La Couronne de Cuivre

Sur un ordre mental de son maître - lequel ni ne parla, ni ne fit de geste -, le félin s'en fut jouer les éclaireurs et ne sembla, pour l'heure tout du oins, rien repérer d'inquiétant. A sa suite, le petit groupe suivit le même parcours qu'Hubert un peu plus tôt, dépassant des salles bien préservées mais où le temps avait fait davantage son œuvre qu'au palais. Enfin, ils atteignirent la nef, tout bonnement splendide et complètement intacte. Sur leur gauche, à bonne distance, l'autel ; sur leur droite, tout aussi éloignée, une haute double-porte entrouverte - elle devait donner sur quelque hall d'entrée ; en face d'eux, une autre ouverture, discrète.

" Bon, allons-y." proposa Albérich.
Il entra le premier dans la pièce, tâchant de repérer des marques sur le sol, l'indication qu'il y avait des zones à ne pas franchir, ou au contraire, des traces de pas. Son intention était d'abord d'aller vers l'autel, peut-être en saluant poliment la divinité inconnue à laquelle étaient dédiés les lieux.
Aux aguets, Hubert le suivit comme une ombre, main sur le manche de son épée, surveillant et admirant la pièce tout à la fois.

Albérich ne remarqua rien de particulier : non seulement il n'était pas particulièrement doué en pistage mais, de surcroit, le sol de la nef était pour ainsi dire exempt de poussière. Cependant, Varamyr ne tarda pas à annoncer que des gens étaient venus ici récemment : son lynx avait repéré l'odeur de Guillermo et celles de trois autres personnes qu'il ne connaissait pas - les jeunes Paludiers qui l'accompagnaient, à n'en pas douter.
Ils ne découvrirent rien sur l'autel : s'il y avait eu là, jadis, des ornements ou des objets de culte, soit les visiteurs les avaient emportés, soit les servants du lieu les avaient cachés à l'heure du grand exode. Mais l'avoir rejoint leur permit d'observer en détail la magnifique statue qui le dominait, celle d'une femme incroyablement belle et si artistement sculptée qu'on s'attendait à moitié à la voir s'animer...

La statue du Temple de Sunie, à Luménis, avait la même particularité ; Hubert ne s'était pas trompé en comparant les deux endroits. Thibault serait sans doute d'autant plus frustré d'avoir été tenu à l'écart. Albérich se demanda comment il avait survécu à la nuit, et dans de quelle humeur il était à présent. Puisqu'il n'y avait rien à voir de ce côté, le clerc proposa à son petit groupe d'aller explorer le couloir en face de celui par lequel ils étaient arrivés. Il avait cependant l'impression que sans l'aide de Giovanni, leur exploration s'apparentait à une promenade qui ne donnerait absolument aucun résultat.

Cette section latérale, comme celle qui lui faisait face, comprenait des salles utilitaires et des lieux de vie : études, bureaux, chambres, réserves... Le quotidien au sein d'un temple n'avait guère changé, constata Albérich, malgré l'écoulement d'un millénaire. Mais, à vue de nez du moins, ils ne remarquèrent nul objet, nul ouvrage susceptible de les aider dans l'épreuve qu'ils affrontaient.
Pour autant, il fallait l'admettre, le bâtiment en général et la nef en particulier dégageaient quelque chose de particulier. Un sentiment diffus mais indéniable, indéfinissable mais malgré tout réconfortant.

Formidable mais complètement inutile. Le Luménien se planta dans la nef une fois qu'ils eurent terminé leur tour.
" Bon, je propose qu'on aille chercher Giovanni. Il aura sûrement de meilleures intuitions que nous."
Albérich avait pensé un moment que sa formation cléricale lui ouvrirait les yeux sur certains aspects intéressants, mais il était manifestement tout à fait superflu dans cette exploration. Il n'était pas certain qu'il accompagnerait la suivante : les livres étaient davantage à sa portée.

Il retrouvèrent un barde radieux, le sourire jusqu'aux oreilles.
-Je l'ai trouvé ! Je l'ai trouvé tout seul ! fit-il, insistant bien sur les deux derniers mots comme si cela tenait de l'extraordinaire.
Puis il retrouva un semblant de sérieux.
-Bon, d'accord, sériez-vous revenus deux minutes plus tôt que vous m'auriez découvert bredouille. Mais quand même !
La petite plaque de métal était désormais visible, dans un angle de la salle, à hauteur de genoux.

" Magnifique." dit Hubert en lui retournant son sourire.
Albérich acquiesça.
" Mais tu ne vas pas avoir le temps de te reposer sur tes lauriers : nous avons besoin de tes talents de découvreur ailleurs. Et je pense que le spectacle te plaira."

Et il lui plut, quoique le terme soit trop faible.
Giovanni resta littéralement béat d'admiration devant les fresques, bien sûr, mais également devant la statue.
-Cette sculpture, c'est juste de la concurrence déloyale à la peinture : le côté vivant et les couleurs de celle-ci alliés au relief... Les dieux m'en soient témoins, on la croirait sur le point de s'éveiller ! Et même les décorations des murs, du plafond... Ah, vivrais-je cent ans que je n'arriverais pas à la cheville de ces maîtres antiques !

Albérich décida de lui laisser le temps de s'en remettre, en espérant que cela ne prendrait pas trop de temps. Il était tenté, en attendant, d'aller jeter un oeil à l'extérieur, mais si le téléporteur menait précisément dans ce temple-ci, plutôt que dans un autre, c'est qu'il devait y avoir une bonne raison. Et s'ils n'étaient pas capables de trouver celle-ci, cela ne valait pas la peine d'aller voir ailleurs.
Pendant que le barde s'extasiait, il musarda dans la nef, laissant vagabonder ses pensées. Le sceau était rompu depuis deux jours, désormais, et pour l'heure, il semblait qu'absolument rien ne se soit passé. Mais cela lui fit penser aux communications qu'il avait à faire, aussi décida-t-il de profiter du moment de pause pour contacter Frida.

Au moins cette démarche-là ne tarda-t-elle pas à être productive.
Frida l'informa qu'une expédition de reconnaissance était partie s'assurer de l'existence d'un fort quelques heures plus tôt : puisqu'il était bel et bien là, puisqu'il était habitable, les éclaireurs ne tarderaient pas à reparaître et la colonne à se mettre en marche dans sa direction. A son avis, ils y seraient avant la nuit.

C'était une excellente nouvelle, et il lui annonça en retour qu'ils viendraient certainement leur rendre visite à la nuit tombée.
Une fois cet aspect des choses réglé, il décida de prendre le taureau par les cornes et de contacter Louis.

Là encore, le résultat ne se fit pas attendre.
Megrall ?! fit la voix du comte d'Argencourt.
Il y eut une pause mais elle s'avéra si brève qu'Albérich n'eut pas le temps de répondre.
Comment va Étienne ?

Mieux, répondit Albérich, ce qui n'était probablement pas vraiment vrai, mais il n'avait aucune envie d'épiloguer.
Il essaya de repousser le dégoût que lui inspirait son interlocuteur pour poursuivre sans perdre des mots à lui dire ses quatre vérités.
Louis, vous avez brisé un sceau dans les mines, la Catastrophe de Clairétoile va se reproduire. Préviens tes amis. Arrêtez, rebouchez la brèche. Notre salut à tous en dépend.
Cela ne suffirait pas, mais il n'avait pas la possibilité de lui expliquer.

S'ensuivit un nouveau silence, un peu plus long que le précédent.
Ils ne m'écouteront pas. Ils sont comme pris de frénésie, les conseillers du duc le poussent à faire déblayer toujours plus profond, ils tuent les...
La voix de Louis s'interrompit : il était arrivé à court de mots.

Et c'est de ta faute, sombre crétin. De ta faute à toi tout seul, songea Albérich en écoutant le silence.
Les derniers mots de Louis ne lui avaient pas échappé. Il lui restait un sort de communication. Mais il n'hésita pas longtemps. Il ne pouvait pas l'utiliser pour satisfaire sa curiosité morbide. Car même si le Duc massacrait ses esclaves — pardon, ses travailleurs forcés, condamnés par la justice ithilienne — que pourrait-il y faire ?
Absolument rien.
Et il n'en dirait d'ailleurs rien à personne. Hubert semblait sous contrôle, Marthe avait besoin d'espoir. A quoi bon aller leur lâcher des atrocités, dont il n'était même pas certain ?
Louis avait peut-être voulu dire qu'il tuait les personnes qui tentaient de le raisonner.
Peut-être le Duc, ou l'un de ses conseillers, était-il désormais possédé par la force noire qu'ils avaient libérée.
Ou peut-être pas.
Cela n'avait aucune importance, aucune, car cela ne les avançait à rien.
A part à savoir qu'ils étaient seuls face à la catastrophe : les Ithiliens étaient hors d'atteinte et peut-être déjà perdus.
Comme la moitié des colons.
Il fallait se concentrer sur ce qui pouvait être sauvé, pas sur ce qui ne pouvait l'être. C'était la seule manière d'avancer.
Il retourna vers le groupe toujours réuni auprès de Giovanni, masquant sans peine son trouble. Il avait été chef d'état, deux fois, déjà, il commençait à gagner en expérience dans certains domaines.
" Alors ? Vous trouvez quelque chose ? Sinon, je propose qu'on aille jeter un oeil dehors. Ce temple est sans doute lié au palais pour une bonne raison, mais puisque nous ne l'avons pas découverte... Autant chercher ailleurs. Ensuite nous rentrerons. Les lecteurs pourront peut-être nous guider pour que notre prochaine expédition soit plus fructueuse."

-Moi je reste ici, répondit tout net Giovanni. Ce n'est pas parce que je n'ai encore rien trouvé qu'il n'y a rien à trouver. Je veux dire, aucune puissance supérieure ne me guide, je suis donc contraint de tatonner et s'il m'a fallu un quart d'heure pour localiser le mécanisme dans une salle minuscule, découvrir quelque chose d'intéressant ici, ou cette fameuse salle pourrait rentrer vingt fois... Je pourrais en avoir jusqu'au crépuscule. Mais ça vaut la peine de persévérer, non ?

" Bon, dans ce cas, je reste avec toi, dit Albérich. Hubert et Varamyr, allez faire un tour dehors. Si vous parvenez à identifier la fonction des quelques bâtiments voisins, ce sera déjà ça de pris. On reviendra avec Ruth demain."
Tout ceci lui apparaissait comme une terrible perte de temps : coincer quatre personnes pour peu de choses, alors que le temps pressait, mais dans le même temps, Giovanni avait raison : ils devaient persévérer.
Il soupira en songeant qu'il aurait dû emporter un livre.
De son côté, docile, le paladin partait déjà vers la sortie.

Précédé du Lynx, suivi du Paludier, le paladin quitta la nef, traversa le hall et franchit les hautes portes du temple, se retrouvant au sommet d'une volée de marches. Les bâtiments alentours étaient de types divers : de belles et grandes demeures et, plus loin, d'autres lieux de cultes, du moins semblait-il. Et, les dominant, il y avait l'éminence que couronnait la forteresse qui, encore quelques jours plus tôt, avait été leur...
Cependant, il n'eut pas le temps de s'appesantir sur cette pensée.
Car il remarqua que des nuages noirs se massaient au-dessus de l'édifice militaire, d'une manière qui lui parut tout sauf naturelle.

Hubert resta immobile une seconde, observant cette preuve que les choses étaient en train de déraper, que pour l'heure, personne n'avait réussi à enrayer le désastre. Des nuages noirs. Que pouvait-on faire contre des nuages noirs ?
Curieusement, il ne ressentit aucune fébrilité, juste un profond sentiment d'impuissance, mais qui ne toucha en rien son humeur. Il devait lâcher prise, il l'avait compris, sa résilience était mise à l'épreuve. C'était curieux, de pouvoir contempler la fin du monde, et de quelque part, se sentir détaché.
Il se reprit.
" Ne restons pas dehors." dit-il au Paludier, en retournant à l'intérieur du Temple.
Il retraversa la nef, retrouva Albérich qui s'était appuyé à une colonne et lorgnait la voûte sans la regarder, manifestement tourné vers ses propres pensées.
" Il se passe quelque chose au-dessus de la forteresse."
Le clerc acquiesça et le suivit jusqu'au porche, où il demeura lui aussi silencieux quelques minutes.
" Rien d'inattendu, je suppose, dit-il finalement.
— Je pensais que ça sortirait du sol." remarqua Hubert.
Albérich sourit.
" C'est sans doute déjà sorti."
Il pressa l'épaule du paladin.
" Il vaut mieux garder ça à l'oeil pendant que Giovanni fait ses recherches. Mais je peux m'en charger. Toi et Varamyr, cherchez donc une de ces petites chapelles dont parlait Guillermo. D'après l'endroit où nous nous sommes téléportés, l'ancienne enceinte devrait se trouver par là. Si les choses deviennent risquées, nous rentrerons : le palais nous protégera de... ce machin. Mais filez. Et ne vous éloignez pas."

Ne pas trop s'éloigner, ne pas trop s'éloigner... Facile à dire. Non seulement la cité primitive avait eu des dimensions conséquentes mais, de surcroit, ils n'avaient jamais vu la moindre trace de la première enceinte : pour faciliter la circulation, pour ne pas maintenir de délimitations entre la vieille ville et la ville nouvelle, les Anciens avaient dû la démolir en grande partie, sinon complètement. Dans de telles conditions, comment savoir jusqu'où aller, quand s'arrêter ?
Hubert et son compagnon n'en prirent pas moins la direction indiquée par le Luménien, remontant une rue relativement large. Devant eux, le lynx, aux aguets, paraissait nerveux. Et même eux percevaient quelque chose de désagréable, dans l'air. Comme si une tempête s'approchait...

Aux yeux d'Hubert, tous les bâtiments avaient l'air vieux, aussi ne pouvait-il pas se fier à leur état pour déterminer ce qui était ancien ou relativement plus récent. Il se retrancha donc dans son rôle, celui de garde vigilant, l'épée sous la main, scrutant chaque ouverture de ruelle, chaque embrasure de porte. Détecter le mal n'avait aucune utilité : il y avait beaucoup trop de pierre autour de lui. Il fallait juste observer attentivement, écouter le silence, et se préparer, le cas échéant. Il ne craignait pas la goule embusquée qui déboulerait peut-être. Il ne craignait pas non plus les Ithiliens : il avait dans l'idée qu'ils étaient très occupés à tout autre chose.

Parvenus à un croisement, Varamyr, tout aussi vigilant que lui, lui indiqua un bâtiment à quelque distance sur leur droite.
Sans doute était-ce l'un de ceux dont avait parlé Guillermo. C'était une bâtisse modeste, aux allures de chapelle de campagne ou de quartier, bâtie en pierres autrefois blanches que le temps avait assombri et dépourvue d'ornementations particulières.
Son porche donnait à l'ouest, son abside à l'est.

Enfin, songea le paladin.
Ils avaient trouvé ce qu'ils cherchaient, aussi Hubert en prit-il la direction sans plus attendre.

La chapelle était fermée par une porte de bois toute simple que le temps, cependant, avait épargné.
Elle s'ouvrit sans difficulté, révélant une nef où la lumière entrait abondamment, quoique les fenêtres qui perçaient les murs latéraux ne soient pas immenses. L'endroit était dépouillé : on y voyait quelques bancs face à un autel de pierre. Au-delà, un brasero de métal ouvragé était déposé aux pieds d'une statue figurant un homme ailé : le visage grave mais bienveillant, il paraissait poser un regard vigilant sur les visiteurs.
Plus marquant encore : l'impression de quiétude et de sécurité qui émanait des lieux. Il n'était pas très étonnant que Guillermo ait choisi un endroit similaire pour s'installer...

Hubert entra, sans savoir ce qu'il cherchait. L'endroit était plus vaste que ce qu'il avait imaginé en écoutant Guillermo : il s'était attendu à une simple guérite, pas à un réel bâtiment. Il se tourna vers Varamyr.
" Bon, ben... Quand on ne sait pas ce qu'on cherche, c'est difficile de le trouver."
Sans doute les lieux étaient-ils imprégnés de la magie céleste qui protégeait les portes et les consoles. Le paladin s'assit sur un banc face à la statue et poussa un bref soupir. Peut-être était-il supposé faire quelque chose, mais quoi ? Et pourquoi ? Albérich avait raison : ils auraient dû attendre d'en savoir davantage avant de se déplacer jusqu'ici. Bon, au moins pourraient-ils en faire le récit aux autres... et puis cela occupait le temps avant le désastre.

Le Paludier, debout non loin de lui, observait toujours les lieux avec concentration.
-A en juger par le dessins que forment les symboles dans la salle du palais et par ce qu'a dit Guillermo, nous pouvons tout de même penser que cette chapelle abrite un téléporteur,, finit-il par déclarer. Nous pourrons donc revenir ici et dans les autres édifices de ce type lorsque nous en aurons compris l'usage. Et nous pouvons même chercher sans tarder le mécanisme. Cela nous avancerait, non ?

" Ça colle en effet avec leur disposition... Mais je les imaginais beaucoup plus nombreuses... Or il n'y avait pas beaucoup de symboles." dit le paladin, sceptique.
Le téléporteur aurait pu être relié avec n'importe quoi, en vérité, mais dans le même temps, ce n'était pas non plus impossible. Restait à savoir pourquoi les Anciens avaient estimé si important de pouvoir se téléporter dans des chapelles.
" Nous pouvons chercher, si tu veux, mais sans Giovanni... Je ne crois pas nous arriverons à grand chose. Je me demande si nous ne ferions pas mieux de retourner au Temple."

Varamyr haussa les épaules.
-Je ne sais pas trop si nous serons beaucoup plus utiles là-bas qu'ici, sachant que Giovanni n'est pas près de terminer ses recherches...
Il sourit.
-Mais effectivement, je ne suis pas sûr non plus que même en nous démenant, nous parvenions à trouver le mécanisme. Le Conseil devrait vraiment faire un appel aux personnes ayant déjà eu à trouver des portes ou des choses secrètes... Quoi qu'il en soit, c'est toi le chef et je te suis.

" Je ne suis pas le chef, dit Hubert en restant assis sur son banc. Si tu veux chercher, cherche... Peut-être que ton lynx sera capable de flairer quelque chose... L'odeur ténue d'anciennes mains manipulant un levier dissimulé, quelque chose comme ça."
Il s'étira, observant un moment la statue. Il se demanda si c'était à cela que ressemblait son véritable père. Un être ailé venu d'un nouveau monde. Il frissonna et se leva. Il n'était vraiment pas certain d'avoir envie de s'éterniser dans cet endroit, tout bien réfléchi...
" Je vais surveiller les alentours, pendant que tu cherches."

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Une cité perdue