La Couronne de Cuivre

Le génie parut enthousiasmé par la demande de Yann, il tournoya plusieurs fois entourant les enfants avant de s'arrêter subitement.

Attendez un peu ...

Il disparut dans la lampe comme s'il fut aller chercher quelque chose, instant précieux pour la magicienne afin de renouveler son sort d'invisibilité ... et il ressortit la mine soucieuse, l'air renfrogné tenant un parchemin dans la main.

Non ... non ... on me l'a déjà demandée celle-ci et je suis toujours là. Moi je veux bien réaliser un voeux mais je veux être libre ..........

Cette fois, ce ne fut pas une moue de déception que présenta Yann, mais bien une mine chagrine. Il parut sur le point de protester, s'interrompit au dernier moment, puis secoua la tête avant de jeter un regard à ses compagnons.
Qui ne dirent rien, bien qu'ils soient tout aussi dépités que leur cadet : eux aussi auraient aimé voir venir l'été, ou se retrouver dans quelque endroit paradisiaque, loin de l'école...
-Et c'est quoi, les vœux qui peuvent vous libérer ? finit par demander Yann, sans plus vraiment d'enthousiasme.

Le génie eut un air aussi ennuyé, déçu, triste et déconvenu que le petit Yann. Certainement la mine qu'avait la magicienne de décevoir ainsi le petit garçon, mais qu'est-il de plus beau et généreux que de rendre la liberté.

Ben .... t'as qu'un seul voeux ... alors ... alors ... ben ... j'ose pas te demander ... parc'que ...

Le gamin fronça les sourcils, et, à nouveau, fit face à Podrick et à ses frères. guettant leur avis. Ceux-ci échangèrent quelques regards, haussèrent les épaules puis acquiescèrent, l'air de dire : si ce génie n'a pas le pouvoir de t'exaucer, et s'il refuse d'accomplir un vœu qui ne le libère pas, il ne sert à rien. Alors, autant le libérer...
-Ben dites toujours... soupira Yann. Ce que j'voudrais, vous pouvez pas faire, donc, le vœu, y m'sert pas à grand chose. Alors autant qu'y vous soit utile... En plus, ça doit pas être rigolo d'être enfermé tout l'temps dans une lampe. Vous serez mieux ailleurs.

Podrick avait des amis qu'elle venait de tester, sans le vouloir, découvrant qu'ils étaient généreux et ne regretta aucunement d'avoir fait naître le génie. Elle donna à celui-ci un air dépité au début avant de lui donner un air enjoué.

Ben ... si je fais ce que tu veux, tu seras libre et moi prisonnier de cette horible lampe, vu que ton voeux aura été utilisé, alors que si tu utilises ton voeux pour me libérer, cela ne changera pas beaucoup pour toi, juste attendre un peu car l'été viendra et moi je serai enfin libre .... autrement la liberté ne viendra plus jamais et cette lampe .... brrrrrrrrr ... elle est glaciale, laide, elle sent mauvais ....

Yann soupira. Un instant, un bref instant, il avait cru que ses rêves allaient se réaliser... Il se voyait bien détrompé. En même temps, il comprenait le génie : être retenu prisonnier dans une si petite lampe, il ne le souhaitait à personne. Bien sûr, le libérer de sa geôle signifierait pour lui-même de longs mois d'école. De longs mois sans plus avoir Podrick assis à ses côtés durant les cours. Il avait d'autres copains, évidemment, mais aucun ne lui semblait aussi gentil et bienveillant que le petit protégé d'Arya.
Enfin, ce n'était pas comme s'ils ne se verraient plus, même s'il redoutait que Podrick l'oublie, une fois passé chez les grands...
Il jeta un dernier regard aux autres, qui ne dirent rien : la décision lui revenait, puisqu'il avait d'emblée su qu'il s'agissait d'une lampe merveilleuse. Ils ne voulaient pas lui imposer un choix.
-Bon ben... souffla-t-il. Je souhaite que vous soyez libéré. Et que vous puissiez bien vous amuser, maintenant que vous s'rez plus là-d'dans.

Arya aurait voulu consoler Yann en lui expliquant que son geste faisait peut-être disparaître un rêve, mais qu'il était noble et que l'avenir le lui rendrait. Mais, elle ne voulait pas se démasquer et elle donna simplement une allure heureuse et reconnaissante au génie.

Petit Yann, merci ... merci ... mille fois merci ... son ton se fit mystérieux ... et puis, il te reste la lampe ....

Les couleurs du génie s'intensifièrent avant qu'il ne disparaisse .

A moi la libertééééééééééé ....

Les quatre enfants demeurèrent un moment immobiles, observant l'endroit qu'avait occupé le génie désormais libéré. Tous avaient l'air un peu déçus, mais pas autant que Yann dont les larmes ne semblaient pas très loin...
-Bah, la lampe, elle sert plus à grand chose maint'nant... murmura-t-il.
-Eh, ça reste une lampe merveilleuse : c'est pas n'importe quelle lampe qui peut abriter un génie, elle doit quand même avoir un truc particulier, magique... fit Thibault en lui tapant sur l'épaule.
-Et alors ? Sans l'génie, magique ou pas magique, elle sert plus à rien du tout... Dire qu'on a failli être en été, pis en vacances, là, tout d'suite... Et finalement... Sert plus à rien, la lampe.
Les autres demeurèrent silencieux. Oui, l'été, les vacances, ils y avaient cru, eux aussi...
-Ben, c'est un peu comme la boîte à musique pour moi... tenta finalement Podrick
-C'est pas une boîte à musique, c'est une lampe.
-Oui, je sais bien, mais... Moi, j'ai la boîte à musique parce que... J'ai aidé le fantôme de Marcelline à partir, à se libérer de sa chambre... Toi, tu as la lampe parce que tu as libéré un génie... C'est pas rien, je trouve, comme exploit !
-Non, c'est pas rien, renchérit Etienne.
-Pas rien, non, conclut Thibault.
Yann les dévisagea, pas très convaincu mais reconnaissant des efforts qu'ils faisaient pour le réconforter, malgré leurs propres désillusions. De la part de Podrick, cela ne l'étonnait guère ; en revanche, que ses frères se soient joint à lui, c'était plus surprenant...
-Bon, j'vais la garder alors... dit-il. Mais qu'est-ce qu'on va faire, maintenant ? Comme ça peut pas être l'été ou les vacances, on a que deux jours pour s'amuser, enfin même plus, parce que ça passe toujours trop vite...
-On a qu'à continuer à explorer ! fit Podrick, encourageant. Je suis sûr qu'il y a encore pas mal de trucs à découvrir dans les parages...

Emerveillée par le comportement des grands, la magicienne s'esquiva et s'en retourna à ses éprouvettes.

Yann tenant la lampe sans grande conviction suivit le mouvement lorsque les enfants quittèrent la pièce pour continuer leur aventure. Podrick, connaissant déjà les autres pièces se mit en devoir de chercher le long des murs si d'autres passages invisibles existait et tous l'imitèrent oubliant leur déception que ce ne fut pas encore l'été et que leurs jeux ne dureraient que deux jours, enfin moins le temps déjà passé.

Ce fut Etienne qui déclencha le mécanisme d'une niche apparement totalement vide.

-Oh, c'est l'même genre de niche que celle dans laquelle j'avais trouvé la clef... dit Podrick.
-Sauf qui a pas d'clef dedans... fit Etienne, qui était ravi d'avoir découvert quelque chose par lui même, mais dépité que le quelque chose en question soit complètement vide...
-Essaie de fouiller quand même, de toucher les pierres du fond, on sait jamais... proposa Podrick.
-T'es sûr que ça existe, une cache secrète dans une autre cache secrète ??
-Ben pourquoi pas ? fit Thibault. Les gens qui ont construit cet endroit en auraient bien été capables ! Z'aimaient vachement les trucs cachés !
-Oui, p't'être ben que vous avez raison...
Et Etienne s'exécuta sans tarder.

Le garçon ne négligea pas de passer ses doigts sur chaque pierre, chaque joint et il faillit bien abandonner. Mais lorsqu'il sentit une pierre se déplacer, il ne put empêcher sa joie d'exploser.

ça bouge, je sens que la pierre bouge ...

Il poussa à s'en faire mal aux doigts, mas la pierre semblait retenue, pourtant à force d'effort, tirant la langue comme si cela l'eut aidé, la pierre vint de céder et lorsqu'elle chut sur le sol de l'autre côté du mur un son sourd se fit entendre.

Ouaiiiiiiiiiiiii....

Et de passer sa tête pour tenter de voir sa découverte. Mais il faisait sombre dans la petite niche et noir au-delà. Le gamin fut pris d'exitation.

Passez-moi une lampe, la pierre est tombée, mais j'peux rien voir.

Les autres, aussi excités que lui, se hâtèrent de l'exaucer et, en l'occurrence, de lui tendre l'une de leur deux lampes.
Podrick était particulièrement content : Yann avait eu sa découverte, maintenant c'était le tour d'Etienne... N'en restait plus qu'une à faire pour Thibault,, et les choses seraient réparties de la manière la plus équitable qui soit !
Il n'espérait rien pour lui-même : il avait déjà été gâté, en la matière. Mais il espérait que chacun de ses amis garderait de son séjour en ces lieux un bon souvenir... Et accepterait de revenir.

Etienne avait beau regardé, il ne voyait rien en dehors de quatre murs formant une minuscule pièce, mais il ne serait pas dit qu'il échouerait et exité ses doigts sautaient comme des puces sur les bords du vide laissé par la pierre puis à l'intérieur, tendant son bras pour aller chercher le plus loin possible à l'intérieur.

J'touche que'que chose, et de tirer dessus de toutes la force du bout de ses doigts. ça bouge, j'vais y arriver ...

A ce moment le mécanisme s'ébranla et le mur sur lequel le garçon était à moitié couché s'effondra brusquement laissant libre passage sur une sorte de cagibi. le garçonnet mordit la poussière en hurlant de joie.

Ouaiii ... y'avait bien que'que chose ....

Mille et un petit objets étaient entassés sur presque un demi-mètre de hauteur.

Podrick se demanda vaguement si Arya allait être ravie de leur découverte : cette fois, plutôt qu'un pivotement ou qu'un escamotage, le mécanisme avait déclenché un effondrement... Ce ne serait pas aisé de remettre tout en place, loin s'en fallait. Pas aisé, sinon impossible...
Le bon côté des choses, c'était que, selon toute apparence, il ne resterait plus rien à découvrir dans la cave, après leur passage ! Et la magicienne disposerait de nouvelles pièces auxquelles elle trouverait sans doute très rapidement un usage approprié !
Mais il n'était plus temps de réfléchir : après s'être vaguement épousseté pour chasser la poussière qui le couvrait de la tête aux pieds, Etienne s'était empressé de commencer les fouilles, imité sur le champ par ses deux frères. Podrick ne pouvait pas rester en reste
Et de fait, sans plus perdre un instant, il joignit ses efforts aux leurs.

Cette petite pièce dissimulée avait servi à cacher moult objets volés par les gamins plus pas désir de posséder un petit quelque chose lors de leur mission de larcin et le premier à découvrir un petit soldat de plomb en parfait été fut Etienne qui tout en s'exclamant et levant sa trouvaille dans une main se mit à fourfouiller de l'autre de plus belle parmi les centaines de petits objets.

j'ai trouvé un p'tit soldat de plomb ...

-Là, y a des pièces de jeu d'échec... Et je crois que le plateau est pas loin. fit Thibault.
-Oui, r'garde, il est juste ici. Dessous ces deux sacs... fit Podrick.
-Y a quoi dedans les sacs ? s'enquit Yann, curieux
-Attends... Celui là, c'est... Oh, un sac de billes ! Et l'autre... Des boutons.
-Des boutons ?! Des boutons de quoi ? demanda Etienne qui venait de découvrir un deuxième soldat de plomb.
-Heu, des boutons de tout : de manchette, de chemise, de culotte... Des tas et des tas de boutons. Et quelques lacets, aussi.
-Mais pourquoi quelqu'un collectionnerait-il les boutons ? Les billes, d'accord, je comprends. Mais les boutons ?
-Peut-être qu'ils les perdaient sans arrêt... Et qu'ils avaient besoin d'une réserve.
-Ou alors... Ou alors c'est un trésor ! Un trésor de guerre !
-Un trésor de guerre ? Tu racontes n'importe quoi ! Ou alors c'était une guerre vraiment bizarre...
-Ben, en fait, ça me rappelle une histoire que nous a racontée monsieur Dobbins, et...
-Encore une histoire !
-Ben, il a raison, intervint Podrick. Monsieur Dobbins nous a bien parlé de cette fameuse guerre où deux armées s'affrontaient et piquaient tous leurs boutons et leurs lacets aux vaincus, quand ils remportaient une victoire...
-Et là, on a peut-être la preuve que cette guerre a bien eu lieu, que c'est pas seulement une histoire ! s'exclama Yann, surexcité.
-Heu, désolé, mais j'suis pas convaincu...
-Ben si, regarde : c'est forcément le vrai trésor de la vraie guerre dont a parlé monsieur Dobbins, parce que ça expliquerait pourquoi qu'on a retrouvé la tenue d'Hélonna Jones dans l'autre pièce ! Comme c'était un archo... archéo... aventurier, ben, il devait rechercher ces boutons pour prouver que la guerre avait bien eu lieu ! Et il a dû se faire attraper par les Rouges juste avant de les retrouver, les boutons !
-Mourir pour des boutons, c'est bête, non ?
-Arrêtez de délirer... Hélonna Jones n'est pas vraiment mort ici. Hélonna Jones n,'a même jamais existé. Ni cette guerre... Vous racontez vraiment n'importe quoi.
-Tu disais pareil pour la lampe.
-Oui mais...
-Et pourquoi y aurait tant de boutons dans un sac, si c'était pas un trésor de guerre ? LE trésor de LA guerre ?
-Ben...
-Et la tenue d'Hélonna Jones ? Tu en fais quoi, de la tenue d'Hélonna Jones ?
Thibault grimaça...
-Bon, d'accord. J'admets que c'est très bizarre, tout ça. Très très bizarre...

Les quatre garçons fouillaient dans le bric-à-brac, ils découvrirent également une toupie, d'autres soldats de plomb, quelques poupées qu'ils négligèrent aussitôt ...

Dans son laboratoire, la magiciene venait de terminer une expérience et après avoir ouvert le passage pour s'assurer que tout ce passait bien, rassurée par les exclamations qui lui parvenaient, elle s'enquit de connaître l'heure. Pas vraiment étonnée, elle dut constater que l'heure du repas était déjà bien dépassée et rapidement, elle mit à chaffer la potée déjà prête avant de s'en retourner dans la cave pour appeler les garçons.

Podrck, Thibault, Etienne, Yann, ils vous faut remonter, c'est l'heure du repas.

Les quatre gamins s'immobilisèrent. Ils avaient fait tant de découvertes que le repas leur était complètement sorti de l'esprit. Et il leur paraissait bien dérisoire, comparé à tout ce qu'il leur restait à explorer...
Leurs estomacs, cependant, se manifestèrent haut et fort, exigeant qu'on les remplisse avant de faire quoi que ce soit d'autres. Et les enfants finirent par obtempérer, rejoignant l'escalier avec la ferme intention de manger le plus vite possible, puis de redescendre...

La magicienne les attendaient et lorsqu'elle les vit poindre à la lumière, couverts de poussière, les mains sales et le visage barbouillé, elle sourit non seulement qu'ils allaient devoir faire un tour à la salle d'eau, mais elle n'avait pas besoin de demander si ils s'étaient bien amusés. Sa voix était enjouée et ses yeux rieurs, bien que ce fut un ordre et pas un souhait.

Bon, le repas est prêt, mais ... Podrick va vous emmener à la salle d'eau pour vous laver les mains et le visage. Le repas ne saurait accepté de vous voir arriver aussi sales. Ensuite vous me raconterez ce qui a put vous mettre dans un tel état.

Bon gré mal gré - quoique, il fallait l'admettre, plutôt bon gré -, les gamins gagnèrent l'étage, et passèrent quelques brèves minutes dans la salle de bain. Ils redescendirent bientôt, visages et mains encore humides mais propres, et s'installèrent autour de la table.
Ils ne se firent pas prier pour raconter à Arya leurs aventures. Yann parla du génie de la lampe, avec une pointe de chagrin mais, aussi, l'impression du devoir accompli. Les autres évoquèrent les deux salles secrètes qu'ils avaient trouvées, et leur contenu aussi hétéroclite qu'inattendu. Ils ne cachèrent pas non plus leurs abracadabrantes théories sur la guerre des boutons, les explorations d'Hélonna Jones...
Bref, ils firent à Arya un récit aussi enthousiaste qu'exhaustif de leurs aventures matinales, ne s'interrompant que pour avaler quelques bouchées de leur repas.

Heureusement qu'ils étaient quatre et qu'ils étaient affamés, la magicienne put sans trop de difficultés découvrir les aventures des enfants ceux-ci ne parlant heureusement pas tous ensemble pour prendre les temps, entre deux bouts de récits, de remplir leurs estomacs.

Autant pour la lampe dont elle connaissait évidement le secret que pour les autres aventures et découvertes l'elfe prit un air étonné et enthousiasme. Si dehors la pluie s'était mise à tomber faisant fondre à vue d'oeil la neige pour son plus grand plaisir de voir bientôt la nature revivre, elle savait ne pas avoir à se tracasser pour occuper les enfants.

Et bien, heureusement que la maison regorge de cachettes et pièces secrêtes et que vous êtes de hardis explorateurs votre matinée a été bien occupée.

Etait venu le moment de servir un tarte au pomme sentant bon la canelle qu'Arya avait fait tiédir et alors que les enfants tendaient déjà leur assiette les yeux gourmands dévorants déjà le dessert, elle fit mine d'ignorer que les gamins n'avaient qu'une hâte, celle de rejoindre les sous-sols. Son ton était des plus sérieux, voire un ordre, malgré son regard amusé qui se posait sur les enfants.

Pour cet après-midi, nous irons aux bains, comme cela vous pourrez vous amuser !

La simultanéité avec laquelle une même expression déconfite se peignit sur les traits des quatre enfants avait quelque chose d'hilarant. Les trois frères demeurèrent pourtant silencieux : bien élevés, ils ne se seraient jamais permis de contredire la personne qui les hébergeait sous son toit. En revanche, ils tournèrent leurs regards vers Podrick qui, de part sa position, était leur porte-parole désigné.
-Arya... commença-t-il, d'un ton presque suppliant. Les bains, c'est chouette, mais on y va toutes les semaines avec l'école. Et quand j'y vais avec toi, c'est souvent que je vois Thibault, Etienne et Yann, et qu'on peut y jouer... Alors que... Ben... J'sais pas quand on sera à nouveau ici tous les quatre, quand on pourra encore explorer ensemble les sous-sols...

Arya aurait voulu conserver son sérieux, mais cela lui fut impossible tant le quatuor était attendrissant et sa réponse n'avait guère de sérieux. Elle posa un regard tour à tour sur chaque enfant.

A bon ! Vous voulez retourner dans les sous-sols ? Son regard se posa sur Yann qui lui avait raconté dépité ce qu'elle savait déjà. Mais toi qui voulait que ce soit tout le temps l'été, tu ne dois pas aimé les sous-sols, l'été on ne va pas s'enfermer, on joue dehors.

L'enfant comprendrait peut-être que son rêve se fut envolé était une bonne chose et que le temps maussade d'un entre saison offrait des possibilités exitantes qu'il ne pourrait avoir autrement.

Mais le petit garçon, tout timide qu'il fût, ne s'en raccrocha pas moins à une logique imparable.
-Ben oui... Sauf quand il fait très chaud. Quand on est chez mon pépé, à la campagne, et qu'il fait très très chaud, on reste dedans, parce que les vieilles maisons, ça garde le frais... Et puis, les thermes, par exemple, c'est pas dehors... Alors qu'on y va quand même en été...

L'enfant s'en tenait à sa manière de penser et cela plut à Arya. elle lui offrit un grand sourire tant elle se souvenait de sa propre enfance et jetant un rapide regard sur Podrick, des répliques de son pupille.

Tu as tout à fait raison Yann, lorsqu'il fait très très chaud, les vieilles maisons restent fraiches, mais si c'est toujours l'été, alors tu restes toujours dans la maison ?

Elle ne dit pas la suite de ses pensées, afin de voir ce que l'enfant lui répondrait et si les autres abonderaient dans son sens.

L'enfant secoua la tête.
-Ben non ! On reste dedans quand il fait le plus chaud, vers midi, pis on sort quand il fait un petit peu moins chaud... Donc on peut jouer à la fois dedans et dehors, comme en hiver, sauf qu'en hiver c'est plus dedans que dehors, et qu'en été, c'est plus dehors que dedans. Enfin souvent. Parce que quand il y a de gros gros orages, ben, on reste dedans toute la journée.
Les autres, ne voyant rien à redire à la logique de Yann, se contentèrent d'acquiescer.

La main de la magicienne passa dans les cheveux de Yann les ébourriffant avec tendresse.

Je ne peux te donner tort au vu de ton raisonnement, mais si l'été te semble court, les années passeront vite.

L'elfe ne sut que rajouter, les études ne lui avaient jamais parues ennuyeuses et sa longévité ne lui permettait guère d'entrevoir l'avenir de ces petits humains et elle ne pouvaient par conséquent se mettre à leur place.

Bon alors, si je comprends, votre seul envie, c'est d'aller fureter dans les sous-sols ?

-Voilà ! s'exclamma Thibault, avant de rougir de sa hardiesse et de baisser les yeux sur sa part de tarte.
Podrick, cependant, ne tarda pas à lui venir en aide.
-Oui, je crois que c'est ce qui nous ferait le plus plaisir... On s'amuse vach... très bien, là-bas, il y a plein de trucs à faire, à découvrir...
Yann et Etienne acquiescèrent sans réserve.

La spontanéité ne semblait pas être de mise face à un adulte et pourtant Arya avait apprécié celle Thibault. Finalement, elle aurait plus de temps pour s'occuper de ses recherches qui si elle fut seule avec Podrick et elle en était très satisfaite.

Bon, alors dès que vous aurez fini, vous débarrasserez la table, puis vous irez laver les mains, ensuite ... vous pourrez retourner explorer les sous-sols.

Les garçons ne se le firent pas dire deux fois : ils engloutirent leur part de tarte, emmenèrent couverts et assiettes à la cuisine, en profitèrent pour s'y laver les mains... puis se ruèrent à l'assaut des sous-terrains. De ce qu'elle put entendre, cependant, Arya devina qu'ils ralentissaient l'allure en parvenant dans son laboratoire, prenaient bien soin de ne rien déranger.
Ils ne recommencèrent à galoper qu'une fois franchies les marches escamotables, se dirigeant vers le fatras d'objets divers qu'ils avaient découvert, pour une dernière fouille. Ensuite, ils poursuivraient l'exploration, avant de songer à d'autres jeux.

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