[Bâtiment] La taverne de la Taie Dorée

[Mortis]

Visiblement la ruse avait marché, le sbire avait continué d'avancer et semblait avoir détourner son regard du barde... c’était le moment : Il ne fallait pas rater son coup...

Lorsque celui ci fut suffisamment près, Mortis mis son plan à exécution : il se retourna brusquement, leva la jambe et mis lui un coup de genoux. Profitant de l'occasion il se saisi du couteau qu'il avait dans sa botte dans l'espoir de pouvoir enchainer et porter un coup sérieux à un adversaire surpris et déséquilibré... tout du moins l'espérait-il...

[Althéa]

L'adversaire de Mortis reçut son couteau dans la nuque. Surpris, perdant son sang par la bouche et sa blessure il poussa un râle qui fit se retourner Floréal. Celui-ci marqua un temps d'arrêt devant le corps de son garde du corps.

Il regarda alternativement le barde et la fausse baronne.

"L'un de vous deux peut m'expliquer ce qui vient de se passer ?"

[Mortis]

Mortis, certainement par amour de la provocation, en retirant le couteau ensanglanté de la nuque du garde du corps, se contenta d'afficher un sourire amusé en direction chef de la pègre légèrement surpris de la tournure des événements et dit :

- Ne pas pouvoir participer lui est resté en travers de la gorge... Messire Floréal...

Mortis avait prononcer le nom de son ancien employeur alors Floréal ne l'avait pas communiquer au prétendu valet, espérant que cela le surprenne d’avantage, connaissant un peu ses habitudes paranoïaques, il savait qu'une pareille chose n’échapperait pas à son attention.

Tout ce ci faisait partie d'une sorte de stratagème, le barde avait conscience qu'il valait mieux expédier Floréal tant qu'il le pouvait et profiter de ce moment de flottement et se mis donc à incanter aussitôt son petit discours fini :

Mortis >> Sommeil >> Floréal

[Althéa]

Floréal jeta sur Mortis un regard de totale incompréhension qui se changea vite en une haine farouche. Il tenta de résister au sort et il eut même l'air de ne pas vouloir s'endormir. Finalement, ses yeux se fermèrent petit à petit et il s'écroula à même le sol.

Quelques secondes plus tard il ronflait, à la merci de ses adversaires.

[Mortis]

Mortis, poussa un soupir de soulagement, pendant un instant il avait cru que son sort était sans effet, mais en voyant le chef de la pègre s'effondrer quelque instant après, il afficha un petit rictus de contentement et avança. Il posa un regard sur Ruth, elle avait pris quelques coups de Floréal, et s’était laissé surprendre, il posa la main sur son épaule... Même si, tout ne s’était pas passé comme prévu mais bon la cible était à terre à la merci d'un simple coup de couteau.

- Très bien, qui met fin aux jours de notre "ami" ?

Demanda t-il à la jeune femme, si celle peinait trop à répondre il s'en chargerai lui mémé, autant en finir vite...

[Althéa]

Ruth se leva et essuya le sang qui avait coulé sur son nez et son menton. Son visage exprimait une colère rentrée que rien ne semblait pouvoir étancher. Mais elle sourit en reportant ses yeux sur Mortis.

"Je te laisse à condition d'être aux premières loges ... Par contre si tu veux bien faire en sorte que ça dure longtemps."

[Mortis]

Les actes de cruauté contrairement à ce que l'on pourrait croire n’était pas la spécialité de Mortis qui préférait de loin régler les choses rapidement par simple pragmatisme, cependant... au vu des embêtements que ce cher Floréal avait lui créer la proposition de Ruth lui convenait parfaitement...

Bon Il fallait déjà s'assurer que Floréal ne crie pas et n’appelle pas à l'aide, il lui fourra délicatement un bout de tissus dans la bouche, puis lui attacha les bras avec un drap noué comme une corde, chaque fois s'assurant qu'il ne s’éveille pas avant que toute la mise en scène ne soit faite.

Une fois prêt il était temps de commencer, il commença par lui collé un grand revers de la main, pour le réveiller... ou l'attendrir au choix, de toute façon il l'avait montré à quel point lui même était friand de ce genre de pratique. Mortis comptait donc le contenter au delà de ses désirs

- Alors messire Floréal on a bien dormis ? Cette "douce caresse" au réveil vous sied-elle ?

Il adressa un regard à sa maitresse et lui dit :

- Oh il faut être juste, vous lui en devez une !

[Althéa]

Au lieu de le frapper, Ruth se servit d'un drap de lit pour enlever le sang et le fard sur son visage et se pencha sur leur ennemi. Floréal cilla. Elle murmura d'une voix parfaitement neutre.

"Je vois que tu te rappelles de moi sans vraiment me remettre. Tu sais, l'épouse d'un boulanger qui ne voulait pas payer la taxe. Je sais que tu as tué d'autres. Mais comme je me suis battue pour le défendre tu m'as obligée à tuer mon propre fils pour avoir la vie sauve ... Oui, je vois que tu te souviens. Tu aurais dû vérifier que j'étais vraiment morte après t'être amusé avec moi."

[Mortis]

Mortis aurai voulu dire quelque-chose, mais que dire dans ce genre de situation ? Une plaisanterie lui paraissait malvenue, une question trop indiscrète, un mot de réconfort fort peu utile... Mortis était déstabilisé. Voilà pourquoi il ne voulait pas s'attacher, il ne voulait pas devenir faible et indécis. C’était une erreur de laisser ses sentiment prendre le dessus sur la raison.

Le barde prit un air froid et observa en silence. Spectateur de la colère, non plutôt de la haine froide, d'une femme victime des agissements de Floréal. Il n'avait pas à empêcher la vengeance de cette femme, même si lui même ne s’était pas laissé consumer par l'esprit de vengeance. Non quel n’était pas attrayante mais plutôt qu'elle ne servait à rien. Il aurai pu tenter de se venger de Nia lorsqu'il apprit qu'elle avait essayer de le vendre comme esclave à un mage Calimshite, mais cela aurait-il servit à quelque chose ? Mortis pensait que non.

L'euphorie de la molestation future de Floréal ne l'amusait du coup plus autant. Il prit la parole d'un ton monotone :

- Je comprend, de simples gifles ne vous seront pas suffisantes...

Mortis réfléchit : combien de cadavres avait-il laissé derrière lui ? Et combien de personne à cause de cela pourrait un jour venir lui faire la peau ? Combien s'était-il fait d’ennemis ? D'ennemis mortels ? Cette pensée le travaillait. Il repensa au gamin dont il avait tuer le père pour le compte de Floréal... certes il avait fait cela sous un déguisement et un faux nom, mais qui peut savoir...

Reprenant pied, il afficha un léger sourire froid et fixa Floréal avec ses yeux vert.

- Très bien je pense qu'il est temps de faire tomber les masques...

Il se saisit de son masque blanc, le mit sur son visage et tout en continuant de fixer Floréal.

- Ou plutôt de le remettre dans mon cas.

[Althéa]

Les pupilles de Floréal s'agrandirent d'une terreur que la superbe qu'il affichait au milieu de ses hommes ne pouvait plus contenir. Il tenta de se débattre mais ses liens avaient été serrés par des mains expertes. A travers son bâillon Mortis l'entendit implorer la pitié. Derrière lui, Ruth restait immobile, les poings serrés. Il l'entendit à peine murmurer.

"Cela fait cinq ans que j'attendais cet instant. Pour tout te dire je n'ai vécu que pour ça. Mais maintenant ..."

Il surprit des larmes trop longtemps contenues dans sa voix.

"Je te laisse faire ce que bon te semble. Je crois ... que j'en ai fini avec lui. Il ne mérite pas d'être entouré pour mourir. Si tu as besoin de moi je suis dans l'autre pièce."

Et Mortis se retrouva seul avec Floréal.

[Mortis]

Mortis ne commenta pas la réflexion de sa partenaire et se contenta simplement de dire :

- A ton aise...

La vengeance était un acte improductif aux yeux de Mortis, non pas qu'il n'éprouvait pas de plaisir a faire manger la poussière à ceux qui lui avait fait un entourloupe, mais la vengeance en elle même lui paraissait... stérile, et lui semblait ne pas apporter de réels profits à celui qui la pratiquait. Pour lui tout acte devait être un moyen pour accéder à un but. C’était une sorte de credo : Ne jamais rien faire pour rien.
Il dit d'un ton enjoué en se tournant vers son ancien patron.

- Bon, nous voici en tête à tête, messire Floréal.

Il sortit son couteau et le regarda fixement puis posa les yeux sur Floréal. Il haussa les épaules et dit :

- Je vais vous épargner le monologue du génie du crime, du genre :

Il prit une pose les bras en l'air, serrant les poings et adopta une voix très empathique.

- "Mon plan à marché à la perfection".

Reprenant une attitude plus "normale" ou plutôt habituel.

- C'est juste bon pour la mauvaise littérature et puis il ne faut pas faire attendre les dames. N'est-ce pas.

Sans état d’âme, il lui trancha longuement la gorge, pour lui laisser le temps d’apprécier sa fin. Puis retira d'un coup sec la lame marquant les murs d'une longue giclée de sang. Laissant son corp se vidée de son sang Mortis partit rejoindre Ruth dans la salle à coté.

[Althéa]

Ruth lui tournait le dos les yeux perdus dans la contemplation de la rue. Son reflet apprit à Mortis que la mort de Floréal ne lui procurait aucune joie. Elle lui dit doucement.

"Félicitations. Tu es parvenu au plus haut de la chaîne alimentaire. Tu peux aller revendiquer ta place à la Taie Dorée. Apporte une preuve que tu as tué Floréal et la plupart se soumettront. Au moins bien sûr que tu aies d'autres projets."

Elle se tourna vers lui et le fixa attentive, sans parler. C'était à lui de décider de la suite.

[Mortis]

Mortis pouvait effectivement prendre la place de Floréal, mais il lui restait à régler le cas de la Maison Carrée au port. La vieille bique lui devait de l'argent, après tout Floréal était bien mort, mais celle-ci voulait certainement la mort de toute son organisation... Voilà qui n’était pas arrangeant pour le barde. Sa prise de pouvoir risquait du coup de ne pas plaire, il lui fallait trouver une solution, une idée, pour limiter les dégâts : Une offre d'alliance peut-être ? présenter ses agissements comme une opportunité de garder un minimum de contrôle sur un certain nombre d'activités illégales dans cette ville... pas sur que cela passe mais bon il ne se voyait pas tuer à lui seul tout un groupe de criminels.

Il posa son regard sur Ruth. "La vengeance est stérile" voilà ce que lui inspirai cette scène : En définitive elle ne sortait pas plus avancée de la mort de Floréal.

- Disons que cela nécessite réflexion... Et toi que comptes-tu faire maintenant ?

Mortis lui aurai bien proposer une alliance, après tout elle s’était révélée comme une alliée efficace ainsi qu'une charmante compagnie, mais quelque-chose lui disais qu'elle n'aurai pas forcement l'envi de mener ce genre de vie.

[Althéa]

Ruth hésita. L'espace de quelques secondes, elle sembla complètement perdue. Puis elle se ressaisit mais quand elle répondit sa voix fut claire et assurée.

"Quelque chose me dit que tu serais mille fois mieux que Floréal donc que tout le monde gagnerait à ce que tu restes en vie. Si tu as besoin d'un garde du corps ou d'un bras droit ..."

Elle eut un petit sourire.

[Mortis]

Une hésitation puis contre tout attente c'est Ruth elle même qui fit la proposition à Mortis. Voilà qui se présentait au mieux pour lui. Il la saisit par la taille et la regarda dans les yeux :

- Quelque chose me dit que c'est l'officialisation d'une TRÈS plaisante collaboration...

Parallèlement, il espérait que Floréal ai sur lui un signe distinctif : un objet par exemple qui lui évite de devoir se balader avec une tête coupée sous le bras en pleine ville, chose limitant un peu la discrétion. Il se dit qu'au pire il pourrait prendre un sac pour la cacher.

[Althéa]

Ruth sourit avant de l'embrasser. Ce qui suivit ne concerna qu'eux deux et n'eut que des morts pour témoin.

Plus tard, Mortis découvrit une chevalière sertie d'un énorme rubis que Floréal portait en pendentif. On ne pouvait rêver mieux comme signe distinctif à moins que le barde ne préférât finalement promener une tête dans l'enceinte de la ville.

Restait à savoir comment il voudrait officialiser son tout nouveau statut.

[Mortis]

Il lui restait en effet à faire savoir aux autres membres de la bande à Floréal que la boutique avait "subitement changé de mains". C’était sa priorité, car essayer de négocier avec la maison carrée sans avoir d'atout dans sa manche était voué à l’échec et même plus : c'était particulièrement risqué. Non ! Il lui fallait faire son intronisation au plus vite avant que quelqu'un d'autres ne prennent la place.

Le comportement de Floréal ne lui avait pas attiré que des amitiés même parmi ses hommes, comme le retournement de veste de Ragnard l'avait démontré, certes il fallait compter sur des inconditionnels de "l'ancien patron". Mais Mortis se dit que sans doute qu'avec un peu de diplomatie les choses passeraient relativement aisément. Il décida de régler les chose manière frontale, et mettre tout le monde devant le fait accompli : "J'ai tué votre patron, et de ce fait je suis certainement le plus à même de le remplacer"

Mortis se tourna vers Ruth et dit :

- Nous sortons. Allons nous faire connaitre et reconnaitre par la petite clique de Floréal.

[Althéa]

Quelques minutes plus tard, ils firent donc leur entrée à la Taie Dorée. Mortis reconnut immédiatement quelques sbires de Floréal qui levèrent la tête pour l'observer. Peut-être étaient-ils en train de s'apercevoir que le vent tournait.

Même la tenancière suspendit son geste et posa un regard interrogateur sur Ruth qui hocha la tête. Elle eut un sourire, peut-être le plus franc qu'elle n'aurait jamais et déclara à qui voulait l'entendre.

"J'offre une tournée générale."

La proposition ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd. Mais les hommes présents ne bougèrent pas. Figés, ils attendaient que le barde décide de la suite.

[Mortis]

Mortis afficha un regard amusé sur la troupe, il sortit la Chevalière qu'avait Floréal et tandis qu'il avançait vers la troupe des sbires de Floréal, s'amusa à la jeter en l'air puis à la rattraper pour attirer leurs regards dessus, et finit par s'exclamer prenant un ton faussement affligé :

- Oh... Si vous attendez Floréal, je pense pouvoir vous affirmer qu'il a eu un LÉGER empêchement, qui compromet sa présence pour une durée...

Amateur de mise en scène, il marqua un petite pose comme s'il cherchait ses mots en prenant une pose très théâtrale.

- Perpétuelle... N'est-ce pas très chère ?

Il regarda Ruth cherchant une forme d'approbation en l'entrainant dans une sorte de duo, cette petite mise en scène l'amusait déjà beaucoup. Il revint aux sbires.

- Je suis donc la personne qui s'occupera des affaires courantes, et qui décidera de la suite des événements : Je me nomme Mortis mais vous pouvez m’appeler "chef" ou "patron".

Le barde fit un révérence courbée à l'intention de l'assemblée, tous pouvaient voir ses yeux malicieux transparaitre à travers son masque blanc. D'un geste de la main, il désigna ensuite de nouveau Ruth.

- Et voici mon associée.

Mortis laissa à Ruth le soin de se présenter elle même, après tout il valait mieux la laisser avoir le choix du nom qu'elle utiliserait. Bon certes il était certainement le seul à changer de nom et de visage comme de chemise mais bon dans le doute.

[Althéa]

A mesure qu'il parlait, Mortis vit se dessiner la surprise puis la colère, la joie et même la peur sur différents visages. D'autres - les plus doués peut-être- restaient totalement impassibles. Ruth à coté de lui restait immobile, le visage indéchiffrable.

Quand le barde eut fini de parler, un grand silence suivit ses paroles. Sa nouvelle associée compléta simplement.

"Je me nomme Ruth et c'est à ce prénom que je répondrai."

Un des hommes de l'assemblée - un des mécontents apparemment - prit la parole.

"Tout cela est bien beau mais quel est le programme ? Est-ce que l'on conservera les taxes ? Et le reste ?"

[Mortis]

Mortis regarda l'homme qui venaient de prendre la parole, tout en se frottant les mains l'une contre l'autre il prit la parole.

- Le programme ? Oh ! Très heureux que vous posiez la question, cher ami ! Je ne sais pas exactement comment ce cher Floréal géraient ses petites affaires, mais voici le principe que je m’efforcerai de suivre dans les miennes :

Il posa la main sur son torse, pour se designer.

- Je suis quelqu'un de raisonnable, je veille à mes intérêts, et comme nos intérêts convergent, nous n'avons donc aucune raisons d'entrer en conflit. Au vu du contexte manostien, ce serait même inutile voir contre-productif.

Il balaya cette hypothèse d'un geste de la main. tentant de joindre le geste à la parole de manière symbolique.

- Mes intentions et ambitions sont toutes autres : Je pense qu'il faut voir grand, plus grand que quelques rançonnages, plus grand que quelques larcins... Créer une véritable organisation puissante et influente, ou vous aurez tous votre place.

[Althéa]

D'autres murmures fusèrent à mesure que Mortis parlait. L'homme qui semblait s'être posé en porte-parole entre Mortis et les autres reprit la parole.

"Et concrètement, ça se traduit par quoi ? Qu'est-ce que vous voulez que l'on fasse de plus ? Et le guet manostien on en fait quoi ? Et puis, c'est bien joli tout ça mais qu'est-ce qui nous prouve que vous n'allez pas faire assassiner le premier d'entre nous dont la tête ne vous reviendra pas comme l'a fait Floréal ?"

Visiblement, feu le chef de la pègre manostienne n'avait pas instauré un climat de confiance entre lui et ses hommes.

[Mortis]

Mortis répondit au question du sbire dans l'ordre où elles étaient posées, premièrement ses projets.

- Comme je l'ai dit nous allons voir les choses en plus grand : Par exemple pour le moment vous vous êtes contenté d'extorquer un peu d'argent auprès de petits commerçants et artisans. Nous nous en prendrons à des gens cibles plus intéressantes : Des nobles ou des bourgeois, ceux-ci cachent toujours un ou deux squelettes dans un placard il nous suffira de les trouver et de leur proposer de... protéger leur secrets... moyennant rétribution bien entendu. Pour plus détail nous verrons cela une fois un petit tours complet des possibilités qui s'offrent à nous ici.

Le barde aborda ensuite le sujet assurément délicat du guet de la ville... Il lui fallait en effet pour mettre en place ses projets un moyen de prévenir les interventions des gardes de la cité.

- Quant au guet de la ville, il nous suffit, pour éviter que les autorités ne fourrent leur nez dans nos affaires, de nous draper du manteau de la probité : Créer ou acheter une série de commerces et autres infrastructures pratiquant des activités on ne plus légales, permettant de cacher nos autres activités... beaucoup moins légales...

Il marqua une courte pose, en se grattant le menton, en signe de réflexion, puis reprit la parole.

- Hummm... Par exemple, une société spécialisée dans le commerce de marchandises, ou une banque. Ceci nous offrira par la même occasion le moyen de blanchir une partie de l'argent collecté. Ensuite, nous entretiendront de bonne relations avec les personnalités influentes et même nous feront quelques dons pour certaines œuvres : orphelinat, etc. Nous mettant ainsi au dessus de nombreux soupçons.

Il leva son index droit en l'air tout en ajoutant, un dernier élément pour clore ce point.

- Manost est comme nombre de cités, les autorités sont plus intéressées par l'apparence de sécurité et d'ordre que par la sécurité et l'ordre eux mêmes. Car même s'il découvraient le poteau rose, une fois que nous serons bien installés les autorités et le guet y réfléchiront à deux fois, de peur du scandale et du réel désordre que pareille révélation pourraient causer.

Lorsque le sbire parla d'assassiner l'un d'entre eux, il retint de pouffer de rire, visiblement Floréal était encor plus détesté que Mortis ne l'avait cru... Aussi il demandait une chose stupide : Comment apporter la preuve d'une chose qui n'est pas sensé arriver ? A part faire une simple promesse, et tout le monde sais à part les paladins et autres guignols de cet acabit qu'une parole ne vaut rien. Mortis se contenta donc de dire honnêtement ce qu'il comptait faire :

- Ce cher Floréal pensait donc que les hommes de main poussent sur les arbres ? Tout du moins c'est ce que j'en déduis... Voilà qui explique bien des choses... Mettons les choses au point tout de suite : Je ne suis pas assez CRÉTIN pour gâcher des hommes dans ce genre de caprices de diva. En somme à moins que je n’acquière la certitude d'une trahison de votre part, vous pouvez vous détendre...

Il prit une voix plus sombre.

- Par contre si tel était le cas... je ne saurais répondre de rien. Mais bon c'est naturel je pense. Non ?

[Mortis]

Les murmures envahirent de nouveau la salle. Peu à peu les spécificités de chacune des personnes ici présentes apparaissaient au yeux de Mortis. Il avait pris l'habitude dans la pègre de classer les gens en trois catégories :
Les "brutes" ce sont généralement ceux qui étaient obligés de gueuler pour qu'on les écoute, les adeptes des rançonnages et autres missions nécessitant plus de muscles que de tête. Les "agiles" ce sont ceux qui parle peu mais qui dont les paroles bien que courtes sont assez efficaces, on pouvait y trouver les tire-laines et autres cambrioleurs. Et enfin les "grandes gueules" ceux qui sont plus adeptes de la parlotte et qui noient leur interlocuteur dans un flot de parole, on y trouvait des charlatans et autres trafiquants. Cette méthode de classement n'était pas infaillible, mais tombait généralement juste.

- Chassez le naturel il revient au galop, comme on dit.

Murmura-t-il pour lui même .

- Bon nous allons faire un petit bilan des effectifs, tout le monde est là ?

Un homme de main, un peu hésitant pris la parole.

- Euh...non, Koslo est de garde à la cache... et les six gars qui étaient partis sur la demande de Floréal pour... s'occuper de vous, hé bien... ne sont pas revenus.

Ceux du guet-apens ? Si la mémoire du barde ne lui faisait pas défaut, Ruth en avait tué deux de mémoire et le barde en avait tué un au cours de l'affrontement puis un autre en prison, Ragnard avait quitter la prison avec Ruth et Mortis mais n’était pas réapparue pour le moment, cela faisait cinq. Où était le dernier ? Sans doute avait-il pris la poudre d'escampette... compréhensible, puisqu'il s'imaginait devoir expliquer seul à Floréal que la mission s’était soldé par un échec...

- Pour les six on verra, pour ce "Koslo" je voudrai le voire dès que possible. Et pour les autres présentez vous et répondez à la tournée générale offerte par la patronne...

Il adressa un regard amusé à la tenancière de la Taie, visiblement elle avait réussit à survivre à la colère de Floréal, peut-être que le fait de l'avoir prévenu avait empêcher quelques événements malencontreux.

[Mortis]

Mortis assista à la présentation de presque tous les membres. Il y avait des visages connus de lui : Romeo le gros bras frapper avant d'entrer et enfoncer une porte et Ragnard qui avait décidé de rentrer. Mais aussi un visage que je m'imaginait pas voir ici à Manost : Un enfant qu'il avait connu à l'orphelinat, le demi-elfe Kondar.

- Un sacré surprise de te voir ici...

dit le demi-elfe au barde. Le barde l'avait reconnu mais avait fait mine de rien espérant ne pas être reconnus... peine perdue...

- Et oui "Mortis", c'est pas un nom commun, je m'attendais pas à te voir ici.

- Pour être tout à fait honnête moi non plus... je pensais en venant ici faire table rase...

- Du coup c'est raté. ahah !

- En effet...

- Tu peux m'expliquer ?

Demanda Ruth à Mortis au creux de son oreille, il lui répondit de la même manière.

- Oui je peux, pour faire court on vient du même coin : La Porte de Baldur.

- Je vois...

Répondit-elle simplement.

Mortis repensa à toutes les vacheries que le demi-elfe et lui avait fait au prédicateur de l'orphelinat... cela lui fit afficher un petit sourire aux lèvres, cependant camoufler par son masque.

- Qu'est-ce que tu es devenu depuis ? Et ce masque ? Et ces vêtements ?

- Ça par contre ça va être un peu trop long à expliquer... disons que je survis et que ça, ça aide parfois.

- Je vois, moi je me suis attiré des ennuis avec le poing et j'ai du quitter la cote des épées fissa... après deux trois aventures je suis arrivé ici, il y a quoi quelques mois...

Apparemment celui-ci était devenu un tire-laines efficace, et avoir un élément connu dans cette petite troupe n'etait pas une mauvaise chose en définitive.

[Mortis]

Mortis profita que la discussion était entamer pour sonder un peu sur les éléments de sa troupe.

- Que peux-tu me dire au sujet des autres ?

- Bah ça dépend... par ou commencer ?

Répondit le demi elfe sur un ton qui laissait à pense qu'il faisait sa sélection de légume sur le marché du coin, il tourna sur lui même puis se retourna sur Mortis et reprit la parole.

- Tu vois les deux nains au fonds ?

Effectivement au fond de la salle Mortis observa deux silhouettes de petites tailles entrain de discuter. Deux nains, visiblement un qui semblait être un guerrier muni d'un grande hache et d'une barbe tressée, et l'autre portant une robe de mage munie d'ourlets, et semble-t-il rasé de près... Chose inhabituel chez les nains, puisque même les femelles porte une barbe...

- Celui qui est barbu se nomme Brognar et l'autre Braji. Apparemment ce sont deux frères qui ont été exilé de leur clan... le premier est un nain qui aime les castagnes, et l'autre est un mage qui se la joue cambrioleur.

- Intéressant.

Mortis se demanda un instant ce qui avait conduit à l'exil des deux nains, sans doute le manque de pilosité du mage nain était en lien avec les raison de cet exile, et puis un mage nain n’était pas chose commune.

- Ensuite à droite la femme et l'homme entrain de se chamailler ce sont Héléna une empoisonneuse dite "la Veuve" et Rodrigue dit "le Noble" un collègue à moi... un pickpocket.

Un femme jolie blonde et aux lèvres colorées de noir, et un homme grand brun à la belle gueule et arborant de grand bacchantes, celui là même qui avait pris la parole un plus tôt. Ceux ci en effet semblait avoir une discussion animée, tous deux habillés de manières élégantes.

- Ils ont l'amusante coïncidence d'avoir tous les deux comme victimes favorites les gens du sexe opposé, et sont du genre à se jouer de vilains tours.

- "Amusant"...

Le barde remarqua qu'aucun homme ne laissait son verre sans surveillance à proximité de la jolie blonde, il se dit qu'une empoisonneuse aussi pratique que cela puisse être en certaines occasions, cela risquait de ne pas faciliter les choses...

[Mortis]

Mortis enchaina sur le reste de l'équipe.

- Et sinon ?

- Sinon ? humm... Regarde au bar !

Regardant au bar, Mortis vit un homme d'environ quarante ans, posé sur un tabouret devant trois bouteilles vides et un autre qui semblait être destiné à subir le même sort.

- Le type en noir qui enchaine bouteille sur bouteille, c'est Mithridat : un ancien chasseur de prime, reconverti en assassin pour quelques histoires de dettes...

- Il est bon ?

- Très ! Enfin quand il a décuvé...

L'homme ne payait pas de mine, mais il ne fallait pas juger un livre à sa couverture. Après tout qui pouvait se douter de la véritable nature de Mortis à la vue de son simple masque...

- Après tu as le halfelin au long pif et le demi-orc qui discutent...

Le demi elfe les désigna d'un mouvement du menton. Surprenant duo...

- Pino, le halfelin c'est aussi un collègue à moi, mais lui il bosse au arcades, d'ailleurs si tu veux des renseignement sur les prix là bas, ou ce qu'il s'y passe n’hésite pas c'est ton homme, ou plutôt ton semi homme... Il etait cordonier mais il aurai voler l'argent de son ancien patron sans se faire prendre, mais fut renvoyer quand même...

Utile sans aucun doute : en tout cas pour les futures projets de barde avoir quelqu'un capable de le renseigner sur les arcades lui serait sans doute tres utiles

- J'ai compris la vanne... et le demi-orc ?

- Le demi-orc ? Il s'appelle Urug, il est le fils d'un chef orc d’après ses dires, c’était l'un des gros bras de Floréal.

Une autres brutes a rajouter à ses effectifs, qui plus est un demi-orc, visiblement une sorte de barbare ou de mercenaire.

- Je vois...

Le demi elfe afficha un petit sourire vulgaire puis enchaina.

- Sinon au coin droit tu as mon petit préféré : Jehan !

Il désigna du doigt publiquement un jeune garçon d'environ seize ans, un peu androgyne qui sous l'effet de la désignation rougit et détourna le regard. Mortis compris que Kondar avait des goûts spéciaux : il courrait après les éphèbes...

- Un jeune cambrioleur plein de talents : Un vrai monte en l'air ! Et un véritable acrobate !

Mortis essaya de changer de sujet, non qu'en connaitre plus sur l'un de ses sbires ne l’intéressait pas mais les commentaires à doubles sens et l'attitude du demi-elfe perturbait sa concentration...

- tu ne vois personne d'autre ?

- Hum... non, sinon Koslo est à l’entrepôt du port, Prof... euh je veut dire Maxuel il est au Arcades, et ne vient quasiment jamais, et Drag normalement il est aux portes de la ville, mais là je crois qu'il avait à faire avec les agents du guet... si tu veux les rencontrer, bah il faudra aller les trouver, ou les faire demander. Mais sinon je ne vois pas... AH SI ! Il y a Machin...

- Machin ?

Kondar désigna un homme au visage si commun que le barde lui même n'avait même pas remarqué sa présence dans la salle, il était seul assis à une table.

- Oui personne n'arrive jamais à se souvenir de son nom... du coup on l’appelle machin, tient encor un collègue à moi qui bosse au quartier du temple.

Étrange personnage se dit Mortis, mais au fond l’étrangeté semblait ici être le maitre mot.

[Mortis]

- Pour les trois absents je verrai plus tard... pour l'instant je vais m'entretenir avec sieur Pino.

Mortis s'avança donc vers Pino le Halfelin, son long nez laissait une étrange impression sur son visage, il lui rappelait certains masques de comédie, où le personnage à vocation comique est pourvu lui aussi d'un grand nez.

- Bonjour cher ami, je suis heureux de vous rencontrer, j'ai cru comprendre que vous étiez une source inestimable d'informations sur le quartier des Arcades.

Le halfelin écoutait tout en buvant une chope de bière, et sans la lâcher me répondit.

- Si vous me disiez directement ce qui vous intéresse "patron".

Le barde ne releva pas la manière désinvolte de le nommer "patron", qui signifiait qu'il ne le considérais pas comme tel. Après tout Mortis aurai l'occasion de faire ses preuves par la suite.

- Oui allons au vif du sujet, je cherche un lieu, qui pourrai accueillir nos futures activités légales : en somme une façade commerciale et je me suis dit qu'une enseigne dans un quartier marchand serait un choix judicieux... qu'en dites-vous ?

Ce grand nez qui ne semblait pas très pratique pour boire dans une chope, cognant contre le bord. Pino semblait obligé de lever plus le coude et se pencher en arrière, à mesure qu'il buvait.

- c'est plutôt une bonne idée "patron", et vous vous voulez que je vous rencarde là dessus, c'est ça ?

- C'est cela oui, c'est cela même...

- Hum... oui j'ai bien une adresse qui me vient en tête.

- Je suis tout ouïe

- Avec la guerre, certains commerces ont du fermer boutique : avoir miser sur les échanges avec Melandis, se révéla être particulièrement ruineux, et même certaines familles ont été amputées de certains de ces membres...

- Je vois et je suppose que c'est aussi le cas des anciens propriétaires ?

- Tout à fait.

- Si vous voulez je peux vous y emmener, je connais la personne qui est chargé de vendre la bâtisse. Je peux donc vous y conduire, "patron".

Mortis acquiesça et haussa la voix.

- Allons-y... Je m'entretiendrai avec chacun d'entre vous plus tard.

Sa déclaration fut accueilli par des murmures. Faisant fit volontairement, il se tourna vers Ruth.

- Ruth, tu viens avec moi.

Il préférait rester prudent tout de même, il ne connaissait pas encor suffisamment ses sbires pour se balader en toute quiétude avec eux, même si pareille chose n'arrivera jamais de toute façon.
Mortis franchit la porte de la taverne en compagnie de la belle Ruth et du halfelin, mais avant de le suivre, il s’arrêta pour écouter ce que la troupe se disait une fois qu'il était parti.

- Vous en pensez quoi, du nouveau patron ?

Visiblement c’était le même qui pris la parole en premier, le "Noble".

- Il à l'air d'avoir de la suite dans les idées, et a réussi à décaniller cet abruti de Floréal.

Il reconnut cette fois ci la voix de Kondar, Mortis sourit sous son masque, le demi-elfe ne parla pas de ce qu'il savait sur lui. Puis une voix féminine répondit :

- Il a tué Floréal, c'est déjà un point pour lui, mais du coup il m'a devancé et ça c'est un point contre lui.

Sans doute l'empoisonneuse se dit Mortis, qui lui paraissait effectivement... particulière.

- J'en ai rrrien à fairrre, lui ou un autrre. Du moment que Brradji et moi on a notrre Orrr...

Sans doute l'un des nains au vu de l'accent à coupé au couteau... puis ce fut le Noble qui pris à nouveau la parole.

- Au pire nous verrons, s'il n'est pas à la hauteur, ce ne sont pas les candidats qui manquent... ahaha !

Satisfait Mortis reprit le chemin vers le quartier des Arcades, ce serai sans doute l'occasion de faire la connaissance de ce "Maxuel"...

[Althéa]

Ruth goûtant au jeu de mot leva les yeux au ciel avec une grimace comique avant de répliquer.

"Peut-être que c'est la seule façon de faire rire les manostiens : leur fendre la gueule avec une hache."

Ils poursuivirent donc leur chemin. Ils étaient presque arrivés à la Taie Dorée quand ils remarquèrent un attroupement devant une porte. Des gens pâles aux traits tirés se soutenaient, d'autres parlaient bas l'air de suspecter tout le monde. Il n'y avait pas de gardes à proximité mais des scellés avaient été posés sur une porte.

[Mortis]

Il était vrai que la ville était un peu morose... déjà les histoire d'interdiction de l'art... à croire que celui qui dirigeait la ville ne connaissait pas les bardes... l'actuel dirigent ne savait pas comment les manœuvrer... les interdire de se produire ça revenait à inciter les plus virulents à le faire... quand on veut contrôler les artiste il faut les subventionner, on mord plus difficilement la main qui vous nourri c'est bien connu... un artiste médit rarement de son mécène...

- Quand on enlève au gens le droit de rire, on leur donne autant d'occasion de se mettre en colère... L'humour c'est un moyen de calmer ses récriminations...

Puis en voyant l'attroupement et les scellés il semblait comprendre que le tueur à la hache avait fait une victime de plus...

- Quelque chose me dit qu'ils ne viennent pas pour un rabais considérable sur le pain... mais plutôt sur la charcuterie...

Mortis fit un signe à Ruth...

- Allons demander...

Interpelant l'une des personnes présentes, il prit un ton inquiet.

- Que.. que se passe-t-il ?