La Couronne de Cuivre

-Moi aussi... fit-il, sans parvenir, réellement, à afficher l'optimisme dont il s'était paré au cours des heures précédentes.
Il baissa ensuite les yeux, mal à l'aise. Chercha quelque chose à dire. Mais les mots le fuirent.
-J'imagine que votre équipage vous l'a déjà demandé... reprit-il finalement. Néanmoins... S'il y a... des démarche que nous pourrions effectuer, des personnes que nous pourrions contacter enfin...

" Ne vous en faites pas." dit-elle. " Mon équipage sait qui je suis, où je me rendais et d'où je viens. Le plus important est que vous puissiez aller jusqu'à Mélandis. Ou au moins rentrer à Luménis vivants. Nous avons joué de malchance, c'est tout."
Elle esquissa un léger sourire.
" Gardez de l'énergie pour les jours à venir. Vous allez en avoir plein les mains, avec les enfants, les jumeaux... Le Mélandien... Mais j'ai confiance en vous. Vous vous en sortirez."

-Je ferai mon possible pour être à la hauteur.
Le barde s'arracha - le terme était réellement approprié - un sourire forcé. Il aurait bien dit qu'il était désolé, qu'il aurait dû faire partie du groupe des sacrifiés, qu'il trouvait que oui, la malchance s'attachait à leurs - à ses ? - pas... Mais ç'aurait été inutile.
-Comptez sur nous pour agir au mieux. Et... Pour faire payer au Squale ce qu'il doit, si d'aventure nous en avons l'opportunité.

" Je n'en doute pas." fit-elle avec un léger sourire. " Allez, filez, à présent. D'autres requièrent ma présence."
Effectivement, un petit attroupement attendait qu'ils en aient fini. Elle lui serra la main, d'une poignée ferme et amicale. Mais Constance n'était pas la seule à être espérée. A quelques pas, l'esclave elfe guettait Taliesin et il s'avança de quelques pas penauds quand le capitaine de la Liberte se fut détournée.
" Puis-je solliciter une minute de votre temps ?" demanda-t-il timidement.

Taliesin sourit. Moins difficilement, cette fois.
-Bien sûr. Pour tout vous dire, j'allais justement venir vous voir...
C'était une déclaration sincère : Dix-Sept faisait partie de ceux à qui il voulait dire un mot avant la bataille. Le dernier de la liste était le jeune Mélandien auquel il avait promis des soins.

Dix-sept sourit et l'entraîna un peu à l'écart. Il avait revêtu une armure de cuir un peu trop grande pour lui, qu'il avait lacée un peu de travers. Une épée courte lui pendait au côté mais il était probable qu'il n'en avait jamais dégainé.
" Je voulais vous demander... si vous seriez d'accord de me donner un nom." annonça-t-il, franchement embarrassé, mais la voix ferme.

-Vous...
Taliesin se passa une main maladroite sur le visage. Il ne s'était certainement pas attendu à une telle demande... Qui était-il pour donner un nom à quelqu'un, lui qui n'avait pu encore - et ne pourrait sans doute jamais - baptiser un enfant... Valaellyn, sans nul doute, aurait été mille fois plus indiquée : la libération de Dix-Sept lui avait importé au plus haut point.
Mais voilà, c'était à lui qu'il avait demandé. Et il ne voyait pas comment se défiler sans le blesser profondément...
Il ferma les yeux, tenta de concentrer ses pensées.
Un nom... Un nom elfique, évidemment...
-Orodreth... murmura-t-il enfin. Cela vous conviendrait-il ? C'est un héros des antiques légendes de notre peuple. Il défendit vaillamment l'île dont il avait la garde contre les hordes du mal... Je crois... Qu'il serait approprié au choix que vous avez fait.
Il soupira.
-J'aurais aimé que vous en fassiez un autre, que vous... Vous laissiez une chance de vivre cette existence qui s'offrait à vous, libre... Mais je respecte votre choix. Et l'admire. Le nom d'Orodreth ne m'en semble que plus approprié...
Ce dernier était mort en défendant son île, tombé au combat après une lutte valeureuse... Mais il s'abstint de le mentionner.

" Orodreth." murmura-t-il. " Orodreth."
Un sourire naquit sur ses lèvres d'ordinaire pincées. Il opina du chef, son regard clair rencontra celui de Taliesin, éminemment reconnaissant.
" Merci." dit-il. " Je lui ferai honneur, je l'espère."
Il jeta un regard à son fourreau, un peu interdit, mais sans perdre son sourire.
" Ne soyez pas triste." ajouta-t-il ensuite. " Je n'avais pas d'existence. Je n'ai rien à perdre. Contrairement à nombre d'entre vous."

-Vous aviez... un avenir. dit doucement Taliesin.
Il il inspira, expira profondément, essayant de se laisser envahir par le calme dont il ne devrait pas se départir avant la fin de la bataille.
Avant que la marine luménienne ne soit arrivée et n'ait balayé les pirates, plutôt.
Sa tentative ne fut guère concluante.
-Je suis désolé que cela doive se terminer ainsi. J'aurais voulu que vous discutiez avec certains d'entre nous. Avec moi, pourquoi pas. Nous aurions pu vous dire ce qu'il en était de Luménis, du Grand Mensonger... Mais, je le redis, je respecte votre choix. Vous êtes un homme courageux, Orodreth. J'espère que nous serons dignes de votre valeur et de votre dévouement. Nous essaierons, en tout cas. Vous avez ma parole.

" Je n'en doute pas." fit-il avec un léger sourire. " Maintenant, pardonnez-moi, je vais rejoindre dame Lamalice. Merci pour ce que vous avez essayé de faire. Et merci pour le nom."
Il s'inclina et s'esquiva, laissant Taliesin seul sur la lande. Autour de lui, les gens erraient, un peu hagards, quand ils n'étaient pas plongés dans des conversations intenses. C'est finalement Guéric qui vint se poster à ses côtés.
" Ils bougent." annonça-t-il simplement.

Il acquiesça. Il n'était que trop resté oisif.
-Très bien : je vais voir si je peux retaper le neveu de messire Durgold, puis demander à Martin de me montrer l'entrée de notre grotte. Ensuite, et bien... je prendrai position.
Sur un pâle sourire, il se dirigea à grandes enjambées vers le Mélandien, qu'il trouva sans trop de peine.
-Je vous avais promis des soins... dit-il dès qu'il fut à sa hauteur. Alors, si vous en êtes toujours d'accord...

Le Mélandien avait l'air un peu dans la lune et il se tourna vers Taliesin en secouant la tête pour en chasser ses songes.
" Bien sûr, oui, merci." fit-il à mi-voix, et il tourna son épaule vers l'elfe." Je dois me déshabiller ou quelque chose ?"
Taliesin vit les premières chaloupes être mises à la mer, au loin. La mer était haute, ils accosteraient beaucoup plus près que la première fois.

Au moins, ils pourraient leur tirer dessus sitôt qu'ils auraient mis pied à terre. Ou presque...
-Non non, pas besoin... dit-il en levant les mains pour incanter.

Taliesin --> Soins légers --> Mélandien

Une brève lueur bleutée nimba l'épaule de l'homme, avant de se fondre en elle, puis de disparaître.
-Essayez de la bouger... reprit-il. Si c'est toujours douloureux, je recommencerai.
Il n'avait aucune idée de la gravité de la blessure, évidemment. Il aurait aimé garder quelques sorts de côté, mais... Un combattant au mieux de sa forme était bien plus crucial que d'éventuelles réserves magiques.

Le Mélandien bougea le bras, précautionneusement, esquissa une légère grimace.
" Ça ira, c'est légèrement ankylosé, mais ça ira..." fit-il. " Je vais me dérouiller. Merci."
Constance faisait des gestes pour rassembler son troupeau de combattants et commençait à diriger les uns et les autres vers leurs positions.
" On ferait mieux d'y aller." dit-il avant de se mettre en route vers la jeune femme.

-Laissez-moi quelques instants, et j'arrive... lança le barde.
Il se mit alors en devoir de retrouver Martin. L'entrée des grottes qu'ils devraient emprunter ne devait pas être très éloignée, et peut-être pourraient-ils se regrouper lors de la retraite, avant même d'y pénétrer. Néanmoins, il préférait repérer les lieux, histoire de ne pas se retrouver, d'ici quelques heures, sinon moins, perdu sur la lande tandis que les pirates investiraient l'île...

Il trouva Martin sans trop de mal. Le courtisan était assis sur un gros rocher, à côté d'un petit arbre tordu. On ne distinguait pas l'entrée de la grotte, mais le jeune homme lui fit signe, amical, et le point de repère était suffisamment saillant pour ne pas qu'il se perde en cas de retraite précipitée.
La fuite serait quand même périlleuse : la lande était pratiquement plate, à l'exception de quelques pierres, quelques buissons épineux, un arbre ou deux. Si les pirates prenaient pied au sommet avant qu'ils aient déguerpi, ils n'auraient aucun problème pour les repérer.

Quand Taliesin regagna l'endroit où se décidaient les étapes stratégiques à venir, il constata que la plupart des gens étaient déjà partis rejoindre leur poste. Constance se tourna vers lui.
" Avec les archers, vous allez plein sud. Ils vont recommencer leur grimpette sur les rochers pour passer directement dans la lande. Disséminez-vous le long de la côte et ouvrez l'oeil. Aucun ne doit monter. Les stocks de flèche sont derrière la tente. Ne lésine pas."

Il opina du chef. C'était ce qu'il avait imaginé : positionner un ou deux archers au nord du défilé, au cas où (l'ascension y était difficile autant que dangereuse, mais on ne savait jamais) et tout le reste au sud, là où, sans doute, le gros des troupes se dirigerait. Ils seraient davantage de tireurs que la nuit précédente, ce qui était un bon point. En revanche, c'était aussi valable pour leurs ennemis, ce qui étaient un point bien moins positif... Il faudrait donc trouver des positions à la fois propices à décocher des traits et à s'abriter de ceux de leurs adversaires.
Sur un salut silencieux, il gagna l'endroit que Constance lui avait indiqué, bourra son carquois, prit, en sus, une brassée de flèches sous son bras - il y en avait pléthore, effectivement - puis, aussi rapidement que possible, il se dirigea vers les rochers bordant la plage.

Plusieurs archers étaient déjà en position. Il y avait là Noéline et Goran, Saõ et Rémiel, un des gardes mélandiens, Greta et le propriétaire du comptoir. Guéric était sur les bords du défilé, avec une arbalète, scrutant l'approche des chaloupes. Elle était neuf, pour l'instant, à divers stades d'approche. Mais il semblait que d'autres étaient sur le point d'être mises à l'eau.
Les archers s'étaient disposés en fonction de leur retraite : ceux qui devaient rejoindre le groupe de Valaellyn étaient le plus au nord, ceux qui devaient rejoindre la grotte de Taliesin le plus au sud, et ceux qui resteraient en arrière s'étaient distribués au petit bonheur la chance. Il ne restait plus qu'à se préparer et attendre. De là où ils étaient, ils seraient protégés : les grimpeurs n'auraient probablement pas le loisir de se défendre. En tout cas, pas par des moyens conventionnels.

Une fois choisie sa position - parmi les plus au sud -, Taliesin s'absorba dans la contemplation des chaloupes en approche, de la plage, de l'itinéraire que suivraient sans doute les pirates pour les contourner, de celui qu'eux-même devraient emprunter pour les en empêcher.
Ce faisant, il songea à Victor et Jehan. Ils devaient déjà être revenus de leur expédition à l'auberge, et sans doute était-on en train de les guider vers le refuge qu'il rejoindrait plus tard - s'il survivait, ce qui n'était jamais totalement certain dans une bataille.
Il espéra qu'ils ne protesteraient pas et n'insisteraient pas pour venir le retrouver sur le front. Victor, surtout, en était capable. Mais, jusqu'ici, il n'avait pas fait des siennes, s'était soumis aux consignes. L'elfe avait donc bon espoir qu'il soit déjà, ou serait bientôt, en relative sécurité.
Il pensa aussi à Valaellyn. Ils ne s'étaient pas faits d'adieux spécifiques, et, s'il en éprouvait quelques regret, il devait admettre que c'était sans doute mieux ainsi. La jeune femme avait paru ébranlée, ce qui était des plus compréhensibles. Elle avait fait effort pour tenir bon, y était parvenue, de ce qu'il en avait vu. Des adieux déchirants n'auraient pu que ruiner sa détermination.
Ou la sienne.

Les premières chaloupes accostèrent en glissant sur le sable humide et commencèrent à décharger leurs passagers. Comme l'avait craint Constance, le ciel s'était dégagé et le soleil suivait sa courbe descendante : les défenseurs avaient sa lumière en plein visage, ce qui les forçait à baisser les yeux et plisser les paupières pour ne pas être aveuglés. La position de Taliesin était distante de la plage et pour lui, les assaillants se réduisirent à de vagues silhouettes, qui lui étaient à demi-dissimulées par les cailloux. Ils étaient nombreux, cependant, très nombreux. Ils s'alignaient sur le sable plus comme une armée entraînée que comme un ramassis de forbans. Des archers se placèrent en rang, prêts à tirer leurs traits meurtriers. Des phalanges de combattants avancèrent sur le sable, en direction du défilé. Il y eut un sifflement et un nuage verdâtre surgit autour d'eux. Une volée de flèches partit en direction du défilé, puis quelque chose rougeoya chez l'adversaire avant de fuser à nouveau vers les défenseurs. L'éclat des flammes flamboya sur le sommet de la lande : il y avait là au moins un magicien féru d'explosions.
Aucun cri ne parvint cependant jusqu'à Taliesin. Le ciel était radieux, désormais. Et il vit bientôt les silhouettes d'hommes arrivant dans leur direction, suivant la ligne de côte parmi les rochers, à la recherche d'une sente praticable vers le sommet. Ils étaient caparaçonnés et déterminés, le terrain accidenté qui les ralentissait pouvait aussi leur servir de bouclier. Quelqu'un lâcha un trait sur la droite de l'elfe et il vit une des silhouettes vaciller mais sans tomber. Il fallait pourtant les tuer tous.

Vaste programme. Et un tantinet irréaliste, de surcroît.
Mais qu'importe, ils feraient de leur mieux.
Taliesin avait rabattu son capuchon, non pas tant pour essayer de protéger ses yeux du soleil que pour ne pas être reconnu. Les pirates, s'ils étaient aussi organisés qu'ils en avaient l'air, feraient le décompte des morts parmi les défenseurs de l'île... Or, s'il était amené à utiliser la magie, nul doute qu'il serait particulièrement repéré. Dans son manteau anonyme, les traits en partie dissimulés, il y avait des chances pour qu'ils ne l'identifient pas.
Son arc bandé, une flèche encochée, il se mit à observer avec intensité les assaillants, pour repérer, dans l'idéal, un visage découvert. Un trait bien ajusté pourrait expédier un forban ad patres. Sinon, il fuadrait se contenter de mains nues, d'interstices dans les armures, sur le torse, les bras ou les jambes. Dans le dernier cas, cela ne serait pas mortel, mais... Au moins empêcherait-il sa victime de progresser.

Taliesin repéra bientôt, parmi les pirates qui avaient tenté l'escalade, ceux qui avaient réussi à dépasser les premiers archers. Le caractère accidenté de la paroi leur permettait de jouer à cache cache avec les défenseurs, mais il leur serait bientôt nécessaire d'obliquer vers l'intérieur des terres car les falaises se redressaient brutalement au sud-ouest, bloquant toute possibilité de progression, et ils devaient le savoir, pour avoir contourné l'île en bateau. Il était cependant possible de rester dissimulé longtemps, voire de tomber par hasard sur l'ouverture d'une grotte.
Un premier homme arriva dans la ligne de mire de l'elfe. C'était un humain en armure de cuir usée, portant un casque à moitié couvrant. Il avait une épée courte entre les dents, caricature de sa profession, sans doute, et progressait à une vitesse étonnante pour le terrain. Là aussi, l'entraînement devait y être pour quelque chose.

Le barde se concentra. Visa avec soin le visage du piraten l'un des yeux, précisément. Décocha sa flèche.
-Avec un peu de chance, tu seras borgne... murmura-t-il entre ses dents, tandis qu'il récupérait, à ses pieds, un nouveau trait. Comme ça, tu pourras encore mieux coller au stéréotype de la piraterie...

Lorsque Taliesin releva les yeux pour tirer sa seconde flèche, le pirate n'était plus là, mais le dessus du crâne d'un autre se devinait. A cet instant, une petite fiole fusa dans l'air et vint s'écraser sur un rocher juste sur sa gauche, dégageant immédiatement une brume âcre qui lui mena les larmes aux yeux. Quelque chose siffla dans l'air mais le manqua, rebondissant sur un rocher trop à droite.

Tirant sa flèche au petit bonheur la chance, Taliesin recula de plusieurs pas, afin de se mettre hors de portée du gaz dont les effets allaient peut-être au-delà de simplement lui brouiller la vue. S'il était encore en état de combattre, il tirerait à nouveau, brandirait l'épée, au besoin. Il avait bon espoir, cependant, que le contenu de la fiole affecte l'assaillant, lorsqu'il aurait terminé son ascension...

Mais personne ne surgit : l'assaillant avait probablement décidé de continuer vers le sud et de ne remonter que plus loin. Ou les assaillants, à bien y réfléchir. Lorsque le nuage se fut un peu dissipé et que l'elfe put à nouveau contempler la pente rocheuse qui filait jusqu'à la mer, il vit que plusieurs hommes l'avaient dépassé et que d'autres arrivaient encore. Deux l'aperçurent et se cachèrent derrière des rochers. Il y avait à présent une ligne continue de pirates entre la plage et la falaise escarpée. Contre huit archers. De nouvelles fioles fusèrent vers le haut du rivage percutant les rochers à droite et à gauche, répandant leurs effluves pestilentiels. Le soleil descendait doucement, se faisant de plus en plus agressif pour ceux qui lui faisant face. Il y eut des bruits d'éboulis : les forbans grimpaient.

Se disant que leur résistance sur les rochers risquait fort, au final, de ne durer que quelques pitoyables minutes, et ne voyant absolument pas comment ils pourraient retarder la déroute, l'elfe se déplaça néanmoins vers le sud, à son tour. Il ne fallait pas qu'ils soient contournés : si cela devait advenir, non seulement le massacre serait d'une rapidité fulgurante mais, pire encore, toute retraite deviendrait impossible, parce qu'ils seraient pris entre deux fronts.
Essayant d'éviter au mieux les nuages de gaz toxique, de repérer les forbans les plus avancés, il tenait prête une nouvelle flèche, attendant simplement la meilleure occasion pour s'en départir et passer à la suivante.

Taliesin ne put, comme ses compagnons, que viser des ombres dans le brouillard. Tous avaient reculé pour sortir des brumes empoisonnées et tiraient leurs flèches sans prendre le temps de réellement ajuster leurs traits. Cela semblait payant jusqu'ici : aucun pirate n'avait encore pris pied dans la lande, et le barde eut la satisfaction de voir de plusieurs de ses cibles basculer en arrière. Plusieurs craquements, de grands bruits d'éclaboussures, renseignèrent les défenseurs sur le succès de leurs efforts. Mais il ne fallait pas relâcher leur pression, car il en venait encore. Quelqu'un finit par jeter son arc et pousser des rochers dans la descente, espérant gagner en efficacité.
Plus loin, autour du défilé, des cris retentissaient, et des éclairs lumineux filaient de temps à autre dans l'air froid, heurtant le roc avec des étincelles.
Enfin, un pirate surgit du brouillard, les yeux plissés, les épaules carrées, un humain taillé comme un taureau, un chapeau en loques sur le crâne, une armure légère sur les épaules. Il fit tournoyer son sabre en éructant et se dirigea droit sur Taliesin.

Se demandant si cette apparition n'était pas le signe précurseur de leur repli, espérant sans trop y croire qu'il n'en serait rien, que le pirate était une exception, particulièrement agile et décidée, l'elfe visa la gorge, décocha un dernier trait puis sans attendre de connaître le résultat, il passa son arc par dessus son épaule - le laisser tomber aurait été plus rapide, mais qui sait s'il aurait jamais eu l'opportunité de le reprendre ? - et, de sa main libre, tira son épée. Lame au clair, décidé à ne perdre aucune seconde et, autant que faire se peut, à surprendre son adversaire, il chargea.

Le trait avait fusé, mais tirer à bout portant était un art que le barde ne maîtrisait qu'imparfaitement et la flèche s'était perdue sans toucher son but. Le pirate avait cependant été surpris, déstabilisé, et n'en était que plus furieux. Il se rua sur Taliesin en beuglant comme un animal. Son style manquait de finesse, il se servait de son sabre comme d'une hache, assénant des coups démesurés, surtout dans l'air. Mais il força cependant Taliesin à abandonner ses velléités de charge : si l'elfe voulait en triompher, ce serait avec adresse, pas violence.

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Mersant

Quête : Les Squelettes du Placard, chapitre 7.

Re : [Lieu] Mersant

Quête : Les Squelettes du Placard, chapitre 7.

Re : [Lieu] Mersant

Quête : Les Squelettes du Placard, chapitre 7.

Re : [Lieu] Mersant

Quête : Les Squelettes du Placard, chapitre 7.

Re : [Lieu] Mersant

Quête : Les Squelettes du Placard, chapitre 7.

Re : [Lieu] Mersant

Quête : Les Squelettes du Placard, chapitre 7.

Re : [Lieu] Mersant

Quête : Les Squelettes du Placard, chapitre 7.

Re : [Lieu] Mersant

Quête : Les Squelettes du Placard, chapitre 7.

Re : [Lieu] Mersant

Quête : Les Squelettes du Placard, chapitre 7.

Re : [Lieu] Mersant

Quête : Les Squelettes du Placard, chapitre 7.

Re : [Lieu] Mersant

Quête : Les Squelettes du Placard, chapitre 7.

Re : [Lieu] Mersant

Quête : Les Squelettes du Placard, chapitre 7.

Re : [Lieu] Mersant

Quête : Les Squelettes du Placard, chapitre 7.

Re : [Lieu] Mersant

Quête : Les Squelettes du Placard, chapitre 7.

Re : [Lieu] Mersant

Quête : Les Squelettes du Placard, chapitre 7.

Re : [Lieu] Mersant