La Couronne de Cuivre

Le choc envoya Thibault valdinguer par terre, où il resta quelques instants immobile, à demi sonné par le choc.
-Trahison... grommela-t-il en se redressant sur son séant. J'ai vu clair dans votre jeu, je sais parfaitement que c'était là une manoeuvre préparée à l'avance..
Il se releva, tangua légèrement, se remit en garde;
-Je vais donc vous envoyer au tapis tous les deux. Sus aux Lathandrites !
Et il chargea bille en tête.

" Tu vas te faire mal !" s'exclama Albérich, inquiet, en reculant.
Hubert, de son côté, se plaça droit dans la trajectoire de Thibault, les pieds bien campés au sol, pour casser son élan. Le Sunite était vif, doué, il avait une bonne technique, mais, d'un point de vue strictement physique... Il n'avait pas assez de force pour le renverser. Mais il valait mieux qu'il le heurte plutôt qu'il ne se casse la figure, alors... autant l'affronter.

Sauf que le Sunite, changeant subitement de stratégie, pila net, parvint in extremis à garder son équilibre et... brandit sa lame.
-Fini de rire !
L'instant suivant, reprenant avec plus de vigueur et de célérité la technique qu'il avait employée contre Albérich, il se mit à harceler le paladin, dans l'espoir un peu vain de parvenir, grâce à sa vivacité, à tromper sa garde et à le toucher.
Mais au moins y mettait-il du cœur...

Hubert le laissa venir, parant ses coups, l'attaquant un peu pour ensuite revenir en position défensive, transformant peu à peu leur affrontement en entraînement en bonne et due forme. Ce Sunite avait du répondant et du potentiel, mais le paladin devinait que s'il se permettait de lui donner un conseil, Thibault l'enverrait paître parmi les célestes. Aussi se contenta-t-il de le guider sans le verbaliser, le cherchant sur ses points faibles afin qu'il découvre lui-même des parades, lui prouvant par la lame quand il avait fait un mauvais choix. Albérich, lui, avait complètement décroché et s'était même appuyé au mur pour les regarder.
Evidemment, le paladin aurait pu tenir longtemps à ce rythme, aussi finit-il par pousser Thibault un peu plus loin, histoire de le fatiguer... Le combat était plaisant, mais il fallait qu'il se termine... Les thermes les attendaient.

L'issue du combat était aussi inéluctable que proche, d'autant que le clerc commençait à vraiment fatiguer. Pourtant, il continuait à se défendre de son mieux, cherchant sans doute à retarder le plus possible sa défaite.
Et tout à coup, il lança, entre deux tentatives pour reprendre son souffle :
-Est-ce que tu te rends compte... qu'Albérich profite de notre duel... pour se la couler douce... et ne pas s'entraîner ? Ne devrais-tu pas... admettre que tu ne peux me vaincre et... t'intéresser un peu à lui ?

" Tu as raison." dit Hubert.
Il recula d'un pas et le salua de son épée.
" Tu es trop fort pour moi."
Il se tourna aussitôt vers Albérich.
" Viens par ici, Bouvillon d'Eredhun. C'est l'heure de la mise à mort."
Le Luménien soupira en quittant son mur.
" Mise à mort, comme tu y vas...
— Allons, en garde, il faut mériter ton passage aux thermes."
Le clerc se mit en position et Hubert l'attaqua aussitôt. Combattre Albérich était nettement plus facile qu'affronter Thibault. Ce n'était pas tant une question de niveau — même si le Sunite était indéniablement mieux entraîné — qu'une question de familiarité. Hubert connaissait le style défensif d'Albérich par coeur, et anticiper ses mouvements, deviner la faille et l'exploiter, le faire reculer ou l'amener à attaquer, tout cela était devenu presqu'instinctif. Il avait cependant à coeur de ne pas l'écraser devant son ami, aussi modéra-t-il ses assauts pour lui permettre de développer un rien son propre rythme... Il le fit surtout travailler sur son flanc droit, l'obligea à bouger un maximum, le poussa dans ses retranchements mais sans parvenir à le faire sortir de ses gonds. Finalement, comme avec Thibault, ce fut lui qui rompit l'affrontement et déclara l'heure du nettoyage venue.

-Et zut, fit une voix dépitée derrière lui.
Jetant un regard par dessus son épaule, il vit Thibault qui, manifestement, avait été en train de s'approcher subrepticement de lui.
-Aurais-tu persévéré dix secondes que la pointe de mon épée t'aurait chatouillé le dos. Tu n'aurais alors eu d'autre choix que de te rendre et que d'admettre qu'entre un Albérich valeureux accaparant toute ton attention et un Thibault silencieux te prenant à revers, tu n'avais pas fait le poids... Ah, ç'aurait été si bon !

" Entre me chatouiller le dos et me vaincre, il y a une marge, Thibault, dit le paladin en riant. Mais je me souviendrai du sens de l'honneur sunite : attaquer un adversaire dans le dos, c'est du joli."
Il les salua tous deux.
" Mais vous êtes tous les deux très valeureux. Allez vous laver, maintenant. Les bouquins et les épluchures vous attendent."
Lui-même n'avait aucune intention d'aller aux Thermes en même temps que les deux hommes. Son anatomie ne le supporterait pas.

Thibault se mit au garde à vous.
-A vos ordres, chef !
Il se porta aux côtés d'Albérich.
-Allez, viens, le monsieur a dit que nous devions nous laver, puis que tu devais éplucher et moi lire.

Albérich emboîta le pas de Thibault.
" Le mieux, ce serait d'arriver à lire en épluchant, mais je risque de m'amputer de deux doigts. Comme aucun de nous n'est assez doué pour remplacer les membres perdus, je vais m'abstenir."
Ils firent un crochet par l'armurerie pour déposer leur matériel, avant de repartir vers les thermes.
" Mais toi, sérieusement, tu devrais prendre une partie de ton temps pour examiner ce que nous avons ramené du Temple de Sunie. En te pavanant devant un miroir si tu le désires, mais aussi avec un souci plus pratique... J'espère sérieusement que nous n'en viendrons pas à affronter des hordes démoniaques mais si c'était jamais le cas... autant que tu saches de quelle puissance de feu tu disposes. Et au plus vite."
Il faillit lui conseiller d'embaucher Giovanni pour l'aider, mais connaissant le barde, il ne décolèrerait pas avant le lendemain... C'était donc peut-être la chose à éviter absolument.

Thibault poussa un soupir spectaculaire.
-Ah mais quel rabat-joie ! Nous avons quitté la salle d'entraînement depuis à peine une minute et déjà, tu parles travail ! Pire encore, tu espères à tout crin que la suite de nos aventures soit dépourvue de tout caractère épique... Pourtant, un défenseur de la lumière comme toi devrait se réjouir à l'idée d'affronter ce qu'il y a de plus sombre dans le multivers !
Il prit un air résigné.
-Ah, ces Lathandrites... Mais ne t'en fais pas, je comptais bien aller regarder tout ça.

Albérich faillit lui dire qu'il avait toujours envisagé sa lutte pour la lumière en des termes beaucoup plus modestes, mais ce n'était pas le moment d'une discussion théologique. A entendre Thibault, c'était vraiment difficile de comprendre ce qu'il pouvait bien lui trouver : il était, après tout, le roi des rabats-joies.
" Ne t'inquiète pas, s'il s'avère que nous devons combattre le mal face à face... Je ne me défilerai pas."
Ils avaient atteint les thermes et le Luménien entreprit de se déshabiller avant de glisser dans l'eau chaude. Hubert n'y avait pas été de main morte et, effectivement, il était couvert d'une sueur odorante dont il se serait bien passé. Malheureusement, il n'avait pas de vêtements de rechange, aussi le décrassage serait-il avant tout psychologique. Cela lui fit penser à la colonne en approche, au ravitaillement, à Marcus.
" Mon ancien intendant, du temple de Lathandre, arrive avec la colonne de Grand Estuaire ce soir, confia-t-il alors à Thibault. Comme si le passé avait décidé de me rattraper..."

-Oh...
Le Sunite plongea élégamment dans le bassin, émergeant à peu de distance du Luménien.
-Je suis content pour toi : c'est plutôt une bonne chose, ça te permettra de retisser des liens, de rebâtir un pont entre l'avant et le maintenant. Mais j'espère sincèrement qu'il y aura des Sunites dans la colonne, et beaucoup : si tu commences à reconstituer une équipe, la Communauté va vraiment prendre une coloration trop lathandrite et donc trop triste et trop puritaine à mon goût.

Albérich eut un sourire un peu contraint. Thibault n'était décidément jamais sérieux. Cela rendait tout échange un peu profond impossible... Mais c'était de bonne guerre. Le Luménien était conscient de l'empêcher de prendre les distances qu'il avait le désir de placer entre eux. Il aurait dû le respecter, le laisser partir... Il n'arrivait pas à s'y résoudre. C'était égoïste, pourtant. Thibault méritait de pouvoir reprendre son envol dans une autre direction, au prix de leur intimité.
" J'espère pour toi, oui. Mais attention, quelqu'un pourrait essayer de te voler ton aube magnifique ! Imagine la déception, alors qu'elle t'irait si bien !"

Il haussa les épaules.
-C'est une aube de grand-prêtre. S'il y a, parmi les nouveaux arrivants, quelqu'un susceptible de devenir grand-prêtre, je la lui cèderai volontiers car moi, contrairement à toi, je n'en ai pas l'étoffe.
Il se mit à faire la planche.
-Ton intendant, c'est Marcus, c'est ça ? Le gars un peu sanguin qui a toujours l'air dépassé alors qu'en réalité il gère tout à merveille ?

" Je t'ai dit, ça, moi ? dit Albérich en riant. Oui, c'est lui. Nous avons déjà un intendant, cela dit. Je ne sais pas s'ils pourraient fonctionner ensemble... Marcus est tellement stressé qu'il doit être insupportable..."
Il s'appuya à la paroi, lâcha un léger soupir.
" Mais il a sûrement changé."
Après ce qu'il avait traversé l'année précédente, à cause de lui, c'était inévitable. Porter le temple pendant toute sa détention, affronter les autorités, puis le voir revenir pour abandonner la lutte... Oui, Marcus avait changé. Déjà, il était parti. Mais Alaric avait dit qu'il était resté clerc. C'était un immense soulagement.

-Ça, tu ne tarderas pas à le découvrir...
Thibault eut un sourire songeur.
-Et lui ne tardera pas... à être mis à contribution. Des centaines de membres en plus dont il faudra assurer le quotidien, des tonnes de matériel et de vivres dont il faudra assurer le rangement, la gestion, la distribution... C'est toute une équipe d'intendance parfaitement huilée qu'il faudra !

" A mon avis, il remplit déjà ce rôle depuis qu'il a rejoint la colonne, tu sais. Et à mon avis, il use déjà de procédures et de méthodes éprouvées. J'espère juste qu'elles seront compatibles avec celles de Clovis. Mais avec un peu de chance, ils ont appris dans le même bouquin..."
Le célèbre Précis d'Intendance Pratique.
" Mais de toute façon, il nous faudra toujours une intendance ici, et une intendance là-bas, puis quelqu'un qui chapeautera le tout... Enfin, surtout... Je ne vais pas m'en mêler."

Thibault eut un sourire goguenard.
-Et qui va s'en mêler, si ce n'est pas toi ? Hubert ? Hum... Je ne crois pas que ce soit son style. Frida ? M'est avis qu'elle va plutôt se concentrer sur les éclaireurs. Marthe ? Allons, elle ne fait déjà que des trucs pénibles et ennuyeux à mourir, sans jamais de sortie pour pimenter son quotidien : tu ne vas pas lui infliger ça en plus !

" Mais Marcus et Clovis vont s'en occuper. Et ils vont s'en occuper parfaitement. Ils n'ont absolument pas besoin de mon concours pour faire tourner leur intendance à la perfection. Quand j'étais aubemestre, j'ai essayé par tous les moyens de convaincre Marcus qu'il s'en tirait parfaitement sans moi. Ce qui était le cas. Une fois par veille, nous passions les choses en revue, et c'était bien suffisant. D'ailleurs, si j'essaie de m'immiscer dans son intendance, il risque de penser qu'un doppelganger essaie de se faire passer pour moi. Il se souvient sûrement de la manière dont j'essayais de me défiler chaque fois qu'il voulait mon avis, et aussi du fait que lorsque nous travaillions de concert, j'avais besoin d'une pause toutes les vingt minutes, tellement le sujet m'endormait... Honnêtement, l'intendance, ce n'est pas mon truc. Je ne mesure pas du tout les quantités nécessaires, les besoins futurs, les dates de péremption, tout ce genre de choses. Je n'ai pas l'esprit pratique. J'ai l'esprit mystique. Enfin... quand j'en ai la latitude, ce qui n'est pas le cas ici."

Cette fois, Thibault éclata de rire.
-Ça a pourtant été le cas aujourd'hui ! Il a suffi d'un joli temple et pouf, ton esprit mystique a repris le dessus, t'amenant à nous oublier complètement durant une bonne dizaine d'heures !
Il reprit son sérieux.
-Non, ce que je voulais dire, simplement, c'est que même si aucun des conseillers ne s'occupe réellement d'intendance, celle-ci doit bien faire partie d'un portefeuille, du moins tant qu'un intendant n'est pas au Conseil.

" Pour l'instant, le conseil est complètement déstructuré, Thibault. Nous ne visons plus qu'à la survie et à la victoire. Les portefeuilles referont leur apparition si la situation se clarifie et se pacifie. D'ici là, toutes les initiatives pour faire tourner le groupe sont les bienvenues... et je crois que nous espérons tous que les intendants, quels qu'ils soient, savent ce qu'ils font et viendraient nous trouver en cas de pépin."

Thibault leva les yeux au ciel.
-Tu tiens vraiment toujorus à avoir le dernier mot...
Il sourit de toutes ses dents.
-Mais puisque les intendants sont absolument indépendants et ne dépendent en aucune manière de l'autorité du conseil, je vais créer aussi ma propre structure indépendante, dont je ne vous révélerai pas la nature et sur laquelle vous n'aurez aucun contrôle ! J'ai toujours eu un petit côté anarchiste...

" Je n'ai pas dit ça... J'ai dit que pour les choses courantes, il n'était nul besoin de... Oh, laisse tomber, après tout. Fais ce que tu veux."
Il secoua la tête et remonta sur le bord du bassin.
" Je vais aller bouquiner. Bonnes épluchures à toi."
Il se dirigea ensuite vers la zone de séchage, réfléchissant à ce qu'il lui faudrait lire ensuite.

Il pouvait continuer la piste des légendes de Clairétoile, afin d'en apprendre davantage sur les liens entre la cité et les Célestes. Il pouvait, aussi, faire des recherches sur la manière de verrouiller les passages secrets : Giovanni avait qu'il s'en chargerait mais... l'avait-il fait ?
Il était probable, cependant, que les réponses les plus utiles se trouvaient dans les ouvrages découverts à l'école de magie et au temple de la déesse de l'amour. Ouvrages dont seul Hubert était en mesure de tirer quelque chose...

Hubert qu'il allait falloir remettre sur ces bouquins, ne lui en déplaise. Albérich décida donc, une fois rhabillé, de se mettre en quête du paladin. Il savait qu'il le trouverait à la salle d'entraînement et il avait bien l'intention de l'en arracher. En fait, Hubert ne fut même pas surpris.
" C'est vrai que j'avais dit que je m'y remettrais..." murmura-t-il en rangeant son épée.
Ils se rendirent ensuite à la salle du trésor.
" Tu peux rester tout près ?
— Bien sûr."
Ils décidèrent d'à nouveau examiner le livre de magie. Celui du Temple de Sunie pouvait attendre qu'ils aient extirpé un maximum de choses du premier.

Il fallut du temps au paladin pour à nouveau rentrer en harmonie avec l'épais manuscrit.
D'autant plus de temps qu'il n'en avait pas envie, qu'il redoutait ce qu'il allait voir.
Pourtant, la vision dont il finit par être saisi n'eut rien d'horrible.
Il vit le lac, flamboyant sous les rayons d'un soleil à son zénith, dominé par la forteresse au sommet de son éminence.
Il vit un petit rassemblement d'hommes, de femmes... et d'êtres célestes.
L'un, ailé, avait des allures de sage farouche : sa gravité était manifeste. Il était en train de remettre à un humain d'âge mûr une aube d'un beau jaune doré ainsi que divers artefacts.
A ses côtés se tenait ce qui ressemblait fort à un elfe roux, quoique ses yeux de braise signifiaient assez qu'il était bien davantage. Lui confiait à un homme encore jeune et à la beauté étourdissante une aube rouge, une couronne... bref, tout ce qu'Hubert, Albérich et Thibiault venaient de découvrir dans la crypte du temple.
Il y eut d'autres dons : un vieillard reçut des effets de magicien, ceux-là même mis au jour à l'école de magie ; un solide guerrier se vit pour sa part confier une armure étincelante et une épée dont la lame luisait comme une flamme...
Puis, subitement, il n'y eut plus rien.
Plus rien sauf la salle au trésor, bien sûr.

" Est-ce que ça va ?" lui demanda tout de suite Albérich.
Hubert opina du chef.
" Oui. J'ai... vu... le passé, je suppose."
Il se retourna, referma le livre.
" Les célestes ont offert des artefacts aux habitants de Clairétoile. Ce que nous avons trouvé dans l'école de magie, et ce que nous avons trouvé dans le Temple de Sunie... et ce que nous trouverons dans le temple de Lathandre, quand nous saurons comment en ouvrir... la salle du trésor...
— Ah.
— Il y a une aube jaune, je le crains, dit le paladin en s'autorisant un petit sourire.
— Thibault va être content.
— Et il y avait une épée et une armure, aussi. Mais ça... Je ne sais pas où nous pourrions les trouver.
— Vous avez visité une caserne, il y a quelques jours.
— Nous n'avons rien trouvé de formidable.
— Mais ni Ruth, ni Giovanni ne vous accompagnaient."
Il croisa les bras, soupira.
" Il est temps que nous trouvions quelqu'un de capable de trouver ces passages secrets plus efficacement. C'est une compétence dont la communauté aurait dû s'assurer de disposer... Espérons que Frida aura quelqu'un de doué."
Sans quoi il serait forcé de contraindre Ruth à les aider.
" Essayons avec le livre sunite, si tu penses avoir vidé celui-ci.
— Comment le saurais-je ?
— Essayons, simplement."

Cette fois, il obtint une vision plus rapidement.
Et elle eut pour cadre un lieu bien plus familier, puisqu'il s'agissait du palais.
L'être ailé était en train d'en examiner les hautes portes d'entrée, concentré. L'elfe roux - ou plutôt l'être qui ressemblait à un elfe roux - semblait fort lassé par cette inspection, au point qu'il finit par tirer l'ange par le bras et par tenter de l'entraîner dans une direction.
De celle-ci provenaient des rires, une musique entraînante, le son de coupes que l'on entrechoque...

" Alors ?
— Ils sont deux. Il y a le grand être ailé... Je n'y connais rien en célestes...
— Un solaire ?
— Je n'en sais rien. Je ne sais même pas la différence entre un Solaire et un Planétar... ou même un Deva. Et il y en a un deuxième... qui ressemble à un elfe roux. Mais qui n'a pas d'ailes, lui... et qui a l'air un peu plus... sunite.
— Un elfe roux sunite ?
— Hum. D'accord. Je ne sais pas ce que c'est. Et dans la vision, l'ange examinait les portes du palais.
— Pourquoi ?
— Je n'en sais rien. Par... précaution, je suppose.
— Continuons.
— Oui."
Et Hubert s'exécuta tandis qu'Albérich prenait des notes. Il leur faudrait l'aide de Giovanni pour débrouiller tout ça. En espérant que son humeur se soit améliorée...

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Une cité perdue