La Couronne de Cuivre

Les yeux de Téâya lancèrent des éclairs. Ho bien sûr, elle était bien placée pour savoir qu’il était possible de revenir d’entre les morts. Quoi que ce monstre aie fait, il devait être possible de le défaire. Pour autant, elle ne pardonnerait pas les crimes, surtout pas ceux commis sur son fils. D’un geste impatient, elle heurta le sol avec son bâton.
« Pourquoi jouerais-je avec vous ? Vous avez peut-être du temps à perdre, pas moi. De surcroit, sans confiance mutuelle, point de promesse, point de gain, point de règle commune, point d’intérêt. Vous êtes une liche, pas un diable. Vos paroles sont du vent, quand bien même vous assureriez du contraire. Et je tiens tout de suite à être clair, n’espérez pas marchander la vie d’Alchem. Je l’insulterai en acceptant quoi que ce soit sous ce motif. Je suis avant tout là pour vous. »

La voix se fit à nouveau entendre, légèrement amusée quoiqu'il soit difficile de le déterminer venant d'un mort-vivant :

- Quelle fougue ! Quelle passion ! Cela me change agréablement de votre fils, dame. J'ai vraiment bien fait de vous attirer ici : je savais que j'aurais affaire à un adversaire bien plus intéressant que face à ce pompeux et ennuyeux svirfneblin !

Il marqua une courte pause avant de reprendre d'un ton tout à fait sérieux cette fois :

- Oh, je ne vous promets rien pour le jeu : il n'y a que moi qu'il amusera je pense. Mais pour qu'il y ait plus de challenge, je me dois de vous en donner les règles : à chaque croisement que vous trouverez sur votre route, seul un tunnel vous rapprochera de moi tandis que l'autre vous privera de l'un de vos suivants. Et quand il ne vous en restera plus, je prendrai l'âme de votre fils. Choisissez donc judicieusement car votre route est longue. Et j'ajouterai, parce que je suis bon joueur, que vous devez emprunter le passage de gauche ici.

Les svirfnebelins échangèrent des regards. Sans rien répondre, Téâya lança un puissant sort de divination afin de localiser l’endroit où se trouvait le Despote. Si elle y parvenait, l’incantation allait être succédée par une téléportation afin de se rendre sur place. Se plier aux règles de la liche était juste inconcevable. Si le groupe n’était pas capable d’agir au-delà des limites fixées par la liche, alors il ne pourrait lutter contre elle. Si la localisation échouait, la magicienne tenterait alors de savoir où était son fils. Il y avait beaucoup plus de chance qu’elle y parvienne en utilisant Dalius comme focaliseur. Le lien unissant le maître à son familier était très puissant. Même un archimage de la nécromancie jouant avec les plans ne devait pas être en mesure de totalement le couper. Pour preuve, le rat vivait toujours.

Théâya crut repérer la liche à une trentaine de mètre de leur position mais, au moment de se téléporter, elle se retrouva dans une salle complètement vide à l'exception d'une silhouette fantomatique qui ricana :

- C'était une manœuvre habile et c'est pourquoi je ne prendrai pas la vie de l'un de vos prêtres pour cette fois, s'exclama la liche avant de disparaître.

La recherche d'Alchem - quant à elle - ne donna aucun résultat : il semblait que son fils soit totalement absent de ce plan d'existence. Mais tout espoir ne semblait pas perdu : il y avait deux sorties à la salle : un escalier menant vers le bas et un autre vers le haut.

Téâya, qui bien sûr s’était téléporté avec tout le groupe, se diviser aurait été suicidaire, consulta à nouveau du regard ses semblables. Ce qui l’étonnait un peu, c’était que la liche ne faisait attention qu’à elle, comme si les autres n’étaient que des pions ou des figurants. Or, les grand-prêtres étaient pratiquement aussi aguerris qu’elle. Et ses gardes du corps étaient de farouches combattants. Dotha... Dotha avait l’air déterminé. Si la magicienne s’était entouré de monde, c’était bien qu’elle ne pensait pas pouvoir triompher seul. A présent, elle voulait savoir quel était l’avis de ses collègues. Des vies étaient en jeu après tout. Et du coup, c’était tout sauf un jeu. L’un des clercs désigna l’endroit souterrain d’un geste de la main.
« Ceci est le domaine du Despote. Mais également celui de la terre, de la pierre. Tant que ces murs nous retiennes, tant que ces éléments ne sont pas notre, la liche pourra se jouer de nous. Appelons un génie de la terre, donnons un grand coup de pied dans le beau plateau du Despote. »
Sur ce, il débuta une incantation qui allait lui couter beaucoup. Mais l’enjeu l’exigeait.

Grand prêtre --> Allié suprême d’outreplan

Le sol et les murs tremblèrent aussitôt, envoyant voler en éclat des centaines de petits cristaux alors qu'une forme massive et vaguement humanoïde se formait au centre de la salle, forçant les svirfneblin à reculer.

- QUI ME CONVOQUE ET POURQUOI, s'exclama aussitôt la créature impressionnante d'une voix qui pouvait suffire à provoquer un petit séisme.

Le clerc à l’origine de l’appel s’avança, s’inclina respectueusement puis s’adressa en terreux, la langue élémentaire de la terre. Le génie lui étant été envoyé par son dieu, il devait être plutôt bien disposé à leurs égards. N’en demeurait pas moins qu’il fallait le convaincre et le payer.
« C’est moi, Seigneur des roches, qui vous ai convoqué. Une puissante liche nommée le Despote, menace mon peuple et celui des nains. Nous sommes ici dans un plan dont il a fait son repaire. Nous avons besoin de votre aide pour l’atteindre et le vaincre. »
Il retira son pendentif de rubis. Les autres svirfnebelins, y compris Téâya, sortirent également des gemmes de valeur et les donnèrent au prêtre, qui tendit le tout au génie.
« Voici le fruit de notre travail dans les mines et le symbole de notre attachement à la terre. Acceptez cela en gage de notre reconnaissance. »

L'élémentaire imposant tendit une main ouverte pour que le prêtre y dépose son offrande puis, visiblement satisfait, il les avala et sembla encore grossir un peu avant de reprendre d'un ton amical :

- TON OFFRANDE ET TA CAUSE SATISFONT GRUMBAR MON MAITRE. IL M'AUTORISE A TE PORTER ASSISTANCE. QUELS SONT TES ORDRES, GNOME ?

Le prêtre pointa son doigt droit vers un mur de cristal.
« Le Despote se cache dans ce plan. Aide-nous à le retrouver et à le détruire. C’est un adversaire puissant, vieux de plus de mille ans. Ses pouvoirs magiques sont à redouter. »
Téâya s’avança.
« Nous allons mettre toutes nos ressources en œuvre pour le localiser et le combattre. Mais il tient à nous contraindre à un jeu cruel. Nous ne devons emprunter aucun des chemins qu’il nous propose. Montrons à cette liche que ceux des profondeurs tracent leur propres voies. »
Outre le fait de refuser en bloc le jeu du Despote, la magicienne espérait bien le mettre dans une situation qu’il n’avait pas prévu. Le meilleur moyen d’affronter un nécromancien était de lui opposer des élémentaires. Ainsi, la nécromancie ne servait plus à rien. La liche allait sans doute perdre ses plus puissants atouts. De surcroit, un génie de la terre, sous terre, devenait capable de façonner l’environnement à son avantage. Creuser des tunnels, faire s’effondrer les salles, bloquer des passages... Des milliers de zombis ne pouvaient rien contre une telle force.

- DETRITUS VA VOUS AIDER !

L'élémentaire avança vers la paroi qu'avait désigné le prêtre et utilisa ses poings massifs pour enfoncer la paroi et se frayer un passage que les gnomes n'auraient aucun mal à emprunter dans son sillage. Il justifia son action en signalant qu'il avait repéré un intrus : un objet minéral dégageant une grande puissance se trouvant à quelques mètres seulement.

Le groupe suivit leur nouvel allié sans hésiter, mais sans relâcher leur prudence. Le Despote avait assisté à tout cela. Il n’allait pas rester les bras croisés à attendre de se faire massacrer. Non, il allait s’adapter, tendre d’autres pièges. Téâya se tenait prête aux imprévus.

Au bout d’une dizaine de mètres à peine - et environ autant de minutes – l’élémentaire mit au jour une nouvelle salle circulaire d’environ six mètres de rayon. Elle avait trois issues mais ce qui attirait immédiatement l’attention était le piédestal situé en son centre. Sur celui-ci était disposé un cristal similaire à celui qui les avait menés dans ce plan. A la différence notable qu’il était d’un blanc aussi pur que le noir du précédent. Détritus se décala légèrement pour que la Grande Mystificatrice puisse l’observer.

Téâya et son groupe s’avancèrent avec circonspection. Ce cristal lumineux était-il une réplique ou une manifestation de l’Eclat mentionné dans la lettre d’Alchem ? Si oui, il constituait une pièce importante de l’affaire. Il fallait savoir si cet objet pouvait aider ou s’il représentait une menace. La magicienne se mit en devoir de l’examiner, avec un grand prêtre. Le reste montait la garde.

Mais au moment de s’avancer vers le piédestal, la praticienne des arcanes sentit une décharge d'énergie la parcourir et un grand malaise l’envahir. Le prêtre qui la suivait eut le réflexe de la tirer sans façon en arrière. Il s’excusa platement pour son attitude cavalière – même s’il ne regrettait pas vraiment son geste qui lui avait peut-être sauvé la vie – avant de s’expliquer : le sol était piégé par une aura d’énergie négative qui absorbait la force vitale de ses victimes. Pour corroborer cette hypothèse, Théäya sentit qu’elle avait perdu une part de son énergie et de son répertoire de sorts.

Une fois le diagnostic posé, le prêtre prit aussitôt soin d’incanter un sort de restauration pour soigner la Grande Mystificatrice des dégâts qu’elle avait subis. Elle se sentit aussitôt mieux bien que sa puissance magique n’ait pas été pleinement restaurée.

HRP : Théâya a été exposée au sort d’absorption d’énergie et perd pour la journée ses 5 sorts de niveaux les plus élevés. Inutile de me décrire lesquels, l’essentiel étant d’en tenir compte pour le roleplay.

HRP : à vrai dire, je n’ai même pas constitué les sorts en mémoire de Téâya. C’est juste ingérable de retenir des listes longues comme le bras. Je me contente d’évaluer selon la situation ce qu’elle peut lancer en fonction de la logique. C’est pareil pour les clercs.

Fabuleux. Les pièges se trouvaient toujours là où on ne vérifiait pas. Secoué, Téâya attendit de se remettre puis elle donna de nouvelles instructions. Il fallait détruire les pièges magiques, écarter toute forme de menace et étudier la gemme après s’être assurée qu’elle-même n’allait pas devenir dangereuse. Un travail fastidieux qui pouvait être long. Tant pis, les svirfnebelins n’avaient pas pour habitude de compter leurs efforts.

HRP : je m’en doute et ça n’a pas d’intérêt pour le scénario de toutes façons.

L’élémentaire suggéra d’avancer lui-même dans la pièce et sa nature particulière lui permit de ne pas être affecté par le piège magique qui avait diminué la svirfnebline.

Toutefois, les prêtres utilisèrent quelques-uns de leurs sorts de détection pour sécuriser la salle et s’approcher de la gemme. Ces mêmes sorts révélèrent que le cristal était indubitablement chargé de magie mais en aucun cas dangereux.

Un des gardes du corps toucha la gemme pour confirmer ce diagnostic et rien ne sembla se produire, laissant les svirfneblins libres de l’emporter pour l’étudier ou l’utiliser éventuellement plus tard ou encore de continuer à tenter d’en percer les mystères dans l’immédiat.

Compte tenu de la nature sans doute primordiale de l’objet, Téâya estima qu’il pouvait consacrer un peu de temps à l’examiner. Plus ils en sauraient, mieux ce serait. La magicienne saisit la gemme lumineuse et, en compagnie des deux clercs, chercha à savoir comment l’employer à leur avantage ou, à défaut, de deviner son rôle dans tout cela.

Au moment où Théâya finit par toucher la gemme après de minutieux examens, une vision fugace mais formidable s'imposa à son esprit.

Elle se sentit, l'espace d'un instant, transportée en un lieu non destiné aux mortels : elle se trouvait dans un bâtiment - elle en avait la conviction - mais ses dimensions étaient telles qu'elle ne pouvait en distinguer ni les murs ni le plafond. Le dallage sous ses pieds était d'un blanc tellement immaculé qu'il semblait générer sa propre lumière. Mais ses yeux désincarnés furent attiré droit devant elle : là une créature toute faite de lumière flottait dans les airs devant un piédestal. Elle tenait un imposant marteau argenté dans ses bras et, au moment où elle l'abattit, le bruit que produisit le choc fut incommensurable.

Théâya se sentit projetée en arrière et ne dut qu'au réflexe du prêtre derrière elle de ne pas finir au sol dans une position indigne de ce qu'elle représentait. Ses oreilles sifflaient et bourdonnaient et elle n'entendit pas son expression alarmée jusqu'à ce qu'il s'exprime plus fort :

- Que s'est-il passé, Grande Mystificatrice ? Vous vous sentez bien ?

Téâya fit de son mieux pour retrouver ses esprits et minimiser l’effet qu’avait eu cette impressionnante vision sur elle. Elle était un peu du genre à vouloir faire croire que rien ne la secouait, même si parfois ses tentatives pour cacher l’évidence avaient l’effet inverse.
« Rien, rien, trois fois rien. Juste une vision un peu intense. Je n’en comprends pas encore le sens. »
Elle la décrivit en détail, puis demanda un clerc de toucher à son tour la gemme. L’un de ses gardes du corps l’avait fait avant elle et il semblait ne rien avoir vu de particulier. Si ces visions lui était destinées à elle seule, ce serait à prendre en compte. En attendant, elle chercha à identifier des éléments de la vision en puisant dans sa connaissance des plans, des dieux ou des mystères. Il fallait une piste.

Le prêtre n'hésita pas un seul instant avant de toucher la pierre mais il ne se produisit rien de plus que pour le garde du corps. Soit la vision lui avait été destinée personnellement, soit elle avait quelque-chose qui la différenciait simplement des autres membres de son escorte. Et malgré ses grandes connaissances, elle ne disposait pas encore assez d'éléments pour émettre des hypothèses sérieuses.

Peut-être était-ce le fait qu’Alchem aie eu un lien avec l’Eclat que sa mère pouvait avoir cette vision. Quoi qu’il en soit, passées ces constatations immédiates, il faudrait consacrer certaines des heures d’étude pour espérer en apprendre plus sur la gemme. Ils ne pouvaient pas rester ici aussi longtemps. Téâya prit l’Eclat et se tourna vers son groupe, ainsi que verre leur allié élémentaire.
« Je pense qu’on peut y aller. Encore une fois, je tiens à n’emprunter aucun chemin. On creuse le notre. On se méfie des pièges, ce genre de mauvaise surprise ne doit pas se répéter. Et on trouve la liche où tout autre élément à forte émanation magique. »

L'élémentaire se redressa et se tourna dans toutes les directions comme pour détecter la présence d'autres perturbations dans les cristaux environnants. Au bout d'une petite minute de ce manège, il tendit un bras devant lui - triomphant - et s'engouffra dans la paroi la plus proche : selon toute vraisemblance, il avait détecté une autre source magique et l'expliqua tout en creusant une nouvelle galerie : il y avait une autre gemme, droit devant.

Une autre gemme ? Alchem n’avait parlé que d’un seul Éclat. Un seul par plan en tout cas. Quoi qu’il en soit, les gnomes suivaient et avec toute la prudence qui s’imposait. Téâya s’attendait à ce que le Despote fasse quelque chose. Il était très discret depuis un moment alors que, normalement, il devait tout voir. Son inactivité pouvait être tout autant une bonne qu’une mauvaise nouvelle. Soit elle ne savait pas comment réagir, soit ce qui se passait ne la dérangeait pas.

Si le Despote les observait effectivement, il avait choisi de ne pas se manifester et les gnomes purent suivre Détritus sans peine jusqu’à une nouvelle salle en tout point identique à la précédente : elle était également circulaire, comportait un piédestal et une autre gemme était posée sur ce dernier.

Un examen minutieux du sol – et du plafond par acquis de conscience – leur appris que ni l’un ni l’autre n’étaient piégés. Ils purent ainsi s’approcher sans danger et finalement toucher ce nouvel éclat. Pour les mêmes résultats : aucun des prêtres ou des éclaireurs ne perçut la moindre sensation anormale tandis que Théâya reçut une nouvelle vision déstabilisante :

Toujours la même salle aux dimensions colossales mais cette fois l’être de lumière posait son marteau brillant pour prendre toucher l’éclat et déclarer en céleste – une langue que la Grande mystificatrice maîtrisait – « Nous sommes les Gardiens. Par la Seldarine, je voue mon âme à la protection éternelle ! ». Et la créature disparut aussitôt tandis que l’éclat qui était déposé sur le piédestal se mettait à briller de mille feux.

Téâya en conclut qu’elle assistait à la création de l’Eclat. Celui qui l’avait forgé devait être un elfe. Un elfe bienveillant. La pierre avait été corrompue par le Despote lors de son attaque sur le sanctuaire. Cela Alchem l’avait expliqué dans son pli. La Grande Mystificatrice essaya de voir s’il était possible de combiner les deux pierres en sa possession. Ensuite, elle envisageait de poursuivre le trajet, guidé par l’élémentaire. Peut-être y avait-il d’autres répliques de l’Éclat.

Lorsque l’on approchait les deux gemmes l’une de l’autre, la lumière qu’elles engendraient semblait légèrement plus intense mais il fallait bien être svirfneblin et habitué aux variations infimes de luminosité pour s’en rendre compte. Pour le reste, il semblait hasardeux de les faire entrer en contact sans en avoir appris davantage mais il était certain qu’elles réagissaient entre elles et donc que leur nature était similaire.

Pendant ces expériences, l’élémentaire avait recommencé son manège pour tenter de détecter la présence d’autres gemmes. Il sembla dérouté pendant un moment avant de s’exprimer : il avait trouvé deux autres artefacts mais ils étaient aussi proches l’un que l’autre et dans des directions opposées… Apparemment, cela lui posait un dilemme insoluble quant au choix de la direction à suivre. Le prêtre qui l’avait convoqué dut choisir à sa place par laquelle commencer et ils furent bientôt en possession de non plus deux mais quatre gemmes. Sans que le Despote ait donné le moindre signe de présence sinon les nouveaux pièges dont ils avaient triomphé sans peine. Un des prêtres exprima ce que tous commençaient à redouter :

- Tout ceci est beaucoup trop facile : c’est comme si notre ennemi nous laissait faire. Soit qu’il n’a pas les moyens d’agir contre nous. Soit que nous faisons exactement ce qu’il attend en récoltant ces gemmes.

« C’est ce que je commençais à me demander. J’ai peur que nous ne soyons pas en mesure de percer les plans du Despote par nos propres moyens. Rien que la seule études de ces gemmes et des visions qu’elles engendrent nous demanderait des heures, si ce n’est des jours. Il nous faut à nouveau questionner les dieux, qu’ils nous guident sur la marche à suivre. »
En attendant, la Grande Mystificatrice pouvait toujours voir si les nouvelles gemmes pouvaient lui apprendre equelqu chose. Il n’était pas impossible, compte tenu de la situation, qque la liche n’aie pas planifié ces visions.

Les gemmes lui donnèrent en effet de nouvelles visions et autant d'éléments nouveaux à intégrer à son analyse de la situation. La troisième lui confirma, ainsi, que les gemmes étaient destinées à absorber l'âme d'un des êtres lumineux, apparemment un puissant mage ou un habile guerrier. Mais ce fut la quatrième vision qui lui apporta des éléments réellement nouveaux et aux implications renversantes : les gemmes créées par les êtres lumineux étaient ensuite utilisées pour servir la défense de vastes communautés : l'une alimentait ainsi un bouclier d'énergie tandis qu'une autre pouvait détruire la présence des non morts situés à des lieues à la ronde quand une dernière permettait de faire voler une cité entière. Ses connaissances arcaniques lui firent évidemment penser à certains des artefacts les plus puissants de la culture elfique : les mithals.

Voilà qui était intéressant. Mais ses visions pouvaient-elles l’aider ? Quelle validité avaient-elles encore ? L’Eclat avait été corrompu. Était-ce l’une de ses gemmes de lumières ? Si oui, quel était son effet originel ? Quel était l’utilité des pierres que tenait la svirfnebeline ? Si elle pouvait obtenir un moyen de détruire tous les non morts à des lieux à la ronde, cela pourrait changer beaucoup de choses, mais Téâya doutait que le Despote conserve pareil artéfact dans son repaire.

Dotha qui était restée discrète et concentrée jusque-là - voire même renfrognée - décida de se mêler au débat qui animait les svirfneblin :

- C'est étrange mais j'ai de plus en plus l'impression que nous ne sommes même pas chez le Despote. J'ai l'impression que cet endroit devrait être davantage marqué par sa présence si c'était le cas...

Après cette entrée en matière, elle poursuivit aussitôt le fil de ses pensées :

- Peut-être même que ces gemmes ne lui appartiennent pas et qu'il cherche à s'en emparer !

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Lameroy - cité naine ouverte