux statues, elle eut tôt fait de constater que tout le groupe s’était installé dans une seule chambre.
« Ho, mais que vois-je ?! Et Vincent laisse faire bien sûr ! – fit-elle, grinçante – Il va falloir que deux d’entre vous déménagent. Non, pas de jaloux, tout le monde déménagent ! Et »
Elle ne s’arrêta pas là, elle désigna pour chaque enfant une chambre différente. Bellatrix eut droit à la Sorcière, Benoît, au Corbeau, Pierre, au Diablotin, et Christophe, à la Mort.
« Allez, plus vite que ça ! Déplacez vos affaires et, tant que vous y êtes, retirez ces déguisements ridicules ! »
La dame surveilla la manœuvre, plus sinistre que jamais.
HRP : Mornagest gagne la médaille de Silmandel !
Posté : ven. 01 mars 2013, 14:21
par Taliesin
Durant tout le trajet menant au fameux couloir, et plus encore après que la sentence soit tombée, Pierre fusilla Christophe de regards assassins. Certes, les siens n'avaient rien en commun avec ceux de "Morticia", mais ils montraient assez à quel point il en voulait à son copain. Pourquoi avait-il fallu qu'il remette sur le tapis cette histoire de cave ? N'avait-il pas compris que si elle était verrouillée, c'est parce qu'on ne voulait pas qu'ils y aillent ? Ou bien avait-il sciemment cherché à ce qu'ils se fassent punir ? Cependant, quelle qu'en soit la cause, le résultat, lui, était indéniable. Indéniablement affreux, même : non seulement ils allaient être séparés les uns des autres mais, de surcroît, ils se verraient relégués dans les chambres des statues comptant parmi les plus horribles... Certes, ce n'était encore que le matin, et il y avait peu de chances qu'ils s'y endorment. Il n'était pas non plus impossible qu'ils puissent à nouveau changer de pièce après que monsieur Larouge les ait appelés pour le repas. Mais, malgré tout, la situation demeurait critique.
De plus, dans l'immédiat, il n'était pas question de se défiler : "Morticia" veillait à ce que ses consignes soient appliquées à la lettre. Aussi le gamin récupéra-t-il son manteau, son sac et, lorsque la femme sembla ne pas l'observer, ses chaussures cachées sous le lit. Mais non les vêtements qui s'y trouvaient également car, si l'un de ses amis faisait à nouveau l'idiot et amenait la maîtresse des lieux à les punir plus sévèrement en les privant de bagages, avoir une tenue de rechange ne serait pas malvenu... Enfin, les bras chargés de ses affaires, il prit la direction de la chambre du diablotin : il pourrait sans doute s'y changer tranquillement. Et si "Morticia" tenait à le surveiller durant l'opération, pour s'assurer qu'il obéissait, grand bien lui fasse : ce serait comme si elle le voyait en maillot de bain à la piscine, alors il n'allait pas se formaliser pour si peu. Non, mieux valait faire profil bas.
Pour l'instant.
Posté : ven. 01 mars 2013, 20:25
par Kasumi
Benoît n'était pas le dernier à fusiller Christophe du regard tout en se reprochant toutefois d'avoir abordé la femme acariâtre. S'il s'en était abstenu, qui sait ce qu'ils auraient pu éviter. Après tout, rejeter une partie de la faute sur Cricri était une façon commode de se débarrasser de sa propre honte. La punition se révéla encore plus sévère qu'il ne s'y attendait cela dit. Il en fut choqué, ne sachant que dire. Mais il ne put tout à fait retenir ses larmes quand il reçut l'ordre d'emménager dans la chambre du corbeau. Il serait alors isolé des autres avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête : s'il s'endormait, il rejoindrait le domaine de son ennemi intime, de celui qui le poursuivait de ses assiduités. Alors, malgré les risques, il lui fallait tenter d'en apprendre plus en compulsant l'ouvrage que lui avait remis l'affreuse ex-épouse de monsieur Larouge.
Posté : ven. 01 mars 2013, 21:11
par Althéa
Bellatrix se sentait trop triste pour blâmer Christophe de quoi que ce soit. Morticia, sa presque maman était en fait méchante. Pire encore, elle voulait les mettre dans des chambres séparées, gardées par des statues qui n'avaient rien de bénéfique. Cependant, elle demeura totalement silencieuse. Rien ne servait d'embêter d'avantage une personne en colère sinon à la rendre furieuse. L'étape d'après étant folle qui se mettait à vous poursuivre avec une tronçonneuse, un couteau, un cintre, un épi de maïs, un pistolet à clou, un crayon ... Bref, avec tout ce qui pouvait lui tomber sous la main.
Par contre, ce dont elle avait besoin était son crayon et son carnet de croquis. Elle avait déjà pris son carnet de croquis pour aller se déguiser. Son crayon, elle le prit en même temps que son sac et que son pyjama. Avec un peu de chance, elle saurait se protéger.
Posté : ven. 01 mars 2013, 21:32
par Mornagest
Il s'était rendu compte trop tard de sa gaffe. Le mal était fait, et bien fait... Morticia ne semblait guère apprécier son idée d'aller à la cave, ni leur envie de dormir tous les quatre dans la même chambre. Pourquoi ? Il n'allait jamais oser lui poser la question, tout de même. Mais il allait devoir dormir dans la chambre de la Mort... il en blêmit, et bredouilla vaguement une protestation que personne ne pouvait entendre, et encore moins comprendre. Qu'allait-il faire dans cette galère ?
Il récupéra l'intégralité de ses affaires sous les yeux inquisiteurs de Morticia, et empaqueta le tout dans son sac à dos puis alla le déposer dans la chambre qu'il s'était vue attribuée. Il avait toujours le teint très pâle, honteux de sa bêtise et malheureux à l'idée de dormir seul dans une chambre pareille.
Posté : sam. 02 mars 2013, 10:09
par Manfred
Quand les enfants eurent remis en place les déguisements et ce furent installés dans leurs chambres respectives, l’ex femme de M. Larouge sortit de sa poche un trousseau de clés.
« Pas de bruit, sinon pas de repas à midi », fit-elle en verrouillant les portes à double-tours.
Sur ce, elle s’en alla. On entendit ses pas se perdre en échos dans le château. Elle sembla descendre, sans doute pour retrouver Vincent. Peu après, le doute n’était plus permis puisque des éclats de voix colériques arrivèrent jusqu’aux oreilles des désormais captifs.
Pour Benoît :
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Benny, seul dans sa chambre, commença à lire le livre. Celui-ci présentait les corbeaux comme des messagers d’un sombre monde. Ce qui frappait d’office, c’était le ton élogieux du récit, tant sur les funestes oiseaux que sur leur noir royaume. La voie du mystère, la voie du pouvoir, la voie de l’interdit, une vraie doctrine, une religion impie. Fallait-il poursuivre la lecture ? Le garçon avait un sentiment de malaise. Il n’y avait pas que de la crainte. Il y avait aussi la culpabilité de la curiosité.
HRP : sauf si Cricri tente de déverrouiller sa porte, postez une fois chacun pour décrire votre attente longues d’au moins plusieurs heures. Seul Cricri a une fenêtre dans sa chambre. La météo demeure exécrable.
Posté : sam. 02 mars 2013, 13:51
par Kasumi
Les enfermer tout le reste de la matinée était un peu fort ! Et que ce passerait-il si une envie pressante les prenait ? En plus, la chambre sans fenêtre de Benoît était sinistre : la lumière allumée y projetait des ombres sur tous les murs. L'absence de fenêtre éloignait les corbeaux mais le livre qui s'était invité dans la chambre était bien plus terrifiant encore. Et pourtant, malgré la terreur coupable que la lecture lui inspirait, Benoît ne pouvait s'empêcher de la poursuivre, autant par ennui que par curiosité.
Posté : sam. 02 mars 2013, 13:59
par Taliesin
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, Pierre prit son exemplaire de La sorcière de la rue Mouffetard et s'assit sur son lit. La lecture des contes humoristiques que contenait l'ouvrage l'aiderait à passer le temps. Surtout, elle lui éviterait de trop s'attarder sur le sentiment oppressant que lui inspirait la chambre dépourvue de fenêtres. Car, s'il y réfléchissait trop, sa piteuse situation aurait de quoi le pousser au désespoir : n'était-il pas prisonnier, privé de tout moyen d'action, de toute possibilité d'échapper au cruel destin auquel ses amis et lui étaient promis ?
Mais l'enfermement ne se prolongerait sans doute pas au-delà de quelques heures : si Monsieur Larouge ne sortait pas perdant de la dispute qui l'opposait à son ex-femme, il viendrait les chercher pour le repas puis leur permettrait probablement de recommencer à jouer. C'est ce qu'il attendait d'eux, non ? Le tout était de ne pas s'endormir d'ici-là : il préférait ne pas imaginer en quoi consisterait le rêve du diablotin... D'ailleurs, pour pallier à toute éventualité, il glissa Glamdring à sa ceinture : au moins ne serait-il pas désarmé s'il glissait malgré lui dans le songe, puisqu'on y arrivait avec tout ce que l'on portait sur soi...
Posté : sam. 02 mars 2013, 14:21
par Mornagest
Il resta un long moment sans savoir quoi faire. Seul dans une immense chambre silencieuse, excepté le bruit de la dispute en bas, et le vent hurlant au-dehors... il songea à déverrouiller la porte avec ses outils, mais hésita longtemps, longtemps... que ferait-il ensuite ? Comment Morticia réagirait-elle si elle voyait qu'il s'était échappé ? Elle lui confisquerait ses outils, et il ne pourrait plus rien faire. Peut-être même serait-il enfermé seul dans la cave obscure et remplie de monstres... Frissonnant, il préféra attendre courageusement que monsieur Larouge vienne le libérer. Après tout, lui, il était gentil. Et même s'il ne ressemblait pas à un zombie quelconque de film d'horreur, il le trouvait sympathique : il n'avait rien dit quand il avait vu qu'ils étaient tous les quatre dans la même chambre...
Pleurnichant en silence, Christophe attendit.
Posté : sam. 02 mars 2013, 21:39
par Manfred
HRP : pour ne pas vous bloquer, je poste tout de suite. La situation le permet. J’enverrai un MP à Althéa.
Pierre : par
ici.
Benoît : par
ici.
Christophe : par
ici.
Bellatrix : par
ici.
Posté : lun. 11 mars 2013, 10:04
par Manfred
HRP :
Pour Christophe : depuis
ici.
Pour Benoît : depuis
ici.
Benoît s’éveilla en sursaut. Il était là, recroquevillé sur le lit, baignant dans son urine et le visage marqué par une peur poignante. Cette peur était si grande que pendant plusieurs secondes, son esprit fut livrée à la plus grande confusion. Il finit toutefois par comprendre que c’était Christophe qui l’avait réveillé. Les deux enfants étaient dans la chambre du corbeaux. La porte ouverte laissait voir le couloir-galerie allumé et, du rez-de-chaussée, provenait toujours la musique classique.
Il fallait ajouter à cela un détail d’importance. Entre ses mains crispées, Benny ne tenait plus l’Ami des Corbeaux, le livre qu’il lisait avant de s’endormir, mais Les Limbes. Le gros ouvrage avait, semblait-il, un peu brûlé mais cela ne devrait pas trop déranger sa lecture.
Posté : lun. 11 mars 2013, 20:02
par Kasumi
Fou de terreur, le gamin mit plusieurs secondes à remarquer que la douleur atroce n'était plus qu'un odieux souvenir. Toutefois, il s'entendit crier alors même qu'il avait repris conscience. Par contraste avec l'instant précédent, il ressentit avec dureté le froid qui l'habitait en ces lieux, impression renforcée par son entrejambe mouillé. Il prit alors peu à peu conscience que certaines parties du rêve n'en étaient pas : l'accident honteux s'était produit et, plus révélateur encore, l'ouvrage dont il s'était emparé à grand frais était maintenant en sa possession. Il se pouvait cependant qu'il ait été pris de somnambulisme mais la couverture brûlée le démentit. Absorbé par ses réflexions, il ne remarqué que tardivement la présence de Christophe. Ne plus être seul était un soulagement immense mais le petit en voulait à mort à son copain pour avoir provoqué tout ce qu'il avait subi. Il parla donc un peu plus sèchement qu'il ne l'aurait voulu :
- Tiens ! Qu'est-ce que tu fais ici avec moi ? C'est qui, qui t'a ouvert la porte ?
Regardant en direction du couloir, le gamin éprouva soudain le besoin de regagner la salle de bains et masquer les traces de son incontinence. Toutefois pas avant que Christophe n'ait répondu et qu'il ait vérifié que ses affaires étaient encore là.
Posté : lun. 11 mars 2013, 22:26
par Mornagest
Benny avait l'air éprouvé par son rêve. Il était sûr qu'il avait rêvé, lui aussi. Car sinon, comment serait-il resté si longtemps sans appeler, ou tenter d'ouvrir sa porte ? Il remarqua le livre dans ses mains, mais n'y prêta pas plus d'attention, à part pour noter que la couverture était brûlée ; celui que Morticia lui avait donné dans la bibliothèque était en bon état... où et comment l'avait-il endommagé de la sorte ?
"J'ai forcé la serrure. Enfin, d'abord, j'ai fait un sale rêve. Et ensuite, je suis venu ici. Il fait tout noir, dehors. Je ne sais pas quelle heure il est, mais c'est bizarre que monsieur Larouge soit pas venu nous chercher pour le repas. J'aime pas ça. On va chercher les autres, d'accord ? J'pense qu'ils font un rêve, eux aussi."
Il avait débité tout cela d'une traite, sans chercher à être cohérent. Il ne s'en rendit pas compte tout de suite. Mais peut-être que Benny allait comprendre facilement ses propos...
Posté : mar. 12 mars 2013, 20:29
par Kasumi
Benoît se sentit un peu honteux de sa réaction un peu brusque en apprenant que c'était le garçon qui l'avait libéré de la chambre. Il lui en voulait toujours un peu de sa bévue qui les avait conduit là mais il répondit tout de même d'un ton plus conciliant :
- Oui, il faut retrouver les autres mais j'aimerais juste... ben... me changer, enfiler une tenue sèche quoi. Je n'en ai que pour deux minutes...
Pour meubler le temps, il raconta ensuite ce qui lui était arrivé :
- Moi aussi j'ai fais un cauchemar horrible avec plein de corbeaux. Mais j'ai réussi à récupérer le livre que je voulais dans la bibliothèque. Et toi, ton cauchemar était pas trop moche ?
Après avoir changé de sous-vêtement et de pantalon, le garçon vérifia qu'il avait bien son grimoire et ses craies avant de suivre Christophe dans le couloir.
Posté : mar. 12 mars 2013, 21:34
par Mornagest
"Ben...", fit-il tout d'abord, avant de poursuivre peu après : "J'étais poursuivi par des fantômes qui m'en voulaient. Et par la Mort, aussi. Elle voulait m'avoir... j'ai été aidé par une petite fille qui m'a donné son ours en peluche" il lui montra Tony. "Et elle m'a dit des trucs importants. Et... j'ai aussi vu le fantôme du monsieur qui conduisait la voiture qui est rentrée dans notre car, tu te souviens ? Il est mort en venant ici..." acheva-t-il d'un ton lugubre, tout en frissonnant en repensant à ce qu'il avait vu dans ce rêve bien trop réel pour n'être... qu'un rêve.
Posté : mar. 12 mars 2013, 22:08
par Kasumi
Les révélations faites par Christophe faisait froid dans le dos et ne faisait qu'accroître la sensation de mal être qu'il avait éprouvée à son retour dans la chambre. comme pour se détourner de ses pensées sur leur mort à tous, Benoît proposa d'aller de l'avant :
- Viens, il faut ouvrir aux autres ! On commence par Piotr : il nous faut son épée pour nous défendre. Puis Bellatrix et ses connaissances sur les monstres. Après, on verra pour la cave où tu tenais tant à aller...
La pique était méchante et malvenue mais il la gardait sur le cœur et ne pouvait pas totalement en faire abstraction malgré la situation critique et l'absence de ses deux camarades.
Posté : mer. 13 mars 2013, 09:35
par Manfred
HRP : pour Piotr, depuis
ici.
Pierre sortit de son cauchemar sans aucune transition. Il eut même l’impression, l’espace d’un instant, qu’on avait juste rallumé la lumière. Ensuite, il réalisa qu’il était de retour dans la chambre du diablotin, en compagnie de Benny et Christophe. Ce dernier avait déverrouillé la porte.
Piotr avait mal un peu de partout. Ses habits étaient intacts. Toutefois, il avait des traces de griffures, notamment au visage. Le livre qu’il lisait, avant de s’endormir, était au sol, ouvert.
Posté : mer. 13 mars 2013, 11:49
par Taliesin
Déboussolé, il resta un moment à battre des paupières, observant la chambre, ses copains... Lorsque son regard tomba sur Christophe, il porta instinctivement la main à son visage, effleurant une griffure. Alors, il fut traversé par un brusque élan de colère : c'était à cause de lui qu'il avait subi cela, à cause de lui qu'ils avaient été séparés, enfermés dans d'horribles chambres, plongés dans d'odieux cauchemars...
Mais il prit soudain conscience que leur groupe n'était pas au complet et retrouva presque aussitôt le sens des priorités. Mettant très temporairement de côté ses griefs envers le garçon, il bondit sur ses pieds et grimaça comme les vestiges tangibles de ses épreuves se rappelaient à son bon souvenir. Il aurait aimé connaître l'ampleur des dégâts. Cependant, cela devrait attendre : il y avait beaucoup plus urgent.
-Il faut aller réveiller Bellatrix ! lança-t-il d'une voix mal assurée. Elle doit aussi être dans un mauvais rêve, et s'il est aussi horrible que le mien...
Sur ces mots, il récupéra sa lampe de poche dans son sac - vu ce qu'il venait de vivre, cela lui semblait plus prudent -, vérifia que son épée se trouvait toujours à sa ceinture puis enfila son manteau. Sachant ce qu'il savait désormais, il n'avait aucune envie de laisser Archimède derrière lui. Et puis, il y avait ce froid mordant... Le contraste avec l'atmosphère surchauffée qu'il venait juste de quitter était aussi désagréable que déconcertant...