La Couronne de Cuivre

Sa manœuvre fut couronnée de succès. Les Luméniens étaient trop absorbés par leur discussion avec le chef du clan pour prêter attention à l'arrivée de nouveaux spectateurs. Quant aux elfes rassemblés autour du petit groupe, ils étaient également focalisés sur les négociations. Streen put donc s'approcher et écouter sans la moindre anicroche.

HRP : à partir de maintenant, tu peux lire les textes sous spoiler de l'agence tout risques

L'elfe écouta les divers discours avec attention. Mais il était flagrant qu'ils n'avaient pas emporté sa conviction.
Il commença par se tourner vers Eomer
-Votre plan me parait malheureusement irréalisable... dit-il sur un ton amical. Même si nous parvenions à convenir d'une trêve, ce qui est loin d'être évident, comment des gens se haïssant et n'ayant pas confiance les uns dans les autres pourraient-ils se battre côte à côte ? Au premier incident, aussi minime soit-il, ce serait la mêlée, l'affrontement...
Puis il fit face à Damant.
-Avez-vous conscience de ce que vous proposez ? reprit-il, beaucoup plus froid. Une armée ennemie marche contre nous ; ayant eu vent de son arrivée prochaine, nous nous sommes préparés à la recevoir en fortifiant notre village. Et vous voudriez que nous l'abandonnions ? Que nous sortions presque tous de ses défenses, vieillards et enfants compris, laissant ceux-ci et nos demeures à la merci de nos assaillantes ? Transposée dans votre monde, cette suggestion équivaudrait à demander aux défenseurs et aux habitants d'un castel assiégé de sortir en rase campagne et d'inviter leurs assiégeants à venir négocier en leurs murs... Qui serait assez sot pour accepter une pareille offre ?

Enfin, il y parvenait à discerner les échanges. Mais ce qu'il entendit était pour le moins étrange. Les négociations concernaient un éventuel abandon des elfes mâles du camp? Qu'est ce que cela signifiait? Il avait du manquer un épisode mais comme il s'était refusé de se rapprocher du camp, cela ne pouvait qu'être loique. Quel imbécile il avait été. Il aurait du s'y prendre ainsi plus tôt. Il se tourna vers un elfe qui se tenait derrière lui et lui chuchota:
-Heu...de quoi est il question? je crois que j'ai manqué un épisode.

Se massant de nouveaux les ailes du nez avec lassitude avant de répondre, notant avec un interêt presque partagé l'envie de Zaïu de distribuer des gnons, à sa façon de sautiller d'un pied sur l'autre comme si ses pieds le démangeaient

Bien alors laissez moi ou faites moi accompagner par le moins haineux de vos hommes jusqu'à leur position. Elles feront moins de cas d'avoir à avancer seules toute les deux jusqu'à votre position. Car il était question de cela : une invasion de deux personne pour vous rencontrer vous et votre administré... et discuter de la situation.
La situation d'un peuple se haïssant non pas depuis des temps antédiluvien mais depuis que les mages les ont manipulés il n'y a pas plus de quelques mois.
Je reste donc confiant quant au fait qu'il y a certainement un moyen de trouver un accord.

Pour ce qui est de faire front face aux thaumaturges, puisque nous ne savions rien de votre existence, nous pouvons nous en tenir à notre plan initial et y aller seuls. Notre présence ici n'est motivée que par la promesse faite contre notre liberté de vous empecher de vous mettre sur le coin de la figure mutuellement...

Devons nous donc perdre encore plus de temps ou puis-je ENFIN y aller

Dorian approuva la proposition de son ami Damant :;

"Effectivement, point n' est besoin d' envoyer une armée ni même un régiment à la rencontre de vos ennemies. Envoyez deux des vôtres et deux des nôtres et cela suffira largement. Nous brandirons un drapeau blanc et si d' aventure, vos femmes nous accueillent à coup de flèches et d' épée...eh bien nous n' aurons rien perdu n' est-ce pas ? Si vous approuvez notre plan, il vaut mieux effectivement ne pas perdre trop de temps" fit le vampire luménien d' un ton conciliant. Après tout si les elfes sauvages voulaient rester sourds aux voix de la raison, qu' il en soit ainsi. Cela ne concernait pas les Luméniens.

" Pour ce qui est de combattre, je n'ai jamais dit que vous devriez être flanc à flanc avec vos femmes, si vous n'avez pas la moindre confiance lancez juste une attaque concertée de deux positions opposées. Seulement ensuite vous pourrez vous entre tuer si vraiment vous n'êtes pas sous l'effet d'un sort et qu'il ne s'est pas dissipé... " Ajouta Eomer à l'intention du chef elfe.

Zaiu n'a rien d'autre a ajouté !

Il atendait avec impatience la suite des évènements ; il s'agissait là d'instants comme suspendus, durant lesquels n'importe quoi peut se produire, même une pluie de grenouille ?

-Ces gens - des collègues à vous, apparemment - étaient censés nous infiltrer et nous nuire au moment de l'attaque des femmes... répondit l'elfe. Enfin, si j'ai bien compris. Parce que maintenant, ils parlent de négocier. Le borgne, là, a proposé que nous abandonnions tous le village... pour le transformer en lieu de discussion avec des représentantes ennemies. Il a du culot. Abandonner nos défenses, c'est grotesque... Presque autant que cette idée de négociations...
L'instant suivant, il reportait son attention sur les débats.

Le chef se massa les tempes dans un geste aussi las que concentré. Puis soudain, son visage s'éclaira, et il se fendit d'un sourire ironique.
-Allez donc jouer les estafettes auprès de ces furies ! lança-t-il. Si deux de leurs représentantes se présentent, disons... juste hors de portée de nos traits, j'irai à leur rencontre. Qu'elles me tuent ou non n'a aucune importance : d'autres, ici, sont dignes d'occuper ma place. Et de toute façon, je doute que vos belles paroles suffisent à les convaincre. J'ai même peur pour vous : l'accueil que vous réserveront les femmes risque d'être glacial quand elles se rendront compte que vous avez troqué votre mission d'infiltration pour une autre... de négociation, cette fois !

Enfin ! Enfin ! Le chef des elfes écoutait la voix de la raison. Tymora et Corellion avaient réussi à éclairer l' esprit des interlocuteurs sylvestres des Luméniens. Mais il fallait se hâter.

"A la bonne heure messire" fit le bon vampire. "Partons tous les 5 : Eomer Damant, Zaïu, vous et moi et brandissons un drapeau blanc afin d' avertir l' ennemi sur le caractère pacifique de notre venue. Vous nous guiderez dans la forêt bien entendu. Ne vous inquiétez pas : si nous parlons les 1ers, vos femmes nous écouterons peut-être. Elles sont moins à cran contre nous que contre vous..."

Dorian fit signe aux autres Luméniens de le suivre. Les elfes sauvages étaient si difficile à motiver, il ne fallait pas laisser zu viel elfe, le temps de revenir sur ses bonnes dispositions.

Damant arreta Dorian d'un geste.

Il est évident que nous ne partirons pas avec le chef de ce clan, cela serait par trop imprudent et laisserait penser à une vague manoeuvre de kidnapping.
De plus je ne pense pas que les femmes soient aussi receptuive à une idée de pourparler si elles se cantonnent à leur rôle de femmes fortes de par la présence de leur "ennemi".

De plus si nous y allons tous ensemble, cela ferait beaucoup trop d'informations à traiter d'un coup et nous pâtirions de ce qu'elles pourraient prendre pour une trahison de notre part.

Il faudrait y aller vous et moi Dorian et laisser Zaïu et Eomer calmer les esprits ici.

Si seulement une de nos camarades avait fait partie des vôtre et aurait pu faire un rapport "féminin" de la situation, cela aurait été un plus... Comme Astrée l'a fait de notre côté...
Hélas...

Dorian allons y VITE

Et de se mettre en route

Streen commencait à comprendre enfin ce qui se passait. Visiblement, ses amis avaient l'intention d'aboutir à des négociations entre les hommes et les femmes elfes. Bien entendu, cela était voué à l'échec puisque les elfes étaient manipulés et seul un magicien puissant pourrait les désenvouter. Néanmoins, les femmes étaient dans le même cas. Pour le moment, il décida se rester parmi les elfes. Il pouvait bien entendu prouver la bonne foi de ses amis mais de nouveau, il doutait de son propre succés. Autant rester dans l'ombre pour l'instant.

Eomer commençait déjà à entrevoir un échec dans la rencontre, en effet, comment des femmes suspicieuses pourraient faire confiance à des hommes dont elles ne connaissent ni la valeur ni l'honnêteté ? Où était Arya alors qu'on aurait bien eu besoin d'elle comme porte parole ?

Le chef haussa des sourcils incrédules en entendant les propos du vampire. Mais il acquiesça à la déclaration de Damant.
-Comme toujours, vous êtes libres de vos mouvements, dit-il en se tournant vers Dorian et Eomer. Vous pouvez donc suivre cet homme, même si je crains pour vos vis au cours de cette "ambassade". Quoi qu'il en soit, je vous garantis que vous pourrez sans mal aucun réintégrer le village quand vous le désirerez.
Enfin, il fit face à Zaiu.
-Dans l'éventualité où vous resteriez ici, je puis vous assurer que vous serez bien traité. Evidemment, nous vous surveillerons, par prudence. Néanmoins, vous n'aurez en aucun cas le statut d'un prisonnier.

HRP : tous ceux qui le veulent peuvent accompagner Damant. Je vous mettrai en route dans mon prochain post

Ajoutant à demi ton à son oreille pointue :

Je te charge également de garder ce grand dadais d'Eomer près de toi. Ses coups d'éclats et sa grande ... bouche ferait qu'en moins de deux phrases malheureuses, nos charmantes amies lui feraient, tu me passera l'expression, porter ses couilles en berne avant qu'il ne s'en rende compte...

La situation ne plaisait guère à Streen. Certes ses amis avaient entendu la voix de la raison concernant les deux clans mais pas question de se montrer à eux. Il n'allait sûrement pas dévoiler sa présence à Eomer. Quand à Zaiu, il le connaisait à peine et après sa scène sur le navire luménien, il se méfiait. Damant et Dorian étaient parmi les quatre ceux auquels il faisait plus confiance même si cela ne débordait pas non plus. Avant l'expédition, il n'aurait jamais envisagé les choses de cette manière mais il y avait trop d'imprévus, trop de flou et il se sentait perdu dans tout cela. Peut être que le moyen d'y voir plus nette serait de jeter un coup d'oeil lointain dans le clan des femmes. Il avait pour cela besoin de suivre Dorian et Damant. Mais comment les suivre sans être vu? Les elfes encore se moqueraient de ce qu'il ferait mais si jamais ses amis le repéraient. Il partit discrètement du groupe d'elfes et tenta de se cacher en attendant le départ de Damant et de Dorian. Oui, il allait les suivre.

Dorian acquiéca aux propos de Damant. C' est vrai que si on ne voulait pas effrayer les femmes du clan, mieux valait ne pas arriver trop nombreux.

"A bientôt Eomer, Zaïu et vous messire Aëdanwë"

fit le vampire luménien en s' inclinant légèrement devant ce dernier. Puis il emboîta le pas à son compagnon à la rencontre des femmes elfes révoltées. Si elles étaient aussi têtues et difficiles à convaincre que les hommes, la discussion serait...tendue.

Comme de coutume, Dorian avait les sens aux aguets. Tout pouvait arriver.

Visiblement, Damant, que le rôdeur n'avait pas apprécié dès sa première rencontre à Lumenis, voulait mener l'opération de lui même. De son point de vue, Eomer trouvait que la grossièreté dont il avait fait état par le passé et sa façon d'être: maniérée et frustre avait due être mise à dur épreuve ces derniers jours. Ou peut être possédait il quelques talents à manipuler les esprits par la parole puisqu'il semblait perpétuellement jouer un rôle ? C'était un possibilité que Eomer détestait.
Le rôdeur, toujours franc et honnête de nature avait été choqué lors de l'embarquement quand il était arrivé fin saoul. Comment pouvait on agir ainsi en société ? En tant qu'ami des elfes et connaisseur de leur coutumes et culture, il ne supportait pas de telles manières.
D'un autre côté sa patience était mise à dure épreuve par tous les esprits tortueux et bornés qu'il pouvait cotoyer (d'où son peu de respect envers certains, dont le chef elfe).

Quoi qu'il en soit, Damant voulait vraiment qu'il reste tranquillement à attendre dans le village qu'il rêgle cette situation !? Comment le rôdeur pourrait il se considérer comme confiant dans ces conditions ? Se reposer sur un tel déchêt humain pour la sauvegarde de tout un groupe était suicidaire et irresponsable ! Qu'avait il bien pu faire avec les elfes pour qu'il soit si confiant ?
Il devait s'en assurer de lui même.
De plus, il atteignait ses limites de patience avec ce chef elfe aveuglé par les évènements. Il devait voir l'autre côté de la palissade. De toute façon, sans être réellement un homme à femmes, Eomer préférait largement la présence féminine que toute autre. Leur douceur et leur façon d'être le calmait à chaque fois, il était bien plus serein entouré de femmes.

Alors que Damant et Dorian s'apprêtaient à partir, Eomer se leva à son tour et leur dit de but en blanc:

" Je viens avec vous et ce n'est pas discutable. Entre un vampire et un humain rôdeur qui connaît bien les elfes, je pense que les femmes préféreraient ma présence. En conséquence je pense que Dorian devrait nous suivre mais ne pas se montrer sauf au cas où on serait en danger. Pour nous aider à fuir grâce à une diversion.
Dorian, tu avais dit pouvoir de transformer en brume, comment cela fonctionne ? Est-ce discrêt ? " Demanda le rôdeur en défroissant ses vêtements d'origine elfique après s'être levé...

Streen se détacha du groupe d'elfes tentant d'échapper àla vue de tous. Chez les elfes ca ne serait pas compliqué, ils avaient à peine prêté attention à lui lorsqu'il leur avait adressé la parole juste à l'instant. Il devait veiller à ce que ses amis ne le repèrent pas. La situation si elle n'était pas aussi importante aurait pu s'avérer comique. Le groupe ne parvenait même pas à se mettre d'accord concernant la rencontre avec les femmes elfes? Quand à Streen, il n'allait sûrement pas demander leur avis car il connaîtrait celui d'Eomer qui refuserait catégoriquement. Il se contenterait de les suivre cacher? Qui étaient ils pour décider à sa place alors que ces abrutis ne parvenaient même pas à se mettre d'accord?
Voyant que le groupe commencait à partir, il s'éclipsa et se lanca à leur suite en retrait.

Eomer n'en revenait pas que le simple d'esprit Zaïu ait osé lui sauter sur le dos et le plaquer au sol dans la poussière. Il explosa de colère:

" ZAÏU ! Retenez moi cinq secondes de plus au sol et je vous assure que vous ne pourrez plus bouger pendant trois heures !"

Le rôdeur n'avait pas préparé du curare sans en garder sur lui même, il tenait justement une aiguille enduite du paralysant à un pouce du cou de son assaillant.

Dorian avait assisté en riant à l' algarade "virile" entre Eomer et Zaïu. Visiblement Eomer était plus que de taille à se défendre. Revenant sérieux Dorian répondit à son ami :

"Pour ma place dans le groupe de parlementaires, aucun problème Eomer : je ne suis pas susceptible au point de rejeter certaines réalités concernant mon statut "vital". Je resterais donc en retrait si ç' est mieux ainsi. Quand à ta question sur mon pouvoir de transformation en brume, eh bien je me concentre, je fais le vide dans ma tête et je m' imagine me dissoudre dansl' air. tout cela est automatique et très rapide : au bout de quelques secondes, je ne suis plus qu' un petit nuage de brume.

Pourquoi cette question au fait ? Penses-tu que je devrais aller en reconnaissance en direction des femmes du clan, sous ma forme brumique ?" demanda le bon vampire.

Riant à l'embrassade virile de Zaïu envers Eomer il s'avança d'un pas et aida son jeune ami à se relever, braquant un instant un oeil mauvais sur Eomer, lui attrapant sans ménagement la main en laissant le doigt piquant de ce dernier hors de sa prise, fermement coincé et immobilisé.

Ayant relevé Zaïu, il redressa Eomer, le foudroyant du regard et lui glissant à l'oreille discrètement :

Range ton dard vilaine guèpe... Je n'ai qu'un oeil mais il fonctionne bien...

Il le lâcha et se tourna vers Zaïu, lui offrant une courbette malicieuse.

Mon ami, je prend ton analyse de ma verve pour le compliment qu'il se doit d'être, je suis ton obligé!

Refaisant façe aux autres rescapés il se fendit d'un sourire, parlant avec un volume suffisant pour être entendu de tous.

Les capacités empathiques des elfes dans leur totalité sur cette île sont remarquables... penser les tromper en jouant les nuages serait insultant pour l'ensemble de la tribue, hommes ou femmes. De plus, jouer de feintes pour approcher un peuple en vue d'une demande ouverte de dialogue est quelque peu paradoxal et ferait douter avec raison de nos intentions profondes.

De plus comme nous le savons tous, l'animosités des uns envers les autres et inversement dans cette guerre endémique tient du fait que chacune des partie pense l'autre trop orgueilleuse et égocentrique pour être capable de vivre sereinement à leurs côtés, ce qui est apparemment faux sous toute évidence. Mais le simple fait que vous, messire Eomer, vous jugiez meilleur qu'un autre pour aller à la rencontre du beau sexe ne fait qu'abonder dans le sens de cette mauvaise façon de penser.
Voilà pourquoi vous ne nous accompagnerez pas.

S'adressant plus particulièrement au chef elfe :

Messire, au crédit du sieur Eomer, puisque sa grande gueule n'a d'égal que sa sagacité au combat, il sera bon de l'avoir à nos côtés contre les mages ; je ne me chargerait donc pas moi même de l'empêcher de nous suivre.
Si vous êtes d'accord pour me laisser tenter cette chance de parvenir à renouer le dialogue, vous serez également d'accord sur le fait qu'il faille donc mettre toutes nos chance dans ce sens et ne pas faire les choses à moitié.
En contrepartie de ce petit service, si jamais les négociations échouent, je vous laisserait l'insigne honneur de me passer l'épée au travers du corps pour vous avoir fait perdre tant de temps.

Sur ce...

Et de filer d'une foulée rapide vers là d'où ils venaient en invitant Dorian à le suivre

Eomer était soufflé... depuis quand ce soudard pensait il le connaître ? Ils avaient passé que peu de temps sur le bateau ensemble et ne s'étaient quasiment pas adressé la parole, et la seule personne qui aurait pu lui parler (un peu) de lui était Dorian et ce dernier avait été avec Eomer ces derniers jours.
D'où lui venaient cette assurance hautaine lui faisant croire que Eomer ne pouvait pas parfaitement contrôler ses humeurs ? (et qu'il puisse avoir la capacité de se mesurer à lui aussi comme semblaient vouloir l'indiquer son insulte menaçante)
De plus, depuis quand se considérait il comme leur chef ?! Il était parti dans cette expédition comme cartographe et pour aucune autre raison, puisqu'il n'était même pas luménien, que voulait-il ? S'attirer l'attention de tous et la gloire ?
Alors que ce dernier semblait vouloir partir immédiatement, Eomer lui posa un bras sur l'épaule pour le retenir et le força par une grande pression exercée par sa main (il n'avait pas aimé sa bruquerie pour l'aider à se relever) et un mouvement tournant du poignet, à se retourner vers l'assemblée. Le rôdeur prît alors la parole en se tournant vers le chef elfe:

" Sieur Damant, je connais trois facettes de vous: votre orgueil démesuré, votre irrespect total envers vos aînés (dont moi), que vous camouflez en général, et votre faculté à chercher à attirer les regards, en général au cours d'une soirée arrosée dans un bouge quelconque.
J'espère que vous savez que certaines erreurs sont irréparables... Bien que cette fois je n'aille pas discuter le fait que vous soyez sur le devant de la scène, visiblement ne pas y être serait un affront selon vous, mais permettez moi de douter de vos motivations profondes puisque vous n'êtes même pas luménien et que cette expédition, quelque soit son dénouement, ne vous rapportera rien.
Pour autant je vais faire confiance en votre orgueil puisque vous avez donné votre parole que tout se passerait bien (Même si dans le cas contraire, fuire vos responsabilités semble être tout à fait dans vos cordes). Mais je vais aussi croire en votre effronterie qui semble fonctionner chez certaines personnes.
Il semblerait que ces dames elfes n'aient pas trouvé vos manières et votre langue mielleuse insupportables, donc faites ce que vous voulez.

Mais ne cherchez pas à me faire paraître plus impétueux que vous ne l'êtes. Je suis plus âgé que vous et j'ai passé la plus grande partie de ma vie à fréquenter des elfes, pouvez vous en dire autant ? J'ai plus de facettes que vous ne semblez le croire !

Je viendrai avec vous." Conclut il de toute son autorité avec une voix forte, calme, sûre d'elle et claire.

Puis se tournant plus franchement vers le chef elfe (après avoir lâché l'épaule de Damant qu'il avait tenue, comme prise dans un étau, pendant toute son intervention):

"Messire Aëdanwë, je vous jure pour ma part ne rien faire qui puisse vous nuire. J'ai déjà prouvé ma loyauté envers votre cause, malgrés nos différents compréhensibles puisque nous ne connaissons pas tout de vous, et la réciproque est vraie aussi, j'espère que vous ne doutez pas de mon honnêteté. Je veux participer à cette rencontre de la partie adverse avec messire Dorian, en tant que spectateur uniquement.
Vous nous avez assuré que nous n'étions pas des prisonniers, il semblerait que messire Damant ne vous voit que comme son exécutant puisqu'il vous demande de me surveiller, je vous prie de me laisser observer ces négociations et vous rapporter ensuite mot pour mot ce qui s'y sera dit. Une version de plus et des yeux supplémentaires pour observer leurs tactiques seraient une bonne chose. D'autant plus que en tant que rôdeur expérimenté je suis le plus observateur de notre groupe."

Eomer savait jouer des mots aussi quand il le voulait, il avait fait état du peu de valeur morale de Damant tout en ramenant la négociation à un moyen efficace d'observer les tactiques guerrières féminines. Cela parlerait bien plus au chef elfe que les mots naïfs et hautains du cartographe. Le rôdeur savait que messire Aëdanwë ne voyait pas réellement une possibilité pacifique de rêgler la situation. Il voulait juste se débarrasser des gêneurs. Son espoir était quasi inexistant. L'argument tactique allait sûrement aider Eomer à ne pas se faire dominer par ce jeune effronté.

L'ensemble des elfes présents avaient observé les différents événements avec une incrédulité parfois mêlée d'amusement. Le chef, lui, était demeuré impassible, à l'exception de quelques froncements de sourcils. Lorsqu'Eomer lui adressa la parole, il répondit avec une certaine solennité :
-Votre compagnon - il désigna Damant du menton - dit vrai lorsqu'il avance que vous êtes quelqu'un de valeur. C'est également le cas pour messire Dorian. C'est pourquoi je suis ennuyé de vous voir participer à une opération dont les chances de réussite sont minces, pour le moins. Sans compter les risques que vous courrez... Mais vous êtes effectivement libre de vos mouvements, comme vous l'avez toujours été. D'autant que vous avez mon entière confiance. Je ne m'opposerai donc pas à votre décision. Toutefois, je me permettrai un conseil.
Il regarda à nouveau Damant.
-Cet homme a également raison quand il déclare que nos femmes ne seront pas abusées par une approche discrète, fût-elle le fait d'un petit nuage de brume. Il vaut donc mieux que vous avanciez ouvertement, ce qui renforcera votre rôle d'ambassadeurs. Et gardez vos compétences en réserve, employez-les à bon escient et par surprise pour nous revenir sains et saufs si nos anciennes compagnes vous attaquent. Ce qui risque fort d'arriver....

" Je vous remercie, Messire Aëdanwë, je vais suivre votre conseil. Je ne vais utiliser mes compétences qu'en cas d'absolue nécessité. La fuite en faisant partie."

Puis, en ignorant totalement Damant, Eomer se tourna vers Dorian et lui dit:
" Mon ami, je suis ravi que nous fassions un petit bout de chemin ensemble... et je suis curieux de voir comment des femmes vivent sans hommes en une communauté. On y va ?"

Contrairement à ce que s'imaginait peut être Damant, Eomer était bien assez mature pour ne pas faire remarquer à ce dernier qu'il avait été manoeuvré par une "grande gueule" qu'il croyait sans subtilité. Il allait agir comme il l'avait fait depuis le premier jour: l'ignorer au maximum tout en gardant un oeil sur lui et ne jamais lui tourner le dos...

"D'autant plus qu'en tant que rôdeur expérimenté, je suis..." Et allez donc, je je je moi moi moi, Damant leva les yeux au ciel en écartant les bras lorsque ces mots sortirent de la bouche d'Eomer. S'il considerait le cartographe comme fanfaron fieffé, il devrait s'écouter parler plus souvent...
Il avait suivi le laïus sentencieux du rôdeur avec un air affiché de pure condescendence ironique, sourire en coin.

S'inclina lorsque le "vénérable" leur intima ses derniers conseils.

Cela était mon intention dès le départ messire.

Se retournant vers Eomer en l'arretant à son tour de la même façon qu'il l'avait fait lorsqu'il fit mine de se mettre en marche, lui parlant bas, épaule à épaule.

Vous ne m'appreciez guère sieur Eomer, et la réciproque est valable. VOS accaparations martiale de la scène comme à bord de la nébuleuse on coutées la vie à quelques marins, trop occupé que vous étiez à virevolter dans la voilure, et à jongler entre vos armes comme un singe de cirque quand un unique coup net et précis aurait suffit à passer à la cible suivante.

Ma façon de m'exprimer me vient de l'excellente éducation que j'ai reçue et de l'elève studieux que je fut. Quant à mes motivations, je suis un cartographe, autrement dis un aventurier, un explorateur et un découvreur, que ce soit des terres, des peuples, des us, des coutumes et des artefacts d'un temps passé ou d'une autre espèce. Voilà pourquoi je tient à être en première ligne et voila également la raison qui m'à amenée à m'intégrer depuis des années aux peuplades les plus diverses, humaines, elfes, naines, voire orque, j'ai même survécu à une entrevue polie avec l'Aerndraäk des terres désertiques du grand sud, dracosire bleu s'il en est.
Voila pourquoi je suis aussi confiant dans mes capacités à débloquer la situation... si votre ego consent à rester dans vos bottes, du moins...

Le lachant abruptement il se tourna vers Zaïu

Mon ami, il serait mal vu de revenir en infériorité entouré d'inconnus, cela ferait penser par trop à une prise d'otage veux tu nous accompagner?

Eomer avait vu venir Damant puisqu'il surveillait d'un oeil tous ses mouvements, il n'avait pas vu d'utilité à l'empêcher de faire sa petite scène de singe se frappant le torse. Mieux vallait il qu'il ait cette petite satisfaction, de toute façon le rôdeur avait gagné: il ne resterait pas une minute de plus dans ce campement.
Cependant il n'allait tout de même pas lui laisser le dernier mot (il est l'aîné quand même !):

"Zaïu, venez donc avec moi comme ça notre cher ami Damant pourra nous avoir tous les deux dans son champ de vision rétréci. De toute façon, nous mettre ensemble pour mieux nous contrôler était son objectif.
Pour ce qui est de mon égo, sachez, cher ami, que contrairement à vous je n'ai rien énoncé que des choses qui sont purs faits. Et ne pensez pas avoir le monopole d'une bonne éducation, le savoir se trouve en des endroits bien étranges des fois... Mais en ce qui concerne votre cas, quelque soit la belle poire qui vous fussiez, elle était déjà véreuse, je doute qu'une telle vie aventureuse aurait dû être la votre, quels erreurs stupides avez vous commises en croyant tout connaître de ce monde ? Ne cherchez pas à répondre, celà ne m'intéresse pas.

Par ailleurs, je ne vous dirai rien de ma vie aventureuse mais, soyez en sûr, je suis fier de tout ce que j'ai accompli, pouvez vous en dire autant du haut de votre si grande confiance en vous ?
Vous semblez croire que ma propre confiance en moi est de l'orgueil et que je possède un égo surdimensionné, il n'en est rien. Tout rôdeur qui se respecte sait parfaitement à quel point toute vie est éphémère et fragile, il en est de même de moi, dans une certaine mesure...
Mais finissons en avec cette expédition au plus vite comme ça nous n'aurons plus à nous revoir. Et ne vous en faites pas, je vous laisserai toute liberté pour compter fleurette avec ces femmes elfes."

Conclut Eomer en tournant le dos au cartographe et en partant à longues enjambées vers l'endroit où il avait laissé le reste de ses affaires personnelles. Il allait garder du curare à portée de main, dissimulé dans ses habits au cas où... Et surveiller Zaïu aussi.

Môsieur le Rodeur, Zaiu ne reçoit pas d'ordre de gens qui en menacent d'autre, désarmé, avec du poison ! Et si vous connaissez si bien les elfes, il est vain de vous rappeler que la retenue est à mettre en avant ! Surtout avec les femmes ...

Et paf !

De toute façon, les humains y sont tous nuls !

Il est vrai que Zaiu se sentait un peu comme le seul élément valable du groupe. Deux humains baragouineurs imbu de leur personne et un zombi avec du mascara partout ... Sans doute du mascara collant pour éviter de perdre des morceaux.
Comme il était prêt au départ, il profita de ce laps de temps pour jauger ses deux nouveaux compagnons de route, en espérant que celle-ci soit brêve.
Il commença par Eomer, avec lequel il avait entretenu un contact physique qui avait dévoilé la grande patience de ce-dernier. Catastrophe ! Le Top des "Gens Humains Que Zaiu Aime Pas" pas était à revoir ! Eomer venait de faire une entrée fracassante ! Mais difficile de déterminer qui était le pire entre lui et la cheftaine Elfe. Damant était un peu (mais alors un peu) en meilleure grâce puisqu'ils avaient déjà pris un apéro ensemble. Kasumi, éternel constipé, était hors catégorie. Astrée ... bah c'était Astrée ...
Son regard s'attarda ensuite sur le vampire. Il émanait de lui quelque chose de vraiment étrange : comment se fait-il qu'un vampire qui vit le jour ne soit pas bronzé ? En plus, il était timide et affichait toujours un visage avenant voire emprunt d'une mièvre béatitude. Tout le monde connaît l'adage : "trop gentil pour être trop gentil"... De quoi se nourrissait-il du reste ? Fait agravant, Eormer semblait l'apprécier...

Il en était là de ses réflexions ... Enfin pensées plutot ... Disons qu'il en était là des trucs qui se passaient dans se tête quand le moment du départ arriva.

Zaiu pense que Damant et Mosieur le Rodeur devrait continuer à se disputer sur le trajet.

Point de vue éminament tactique qui signifiait aussi qu'il suivrait le groupe.

Il ramassa son paquetage et fit un clin d'oeil à Zaïu en passant.

Une excellente idée l'ami! J'y veillerais!

Et de se mettre en route sans plus penser à ces redondances de fier à bras. Qu'il ait raison ou pas, en vérité, le rodeur aurait toujours raison selon son propre baromêtre. Il ne servait à rien de continuer sur cette voie. De plus, détail amusant, Eomer pensait que le bretteur avait pour intention de tous les manipuler. Pourquoi? Dans quel but? Damant ne pensait pas que les reflexions du sieur soient allées jusque là, mais qu'importe ; se voir donner tant d'importance conspiratoire allait surement donner lieu à de cocasses situations!
Quant à ses compagnons d'infortunes, Dorian semblait toujours aussi affairé à faire oublier son ascendance spectrale en étant plus attentionné que n'importe qui et Zaïu, éternellement déphasé entre traits d'esprits et gaffes lui était depuis le début de leur naufrage le compagnon le plus rafraichissant. D'ailleurs en cherchant son exact opposé, il pensa à Kasumi et s'amusa intérieurement de la grise mine qu'il ferait s'il savait dans quel guepier ils étaient en train de tous se diriger.

Lorsqu'ils sortirent du village et eurent marchés assez longtemps pour être à mi distance de celui ci et de la plaine, son sourire s'effaca dans un beuglement qui déchira le "silence" de la fôret :

ADARAAA!!!!!

Il se morigéna intérieurement d'avoir omis un détail d'importance : demander le nom de la cheftaine...

Ha ca y est. Ils s'étaient enfin décidés à se mettre en route. Il avait cru pendant un instant que le différent d'Eomer et de Damant allait durer toute la nuit. Mais finalement, ils eurent assez de bon sens pour se rencentrer sur l'objectif principal: parler à la cheftaine. Streen suivait le groupe tant bien que mal hors de leur portée. Jusqu'ici, il était parvenu à ne pas se faire repérer. Il effectua un sursaut lorsque Damant se mit à crier à mi-chemin.