Cette semaine, je me suis dit "tiens, ça fait très longtemps, si j'allais au cinéma ?"
J'ai regardé ce qui passait, j'ai pleuré un peu, j'ai choisi vaguement au hasard... et donc je suis allée voir Suicide Squad.
Le pitch : après la mort de Superman, tout le monde pleure, et on s'inquiète de savoir si le prochain métahumain qui va débouler sur terre sera un Hitler en puissance ou pas... Alors le gouvernement américain (USA rules, please !) décide de former une Team avec les méchants qu'ils ont coffrés en tôle pour lutter contre... bah euh, en l'occurrence, le terrorisme quoi, puisque toute attaque de métahumain sera considéré comme ça.
On réunit une team de méchant et tiens, super, cool on a besoin d'eux !
Parmi eux, vous trouverez : Deadshot, Harley Quinn, Killer Croc, El Diablo, un gangster australien qui fait joujou avec des boomrangs dont je me souviens pas bien
, une espèce de samouraï japonaise du nom de Katana...
Bref, euh, moi c'est DC, je m'attendais, je sais pas moi, à trouver là-dedans Lex Luthor, Poison Ivy, l'Homme Mystère... Mais euh là, il en fut pour mes frais.
Avant de passer à une partie très spoiler, je vous dis simplement. J'y suis allée sans avoir rien vu de l'aspect marketing qui a fait tout un foin sur Internet (ni bande-annonce, ni image, etc.), et dans cet état d'esprit :
- Je ne vais pas voir un vrai film de méchants : à moins d'avoir un Nolan, un Tarantino ou un audacieux aux commandes, c'est impossible avec les conventions hollywoodiennes actuelles.
- Je ne vais pas voir un film logique : après avoir tenté Avenger, et d'autres films de super héros plus ou moins bien ficelés, je savais que la cohérence du récit était impossible à obtenir.
- Surtout, ne pas trop m'attacher au joker de Heath Ledger (que j'ai beaucoup apprécié), ni à celui de Jack Nicholson (que j'ai aimé aussi, et qui arbore un style plus roots, plus années 50, notamment parce que plus ancien) pour le visionnage.
Et heureusement que j'y suis allée dans cet état d'esprit là : ça m'a permis d'apprécier le film comme une débauche d'action et un récit capilotracté à mort. Pas d'attente, pas de déception, et finalement un assez bon moment.
Je détaille un peu plus dans cette seconde partie, et je vous mets des spoilers, histoire que si par hasard vous avez envie d'aller voir (enfin, choisissez peut-être autre chose, ça vous plaira plus...), vous ayez vaguement de la découverte.
Le scénario
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Capillotracté as fuck, les enfants.
L'idée est stupide dès le départ : pourquoi créer cette équipe alors que Batman et Flash sont toujours là ? Pourquoi ne pas plutôt créer la Justice League (comme ça se produit à la fin en fait...) ? Complètement débile, mais passons. On était là pour les méchants nous.
Et puis alors... c'est la création de l'équipe qui aboutit à l'apparition des supers vilains qui vont menacer le monde... L'histoire qui se mort la queue de façon assez désagréable, faut avouer.
Et puis alors la fin... mais le monde est tellement beau, harmonieux, et nos prisonniers retournent en tôle avec une simple machine à expresso et le câble... hurlez, brave gens, hurlez oui.
Les personnages
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Deadshot est interprété par Will Smith. On a déjà tout dit là. Ca veut dire qu'il va prendre une grande part du temps d'écran, et qu'il va jouer au papa beau gosse. Bah, c'est exactement ce qui se passe... Et ce n'est pas un vrai méchant.
Il aime les enfants tout plein, et il a bon cœur, et même que, quand il dit qu'il faut sauver le monde, tout le monde y va les enfants. Et tout le monde hein, y en a pas un seul qui reste assis sur le banc de touche, alors qu'ils pourraient tous se barrer...
Donc en gros, vous avez à l'écran Deadshot. Voilà. Et vous avez un peu Harley Quinn. Et un tout petit peu les autres.
Pourtant, j'ai adoré El Diablo, personnage qui après avoir répandu la désolation dans sa vie, ne veut plus s'adonner à la violence. Très classe.
Harley Quinn
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Ma méchante préférée depuis la série animée, et depuis que je suis petite.
Une femme très intelligente, mais complètement marteau, complètement imprévisible, qui adore faire des bombes, proposer des choix impossibles... Sous l'emprise d'un joker d'une intelligence remarquable, elle est rejettée par ce dernier, mais dans une relation de dépendance si terrifiante que lorsqu'elle se sent trahie, elle est capable de strictement n'importe quoi.
Bah là... c'est un personnage euh... pas vraiment haut en couleur, intelligente mais sans plus et... juste hypersexualisé gratuitement et vulgaire. C'était l'une des rares choses que je n'appréciais pas dans les jeux Batman récent, mais là c'est poussé à l'extrême. Vas-y que je lèche les barreaux pour appâter mes geôliers (oui, paraît que ça fonctionne
), que je sauve le monde à moitié à poil (on a toujours dit que pour s'asseoir sur les débris, les carcasses de bagnoles éventrées, c'était plus pratique, non mais !). Son costume ne veut rien dire
, quelle tristesse...
Et grâce à ça... Le beau moment de gêne du film
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Et oui, à force de la sexualiser à mort survient dans le film un moment de gêne impressionnant quand dans une boîte de nuit, Harley Quinn "chauffe" un gangasta mafieux pour on sait pas trop quelle raison (elle en veut pas vraiment), ou juste pour que le Joker le bute. Non mais la logique hein, on la met aux orties, hein. Mais c'est la gêne du coup, parce que tu comprends rien, et que c'est du grand n'importe quoi. Bref.
Ah oui, du coup, venons en au Joker, j'espère que vous y aller pas pour le voir, parce qu'on doit le voir, tout cumulé à l'écran peut être... je sais pas, 10 min ?
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Et oui, il ne fait pas partie de la Suicide Squad, et il n'est pas le grand méchant du film. Il ne sert à rien, et vaut mieux pas.
Son rôle ne veut rien dire, et euh... c'est un joker bling bling en mode gansta mafieux de rue et tout, avec les dents en acier. Ouai, nan, désolée, pas vraiment ce que j'attends du Joker, même si on fait le deuil des grands Joker, il ne correspond à rien.
Dans les bonnes choses, je trouve que le récit de l'installation du leadership de Deashot sur l'équipe est plutôt bon. Ca, ça vaut le détour.
Encore dans les bons points (je ne crois pas que c'était une visée du film, mais il me semble que ce doit être souligné), on voit les gardiens qui traitent les détenus comme de la merde, et on éprouve de l'empathie pour eux. Ca peut amener à se poser des questions sur la violence carcérale, ce qui la génère, et éventuellement sur la réinsertion (bah oui, comment dans l'idée on pourrait réinsérer nos super vilains).
Les mauvais points sont malheureusement légions (comme je l'ai souligné dans les spoilers), et l'un d'entre eux loin d'être négligeable est l'humour. Y a quelques trucs qui font rire, mais ça s'arrête là. Le reste pèse une tonne, mais genre tellement lourd que vous vous demandez si vous êtes dans la réalité. Ouai, carrément, ouai.
J'ai appris après l'avoir vu, qu'après le sérieux de Batman VS Super (je savais pas qu'il était "si sérieux"
), ils avaient envie de légèreté pour cet opus. Loupé les gars
. Ils ont, paraît-il, modifié une grande partie du film à cette fin. Pas sûre que le film ait gagné au change
.
Bref, quand on y regarde de près, y a une impression de gâchis. Comme avec beaucoup de film que l'on voit en ce moment au cinoche.
Quand on y regarde de pas trop près, notamment au premier (et seul visionnage, pour votre santé mentale), ça passe. Dommage que tout ce qu'il y ait à dire ce soit ça.