La Couronne de Cuivre

Il se tourna vers elle et la regarda dans les yeux pour appuyer son ton soudain très sérieux :

- Je répète que vous avez eu l'attitude la plus sensée compte tenu des circonstances : bien des jeunes gens aurait tiré sur l'animal quitte à s'en mordre les doigts. J'ai tiré moi aussi, c'est un fait, mais seulement parce que vous étiez peut-être en danger et parce que j'avais pris la mesure de la situation : la panthère était bien nourrie donc peu encline à se battre et je suis un peu plus armé que vous et vous n'avez aucune raison d'en rougir. Si vous aviez tiré, ça n'aurait eu aucun sens : ce gibier ne nous est pas vital et il ne valait pas de risquer sa vie pour le garder !

Elle détourna le regard et marmonna quelque chose d'indistinct, puis se tut, mais ne quitta pas son air un peu boudeur. Elle préféra se rapprocher de la viande - de ce qu'il en restait-, et sortit son couteau pour en découper proprement des quartiers.
" Ça tient pas, votre excuse, finit-elle par asséner au bout de quelques instants. Je n'étais pas en danger, je n'avais aucune raison de l'être, vous voyiez bien que je n'étais pas là !"
Mais elle n'avait même pas pris la peine de lever les yeux. C'était plus une sorte de... baroud d'honneur, peut-être, pour ne pas abandonner la discussion et avoir le dernier mot.

S'occuper les mains était certainement bon pour Mylène aussi ne lui disputa-t-il pas l'accomplissement de cette tâche, préférant se concentrer sur l'observation des environs. Il valait mieux prévenir la venue d'un autre prédateur ou en tous cas l'anticiper le cas échéant. Il n'abandonna pas pour autant son argumentaire et ajouta d'un ton sans réplique :

- Je me doutais que vous aviez eu assez de bon sens pour vous cacher mais je ne pouvais pas en être totalement sûr : la panthère aurait très bien pu vous surprendre et vous neutraliser quelque part aux alentours. Si ça avait été le cas, j'aurais dû remonter votre piste à partir d'ici. D'où ma décision de la chasser.

Elle haussa les épaules et se contenta de poursuivre son activité sans répondre. Ses gestes étaient surs et efficaces, elle avait visiblement une certaine habitude de ce genre de tâche. Et la brouette fut rapidement pleine d'un monceau de viande sanguinolente qu'il faudrait nettoyer soigneusement à l'arrivée, même si elle avait tapissé le fond de quelques branchages.

" Est-ce que vous pourriez m'entraîner au tir à l'arc ?, demanda-t-elle alors qu'ils se mettaient en route.
Son ton était plus calme. Elle avait fini par digérer sa frustration probablement.
" Faut dire que mon arc est certainement de mauvaise qualité, aussi..."

Son arme était effectivement rudimentaire mais pas forcément bien pire que ce qu'il aurait pu confectionner lui-même : s'il était doué pour sculpter, fabriquer une arme de chasse digne de ce nom était au-delà de ses compétences. Cependant, il était soulagé que la jeune-femme ait décidé de changer de sujet et aussi de s'en remettre à lui.

- Vous avez d'autant plus de mérite de savoir vous en servir. Et c'est d'accord, je vous donnerai quelques cours avant que Sylvia puisse en faire de même. Nous pourrions chasser un peu ensemble pour commencer : en revendant les peaux et une partie de la viande, vous auriez vite de quoi vous acheter un meilleur matériel.

" Revendre à qui ? objecta-t-elle. A Peyregorde, les gens n'ont pas de gros moyens, ils ne vont pas payer pour du gibier... Et on n'a pas de tanneur qui serait intéressé par des peaux. Ni de vrai fabricant d'arc, non plus, d'ailleurs... Il faudrait que j'aille à Luménis... et je n'ai jamais mis les pieds dans une grande ville. D'ailleurs ça ne m'attire pas... Et je ne saurais pas où aller, là-bas."
Elle haussa les épaules, puis sourit subitement.
" Mais si j'arrive à convaincre ma mère que chasser peut rapporter un peu d'argent, de quoi acheter des vêtements ou des outils... je suis sûre qu'elle verra d'un meilleur oeil mes expéditions en forêt ! "

Il devait bien y avoir des passages de marchands ambulants de temps en temps même près d'un village aussi isolé que Peyregorde. Et au pire, il y en avait à Respelm à seulement un jour de voyage.

- Pour la viande, je vous l'accorde : il faudra la transformer en pâté si vous voulez pouvoir la conserver assez longtemps pour la vendre. Mais le plus simple est peut-être de la troquer auprès des villageois. Par contre, si vous prenez le temps de bien tanner les peaux, elles intéresseront certainement les marchands ambulants de passage. Vous pouvez peut-être aussi vous associer à quelqu'un qui irait les vendre pour vous en ville. J'imagine qu'il y a des transports pour tout le bois récupéré par les bûcherons.

Elle acquiesça.
" Oui, la scierie a des débouchés pour le bois, ils font des convois jusqu'à Luménis ou à proximité. Mais ils ne connaîtraient sans doute pas d'acheteur pour des peaux ou des pâtés. Il faudrait creuser la question... Mais vous avez raison, il faut tanner les peaux, et... je ne sais pas faire ça. Mais si vous savez, vous pourriez devenir tanneur pour le village, et je serai votre fournisseuse officielle ! Hum... avec Sylvia bien sûr... Ouais... ça ne vous dirait pas de monter une tannerie ?"

Kasumi partit d'un petit rire : décidément, Mylène était du genre à s'emballer très vite !

- Je me vois mal faire ça à plein temps : d'autant qu'il vaut mieux demeurer prudent sur ce que vous prélevez : il faudra un certain temps avant que les bois environnants retrouvent leur équilibre et redeviennent giboyeux. La plantation du chêne et la purification de la résurgence ne sont que les premières étapes. Avoir retiré les cendres aidera aussi pour renouveler la flore. Peut-être trouverez-vous à m'aider au cours des prochains mois. Service contre service peut-être ?

Mylène se mit à rire à son tour.
" Bien sûr ! Si vous m'aidez à progresser en tir à l'arc, et si vous voulez bien m'apprendre à tanner des peaux et m'aider à leur trouver un acheteur, aussi, et quelqu'un pour acheter des pâtés... parce que moi je connais pas Luménis vous voyez... ben en échange je veux bien vous donner un coup de main pour soigner un peu les bois par ici ! De toute façon, faut bien, si je veux pouvoir chasser quelque chose de valable. Genre un gros sanglier... ou un cerf, mais plus dodu... Ou un ours ! Bref, je vous aiderai ! Et puis, je sais m'occuper des plantes, même faire des boutures, j'ai appris. Et on pourra installer la tannerie dans votre cabane..."
Elle était enthousiaste.
" Et je suis sûre que même le vieux Marco va retrouver l'envie de chasser, s'il voit qu'on s'y met !"

C'est la tête pleine de projets - mais certainement pas de promesses formelles - qu'ils commencèrent à progresser vers leur point de chute. L'un dans l'autre - et malgré la frayeur avec le félin - la partie de chasse s'était bien déroulée et Kasumi se sentait de bonne humeur. Tout en cheminant, il chercha à repérer s'il pouvait trouver un noisetier : le bois souple et longiligne serait idéal pour confectionner l'arc d'enfant qu'il comptait remettre au fils de Bertrand.

Il trouva ce qu'il cherchait en bordure d'une petite clairière, un peu avant d'arriver à la source. Mylène le regarda avec intérêt choisir la branche -ni trop fine, ni trop raide-, et ajouta illico l'ébénisterie à la liste des choses que Kasumi devait absolument lui apprendre. Elle voulait bien se charger, en guise de travaux pratiques immédiats, de tailler des flèches pour le gosse.

Et c'est en devisant gaiement de projets plus ou moins réalistes qu'ils parvinrent à la clairière où se trouvait la source. Le soleil, entre-temps, avait définitivement percé les nuages, et l'oeil attentif de Kasumi percevait déjà, sur la terre brûlée, les premiers signes du redémarrage de la végétation : quelques pousses vert pâle émergeaient, s'épanouissant sous les rayons oblique du soleil de fin de journée.
" Oh, bon sang, faut que je file... ma mère va s'inquiéter ! Je pensais pas qu'il était si tard..."

Kasumi se sentit désolé d'avoir tant retenu la jeune-femme mais il était tout de même relativement serein : en partant maintenant, elle atteindrait l'orée de la forêt bien avant la nuit. Il lui confia la moitié - et la plupart des meilleurs - morceaux de leur prise avant de lui souhaiter un bon retour et de l'enjoindre à être prudente.

De son côté, il était ravi de voir les jeunes pousses mais il se languissait de la clairière et du chêne auprès duquel il porta ses pas. C'est aussi là qu'il avait le plus de chances de retrouver l'elfe.

L'elfe était là, comme il s'y attendait, en train de trier des herbes fraîchement cueillies. Il avait également un impressionnant échantillon de champignons, dont les fameuses morilles qu'il était venu chercher dans les environs et qui, lui expliqua-t-il, poussent très bien après les incendies. De quoi agrémenter la viande de gibier fraîche, même s'il préconisait de laisser plutôt celle-ci mariner deux jours avant de la manger pour qu'elle soit plus tendre.
" Quel est le programme pour demain ? Vous vouliez aller voire le repaire des malarites pour le recouvrir de cendres, c'est bien ça ? Ou vous souhaitez, peut-être, que j'aille voir ce qu'il en est de cette meute de loup ?"

En finir définitivement avec les malarites - et les cendres par la même occasion - était tentant mais ce n'était clairement plus le problème le plus urgent et le plus sensible. Pouvoir peut-être libérer Première Neige et bénéficier un peu plus de sa présence à ses côtés n'était pas étranger à sa décision mais elle était surtout motivée par un drame toujours possible si les loups approchaient trop de Peyregorde ou des zones de coupes.

- Si vous pensez pouvoir régler la situation avec les loups, nous devrions effectivement commencer par ça : les cendres ne vont plus s'envoler je pense.

Le druide sourit.
" Elles ne vont pas s'envoler, mais se tasser et acidifier le sol en-dessous... Enfin, nous n'en sommes pas à un jour près tout de même ! Donc va pour les loups ! D'autant que je serai ravi de faire la connaissance de votre compagne animale..."
Le tigre, quant à lui, avait disparu, profitant sans doute du crépuscule pour chasser sa pitance.
" Et ces loups... Pourriez-vous m'expliquer exactement le problème ?"

Kasumi entra dans les détails de ses observations et des déductions qu'il en avait fait : la composition de la meute - et notamment la présence de jeunes - et ses habitudes de chasse dans une zone trop proche du village. Les attaques sur le bétail et des bûcherons isolés aussi. Et les représailles qu'il avait pu empêcher jusque-là.

Le druide réfléchit.
" S'ils sont trop proches du village, tôt ou tard il y aura des tensions. Même s'ils ont trouvé une nouvelle zone de chasse, il suffit qu'elle se révèle par moment insuffisamment giboyeuse pour qu'ils soient encouragés à aller fureter ailleurs, et cet ailleurs peut se trouver trop proche des humains. L'idéal serait qu'ils s'installent plus loin... Mais pour cela il faudra attendre que les jeunes grandissent. Peut-être à l'automne, ou au tout début du printemps prochain... Je ne sais pas ce que vous en pensez ? Vous imaginez qu'ils peuvent rester là?"

Le rôdeur était d'accord sur le fait que les loups n'accepteraient pas de quitter leur tanière actuelle tant que les jeunes ne feraient pas partie à part entière de la meute. Qui plus était, cette tanière lui semblait suffisamment éloignée et isolée. Il évoqua aussi la zone de chasse qu'il avait repéré plus prêt de la rivière mais que les loups semblaient bouder. Enfin, il ajouta que l'équilibre de la forêt avait besoin de ces prédateurs parfois charognards et que leur départ ne serait pas une solution souhaitable à long terme.

Le druide était d'accord, mais à demi seulement. Selon son expérience, les tensions entre humains et loups étaient souvent fortes. Les humains n'ayant pas le recul des elfes pour jauger de leur relation avec la nature et les autres espèces la peuplant, la cohabitation avec d'autres grands prédateurs se révélait toujours problématique. Même si les loups étaient certainement très utile dans la forêt -ce n'était pas lui qui affirmerait le contraire-, il estimait qu'il valait mieux qu'ils soient aussi éloignés que possible des territoires humains. Trois ou quatre heures de marche lui semblaient trop peu. En somme, mieux valait prévenir que guérir... Il était plus facile de déplacer une meute de loup n'ayant causé que des dégâts minimes que d'empêcher la vindicte populaire de s'abattre sur eux le jour où ils auraient saccagé un troupeau, voire tué un gosse.

Une fois de plus, le rôdeur s'en remettait au druide et à sa sagesse en ces matières. Il avança donc une hypothèse :

- Il doit y avoir plusieurs bons sites pour la meute du côté de la rivière ou au-delà voire un peu plus au sud... Mais je ne suis pas du tout certain de savoir convaincre le couple alpha de les faire déménager avant qu'il ne soit trop tard. Et encore faut-il trouver le site idéal où ils pourront s'épanouir sans risque.

" Trouver le site idéal, c'est tout à fait dans mes cordes. Convaincre le couple dominant sera certainement une autre paire de manche, mais de toute façon il ne faut pas l'envisager avant plusieurs mois encore s'il y a des jeunes. Il faut idéalement que ce soit fait avant la prochaine saison de fécondation, donc avant la fin de l'hiver. La fin de l'automne sera l'idéal... Et peut-être y parviendrez-vous avec l'aide de votre louve ? Sinon, si vous voulez, je peux revenir vous aider à ce moment-là... je vous enverrai un messager animal pour savoir où vous en êtes de vos tentatives, c'est le plus simple. Mais pour l'heure, la priorité est de trouver où les envoyer, je pense... Et puis, peut-être que j'évalue mal la situation. Peut-être que l'endroit où ils sont ne les prédispose pas à venir traîner du côté des humains et qu'ils pourront rester. Il n'y a pas que la distance qui compte, il y a aussi le type de végétation et de terrain... bref, il faut que je voie ça de mes yeux."

Le rôdeur sourit : il ne servait en effet à rien de trop prévoir à l'avance : mieux valait commencer par laisser le druide examiner la situation directement. Et s'il fallait chercher un site par la suite, ce serait effectivement dans ses cordes sans compter qu'il avait déjà l'intention d'explorer les alentours et d'en prendre la mesure.

- Je vous y emmènerai demain après-midi alors : sinon Mylène risque de s'inquiéter de ne trouver personne quand elle arrivera.

" Nous ferons ça demain après-midi, oui ! Mais pour l'heure, je crois que nous ferions bien de goûter ce délicieux repas. Hum... ça sent bon... et en fait, je crois même que j'ai faim. Mais je dois me restreindre... donc profitez-en bien pour deux !"
Il servit à Kasumi une portion impressionnante de viande et de champignons, tandis que lui-même ne s'accordait que quelques bouchées. Ils mangèrent dans un silence relatif, savourant la quiétude des lieux et du moment, discutant un peu de tout et de rien, de la faune locale ou des herbes que le druide avait mêlées aux champignons.
" Il y a quand même quelque chose que j'aimerais savoir..., questionna Thanaën à la fin du repas, redevenant sérieux. Qu'est-ce qu'il y a donc en vous pour que Mielikki vous ait chargé de planter ce gland ? Avez-vous une idée sur la question ?"

Kasumi était cette fois bien en peine de répondre à cette question. Non pas parce qu'elle le gênait mais bien parce qu'il n'avait pas vraiment d'éléments de réponse.

- Pour être tout à fait honnête, je ne sais pas vraiment pourquoi elle me fait un tel honneur. Peut-être parce que je n'ai pas hésité à rendre service au gardien du bosquet qui m'a remis le gland ? Tout ce que je peux vous dire, c'est que c'est vraiment galvanisant et que je me sens plus proche que jamais de Mielikki depuis qu'il m'est donné de prier ici : ce lieu est vraiment spécial.

" Peut-être, fit le druide songeur. Peut-être aussi parce qu'il y a chez vous une... une qualité de foi, si on peut dire, qui est différente de celle d'un rôdeur. Savez-vous que vous dégagez une aura ? Un peu comme les druides ou les prêtres, mais en plus ténue ? On la sent rarement chez un rôdeur... à part peut-être chez quelques-uns très expérimentés. Je l'ai sentie le premier jour, j'ai mis ça sur le compte de votre lien avec le chêne, mais elle a augmenté depuis la cérémonie de cette nuit..."

Un peu incrédule, le rôdeur répondit d'un ton incertain. Il pouvait se sentir expérimenté après les épreuves qu'il avait déjà traversées mais il se sentait avant tout encore jeune, presque au début de sa carrière.

- Vous êtes certain pour... l'aura ? Est-ce que ça ne pourrait pas être simplement... je ne sais pas... Une sorte de bénédiction ? Pour le temps où je m'occupe du chêne justement.

Oui, cette pensée était assurément moins déstabilisante : ça devait être ça !

Le druide haussa les épaules.
" Peut-être que c'est juste ça, oui. Je n'en sais rien, à vrai dire. Et puis, c'est très flou, comme sensation. J'y perçois simplement un signe que vous avez un lien particulier avec une divinité. Je ne saurais dire en quoi consiste le lien en question, alors que pour un clerc ou un autre druide je parviens généralement à le décoder, à savoir quelle divinité ils vénèrent et s'ils sont à son service ou à celui de la nature. Chez vous c'est trop ténu. Ça a été renforcé par votre participation à la cérémonie... Mais effectivement, c'est peut-être votre lien avec le chêne qui crée en est l'origine."
Il sourit.
" Et il ne faut pas que ça vous inquiète, tout de même ! C'est une belle chose que d'être élu par un dieu, que ce soit pour la vie ou pour une mission limitée..."

Il prit cette fois le temps de réfléchir posément à la question, se remémorant ses impressions de plénitude lorsqu'il avait vécu les expériences mystiques récentes : son rêve étrange au bosquet de Celd puis la prière qui l'avait amené à trouver l'endroit idéal pour planter le gland, son songe après qu'il ait été blessé par l'attaque des mort-vivants sur la clairière puis la cérémonie à la résurgence. Non, il n'avait ressenti nulle peur, nulle inquiétude. A aucun de ces moments. Plutôt... de la curiosité et de la reconnaissance. Il sourit à son tour et se contenta d'un énigmatique :

- Vous avez raison.

" Ce qui sera intéressant, poursuivit le druide, c'est d'observer ce que vous ferez de ce lien particulier, la façon dont vous le cultiverez... ou le laisserez s'éteindre."
Il porta à ses lèvres une fraise des bois qu'il dégusta lentement.
" Mais tout cela se fait sur le long terme, même s'il y a des moments forts qui servent de déclencheur. Et nous autres simples mortels n'avons guère de prise sur toutes ces choses-là. Nous devons nous contenter de les apprécier et de les vivre... Comme vous appréciez les fruits offerts par la forêt !", conclut-il en lui tendant une part de fraises.
Le soleil était maintenant couché depuis un moment, et il était grand temps de mettre fin à la veillée.

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Aubépine