Le Cimetière

[Le Façonneur]

Derrière la porte de la gargouille d’or, Asmodeus découvrit une salle circulaire. Le long du mur s’alignaient de hideuses gargouilles, en pierre celles-ci. La moitié d’entre elles tenaient des flambeaux, ce qui éclairait l’endroit. L’autre moitié tenaient des armes diverses : épées, haches, masses d’armes. Au centre de la salle, il y avait un piédestal sur lequel reposait un objet en bronze. C’était tout. Les aventuriers n’étaient apparemment pas encore venu là. Mis à part le crépitement des flammes et le gémissement du vent lointain, c’était le silence.

[Asmodeus]

La présence d’un objet signifiait sans doute que les aventuriers n’avaient pas encore trouvé cet endroit : n’étaient-ils pas connus pour s’emparer sans vergogne de tout ce qui ne leur appartenait pas ? Il pouvait fort bien s’agir de la seconde partie de l’objet permettant de se déplacer librement dans la tour mais Asmodeus décida de se montrer prudent. Ces gargouilles ne l’inspiraient guère, surtout celles portant des armes. Il y avait en effet toutes les chances que les créatures s’activent dès qu’il aurait mis la main sur l’objet de bronze. Il ne pouvait pas non plus se permettre de tergiverser car les aventuriers pouvaient débarquer à tout moment et compliquer les choses. La momie s’approcha donc prudemment de l’autel et chercha à déterminer s’il semblait piégé magiquement. Si elle ne détectait rien d’inquiétant, elle utiliserait un nouveau sort de sanctuaire pour éviter toute attaque pendant qu’elle quittait la pièce.

[Le Façonneur]

Il ne fallut pas longtemps à la momie pour constater que le piédestal était piégé. Elle décelait la superposition d’au moins deux auras magiques, une de transmutation et une de nécromancie. S’était approché, elle put également d’avantage observer l’objet de bronze. C’était la moitié d’une rose des vents. Asmodeus allait-il se contenter d’un sort de sanctuaire après ces constatations ? Quoi qu’il en soit, rien ne s’était encore déclenché.

[Asmodeus]

Asmodeus savait que le sort de sanctuaire n'avait rien d'une protection parfaite : s'il empêchait un ennemi de le cibler, il ne le gardait en rien face aux pièges qu'il pourrait déclencher. Et comme il avait perçu clairement deux auras magiques, il sut qu'il devait tenter de lever ces pièges quels qu'ils soient :

Asmodeus - Dissipation de la magie -> Autel

[Le Façonneur]

L’aura de transmutation s’estompa suite à la dissipation. Soit la magie était brisée, soit simplement réprimée temporairement. Subsistait en tout cas l’aura nécromantique. Dans le dos d’Asmodeus, la porte s’ouvrit en grinçant, quelqu'un entra...

[Asmodeus]

Asmodeus ne craignait pas vraiment l'aura nécrotique, la plupart des sortilèges employant ce type d'énergie ne pouvant rien contre lui. Et il y avait de toute façon plus urgent : il contourna rapidement l'autel pour qu'il se retrouve entre lui et le nouveau venu : s'il devait l'affronter, autant bénéficier de ce couvert même s'il était modeste.

[Le Façonneur]

Au terme de son mouvement, Asmodeus découvrit le nouveau venu, ou plutôt, la nouvelle venue. Il la reconnu au premier coup d’œil. Ce masque glacial, ces cheveux blancs et si léger, cette robe rouge et noir, cette posture impérieuse, ce bâton de nécromancien... Dame Irélia ne semblait pas trop avoir souffert de son errance à travers la tour. Le ton qu’elle employa suggéra le contraire. Son agacement était palpable à chaque mot.
« Ha, enfin une rencontre à peu près agréable ! Entre ce fantôme débile, ce bâtiment absurde et les aventuriers attardés, je commençais à me sentir bien seul. J’ose espérer que vous avez avancé dans vos négociations avec le maître des lieux. »
La liche regarda la salle, puis le piédestal.
« Qu’est-ce que ceci ? » demanda-t-elle en désignant la moitié de symbole.

[Asmodeus]

Asmodeus aurait presque pu être soulagé de retrouver Dame Irélia plutôt que le groupe d’aventuriers. Presque, parce que la liche n’était pas forcément la meilleure compagnie qui soit et qu’il n’était pas du tout exclu qu’elle provoque plus de problème qu’elle n’en résolve. Cependant, il n’avait pas envie d’avouer avoir tourné en rond et avoir été incapable de bloquer les aventuriers qu’il avait croisés. Il se concentra donc sur ce qu’il avait appris en espérant que Dame Irélia ferait de même :

- Asmodeus a appris un certain nombre de choses lors de ses pérégrinations. Les plus importantes sont que cet objet est la moitié d’un artefact permettant de se déplacer librement dans la tour et que le groupe d’aventuriers que traque Sire Danval est en possession de sa seconde partie.

[Le Façonneur]

« Hummm... intéressant. »
La liche s’approcha du piédestal et tendit la main vers celui-ci. Elle se concentra un instant et déclara :
« De l’énergie nécrotique. Voilà bien un piège qui ne représente aucun danger pour nous. »
Elle ne toucha cependant pas l’objet de bronze et se contenta de l’observer.
« Se déplacer librement vous dites... Il va nous falloir trouver cette seconde partie mais je répugne à me fier au hasard pour cela. J’en ai assez d’errer. Estimez-vous possible que ce groupe d’aventuriers puisse venir ici ? »

[Asmodeus]

Une idée prit corps dans l’esprit de la momie. Une idée qu’il avait eue d’instinct en entrant dans cette pièce. Une idée permettant de retourner la situation à leur avantage. C’est donc d’un ton presque guilleret qu’il répondit à la liche :

- Parfaitement ! Ce sont les indices qu’ils ont lu à haute voix pendant qu’Asmodeus espionnait qui l’ont conduit droit ici. Il ne fait donc aucun doute que les aventuriers – et il prononça ce mot avec un mépris flagrant – finiront par venir ici. Asmodeus propose de laisser l’objet tel qu’il est. Avec sa protection. Autant ne pas leur mâcher le travail ! Avez-vous un moyen de dissimulation ?

[Le Façonneur]

Dame Irélia sembla soupeser les propos de la momie avant de répondre avec une satisfaction manifeste :
« J’en ai un et votre plan me convient. Enfin nous allons reprendre l’initiative ! »
Elle contourna le piédestal, parût hésiter, puis suggéra :
« J’ai un sortilège d’invisibilité qui fera fort bien l’affaire. Cependant, nous devrions nous poster à côté de la porte. Il n’y a qu’une seule entrée. Nous entrerons en scène dès que les aventuriers auront déclenché le piège. Et nous leur couperont alors la retraite. Qu’en pensez-vous ? »[/color]

[Asmodeus]

La momie se contenta d'esquisser un petit sourire satisfait qui était du plus mauvais effet sur son visage transformé par la momification. Il se dirigea ensuite vers l'un des côtés de la porte et laissa l'initiative à la liche pour lancer son sortilège. Oui, ils allaient enfin pouvoir rendre les coups et prendre l'initiative. Et sa première cible serait cette prêtresse qui avait permis aux aventuriers de lui échapper dans la salle précédente.

[Le Façonneur]

Dame Irélia lança son sort, après s’être elle-même positionnée de l’autre côté de la porte. Asmodeus put constater être invisible. Dès lors, l’attente débuta. Le silence de la tour avait quelque chose d’écrasant. Plus on y faisait attention, plus on remarquait d’infimes bruits, la plupart étant très étranges. Finalement, la liche brisa le silence, sans doute agacé par celui-ci :
« Et donc, des projets dans votre vie éternelle ? Je veux dire, outre cette histoire de miroir brisé ? »

[Asmodeus]

Asmodeus savait faire preuve d’une patience infinie, résultat de sa prudence naturelle dans sa vie antérieure. Le silence et l’attente ne l’auraient donc pas vraiment gêné mais il aurait été fort discourtois d’ignorer purement et simplement la question de la liche. Alors, à voix basse pour limiter au maximum les risques d’être entendu depuis l’autre côté de la porte et ruiner leur plan, il déclara :

- Quelques-uns en effet. Mais ce ne sera qu’un début : sécuriser le sanctuaire puis étendre son influence aussi loin que possible dans le cimetière et les catacombes. Et un des moyens sera la recherche d’alliés en surface. Il ne faut jamais négliger les soutiens indirects qui peuvent gérer la logistique ou constituer des sources d’information.

[Le Façonneur]

« Intéressant. Le siège de votre pouvoir est fort bien localisé. Melandis est un emplacement de prédilection pour tout ce qui est sombre, impossible de le nier. Et le seul contenu de votre bibliothèque a de quoi éveiller l’intérêt de bien des arcanistes. Il n’est pas impossible que nous gardions contact. J’aurais deux trois ouvrages à vous faire découvrir et qui sait aussi, deux trois projets qui me tiennent à cœur. »
La liche semblait un peu mieux disposée envers la momie. À moins qu’il ne s’agisse là de manipulation. Quoi qu’il en soit, Asmodeus n’eut pas le temps de répondre car la porte s’ouvrit. Les aventuriers étaient là. Le nain en premier, la femme en vert avec son arc, la femme en blanc... non, deux femmes en blancs ainsi qu’un magicien. Cinq personnes au total. La porte se referma. Le groupe, prudent, fouillait du regard la salle sans parvenir à déceler les deux morts-vivants dans leur dos.
« Les prêtresses sont des sœurs de la lumière, dit la voix d’Irélia, directement dans la tête d’Asmodeus. Ils sont nombreux tout de même. »

[Asmodeus]

Asmodeus n'était pas du genre à céder facilement à la flatterie mais cette meilleure disposition à son égard pourrait éventuellement donner des fruits intéressants. A condition que cette affaire en Gisombre se déroule bien et que la liche ne se mette pas en tête de chercher à le trahir. Mais il y avait désormais plus urgent que songer aux possibilités de l'avenir : la momie chercha à former des mots en réponse à la remarque de Dame Irélia dans sa tête, espérant pouvoir communiquer par ce biais en se concentrant :

- Il faut empêcher les prêtresses d'incanter. Asmodeus se chargera des autres.

[Le Façonneur]

Dame Irélia signifia son accord puis ne dit mot. Devant les deux morts-vivants, les aventuriers examinaient maintenant le piédestal.
« Ha bah, c’est pas trop tôt ! Voilà ce fichu morceau de symbole ! bougonna le nain.
- Ne t’approche pas, prévint la femme en vert. Ce doit être piégé, comme l’autre.
- Effectivement, je perçois une énergie nécrotique, déclara le magicien en se concentrant. Mais... attendez... de la magie émane aussi de... »
Il se tourna lentement sur lui-même. Il devait percevoir l’aura du sortilège d’invisibilité ou celles des objets magiques des morts-vivants. En tout cas, il pivotait vers eux. Dame Irélia choisit cet instant pour lancer un sort fulgurant. De son bâton jaillit un éclair aveuglant qui frappa le magicien puis se communiqua aux autres aventuriers. Le groupe fut néanmoins prompte à réagir. La femme en vert tira le magicien en arrière pour le mettre à l’abri, le temps qu’il se ressaisisse. Le nain chargea la liche en beuglant :
« Te revoilà la moche ! Les morts, c’est mort ! »
Les deux prêtresses commencèrent à incanter. La liche préparait également un nouveau sort. Asmodeus était encore invisible.

[Asmodeus]

Asmodeus profita de ce que l'attention était portée par la liche pour préparer au mieux son intervention. Et il avait une idée très précise de ce qu'il escomptait obtenir. Un sort à même de blesser sérieusement plusieurs des aventuriers tout en séparant leurs forces :

Asmodeus -> Barrière de lames -> Centré sur lui-même au milieu du groupe d'aventuriers

[Le Façonneur]

La surprise aidant, le sortilège d’Asmodeus eut l’effet escompté. Les lames d’énergie blessèrent au moins trois des aventuriers, dont le plus avancé, le nain. Cela laissa à la liche le temps d’invoquer plusieurs créatures infernales, de petits démons qu’elle positionna en protection devant elle et son allié. Mais les aventuriers étaient aguerris. La victoire n’était pas encore acquise. La momie remarqua le lancement de deux sorts de soins. Pire encore, le magicien adverse incanta une dissipation de la magie, faisant disparaître la barrière de lames. Le dit magicien, ainsi que la femme en vert et une des prêtresses se trouvaient juste derrière le piédestal auquel personne n’avait encore touché. Le nain commença à massacrer les invocations de la liche, fermement décidé à parvenir au corps à corps.
« Ma parole, on a la paire ! » grogna-t-il.
La seconde prêtresse, à mi-distance, se focalisait sur un nouveau sortilège. Dame Irélia, quant à elle, s’apprêtait à poursuivre l’assaut. Son prochain maléfice était proche.

[Asmodeus]

Face à un tel groupe organisé et complémentaire, il était trop dangereux de focaliser ses sortilèges sur un seul aventurier pour le mettre hors de combat. Les efforts des deux mort-vivants devaient donc toucher tout le groupe et les empêcher autant que possible d’agir. Asmodeus décida qu’il était de son rôle d’endosser cette responsabilité pendant que la liche provoquait des dégâts.

Asmodeus -> Symbole de terreur

Voilà qui permettrait peut-être de semer le chaos parmi leurs ennemis...

[Le Façonneur]

Le magicien, la femme en vert et le nain résistèrent à la vague de terreur, preuve de leur entraînement pour le moins remarquable. En revanche, les deux prêtresses cédèrent à la panique. Elles se mirent à crier et à chercher une échappatoire. L’une se précipita derrière une gargouille, l’autre bouscula le piédestal en voulant se cacher derrière. La moitié de symbole tomba au sol. Il y eut un déclique et une onde noir se diffusant à partir du piédestal. Le piège venait de se déclencher. Tout le monde fut traversé par l’onde. Asmodeus ressentit un grand bienêtre. L’énergie nécrotique venait de lui redonner toutes ses forces. Et il put mesurer la puissance de l’onde qui, pour les vivants, se révéla dévastatrice. Le magicien tomba, le visage déformé par la douleur. La prêtresse ayant déclenché la noir déferlante s’effondra également. Les invocations de la liche, par contre, furent également toutes détruites. Encore une seconde et Dame Irélia lançait une puissante boule de feu au milieu de la salle. La femme en vert tomba à son tour. La momie fut épargnée, la liche visait bien. En un rien de temps, le groupe venait de se faire d’essimer. Mais restait le nain qui, prenant la mesure du danger, cessa ses attaques et se précipita vers la porte, proche de lui. Impossible de le retenir, déjà il disparaissait, sitôt le seuil franchi. Le silence retomba. La liche balaya la salle d’un regard appréciateur avant de déclarer :
« Pas mal, pas mal du tout. »

[Asmodeus]

Asmodeus avait peine à croire ce qui venait de se passer : jamais il n’aurait songé que son sort puisse être aussi efficace. Il fallait bien sûr reconnaître qu’ils avaient eu beaucoup de chance que l’une des prêtresses déclenche le piège nécrotique mais c’est bien son symbole qui avait déclenché cette bienheureuse réaction en chaîne. La momie hocha la tête d’un signe appréciateur mais ne se laissa pas aller à l’euphorie du moment :

- Oui, c’est une bonne chose de faite. Mais Asmodeus n’oublie pas qu’il reste au moins un aventurier puissant qui risque de débarquer bientôt. Il faut donc vérifier que ceux-là ne poseront plus de problème et récupérer les symboles. Ensuite il sera temps d’aviser de la suite.

Joignant le geste à la parole, il s’approcha du corps le plus proche pour vérifier s’il y restait une parcelle de vie.

[Le Façonneur]

Le corps que choisit Asmodeus fut celui de la prêtresse ayant déclenché le piège. Ce n’était plus que de la chair morte. En revanche, le corps d’à côté, celui de la femme en vert, respirait encore. Dame Irélia, pendant ce temps, s’empara de la moitié de symbole tombée au sol et l’examina brièvement.
« Alors c’est donc ça... Espérons que ce n’était pas le nain qui transportait l’autre partie. »
Elle se dirigea vers le magicien et entreprit de le fouiller.
« Si l’occasion nous en est donnée, nous devrions retrouver Sir Danval. Une fois réuni, nous n’aurions strictement plus rien à craindre du paladin. Encore que même en l’état actuel, je l’imagine mal pouvoir nous tenir tête. »

[Asmodeus]

Bien lui avait pris de vérifier l’état des aventuriers : même blessé, cette engeance pouvait encore réserver de bien mauvaises surprises et même se relever. Pour éviter pareil désagrément, Asmodeus asséna un violent coup de son bâton en direction du cœur de la femme en vert, espérant l’envoyer rejoindre le monde des morts. Ensuite, il serait temps de la fouiller pour récupérer ce que pouvait bien contenir son cadavre.

[Le Façonneur]

Le coup fut suffisant à priori pour achever l’aventurière. Après une fouille rapide, Asmodeus mit la main sur plusieurs objets dignes d’intérêt. Un arc de fort belle facture dégageant une énergie magique, un anneau finement ouvragé, probablement de conception elfique, lui aussi magique et pour finir une moitié de symbole en bronze qui semblait tout à fait pouvoir se combiner avec celle en possession de la liche. Cette dernière venait de s’emparer du grimoire du magicien et elle le feuilletait rapidement. Elle faillit le jeter mais se ravisa puis reprit sa fouille.

[Asmodeus]

De même, Asmodeus n’avait que faire de l’arc ouvragé mais il était conscient de la valeur marchande qu’il pouvait représenter tout comme du symbole qu’il évoquerait aux aventuriers du même groupe quand ils se recroiseraient. Après avoir empoché l’anneau avec l’intention de l’examiner plus tard, il cala l’arc sur son sac et reprit son examen des derniers corps. S’il ne trouvait aucun document d’intérêt, il proposerait à la liche d’essayer d’unir les deux parties du symbole afin d’en saisir le fonctionnement.

[Le Façonneur]

Les deux prêtresses possédaient bien quelques objets magiques mais ceux-ci étaient bénis et la momie se brûla quelque peu en voulant les toucher. La liche acheva son examen du magicien puis se tourna vers son confrère du moment. Elle trouva la proposition d’unir les deux morceaux de symboles logique, alors elle sortit le sien et se prêta à l’expérience avec un intérêt soutenu. L’objet se reconstitua dans un léger éclair mordoré, mais il n’y eut pas plus d’effet. L’aspect du symbole n’allait non plus pas pouvoir aider sur la façon de l’utiliser.
« Je ne vois aucun mot de commande inscrit. Peut-être qu’il suffit de l’avoir sur soi pour se soustraire à la magie de la tour. Ce ne serait pas impossible. Mais comment faire pour ne pas se séparer ? Jusqu’à preuve du contraire, un seul d’entre nous peut avoir le symbole. »

[Asmodeus]

Asmodeus se remémora la conversation entre les aventuriers qu’il avait surprise un peu plus tôt pour hasarder une hypothèse. La momie regrettait simplement de ne pas avoir trouvé le parchemin qu’avait évoqué l’une des prêtresses mais cela tendait à confirmer la supposition de la liche quant à l’utilisation du symbole.

- Les aventuriers ont évoqué un contact physique pour ne pas se séparer lors du passage d’une salle à une autre. Ce serait un peu comme lors d’une téléportation, cela ferait sens.
Restait à déterminer qui garderait le fameux symbole et qui prendrait le risque de se perdre…

[Le Façonneur]

« Bien, ça me semble plausible. Je garderai le symbole sur moi et nous resterons en contact lors des déplacements. Cela dit, avant de bouger, il faut savoir quoi entreprendre. Je suis d’avirs de retrouver Sir Danval. Après tout, c’est lui qui nous a conduit ici. Mais nous pourrions tout aussi bien gagner le sommet de la tour où se trouve la chose à protéger. Le fantôme, maître des lieux, doit s’y trouver. Ce serait peut-être l’occasion d’enfin le ramener à la raison. Ou alors, c’est le paladin qu’on se met à traquer. Si on fait tout nous-même, Sir Danval se sentira inutile et je dois bien avouer que je trouverais ça très amusant. »

[Asmodeus]

Asmodeus commençait à craindre que la rivalité – certes amusante – existant entre la liche et Sire Danval puisse leur jouer de mauvais tours. Face à eux, les aventuriers étaient unis et solidaires. Certes, ils venaient de leur porter un rude coup en décimant leur groupe mais il ne fallait jamais sous-estimer la résilience et la détermination de cette engeance nuisible. Il garda toutefois pour lui ses réflexions et préféra se concentrer sur les modalités pratiques qu’imposait leur situation immédiate :

- Sire Danval et ce paladin pourraient se trouver n’importe où dans la tour et le dispositif ne devrait pas vraiment aider à les localiser. La seule chose certaine est que les deux chercheront à atteindre le sommet de la tour. Autant y arriver avant eux pour se préparer en conséquence. Et si une opportunité se présente sur le chemin, il sera toujours temps de la saisir !