La Couronne de Cuivre

-Je dois bien admettre que se rendre au manoir depuis Athrey est tout sauf aisé. Il est étonnant, d'ailleurs, que les Averlande n'aient pas entrepris grand chose, au fil des décennies, pour changer cet état de fait... Mais peut-être cela aurait-il nécessité trop de fonds ?
Il haussa les épaules.
-Quoi qu'il en soit, je comprends que la disparition de messire Maurin puisse vous donner envie de déménager. Notre attachement aux lieux dépend souvent beaucoup des gens qui y vivvent.

Haran acquiesça, songeur, puis poussa un bref soupir.
" Taliesin. Ne tournons pas autour du pot. Est-ce que vous avez réfléchi à ma proposition ? Nous n'avons pas toute la nuit... ou plutôt elle est tout ce qui nous reste. Dites-moi ce qu'il en est, et ensuite je ne vous importunerai plus."

Le barde poussa un bref soupir.
-Je suis enclin à vous faire confiance. Dites-moi donc les paroles de cette fameuse promesse que je dois prononcer et qui sera scellée par magie : si je n'y vois rien d'inquiétant, je m'en acquitterai et nous pourrons alors discuter plus avant.
Il fixa l'écrivain, songea à ajouter que ce serait une très grave erreur de tenter de l'entourlouper mais s'abstint finalement; De toute façon, si les intentions d'Haran étaient néfastes, ce dont il doutait fort, il ne tarderait pas à l'apprendre à ses dépens.

" Il n'y a pas de mots à prononcer... ou plutôt pas par vous. C'est une incantation qui fait que... vous ne pouvez pas parler de quelque chose. Ou plutôt que même si vous en parlez, les autres ne vous entendent pas ou entendent autre chose. J'y suis moi-même soumis, ce qui fait que je ne peux pas vous en dire davantage. Je le voudrais... Cela vous permettrait de mesurer son innocuité, dans la situation présente... Mais je ne peux pas. Ce que je veux vous répéter c'est que... même si vous acceptez de vous y soumettre... Cela ne changera rien. Pour la suite, j'entends. Cela ne vous engage à rien. C'est juste une porte ouverte. Vous n'êtes pas obligé de la franchir."

-J'en suis bien conscient. Et le type de sortilège que vous mentionnez ne m'est pas étranger.
Nouveau soupir.
-Soit, allons-y.
Restait à espérer qu'il ne payerait pas la confiance qu'il lui témoignait.
Mais dans le pire des cas, ce qui était fait pouvait être défait...

Haran se leva.
" Par ici."
Il entraîna le barde dans le couloir voisin, jusqu'à une vieille porte en bois anodine, qu'il déverrouilla. Elle donnait sur un escalier qui s'enfonçait dans les ténèbres, mais il y avait une lampe dans une alcôve juste après la porte. Haran en effleura le verre et elle diffusa soudain une lueur tamisée de couleur bleue. Si les premières marches de l'escalier paraissaient rustiques, presque usées, le décor s'améliora rapidement : les murs étaient peints d'un décor champêtre et quand ils arrivèrent dans la cave, Taliesin découvrit un petit salon cossu, aux meubles choisis avec goût. Haran lui désigna un fauteuil couvert de velours bleu nuit.
" Installez-vous là et détendez-vous. Fermez les yeux. Ça ne prendra qu'une minute."
Puis, sans rien ajouter, sinon un sourire réconfortant, il éteignit la lumière.

-Cette mise en scène est-elle vraiment nécessaire ? ne put-il s'empêcher de demander.
Cela ne lui plaisait pas beaucoup - doux euphémisme. Mais il s'exécuta néanmoins.
Sauf pour ce qui était de se détendre, bien sûr : il se tenait au contraire prêt à réagir au moindre bruit ou mouvement suspect laissant entendre que l'écrivain n'entendait pas lancer un simple sortilège.

" Heu... Ce n'est pas vraiment une mise en scène, en fait, répondit Haran, quelque part sur sa droite. Enfin, je ne crois pas. Mais ne vous inquiétez pas, je reste juste là. Essayez juste de... voir ça comme une bêtise. C'est une sorte de bêtise. Mais avec laquelle il faut composer."
Taliesin l'entendit ensuite s'asseoir dans le fauteuil voisin. Tout demeura silencieux un moment. Il faisait vraiment complètement noir, même ses yeux d'elfe n'y voyaient absolument rien. Il flottait une odeur étrange dans l'air, qu'il mit quelques secondes à identifier. C'était un parfum d'encre fraîche, peut-être avec le relent d'une cire de bougie de bonne qualité. Peu d'humidité, pour une cave. Mais ces considérations olfactives disparurent, car soudain apparut une lueur. Au plafond. Argentée et circulaire. Comme si un rayon de lune perçait au travers de la pierre pour venir se poser juste devant lui. Ensuite, seulement, la mélopée du sortilège retentit. Elle était lente et délicate, à peine perceptible, un petit vent frais caressant le front les oreilles de l'elfe, lui ébouriffant légèrement les cheveux. Il n'y avait nulle menace dans ce chant désincarné, et si Taliesin ne comprit pas un traître mot de l'incantation, il comprit cependant qu'elle parlait de secret à garder. Ce n'était pas la voix de Haran, cependant, elle venait d'une toute autre direction et c'était sans conteste une voix plus aiguë. Il n'eut cependant pas le temps de s'en offusquer, car la lumière revint, pâle et bleutée. Une femme se tenait devant lui, l'air un peu circonspect. Son visage elfique était noir et ses longs cheveux blancs étaient retenus sur le sommet de son crâne en un chignon peu ordonné. Elle portait une robe confortable, sans fioritures, mais dégageait pourtant quelque chose, qui ne se résumait pas à sa beauté frappante. Elle recula d'un pas, observant toujours le barde.
" Parfait ! s'exclama Haran en se relevant d'un bond. Taliesin, je vous présente Kiazalle. Kiazalle, voici Taliesin !"

-Bonsoir, dit-il, poliment.
Il était surpris, et pas qu'un peu, de se retrouver en présence d'une troisième personne alors qu'il avait cru que, hormis les enfants et lui, le manoir comptait Haran pour tout occupant.
Surpris, donc, mais aussi sur la défensive, car en cas de mauvais coup, l'équilibre des forces venait de sérieusement pencher en sa défaveur. D'un autre côté, si cela avait dû mal tourner, ç'aurait sans doute déjà été le cas.

" Bonsoir." répondit la drow.
Il faisait toujours sombre, mais la lumière bleue d'Haran était bien suffisante pour qu'ils puissent se voir sans difficultés. Sans doute était-ce une nécessité, car les elfes noirs supportaient mal les lueurs vives.
" Bon. Voilà. Kiazalle... Peut-être que je te laisse expliquer ?" proposa Haran.
Il paraissait excité comme une puce. Elle le dévisagea avec une expression un peu excédée, mais non dépourvue d'affection.
" Que veux-tu que j'explique ? demanda-t-elle. Hum. Il parait que vous pourriez avoir besoin d'aller en Gisombre. Je peux vous y emmener.
— Mais ça, ce n'est pas toute l'histoire ! s'offusqua Haran.
— Mais c'est l'objectif, non ?"

Aller en Gisombre ? Depuis quand cela était-il au programme ?!
Sans doute finirait-il par comprendre à quoi tout cela rimait. Mais pour cela...
-Peut-être le mieux serait-il de commencer par le commencement ? suggéra-t-il.
Il aurait aimé savoir, déjà, qui était Kiazalle, quelles relations elle entretenait avec Haran. Il se garda toutefois de le demander directement, par peur de se montrer indélicat.

" Le commencement, oui, dit Haran.
— Soit, dit la drow. Rufus et moi sommes... associés ?
— Je préfère partenaires.
— Ben tiens. Partenaires, si tu veux. Le célèbre Elstephann Haran n'existe pas. C'est une création littéraire, dirons-nous. J'écris et Rufus... se pavane.
— Je fais bien plus que ça !"
Elle rit une seconde.
" Je sais, je sais. Bref. Il est le visage et je suis la plume. Je ne vais pas vous raconter toute mon histoire et ce qui nous a menés à cet arrangement... plutôt satisfaisant. Bref, il est rentré en me racontant ce qu'il était arrivé à ce Maurin d'Averlande. Je connais assez bien Gisombre et je sais où nous pourrons trouver son âme."
Elle leva la main.
" Ce qui ne signifie absolument pas que nous pourrons la ramener. Mais nous pourrons sûrement parler avec lui. Et obtenir ce dont vous avez besoin pour récupérer le manoir."

Taliesin ne savait pas ce qui le déconcertait le plus, entre l'audace de ce plan et les révélations concernant Haran. Il resta d'ailleurs quelques instants à observer ce dernier, songeant qu'il était excellent comédien, au point que lui-même n'arrivait toujours pas tout à fait à croire à la véracité de cette supercherie. Toutefois, il préféra ne pas commenter cet aspect - qui, par ailleurs, ne le scandalisait en rien - et, plutôt, se concentrer sur le but de sa présence en ce salon souterrain.
-C'est un projet extraordinairement risqué. Si ne serait-ce que la moitié des récits que j'ai entendus à propos de Gisombre sont vrais, c'est une terre plus que périlleuse. Par ailleurs, s'y rendre et sans doute encore davantage en revenir ne sont pas choses aisées...

" C'est pour ça que je voulais que tu rencontres Kiazalle, intervint celui qui se nommait Rufus. Ce n'est pas si dangereux pour elle."
L'elfe noire haussa légèrement les sourcis, puis sourit.
" Ce n'est pas complètement faux, même si ce n'est pas complètement anodin non plus. Nous nous sommes installés dans cette région pour son accès à Gisombre, justement. Vous avez dû remarquer ces sites anciens, cette atmosphère particulièrement... sinistre... Il y a un certain nombre d'endroits où le passage entre les Plans est relativement aisé... Il y a un de ces endroits sur notre terrain, ici, un autre sur le domaine d'Averlande... plus quatre ou cinq autres encore, disséminés dans la région... Bref. Je me rends en Gisombre relativement régulièrement. Pour des raisons d'inspiration. C'est un endroit riche en horreurs, et pour peu qu'on sache s'y déplacer... et bien, on y glane beaucoup de choses. Ce qui ne rend effectivement pas l'expédition facile et dépourvue de risques. Mais je pourrais vous emmener directement au bon endroit et vous en faire ressortir. Si vous le désirez."

Ayant écouté avec une grande attention, Taliesin garda un bon moment le silence avant de répondre.
-Pour la méthode, c'est clair. En revanche, je reste perplexe quant à l'objectif : en quoi discuter avec l'âme de messire Maurin permettrait-il de récupérer son domaine ? Il y aurait plus de chances pour que nous obtenions des informations concernant ses assassins et les moyens de les démasquer publiquement, ce qui d'ailleurs est autrement plu important pour moi ; mais de cela, vous ne faites pas mention.

" Effectivement, et ce ne serait pas l'objectif. De ce que Rufus m'a décrit, il n'est pas très difficile de deviner ce qui a tué Maurin. Vu la proximité avec Gisombre, un simple rituel a suffi pour le faire traverser. Il a dû arriver par le site sur le domaine, exécuter ses basses-oeuvres, et repartir. Qui l'a amené là, par contre, c'est une question humaine, et pour celle-là, je ne peux pas faire grand chose. La créature en elle-même n'en saura rien ou ne le révélera de toute façon pas. Par contre, si nous revoyons Maurin, nous pourrons obtenir ses dernières volontés. Et dans cette région sinistre, ce n'est pas rien, les dernières volontés d'une âme. Elles sont admissibles au tribunal."

-Je vous crois sur parole, mais j'imagine que cela dépend aussi de la personne qui transmet lesdites dernières paroles. Or, si c'est moi, je doute d'être pris au sérieux : on aurait tôt fait de me taxer de mensonge, tant je suis directement concerné par cette affaire. A moins, bien sûr, qu'il n'existe d'irréfutables preuves d'authenticité que nous serions en mesure de fournir.
Sans cela, la démarche lui semblait plutôt hasardeuse.

" Quand je disais "obtenir ses dernières volontés", je ne parlais pas d'un échange verbal. D'après ce que m'a dit Rufus, tout le monde les connait, ses dernières volontés. Il avait l'intention de léguer le manoir à son fils. Il s'agit donc d'une preuve tangible... spectrale mais tangible.
— Cependant, Taliesin n'a pas tort : si c'est lui qui l'apporte, les gens vont se poser des questions. Sur la manière dont il l'a obtenue. Il ne pourra pas révéler ton existence, ni la manière dont il a atteint Gisombre, mais cela restera suspect." intervint le visage public du tandem.

-Cependant, il est peut-être possible de rendre publique cette preuve spectrale sans que ne soit connue l'identité de celui qui l'a récupérée... Pour que cela fonctionne, toutefois, il faudrait que cette preuve ne puisse pas être remise en cause, que son authenticité crève les yeux... Serait-ce le cas ?
Il ne connaissait absolument rien, en ce domaine, et devait donc entièrement se fier à eux.

" Elle sera irréfutable... mais il faudra quand même que quelqu'un l'amène jusque là... Avoir des contacts avec Gisombre... Ce n'est pas quelque chose de très populaire... Si elle surgit subitement en pleine audience, tout le monde sera suspect. Seuls certains vieux de la région mentionnent leurs contacts, très sporadiques, avec Gisombre"
Rufus parut songeur un moment.
" Mais je peux m'en occuper. Via Lorcan. Je pourrais trouver une manière pour qu'il "tombe" sur cette preuve... Venant de lui, personne ne trouvera ça étrange, et il se fiche bien de sa réputation."

-Si vous pensez que c'est une bonne solution, je me fie à vous.
Il pinça les lèvres.
-Ce que je ne comprends pas, par contre, c'est en quoi je puis vous servir dans l'exécution de ce plan : vous pouvez aller en Gisombre, trouver l'âme de messire Maurin, revenir avec une preuve de ses dernières volontés, la remettre à quelqu'un qui la fera connaître...

" Ah non, vous allez venir avec moi ! s'exclama Kiazalle en riant. Maurin ne me connait pas et il n'a aucune raison de me donner cette preuve. Vous, en revanche, vous l'avez rencontré, et il connait votre lien avec le garçon. Et ne regardez pas vers Rufus... Il n'a pas les ressources pour faire face à Gisombre. Vous... Vous en avez vu d'autres. Vous en reviendrez plus ou moins indemne."

Taliesin réprima un soupir.
-Le plan me paraît tenir debout et je dois avouer qu'il est tentant : faute d'être certain de pouvoir démasquer les coupables, les empêcher de récolter les fruits de leur forfait serait déjà une forme de justice. Mais je demeure hésitant : tout cela n'a rien d'anodin et on ne peut écarter la possibilité qu'il m'arrive malheur. Auquel cas, ma famille en pâtirait, en particulier Baptiste. Et même si cela réussit, je n'ose imaginer sa réaction s'il apprend que je me suis à ce point exposé pour un lopin de terre dont il n'a que faire.

" Mais il ne pourra pas l'apprendre, dit Rufus. Pas maintenant que vous êtes lié par le sortilège. Ce sera entre vous et nous."
Kiazalle opina du chef.
" C'est effectivement à vous de voir. Ce n'est pas sans risques, mais je les pense limités. Comme je vous l'ai dit, notre incursion ne serait pas très longue et c'est avant tout une question de résilience mentale, pas tellement de force physique. Il faudra que vous vous déguisiez : un elfe du soleil en Gisombre, ce ne serait pas une bonne chose. Mais vous ferez un elfe noir tout à fait convainquant, j'en suis sûre."
Elle écarta les mains en un signe d'impuissance.
" Mais comme je le disais... C'est à vous de décider."

-Vous savez, même si je ne peux rien leur dire, les enfants se douteront de quelque chose. Ils savent à quel point ce genre de situation me révolte et jusqu'où je suis prêt à aller pour y remédier. Alors cette preuve spectrale apparue miraculeusement...
Il secoua la tête;
-Bon, mais selon vous, combien de temps durerait notre expédition ?

" Les enfants supputeront ce qu'ils veulent. Ils ne devineront pas ce qu'il s'est réellement produit. C'est impossible. Et vous ne pourrez pas répondre à leurs questions, dit Rufus. C'est ainsi.
—*Pour le reste, si nous partons maintenant, nous serons de retour pour l'aube. Mais nous pouvons remettre à demain soir, si vous préférez."

Cette fois, il soupira pour de bon.
-Non, je préfère m'épargner une journée de tergiversations : autant battre le fer tant qu'il est chaud. Par contre, j'aimerais prendre autant de précautions que possible et donc aller récupérer certaines choses dans ma chambre.
Son épée et le pipeau, bien sûr, quoique ce dernier n'aurait d'utilité que si leur sinistre excursion se prolongeait au-delà de l'aube, ce qui était tout sauf souhaitable...

" Allez-y, dit Kiazalle en se levant. Retrouvons-nous dans le hall d'ici une demi-heure. De toute façon, j'ai aussi des choses à rassembler. Et Rufus, prépare-nous de quoi boire et manger : il est impensable d'avaler quoi que ce soit provenant de Gisombre."
Rufus précéda Taliesin dans les escaliers, tandis que Kiazalle quittait la pièce par une autre porte.
" Tout devrait bien se passer, ne vous en faites pas, dit le faux écrivain alors qu'ils regagnaient le rez de chaussée. Elle a une certaine habitude de cet endroit."

-Je n'en doute pas. Mais pour être honnête, j'ai sacrément l'impression de me jeter dans la gueule du loup. Me rendre ainsi en Gisombre, en compagnie d'une personne que je ne connais absolument pas, et donc risquer ma vie pour récupérer un domaine dont Baptiste n'a cure, lui qui rêve que nous rentrions vite à la maison pour y vivre tranquillement... Est-ce bien raisonnable ? Cette aspiration à jouer les justiciers m'a pourtant déjà joué des tours, mais c'est à croire que je n'apprendrai jamais.

Son compagnon posa la main sur son bras et le dévisagea.
" Ecoutez, Taliesin, ce n'est en rien une obligation. Si vous ne le voulez pas... Si vous ne le sentez pas... C'était juste une offre. Il est vrai que... je suis persuadé que Maurin aurait voulu que le manoir aille à votre garçon... Mais c'est vrai aussi que c'est une ruine... un gouffre financier... et que cela passe par Gisombre. Honnêtement... Vous pouvez y réfléchir. Nous pouvons attendre demain. Et vous pouvez, effectivement, estimer que le jeu n'en vaut pas la chandelle. Je ne vous en voudrai pas. Kiazalle... Elle le fait parce que je le lui ai demandé. Elle ne connait pas Maurin, elle ne connait en fait personne... Et moi, je suis conscient de ne pas pouvoir aller là-bas... et en revenir indemne. J'arrive à peine à lire ce qu'elle écrit, alors... Pfff... Je ne me permettrais pas de vous donner des conseils."

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Route d'Erhedun à Rohan