La Couronne de Cuivre

RP : Retour à l'abri

Astrée retrouva ses affaires à l'endroit où elle les avait laissées près de la table dans la salle de vie du prêtre. Sa réserve d'herbes était intacte et la rôdeuse n'eut aucune peine à trouver tout ce dont elle avait besoin. Lorsqu'elle revint auprès de son patient, ce dernier semblait déjà avoir repris une partie de ses forces. Cependant, il resta allongé et supporta avec flegme les soins que lui prodigua la jeune femme.

RP : Retour à l'abri

Elle s'employa à faire macérer quelques herbes dans un peu d'eau, avant de les lui faire avaleret de lui tendre un grand verre d'eau.
- Comment vous sentez-vous ? Tenez, il faut boire beaucoup d'eau. vou... Vous avez compris ce que je vous ai expliqué tout à l'heure ? le prêtre n'est pas lui-même... c'est un de ces monstres. Et ils sont peut-être en train de s'en prendre aux autres villageois à l'heure qu'il est. Il faut qu'on sorte d'ici. Vous pouvez marcher ?

RP : Retour à l'abri

La décoction arracha une grimace à Jameson mais il secoua vigoureusement la tête en signe d'assentiment. Il parvint à se relever en prenant appui sur l'épaule d'Astrée, la faisant chanceler légèrement. Comprenant que le jeune femme n'était pas non plus au mieux de sa forme, il prit sur lui de marcher par ses propres moyens. La porte de la chapelle n'était pas fermée à clé finalement et les deux convalescents eurent tôt fait de rejoindre la place du village. Plusieurs villageois qui n'avaient pas encore trouvé refuge dans leurs maisons y étaient rassemblés. En approchant, la rôdeuse y reconnut une voix connue :

- Si la menace est si proche, nous n'avons pas le choix. Il faut tous nous regrouper au même endroit, là où nous pourrons mieux nous défendre.

Le prêtre ne tourna même pas le regard vers les nouveaux venus, tout occupé qu'il était à convaincre les villageois.

RP : Retour à l'abri

Astrée frémit en entendant la voix. Si jamais il la voyait... mais non, il n'oserait rien tenter devant tout le monde, il risquerait de se dévoiler... Sauf s'il l'accusait, elle, d'être aussi une de ces créatures... Elle risquait en ce cas de ne pas avoir le dessus, c'est lui que les villageois croiraient.
- Il faudrait que je trouve un moyen de prouver ce qu'il est..., marmonna-t-elle, à moitié pour elle-même. Vous ne vous souvenez pas de ce qu'il vous a fait, lorsqu'il vous soignait ?

Tout en attendant la réponse, elle réfléchissait à toute vitesse. Pour l'instant, le discours qu'il tenait aux villageois était parfaitement logique. Comment donc comptait-il faire ainsi le jeu de leurs ennemis ? Sauf s'il choisissait un endroit de regroupement qui se refermerait tel un piège... Ou si une partie des villageois étaient déjà devenus des monstres... Comme celui qui se tenait à son côté, par exemple... Après tout, il n'avait pas paru surpris de ce qu'elle lui avait expliqué, il la suivait docilement...
Oui mais jusque-là, et jusqu'à preuve du contraire, tous les exemples de "transformation" qu'elle avait vu n'en étaient pas vraiment, les corps des victimes gisaient quelque part et leurs bourreaux en prenaient l'apparence... Et donc, si c'était bien ainsi que ça se passait, le chef du village à ses côtés était encore lui-même... Mais elle pouvait très bien s'être trompée, peut-être pouvaient-ils réellement "contaminer"les gens et les transformer en monstres ?

Secouant la tête à ces interrogations sans réponses, elle se tourna à nouveau vers Jameson, espérant vaguement une réponse, un indice. Comment prouver à tous que ce n'était pas le prêtre?
- Ou bien, est-ce que vous connaissez une anecdote que seul le prêtre connaîtrait, qui nous permettrait de prouver que ce n'est pas lui...
Et s'ils lui avaient aussi volé sa mémoire ? Et si, contrairement à son intuition, c'était bien le prêtre, mais transformé ? Non, ce n'était pas logique, il aurait été accompagné du bûcheron....

RP : Retour à l'abri

Jameson semblait faire un gros effort pour fouiller sa mémoire en quête d'un détail utile. Mais il finit par secouer la tête avec un air contrit.

- Désolé, je n'ai pas souvent l'occasion de côtoyer le prêtre. La plupart du temps, il se contente de passer un ou deux jours à s'occuper des malades de la région avant de s'en aller continuer sa tournée. J'étais à moitié inconscient lorsque j'étais dans la chapelle et je n'ai rien noté d'anormal : le prêtre a utilisé des herbes puis a prié. C'est tout, je crois.

Jameson n'avait pas mentionné sa femme mais après tout, il était probable que le prêtre l'ait maintenue à l'écart pendant qu'il s'occupait de lui. Toujours est-il qu'Astrée put estimer être restée pas plus d'un quart d'heure dans la chapelle. Par chance, la drogue n'avait pas eu l'effet voulu.

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Astrée poussa un soupir. Elle aurait bien voulu savoir quel était le plan du clerc. Quel avantage avait-il à rassembler tous les villageois ensemble ? A moins que ce ne soit dans un lieu qu'il soit certain de pouvoir attaquer facilement...
Elle tendit l'oreille, essayant d'en apprendre un peu plus. Elle hésitait à se dévoiler...
- Vous qui connaissez bien vos concitoyens... Est-ce qu'ils nous croiront si on leur dit que ce n'est pas le prêtre ?
Et tout d'abord, la croyait-il, lui-même ? Sa parole à lui aurait plus de poids que la sienne...

RP : Retour à l'abri

Jameson marqua un nouveau temps de réflexion avant de répondre d'un ton incertain :

- Nous vous connaissons assez pour savoir que vous êtes honnête et que nous pouvons vous faire confiance. Cependant, les évènements actuels sont à peine croyable. Nous sommes des gens simples. Il sera difficile, pour la plupart, de comprendre de quoi il retourne. Cependant, nous sommes aussi d'un naturel prudent. Si vous faites part d'un risque dans le plan du clerc, les villageois vous écouterons.

De son côté, le clerc avait fini son petit discours et en profita pour passer en revue les villageois. Remarquant Astrée et Jameson, il leur adressa un sourire avant de les interpeler :

- Bonsoir Astrée. Je suis rassuré de vous voir. Venez vous joindre à nous ! Nous allions décider de nous regrouper pour faire face à l'attaque.

RP : Retour à l'abri

Astrée pâlit. Que préparait donc ce... monstre ? Il avait dit que tout serait fini lorsqu'elle se réveillerait. Or, elle n'était pas certaine de ne pas s'être endormie. Mais non, ça n'avait aucun sens... Et donc... il savait qu'elle savait. Elle pouvait tenter d l'accuser devant tous les villageois de ne pas être ce qu'il paraissait. Mais elle ne serait pas forcément crue, d'autant qu'aux yeux des villageois, il paraissait réellement vouloir les aider à trouver un plan de défense. Il était sans doute préférable d'attendre un peu, et peut-être en attendant faire semblant de ne pas se souvenir de leur petite conversation ? Et ensuite, émettre un doute, voire une certitude...

Elle inspira profondément. Elle allait pour l'instant se contenter d'observer, tenter de deviner le plan de leurs adversaires, et ensuite elle pourrait intervenir.
Elle hocha simplement la tête, et se contenta de dire du ton le plus naturel qu'elle put.
- Je crains de m'être endormie un moment... La fatigue du voyage, de la journée... Où donc voulez-vous vous regrouper ?

RP : Retour à l'abri

Le clerc lui adressa un regard légèrement inquiet. Mais cette inquiétude ne semblait pas être plus que de la sollicitude à son sujet. aucune trace de duplicité ou de crainte qu'Astrée révèle son double jeu ne marquaient la voix du prêtre :

- Vous devriez vous ménager. Nous avons besoin de vous au meilleur de votre forme ce soir. J'espère que vous n'avez pas été blessée vous aussi. Jameson, à ce sujet, je souhaiterais vous examiner dès que nous serons installés. Quant à ce sujet, nous étions encore en train d'en débattre. Il y a deux possibilités : la chapelle où nous serions serrés mais relativement protégés car elle construite en dur ou la grande de Bill Farmerstone qui pourrait tous aisément nous accueillir mais qui est plus exposée. Votre avis de rôdeuse nous serait utile pour trancher.

RP: Retour à l'abri

Astrée haussa un sourcil. On aurait dit... que ce n'était plus le même homme. Soit il jouait parfaitement bien la comédie... soit il avait un sosie.
Elle chercha à se remémorer l'enchaînement des événements. En imaginant qu'il soit bien le prêtre et ait un sosie... Une seule certitude en ce cas : c'était le sosie qui avait "soigné" Jameson et l'avait droguée, elle. Il avait également été en contact avec la femme de Jameson. Peut-être était-elle aussi une métamorphe? Et c'était probablement le sosie qu'ils avaient rejoints avec sa mule... sans certitude absolue, mais c'était le plus probable. Ce qui voudrait dire qu'elle n'avait pas du tout rencontré le vrai prêtre. Il serait facile de le vérifier en lui parlant seule à seul.
Mais si ce n'était pas une histoire de sosie, mais qu'il était bien un métamorphe jouant parfaitement la comédie... elle aurait l'air ridicule de s'y laisser prendre.

Avant tout, elle devait se concentrer sur ce qu'il lui demandait, au cas où tout ça ne soit qu'ne comédie. Puis glisser une allusion, l'air de rien, et bien observer sa réaction.
- Je ne connais pas la ferme...En quoi est-elle plus exposée ? Dans tous les cas, il faut se réfugier dans un endroit en dur, avec peu d'ouvertures au sol à défendre. Mais il faut qu'il ait des ouvertures en hauteur par lesquelles on puisse tirer des flèches. Et qu'il soit construit en un matériau non inflammable, évidemment. Et l'idéal serait de prévoir une solution de repli, sans doute... Histoire de ne pas tous se faire massacrer dans un piège qui se refermerait sur nous... Vous n'avez pas des grottes, dans la région ? Un réseau de cavernes ?

Puis, comme si l'idée ne lui venait que maintenant, elle ajouta, juste à l'adresse du prêtre.
- Et je ne comprends pas... nous venons juste de vous quitter, à la chapelle...
Elle observait attentivement ses réactions. Normalement, s'il éait bien le prêtre, il devait être stupéfait. Mais s'il s'agissait d'un métamorphe bon comédien, il tenterait certainement de faire croire que ce n'était pas lui qu'elle avait vue, et de jouer aussi la stupéfaction. Elle n'était pas certain de savoir faire la distinction... mais son optimisme naturel la poussait à croire que c'était bien le prêtre.

RP : Retour à l'abri

Le prêtre s'apprêtait à répondre à ses premières questions mais s'interrompit brusquement en prenant un air étonné et soucieux à la dernière réplique d'Astrée.

- Je ne comprends pas. Vous êtes bien sûre ? Je viens à peine de rentrer de ma visite chez les Dunham. L'accouchement m'a retenu plus longtemps que prévu. Les villageois ont à peine eu le temps de m'aviser de la situation ici.

Sentant la nuit approchée et que le moment n'était pas aux longues explications, il ajouta rapidement :

- Il n'y a qu'une issue à la chapelle et aucune position de tir ce qui n'en fait pas un endroit idéal. Quant à la grange, elle a deux entrées et un second étage avec une issue pour le fourrage. Mais elle est en bois et bâtie à même le sol de terre. Il y a bien des grottes mais il faudrait une demi heure pour les atteindre. Nous ne pouvons pas nous permettre d'abandonner derrière les plus lents d'entre nous.

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- La grange est en bois ? Je n'aime pas ça... Je sais bien que des morts-vivants ne risquent guère d'y mettre le feu... Mais il n'y a pas que ça, il y a des druides noirs avec eux. - elle s'efforça d'observer attentivement la réaction de son interlocuteur, qui logiquement devait ne pas être au courant puisqu'elle ne l'avait dit qu'à son sosie. Mais d'un autre côté, si la grange n'a pas de fenêtres d'où tirer, on aura du mal... Quoique, quelques combattants postés des deux côtés de la porte pourraient tenir très longtemps...
Elle secoua la tête.
- Tout dépend si on a des archers habiles dans le village... Dans ce cas il nous faut un point de tir. S'il n'y en a pas ou peu, et qu'il n'y a que trois ou quatre personnes capables de combattre, alors la chapelle est préférable, avec une seule entrée à garder.
Elle inspira et ajouta rapidement.
- Mais il y a plus urgent... Si ce n'est pas vous à qui nous avons parlé tout à l'heure, qui a soigné Jameson... alors on a ici quelqu'un qui se fait passer pour vous, un de ces monstres... Quelqu'un vous a-t-il vu arriver juste à l'instant, provenant de chez les Dunham ? Parce que plusieurs témoins vous ont vu arriver aussi en notre compagnie il y a déjà quelques temps....

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Sentant l'accusation à peine voilée derrière les insinuations de la rôdeuse, le clerc plissa légèrement les yeux avant de répondre du même ton calme :

- Manifestement les pouvoirs de notre adversaire sont plus grands que ce que je craignais. Vous avez eu affaire à un imposteur et cela risque de jeter le doute sur chacun de nous. J'ai bien qu'il ne s'agisse là de la meilleure arme de nos ennemis. La plupart des personnes ici présentes m'ont vues arriver il y a quelques minutes si cela peut vous rassurer. Maintenant, je pense que nous n'avons plus le loisir de perdre de temps. La nuit est très proche..

Plusieurs villageois avaient acquiescé à ses paroles et sept hommes dont cinq avaient participé à l'expédition en forêt s'approchèrent d'Astrée et Jameson pour écouter leurs instructions. Manifestement, il s'agissait là de tout ce qui pouvait se rapprocher le plus de la milice du village et des seules forces avec lesquelles on pourrait compter. Leurs armes hétéroclites et leur façon de les tenir ne laissait guère de place au doute quant à leur utilité réelle malgré l'air résolu que chacun d'entre eux tentait de se composer. La débacle face aux loups garous ne préservait guère d'espoir dans leurs rangs.

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Astrée soupira. Ils n'avaient aucune chance... Elle avait envie de leur conseiller de fuir vers les cavernes, mais la nuit était trop proche.
- Je ne suis pas compétente en matière de stratégie, je n'y conais absolument rien. En général je laisse cela à des personnes plus expérimentées, ajouta-t-elleen désignant Jameson. Mais si vous voulez vraiment un avis... Vous autres, savez-vous vous servir d'un arc, ou êtes-vous plus à l'aide en compat rapproché ? Parce que si je suis la seule à savoir tirer, je ne suis pas sûre que cela justifie de prendre le risque d'aller dans la grange... Et on est vraiment très peu nombreux pour garder les issues... A peine assez pour deux, si on a des blessés ce sera trop juste. D'un autre côté, la grange est plus grande... Il faut pouvoir laisser de l'espace libre derrière les combattants, pour que personne ne se prenne un projectile lancé depuis l'extérieur. Aurait-on assez de place pour combattre dans la chapelle ?
Elle secoua la tête.
- Vous connaissez mieux les lieux que moi, fit-elle à l'adresse de Jameson. Qu'en pensez-vous ?

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Bien que n'étant pas intervenu dans la conversation jusque là, Astrée se rendit compte que Jameson semblait bien plus en forme que tantôt. Il répliqua d'une voix assuré en sentant que sa décision pèserait lourd dans le choix des villageois :

- Les murs de la chapelle sont plus solides mais nous n'aurons pas la place de nous battre. La grange est plutôt robuste et nous pourrons mettre les non combattants à l'abri au premier étage. Un chariot devrait permettre de condamner au moins l'une des issues.

RP : Retour à l'abri

Astrée acquiesça. Les arguments de Jameson se tenaient. Elle tenta de faire taire la petite voix qui lui disait que peut-être, le monstre avait pu prendre la place de Jameson. Le clerc l'avait dit, la méfiance des uns envers les autres étaient une des meilleures armes de leurs ennemis... mais pourtant, ce soupçon était plausible. Elle n'avait pas entendu le monstre sortir, il pouvait très bien avoir pris la place de jameson, et même son état de faiblesse pouvait s'expliquer par un effet secondaire de la métamorphose... Oui mais il ne l'aurait pas laissé sortir de la chapelle en ce cas ?
Elle soupira intérieurement. Il fallait tout de même qu'elle le garde à l'oeil... Plus grave : s'il était le monstre, alors son choix de la ferme était un piège. S'il ne l'était pas, c'était le bon choix. Le prêtre, lui, n'avait pas cherché à les influencer... Peut-être était-il bien lui-même alors? Mais pourquoi les métamorphes l'auraient-ils laissé vivant alors qu'ils auraient dû le tuer en priorité ?

Elle prit conscience qu'ils attendaient tous sa réponse.
- Le seul souci, c'est que la grange est en bois... Je sais bien que les loups d'ombre n'utiliseront pas le feu pour nous déloger. Mais leurs maîtres, eux, le feront peut-être... Est-ce que la chapelle est réellement trop petite ? La place pour combattre est effectivement primordiale.
Elle tenta d'évaluer le nombre de personnes à protéger, la taille de la chapelle. Tout en se rapprochant du prêtre à qui elle demanda d'une voix plus basse, espérant ne pas être entendue par tout le village...
- Sauriez-vous détecter si l'une des personnes présentes ici est en réalité l'un de nos adversaires avec une fausse apparence ?
C'était à double tranchant, mais elle avait besoin de savoir, pour Jameson. S'il était bien le prêtre, elle pouvait avoir confiance en sa réponse. S'il ne l'était pas... il pouvait s'amuser à l'accuser, elle. Ou prétendre que personne n'était "contaminé" pour dissimuler d'éventuels complices. Ou même accuser Jameson faussement. Elle ne savait pas si elle pouvait lui faire confiance...

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La chapelle n'avait jamais été prévue pour contenir plus de dix personnes dans sa nef. On pourrait y caser quelques personnes supplémentaires dans la pièce utilisée pour les soins et la période de convalescence des malades les plus atteints. Les quartiers du prêtres, spartiates et exigus n'ajoutait guère plus de place. Le village comptait pas moins d'une vingtaine d'âmes et d'aucuns répugnaient également à laisser leur bétail à la merci des envahisseurs aussi le choix tourna vite court.

En aparté, le clerc répondit aux questions d'Astrée en faisant en sorte qu'elle seule l'entende :

- Inutile d'effrayer davantage les villageois. Je ferai en sorte d'examiner chacun d'eux en commençant par Jameson au fur et à mesure où nous nous installerons. Je crains que nous n'ayons guère plus de temps à perdre en préparatifs. A chaque minute, nous risquons de nous trouver à la merci de ces monstres que vous m'avez décrits.

RP: Retour à l'abri

Astrée poussa un soupir.
- Ne tardez pas trop pour les examiner... Jameson s'est retrouvé seul avec la créature, par exemple... Je ne sais pas s'il a pu être contaminé, s'ils ont pu prendre sa place. Je ne comprends pas comment tout ça fonctionne... Mais je préfèrerais être rassurée rapidement. Et vous avez raison, il ne faut plus trop traîner.Il vaut mieux rassembler tout le monde dans la grange, mettre à l'abri les plus fragiles, et bloquer de notre mieux les issues.

RP : Retour à l'abri

Les villageois s'organisèrent avec rapidité comme si ce genre d'évènements n'était pas si étranger que cela à leur quotidien. Les mères allèrent chercher leurs enfants pendant que certains hommes aidaient les quelques vieillards de la communauté à gagner l'abri tandis que d'autres encore allaient chercher chèvres et bœufs pour les amener à la grange. Le bâtiment était suffisamment vaste pour que tous y tiennent sans peine. Quelques couchages furent amenés à la hâte pour les plus fragiles et les plus jeunes. Enfin, un chariot branlant fut tiré devant l'une des ouvertures de la grange après qu'on eut bouclé la porte de l'intérieur. Le clerc s'approcha discrètement de Jameson lorsqu'un villageois l'interpella d'une voix sombre :

- Hermeline refuse de nous accompagner...

Astrée reconnut la maison devant laquelle il se tenait : celle dans laquelle la jeune veuve était rentrée à l'annonce de la mort de son mari. Son enfant s'y trouvait aussi selon toute vraisemblance.

RP : Retour à l'abri

Astrée poussa un soupir. Elle se tourna vers le prêtre.
- Je peux essayer d'aller lui parler, si vous voulez... Vous avez tant à faire...
A commencer par examiner Jameson, et peut-être d'autres villageois. Mais cela, elle le garda pour elle.
- Enfin, sauf si vous y tenez absolument ?

RP : Retour à l'abri

Le prêtre poussa lui aussi un soupir sans chercher à s'en cacher et répondit à Astrée qu'elle était sans doute mieux placée pour régler cette triste affaire que lui. Lorsqu'elle arriva près de la maison, l'homme qui avait donné l'alerte parut soulagé. Sans doute parce que cela lui permettrait d'aller rejoindre les autres dans l'abri tout relatif de la grange. Il expliqua brièvement qu'Hermeline s'était enfermée dans sa chambre avec son enfant, à l'étage. Elle était monté en poussant des cris hystériques et inintelligibles lorsqu'il était venu la prévenir. Comme pour confirmer ses dires, Astrée percevait des sanglots étouffés provenant du haut de l'escalier. Puis, alors qu'elle se décidait à entrer dans la maison, un grondement lugubre se fit entendre à proximité du village. Un second, plus proche et situé dans la direction inverse le suivit de peu. Cédant à la panique, l'homme fuit en direction de la grange.

RP: Retour à l'abri

Astrée grimaça. Elle n'avait pas de temps à perdre. Elle n'aurait guère le loisir de discuter avec la femme pour la convaincre, la bataille approchait. Il fallait faire vite.
Elle entra dans la maison, sans s'annoncer, et grimpa les escaliers sans souci de discrétion.
- Hermeline? C'est Astrée...Ils arrivent. Il faut vite vous mettre à l'abri, on n'a plus beaucoup de temps...

RP : Retour à l’abri

Au début, seul le silence répondit à Astrée. Puis, en s’approchant de la porte fermée à clé, la rôdeuse perçut les pleurs de l’enfant. Hermeline ne donna aucun signe de vie jusqu’à entendre les pas de l’intruse devant la porte :

- Allez-vous-en ! Mon mari va rentrer dans quelques instants alors inutile de tenter de me voler.

RP : Retour à l'abri

Astrée ouvrit la bouche sous l'effet de la surprise... et grimaça. Elle ne s'attendait certes pas à cela. Elle aurait plutôt cru à un désir de suicide, pas à un déni de la réalité...
- Je ne viens pas vous voler. Juste vous dire de vous mettre à l'abri avec tous les autres. Les monstres que votre mari a combattus s'apprêtent à attaquer le village... Si vous restez là avec votre enfant, ils vous tueront tous les deux, ou peut-être pire...
Elle n'avait pas mentionné la mort de son compagnon. Le rappel des monstres et du combat pouvait suffire à la lui rappeler indirectement, peut-être... avec beaucoup de chance. Mais l'urgence était qu'elle rejoigne les autres, les explications concernant son mari pouvaient attendre...

RP : Retour à l’abri

Un rire hystérique lui répondit au travers de la cloison.

- Vous pensez m’avoir avec une ruse aussi grossière. Dès que je serais sortie, vous en profiterez pour voler ma maison ou pire. Allez-vous-en tout de suite ! Je préfèrerais encore y mettre le feu que de vous la laisser.

Des bruits de pas inquiétèrent la rôdeuse. Peut être qu’Hermeline avait de quoi mettre sa menace à exécution.

RP : retour à l'abri

- Je me fiche pas mal de votre maison ! Et si vous voulez y mettre le feu, c'est votre problème, pourvu que vous ne laissiez pas votre enfant et vous-mêmes brûler vif à l'intérieur. Mais il faut que vous sortiez, et vite. C'est Jameson et le clerc qui m'envoient évacuer tous les villageois, il faut qu'on se regroupe dans la grange de Bill Farmerstone. Après, si vous voulez, prenez le temps de tout fermer à clé... et si vous avez des armes prenez-les avec vous, ça nous sera utile !
Le temps pressait, et elle devait absolument la convaincre rapidement. Sinon, elle n'aurait pas d'autre choix que d'enfoncer la porte... Ce qui n'aiderait pas à gagner sa confiance, certes.

RP : Retour à l’abri

Les pleurs de terreur du petit redoublèrent et sa mère ne semblait pas sensible aux arguments raisonnables d’Astrée. Elle se mit à fredonner un air sans queue ni tête tout en se déplaçant dans la chambre. Au dehors, un nouveau grondement inquiétant se fit entendre, beaucoup plus proche que les précédents.

RP : Retour à l'abri

Astrée soupira. La mère s'enfermait dans son déni de la réalité. Si elle avait eu davantage de temps, elle serait partie à la recherche de membres de sa famille, frères et soeurs, parents, qu'elle aurait pu écouter. Mais là, la menace se précisait, et rester davantage était suicidaire.
Elle n'avait pas le choix...
- Ils arrivent ! Je suis désolés, mais si vous n'ouvrez pas, je serai contrainte d'enfoncer votre porte... Que vous vouliez vous mettre en danger est une chose, mais je n'ai pas le droit de vous laisser menacer ainsi la vie de votre enfant !Je vous laisse cinq secondes pour ouvrir, puis je force la serrure.
Elle commençait déjà à examiner la porte. Avec un peu de chance, le cadre était suffisamment léger pour que quelques bons coups d'épaule en viennent à bout.

RP : Retour à l’abri

La porte était constituée de bois solide mais ses gonds et sa serrure n’étaient pas prévus pour contenir un assaut. Astrée ne doutait pas d’en venir un peu en faisant pression dessus. Du reste, Hermeline n’entendait certainement pas lui éviter de recourir à la force, toute absorbée qu’elle était dans ses convictions erronées. Les bruits de bris de verre puis d'un meuble qu'on déplace se firent entendre...

- N’essayez pas d’entrer, j’ai de quoi me défendre !

RP : Retour à l'abri

Astrée soupira. Elle ne pouvait se permettre d'attendre davantage : une fois que Hermeline aurait placé un meuble derrière la porte, elle ne pourrait plus rien tenter. Et puisqu'elle n'avait pasle temps de faire entendre raison à son interlocutrice...
De toutes ses forces, elle se jeta donc contre le panneau de la porte, priant pour qu'il cède très vite.

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