La Couronne de Cuivre

Quête les dessous de Port-Couchant


Dorian écouta attentivement les propositions émises par l' officier luménien. On pouvait soit prendre un chemin de retour incertain, soit attendre avec l' espoir tout aussi incertain d' être secouru. En outre, l' urgence de quitter les tunnels n' avait pas disparue : qui sait si les amphibiens n' allaient pas réussir finalement à rejoindre le tunnel où les Luméniens se trouvaient présentement ?

" Fort bien messire " fit le géant Luménien, les bras croisés.

" Ne restons pas ici si vous voulez mon avis. Nos amis, les amphibiens qui s' agitent ne contrebas connaissent ces tunnels mieux que nous. ils pourraient bien trouver plus ou moins rapidement le moyen de nous rejoindre à cet endroit. Par conséquent, si tout le monde est d' accord..."

Ici Dorian s' interrompit dans sa phrase, regardant Galariel, Aknoll puis l' officier, essayant de deviner leurs avis sur leurs visages.

" Si tout le monde est d' accord donc, " reprit-il, " reprenons pour regagner la surface, le même tunnel que nous trois " (ici Dorian se désigna et désigna du geste la guerrière du Premier Sang et le demi-orque) " avons emprunté tantôt pour venir à votre secours messire officier. Et bien entendu je marcherais en tête pour servir d' éclaireur. Mieux vaut ne pas tomber par surprise, soit sur nos ennemis, soit sur la créature géante que vous avez peut-être vous aussi aperçu auparavant " fit le bon vampire à l' officier.

Dorian commençait à se faire à son double rôle de combattant de choc et d' éclaireur furtif. Il est vrai que voir, sentir ou entendre sans difficultés à plusieurs centaines de mètres, de jour comme de nuit, à la manière d' un félin, d' un lynx ou d' un oiseau de proie, s' avérait plus qu' utile en campagne ou pendant une quête...

Quête les dessous de Port-couchant

Galariel continuait à penser que les blessés n'étaient pas en état de traverser la partie inondée, même assisté par les plus valides du groupe présent. Mais ils ne pouvaient pas rester sur place ou laisser les blessés non plus en arrière. La guerrière soupira et marqua son accord d'un ton laconique:

- Allonz-y

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Dorian regarda autour de lui. Leur petit groupe était arrivé à une bifurcation et jusque là le voyage de retour s' était déroulé dans les tunnels sans anicroche particulière. Le reste du groupe s' était rallié à son avis de ne pas attendre l' arrivée des amphibiens, à l' endroit où ils avaient échappé à leurs ennemis. Mieux valait ne pas prendre de risques inconsidérés en attendant trop longtemps là-bas. A présent toutefois il fallait faire un choix : prendre à gauche dans le tunnel par lequel Galariel, Dorian et Aknoll étaient arrivés au secours des soldats luméniens peu de temps auparavant ou bien continuer tout droit. Aller à gauche, c' était risquer une -désagréable- rencontre avec la géante créature, avec en outre quatre blessés à protéger, dont deux se déplaçant difficilement sans aide. Aller tout droit ç' était aller vers l' inconnu...mais avec un peu de chance, on n' y rencontrerait pas forcément la grande créature marine.


Mais une autre donnée entrait en ligne de compte dans le choix de la direction à prendre : prendre à gauche revenait forcément à emprunter finalement les passages inondés par lesquels les trois avneturiers luméniens étaient passés par deux fois. Or il était délicat de demander aux blessés qu' ils venaient de sauver de faire de même, surtout pour deux d' entre eux.

Dorian redressa autant que possible sa haute silhouette, prenant garde à ne pas se cogner contre une des asprités du plafond tunnel.

" A mon avis mieux vaut aller droit devant nous " fit-il à ses compagnons.

" Nous n' y rencontrerons pas l' amphibien gigantesque, enfin pas forcément. En outre, nous éviterons les passages inondés pour rejoindre la surface. Je crois que c' est préférable vu l' état de certains " fit le vampire luménien tout en jetant un rapide regard à l' officier luménien et à ses hommes plus ou moins mal en point.

Quelle que soit la direction que choisiraient les autres, Dorian reprendrait son habituel rôle d' éclaireur, oreilles pointées, tous les sens aux aguets...

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Faisant une fois encore confiance aux sens aiguisés de leur compagnon, qui jusqu'à présent avaient toujours été fiables, le groupe se mit en marche à la suite de Dorian. Mais..

- Il y a peut-être un moyen de faire passer les blessés par le passage inondé, avec une corde assez longue on peut les tirer un à un assez vite avant qu'ils ne se noient. Il suffit qu'au moins deux des plus valides traversent et hèlent les suivants. Il y a encore des amphibiens dans ces cavernes et ils savent que notre groupe n'est pas au mieux de sa forme Si il y a une autre embuscade contre nous, ce sera vers la voie de sortie la plus facile pour nous.

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Galariel donna son avis que Dorian écouta avec attention. A sa grande surprise, la guerrière émettait un avis différent du sien. Elle suggérait de reprendre un chemin connu certes mais potentiellement dangereux. Comment pouvait-on savoir si la gigantesque créature n' attendait pas là-bas dans les tunnels déjà empruntés, prête à attendre les aventuriers luméniens, sur l' ordre des amphibiens ? Par contre la suggestion de Galariel pour permettre aux blessés de franchir les passages inondés semblait intéressante.

" Deux problèmes se posent à nous en fait " fit le bon vampire à Galariel, à Aknoll et aux combattants luméniens survivants en frottant son vaste menton, en signe de réflexion.

" D' abord il y a la présence éventuelle de la créature gigantesque dans les tunnels qui s' ouvrent sur notre gauche. Ensuite il y a le franchissement des passages inondés. Pour la créature gigantesque, je peux marcher en avant de notre petit groupe, jouant comme de coutume mon rôle d' éclaireur. Si d' aventure elle devait surgir devant nous, je vous avertirais par des cris et vous pourriez alors vous replier à temps. Problème : nos amis grièvement blessés pourraient-ils fuir suffisamment vite dans ce cas ? "

Dorian leva un peu les yeux vers vers le plafond comme pour mieux rassembler ses esprits.

" Quant au franchissement des passages inondés, tout dépend si nos amis " (le guerrier-forgeron désigna du regard les soldats luméniens les plus mal en point), " sont effectivement capables de les franchir assez rapidement pour éviter la noyade. Est-ce que leur halage sera suffisant pour leur éviter à coup sûr la mort par suffocation ? Si toi Galariel, tu es certaine que oui, très bien. Tentons la chose " fit aimablement Dorian.

Il n' était pas aussi optimiste que la Soeur du Premier Sang lui mais dans la vie, il faut savoir prendre quelques risques de temps en temps.

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Chacune des solutions avaient ses bons et ses mauvais côtés, la première voie était la plus praticable mais aussi celle qui présentait le plus grand risque d'embuscade. Par contre, la seconde était plus sécurisée mais le tronçon inondé pouvait également représenter un obstacle insurmontable pour les blessés les plus graves. A cela il fallait rajouter un facteur inconnu, la grande créature semblait représenter un électron libre qui intervenait un peu selon ses envies quand cela lui passait par la tête.
Galariel confirma la faisabilité de son idée à Dorian:

- Nous devons évidemment avoir une corde assez longue pour faire toute la distance inondée. Et à nous trois nous pouvons mettre assez d'énergie pour ramener rapidement un soldat après l'autre. Deux qui tirent pendant que l'un nage en compagnie du sujet, puisqu'il faudrait ramener une extrémité de la corde à chaque fois. Il nous faudrait évidemment nous relayer à chaque fois.

HRP: Kasu si je lis bien les 2 posts précédents, je crois que l'officier est d'accord avec Dorian. Pas avec Galariel.

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Dorian écouta les objections de Galariel puis de l' officier luménien. La première semblait sûre que la force physique d' eux trois serait suffisante pour permettre le franchissement des passages inondés par les soldats luméniens les plus blessés. Malheureusement, l' officier luménien avait un avis exactement contraire et doutait que la l' état physique de ses hommes rendit la chose possible. Il y avait vraiment de quoi s' interroger...à ceci près qu ' il ne valait pas mieux pour les Luméniens restaient trop longtemps à cette intersection pour se concerter. Les amphibiens comme la créature géante pouvaient à tout moment surgir...

" Sans un sort de détection tel qu' " oeil du magicien ", je ne vois pas comment nous pourrons deviner où nous attendent nos amis les faces de mérou et leur animal de garde, j' ai nommé Mirza " fit en riant le guerrier luménien.

" Je m' en voudrais de jouer avec les vies de vos hommes messire officier " fit-il d' un ton accommodant.

Il se frappa soudain le front.

" Il me vient une idée. Si d' aventure, il nous reste encore deux potions de soin au minimum à mes amis et à moi, pourquoi ne pas en donner une à chacun de vos hommes les plus atteint ? Ainsi leur état physique sera suffisamment bon pour leur permettre de franchir les passages les plus dangereux, sous l' eau quoi. "


C' était la meilleure des solutions, pour le bon vampire, si on admettait que le principal obstacle était les passages inondés et non les amphibiens et leur gigantesque gardien...


HRP : @ Kasu : je n' ai pas non plus trop compris si l' officier luménien défend le point de vue de Galariel ou celui de Dorian désolé ...

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Ainsi fut fait. Dorian sourit en voyant l' officier luménien décider brusquement et à leur place le chemin à suivre. il est vrai qu' il fallait bien se décider. ils n' allaient pas rester des heures à ergoter sur le choix du meilleurs chemin à emprunter. Et puis ce que Dorian avait pensé était toujours valable : mieux valait ne point trop s' attarder. Nul ne pouvait dire ce que les amphibiens allaient décider de leur côté.

" Allons- y " fit le guerrier sharessien à ses compagnons avec optimisme.

" Je marche en avant de notre petit groupe, oreilles pointées, les yeux scrutant chaque recoin du tunnel devant moi " fit-il sur un ton volontairement badin.

Il voyait bien que les soldats luméniens survivants avaient subi de dures épreuves précédemment et il voulait leur remonter un peu le moral par quelques traits d' esprit...

" Je pense que vos hommes les plus valides et l' un d' entre nous peuvent aider vos deux hommes les plus touchés " fit Dorian d' un ton plus sérieux.

Avec deux hommes par soldat gravement blessé, les combattants luméniens pourraient progresser raisonnablement vite dans l' esprit du bon vampire de Luménis...

Sur ces considérations, Dorian se mit à marcher dans le tunnel, presque en communion avec le milieu dans lequel il se trouvait étant donné sa capacité à percevoir instantanément le moindre son, la moindre image ou odeur. Il prit soin toutefois de ne pas trop hâter le pas : il savait bien que ses amis qui le suivaient, se déplaçaient nettement moins vite qu' à l' ordinaire.

Nettement moins vite, oui. Et ils devaient malgré tout s’arrêter environ toutes les cinq minutes pour laisser les blessés les plus touchés reprendre leur souffle. Néanmoins, ils progressèrent dans le nouveau tunnel d’autant plus facilement qu’ils ne rencontrèrent aucune résistance.

Ils remontaient peu à peu vers la surface sans rencontrer d’intersections ni de signes de vie. Tout semblait donc se dérouler au mieux pour confirmer le choix de cet itinéraire. En tous cas jusqu’à ce que leur progression soit brusquement interrompue par un cul de sac : une paroi lisse – trop pour être totalement naturelle - marquait la fin du couloir qu’ils suivaient.

HRP : faites-moi chacun deux jets de dé 20, s’il-vous plait !

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Au final l'option défendue par Galariel fut rejetée quand l'officier donna son avis, au moins ils resteraient au secs. Ils purent donc progresser tranquillement sans rencontrer âme qui vive, tout en restant aux aguets d'un quelconque danger, avec l'avantage que l'allure modérée imposée par l'état des blessés permettait aux plus valides de ménager leurs efforts. Mais alors qu'ils arrivaient presque au bout de leur calvaire, un obstacle imprévu les bloqua dans leur périple.

Ben tiens...pensa la guerrière...qui avait raison de douter de ce chemin?

Mais elle se garda bien d'émettre une critique malvenue en ce moment, leurs ennemis ne devaient pas être loin.

hrp: un jet comme je les aime, un beau 18. Ça me change de mes sempiternels 10

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Ainsi le petit groupe s' était-il mis en route vers la surface (du moins les Luméniens l' espéraient-ils). Pour une fois, le trajet se passage sans soucis majeur : ni embuscade, ni arrivée imprévue au beau milieu d' un champs de bataille ou d' un groupe de créatures à l' odeur de poisson. Plus d' une fois, Dorian faillait baisser sa garde, tant l' atmosphère était calme. Il était d' autant plus porté à moins se concentrer sur la perception du danger que derrière lui le reste du groupe devait se livrer à de fréquents arrêts, pour tenir compte de l' état blessé.


" Au moins notre lente progression prouve-t-elle une chose : nous n' avons pas abandonné ces malheureux à leur triste sort et grâce à nous, peut-être pourront-ils rejoindre finalement la surface encore en vie " pensa philosophiquement le vampire dévoué au Bien.


Il en était-là de ses considérations entrecoupées de coups d' oeil en arrière et de détections sensorielles devant lui lorsque sa marche fut stoppée par un mur de pierre posé là comme à dessein. Lisse, dur, comme tout mur de pierre qui se respecte. Mais peut-être existait-il quelque part un mécanisme secret, que l' on pouvait activer. Qui sait si ce mur n' était pas en réalité une porte de pierre se fermant verticalement ou pivotant pour interdire l' accès à la surface depuis les tunnels ? Peut-être ce mur ou cette porte avait-il était installé là par les bâtisseurs des des baraquements dont on pouvait actuellement contempler les ruines à la surface de l' ilot...


" Si ç' est le cas, voilà une mesure de sécurité élémentaire " se dit Dorian, les oreilles aux aguets, espérant soit déterminer l' épaisseur du mur, soit entendre un bruit prouvait que le mur pouvait être bougé plutôt que détruit.


HRP :mes deux jets de D20 ont donné successivement " 19 " puis plus modestement " 11 ". Jets de dés réalisés avec d' authentiques dés à 20 faces .

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C'était bien beau tout ça, mais ils n'allaient pas faire demi-tour. D'une manière ou d'une autre ils allaient devoir trouver un moyen de passer ce mur. Ils en étaient encore à se creuser les méninges quand leur examen poussé révéla que le mur était une illusion, très réussie de surcroît.
Galariel s'en étonna:

- Se peut-il que les amphibiens soient à l'origine de cette magie, il me semble qu'il n'y avait pas de lanceurs de sorts dans leurs rangs quand nous les avons affrontés.

Un nouveau mystère venait-il d'apparaître?

Hrp: désolé pour n'avoir lancé qu'une fois, j'avais mal lu les consignes.

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Dorian s' était attendu à devoir chercher pendant de longues minutes avant de trouver un moyen de faire bouger ce mur (si ce dernier était effectivement une porte comme Dorian l' avait imaginé). Mais voilà qu' un étrange et même stupéfiant phénomène venait de se produire : le mure n' était qu' une illusion. Dorian remarqua l' air interrogateur de Galariel, aussi étonnée que lui par le caractère factice de ce nouvel obstacle. Si le mur était aussi ancien qu' il en avait l' air, avait-il été installé par les anciens occupants de Port-Couchant plutôt que par les amphibiens ? C' était probable sauf si on considérait que cette magie était le fait d' un clerc amphibien de haut-niveau. Mais c' était peu probable vu le caractère fruste des créatures marines.

Dorian inspira longuement, passa avec précaution son imposante paluche à travers le faux mur avant de se tourner vers Galariel, Aknoll et les soldats luméniens.


" A mon avis, ce mur a été installé ici afin d' empêcher la progression vers la surface des créatures sans intelligences qui à la seule vue de cet amas de pierre ont l' idée de faire demi-tour. Par contre face à des êtres intellectuellement évolués une telle défense magique ne sert pas à grand chose puisque il suffit de poser la main dessus pour deviner la " supercherie. " Dans tous les cas, nul ne sait ce qui nous attend derrière. Je propose que Galariel et moi passions en premier. Aknoll et vous messires combattants, vous nous attendrez ici. De toutes manières et selon toutes probabilités nous ne serons pas très long à revenir " fit en riant le bon vampire.


Que le mur fut en réalité facile à franchir ne signifiait aucunement que nul péril n' attendait les visiteurs derrière. au contraire : la facilité de franchissement du mur avait peut-être pour objet de pousser les éventuels voyageurs des tunnels à baisser leur garde. Cela relevait d' une grande méfiance bien sûr que de penser ainsi mais un aventurier qui veut poursuivre longtemps sa trépidante carrière se doit d' être trop vigilant que pas assez...

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L'illusion ne cachait aucun piège et ils purent s'avancer sans problème, l'air frais de la surface vint chatouiller les narines des deux éclaireurs autoproclamés. Alors qu'elle prenait une large inspiration, un cor se fit entendre. Étonnée, elle se se tourna vers Dorian:

- Cor luménien ou amphibien?

Elle espérait que Dorian reconnaîtrait ce son qu'elle même ne parvenait pas à identifier.

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Dorian franchit le faux mur avec autant de facilité que Galariel. Aux côtés de la guerrière du Premier Sang, il progressa avec précautions dans les tunnels. Son appréhension était relative : le bon vampire ressentait autant de curiosité que d' inquiétude, au sujet de ce qui l'es attendaient Galariel et lui dans le nouveau tunnel. Il fallut peu de temps aux aventuriers devenus éclaireurs à plein temps pour sentir une désormais bien agréable odeur : celle de la brise marine, un bon air iodé qui contrastait avec l' air confiné des tunnels souterrains de l' ilot. Dorian n' eut toutefois pas le temps d' apprécier le changement olfactif : le son puissant d' un cor de guerre se fit entendre et Galariel lui demanda logiquement à quelle armée ce cor appartenait-il.

" Attend, je me concentre " fit Dorian en levant la main.

" Peut-être entendrais-je aussi autre chose, des conversations par exemple..."

Dorian se pencha en direction de la surface, là où les senteurs marines se mélangeaient aux sons puissants du cor et tendit ses oreilles pointues. Complètement concentré, il lança une de ses habituelles détections sensorielles... Le guerrier luménien espérait identifier le martial instrument de musique au son ; en outre si les propos échangeaient par les créatures en surface étaient du commun, alors pas de doute, les éclaireurs luméniens avaient affaire à des compatriotes. A contrario, si les propos étaient tenus dans un langage inconnu, il y avait de bonnes chances que les créatures devant eux soient des amphibiens. Dans ce cas, cela signifiait que l' ennemi marchait peut-être vers eux. Mieux valait donc être au fait le rapidement possible.


Dorian - - -> ultraouïe - - -> détection auditive - - -> vers la surface et le cor de guerre.

Quête les dessous de Port-Couchant3


Dorian eut beau tendre ses oreilles pointues (origines semi-elfiques oblige), il ne put déterminer l' origine de la créature qui sonnait ainsi du cor. Mais les autres sons qui parvinrent jusque à lui, lui en apprirent bien plus qu' il n' aurait voulu savoir. Là-haut on se battait et durement encore. L' affrontement semblait sans merci étant donné la violence des chocs entre les belligérants. Tout cela ne pouvait signifier qu'une chose : les amphibiens avaient organisé une sortie (peut-être en réponse à l' expédition de délivrance de Donovan un peu plus tôt) et elle semblait couronnée de succès étant donné l' odeur de l' incendie qui remontait jusque aux sensibles narines de Dorian dont l' odorat était aussi aiguisé que l' ouïe et la vue...

Dorian se retourna vers Galariel : son visage n' était pas gris car il n' était pas un être à s' effrayer facilement mais ses traits affichaient une inquiétude certaine. Une inquiétude d' autant plus impressionnante qu' elle était rentrée...

" C' est la guerre Galariel " fit-il à sa camarade de quête devenue plus ou moins une amie, après ces aventures passées ensembles.

" Les amphibiens se battent en surface et les nôtres ne semblent pas en bonne position si on en juge par l' incendie qui fait rage sur l' ilot. Pourquoi ne pas aller chercher les autres et avancer encore un peu dans le tunnel ? Puis j' irais en mode furtif jusque à la sortie de ce dernier et sans me faire repérer (du moins, ç' est mon souhait), je jetterais un oeil au dehors afin de voir ce qu' il en est exactement..."

Il s' arrêta un peu puis reprit :

" Finalement nous avons eu raison de ne pas prendre l' autre passage. Peut-être les amphibiens nous attendaient-ils là-bas, soit près du dernier passage inondé, soit à l' entrée dans la région des cuves. "

Dorian n' ajouta pas que si la bataille là-haut tournait vraiment mal, alors leur petit groupe de cinq combattants serait obligé de prendre le maquis et de continuer à se cacher des amphibiens. Mais dans l' immédiat, le bon vampire préféra gardé par devers lui ses conclusions.

" Une chose à la fois " se dit-il.

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Ce que lui révéla Dorian inquiéta Galariel. Si les amphibiens avaient mené une contre attaque contre la colonie, ils avaient du profiter d'un sacré effet de surprise car personne ne devait avoir envisagé qu'ils pourraient tenter une telle entreprise. Elle imagina sans peine les créatures surgissant d'entrées encore inconnues des colons pour se déverser sur la garnison Luménienne prise au dépourvu. Etant des hommes d'expérience, les soldats avaient du réagir assez vite pour opposer un semblant de résistance mais devaient être surpassés quand même.

- Dorian, tu devrais aller voir où en est la situation la haut pendant que je retourne prévenir nos compagnons. Sois prudent.

Elle espérait que la situation en surface n'était pas trop déséquilibrée, sinon leur intervention ne risquait pas de changer grand chose avec les 2/3 des membres du groupe éclopés.

Pour Galariel Pour Dorian

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Dorian ne s' attarda pas trop à l' extérieur, de crainte de se faire éventuellement repérer par les amphibiens (on ne sait jamais) et revint en hâte vers le tunnel et vers le faux mur. Avec précautions, il traversa l' obstacle apparent et revint vers Galariel, Aknoll et les combattants luméniens.

Sans perdre de temps, il fit son rapport aux autres.

" De hautes falaises des deux côtés, seule celle de gauche peut apparemment être escaladée. Une petite crique devant nous mais seule une barque pourrait s' en approcher. "

Il laissa ses compagnons d' aventure digérer ces peu réjouissantes nouvelles puis repris :

" A présent, je peux aller seul en reconnaissance en attendant la nuit tombée soit en escaladant la falaise avec mes talents " patte d' araignée " soit en me transformant en chauve-souris pour un vol d' observation ou bien nous pouvons y aller tous les trois, Galariel, Aknoll et moi dès maintenant tandis que vous messire officier vous pourriez nous attendre ici avec vos hommes, si vous êtes d' accord " fit le bon vampire en regardant le gradé luménien d' un air interrogateur.

" Sinon ce sera un plaisir pour nous si vous vous joignez à nous pour escalader la falaise mais dans tous les cas, vos quatre hommes ne me semblent malheureusement pas en état d' emprunter ce chemin dans l' immédiat du moins " fit le guerrier luménien d' un ton aussi diplomatique que possible.

" Je pense que personne ne propose de revenir en arrière et de regagner la surface par les passages inondés, là où il n' y a aucun obstacle élevé à escalader mais là où les amphibiens et leur géant gardien rôdent peut-être " acheva en riant Dorian.

Délibérément il n' avait pas évoqué la voie maritime pour regagner le campement militaire de Port-Couchant. Non seulement il n' y avait aucune embarcation à disposition mais en outre une arrivée par la mer risquait fort d' attirer l' attention des amphibiens. Et y aller à la nage ne semblait pas très judicieux non plus : les Luméniens ne connaissaient à priori rien des courants ni de la distance à parcourir pour regagner le port, sans parler des monstres marins (autres que les amphibiens) qui pouvaient éventuellement rôder dans les flots...Et d' ailleurs vu leur état, les quatre hommes de troupe de l' officier luménien auraient sans doute ud mal à parcourir à la nage une mer violente....

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Malheureusement les nouvelles étaient mauvaises, ils étaient coincés ici. La guerrière tenta de faire un point sur la situation:

- Nous ignorons exactement quelle est la situation de la bataille qui se déroule là-haut. Un camp l'emporte t-il ou est-ce équilibré? Et je me pose des questions quant à cet endroit. Ça ressemble à un beau point d'accès à ce complexe, j'espère que ce n'est pas une voie de passage des amphibiens.

Ce serait très fâcheux.

L'officier était du même avis : si les amphibiens utilisaient ce passage pour envoyer des renforts ou même se replier, ils ne pouvaient pas rester ici. C'est pour cela qu'il les suivit dehors pour constater la situation par lui-même et éclaircir ses options. Le premier élément rassurant qu'il fit remarquer était l'absence de toute trace sur le sable ce qui excluait que les amphibiens soient passé par ici pour attaquer la colonie.

- Nous pourrions bricoler une échelle de corde pour aider les blessés à remonter mais cela va prendre du temps. Mais c'est une tâche dont mes hommes peuvent s'occuper. Alors si vous ne préférez pas attendre avec nous, vous pouvez tenter de rallier les forces de la colonie et voir ce qui se passe là haut pour aller chercher de l'aide. L'appui de combattants expérimentés tels que vous pourrait leur être plus utile qu'à nous.

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Dorian écouta les inquiétudes légitimes de Galariel et de l' officier luménien au sujet de la petite crique qu' ils venaient de découvrir au dehors. Effectivement celle-ci pouvait - en théorie - constituer un excellent passage pour les amphibiens désireux d' envahir la colonie luménienne se trouvant en surface. Dans l' immédiat toutefois l' essentiel était de savoir où il convenait d' aller. L' officier luménien avait émis une intéressante suggestion en proposant de construire des échelles de corde, encore que dans l' esprit de Dorian ses deux soldats les plus blessés éprouveraient quelques difficultés à se hisser jusque au sommet des falaises au dehors malgré l' appoint des échelles en question.


Mais peu soucieux d' entamer une discussion avec l' officier luménien, Dorian se contenta d' hocher la tête positivement. Après tout il y avait peu de chances pour que les amphibiens viennent les chercher jusque à ce tunnel somme tout reculé. Les combattants luméniens pourraient en toute quiétude fabriquer leurs instruments d' escalade...tout en récupérant un peu de leurs blessures.

" Fort bien messire " fit-il le bon vampire en s' inclinant légèrement.

" Mes compagnons et moi allons donc voir dès maintenant ce qui se passe là-haut. Bonne chance à vous " ajouta-t-il en serrant la main du gradé.

" Avec un peu de chance, nous nous reverrons bientôt tous et en bonne santé " fit-il encore avec un sourire optimiste.

Puis à Galariel et Aknoll :

" Bon eh bien je crois qu' une bonne séance de grimpette nous attend " fit le guerrier luménien avec son habituel humour. Puis calmement il se dirigea vers la sortie du tunnel, la crique et ses hautes falaises.

Pourvu que les falaises de gauche même abordables ne soient pas trop glissantes, sinon faute finir leurs carrières entre les griffes des amphibiens, les trois Luméniens finiraient en quelques morceaux sur petite crique au dehors. Ni le guerrier-forgeron de Lumnis, ni la guerrière du Premier Sang ni le jeune guerrier demi-orque (d' où venait-il au fait leur ami, Dorian ne s' en souvenait plus...) n' étaient nullement habitués au déplacement en montagne.

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Galariel leva les yeux sur les falaises imaginant déjà la pénible ascension qui l'attendait elle et ses compagnons. Sa blessure au bras se rappela à son souvenir et la fit grimacer, elle allait représente un handicap pour la guerrière.