La Couronne de Cuivre

" Même s'ils sont calmes, il faut que je les nourrisse, dit Galathée. Petits comme ils sont, ils vont se déshydrater, sinon... Je vais commencer par Héloïse... ou alors par Tristan... Il est plus petit, mais elle est née la première... Je ne sais pas quoi faire, ça commence bien."
Elle eut un sourire interdit.
" Bon, je vais leur poser la question."
D'une main hésitante, elle toucha le front de la petite fille qui soupira et se tortilla, avant d'ouvrir à demi ses yeux noirs.
" Je vais prendre les deux. Autant que je m'entraîne. Ils pèsent beaucoup moins lourds à l'extérieur..."
Elle souleva délicatement Héloïse et retourna vers le lit à pas mesurés.
" Peux-tu m'apporter Tristan ?"

-Hors de question. Il est si minuscule, il semble si fragile, j'aurais trop peur de lui faire du mal... répondit-il, sérieux.
Il n'en souleva pas moins délicatement leur fils et la rejoignit.
-Tu as appris à être rôdeuse, moi à être barde, et maintenant, il va nous falloir apprendre à être parents. Heureusement que nous avons des clercs pour nous conseiller, parce qu'il y a de quoi se sentir perdu...

" Et pourtant nos espèces ont bien dû apprendre, sans clercs, au départ. Je suis sûre que nous allons y arriver. Tu as le toucher le plus doux du monde, tu es musicien. Tu ne pourrais jamais faire de mal à un bébé, aussi maladroit que tu te sentes."
Elle s'assit dans le lit et ouvrit sa tunique.
" Il va falloir que je me lave et que je me change, cela dit, une fois que ce sera terminé..."
Elle glissa Héloïse contre son ventre, puis Tristan un peu plus bas.
" Je vais prendre le pli." murmura-t-elle en hésitant un moment sur la manière de les placer au mieux.
Bien qu'endormis, les bébés s'éveillèrent rapidement et s'attelèrent à leur repas sans broncher. La rôdeuse s'empourpra légèrement.
" Et j'ai grand faim, moi aussi. Et terriblement soif."

-Je vais aller te chercher un bon petit déjeuner, dit-il en se levant. Et je veillerai à ce qu'un bain bien chaud t'attende dans la salle d'eau.
Il s'attarda malgré tout de longues secondes, les observant, puis secoua la tête.
-Bon, j'y cours, sans quoi tu clameras sur tout les toits que je suis l'elfe le moins prévenant du monde.
Sur un clin d’œil, il gagna la porte.

Il ne put pas aller très loin, car un gigantesque comité d'accueil le guettait dans la salle à manger. Toute la maisonnée semblait s'y être donné rendez-vous et ils se ruèrent sur lui.
" Félicitations !
— Quand est-ce qu'on peut aller les voir ?
— C'est vrai qu'il y a un garçon et une fille ?
— Est-ce qu'on pourra les toucher ?
— Félicitations à vous deux, Taliesin.
— Ça va, pas trop secoué ?
— Mais laissez-le donc s'asseoir, pauvre homme !
— Je devine que tu dois avoir faim. Et Galathée aussi. Je vais aller vous préparer un plateau. Surtout beaucoup boire, c'est le plus important."
De Prudence, nulle trace.

Le barde en eut presque le tournis.
-Merci, Helen, Galathée est effectivement assoiffée et affamée, et j'étais en mission de ravitaillement...
Il se tourna vers le reste de l'assemblée.
-Merci à tous... Personnellement, je me porte bien, même s'il va me falloir du temps pour toucher terre, dirais-je. Galathée est plus fatiguée, mais ça va. Quant aux jumeaux... Il y a effectivement un garçon et une fille. Je gage que vous pourrez les voir avant longtemps, et même les porter, si tant est que vous fassiez attention. Cependant, ils ont l'air tellement... délicats qu'on fait naturellement attention. Je n'ai donc aucune inquiétude.

" On va peut-être limiter les manipulations pour commencer, intervint Helen d'une voix douce. Ce n'est pas facile de venir au monde et pour le moment, les jumeaux doivent s'acclimater à mille sensations. Vous irez les voir deux par deux, quand Taliesin et Galathée estimeront que le temps est propice, et vous ne resterez pas trop longtemps. Ils sont arrivés et ils vont rester. Vous aurez de nombreuses opportunités de les voir, puis de les porter. Mais ils ont moins d'une journée. Vous devez pouvoir tempérer cette impatience en songeant à l'aventure qui est la leur."
Les enfants acquiescèrent, très sérieux.
" Bon, je vais te chercher ça."
Elle disparut vers la cuisine.
" Et ça c'est... heu... bien passé ? demanda Baptiste, un peu embarrassé.
— Y'avait plein de sang ?
— Hippolyte !"

Décidément, à côté d'un clerc, on avait toujours l'air de quelqu'un d'inconséquent... Il ne dirait donc plus rien concernant les jumeaux, laisserait Helen tout gérer. Enfin, jusqu'à un certain point.
-Honnêtement, n'ayant jamais assisté au moindre d'accouchement, je m'attendait à quelque chose de terrible, avec du sang partout. En réalité, c'est moins pire que je me l'étais imaginé. Mais cela reste impressionnant, et c'est une vraie épreuve pour la maman... Ceci dit, tout s'est très bien passé, tout le monde est fatigué mais en bonne santé.

" D'accord, dit Baptiste avec un sourire concentré. Et ils s'appellent comment, les bébés ?
— On est quand, en fait ?
— On est au début du mois de Kythorn.
— Déjà ?!
— Et bien, ma grand-mère, elle disait toujours que les natifs de Kythorn, ils arrêtent pas de réfléchir à tout, et ils sont super curieux, et ils posent plein de questions. Et qu'ils sont super-fatiguants, du coup, même s'ils sont futés.
— Elle disait n'importe quoi, ta grand-mère. Au temple, Céleste, elle disait toujours que les gens qui sont nés en Kythorn, ils sont doués pour la musique, et ils sont aussi raisonnables, ils ont bon goût et ils aiment le confort.
— Ce n'est pas ce que disait MA grand-mère, intervint Alexandre, malicieux.
— Elle disait quoi, ta grand-mère ?
— Que les natifs de Kythorn étaient les plus beaux, les plus grands, les plus forts et les plus merveilleux.
— T'es né en Kythorn ?
— Non, mais ma grand-mère bien."

L'elfe rit.
-D'aucuns affirment que ce n'est pas tant le mois qui compte, mais bien plutôt le signe astrologique qui, souvent, est à cheval sur deux d'entre eux... Ah, ça me rappelle le temps où je m'étais intéressé à l'astrologie, à l'influence des planètes et des constellations... C'était intéressant mais je crains d'avoir presque tout oublié.
Il sourit.
-En tout cas, les trois versions dont vous avez parlé me conviennent assez. Même la première : vu mon métier, je ne saurais reprocher à autrui de poser sans cesse des questions...
Il se tourna vers Baptiste.
-Et ils s'appellent Héloïse et Tristan.

Helen était revenue avec un plateau chargé de victuailles, d'un pichet d'eau, d'un pichet de lait et d'un pichet de jus de fruits.
" Voilà pour vous deux. Sustentez-vous bien, et reposez-vous. Je passerai voir tout le monde d'ici quelques heures, juste par sécurité."
Hippolyte s'approcha crânement.
" Je peux porter le plateau, si tu es trop fatigué.
— Hippolyte.
— Ben quoi ?
— Taliesin nous préviendra quand nous pouvons aller voir."

Il sourit au gamin.
-C'est très gentil, Hippolyte, mais moi je suis plutôt en forme... Allez, un peu de patience, tu ne tarderas pas trop à les voir.
Il s'approcha d'Helen.
-Galathée aimerait pouvoir se laver... souffla-t-il. Tu ne vois pas d'inconvénient à ce que je lui prépare un bain dans la salle d'eau ?]
On ne savait jamais, il y avait peut-être des contrindications.

" C'est mieux qu'elle ne prenne pas de bain pendant les premiers jours. Mais elle peut se doucher. Je l'y aiderai, si tu veux, pendant que tu surveilles tes anges." dit la prêtresse.
Elle l'accompagna dans le couloir.
" Je suis désolée si j'ai paru... directive... et si j'ai outrepassé mon rôle, ajouta-t-elle, embarrassé. C'est juste... Un accouchement, c'est très fatiguant, pour tout le monde... Je pense qu'il est important que le groupe accepte à respecter votre intimité. Ce sont vos enfants. Pas les leurs."

Il acquiesça.
-Je comprends, Helen. Il n'y a pas de mal, et puisque nous n'y connaissons absolument rien, nous nous en remettons à toi.
Il marqua une brève hésitation.
-Mais... J'aimerais quand même que Baptiste puisse les voir aujourd'hui. Et si possible, qu'il soit parmi les premiers. Parce qu'il va grandir avec eux, après tout.

Elle parut surprise.
" Oh. J'ignorais que vous... aviez l'intention... C'est une merveilleuse nouvelle."
Elle sourit.
" Je vous l'enverrai d'ici une demi-heure. Galathée n'aura peut-être pas envie d'allaiter devant lui... C'est parfois un peu délicat. D'autant que Baptiste a déjà un certain âge. Essaie de la sonder un peu... Je comprends ton désir... mais... enfin, ce sont vos affaires."
Elle lui pressa amicalement le bras puis lui ouvrit la porte pour qu'il puisse se glisser dans la chambre sans devoir faire de la gymnastique. Il y retrouva Galathée, les jumeaux et... Prudence, qui s'était assise sur le lit et observait les événements avec concentration.

Déjà décontenancé par la réaction de la prêtresse - il avait eu l'impression que tout le monde était au courant -, Taliesin resta littéralement pantois en découvrant la scène. En voilà une qui s'était montrée plus maligne - et plus décidée - que tous les autres. Il aurait dû s'en douter, vu qu'elle avait été la seule à manquer à l'appel. Il n'avait rien vu venir, pourtant.
Il adressa à la gamine un sourire un peu surpris, un peu incrédule, puis s'en alla déposer le plateau près de sa compagne.
-Voilà le ravitaillement promis !

Prudence le vit entrer, rougi comme une pivoine, et détala aussitôt hors de la pièce.
" Il y avait une sorte de souris humaine sur le lit, et tu l'as fait fuir." remarqua Galathée avec un léger sourire.
Les deux bébés étaient toujours au sein, mais si Héloïse dormait désormais, Tristan était bien réveillé.
" Il essaie de rattraper son retard, on dirait."
Elle leva les yeux.
" Formidable ! Bombance ! Je meurs de soif et j'ai l'impression qu'on me... vide."

-Sois rassurée sur ce point : il n'y a aucune restriction en matière de boisson et de nourriture, tu pourras donc te faire plaisir. En revanche, je suis désolé, mais tu n'auras pas le droit à un bain : Helen a dit que c'était contrindiqué pendant quelques jours, qu'il te faudrait te contenter d'une douche et qu'elle t'aiderait au besoin.
Il sourit.
-Tu devrais la voir : elle fait rempart entre nous et le reste du groupe ! Je sais que c'est pour la bonne cause, que toi et les enfants avez besoin de vous reposer, mais ça donne quand même un peu l'impression qu'elle nous met en quarantaine...

" Elle veut me protéger. Et je lui en suis reconnaissante. Je suis épuisée, et je ne suis pas certaine que je supporterais un déferlement de personnes dans cette pièce... J'ai envie de silence, de paix, de découvrir mes enfants à mon rythme... et surtout qu'ils ne soient pas brusqués, eux. Le monde doit leur sembler si étrange..."
Elle caressa pensivement la tête d'Héloïse, regarda Tristan dont l'oeil noir la fixait sans la voir.
" Ils sont différents, impossible de les confondre... Tristan est plus petit, il a le visage plus rond, les oreilles moins effilées, le cheveu plus sombre. Héloïse sera une beauté dans ton genre, je le devine déjà. Tu devras surveiller la fenêtre de sa chambre."

-On y mettra des barreaux, dit-il d'un ton léger. Mais franchement, tu as l’œil : pour l'heure, hormis la petite différence de taille, je n'ai guère noté d'éléments susceptibles de les différencier. J'imagine que ça viendra quand je les aurai mieux observés...
Il releva les yeux sur la jeune femme.
-Je veillerai à ce que vous restiez tranquilles aussi longtemps que tu le voudras. Mais... Est-ce que tu serais d'accord pour qu'on fasse au moins une brève exception pour Baptiste ? Je crois... Que c'est important.

" Bien sûr... Excuse-moi de ne pas y avoir songé mais j'étais... je suis encore... je suis fatiguée."
Elle sourit et but longuement.
" Tu peux aller le chercher, si tu veux. Je suis certaine qu'il sera aussi discret qu'un chat... Enfin... pas que les chats de cette maison qui ne sont pas très discrets... Mais avant ça... Repose donc ta fille dans son lit. Elle dort comme une bienheureuse, de toute façon."
La rôdeuse était encore très pâle et elle étouffa un bâillement dans le creux de sa paume. Les enfants étaient manifestement sortis car ils les entendirent s'égailler dans le jardin avant qu'un adulte les rappelle à l'ordre et au silence.

Il s'exécuta, plus précautionneux que jamais.
-Peut-être Helen nous l'amènera-t-elle dans un moment, dit-il en se rasseyant. Sinon, j'irai le chercher. Il me semblait juste... symbolique de marquer le coup, vu qu'il va vivre avec eux, vu qu'il aura à cœur de s'en occuper. Mais on n'est pas à quelques heures près. D'ici là, mange et repose-toi. Je veillerai à ta quiétude, tu as ma parole.

Taliesin ne s'était pas trompé car Helen parut un peu plus tard. Elle frappa doucement à la porte, l'ouvrit, et poussa Baptiste devant elle. Les mains dans le dos, il était cramoisi d'embarras, et demeura un moment paralysé, même une fois que la prêtresse les eut laissés seuls tous les cinq. Galathée lui fit signe d'approcher et il sursauta, présentant brusquement ce qu'il avait dans les mains. Taliesin vit que c'était le fameux mobile dont Guéric avait parlé la veille brièvement. A cette distance, difficile de l'examiner, mais le barde reconnut les deux branches croisées, ainsi que des petits objets accrochés à des ficelles. Baptiste était toujours muet et rubicond, mais Galathée fit signe à Taliesin de voler à son secours.
" Je... heu... Guéric me disait... et moi je voulais... Hum... C'est juste... Si vous trouvez que c'est pas beau, il faut pas forcément l'utiliser, c'est juste... au cas où... Je ne veux rien... Je veux dire... Hum."
Les quatre figures étaient en pâte cuite, manifestement une variation sur les biscuits, mais plus solide, probablement impossible à manger sans se casser les dents.
" C'est Blanche qui m'a montré comment faire... et puis après... Heu... Hum... Je me disais... Comme je m'étais entraîné..."
C'étaient des oiseaux. On reconnaissait la silhouette d'une mouette, celle d'un aigle, la face plate d'une chouette, et probablement un passereau.
" Je n'ai pas eu le temps de les peindre... Je peux encore le faire. Enfin... Si ce n'est pas trop moche."
Ses yeux avaient glissé sur le petit être qui se trouvait entre les bras de Galathée, désormais.

Ému tant par le présent de l'enfant que par son extrême embarras, Taliesin posa une main apaisante sur son épaule.
-Ce n'est pas moche du tout, mon grand : au contraire, je trouve le mobile très réussi, vraiment. murmura-t-il. Et je suis très touché par cette attention. Merci beaucoup.
Il lui sourit puis doucement, sans brusquerie, il l'entraîna vers la rôdeuse.
-Baptiste, je te présente Tristan, reprit-il.

Baptiste s'approcha, timide et silencieux, jusqu'à surplomber légèrement le petit garçon.
" Bonjour Tristan, souffla-t-il.
— Tu peux le toucher, dit Galathée, encourageante.
— J'ai les mains trop sales, je ne voudrais pas..." répondit le petit garçon, rougissant.
La rôdeuse jeta un oeil vers le barde, mais ne dit rien.
" Merci pour les oiseaux.
— C'est la seule chose que je sais faire...
— Ils sont superbes."
Il était parti vers le berceau.
" J'espère que le renard ne va pas les manger... Bonjour Héloïse."

-Puisque ce renard est elfique, je gage qu'il ne mange que de la verdure et n'est donc un danger ni pour les oiseaux... ni pour les bébés, dit-il, amusé.
Puis il se tourna vers Galathée.
-L'autre soir, je t'avais dit que puisque nous avions déjà un mythe fondateur pour notre famille, il ne nous manquait plus que des armoiries... Je crois que les oiseaux constituent une excellente piste. A Loth Imarhil, pensant à Plume, Victor et moi avions décidé que la chouette serait notre signe de ralliement, et j'en avais fait graver une sur l'épée que je venais d'acheter... laquelle s'est perdue depuis. Mais nous pourrions aussi nous en choisir chacun un...

" Tu es fatalement un rossignol, dit Galathée en riant.
— Ah... Moi j'aurais pensé à l'étourneau, fit Baptiste.
— L'étourneau ? C'est vrai qu'il peut imiter les chants de bien d'autres oiseaux. Mais il vit en énormes groupes... Même si Taliesin est sociable, il n'est pas franchement grégaire.
— L'alouette ?
— Trop matinale.
— Le rossignol me semble un peu... brun.
— C'est vrai. Sans doute devrions-nous trouver un oiseau fantastique... Comme le phénix...
— Ou le canari. C'est jaune. Ça chante."

Il rit.
-Et pourquoi pas un perroquet, tant que tu y es ? C'est chamarré, ça peut imiter la parole comme le chant, et ça a tendance à parler tout le temps... Non, sérieusement, si on est objectif, la seule chose qui pourrait me convenir, c'est un dracosire d'or : ça a des ailes, c'est donc assimilable à un oiseau. Cependant, comme mon immense modestie m'empêche de le choisir moi-même, je compte sur l'un d'entre vous pour me l'attribuer.
Il scruta un instant le petit garçon.
-Et quel oiseau voudrais-tu pour symbole, Baptiste ?

" Un dracosire, on aura tout entendu. Le paon, voilà quel va être ton oiseau fétiche." s'exclama la rôdeuse en secouant la tête.
Baptiste rit de bon coeur. Il osa aller s'asseoir sur le bout du lit.
" Moi, je pense que... je n'en sais rien. Je ne crois pas que je suis assez... grand... pour déjà me sentir des affinités avec un oiseau. Je ne crois pas que je serais un grand oiseau... ni un oiseau très voyant... Peut-être une sorte de... rouge-gorge, ou quelque chose comme ça."

-C'est un bel oiseau, et son chant est mélodieux...
Il sourit.
-Tout cela me rappelle une légende... On raconte que dans un autre plan du multivers, les âmes des êtres pensants ne se trouvent pas à l'intérieur de leur corps, mais bien à l'extérieur et que, même si elles sont évidemment liées à leur propriétaire et ne peuvent s'en éloigner, elles se comportent un peu comme le feraient les familiers des magiciens. Ces créatures, appelées "daemons", prendraient la forme d'animaux : elles en changeraient à volonté tant que leurs maîtres seraient enfants mais, dès qu'ils deviendraient adultes, elles adopteraient une apparence définitive qui serait dans une certaine mesure le reflet du caractère, de la personnalité des êtres auxquels elles appartiennent.

La Couronne de Cuivre

[Quête] Le Domaine des Crocus