La Couronne de Cuivre

Chandara hésita entre amusement et une certaine pondération pour ne pas risquer de vexer le paladin mais les remarques de ses camarades et l'expression du pauvre Lathandrite la firent tout de même sourire gaiement alors qu'elle lui retournait son regard et ajouta d'un ton joyeux :

- Je serais presque tentée de dire qu'Arthur est celui qui se rend le moins compte de son propre charme ! J'ai même parlé avec une Sunite qui le gardait d'un peu trop à l'œil à mon goût !

Elle adressa à ce dernier un clin d'œil discret tout en espérant qu'il ne se vexe pas qu'elle le mette ainsi en valeur auprès de ses amis.

Il n'avait pas l'air vexé, mais complètement abasourdi, et plus embarrassé que jamais. Les autres paladins rirent de bon coeur et Kyle posa une main amicale sur son épaule.
" Ah misère... Vous êtes bien assortis."
Sullyan lui décocha manifestement un coup de pied sous la table car il poussa un cri de surprise, puis se massa le tibia en grimaçant.
" Heureusement, le souper, miséricordieux, vient à notre secours." fit Geoffroy en attrapant la casserole que lui tendait un novice.

Chandara se rendit compte qu'elle s'était laissée emportée trop loin cette fois elle baissa la tête vers son assiette tout en jetant un œil discret de temps à autre vers Arthur pour détecter ses réactions. Toujours est-il qu'elle garda cette fois le silence pour ne pas risquer d'embarrasser encore davantage le jeune-homme. Ne pas le brusquer avait conseillé Moïra : elle avait fait fort, imbécile qu'elle était !

Arthur mangea sans piper mot, peinant à retrouver une couleur naturelle, ce que le pot-au-feu épicé ne facilita en rien. Les autres paladins guidèrent la conversation vers d'autres sujets moins dangereux, la chaleur bien sûr, qui commençait à agacer même l'esprit le plus posé, et avait manifestement un impact sur l'humeur des novices, puis le voyage de recrutement prochain. Geoffroy interrogea ensuite Chandara sur les livres qu'elle avait récupérés dans la salle de classe, ce qui permit à Arthur de se réinsérer dans la conversation. Tous souhaitèrent bonne chance à la jeune femme avec son choix d'ouvrages — ils n'étaient manifestement pas de grands lecteurs, aucun d'entre eux — mais lui assurèrent qu'elle n'aurait pas besoin de somnifères pour dormir tant qu'elle n'aurait pas terminé.

Chandara était ravie de voir Arthur ressortir de sa coquille et espéra savoir retenir la leçon pour les prochains repas. Le sujet des titres qu'elle avait empruntée la fit tout à fait sortir de son propre mutisme et elle répondit d'un ton léger et avec un certain enthousiasme :

- On voit que vous n'avez pas eu à lire les écrits sur la théologie et les devoirs des Helmites ! J'ai à peine commencé le premier des deux livres mais je trouve que ça se lit plutôt bien et le sujet est intéressant. Mais s'il se révèle efficace pour s'endormir rapidement, j'en comprends tout l'intérêt quand on se doit d'être levé à l'aube.

" Je n'ose imaginer les horreurs que vos maîtres ont dû vous faire ingurgiter si vous trouvez ce genre de bouquins intéressants, dit Geoffroy en frémissant.
— Oh, celui sur les préceptes lathandrites a un côté poétique... La langue est tellement vieillie qu'il faut voir ça comme une musique. Evidemment, si tu cherches à comprendre le sens profond de chaque strophe... Je comprends que tu trouves ça pelant au possible. C'est surtout l'histoire de l'ordre qui est particulièrement rasoir. D'ailleurs, tout le monde s'accorde pour dire que c'est une catastrophe stylistique. Mais avec un peu de chance, la version hélonienne sortira d'ici un an ou deux, et nous pourrons nous contenter du résumé qui y figurera."

Chandara écoutait avec attention les interventions des uns et des autres sans réellement intervenir et en ne perdant que rarement son voisin du regard. Elle ne pouvait s'empêcher de s'imaginer qu'il allait lui en vouloir d'avoir ainsi parlé de lui alors même qu'il était absent. Peut-être devrait-elle lui présenter ses excuses quand ils seraient seuls après le repas... En attendant, elle ne voulait pas totalement s'exclure de la conversation aussi demanda-t-elle à toute la tablée :

- Je compte bien finir ces deux livres mais peut-être qu'il y en a d'autres que vous me conseilleriez ?

" A mon avis, vous aurez bien assez avec ces deux-là, dit Geoffroy. Ça va déjà vous prendre la veille.
— Après, ça dépend de ce que vous aimez lire. Il y a une petite librairie, sur le port, dont le patron est d'excellents conseils.
— Tu sais ça, toi ?
— C'était pour offrir !"

Chandara écouta l'échange en souriant et demanda à Kyle l'adresse de cette fameuse librairie mais elle crut tout de même bon de préciser en regardant spontanément dans la direction d'Arthur :

- C'est juste pour lire un peu avant de dormir ou dans les moments creux de la journée mais j'ai bien l'intention de profiter autrement de mon séjour dans votre ville magnifique.

Du temps qu'elle entendait également mettre à profit pour se rapprocher d'Arthur mais il aurait été malvenu de le préciser et tout à fait inutile sans doute.

" C'est sûr que vous pouvez tout autant mettre ces livres dans votre sac pour la traversée de retour, remarqua Kyle. A moins que vous n'ayez l'intention de vous établir en Hélonna, bien sûr. Si vous virez Sunite, ce sera sans doute nécessaire : je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de représentants de la Déesse aux Cheveux de Feu de votre côté de la mer.
— Mais est-ce que la liberté religieuse ne fait pas son grand retour, avec les changements politiques à Manost ?
— De là à aller jusqu'à Sunie, il y a quand même un pas..."

Déménager sur Helonna ? Elle n’avait jamais encore réfléchi aux conséquences de sa conversion sous cet angle. Elle avait sa famille, ses racines et ses plus proches amis en Dorrandin, à Manost comme à Cojum mais elle ne pouvait que donner raison à Kyle sur le fait que Sunie n’avait pas particulièrement la cote dans sa ville d’origine.

Et les privations consécutives à la guerre n’allaient certainement pas améliorer la situation du culte. Mais c’était à peu près aussi vrai pour Lathandre ou les autres dieux honorés de ce côté de la mer : les grandes religions martiales - la Cavalière Rouge en tête – allaient se tailler la part du lion dans les rapports de force régissant Manost et d’autres religions aux vues parfois opposées ne seraient certainement pas accueillies avec joie. Et s’installer de ce côté de la mer lui permettrait de voir plus souvent Arthur, non ? Leur relation était bien trop précoce encore pour que cela entre vraiment en ligne de compte mais qu’en serait-il d’ici quelques veilles ?

La jeune-femme se rendit compte qu’on attendait une réponse de sa part aussi s’arracha-t-elle à ses pensées :

- C’est certain que les militaires ont pris le pouvoir à Manost et peut-être même jusqu’à Cojum. Et c’est vrai que Sunie n’incite certainement pas à agir discrètement ou dans l’ombre… Enfin, je n’ai pris encore aucune décision et je crois que je doive déjà me projeter aussi loin. Je ne vais pas devenir Tormite, Ilmate ou même Chauntéenne sous prétexte que ces cultes sont mieux représentés chez moi. Ce serait vraiment une vision trop pragmatique d’un sujet aussi crucial et intime.

" Certes. En même temps, j'imagine que c'est ce que font bien des gens, en vérité." dit Geoffroy, pensif.
Arthur mangeait sans rien dire et le sujet ne semblait pas l'inspirer plus que ça. Sullyan haussa les épaules.
" Quand on a la vraie foi, on ne craint pas d'en être martyr. Surtout pas quand on est paladin. C'est l'élan même de notre vocation. Notre dieu passe avant toute chose. En cela, que l'on soit Sunite, Lathandrite ou Tormite n'a aucune importance. Si on n'est pas prêt à tout donner à sa mission, c'est qu'on n'est pas fait pour être paladin."
Les autres acquiescèrent, convaincus.

N'ayant certainement pas tout oublié depuis l'époque où elle était encore paladine et toujours sur les routes - loin des siens - Chandara ne pouvait qu'acquiescer à son tour mais elle tempéra tout de même le point de vue de la petite assemblée :

- Je n'ai pas peur de suivre les élans de ma vocation, Arthur pourrait vous en témoigner !

Elle avait dit cela de manière spontanée avant de se rendre compte de la double interprétation possible d'autant qu'on lui prêtait volontiers un penchant Sunite. Elle bafouilla un peu en ajoutant précipitamment :

- Enfin, j'étais un peu trop téméraire au combat et ça a bien failli nous coûter très cher en Dorrandin... Cela dit, il me semble que les Sunites n'hésitent pas à voyager pour accomplir leurs missions : j'en ai d'ailleurs rencontré deux à leur temple ce matin.

" Comme tous les paladins, les Sunites sont liés aux missions qui leur sont confiées par leur ordre. Si les clercs de la Dame aux Cheveux de Feu sont imprévisibles, ses preux sont beaucoup plus... raisonnables, dit Sullyan. Ils sont garants d'un peu d'ordre dans...
— Tout ce bordel, compléta Kyle avec un sourire indulgent.
— Mais je ne crois pas qu'ils soient moins voués à leur déesse que les Lathandrites. Sans quoi, ils n'auraient pas de pouvoirs divins."

Chandara les écoutait avec attention et intervint immédiatement à la suite de Sullyan avec le grand naturel et la franchise qui la caractérisait :

- Un paladin reste un paladin, bien entendu : il est lié par ses engagements et le premier d’entre eux est envers son dieu ou sa déesse et je ne cherche pas celui ou celle qui me donnerait le moins d'obligations. Mais tout de même, je crois qu’il important de partager le credo de la divinité à laquelle on se lie et même si Sunie apparait chaotique, je crois que ça me plairait beaucoup de servir une déesse qui ne réprouve pas que ses fidèles développent et entretiennent des relations amicales ou même amoureuses. Cela change radicalement de la conception Helmite pour laquelle seul la vigilance et la protection – particulièrement des enfants – comptent. Ce sont des choses importantes, bien sûr, mais il me semble que la vie ne doive pas se résumer à si peu.

" N'importe quel paladin mettra le credo de son voisin en question, dit Sullyan avec un léger sourire. C'est bien normal : si on choisit un dieu, on n'en choisit pas un autre, et pour un paladin, il n'y a pas de demi-mesure. Aucun d'entre nous ne trouve Sunie à la hauteur de Lathandre."
Elle parut désolée.
" Ce qui ne veut pas dire que nous vous déconseillerions de vous tourner vers elle si c'est là que vibre votre foi... Mais je ne crois pas que nous pourrions jamais vraiment le comprendre."

Chandara montra qu'elle n'avait pas l'intention de se formaliser de ces paroles, bien au contraire. Elle adressa en effet un sourire sincère à la paladine avant de répondre avec aplomb :

- Je crois que le plus important est de se respecter les uns les autres, pas forcément de se comprendre ou de comparer nos vocations. A mon arrivée à Luménis, j'ai été surprise de voir tant de cultes représentés ouvertement. J'imagine bien qu'il y a des rivalités qu'une étrangère comme moi ne peut pas percevoir mais vous me semblez vivre en harmonie, malgré vos divergences de points de vue.

Elle avait cherché le regard d'Arthur à cette dernière phrase, comme si elle s'adressait aussi à leur jeune couple.

Arthur ne répondit rien mais lui sourit doucement.
" Nos rivalités sont secondaires et nous vivons en bonne entente, c'est certain. Mais dans le fond... Nous avons le sentiment que les autres ont tort." dit Geoffroy.
Sullyan avait suivi le regard de Chandara et acquiesça.
" Après, c'est aussi le propre des paladins d'être plus convaincus qu'un fidèle moyen. Notre force vient de notre dieu. Et seule une foi pure et profonde le permet."

Chandara s'était un peu perdue dans le sourire d'Arthur et n'avait pas détourné le regard vers Kyle ou Sullyan, préférant - pour la millième fois - chercher à déterminer si le regard du paladin était plus bleu ou plus gris. Elle répondit sans se rendre compte que son attention avait été remarquée par au moins une partie du reste de la tablée. Ou peut-être s'en moquait-elle au fond :

- Nos fois sont toutes pures et sans partage mais le monde est complexe et a de multiples facettes : je crois qu'avoir raison ne signifie pas que les autres ont tort. Et parfois les petites différences font tout le sel !

Personne ne relança le sujet. Sans doute étaient-ils conscients que celui-ci risquait de devenir désagréable s'ils poussaient plus loin leurs réflexions. Ils reprirent donc leur repas et discutèrent de thèmes plus légers, jusqu'à ce que les assiettes se vident. Au moment où ils rassemblaient les assiettes, une novice vint se glisser près de leur table.
" Arthur, le commandant te demande." souffla-t-elle.
Le jeune homme ne put dissimuler une grimace inquiète, puis se leva.
" Je reviens dès que possible."

Chandara s'inquiéta elle aussi, ne pouvant que s'interroger sur les raisons que pouvaient avoir le commandant pour vouloir parler à Arthur à cette heure. La réaction du jeune-homme suffisait à lui faire savoir que la convocation n'était pas chose ordinaire et habituelle. Se pouvait-il qu'elle ait commis quelque impair mettant en difficulté son compagnon ?

Les doutes de la Dorrandine étaient clairement visibles sur son visage quand Arthur eut pris congé mais elle évitait de croiser le regard des autres paladins autant par pudeur que par crainte de trouver une confirmation dans leur attitude.

Les autres paladins rebondirent aussitôt sur d'autres sujets de conversation, empêchant un silence inconfortable de s'installer. C'était néanmoins la fin du repas et le groupe finit par se lever, certains partant vers la cuisine, d'autres vers le couloir. Sullyan lui enjoignit de ne pas s'inquiéter avant de prendre congé à son tour : ils n'étaient manifestement pas des couche-tard, à moins qu'ils ne se préparent à d'autres activités, plus privées. D'Arthur, nulle trace, mais la jeune femme croisa le regard sévère de Sire Othon au moment où il quittait la pièce.

Chandara sentit une boule se former dans son estomac au moment où elle croisa le regard de Sire Othon : encore une fois, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'on menait la vie dure à Arthur et peut-être sa présence à la commanderie en était-elle l'une des causes de manière directe ou non.

N'aurait-elle à cœur de rester le plus proche de lui qu'elle se serait cherché une chambre d'auberge dans les environs. Mais elle avait conscience que ça pouvait lui envoyer un signal négatif, qu'elle rejetait son hospitalité ou cherchait à prendre ses distances. Alors qu'elle avait envie de tout le contraire.

Elle se leva et tâcha de garder un visage inexpressif en passant devant l'officier avec l'intention de regagner la cour d'entraînement pour y lire un peu : une façon de rester disponible pour le jeune-homme s'il reparaissait.

Il faisait encore clair et elle aura sans doute assez de lumière pendant plusieurs heures encore. Heureusement Arthur ne la fit pas lanterner aussi longtemps : il parut environ une demi-heure plus tard et s'assit sur le muret à côté d'elle. Il ne dit rien, pour ne pas la déranger, mais elle vit que pour une fois, il était très pâle. Quand il croisa son regard, il sourit nerveusement. Il ne dit cependant rien, préférant retourner à sa contemplation de la cour presque déserte. En effet, trois novices et un paladin confirmé venaient de s'y engager pour s'entraîner un moment.

Chandara sentait toute sa peine et lui aurait bien pris la main s'ils avaient été seuls mais la présence de certains de ses camarades n'aurait fait que l'embarrasser. Cependant, elle ne pouvait pas tout simplement se contenter de ne rien faire alors qu'il avait manifestement besoin de son soutien. Elle reposa donc doucement son livre à côté d'elle et rompit le silence à voix basse :

- Je vois que ça ne va pas très fort : est-ce que tu veux m'en parler ?

S'il refusait, elle ne s'en formaliserait pas car ce qui tracassait le paladin semblait extrêmement grave et peut-être intime mais s'il s'ouvrait à elle, elle ferait son possible pour l'aider.

" Il faudra bien." dit-il, avant de sourire à nouveau.
Il soupira et reporta son regard sur la cour.
" Veux-tu sortir boire un verre à l'extérieur ? Nous pouvons aller aux Lueurs de l'Aube, c'est une petite taverne, pas très loin. Nous ne dénoterons pas dans la population."

Ainsi donc ça avait toutes les chances de la concerner à en juger par la réponse d'Arthur. Et, malgré la boule d'angoisse qui se formait dans son estomac alors qu'elle imaginait déjà des dizaines d'hypothèses désagréables, elle répondit d'un ton grave mais ferme :

- Ce sera avec plaisir : je te suis !

Ils seraient certainement plus libres pour parler dans la rue et une fois à cette taverne et c'était certainement ce qu'avait recherché son compagnon.

" Très bien."
Il se dirigea ensuite directement vers la sortie. Vu la température, un manteau était inutile. Il poussa les portes, fermées pour la nuit, et gagna la rue. Une fois qu'ils y furent, il prit vers la droite, dans la large avenue qui passait devant le Temple de Sunie. Il prit la main de la jeune femme mais resta silencieux, plongé dans ses pensées. Comme il faisait beau, ils étaient loin d'être les seuls à se promener dans le crépuscule estival, mais il y avait moins d'animation, davantage de conversations murmurées, et toujours de la musique...

Une ambiance qui aurait parfaitement convenu à Chandara car elle était plus propice aux balades romantiques mais le sujet qui tracassait Arthur - et dont elle ignorait encore la teneur - l'empêchait de pleinement profiter de l'instant. Elle était partagée entre l'envie d'arriver à cette taverne pour enfin savoir ce qui se passait et celle de prolonger indéfiniment la promenade dans une bienheureuse ignorance de la terrible nouvelle que le luménien semblait avoir le plus grand mal à lui communiquer. Somme toute, elle décida que le mieux qu'elle puisse faire était de se laisser porter par le rythme du paladin sans chercher à le presser de questions malgré son inquiétude grandissante.

Ils passèrent devant le Temple de Sunie dont les jardins résonnaient de rires, de musique et de gloussements, puis remontèrent vers le port. Arthur était toujours plongé dans ses pensées et il le resta jusqu'à ce qu'ils atteignent la taverne dont il avait parlé à la jeune femme. On percevait les premiers embruns de la mer dans l'air tiède et les Lueurs de l'Aube étaient, elles aussi, animées de conversations et rires. Le jeune paladin n'hésita pas un instant et en poussa la porte...

La Couronne de Cuivre

[Bâtiment] La Commanderie des Paladins de Lathandre