La Couronne de Cuivre

Les attitudes étaient particulièrement contrastantes alors que l’enfant parlait. Le mage semblait s’ennuyer fermement, il avait espéré rencontrer les fantômes dont Arya lui avait parlé et s’impatientait de pouvoir les découvrir. Le petit fantôme ne semblait pas d’accord avec le récit du petit garçon, secouant la tête sans pourtant le contredire. La magicienne écoutait tout en observant les uns et les autres.

Lorsque vint le moment de l’épineux problème, l’œil du confrère de la magicienne s’illumina et comme s’il voulait bien voir la boîte à musique, il alla plutôt vérifier la magie qui pouvait lui avoir été conféré. Marcelline semblait plutôt mal à l’aise et s’était dirigée vers l’étagère au milieu de ses poupées comme pour se fondre dans le décors. Arya serait l’enfant contre elle ravie que pour une fois, il n’eut pas pris de risque en acceptant l’offre plutôt inquiétante du spectre.

Le regard dépité du mage ne laissait aucun doute sur le résultat de son sort, la boîte ne comportait aucune magie. La magicienne à son tour s’approcha du lit et avec une grande délicatesse prit la boîte à musique et la tendit à Podrick avant de s’asseoir sur le bord du lit.

Je comprends maintenant, mais Marcelline ne semble pas vraiment d’accord sur le début de ton récit. Ceci n’est certainement pas très important à moins qu’elle veuille nous dire ce que tu n’aurais pas bien compris. Une chose est certaine, tu peux accepter son cadeau.

Marcelline, vient près de moi. Nous allons t’aider à retrouver tes parents, la musique semble t’aider alors Podrick va activer le mécanisme. Si tu veux nous dire quelque chose, il faut le faire maintenant car ensuite nous ne pourrons plus t’entendre.

Le petit fantôme ne bougea, intimidée elle ne regardait que le garçonnet comme si celui-ci la protégeait d’un invisible danger.

Je pense que tu peux actionner le mécanisme Podrick et dire adieu à Marcelline.

Podrick posa les doigts sur la clef qu'il fallait remonter pour que la boîte joue la mélodie qui plaisant tant à Marcelline. Mais il ne se mit pas tout de usite à l'œuvre, se tournant d'abord vers la petite fille pour tenter, une dernière fois, de la faire parler.
-Si j'ai mal dit quelque chose, ou si j'ai tout compris de travers, faut pas hésiter à nous le dire, tu sais. Faut pas non plus hésiter à dire tout ce que tu as envie... Comment je dois prendre soin de la boîte à musique, par exemple, ou si tu veux qu'on fasse quelque chose de tes poupées ou... Enfin, ce que tu as envie de dire, quoi.

Le petit fantôme sembla tout à coup agité et se mit à tourner de ses jouets à Podrick, sa voix était enjouée.

Oh, mais je te donne tout, je sais bien que les poupées ne t'intéreese pas, mais ... tu peux les donner à tes amies, et la dinette aussi, et la maison de poupées aussi, et les livres ... non les livres il faut que tu les gardes, tu verras les histoires sont très belles. Tu me promets de les lire dis !

Elle s'arrêta net, regarda timidement Arya et la tonalité de sa voix était plus réservé.

Ben, je suis pas ... morte ici, j'étais dans ma chambre là-haut, c'est parce que je partais pas que papa à fait ma chambre ici parce comme ça personne y pouvait savoir. C'est quand les méchants sont venus, ils ont dit que c'était la maison à eux, alors papa y voulait pas qu'ils viennent ici et le mage il a fait qu'ils puissent pas et comme y'avait déjà un fantôme, il a aussi fait qu'il puisse pas entrer.

Elle se retourna vers Podrick les yeux brillants d'impatience, mais celui-ci n'eut pas le temps de tourner la clef pour lancer le mécanisme. La chaleur de ses doigts restés trop longtemps ainsi que les mouvements infimes venaient de déclencher un mécanisme qui bloquait un petit tiroir intérieur invisible. D'un seul coup, un petit déclic se fit entendre et le tiroir apparut.

Dedans un minuscule parchemin représentant une carte avec en haut à gauche des armoiries.

Podrick fut si surpris qu'il manqua lâcher la boîte à musique. Mais il se reprit à temps, assura une prise ferme quoi que délicate sur l'objet, et parvint presque à faire passer inaperçu l'incident.
Il se tourna vers Marcelline, de manière à ce qu'elle puisse voir le compartiment dévoilé... et son contenu.
-Tu savais qu'y avait ça, là dedans ? demanda-t-il, curieux. Et tu reconnais le dessin, là, sur la carte ? C'est le blason de ta famille ?
Pour habiter une telle demeure, les parents de Marcelline devaient être nobles...

Le mage ne voyait aucun intérêt à jouer les bons samaritins, il jeta un regard à la magicienne et disparut par la trappe, partant à la recherche de se qu'il appelait de vrais spectres, ceux auxquels il voulait se frotter. Arya ne le retint pas, elle savait qu'il userait de toutes ses connaissances pour les dénicher et n'espérait qu'une chose, qu'il revienne bredouille, ce qui les assureraient qu'ils n'allaient pas au détour d'un couloir faire encore un rencontre avec un non-mort.

Marcelline regarda le petit compartiment avec étonnement et curiosité, tout comme le minuscule parchemin et sourit. Il y eut un éclat de lumière dans la pièce intense et éblouissant alors qu'au même moment, le petit fantôme devint presque palpable et peu s'en fallut de peu qu'on ne croit un court instant qu'elle fut vivante.

Oui, bien sûr ...

Ce furent ses derniers mots dans le monde d'ici-bas. Déjà, elle son spectre s'illuminait et elle disparut, partie rejoindre les siens qui l'attendaient depuis qu'ils étaient devenus étoiles pour que cette enfant adorée ne se retrouve pas seule alors qu'elle franchirait cette barrière invisible vers l'éternité.

Podrick demeura immobile un long moment, contemplant la dépouille de Marcelline, dernier vestige de sa présence en ces lieux, hormis le mobilier de sa chambre, ses poupées...
-Bon ben, c'est fini... murmura-t-il. Elle sera mieux là-bas qu'ici. Pis elle sera plus toute seule...
Il renifla, se détourna tout à coup et, se libérant une main, il s'en frotta énergiquement les yeux.
-Foutue poussière, ça irrite... grommela-t-il.
Piètre excuse pour dissimuler son trouble...

La sensibilité de l'enfant eut plus d'emprise sur la magicienne que le départ de Marcelline, l'elfe n'attachait guère de sentiments aux fantômes hormis leur offrir de passer cette barrière qu'ils refusaient de traverser. Elle le prit dans ses bras et le serra tendrement.

Tu as raison, elle est maintenant beaucoup mieux, elle a trouvé sa place parmis les étoiles. Te resteras à décider ce que tu veux faire de tous ces cadeaux qu'elle t'a fait. Mais rien ne presse, emmène la boîte à musique, pour le reste tu as le temps d'y réfléchir.

Arya se mit à fureter dans la pièce à la recherche d'indice sur la famille bien décidée, si elle le pouvait, de faire mettre le petit squelette près de ses parents qui avaient probablement été enterrés au cimetière de la ville. Cela lui permettrait certainement de mieux comprendre les causes des décès. Pour ce qui était de la pièce et de ce qu'elle contenait, elle ne savait que conseiller à l'enfant si celui-ci venait à lui poser la question. La vider lui semblait effacer toute trace de présence comme elle le faisait avec les affaires des autres spectres, mais d'un autre côté, laisser la pièce en l'état et la condamner offrait à cette famille de continuer à être bien qu'ils furent maintenant bien loin.

Ce serait bien si nous trouvions quelques indices pour savoir qui ils étaient.

A cet instant, elle remarqua un petit cadre photo dont la face était retournée sur la petite table, elle s'en empara délicatement et ne put que sourir à la vue du bonheur qui s'y reflétait, c'était Marcelline et ses parents dont un petit portrait avait été peint alors qu'ils posaient sur le perron de la maison.

-Avec ça, pis le blason, j'crois qu'on a tous les indices qu'il faut... dit Podrick, qui se redonnait peu à peu une contenance.
Il regarda autour de lui, poussa un profond soupir.
-Pour le reste, à mon avis, vaut mieux trouver des enfants - enfin, des petites filles ! - qui pourraient s'amuser avec les poupées, la dinette et tout... Peut-être qu'on peut demander au Sanctuaire de Lathandre s'ils connaissent des familles qui ont pas de quoi offrir ça à leurs enfants ? Enfin, comme tu dis, ça presse pas, et...
Il grimaça.
-Si tu y vois pas d'inconvénients, j'vais remonter. J'suis pas sûr de beaucoup aimer tout ce qu'il y a derrière le passage secret, tout ce qu'il y a sous la cave de la maison. Trop de trucs glauques ont eu lieu ici... Pas que ça m'fasse peur, mais... C'est pas très réjouissant, quoi.

Accompagné d'un sourire et d'une caresse dans les cheveux du petit garçon, la magicienne le poussa doucement vers la trappe.

Je te comprends, mais bientôt tout cela ne sera qu'un souvenir lointain et si j'en crois ce que j'ai pu remarquer chez les humains, bientôt tu le raconteras en riant ... bon peut-être par pour Marcelline, mais pour les autres spectres.

Ils sortirent de la petite pièce, puis se dirigèrent vers la pièce central où ils retrouvèrent le confrère d'Arya. A son air dépité et déçu, celle-ci répondit avec un sourire ravi.

Alors cher professeur, vous avez fait chou blanc.

Celui-ci ne put que sourire mais sa voix laissait largement entendre qu'il était déçu car il ne doutait pas des dires de l'elfe.

Je ne sais où se sont cachés tes trois horribles fantômes rouges, mais pas de traces. Ils ont dû me sentir venir et ont déguerpi.

Un visage mystérieux et une voix pleine de sous-entendus, la magicienne répondit tout en serrant l'enfant contre elle.

Ils ne sont plus là depuis deux nuits, mais tu attendras pour connaître toute l'histoire, je la raconterai dans la salle des professeurs, de manière à ne pas avoir à la répéter plusieurs fois.

Ils regagnèrent la salle à manger et s'installèrent pour prendre une tasse de thé bien chaud. Le mage comprit que pour aujourd'hui, la magicienne avait d'autres préoccupations et que son pupille passerait avec ses savants calculs. Il se retira peu après.

Et bien voilà Podrick, cette fois la maison est bien à nous. Je propose que nous fassions une fête où nous pourrions inviter nos voisins et nos amis. Qu'en penses-tu ? Nous pourrions la faire au début du printemps, cela nous laisserait le temps de prévoir les invitations et de tout organiser.

-J'pense que c'est une bonne idée !fit Podrick, souriant. Cette maison à besoin d'un peu d'activité pour devenir plus accueillante; D'activité vivante, je veux dire. Et je vois déjà la scène : tes collègues et toi en train de parler travail et magie, les voisins adultes essayant de faire comme s'ils y comprenaient quelque chose - z'aiment pas avouer qu'ils y connaissent rien, les gens riches, souvent -, et leurs enfants, mes copains d'école et moi, réfugiés quelque part pour nous amuser à des trucs moins... sérieux.
Sérieux, il le redevint brusquement.
-J'pense aussi que c'est une bonne idée d'attendre le printemps. Et pas seulement pour les invitations ou les préparatifs : m'est avis qu'on a pas fini d'en découvrir des trucs bizarres, dans cette baraque ! Jusqu'ici, un fantôme en cache toujours un autre, et si ton ami mage a pas trouvé de machins surnaturels dans la cave, il a pas fouillé le rez-de-chaussée, les étages... Alors j'crois qu'on sera tranquilles que quand on en aura terminé avec la sorcière du placard à balais - enfin, de la marmite de la salle d'eau -, le croque-mitaine du cellier, les goules du cagibi, le loup-garou du grenier...

La magicienne prit l'enfant dans ses bras tant ses paroles l'amusaient. Si les sous-sols auraient pû cacher encore quelques surprises avant le passage de son confrère, pour ce qui était de leur lieu vie, elle était certaine que nul fantôme ou autre ne le hantait ayant pris soin de faire le nécessaire dès la découverte des premiers spectres.

Peut-être découvrirons-nous quelques précieux trésor, mais pour ce qui est de spectre, goule ou autre, c'est certain qu'il n'y en a plus ... mis à part le chaudron de la sorcière qui n'est pas prêt de quitter la maison cela tu doit t'en douter.

La matinée était déjà bien avancée et dehors, la neige disparraissait à vue d'oeil avec la pluie qui n'avait pas cessé de tomber. La journée ne serait pas faite d'excercices physiques à moins que l'enfant n'accepte de ce rendre au thermes.

Je pense que nous serions bien si nous allions aux thermes, tes copains doivent certainement y être ?

Podrick haussa les épaules.
-Je sais pas du tout. Mais j'suis pas sûr qu'ils y soient : on y va déjà une fois par veille, avec l'école, c'qui est pas mal... Enfin, même si les profs sont sympas, ça reste quand même plus amusant quand ils sont pas là.
Il reposa sa tasse vide.
-'fin bref, si tu veux qu'on y aille, ça me gêne pas.

Une fois par veille, comme si c'était un exploit, certainement que les maîtres ne les laissaient pas totalement libres et qu'ils étaient mieux avec leurs parens. Pour l'elfe, ce serait aussi des moments de repos et elle en avait besoin.

Allez, allons nous préparer et cela t'évitera d'aller dans l'antre de la sorcière.

chacun monta préparer ses affaires, Arya n'oubliant pas de prendre quelques gâteaux secs pour Podrick car en sortant des bains, il était toujours affamé.

La dernière remarque d'Arya avait fait rire le gamin.
-Tu parles ! Même quand on est allés aux thermes dans la journée, tu m'obliges à faire des ablutions avant d'aller au lit, en disant comme quoi j'me serais sali pendant le trajet du retour... Mais bon, je note : ce soir, pas de passage par la salle d'eau !
Leur expédition aux thermes se déroula sans le moindre incident. Podrick y retrouva, hasard heureux, les trois frères avec lesquels il s'était lié lors de sa première et épique visite en ces lieux, dont Yann, le benjamin qu'il avait défendu contre ses aînés, qui était pour peu de temps encore son condisciple chez les petits, et Thibalut, l'aîné, impatient de voir le protégé d'Arya rejoindre sa classe.
Les gamins s'ébattirent dans l'eau un long moment, puis discutèrent un tout aussi long moment, assis au bord du bassin. La magicienne eut donc tout le temps de se reposer, de se détendre...
Puis ce fut l'heure du retour. Sur le trajet, Podrick paraissait pensif, mais il ne parla qu'une fois installé devant son repas.
-Dis, Arya... fit-il, un peu embarrassé, un peu timide. Tu crois qu'on pourrait inviter Yanne et ses frères à dormir, la semaine prochaine ?
Il rougit légèrement.
-Leurs parents vont à une réception, la fille qui les garde d'habitude est pas libre, et ils aiment pas celle qui la remplace dans ces cas-là... Alors ça serait l'occasion, mais...
Il baissa les yeux.
-Mais je demande juste ça comme ça, hein...

Bien consciente qu'habituer à vivre au milieu des enfants, même si ce fut dans une grange, Podrick avait besoin de compagnie enfantine et elle ne pouvait qu'approuver sa proposition.

Cela est une excellente idée Podrick, mais il faut que leurs parents soient d'accord, ils ne peuvent venir sans leur consentement, je vais préparer un petit mot que tu leur remettras demain afin que je puisse rencontrer leur maman.

La maison pleine de rires d'enfants, de bruits et de tumultes pendant de longues heures seraient probablement peu reposant pour la magicienne habituée à une vie calme, mais c'est une expérience qu'elle était bien décidée de faire pour le bien-être de son petit protéger, ce ne serait certainement pas plus épuisant que certaines journées de cours.

-Ouiiiiiiiiiii ! s'exclama le môme, ravi.
Et de se lever pour l'embrasser aussitôt.
-OH, merci ! Et tu verras, on sera super sages... Et j'suis sûr que leur mère elle sera d'accord...Elle le fut. Du moins, dans un premier temps, pour rencontrer Arya. Le gamin rentra le surlendemain avec sa réponse : la mère du trio proposait à la magicienne de la rencontrer au jour età l'heure de sa convenance.

Il était rare que Podrick soit aussi enthousiasme que lorsque la magicienne lui avait accordé d'inviter ses petits camarades et l'élan de tendresse qu'il eut combla l'elfe, ce fait étant tout aussi rare.

Le rendez-vous fut fixé le surlendemain après l'école, la magicienne ayant déjà un rendez-vous avec le maître de l'enfant afin de discuter de son avancement dans la mise à niveau dont l'enfant avait besoin pour rejoindre la classe supérieur et vu que Podrick ne voulait pas qu'on puisse la voir alors que les enfants sortaient du bâtiment, son rendez-vous avait été fixé une demi-heure après la fin des cours ce qui lui laissait le temps de discuter avec la maman du trio.

Le jour venu, elle veilla à ne pas quitter l'université de la magie en retard et lorsqu'elle se présenta devant l'école, tout était encore calme et elle se réjouit de pouvoir profiter de ces quelques instants en ce jour où le soleil avait brillé depuis le matin adoucissant agréablement la température.

Lorsqu'Arya et son petit protégé ouvrirent la porte du jardin, répondant à l'appel de la cloche, ils découvrirent, ainsi qu'ils s'y attendaient, les trois amis de Podrick et leur mère.
Celle-ci était souriante, avenante, comme lors de sa rencontre avec la magicienne. Quant au gamins, la mise impeccable, les mains dans le dos, les yeux baissés, ils paraissaient tout timides. Ce qui tranchait singulièrement avec la joyeuse turbulence qu'Arya avait pu constater les concernant, quand elle les avait vu aux thermes...
-Bonjour ! dit la dame, chaleureuse. J'espère que nous ne vous dérangeons pas... Nous arrivons un peu plus tôt que prévu, ce dont je m'excuse, mais... Nous avons des préparatifs supplémentaires, pour ce soir, et soit j'amenais les garçons maintenant, soit... dans bien des heures. Or, ils étaient tellement impatients de venir...

L'attitude bien des sages et soumises des enfants fit sourire la magicienne, se sourire ne pouvait être pris dans ce sens car elle l'adressa poliment à la maman. Si elle exigeait de Podrick une tenue impeccable et sage, elle n'approuvait pas cette manière bien trop rigide à son goût.

Bonjour Madame, Bonjour les enfants, le ton enjoué et ravit de la magicienne démontrait que Podrick était tout aussi exité et que cette arrivée ne pouvait être qu'une excellente chose, vous avez fait le bon choix, Podrick était également impatient et il a enfin une réponse à sa question. Quand arrivent-ils ? Je ne sais si vous avez quelques minutes pour entrer, peut-être le temps d'un thé ? Mais si cela ne vous est pas possible, je pourrai aisément le comprendre.

La femme hésita un instant, puis acquiesça.
-Je ne suis pas à quelques minutes près, et une fois lancée dans les préparatifs, je n'aurais plus guère le temps de souffler. J'accepte donc bien volontiers votre offre, d'autant que quelque chose de chaud me fera du bien pour affronter le trajet de retour !
Elle fit signe à ses enfants de franchir la porte du jardin. Ceux-ci obéirent sans tarder. Il était probable qu'ils auraient préférer voir leur mère s'éclipser dans l'instant, mais ils se gardèrent bien de le dire ou de le montrer.

Son petit protéger, tout comme ses petits invités se faisaient encore bien sages, la magicienne ne voulait pas leur imposer de rester comme des images devant l'âtre où elle installa la maman et les invita à monter dans la chambre de Podrick où ils pourraient déjà se défaire de leur attitude figée.

Le thé fut vite prêt, une bouilloire trônant toujours sur le fourneau et la magicienne avait également préparé quelques petits gâteaux pour l'accompagner. Elles s'étaient toutes deux installées devant la douce chaleur qui émanait des bûches rougies.

Il est bien de savoir temporiser et un peu de détente avant vos préparatifs ne pourront que vous être profitable. Ce ne doit pas être aisé avec trois garçons et le travail ne doit pas manquer. J'ai la chance que Podrick soit débrouillard et raisonnable, c'est un enfant très agréable, mais la maison est parfois un peu vide pour lui. La venue vos enfants est une vraie fête.

-C'est une fête pour eux aussi... Compte tenu de leur différence d'âge, il est rare qu'ils aient des amis en commun. Podrick est l'exception qui confirme la règle. Ils l'aiment beaucoup, comme je vous le disais l'autre jour, et, depuis qu'ils le connaissent et savent la manière dont il a dû subsister avant que vous ne le preniez en charge, ils se plaignent beaucoup moins de leur propre sort. C'est vrai qu'on leur demande parfois de nous donner un coup de main, pour la boutique. Surtout à Thibault... Enfin, malgré ses récriminations, il l'a toujours fait de bonne grâce... Ce qui nous aide bien : le travail ne manque pas. Et élever trois enfants... Oui, évidemment, cela en rajoute, mais je me garderai bien de m'en plaindre !

La magicienne regarda suprise et admiratrice son hôte, elle ignorait que celle-ci s'occupait en plus d'un commerce et n'arrivait même pas à s'imaginer que cela fut possible

Je ne sais comment vous faîtes, je ne voudrai même pas tenter de me soumettre à tant de travail. Mon rythme est plutôt lent, cela est dû à ma race et au fait que ce n'est que depuis peu que je suis ici et je n'ai pas l'envie d'en changer. J'ai la chance de pouvoir avoir un empli du temps qui me laisse beaucoup de liberté. Les enfants doivent aussi participer et c'est bien que Thibault vous aide de temps en temps. Podrick apprécie beaucoup vos fils, ce sont les premiers enfants qu'il a cotoyé depuis qu'il est avec moi, c'était aux bains, et ce fut un chance pour lui de les retrouver à l'école. Son destin semble avoir vraiment changé, et j'en suis heureuse.

Si je ne suis pas indsicrête, pourrais-je savoir quel est votre commerce ?

-Oh, ce n'est pas indiscret ! Mon mari et moi tenons une boutique de vins et spiritueux... Des crus hélonniens, évidemment, mais également dorrandins, ainsi que des productions plus originales ou plus difficiles à trouver. D'ailleurs, à ce propos...
Elle prit son sac, fouilla un instant à l'intérieur, puis en tira une petite bouteille de verre ouvragé, cachetée de cire.
-C'est un cordial elfe qui vient tout droit de la cité de Loth Imarhil, dans la forêt de la Lorien. Nous nous sommes dits que, peut-être, il vous plairait...

Le regard de la magicienne brilla de l'attention que lui était faite et de l'espoir secret que ce breuvage puisse être semblable à celui qu'elle savourait chez elle ou au moins bien proche vu que les ingrédients ne pouvaient qu'être autres.

C'est une très gentille attention, je suis très touchée car il est vrai que cela fait bien longtemps que je n'ai pas pu en savourer, en fait jamais depuis que je suis sur Hellona bien trop occupée par l'achimie et maintenant par ma deuxième passion Podrick. Croyez que saurait le déguster et c'est un bonheur de savoir que vous vendez de tels produits, je vous avoue ne rien y connaître comme en beaucoup de chose et vos conseils me seront fort utiles vu que nous avons décidé de faire une fête au printemps.

A l'étage, il n'y avait que peu de bruit, les enfants semblaient consulter quelques livres et leurs voix se faisaient encore presque silencieuses.

-Nous vous conseillerons bien volontiers, et de notre mieux... Mais vous savez, je n'ai aucun mérite à avoir des connaissances en la matière : mon père est vigneron. Je baigne donc dans cet univers depuis toujours. Quant à mon mari, il est issu d'une famille de négociants en vins, et a beaucoup voyagé pour ses affaires, ce qui l'a amené à découvrir nombre de choses intéressantes...
Elle s'interrompit, jeta un regard au dehors, puis soupira.
-J'aurais beaucoup aimé pouvoir rester à discuter avec vous, vraiment. Mais malheureusement, je ne peux m'attarder. Beaucoup de préparatifs... Nous n'allons pas à cette réception pour nous distraire, mais pour tenter de faire connaître nos produits... C'est une bonne opportunité. Enfin, je suis certaines que nous aurons beaucoup d'occasions de nous revoir. Je l'espère, en tout cas.

Arya s'était poliment levée ravie d'avoir fait la connaissance d'une personne charmante et qui lui permettrait de rencontrer d'autres personnes que celles tournant autour de la magie, même si ce fut le sujet qui l'intéressait le plus.

Oui, je comprends que vous dussiez partir, mais pas de doute que nous nous reverrons. Je vais appeler vos garçons.

La magicienne se plaça en bas de l'escalier et hella les enfants, le premier à pointer le bout de son nez fut Podrick.

La maman de tes amis va partir, dis-leur de descendre.

Puis elle se tourna vers la maman.

Je vous souhaite de passer un bon séjour et que vous puissiez joindre l'utile à l'agréable. Gardez l'esprit libre pour vos enfants.

-Oh, je n'ai pas la moindre inquiétude ! Merci encore, en tout cas.
Il y eut un bruit de cavalcade dans les escaliers, et le quatuor de gamins fit son apparition. La femme embrassa ses fils, parut sur le point de leur faire les recommandations d'usage - et eux de protester qu'ils seraient sages comme des images - mais elle y renonça finalement, à leur grand soulagement
-Amusez-vous bien ! Elle ébouriffa gentiment les cheveux de Podrick, salua Arya, puis s'en fut d'un bon pas, gagnant le jardin puis la rue.

La magicienne attendit que la maman soit partie et elle se retourna vers les enfants. Ils étaient encore bien sages, mais cela risquait de ne pas durer plus d'une heure ou deux. Le temps qu'ils prennent leurs marques.

Je suppose que vous n'attendez pas sur moi pour vous distraire, Podrick connaît les règles de la maison, elles ne sont guère contraignantes rassurez-vous. Je vous laisse à vos jeux et si vous avez besoin de moi je serai dans la salle à manger.

Les garnements ne se le firent pas dire deux fois et disparurent. L'elfe s'installa pour tenter de travailler une paire d'heure avant de s'occuper du repas dont elle avait fait préparer les éléments essentiels comme cela était son habitude. Elle n'était et de loin pas un cordon bleu, mais cela faisait le bonheur de la petite jeune fille qui venait régulièrement s'occuper du ménage et qui appréciait de recevoir les compliments de la maîtresse de maison pour ses dons cullinaires.

Les enfants s'étaient retirés dans la chambre de Podrick qui était pour leur leur quartier général. Le petit protégé d'Arya, avant de proposer à ses amis une exploration en règle de la demeure, profitait de l'absence des oreilles indiscrètes de leurs camarades d'école pour narrer certaines des aventures qu'il avait vécu en ces lieux, histoire de les nimber de davantage de mystères encore. Il commença par l'aventure la moins effrayante, celle avec Marcelline. Et il montra bientôt la boîte à musique dont il avait la garde, ainsi que le compartiment secret et la carte qu'il contenait...

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