La Couronne de Cuivre

" Bon... Suivons leur piste, dans ce cas, dit Aymeric. Reste derrière moi. Au moindre problème... J'imagine qu'on grimpe dans un arbre. Il faut juste se souvenir de ne pas en choisir un trop gros : ces bêtes savent grimper, mais si le tronc est gracile, elle n'osera pas."
Il jeta un coup d'oeil à sa torche.
" Je ne sais pas si les gloutons craignent le feu, en revanche... C'est un peu à double tranchant, qu'en penses-tu ?"

Il fouilla dans ses souvenirs, n'y trouva rien sur ce sujet précis.
-Autant la garder : on aura besoin de lumière pour se déplacer et pour agir, tandis que si ça se trouve, le glouton y voit très bien dans le noir et nous repérerait même sans elle. répondit-il finalement. Bon, mais c'est surtout grâce à l'odeur qu'il saura qu'on arrive... Il connaît la mienne, ça pourra donc peut-être le détourner de Valaellyn. A moins que... Hum, il avait... marqué son territoire sur l'arbre où j'étais, et je me suis tout mouillé en descendant. Alors peut-être qu'il ne me sentira plus ?

" Ah, c'est ça, cette odeur répugnante, dit Aymeric. J'ai cru, un moment... que tu t'étais laissé aller dans tes chausses. Pas que je te blâmerais... ça doit faire drôlement peur, un glouton sanguinaire..."
Il soupira.
" Avançons."
La torche à la main, il s'engagea dans le passage qu'avait ouvert le glouton à la force de ses épaules. Taliesin nota que pour toute arme, le clerc disposait d'une serpe affutée, passée dans sa ceinture. Il ne portait qu'une armure de cuir, manifestement usée : les occasions de combattre devaient être très rares dans une bourgade tranquille comme Hautépine.
Le bois était noir, des branches brisées pendouillaient des arbres qu'avait frôlés la créature. A un endroit, le barde vit un jeune arbre brisé net, malgré son tronc large comme une main ouverte. Ils suivirent la piste pas à pas, et chaque fois qu'ils bougeaient, le sous-bois craquait sous leurs pieds, comme s'il aspirait à les trahir. La forêt paraissait hostile et étrangère, et rapidement, Taliesin eut l'impression d'être observé.

Le barde se prit à songer à ce qu'il avait dit à la mère de Gérold, à propos des elfes qui vivaient dans la forêt et dont, apparemment, les humains ne savaient encore rien. Se pouvait-il qu'il y en ait ici, dissimulés dans les branches touffues des arbres ou parmi le dense sous-bois ? Ce n'était pas totalement impossible... Néanmoins, à son avis, il devait juste s'agir d'une impression induite par le caractère impressionnant des lieux, à moins qu'il n'y ait des animaux pour les surveiller, ce qui était encore le plus probable... Quoi qu'il en soit, il prit ce désagréable sentiment comme une invitation à redoubler de vigilance. Et il en tint compte.

Et commença une longue marche dans le noir, sans que rien ne se passe. Les bruissements de la forêt autour d'eux étaient à la fois mystérieux et ordinaires. Amplifiés par l'écho du sous-bois et les ténèbres, ils paraissaient inquiétants, mais Aymeric désamorçait l'angoisse en identifiant les créatures responsables à mi-voix. La piste du glouton continuait, de plus en plus loin entre les arbres, sans que rien ne vienne en briser la monotonie : nulle carcasse ensanglantée, nulle étoffe rouge, nul tronc lacéré. De temps en temps, ils trouvaient une empreinte voire une touffe de poils. Rien de plus. Au bout d'une bonne heure de marche, Aymeric les fit arrêter et tendit une gourde à Gérold. Elle contenait de l'eau aromatisée aux plantes médicinales, délicieuse et réconfortante.
" Gérold, je comprendrais que tu sois fatigué. Si tu veux, je te ramène à la maison."

Taliesin secoua aussitôt la tête.
-Non non, je ne suis pas fatigué, mentit-il, avant de passer à des propos cette fois sincères. Et puis, Valaellyn n'a pas hésité à se mettre en danger pour me protéger : elle est descendu de son arbre pendant que le glouton s'en prenait au mien, et elle l'a attiré au lien... J'aimerais pouvoir lui rendre la pareille. Sans compter que... que j'en ai marre que tout le monde la méprise comme ça. J'ai pas envie qu'elle pense que presque tous les humains sont méfiants, méchants et égoïstes.

Aymeric sourit et posa une main amicale sur l'épaule de Gérold.
" Tu es un gentil garçon, Gérold. Mais tu ne dois pas oublier que ce qui est étrange est souvent effrayant... et Valaellyn... elle appartient à un peuple qui n'est pas toujours très... bienveillant envers le nôtre..."
Il pinça les lèvres et lui tendit un morceau de pain au miel qu'il avait emporté.
" Je sais qu'elle est différente... mais nous ne savons pas bien... ce qui est instinct et ce qui est... culture. Je ne peux pas promettre que, lorsqu'elle sera adulte, elle ne va pas décider que nous ne méritons pas de vivre."

Il lui sourit.
-Oh, je ne suis pas inquiet, à ce niveau. Même si on peut pas dire qu'elle soit bien acceptée, ça l'empêche pas d'être curieuse de nous, et elle essaye d'en apprendre davantage. Sur moi, d'abord, mais sur mes amis aussi, du même coup. Alors ça montre bien qu'elle a pas encore d'avis tranché nous concernant... Et puis, vous savez, je pense qu'il en faudrait pas beaucoup pour que la situation change. Parmi les autres garçons, malgré tout ce qu'ils peuvent raconter... Il y en a qui ne lui sont pas hostiles.

" Je te reconnais bien là, Gérold. Toujours optimiste." dit Aymeric en souriant.
Il se redressa et jeta un regard circulaire autour de lui.
" Nous voici explorateurs... A mon avis, aucun humain ne s'est jamais aventuré aussi loin dans la forêt. Cette bête a ouvert une belle tranchée. Je ne pense pas que c'était vraiment son intention."
Il remit sa besace sur son épaule.
" Bon... si tu es décidé... nous ferions mieux de reprendre notre route."

S'il était décidé ? Bien sûr qu'il était décidé !
-Vous avez raison, répondit-il, affichant un sourire tranquille.
Et il se remit en route, songeant à ce que venait de dire le clerc. Se pouvait-il que seulement un siècle avant son époque, les humains d'Helonna se soient si peu enfoncés dans la Lorien ? Il fallait le croire, d'autant que cela expliquait le fait qu'ils ignorent la présence des elfes en ces lieux.

Ils repartirent sur la piste de la bête. Ils cheminèrent à nouveau longtemps, plusieurs heures, peut-être, puis la créature dessina une boucle sur la gauche.
" On tourne en rond... mais le sous-bois est si touffu qu'on ne peut même pas savoir si on pourrait couper à travers tout..."
La torche s'épuisait et le clerc s'immobilisa pour incanter. Des lueurs vertes l'entourèrent et il tendit un morceau de bois luminescent à Taliesin.
" Nous aurons de la lumière à défaut d'avoir une flamme... Espérons que le glouton est parti loin et que Valaellyn nous entendra passer..."
Le barde commençait à percevoir la fatigue de son corps d'enfant.

Pour la percevoir, il la percevait. Entre la longue marche, les diverses courses qui l'avaient précédée et ses efforts pour aider à combattre l'incendie, au village, il s'étonnait de pouvoir encore tenir debout. Et se félicitait d'y parvenir. Car s'il s'arrêtait, il n'était pas sûr d'être en mesure de repartir. Car le temps pressait : Valaellyn, elle, n'était pas menacée par la fatigue, mais par une créature aussi dangereuse que vorace... Bref, Taliesin serra les dents et avança vaille que vaille, sans émettre la moindre plainte.

Aymeric finit par s'arrêter.
" Nous devrions nous arrêter pour nous reposer un moment. Je ne sens plus mes jambes et je devine que tu ne dois pas être dans un meilleur état, aussi stoïque sois-tu."
Il lui sourit.
" Nous devrions pouvoir nous installer dans une petite trouée. J'ai emporté une toile cirée et je peux placer un glyphe autour de nous. C'est une sorte de sortilège protecteur, qui créera une barrière magique, infranchissable pour les créatures de la forêt. Je sais que c'est frustrant... et pas idéal... mais Valaellyn est manifestement partie loin, et le glouton lui aussi... Personnellement, je n'en peux plus."

Il ne manqua pas d'être impressionné par le sang-froid d'Aymeric. A n'en pas douter, il devait considérer Valaellyn comme sa propre fille et se ronger les sangs à son sujet. Pourtant, il gardait les idées claires, ne confondait pas vitesse et précipitation, ne présumait pas de ses forces... Le barde ne savait pas s'il aurait été capable d'autant de maîtrise de lui-même s'il s'était retrouvé dans pareille situation. A son avis, il se serait plutôt rué de l'avant jusqu'à s'effondrer d'épuisement...
-Pareil pour moi, murmura-t-il. Mieux vaut qu'on se repose et qu'on reparte d'un bon pied demain matin. On sera plus utiles à Val en pleine forme que complètement à plat...

Aymeric parut satisfait de la réaction du petit garçon et ils se mirent en quête d'un petit coin dégagé suffisamment grand pour y tendre leur bâche. Une fois la petite clairière dénichée, le clerc laissa Taliesin se débrouiller avec la toile tandis qu'il traçait son glyphe. Le barde eut l'impression de percevoir les lignes d'énergie de la magie chauntéenne comme jamais, de manière intime, presque intérieure, une sensation nouvelle, qui lui était étrangère. Il réalisa aussi que même s'il voulait se détourner du prêtre, il n'y parvenait pas vraiment. Quelque chose en lui avait envie de l'écouter, de l'observer, et il ne parvenait pas vraiment à contrôler ce mouvement presqu'instinctif. Une fois le glyphe érigé, une fois la toile posée, le clerc et le petit garçon purent s'installer. Il faisait chaud, l'été s'attardait même dans les ténèbres.
" Dors, maintenant. Personne ne peut nous déranger." murmura Aymeric d'une voix déjà ensommeillée.

-Bonne nuit, dit-il doucement.
Il n'avait pas tenté de lutter contre l'étrange phénomène dont il venait d'être l'objet, car il savait que c'était quelque chose de rare qu'il ne connaîtrait plus une fois le rêve terminé. C'était la foi qu'il expérimentait, mais pas celle commune à tous les mortels : celle, flamboyante, de quelqu'un qui avait reçu un appel, qui deviendrait un jour prêtre, serait investi des pouvoirs de son dieu... Bref, c'était une expérience nouvelle, instructive et, en tant que barde, il en était friand.
Ses pensées s'estompèrent comme la fatigue prenait le dessus. Il ne résista pas : il n'avait nullement peur, était au contraire impatient de sombrer dans ce sommeil qui lui rendrait des forces...
Et il sombra en seulement quelques instants.

Et quelques instants plus tard, il sentit une main qui le secouait doucement.
" Gérold... Réveille-toi."
Aymeric lui sourit. Il faisait gris, rose et doré. L'aube se frayait un passage difficile au travers des ramures gigantesques qui les surplombaient.
" Désolé... Tu avais l'air profondément endormi mais je crains qu'ils ne prennent trop d'avance, si nous ne nous remettons pas en route..."
Il avait déjà replié la toile et un petit déjeuner frugal mais roboratif attendait le petit garçon, signe que le clerc était déjà levé depuis un moment. Sans doute avait-il déjà prié, également, car il paraissait nimbé de lumière.

-Vous avez bien fait, répondit-il d'une voix ensommeillée.
Il se redressa, s'étira, se frotta les yeux. Il lui faudrait un moment pour émergé mais, pour autant qu'il puisse déjà en juger, il se sentait plutôt reposé et avait bon espoir que le petit-déjeuner achève de le revigorer. Il s'empressa donc de manger, pour ne pas retarder l'instant du départ.
Il fallait espérer que Valaellyn et son poursuivant aient fait une pause, eux aussi. Sinon, leur avance serait plus que considérable.

Ils repartirent peu après. La nuit avait finalement apporté un peu de fraîcheur au monde et Taliesin vit de la rosée briller sur la crosse des fougères et le chapeau des champignons. Cela ne durerait probablement pas très longtemps, cependant : le soleil implacable ne tarderait pas à ramener la lumière et la chaleur sur la forêt.
Ils suivirent la piste de la bête pendant une heure, puis une deuxième. Aymeric bavardait, racontant des anecdotes champêtres au petit garçon, glissant ça et là une référence à Chauntéa, louant la beauté de la nature tout en se défiant de sa sauvagerie. Puis soudain, il se figea, tendant le bras devant son compagnon pour l'arrêter.
" Chut, souffla-t-il. Regarde."
La piste se prolongeait encore sur une cinquantaine de mètres avant de s'arrêter brusquement au pied d'un arbre gigantesque. Entre ses racines se trouvait le glouton, couché, immobile, peut-être à l'affût.

A moins qu'il n'ait été abattu par les elfes.
Certes, il faisait peut-être une manière de... fixation. Mais des elfes, il y en avait dans la Lorien, il le savait. Comme il savait, aussi, qu'il n'était pas rare qu'ils élisent domiciles dans les branches d'arbres particulièrement imposants. Comme il savait, enfin, que les gloutons étaient d'excellents grimpeurs, pour peu que les troncs soient assez larges, assez solides... Alors pourquoi celui-ci aurait-il renoncé en pareilles circonstances ? Valaellyn n'avait pu être endurante au point de l'épuiser : ça n'avait pas de sens, elle n'était encore qu'une petite fille !
Il garda toutefois ses pensées pour lui, laissant l'initiative à Aymeric. Ce n'était pas au gosse qu'il était de prendre les choses en main...

Aymeric recula dans l’ombre d’un tronc et se mit à psalmodier à voix basse. Ensuite, illuminé d’une lueur verte, il avança de quelques pas, prudents, en essayant de faire le moins de bruit possible. Une fois encore, Taliesin perçut une résonnance à l’intérieur de lui-même, quelque chose de profond, d’indomptable, qui cherchait à s’exprimer.
« Il est mort, souffla le clerc. Incroyable. »
Et il s’avança vers la bête, soudain nettement moins circonspect.

Et bien, voilà que sa théorie se voyait confirmée...
-Attendez ! lança-t-il, sans toutefois oser trop hausser le ton.
Déjà, il le rattrapait, le tirait par la manche.
-Ce que je vais dire va sûrement vous sembler farfelu mais... J'ai lu quelque part qu'il y avait des elfes dans la Lorien, et qu'ils aimaient habiter dans des arbres immenses... Alors je crois qu'il y en a dans cet arbre-là, ou alors pas loin, qu'ils ont recueilli Valaellyn et tué le glouton, et que maintenant, ils nous surveillent. Cette nuit, quand on marchait, j'ai vraiment eu l'impression qu'on nous surveillait...

Aymeric s'immobilisa.
" Oh... Tu crois..."
Il demeura figé.
" Des elfes comme Valaellyn ? Des elfes... tu sais... Il y en a plusieurs sortes..."
Il parut perdu, un moment.
" Est-ce que nous devons la leur laisser ?"

Heureusement qu'il savait comment les choses étaient censées se dérouler, sans quoi il se serait retrouvé devant un difficile cas de conscience.
-Non non, je ne crois pas... Je veux dire, si elle appartenait à leur groupe, ils l'auraient cherchée, retrouvée... Là, c'est vous qui l'avez recueillie, qui vous êtes occupé d'elle : vous êtes sa vraie famille ! A mon avis, il va juste falloir qu'on les persuade de la laisser repartir avec nous. Mais qu'on soit venus jusqu'ici pour la chercher, je crois que ça les touchera...

Aymeric avait l'air sceptique.
" Je dois dire que je ne sais pas grand chose d'eux... Quand j'ai trouvé Val, j'ai bien essayé de la leur rendre mais... il n'y avait vraiment personne et... je n'en ai vu que deux autres fois... et jamais ils n'ont voulu d'elle... Enfin... ça n'aide pas non plus qu'on ne parle pas la même langue... et ce sont des êtres qui m'ont l'air peu patients. Enfin... J'imagine qu'on peut essayer... Je ne voudrais pas les offenser, vu que nous sommes vraisemblablement sur leurs terres..."
Il jeta un coup d'oeil vers l'arbre et prit une profonde inspiration.
" Hum... Il y a quelqu'un ?"

Estimant que les elfes éventuels hésiteraient peut-être moins à se montrer à un enfant, il s'avança de quelques pas prudents puis s'immobilisa, les yeux levés vers les hautes branches tout en gardant les deux mains bien en évidence.
-Valaellyn ? appela-t-il. C'est Gérold ! Messire Aymeric est aussi ici !
Si elle l'entendait, peut-être aurait-elle une réaction que remarqueraient ceux qui l'avaient recueillie et qui les inciterait à se manifester...

Rien ne lui répondit sinon un oiseau quelque part dans le sous-bois et le vent dans les branches. En avançant de quelques pas, il vit, comme il l'avait supposé, plusieurs empennages de flèches dépasser du dos de la bête foudroyée. Il perçut aussi l'odeur du sang, ténue, dans l'air déjà tiède. Il faisait incroyablement tranquille. L'arbre sous lequel se trouvait le glouton paraissait désert : Taliesin n'y détecta aucune présence, aucune construction. Bien sûr, son regard humain était moins acéré que son regard d'elfe, mais il ne paraissait pas clair que le chêne était habité, même quand on savait quoi chercher.

Il songea à lancer un appel en elfique mais se dit qu'Aymeric trouverait sans doute la chose par trop... surprenante. Non, mieux valait garder pareil coup d'éclat pour les cas d'extrême urgence. Et dans l'immédiat, faute de mieux, il montra les flèches au clerc et observa les environs.
-Je ne vois personne là-haut... Peut-être qu'on devrait chercher des traces, une piste ? Je sais que les elfes sont très discrets mais... Il faut bien qu'on poursuive les recherches, non ?

Aymeric s'était avancé à son tour et il s'approcha de la bête.
" Bien sûr, nous dev —"
Il y eut un sifflement, un deuxième, et le temps que Taliesin se retourne, le clerc était tombé en arrière, deux flèches plantées dans le corps. Il paraissait absolument abasourdi, un empennage lui dépassant de l'épaule gauche, l'autre du flanc. Il était toujours vivant, mais manifestement sonné, souffrant, gravement blessé. Au même instant, il y eut du mouvement dans les arbres et des silhouettes sautèrent des feuillages où elles s'étaient dissimulées. Ils étaient six, hommes et femmes mélangés, vêtus de bruns, de verts, de jaunes, les cheveux sombres et les traits acérés. C'étaient des elfes des bois. Quatre portaient un arc, le cinquième un bâton, le dernier une lame.
" Racaille humaine, dit l'un d'entre eux en avançant vers Aymeric, une dague à la main.
— Et le gosse ?
— Attache-le."
Ils avaient parlé en elfique, bien évidemment.

Complètement abasourdi par la soudaineté de l'assaut, par ses conséquences dramatiques et par celles pire encore qui semblaient devoir se produire, il n'y alla pas par quatre chemins.
-S'il vous plait, messires, ne lui faites pas de mal, dit-il en elfique, sans esquisser le moindre mouvement. Si nous sommes venus ici, c'est pour aider Valaellyn, une petite fille elfe qui était poursuivie par ce glouton. L'homme que vous voyez, un clerc de Chauntéa, l'a recueillie et s'occupe d'elle depuis des années.
Peut-être avait-ce été une erreur d'utiliser cette langue... Mais ce n'était pas comme s'il avait eu le temps de réfléchir...

La Couronne de Cuivre

[Ailleurs] Quête : Dix Petits Gosses