La Couronne de Cuivre

RP : Retour à l'abri

Astrée soupira. Elle ne pouvait se permettre d'attendre davantage : une fois que Hermeline aurait placé un meuble derrière la porte, elle ne pourrait plus rien tenter. Et puisqu'elle n'avait pasle temps de faire entendre raison à son interlocutrice...
De toutes ses forces, elle se jeta donc contre le panneau de la porte, priant pour qu'il cède très vite.

RP : Retour à l'abri

Astrée avait sous-estimé sa force ou présumer de la résistance de la porte. En tous cas, celle-ci se déroba sous sa charge et elle ne put contrôler son élan. La rôdeuse tomba à la renverse sur la porte qui sauta hors de ses gonds pour atterrir dans la petite chambre. Avant qu'elle n'ait le temps de se relever, Hermeline se jetait sur elle en brandissant un vase qui vint se fracasser sans trop de mal sur son dos. La fermière se jeta ensuite tout ongles et dents comme armes de son assaut furieux et hystérique.

RP : Retour à l'abri

Astrée se mit à ruer frénétiquement pour se débarrasser de l'hystérique qui venait de se jeter sur son dos. Elle ne voulait pas lui faire trop de mal. Juste se protéger elle-même. Ce n'était pas le moment de se blesser stupidement alors qu'un combat approchait.
Rassemblant ses forces, elle se releva, entraînant avec elle la jeune mère, et s'efforça de se débarasser de sa prise. L'idéal serait de réussir à la maîtriser, à l'immobiliser sans la blesser.

RP : Retour à l'abri

Astrée se mit à ruer frénétiquement pour se débarrasser de l'hystérique qui venait de se jeter sur son dos. Elle ne voulait pas lui faire trop de mal. Juste se protéger elle-même. Ce n'était pas le moment de se blesser stupidement alors qu'un combat approchait.
Rassemblant ses forces, elle se releva, entraînant avec elle la jeune mère, et s'efforça de se débarasser de sa prise. L'idéal serait de réussir à la maîtriser, à l'immobiliser sans la blesser.

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Hermeline était solidement bâtie mais elle n’avait aucune expérience de la lutte. Ses attaques étaient guidées par la fureur seule. En outre, la mère de famille ne bénéficiait pas d’une condition physique aussi affûtée que la rôdeuse. Astrée n’eut donc aucun mal à la maîtriser en l’immobilisant fermement au sol. La fermière ne garderait que quelques contusions mais pas davantage qu’elle-même. Loin de renoncer, son adversaire vaincue continuait de gigoter en tous sens pour se libérer de son emprise mais sa résolution faiblissait. A l’inverse, le garçonnet pleurait de plus en plus fort en criant qu’on faisait du mal à sa maman.

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Astrée maintenait de son mieux sa prise sur la femme. Il fallait qu'elle évite de s'épuiser, qu'elle ne se blesse pas, qu'elle garde ses forces pour la soirée qui promettait d'être longue. Mais il fallait aussi qu'elle mette cette femme et son enfant à l'abri.

- Ecoute, petit, fit-elle à l'adresse de l'enfant. Je ne vous veux pas de mal, à ta mère et à toi. Simplement, il y a des créatures monstrueuses qui approchent du village, ton père les a combattues....
Elle ne savait pas comment dire au gosse que son père n'était plus. Et ce n'était pas à elle de le faire...

- Jameson et le clerc demandent que tout le monde se mette à l'abri dans la grange de Bill Farmerstone. Il faut que vous veniez, et vite... Ils approchent, on les entend déjà hurler....

Convaincre le gosse était sans doute peine perdue, tout comme de convaincre sa mère. Mais peut-être que ces explications suffiraient à ce qu'ils paniquent moins quand elle l'entraînerait de force avec elle. Sa mère serait obligée de suivre....

RP : Retour à l'abri

L'efficacité de la prise d'Astrée ou peut être ses paroles firent renoncer Hermeline qui cessa enfin de se débattre. Mais peut être était-ce là une ruse pour faire croire à son adversaire qu'elle se tiendrait tranquille si elle baissait sa garde. L'enfant, quant à lui, restait à mi-chemin entre le coin de la pièce qu'il avait quitté et le lieu de la lutte entre sa mère et une inconnue. Désemparé, il fondit à nouveau en larmes et demanda d'une voix désespérée en sanglotant :

- Vous avez vu mon papa ? Il devait m'emmener à la pèche mais il a menti !

Ne comprenant presque rien à la scène, il se raccrochait aux bribes de normalité dans le discours de la rôdeuse.

RP : Retour à l'abri

Oh non... ce n'était pas à elle de lui dire, pas comme ça... Astrée jeta un regard désespéré à la mère de l'enfant, mais elle n'était certainement pas en état de lui dire, elle non plus, vu qu'elle refusait d'y croire.
Elle n'avait pas déserré sa prise, se méfiant de cette soudaine inertie. Elle ferma les yeux un instant avant de répondre.

- Oui, j'ai vu ton père... on a combattu ensemble les monstres. Il a été très courageux, c'est lui qui était en première ligne, il se battait comme un lion ! Mais... il a été blessé. Très gravement blessé... On n'a pas pu le soigner...
Elle n'arrivait pas à poursuivre. Elle espérait que cela suffirait, qu'il comprendrait, ou que sa mère prendrait le relais...

RP : Retour à l'abri

L'enfant adressa un regard suppliant à la rôdeuse avant de s'avancer vers la porte. Alors qu'il atteignait la poignée, il pépia d'une voix pleine d'incompréhension :

- Papa est chez le vieux Bill ? On va le retrouver là-bas ? Il est gentil : il me laisse monter sa mule parfois.

La mère du garçon recommença à s'agiter mais comme si elle cherchait à suivre son enfant et non pour lutter contre Astrée. Du moins, c'était l'impression que son air résolu et non plus hagard lui donnait.

RP : Retour à l'abri

Astrée ne savait que répondre, comment lui annoncer la vérité. Elle choisit - lâchement ? - d'éluder le sujet.
- Allons tous chez le vieux Bill, il faut nous mettre à l'abri.... Tout le village est déjà la-bas. Tu nous montre le chemin ?
Elle lâcha Hermeline et se redressa, se dirigeant vers le gosse tout en surveillant sa mère du coin de l'oeil.Il fallait qu'elle les fasse sortir de cette maison, et qu'ils avancent vers la sécurité. une fois dehors, si le gosse abordait de nouveau le sujet, peut-être lui dirait-elle.mais elle ne voulait pas casser son élan vers la sortie.

RP : Retour à l'abri

Comme s'il avait brusquement retrouvé toute son énergie d'enfant, le petit garçon se précipita sur le pallier puis dans les escaliers qu'il dévala. En un instant, il serait dehors. Si les grondements ne se faisaient pas entendre à cet instant, rien ne garantissait que la voie était dégagée, ni même que les villageois accepteraient de rouvrir la grange si près de l'attaque. La mère se redressa à contrecœur mais, loin de chercher à retenir son fils, se mit à errer de façon apathique dans la chambre, rassemblant machinalement des affaires. En ramassant une solide écharpe, elle marmonna que son mari aimait bien avoir chaud.

RP : Retour à l'abri

Le premier réflexe d'Astrée fut de se jeter à la poursuite du gamin avant qu'il ne sorte de la maison.
- Attends-nous, lui cria-t-elle du haut des marches.

Mais juste avant de quitter la pièce, elle se tourna un bref instant vers Hermeline.
- Venez vite, votre fils est en danger s'il sort ! Il y a des loups d'ombre dans les parages, on les entendait tout à l'heure. il faut absolument qu'on protège votre enfant. Venez vite avant qu'il ne sorte sans nous et se fasse dévorer !
Elle espérait bien que le danger menaçant son fils suffirait à détourner Hermeline de son obsession pour son mari. L'instinct maternel devait la faire réagir.

Sans attendre de réaction, elle se précipita à la suite du gosse.
- Attends ! Ne sors pas sans nous ! Il y a des monstres dehors !

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En tournant la tête, Astrée constata avec soulagement qu'Hermeline la suivait. Cependant, l'air apathique de la jeune mère laissait planer le doute sur l'efficacité de l'appel à son instinct maternel. L'enfant marqua heureusement un temps d'arrêt. Mais, lorsque les deux adultes atteignirent la pièce principale, il ouvrit néanmoins la porte. Un grondement provenant juste de derrière la cloison fit bondir le gamin en arrière. Ses réflexes lui sauvèrent la vie car une tête monstrueuse se précipita dans l'ouverture et claqua les dents à quelques centimètres de l'enfant.

RP : Retour à l'abri

Astrée se précipita entre le monstre et l'enfant, son bâton à la main.
- Recule vers ta maman, vite, tenez-vous loin de moi ! lança-t-elle à l'enfant tout en frappant de toutes ses forces la sinistre apparition.
Elle espéra que le gamin obéirait immédiatement, qu'il ne se prenne pas un mauvais coup....

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L'instinct de survie et la peur de l'enfant suffirent amplement à le maintenir à l'écart et il se précipita dans les jupes de sa mère au pied de l'escalier. La petite pièce servant de hall était relativement encombrée mais cela permettait au moins de maintenir le monstre à distance. le coup de bâton fit hésiter le loup noir. L'arme ne semblait pas l'avoir blessé mais il recula jusqu'à la porte. Peut être la rôdeuse pouvait encore presser son avantage pour tenter de refermer la porte mais le risque était grand que le monstre ne lui en laisse pas l'initiative.

RP : retour à l'abri

Il fallait absolument l'empêcher de passer. D'autant qu'il pouvait y en avoir d'autres derrière. Et même s'il était seul, elle n'était pas certaine de faire le poids contre un tel monstre.
A nouveau, elle frappa, de toutes ses forces, maniant son bâton le plus rapidement possible pour qu'il n'ait pas le temps de parer, et espérant que ses moulinets soient suffisamment impressionnants pour qu'il continue de reculer. Encore quelques pas, et elle pourrait refermer la porte... Si elle n'y arrivait pas, elle n'aurait plus qu'à se reculer d'un coup, en le contournant par surprise, et espérer refermer juste derrière lui pour être certaine de n'avoir qu'un adversaire. Mais même un seul, c'était trop... Non, il fallait absolument le faire sortir de la maison, et elle y mettait toute son énergie.
- S'il y a d'autres issues, barrez toutes les portes, cria-t-elle à la mère et à l'enfant.

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Devant le danger pour elle et son enfant, Hermeline reprit enfin le dessus et entraîna son fils dans l'escalier menant à l'étage. Avant de monter, elle prit le temps de lancer à Astrée que la maison n'avait qu'une porte ainsi qu'une fenêtre à l'étage en plus de celle de la pièce principale.

La pression du monstre empêchait pour le moment la rôdeuse de les rejoindre. Celui-ci fut à deux doigts d'attraper le bâton dans sa gueule et les coups, aussi puissants fussent-ils, ne lui faisaient apparemment aucun dégât. La créature magique semblait immunisée à cette simple arme en bois.

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Astrée avait beau se démener, ses coups ne semblaient causer aucun mal au monstre. Tout juste parvenait-elle à le maintenir à distance. S'il rentrait sans la pièce, même si elle réussissait à refermer la porte derrière lui, elle n'avait aucune chance. Et elle n'avait pas d'autre arme que ce bâton. Le simple petit couteau de chasse qu'elle avait dans sa poche ne lui serait d'aucune utilité : il lui faudrait s'approcher beaucoup trop près pour porter un coup. Non, elle devait à tout prix le faire sortir d'ici, et bloquer la porte, en espérant qu'il finisse par se décourager. Elle devait continuer à lutter, essayer de le forcer à reculer, tout en évitant sa gueule. Mission quasi impossible, mais elle n'avait pas d'autre choix. En dernier recours, elle pourrait tenter de fuir et rejoindre les autres à l'étage, mais il lui sauterait sans doute dessus avant qu'elle ait atteint la trappe... si la femme ne l'avait pas condamnée.

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La défense courageuse de la jeune femme suffisait à peine à maintenir le loup à distance. Au moins laissait-elle une chance à Hermeline et son fils de s'échapper par l'étage. Mais cette stratégie était vouée à l'échec pour elle-même, elle le sentait. chaque coup semblait faire redoubler la rage de son adversaire. Par instinct ou par ruse, celui-ci feinta une nouvelle attaque mais se ramassa sur lui-même au dernier instant. Se faisant, il prit Astrée à contrepied et lui porta une attaque cuisante à la cuisse. Les mâchoires claquèrent et atteignirent durement la rôdeuse avant qu'elle ne parvienne à porter une riposte pour le repousser. Le goût du sang excita le prédateur : il se ramassa une nouvelle fois s'apprêtant à bondir pour achever sa proie.

RP : Retour à l'abri

Astrée laissa échapper un cri de douleur, et bondit en arrière, dégageant encore davantage l'entrée. Elle n'avait plus aucune chance de parvenir à le maintenir à l'extérieur, et, de surcroît, elle était maintenant blessée.
Elle opta donc pour la seule solution qui lui restait : la fuite. Elle attendit qu'il bondisse sur elle pour esquiver au dernier moment, et se rua vers l'escalier, renversant les chaises qui se trouvaient sur le passage, enjambant la table pour se réfugier derrière avant de bondir sur les marches. Pourvu qu'Hermeline n'ait pas barré sa seule issue...
Si seulement elle avait eu le temps de tirer une flèche avant de s'interposer au corps à corps. Mais le gosse était en danger de mort, et elle avait agi d'instinct.

RP : Retour à l'abri

En bondissant à nouveau, le monstre avait heurté violemment un meuble derrière lequel Astrée avait eu le temps de se déplacer. Le loup en semblait plus étonné que vraiment déstabilisé mais cela laissa le temps à la rôdeuse de se précipiter douloureusement dans l’escalier raide. Elle monta quelques marches avant d’oser jeter un coup d’œil en arrière. Le monstre hésitait à la suivre : il avait des meubles à contourner puis une pente raide peu adaptée à un animal à quatre pattes et de sa corpulence. Ne voulant pas tenter le diable, la rôdeuse essaya immédiatement d’ouvrir la porte menant à la pièce de l’étage. Elle s’aperçut avec soulagement qu’elle n’était pas verrouillée. En jetant un regard dans la petite chambre, elle trouva Hermeline et son enfant recroquevillés dans un coin. Aucun n’avait osé tenter l’échappée par la fenêtre. Celle-ci semblait juste assez large pour qu’un adulte peu corpulent s’y faufile au prix de quelques contorsions.

RP : Retour à l'abri

Astrée se précipita dans la pièce.
- On va bloquer la porte... Il ne doit pas trop aimer les escaliers, mais je ne veux pas prendre de risque. On va attendre qu'il se décourage, et espérer que la voie se libère. Je vais guetter par la fenêtre...
Elle n'ajouta pas "si seulement vous m'aviez écoutée plus tôt, on n'en serait pas là", mais elle le pensait très fort....
Peut-être, par la fenêtre, aurait-elle un aperçu de ce qui se passait à la grange, si celle-ci n'était pas trop loin ? Peut-être, surtout, saurait-elle si la voie était libre pour fuir. Mais à quoi cela servirait-il de fuir pour se retrouver devant la porte barrée de la chapelle, assaillie par les créatures ? Peut-être étaient-ils plus en sécurité ici ?

RP : Retour à l'abri

Comme si le danger qui avait pesé sur eux lui faisait reprendre un peu le dessus, Hermeline prit l'initiative de pousser un meuble en travers de la porte, celui-là même qu'elle avait tenté d'utiliser plus tôt pour bloquer l'accès à Astrée. De son côté, la rôdeuse prit péniblement appui sur le rebord de la fenêtre afin de bénéficier d'un meilleur angle de vue. Même comme cela, plusieurs toits lui barraient son champ de vision en direction de la grange. La section de rue qu'elle pouvait apercevoir était déserte mais une grande partie du village et du chemin vers l'abri des villageois lui était cachée. Sa blessure à la jambe la lançait douloureusement et elle commençait à se sentir faible, comme si le sang perdu amoindrissait ses forces.

HRP : Astrée a accumulé un niveau négatif temporaire

RP : Retour à l'abri

Astrée s'écarta de la fenêtre avec un vague sentiment de malaise. Elle se dit confusément que si elle avait pu rejoindre les autres dans la grange, le prêtre aurait pu soigner cet étrange malaise qu'elle ressentait. Mais elle chassa vite cette pensée égoïste : il aurait certainement beaucoup plus grave à soigner. Non, elle devait se concentrer sur ce qui était la situation présente, pas sur ce qui aurait pu être....
Pour le moment, ils n'étaient pas en danger immédiat. et le monstre finirait forcément par sortir de la pièce du bas à la recherche de proies plus faciles, ou pour aller aider ses congénères. Mais tant qu'il était là, elle n'osait pas quitter Hermeline et son fils.
La tête lui tournant un peu, elle s'assit un moment sur le sol, gardant un oeil sur la fenêtre.
- Avez-vous une corde dans cette pièce ? Ou me permettez-vous d'en fabriquer une avec des draps ? C'est juste au cas où il me faille descendre par la fenêtre... Par exemple si le monstre ne se décourage pas et qu'il faille l'attaquer par l'extérieur... Ou s'il sort et qu'aucun danger immédiat ne menace, j'aimerais aller voir ce qui se trame là-bas, ils ont peut-être besoin d'aide... même si la blessure que cette bête vient de m'infliger risque de me handicaper plus que prévu.
Machinalement, elle fouilla dans sa sacoche, à la recherche d'une herbe qui pourrait lui redonner un peu d'énergie. Mais ce serait pure illusion. Seul un prêtre pouvait la soigner vraiment... Peut-être pouvait-elle au moins trouver de quoi soulager la douleur à la cuisse....

RP : Retour à l'abri

La petite pièce ne comptait qu'un lit mais doté d'un solide drap ainsi que d'un édredon épais. Hermeline semblait presqu'indifférente à la présence d'Astrée comme si elle avait renoncé à tout sauf à protéger son enfant. Cela au moins constituait une évolution source de satisfaction. La rôdeuse trouva sa réserve d'herbe limitée mais intacte. L'urgence semblait néanmoins de juguler l'hémorragie de sa blessure avant qu'elle ne perde trop de forces.

RP : Retour à l'abri

Astrée soupira intérieurement en voyant l'état de détresse d'Hermeline. Mais elle ne pouvait rien faire pour elle, rien dans l'immédiat en tout cas. Il fallait d'abord qu'elle s'occupe d'elle-même : elle n'avait guère eu le loisir d'observer sa blessure jusque-là. Mais maintenant qu'elle était hors de danger immédiat, elle avait le temps de s'en occuper...et ce qu'elle vit lui arracha une grimace. La morsure avait été plus profonde qu'elle ne l'avait cru. Voilà qui expliquait en partie l'asthénie qui la menaçait.
Elle trouva un broc d'eau et un savon pour nettoyer un peu sa cuisse, et se hâta de se fabriquer un bandage de fortune, comprimant suffisamment la blessure pour stopper l'écoulement du sang. Elle avait mis un peu de baume cicatrisant et désinfectant en-dessous, espérant que la douleur diminuerait un peu. Contre son état de faiblesse général, elle ne pouvait malheureusement pas grand-chose. Elle ne put que grignoter un peu de pain et de jambon restés dans sa musette.
Elle renfila rapidement ses chausses avant de reprendre place près de la fenêtre, le drap à la main, et entreprit de le couper en bandes qu'elle tresserait entre elles pour former une corde. Juste au cas où. Elle surveillait attentivement ce qui se passait dans la rue, les sens aux aguets.

RP : Retour à l'abri

Un silence trompeur avait envahi le village désert. Si Astrée ne voyait ni n'entendait rien qui put corroborer ses craintes, son instinct lui soufflait que le danger menaçait et n'attendait qu'une imprudence de sa part pour se révéler. Il ne lui fallut guère de temps pour assembler les lambeaux de draps en une corde qui supporterait son poids ou celui d'Hermeline. Au rez-de-chaussée, un bris de verre marqua la présence du loup d'ombre, ou, perspective plus sinistre, de l'un des druides qui les dirigeait. Soudain, la lumière rassurante des bougies allumées dans leur refuge prit l'aspect d'un fanal signalant la présence de proies faciles. La plupart des autres habitants avaient pris soin d'éteindre leurs lumières avant de s'en aller vers la grange.

RP : Retour à l'abri

Astrée tenta de se rassurer. Il était tout à fait possible que les habitants de la maison aient oublié d'éteindre la bougie dans la précipitation, non? Même s'ils étaient les seuls dans ce cas... Et le fait de souffler la bougie n'attirerait-il pas le regard, confirmant une présence ? Non, la bougie pouvait très bien arriver au bout de la cire, il suffisait de faire vaciller la flamme pour le simuler... Et puis, de toute façon, aucun monstre n'était visible donc nul ne remarqerait l'extinction. Et la lumière risquait effectivement de les attirer.
Elle éteignit la bougie la plus proche d'elle.
- Hermeline ? chuchota-t-elle. Toutes les lumières sont éteintes dans le village. Il faudrait vite éteindre votre bougie pour ne pas attirer l'attention...
Si elle s'avisait de le faire elle-même, elle risquait de déclancher un hurlement de panique qui attirerait à coup sûr leurs ennemis.
Et la mauvaise nouvelle était que le monstre était toujours en bas. Un humain n'aurait probablement pas brisé de verre. Et elle l'aurait peut-être vu arriver par la fenêtre. Il n'y avait qu'à espérer qu'ils se décourage vite devant l'impossibilité pour lui d'atteindre les rescapées... et ne se précipite pas prévenir ses maîtres de la présence de trois humains.

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Hermeline lui rendit un regard hagard, plein d'incompréhension. Mais elle finit par imiter la rôdeuse et souffla l'unique source de lumière qui demeurait dans la pièce. C'en fut trop pour le petit qui se mit à pleurnicher dans le noir. La fatigue et les bouleversements dans sa vie avaient déjà éprouvé sa résistance. Sa mère se mit à le bercer dans ses bras en murmurant des paroles rassurantes mais, dans le silence de la nuit, les sons semblaient se propager plus loin. L'impression de danger ne fit que s'accumuler alors qu'ils se retrouvaient prisonniers dans le noir, attendant l'inévitable instant de l'attaque. Astrée n'aurait su dire si cela faisait un quart d'heure ou la moitié de nuit qu'elle était venu s'enfermer avec Hermeline et son enfant.

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Elle ne pouvait attendre indéfiniment là, dans le noir, sans savoir rien de ce qui se passait dehors. Il fallait au moins qu'elle sache s'il y avait encore du danger au rez-de-chaussée.

- Je vais descendre par la fenêtre, souffla-t-elle. Je vais laisser pendre la corde pour pouvoir remonter, au cas où. Ne vous inquiétez pas, les monstres ne peuvent pas remonter. Pour l'instant, je veux juste jeter un coup d'oeil par la fenêtre pour savoir ce qui se passe en-dessous, voir si on peut descendre. Et si jamais je dois m'éloigner, je vous le dirai pour que vous remontiez la corde... mais je compte sur vous pour me la renvoyer si je dois revenir en étant poursuivie!

Non, elle ne pouvait pas comper sur elle, elle le savait... Si elle devait s'éloigner et la laissait remonter la corde, elle ne pourrait plus espérer revenir facilement. Sauf si elle trouvait un moyen de dissimuler la corde ? Mais de toute façon, elle n'avait pas le choix. Il fallait d'abord savoir ce qui se passait en-dessous. tout dépendrait de ce qu'elle apercevrait par la fenêtre ou la porte entrouverte...
Vérifiant une dernière fois que la ruelle était vide, elle fixa le plus solidement possible la corde au pied du lit, et enjamba la fenêtre pour se laisser glisser silencieusement au-dehors.

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