La Couronne de Cuivre

Comme elle s'y attendait, Angèle n'eut aucun mal à trouver Meridith. Celle-ci était toujours installée à la même table. Elle avait sorti une plume et un parchemin qui se disputaient l'espace disponible avec trois bols de thé savamment empilés. Amélie sur ses talons, elle s'approcha aussi doucement que possible avant de chuchoter.

"Maître Orignac, je croyais que l'abus de thé était interdit"

La tormite sursauta, barrant involontairement sa feuille d'une longue zébrure. Elle fusilla l'opportune du regard avant d'esquisser un sourire.

"Maître d'Aulfray, je te croyais chez toi ou tapie dans la bibliothèque de la commanderie. Je vais finir par croire que tu n'as aucune envie de rédiger ton réquisitoire ...
- Il attendra, dit-elle soudain sérieuse, je dois te parler. Mais avant, laisse-moi te présenter Amélie. C'est une amie qui nous vient de Cojum.
- J'espère que le choc culturel n'est pas trop important, grimaça-t-elle en lui tendant la main.
- Pour l'instant, je m'acclimate, répondit la jeune barde en serrant chaleureusement la paume tendue, et puis, j'ai emporté quelques livres pour la transition.
- J'espère qu'ils sont bons parce que tu risques de devoir les relire faute de ne pas trouver mieux. Enfin ... Nous avons quelques livres de droit ... Mais je suis une épouvantable malpolie et je manque à tous mes devoirs. J'allais passer à table. Voulez-vous déjeuner avec moi ? Au fait, moi c'est Meridith."

Le ragoût de lapin aux carottes était étonnamment fade et accompagnée d'une piquette juste assez potable pour en masquer le goût. Tout en mastiquant, Meridith écoutait Angèle qui, une fois encore n'avait presque rien mangé de son assiette. Amélie hoquetait tout en mangeant.

"Je ne sais pas ce que c'est. Mais c'est plutôt inquiétant. Un composé alchimique peut-être. Est-ce que ton client t'en a parlé ?
- Non, il ne m'a rien dit dans ce sens là. A part que les flammes sont montées très vite. Mais si tu veux, je peux lui poser des questions à ce sujet. Bon, je ne te garantis pas qu'il réponde ... Ce lapin est vraiment dégoûtant."

Elle sourit piteusement.

"Désolée, j'essaye de ne pas trop penser ... Je ne suis plus tyrite mais je me suis sentie meurtrie autant que vous ... Et puis d'avoir à défendre cette espèce d'imbécile. J'ai voulu refuser de plaider. Mais ils m'ont répondu que comme je vous connaissais bien. Je vais faire tout mon possible pour gagner le procès. Et je vais le remporter haut la main ... Mais je te prie de croire que ce n'est pas de gaieté de cœur surtout depuis que je sais que c'est contre toi. Enfin ... On n'est pas ici pour parler de ses propres convictions. Dans tous les cas, je lui parlerai. Et tu as pensé à faire analyser le composant ? Je connais quelques mages ...
- Je voulais aussi interroger Sambre à ce sujet.
- Transmets-lui mon bonjour, elle appréciera. Bon, et si tu mangeais un peu ? Amélie a presque fini son assiette.
- Je fais passer mon hoquet.", s'excusa Amélie.

Petit aparté...

A ce moment, le chariot du livreur de denrées se fit annoncer de son sempiternel grincement de roues. Un essieu mal ajusté qui le faisait reconnaître entre mille par tout aubergiste ou tavernier digne de ce nom à Manost. Ce qui était bien sûr le cas de Titœil. Il n'attendait pourtant pas de livraison de produits frais ce jour-là. Et pourtant, il n'y avait pas d'erreur : le commis était déjà en train de décharger une caisse d'une taille conséquente quand le tenancier du Loyal Paladin sortit dans la rue vérifier si le livreur ne s'était tout simplement pas trompé de tournée.

- Ah ce que vous avez de la chance ! Tous les autres taverniers vont vous envier par les temps qui courent, déclara ce dernier en guise de salut.

Par la porte restée ouverte, les clients virent le tavernier joindre les deux mains, comme en prière.

"C'est ... mais enfin ... C'est assez providentiel. Je ne m'y attendais pas. Mais je n'ai pas envie de soustraire ce bien à celui qui l'a véritablement commandé, vous comprenez. Parce que je risque d'avoir quelques ennuis avec les autorités manostiennes. Donc si vous avez un doute ... Non, vous n'en avez pas ?"

Il dansait à présent d'un pied sur l'autre.

Le livreur n'avait pas de doute : c'était bien le nom du Loyal Paladin qui figurait sur la caisse. Mais quand le contenant fut ouvert, il ne révéla point de poisson frais, de légumes de saison ou de venaison. Non, ce qu'il contenait entre des rembourrages de paille était plus rare. Bien plus rare. Quasiment introuvable en ces temps de disette. Il y avait là trois douzaines de bouteilles. Et quand Titœil en eut pris une entre ses mains, il eut grand peine à en croire ses yeux. Pourtant l'étiquette annonçait bien ce qu'elle annonçait :

Crépuscule Doré de Claire-Combe
Vendanges tardives - 1378
Domaine des Claire-Combe, Plaine de Cojum

- Le meilleur vin de tout Dorrandin et il y en a trois douzaines ! Vous avez vraiment dû vous ruiner pour l'obtenir. Il parait que le Palais voulait en commander depuis l'année dernière mais qu'il n'y en avait plus en stock. En tous cas, j'espère que vous m'en garderez une au frais.

Titoeil ouvrit des grands yeux étonnés ... et ravis. Il n'avait jamais, même dans ses rêves les plus fous commandé des bouteilles de cépage renommé. A travers la bouteille, il en voyait la robe, en humait déjà le parfum. C'était fou, et totalement inespéré. Mais c'était vrai.

"Je peux voir ?"

Amélie, curieuse s'était approchée derrière lui. Elle jeta un coup d’œil aux bouteilles.

"Cojum ... Mais Cojum ... c'est chez moi. C'est ma maison là-bas."

Elle fronça les sourcils.

"Et je connais ce domaine-là. C'est chez lui ..."

Son regard se perdit quelques instants dans la nostalgie avant de retrouver sa douce expression coutumière.

"Un très bon crû. Vous avez de la chance."

Titoeil hésita quelques instants puis prit deux bouteilles, une dans chaque main. Il en tendit une au livreur, une autre à la barde qui rougit jusqu'aux oreilles.

"Mais ... Il ne fallait pas. Vraiment ... Enfin merci."

Et elle retourna du coté des deux avocates.

"Hé bien, on peut dire qu'il t'a à la bonne, plaisanta Meridith lorsqu'elle lui montra la bouteille, moi qui pensais qu'il n'en avait que pour Chandara.
- Chandara ?, demanda Angèle en reposant sa fourchette.
- Oui, Chandara. Une jeune paladine du Coeur Radieux. Elle a séjourné quelque temps ici. Tu la connais ?
- Un peu, je l'ai croisée. C'est une personne charmante, surtout pour une helmite.
- C'est ce que dit Titoeil. Bon, on file à la guilde des arcanes après le déjeuner ?"

Les deux autres hochèrent la tête.

Le livreur était absolument ravi lui aussi quand Titœil lui remit l'une des précieuses bouteilles. Il s'en empara avec délicatesse avant de la dissimuler sous sa chaise de coche et se confondre une nouvelle fois en remerciements.

- Oh que je suis distrait : j'allais oublier de vous donner la lettre qui allait avec la caisse. C'est que je n'ai pas vraiment l'habitude de faire office de messager. Enfin, je n'hésiterai plus. Et comptez sur moi pour toujours vous livrer en priorité !

Lettre

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Quand les cinq avocats et la barde arrivèrent au Loyal Paladin, la salle commune était à moitié vide. Ou à moitié pleine pour les optimistes. Mais le fait que midi approchait était d'assez mauvaise augure que l'on voue un culte à tymora ou pas. Un semblant de désolation morose semblait s'être installé dans la taverne.

"Je plains Titoeil, souffla Dimitri.
- Je suis sure qu'un barde arrangerait tout ça, murmura Amélie.
- Un barde oui, mais un barde homologué, intervint Louison.
- Homologué, tu veux dire qu'il n'a que l'hymne manostien dans son répertoire ?, ironisa Hugo.
- Et la chanson de la pluie, sourit Meridith.
- La chanson de la pluie ?, voulut savoir Amélie.
- Tout le monde connaît la chanson de la pluie à Manost. C'est une sorte d'hymne parallèle. Et puis ...", repartit Hugo.

Il s'interrompit d'un coup, les yeux fixés vers le fond de la salle, une moue légèrement effrayée sur les traits.

"Les enfants, pas de geste brusque. Nous allons sortir doucement ... Avec un peu de chance, elle ne nous aura pas remarqués."

Les autres suivirent son regard. Le juge Doyle était attablée avec une autre femme.

"J'aurais dû me douter que Fessée venait souvent ici, expliqua-t-il en murmurant le plus bas possible, rien qu'hier, elle m'a demandé une dizaine de textes. Le dernier, c'était que l'on ne devait toucher les statues avec aucun organe. Tout ça parce qu'un pervers léchait le pied d'un de nos Helm. Elle lui a dit que c'était interdit de le toucher. Et il a répondu que ce n'était pas sa main. Cette femme est insatiable. Et je suis sure que si elle nous voie tous ici, elle va profiter de l'aubaine. Bon, nous allons sortir en silence. Et si elle nous voit ... Courrez !"

Ils virent le Gwendoline Doyle glisser quelques mots à Deionnara Hilare. Fessée se leva d'un bond et vint à leur rencontre. Hugo ouvrit la porte à toute volée et poussa les autres à l'extérieur.

Les gardes manostiens s'étaient rassemblés dans la taverne. Ils constituaient la majeure partie des clients dans la taverne. Chacun des hommes avait entre les mains une pinte de bière. Ils étaient fourbus de leur longue journée mais fiers du travail accompli.

Ils chantonnaient, riaient, s'invectivaient en se poussant du coude. Et le capitaine Vimaire, au milieu d'eux n'était pas en reste.

Titœil et les manostiens présents virent entrer un groupe de onze hommes. Ou plutôt de neuf hommes et de deux femmes. Mais ce qui était plus notable était leur uniforme luménien : tous identiques à l'exception des insignes désignant leurs grades. Vimaire reconnut au premier coup d'œil l'homme qui était entré le premier et s'avança vers le tavernier avec un sourire.

- Bonsoir, brave tavernier ! On m'a vanté la qualité de votre taverne et mes hommes et moi venons tout juste d'arriver de Luménis pour constater si la rumeur dit vrai !

Vimaire but quelques gorgées de sa pinte avant de se porter à la rencontre des arrivants. Elle gratifia Jack Lachance d'un petit sourire. Elle-même s'était changée et avait troqué sa chemise et ses pantalons noirs de suie et de crasse par un uniforme. A cause de l'agitation, quelques boutons étaient restés ouverts et la chemise était sortie du pantalon. Mais elle s'était lavée et sentait bon le propre.

Et d'entre tout son corps de garde, elle était la seule femme.

"Ils sont avec moi", dit-elle à Titoeil pendant que les gardes levaient leurs pintes pour saluer l'arrivée des nouveaux venus.

"Bonsoir capitaine Lachance. Si vous voulez tous vous joindre à nous."

Le capitaine dédia un de ses sourires à la manostienne et répondit ingénument :

- Ce sera avec plaisir mais je vois que vous avez déjà commencé les réjouissances. J'espère donc que vous ne considérez pas que nous sommes en retard.

D'un geste, il invita ses hommes à se mêler au groupe des autres clients.

Vimaire fit semblant d'hésiter.

"Non, je crois que nous sommes un peu en avance. Mes hommes sont assez intenables quand ils ont soif. Surtout quand on leur a promis une tournée qui en appellera sûrement une autre, et puis encore une autre. Vous connaissez peut-être cela, vous aussi."

Les luméniens n'étaient pas en reste et le firent savoir bruyamment quand il fut question de tournées générales et leur capitaine répondit d'un ton joyeux :

- Pour sûr ! Sur la Surprise, on est bien souvent entouré d'eau salée et c'est loin de faire le même effet. On discute, on discute et ça donne soif ! Tavernier, la prochaine tournée est pour moi. Qu'on puisse trinquer avec nos alliés si accueillants !

Le capitaine hocha la tête.

"Heureusement, il n'y a pas d'eau ici. Mes hommes auraient trop peur de se noyer. Mais si vous payez la première tournée, permettez-moi de payer la suivante. A nous deux, nous aurons de quoi faire grimper en flèche les affaires du Loyal."

Après que les premières bières aient enfin été servies à ses hommes ravis, Lachance leva la sienne pour porter un toast :

- A Manost, à Luménis et aux belles rencontres surprises !

L'hommage fut repris en cœur par les luméniens qui trinquèrent sans gêne avec leurs homologues, nouvelle preuve de la collaboration entre les deux cités, à tous les niveaux. Et si les affaires du Loyal Paladin en bénéficiait, cela ne gênerait assurément personne.

"Et merde à Melandis", ajouta Vimaire.

Ses pommettes étaient un peu rougies et sa tenue de moins en moins militaire. Elle sourit.

"Houps, il va falloir que je me lave la bouche au savon."

Le capitaine luménien renchérit d'un ton joyeux après avoir bu une bonne lampée de sa bière blonde :

- Oui, prononcer ce nom honni ne devrait pas ternir cette belle soirée. En tous cas vous aviez raison pour une chose déjà : la bière manostienne est excellente ! Froide à la première gorgée mais légère quand on la connait un peu mieux et qui fait tout de même tourner la tête en fin de soirée je parie. C'est tout une métaphore !

Il adressa à Vimaire un sourire pour mieux faire comprendre ce qu'il entendait par là.

Vimaire sourit.

"Je ne connais pas de bières luméniennes. Mais je suppose qu'elles ont elles aussi leur charme. J'aimerais bien un jour avoir l'occasion d'en découvrir une."

Elle cligna subrepticement de l'oeil en direction de Lachance.

Le capitaine avait surpris le clin d'œil et but une autre gorgée - peut être pour se donner une contenance - avant de répondre de son ton joyeux :

- Oh, elles ont peut être moins de charme mais elles vous montent vite à la tête elles aussi et vous aurez l'occasion de le vérifier si vous vous rendez un jour chez moi. J'affectionne particulièrement celle que nous importons des Montagnes de fer : les nains n'ont pas leur pareil pour brasser des bières qui vous retournent littéralement. Et ce même sans initiation ou pari à relever. Mais j'apprécie aussi un bon vin fin de temps en temps. Il parait que vous en avez des fameux en Dorrandin.

"C'est exact. Mais ce fameux cépage se situe en fait aux alentours de Cojum. Je ne me souviens plus vraiment du nom du domaine. J'ai eu l'occasion d'en goûter une fois. C'était un vrai délice. Une belle robe, un arôme délicat, une belle note boisée en bouche. Malheureusement, je ne suis pas vraiment œnologue. Mais je suis amatrice de bon vin."

Sincèrement intéressé cette fois, Jack Lachance déclara en finissant son premier pichet :

- Vous croyez que l’on peut s’en procurer une bouteille ici ? Cela dit, ce ne serait pas pour ce soir : ce serait dommage de faire des mélanges avec des produits de qualité. Mais peut-être que je pourrais me charger d’amener la boisson pour ce dîner que vous avez si gentiment proposé de m’offrir…

Les militaires des deux bords se chargeaient pour l’heure de mettre un peu d’animation dans la salle commune, devisant en se mêlant par petits groupes de deux ou trois personnes sans se soucier de leurs origines respectives. L’un dans l’autre, la conversation entre les deux capitaines n’avait pas vraiment de témoin.

"Ma foi, Titoeil aura sûrement une bonne bouteille dans sa musette. Après, je ne sais pas s'il a spécifiquement de ce vin là. Mais ne vous sentez pas obligé d'emmener quoi que ce soit pour ce dîner. Votre présence suffira amplement."

Vimaire sourit et regarda ses hommes lever le coude en compagnie des luméniens. Elle leva sa pinte dans leur direction.

"Santé."

Le capitaine fit semblant de s'offusquer en répondant d'un ton faussement scandalisé :

- Venir les mains vides ? Mais vous n'y pensez pas ! Les traditions m'obligent voyez-vous ?

Puis il reprit d'un ton franchement amusé cette fois :

- Mais peut-être préférez-vous que j'amène des fleurs ? Je ne sais pas si je saurai en trouver en pareille saison... Un conseil à me donner peut-être ? Après avoir commandé la seconde tournée cependant !

Il secoua tristement sa chope vide sous le nez de Vimaire en lui adressant un nouveau sourire.

Vimaire héla Titoeil.

"Cette tournée est pour moi."

Elle eut un sourire mutin en direction de Lachance.

"Une idée ... Je ne sais pas vraiment. Mais on ne m'a jamais offert de fleurs. Je ne sais même pas si j'ai un vase. Bon, je pourrais en emprunter un à une voisine."

Le luménien parut cette fois légèrement surpris et manifestation son étonnement par un haussement de sourcils avant de se reprendre et de déclarer d'un ton où perçait une pointe de curiosité :

- Oh, ce ne doit pas être une pratique courante à Manost alors si une femme aussi charmante n'en a jamais reçues... J'oublie parfois que nous avons quelques différences culturelles à Luménis. Faites excuses si j'ai commis un impair, Juliet.

Son regard pétillait maintenant de malice mais peut-être était-ce un effet secondaire de sa première pinte et des premières gorgées ponctionnées dans la seconde toute fraîche.

Vimaire se retint de rire de justesse.

"Non, vous n'avez pas commis d'impair, Jack ... Et vous avez de la chance car sinon, mes hommes se seraient empressés de vous faire boire votre bière les pieds en l'air."

Lachance répliqua d’un ton toujours aussi léger et amusé :

- Vos hommes vous sont loyaux et c’est une excellente chose mais si les miens me voyaient faire le poirier sans raison valable, je risquerais d’avoir des ennuis. Eh oui, parfois il y a des raisons valables comme cette fois où j’ai dû faire des acrobaties en pleine tempête sur le mât de misaine. Je vous garantis que j’aurais largement préféré boire une bière que toute cette eau salée ce jour-là ! Mais comme la prudence m’interdit de commettre des impairs, je vais devoir renoncer à vous inviter à danser la gigue. Quel dommage franchement !

Vimaire fit la grimace, cette fois.

"Danser la gigue ... Non, ça, je ne peux pas. Ce serait me couvrir de ridicule. Moi et ma patte folle n'aimons guère tout ce qui touche de près ou de loin à la danse."

Elle ne put s'empêcher de sourire.

"Mais j'apprécie l'intention. En plus, si vous me traitez comme une demoiselle et non comme une guerrière revêche."

Jack Lachance avait décidément un sourire ravageur et il était probable qu'il en était conscient quand il répondit d'un ton ingénu :

- Assurément vous n'avez pas d'épée ce soir et je vous ai même surpris à sourire... Mais cela ne fait pas de vous une demoiselle, non. Vous êtes une dame, assurément ! Une dame généreuse, intelligente et compétente d'après ce que j'ai pu observer aujourd'hui. C'est une première impression certes mais j'ai la réputation de me fier à mes premières impressions.

"Qui vous a payé pour dire ça."

Vimaire se tourna vers ses hommes et fit semblant de chercher un coupable éventuel. Elle se retourna vers Lachance un peu amusée.

"Personne ... Ils ont peur. Mais si vous continuez, vous allez me faire rougir. Et s'ils le voient, ils vont se moquer de moi pendant une veille."

La Couronne de Cuivre

[Commerce] Au Loyal Paladin