La Couronne de Cuivre

Un des hommes - qu'il avait souvent croisé à la Taie Dorée - se redressa de toute sa taille avant de lui lancer.

"Ce qu'il se passe ? On a charcuté mon frère, voilà ce qu'il se passe ! Sa femme et son gamin ont tout juste eu le temps de se cacher, sinon, ils y seraient passés eux aussi. Et ce n'est pas le premier à se faire découper en tranche. Mais comme on est ni prêtres ni paladins, le gouvernement s'en fiche."

C’était confirmé, une victime de plus, et visiblement c’était quelqu'un de l'ancien groupe de Floréal, qu'il avait croisé à la Taie Dorée. Visiblement l'homme était en colère, Mortis se dit qu'il serait intéressant de pousser cette colère contre les autorités inactives, pour mieux l’acquérir à sa cause.

- Au mieux pour les autorités de toutes façons cela représente plus une contrariété qu'autre chose, face à l'ordre la vie de quelques personnes ne vaut pas grand chose à leurs yeux. Il faut pas attendre beaucoup plus hélas.

Mortis considérait la vengeance comme inutile, mais si cultiver ce sentiment chez d'autres lui permettait de trouver un moyen de se débarrasser de son ennemi et manipuler à son gré ses interlocuteurs, cela ne le dérangeait pas vraiment d'aller contres ses principes... après tout l'homme masqué était plutôt du genre pragmatique... Il fallait maintenant se poser comme celui qui proposait de l'aider.

- Mais si les autorités s'en fichent, on va devoir gérer cela nous même... Quelqu'un a vu le tueur ?

Le barde pensait notamment à la femme et au gamin, peut-être avaient-ils vu quelques choses. Une description même vague pouvait être utile...

Un murmure d'approbation suivit les paroles du barde. L'homme auquel s'était adressé Mortis, visiblement plus en confiance lui répondit.

"Personne. Mon frère était en bas quand sa femme et son fils l'ont entendu hurler. Ils se sont cachés en pensant que le tueur allait monter aussi mais non ... Ils ont juste entendu la porte s'ouvrir et se refermer. Je pense qu'ils ont eu de la chance parce que la femme d'un autre gars a été découpée aussi."

Pas un témoin ? C’était fâcheux, mais de toute façon si quelqu'un avait vu quelque chose il n’était pas étonnant qu'il ne le crie pas sur les toits... Un homme s’était fait réduire en quartiers de viandes saignants, et personne n'avais envie de subir le même sort.

Mortis se dit que le mieux était sans doute de se donner l'image d'un protecteur, déjà pour que si témoin il y a de ce meurtre, de l'un des précédents ou de l'un des futurs, qu'il viennent se confier au barde, mais aussi pour des objectifs à long terme... se poser en chef relativement bienveillant lui donnerai la possibilité de tirer le meilleur parti de ses hommes...

- Hum si tel est le cas, il vaudrait mieux que vous, votre famille et celle de votre frère alliez vous cacher, le tueur pourrait vouloir terminer ou continuer sa triste besogne... Venez à la Taie dorée si le cœur vous en dit. Je vais tenter de régler le problème.

Plus il rassemblait de pions dans cette petite histoire plus il aurai de marge manœuvre...

Vu la reconnaissance qu'il lut sur le visage du frère de la victime, Mortis sut qu'il avait tout à gagner en jouant les protecteurs. La famille du mort se hâta de réunir quelques affaires et abandonna les lieux du crime pour l'abri -tout juste plus sûr - de la Taie dorée. Le frère quant à lui resta sur les lieux. Il interrogea le barde d'un regard qui demandait.

"Et maintenant ?"

Il était manifeste qu'il attendait d'autres miracles de son nouveau protecteur.

Le "protecteur" se dit qu'il était intéressant de garder ce petit monde chez lui, et de le faire savoir comme s'il s'agissait d'une fuite... Histoire de forcer le loup à sortir du bois... il dit au

- Je vais assigner des hommes à votre protection, ne vous en faites pas. Et je vais mener l’enquête sur notre tueur.

Bon maintenant il restait prévenir tout ce petit monde, les hommes de Mortis de ses projets, en tout cas ceux à court terme.

La troupe justement semblait dissipée, les deux frères nains et le l’assassin alcoolique discutaient au tour d'une bière. Kondar jouait aux cartes avec Rodrigue "le nobliau" sous le regard de l'empoisonneuse, les deux joueurs trichaient bien évidement, c'est d'ailleurs sans doute ce qui rendait la partie équilibrée. Urug le demi-Orc et Romeo "l'enfonceur de porte", faisaient un bras de fer. bref tout le monde semblait bien s'amuser en attendant le retour du barde. il ne manquait parmi ceux qu'il avait déjà rencontré que Pino le halfelin et Maxuel "le prof" à et aussi... "Machin" l'homme dont on ne se souvient pas du nom.

- Bon les enfants, j'ai pas mal de choses à dire...

- Ça y est, tu parles comme Maxuel !

Lâcha Kondar amusé. Maxuel "le prof" d’ailleurs où était-il passé celui-là ? Mortis lui avait dit de venir à la Taie... Pino lui s'occupait de surveiller le groupe du drow qui enquêtait sur les affaires d'empoisonnement...

- Déjà il semble y avoir un léger problème... Un boucher semble sévir en ville, et c'est sur le jarret de nous autre coupe-jarret qu'il semble avoir jeter son dévolu. En bref un taré avec une hache semble tuer les gens de notre acabit en ville. Puisque les autorité semble s'en contre-foutre, il va être nécessaire pour nous d'intervenir.

Il observa ensuite la réaction de tout le monde...

Il y eut un flottement puis les conversations reprirent. C'est Rodrigue qui interpella Mortis le premier.

"Le boucher, tu ne peux pas lui dire de venir par ici ? Il y aurait de la matière à découper."

Et il désigna l'empoisonneuse du coude. Celle-ci répondit aussitôt.

"Dommage, il ne pourra rien faire avec toi. Les parties les plus intéressantes sont déjà parties."

Les autres pouffèrent pendant Brognar empoignait sa hache.

"Qu'il vienne et c'est de ma hache qu'il goûterra en premier."

C'est Urug qui posa la première question intéressante.

"Et que voulez vous qu'on fasse ? S'il aime les coupe-jarrets, il nous tombera sur le coin du râble un jour ou l'autre, quand on s'y attendra le moins. Moi, je suggère qu'on lui courre après, cet oiseau-là."

Ambiance au combien amusante compte tenu du contexte, mais ce n’était pas tellement étonnant, les gens qui vivent dans le milieux du crime, sous souvent bien plus détendu dans ce genre de situation, encor que ça dépend des quels. Le demi-orc était sur la même longueur d'onde que Mortis

- Justement cher ami, nous allons constituer des équipes de deux, qui se repartirons entre la traque et la défense de nos amis ici présents.

Il désigna la veuve son enfant et le frère du macchabée...

La répartition en équipe de deux était pour déjà augmenter leurs chances de survie en cas de confrontation avec le tueur, mais aussi que les membre de chaque duo se surveille l'un l'autre, Mortis n'avait nullement confiance dans ce petit groupe, il se doutait que chacun pouvait sans doutes avoir l'envie de lui mettre une dague dans le dos.

- Comme l'un de leur proche à été victime il n'est pas impossible que le tueur tente de terminer le travail... il donc je pense avisé de leur assuré une protection le temps d’arrêter ce fou furieux.

Ceux-ci constituaient un appât pour le tueur... s'il venait ici, les hommes chargés de leur protection pourrait le mettre hors d’état de nuire, et par là même nous permettre de l'interroger.

Une répartition ... en équipe ? Les membres du groupe se regardèrent perplexes. Mortis savait qu'ils étaient tous des individualités diverses et variées. Pourtant, ils jouèrent le jeu.

"Je suppose que je vais devoir protéger les arrières de notre chère empoisonneuse, susurra Rodrigue du bout des lèvres.
- Ne te force pas trop quant même.", lui répliqua l'intéressée sur le même ton.

Un seul regard suffit aux deux nains pour constituer le binôme. Ragnard et Roméo s'associèrent à leur tour. Urug et Ragnard firent de même. Kondar lança un regard goguenard à Jehan mais Urug s'interposa avant qu'il ne parle.

"Non, celui-là, il est avec moi. Toi, l'elfe, tu protèges la veuve et l'orphelin."

(HRP : J'ai oubliez de répondre !)

Mortis rit sous masque, le demi-orc n’était pas stupide, il avait tué dans l’œuf les "envies particulières" de Kondar... connaissant le demi elfe, le barde se dit qu'il allait prendre la chose avec philosophie en se disant qu'il aurait d'autres occasions... Mortis lui n'en avait cure de ses accointance, du moment qu'il n'en était pas la cible et que cela n’empiétait pas sur les affaires.

Il pensait que le fait que les frères nains fassent équipe était problématique mais il ne pouvait pas demander leurs séparations sans montrer sa méfiance... l’idéal aurait été de mettre chacun d'eux avec quelqu'un qui ne l’apprécie pas, ou qui n'aurait aucun scrupule à le trahir le cas échéant... ainsi ils se seraient surveillé l'un l'autre, tant pour se défendre face à l’ennemi commun que pour savoir à qui il pouvait "faire un minimum confiance".

Soudain une main se posa sur l’épaule de l'homme masqué qui fut légèrement surpris... c’était "Machin" Kondar lui avait dit qu'il était un pro de l’infiltration et du coupage de bourse... il faut dire que sa discrétion... était presque surnaturelle... il n'etait pas comme ceux qui se barde de cuir noir et saute de toit en toit, ou comme Mortis qui harbor mille visages... Non !

- Et moi je fais quoi ?

Son visage, sa voix, son allures ou ses habits, tout était commun et anecdotique, et laissait l'impression de l'avoir croisé mille fois, de l'avoir entendu mille fois... une impression vertigineuse de déjà vu...

- Hum et bien vous serez avec Kondar...

Deux coupes bourses, aux personnalités opposées voilà qui devrait être efficace...

- Si la recherche se prolonge nous ferons des roulements, chacun aura la possibilité d’enquêter, et de s'occuper de la sécurité...

(hrp : Mortis sera fessé en place publique pour ce retard )

Ruth lui sourit.

"Donc ça va être à moi de veiller sur Mortis."

Sa remarque fut accueillie par un rire gras quel ne sembla pas entendre. Elle demanda.

"Le découpeur place des cartes à jouer sur ses victimes. Est-ce que ça vous dit quelque chose ?"

La bande des tire-laine fit mine de réfléchir avant de secouer la tête.

"A mon avis, il va falloir creuser par là."

(HRP OH OUI la fessée ! )

- Peut-être dans les Tripots si cela existe dans cette honorable cité, bien entendu.

Mithridath l'alcoolique du groupe, et occasionnellement assassin

- J'en connais un "L'enclos de Ninon" c'est aussi une "maison de tolérance" je... la fréquente... parfois.

en plus de noyer ses problèmes dans l'alcool, il le faisait aussi dans le jeu et les filles... rien d’étonnant à ce qu'il soit endetté jusqu'au cou...

- Je vois, c'est une piste... ou se trouve cet endroit ? Au centre ville, près des remparts du vieux Manost. Du coup toi tu restera ici aussi avec Kondar.

La carte en signature, Mortis l'avait presque oublié : Un foule de jeux de mots absurdes et d'expression sur les jeux de cartes lui vint à l'esprit...

- Bon dernières recommandations : Tenez vous à carreau ! Notre As de hache mérite que vous preniez cette mission à cœur, à moins de vouloir perdre votre tête... nous verrons ensuite pour ce qui est de faire du faire du trèfle, j'ai quelques atouts dans ma manche, mais j’attends que ceci soit régler pour pouvoir jouer cartes sur table...

Des jeux de mots à la chaine, n’étaient peut-être pas idéaux dans le contexte, mais bon c’était plus fort que lui...

- Plus sérieusement, si vous tombez sur le gaillard, ne foncez pas dans le tas, essayez plutôt de le suivre et s'il vous remarque prenez la poudre d’escampette... on ne doit l'attaquer que si l'on est sur de pouvoir le neutraliser : je le veux vivant, je veux savoir pourquoi il se met à trucider tout le monde...

Il y en avais toujours deux qui manquait à l'appel...

- Si vous tombez sur Pino ou le Prof, faites leur un rapide topo et dites leur de venir ici...

(HRP 2 : Sinon j'en profite pour lancer des éléments de la Manost de l'ombre, en l’occurrence une maison de passe/casino)

Hrp : c'est très bien comme ça. D'ailleurs, si tu veux créer le lieu, j'ai une petite idée concernant l'enquête. Pour te récompenser, Mortis sera fessé avec une pelle rouillée.

Plusieurs des compagnons de Mortis accueillirent l'avalanche de jeux de mots en riant, d'autres les yeux hagards et d'autres encore rirent cinq minutes plus tard. Dans tous les cas, l'idée du tripot fit mouche. Ruth suggéra.

"Il vaudrait mieux se faire discret, surtout s'il s'avère que le meurtrier vient de là."

Ce qui était dans les cordes du barde.