La Couronne de Cuivre

-T'as vu beaucoup d'montagnes dans le coin, toi ? Ben pas moi. On est sur un plateau, d'accord, avec des affr... arfl... affleurements rocheux un peu partout, d'accord, mais les plus hauts trucs, c'est dans la cité. Bref, c'est pas dit qu'il y ait des mines ailleurs.
Il prit un air très concentré.
-Sinon, autre option : on arrête de se soucier de ce foutu sceau et on attend joyeusement l'apocalypse en faisant une fête d'enfer, avec l'alcool qui coule à flots... Quand les démons envahiront le monde, on sera tous ivres morts donc on s'en rendra même pas compte.

" Ah voilà... Trois gouttes de vin, et le Sunite remonte à la surface ! C'est du joli, ça, messire des Grenouilles ! Boire en attendant le diable... N'importe quoi. Tu veux pas lui payer un verre, aussi, tant qu'on y est ?"
Il soupira.
" Et cette fichue bouteille est vide. Dis-moi où tu l'as prise, tu veux ? Sûrement... en cuisine... mais je suis fichu de confondre avec l'huile d'olive..."

-L'huile, ça évite les gueules de bois, il paraît. T'en bois un p'tit verre cul sec et ça limite les dégâts. Y en a même qui dessaoulent même complètement après. Mais bon, j'vais te chercher du vin. Ou de la bière. Ou de la gnôle. De l'alcool, quoi...
Il se leva, vacilla légèrement.
-Et tu sais ce qui est top dans une invasion de démons ? Ben, c'est que souvent, des incubes et des succubes les accompagnent. Et s'envoyer en l'air avec ces êtres là, j'pense que c'est carrément atteindre le nirvana.

Cette remarque du Sunite fit penser à Albérich qu'Hubert devait l'attendre quelque part. Avec ce vin, et cette conversation, il en avait perdu la notion du temps.
" Ah... je devrais peut-être... m'abstenir... Je dois... les temples... et puis... Diable, c'était pas du vin, ce truc, ou alors ça gagne en taux d'alcool en vieillissant... ou alors je ne tiens vraiment pas ma boisson... C'est l'âge. Thibault, nous allons avoir quarante ans cette année..."
Il se leva à son tour, prenant appui sur la table. Le monde tournait autour de lui de manière tout à fait intéressante.

-Oh, pitié, me parle pas de malheur... Mais c'est une autre raison de boire sans discontinuer avant que ça n'arrive, non ?
Il fit quelque pas en direction de la cuisine. Il parvenait encore à marcher droit. Enfin... presque.
-Si t'as la gueule de bois d'main, et tu l'auras vu que tu tiens pas... J'te préparerai un truc. Ou Giovanni. Ou Ronand et Relaud. Nous aut' Sunites, on connait ces choses-là...
Il s'interrompit, grimaça.
-Bon, après, si tu préfères retourner avec Hubert... J'comprends. Ça m'énerve mais j'comprends. Et ça m'empêchera pas d'continuer à boire. Plutôt deux fois qu'une même, en fait.

Albérich se rassit et ferma les yeux, tandis que Thibault gagnait péniblement la cuisine. Il était saoul. Ne pas bouger serait le plus simple. C'était ce qu'il avait envie, rester assis et écluser un autre verre. Mais c'était incroyablement stupide, et il le regretterait. Aussi se releva-t-il péniblement et quitta-t-il la pièce, en tentant de retrouver sa prise sur l'environnement. Thibault serait déçu de sa défection et il boirait sûrement, encore, et trop. Mais lui donner de faux espoirs était aussi cruel, quelque part, comme il était cruel d'abandonner Hubert dans la nuit.
En déambulant dans le couloir, le Luménien se sentit brusquement affligé. Il aurait voulu pouvoir donner satisfaction à tout le monde, tout en sachant que c'était impossible, et que de toute façon, c'était l'alcool qui le faisait subitement hésiter sur ses engagements. Thibault était attirant, évidemment, et ils partageaient beaucoup.
Et c'était ridicule. Il devait se reprendre.
Il demeura immobile un moment avant de se souvenir qu’il avait lancé un sortilège de rapport sur Hubert le matin même. Vacillant, il se concentra un moment pour localiser le paladin. Il perçut sa peine comme une gifle, devina les jardins autour de lui, se hâta en dépit de l’ivresse.

Il le trouva au pied d’un arbre, dans une position figée, tête basse, comme si le temps l’avait rattrapé et transformé en pierre. Il glissa dans l’herbe à côté de lui.
« Que se passe-t-il ?" murmura-t-il.
Hubert soupira, releva les yeux.
« Tu as bu.
— Désolé. Je voulais… célébrer sa résurrection avec Thibault. Les choses ont un peu dérapé. »
Il passa un bras autour des épaules du paladin, qui s’appuya contre lui.
« Ça s’est mal passé avec les enfants ?
— Ils ont démissionné.
— Ah.
— Je ne peux pas les blâmer… Je ne fais pas les choses comme il faut… Je m’occupe à peine d’eux, alors qu’Alban voudrait être mon ombre, mais… c’est leur flegme, face à cette décision, qui… me touche.
— Tu ne crois pas qu’ils ont voulu… donner le change pour ne pas rendre les choses plus difficiles ?
— Je savais que tu dirais ça.
— Sans doute parce que c’est vrai.
— Je n’en sais rien. Ils ont peut-être aussi perdu toute foi en moi et attendaient l’opportunité de retrouver leur liberté. Peut-être que l’affection que j’ai pour eux ne signifie rien… que je me suis leurré.
— Hubert, arrête. Ils t’aiment beaucoup, l’un et l’autre, et je suis sûr que la décision a dû être très difficile pour eux…
— Ce sont des gosses ! Ils n’ont manifesté aucune émotion. Les gosses ne se contrôlent pas comme ça.
— Ce ne sont pas n’importe quels enfants. »
Il lui tourna le visage, l’embrassa doucement, gêné par son haleine alcoolisé.
« Je pense que c’est bien, d’avoir pris cette décision, maintenant. Tu verras ensuite, quand la menace sera écartée, ce que tu peux faire…
— Non. Je ne peux pas jouer avec eux de la sorte. Je ne suis pas chevalier. Je n’aurai jamais d’écuyer. »
Albérich pinça les lèvres et l’étreignit, Hubert imita son geste, le serrant plus fort.
« J’ai trahi la mémoire de Robert.
— Non, tu as essayé. Et c’était la chose à faire, d’essayer. »
Hubert demeura silencieux, fixant le vide de la nuit que, Albérich le savait, il pouvait en réalité percer sans difficultés, distinguer chaque arbre, chaque feuille, un oiseau endormi.
« Nous devrions aller nous coucher, murmura finalement le paladin.
— Restons ici. Il fait bon, le sol est confortable… Juste cette nuit. »
Le clerc s’était déjà allongé et Hubert le rejoignit dans l’herbe. Ils se nichèrent l’un dans les bras de l’autre, comme ils n’avaient plus eu l’occasion de le faire depuis des jours et des jours, et se laissèrent glisser vers le sommeil.

Leur sommeil fut calme et profond, peut-être grâce à l'ambiance si particulière du jardin.
Ils émergèrent juste avant l'aube, comme chaque matin.
Mais cette fois, ils n'entendirent pas les calmes respirations de leurs voisins.
Ils entendirent les trilles joyeux des premiers oiseaux qui s'égayaient sur les branches.

Ils se levèrent de concert et, puisqu'ils étaient seuls, s'embrassèrent une seconde sous les arbres. Hubert s'en détacha le premier, avec une légère grimace qu'Albérich ne manqua pas de remarquer.
" Désolé, haleine de lendemain de veille, dit-il.
— Gueule de bois ?
— Je m'en chargerai après la prière."
Ils se dirigèrent vers leur salle habituelle, où ils retrouveraient sans doute Gabriel. Après cela, il serait temps de faire un rapide point avec Marthe, d'avaler quelque chose, et de tenter d'emprunter le téléporteur.

Revigorés par leurs prières - lesquelles parvenaient même à atténuer les effets d'une soirée arrosée -, ils gagnèrent la salle à manger et s'installèrent avec la magistrate. Rien de nouveau n'étant intervenu depuis la veille, ils en restèrent à leur projet, Marthe se contentant de les inciter à la prudence.
Les autres personnes auxquelles ils avaient songé pour les accompagner se trouvaient non loin : Giovanni déjeunait seul, l'air maussade, et Varamyr devisait tranquillement avec certains des éclaireurs.

Albérich devina que Giovanni devait avoir eu une discussion houleuse avec ses propres apprentis, et leur absence lui indiqua qu'il s'en était probablement défait, lui aussi. Mieux valait qu'Hubert ne l'approche pas trop vite, sans quoi ils risquaient d'entretenir leur morosité.
" Je m'occupe de Giovanni, toi de Varamyr." annonça-t-il au paladin.
Ce qui pouvait être parfaitement logique : même s'il n'était le grand ami d'aucun des deux, il avait davantage fréquenté le barde que le Paludier, et les manières glacées du rôdeur pouvaient parfaitement l'intimider.
Il se leva et marcha droit vers le barde, près duquel il s'assit.
" Ça va ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette."

-Bah, disons juste qu'être abandonné par tout le monde n'est jamais très agréable.
Il poussa un profond soupir.
-Et tu fais partie de ce tout le monde, d'ailleurs. Non, franchement : avec Thibault, vous organisez la première vraie beuverie depuis que nous sommes arrivés au palais et vous ne m'invitez même pas, me laissant seul et solitaire, avec pour me tenir compagnie uniquement de vieux bouquins poussiéreux ? Ah, ayez des amis, qu'ils disaient !

" Ah, je suis désolé... Je ne savais pas... Ça s'est improvisé et... Hum. Je suis désolé."
Abandonné ? Est-ce que ses apprentis, après l'avoir poursuivi de leurs ardeurs des jours durant, avaient eux-mêmes décidé de laisser tomber ? Cela n'avait aucun sens : ils n'étaient même pas écuyers...
" Nous t'inviterons à la prochaine... et tu es invité à la sortie du jour. Nous allons nous recueillir dans les temples."

-Hum, tu es quand même conscient que se recueillir, c'est surtout un truc de clerc et de paladin ?
Il esquissa un pauvre sourire.
-Mais allez, j'admirerai les décorations pendant que vous prierez. Cela me changera les idées.
Il repoussa ses couverts et se leva, prêt à le suivre.

" Hum. J'espère que tu es conscient que c'était une boutade. Nous allons les explorer, ces temples, pas nous convertir aux divinités des Anciens. Guillermo pense qu'il y aurait là... des choses utiles pour nous. J'imagine donc que cela ne va pas se limiter à de superbes fresques et des statues à ton goût. Ton expertise sur la question céleste, notamment, pourrait nous être très utile."
Il eut un sourire encourageant, posa la main sur son bras.
" Hubert n'est pas plus vaillant que toi. Je comprends votre... désarroi, vraiment... mais je voudrais juste que nous puissions obtenir des résultats ce matin... Je suis conscient qu'avec chaque jour qui passe... garder espoir devient plus difficile... et notre humeur s'en ressent... Mais nous allons nous en sortir. Et les échecs d'hier ne sont pas irréversibles. Ce désastre est une parenthèse douloureuse, mais la vie reprendra demain."

-Je t'ai rarement vu aussi lathandrite...
Il secoua la tête.
-Bah, de toute façon, moral ou non, je sais me rendre utile. Je n'étais pas particulièrement joyeux lorsqu'il a s'agit de jouer les espions et pourtant... j'ai à peu près réussi à faire mon travail. Bref, ne t'en fais pas.
De leur côté, Hubert et Varamyr étaient déjà prêts à partir : quelques mots échangés avaient suffi.

Albérich les rejoignit donc avec Giovanni. Pendant un instant, il songea à Ruth. L'embarquer n'aurait pas été une mauvaise idée, et vu le groupe restreint qu'ils formaient, la garder à l'oeil n'aurait pas été si compliqué, mais compte tenu des circonstances, il valait mieux s'abstenir...
" Bon... L'idée est d'utiliser le téléporteur, dit le Luménien en les guidant vers les étages. Nous ne sommes pas certains de l'endroit où il va nous mener, juste de la direction générale... Il faudra improviser sur place. Aussi, en cas de grosse urgence, je peux nous téléporter tous ensemble jusqu'ici. Alors pas d'imprudence : si nous avons vraiment un problème, nous nous replierons."

Ils acquiescèrent : manifestement, aucun d'entre eux n'entendait lui contester la place de chef de l'expédition.
Mais puisqu'il l'occupait, et puisqu'il n'était plus question de recourir aux pouvoirs de Ruth, c'était à lui qu'incombait le choix du symbole. Puisqu'ils avaient déjà tranché quant à la zone à visiter - l'est -, cela allait se décider entre deux signes.
Deux signes que rien ne distinguait, si ce n'est que l'un était dans le cercle le plus étroit tandis que l'autre se trouvait dans le cercle plus large qui englobait le précédent.

Albérich hésita. Il n'était pas béni de Tymora, il en était bien conscient. Il n'avait pas mémorisé de sortilège lui permettant d'interroger son dieu sur la meilleure décision à prendre. Il fallait tenter le coup. Si les temples étaient si importants, ils étaient sans doute plus près du centre, donc dans le cercle le plus étroit.
" Bon. On va tester celui-là. Giovanni, est-ce que tu peux rendre Hubert invisible ? Ensuite, tu passes le premier, tu avises, et tu viens nous rechercher si la voie est libre. Sinon... tu reviens dès que possible.
— Compris." dit le paladin.

Le barde s'exécuta sans mot dire et le paladin, échappant à leur regard, put poser le pied sur le symbole désigné par Albérich.
A nouveau cette lumière aveuglante, à nouveau ce vertige.
Puis il se découvrit dans une petite salle dépouillée et glaciale. Point de fenêtre, juste une porte donnant sur un couloir.
Les lieux étaient plongés dans la pénombre et il y régnait un froid glacial.

Hubert n'avait pas l'intention d'explorer longtemps : il voulait juste se faire une idée générale de l'endroit où il se trouvait. Si la pièce dans laquelle il avait débarqué ne lui en donnait aucun indice, il faudrait qu'il en sorte et aille voir un peu plus loin. Ensuite, il s'agirait de trouver le panneau de contrôle lui permettant de faire le chemin inverse... ce qui n'était pas complètement gagné.

Après avoir longé plusieurs couloirs bordés de petites pièces dont le contenu ne l'informa guère sur la nature du bâtiment, il finit par déboucher sur une vaste salle à colonne nimbée d'une chaude lumière filtrant au travers de larges et hautes fenêtres. Les murs et le plafond étaient ornées de fresques sublimes dont les thèmes n'étaient pas sans rappeler ceux prisés par l’Église sunite... De surcroit, la conformation des lieux, la présence, à un bout, d'un meuble de marbre rose aux allures d'autel achevèrent de le convaincre que c'était bien dans un temple qu'il se trouvait.
Cette certitude obtenue, il regagna son point de départ et se mit en quête du fameux mécanisme.
Cinq bonnes minutes s'écoulèrent sans qu'il ait pu le localiser.
Au palais, peut-être commençait-on à s'inquiéter...

Hubert essaya de se souvenir de la manière dont les choses étaient agencées dans la salle qu'il avait quittée, dans la pièce du fort où ils s'étaient trouvés hier, de donner des petits coups sur le mur, un peu comme Ruth aurait pu le faire dans sa situation. Si cela ne fonctionnait pas, il lui resterait encore la possibilité de laisser venir une intuition, comme il l'avait fait la veille devant le livre...

Il se souvint sans mal de l'endroit où le mécanisme se trouvait au palais et au fort - endroit qui n'était pas le même dans un cas et dans l'autre. Et malgré ses efforts, il fit chou blanc en testant ces emplacements... Les Anciens avaient dû prendre soin de ne pas positionner les systèmes de la même façon, afin de compliquer la tâche d'éventuels intrus...
Sa recherche d'intuitions fut plus productive. Du moins, d'une certaine façon : en se concentrant sur le symbole qui brillait toujours au sol, il eut une vision fugitive du palais.

A tout hasard, il alla se placer sur le symbole encore éclairé, histoire de voir s'il pouvait repartir en arrière. Peut-être en imaginant ce palais ? Ce qui était certain, c'est que s'il parvenait à repartir en arrière... Il faudrait aller chercher Ruth pour s'assurer de trouver cette console.

Quelle que soit la raison pour laquelle le symbole n'avait pas disparu, celui-ci produisit l'effet escompté : lumière, vertige, matérialisation dans la salle du palais, où ses trois compagnons affichèrent un soulagement visible : après tout, il était demeuré absent plus longtemps que prévu...
-Alors, qu'as-tu découvert ?
Varamyr ne dit rien mais il semblait tout aussi curieux.

" C'est un temple. Je suis désolé d'avoir tardé mais... je n'ai pas trouvé le panneau de contrôle... Heureusement le symbole s'était maintenu, sans cela je me serais retrouvé coincé là-bas.
— Je comptais te contacter pour savoir ce qui se passait. Mais ça n'est pas illogique." dit Albérich, pensif.
Le paladin soupira.
" Il va nous falloir Ruth, j'en ai peur.
— Je crois aussi. Je vais aller la chercher. Attendez-moi avant de repartir."

Les autres l'attendraient assurément. Mais ce à quoi Albérich, lui, ne s'était pas attendu, c'est à essuyer un refus catégorique de la part de Ruth. Or, c'est ce qui se produisit : lorsqu'il l'eut dénichée auprès de Gabriel et fait part du but de sa visite, elle répondit, très polie mais manifestement déterminée, que tout cela n'était ni de son ressort, ni de son âge, et que puisque son don était susceptible de la mettre en danger, il était susceptible de mettre en danger n'importe qui, ce qui signifiait qu'il vallait mieux cesser d'y recourir. Sur ces mots, elle le salua, toujours aussi courtoise, et retourna auprès des petits Paludiers.

Albérich demeura stupéfait. Il ne s'était pas attendu à ce que la gamine réagisse aussi vertement. Et il fut tenté de la rappeler et de lui parler avec la même dureté, pour lui dire que c'était son devoir et qu'il exigeait qu'elle s'y plie. Mais tout cela était manifestement beaucoup trop frais dans les esprits, et il préféra battre en retraite. Dans le même temps, il était hors de question que la communauté pâtisse des humeurs des uns et des autres. Si l'expédition du jour se soldait par un échec, Ruth serait réquisitionnée pour la suivante, qu'elle le veuille ou non.
Il n'avait cependant pas envie d'imposer une gamine récalcitrante au paladin et au barde, qui souffraient manifestement l'un et l'autre de la perte des enfants. Tout en remontant vers les étages, il se demanda cependant comment il allait présenter les choses en reparaissant. Hubert serait sûrement très affecté s'il se montrait honnête : il valait bien mieux inventer quelque chose.
Il parut donc dans la salle et sourit, embarrassé.
" Je ne l'ai pas trouvée. Je pense qu'elle est occupée avec les petits Paludiers. Nous ne pouvons pas perdre de temps. Giovanni, je suis sûr que tu peux trouver ce panneau. Allons-y."
Hubert hésita puis obtempéra. Ils étaient prêts à repartir.

Le voyage se fit d'autant plus en douceur que tous avaient déjà connu ses manifestations qui, quoi que légères, pouvaient déconcerter de prime abord.
Une fois au temple, Giovanni examina la petite pièce, sourcils froncés.
-Bon, il va me falloir un certain temps pour trouver ce mécanisme. Je propose donc de rester ici à le chercher tandis que vous irez explorer les lieux. C'est la solution la plus efficace, à mon sens.

" Je vais te faire de la lumière." dit Hubert avant d'incanter brièvement et d'enchanter un des carreaux d'arbalète du barde.
Ensuite, le paladin les mena dans le couloir.
" La nef est plus loin par là. Ça m'a fait penser à un temple de Sunie, mais j'imagine que le panthéon des Anciens était différent du nôtre.
— Restons vigilants, dit Albérich. Peut-être que le lynx peut passer devant."

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Une cité perdue