La Couronne de Cuivre

Pour Albérich, il avait d'abord s'agit de réunir ses collègues.
Les anciens se trouvaient dans la salle habituelle, dont plusieurs attablés avec des nouveaux venus et leurs coreligionnaires paladins. Les autres étaient dans la deuxième pièce réservée aux repas.
La réunion ayant été annoncée lors de l'assemblée, personne ne s'étonna, personne ne protesta. Simplement, les Sunites et l'adepte de Liiara s'assurèrent d'avoir vidé leurs coupes jusqu'à la dernière goutte avant de le suivre.

Albérich n'était pas certain qu'il adorait cette idée de boire de l'alcool dès le repas de la mi-journée, mais c'était sûrement une initiative de Thibault, et il n'avait aucune envie que son vieil ami ne mette son autorité en péril dès sa première rencontre avec le nouveau contingent. Il décida donc de fermer les yeux, en espérant que la chose ne se reproduirait pas à tout bout de champ.
" Merci d'avoir répondu à mon appel, commença-t-il. Je voulais surtout faire connaissance avec ceux d'entre vous que je ne connais pas encore. Comme vous l'imaginez sûrement, si le sceau dont nous avons parlé ce matin se révèle effectivement mener à des hordes démoniaques, nous allons être en première ligne pour lutter contre leur influence. Nos pouvoirs seront cependant déjà mis à contribution avant une éventuelle confrontation. Nous allons devoir nous coordonner sur les sortilèges que nous mémoriserons chaque jour. Nous avons besoin de glyphes de garde, de sorts de communication, de compréhension des langages, de convocations... Bref, nous pourrons en discuter en détail. Dans l'immédiat, comme je l'ai dit ce matin, nous avons beaucoup de livres à décrypter..."
Il se tourna vers l'adepte de Dénéir.
" Peut-être un registre où vous pourriez nous aider ?"

L'intéressé - il se nommait Daniel - acquiesça avec enthousiasme. Quoi d'étonnant à cela ? Les livres, c'était son rayon.
Malheureusement, c'était un peu le seul : aucun des autres cultes représentés n'était particulièrement connu pour son amour des études. Albérich eut toutefois l'impression que le Chauntéen - Corentin - ne serait pas difficile à convaincre. En ce qui concernait les fidèles de Sunie, de Liira et le plus jeune des Tymorans... Ce serait sans doute une autre paire de manches.

Mais Albérich n'avait aucune intention de les y contraindre : il y aurait d'autres choses à faire, et il avait déjà donné avec Thibault, Giovanni et Gabriel. Tout ce qui comptait, c'était qu'il y ait suffisamment de personnes pour subvenir à tous les besoins, et si certains préféraient les épluchures, les travaux d'aiguille ou le nettoyage des latrines, il n'allait pas les empêcher de s'occuper à leur convenance. Mais boire du vin en devisant ne constituait pas un apport utile au quotidien de la communauté, il faudrait peut-être en recadrer certains. Cependant, à ce stade, il avait bon espoir que Thibault continue sur sa lancée altruiste et y mette bon ordre sans qu'il soit nécessaire de sévir.
" Très bien. Votre aide sera appréciée. Je pense que Marthe... va continuer de superviser cet aspect du travail."
Il avait l'intention de le lui demander, en tout cas. Il se tourna vers la Tymoranne.
" D'autre part, nous avons un souci avec les portes et les leviers cachés, ce genre de choses... Est-ce que vous avez... peut-être des facilités avec ce genre de choses ?"

Son jeune collègue faillit éclater de rire, mais son ainée - elle s'apellait Tara - lui lança un regard qui l'en dissuada. Enfin, elle se tourna vers Albérich.
-Tibère et moi sommes plus orientés terrain que temple : nous avons donc déjà accompagné maints groupes d'aventuriers et possédons ainsi une certaine expérience dans l'exploration des ruines. Je ne prétendrai pas que nous saurons d'emblée comment utiliser tout cela mais... je pense que nous pourrons nous en tirer. Et si nos connaissances sont insuffisante... La chance y palliera.

" Bon, dans ce cas... C'est parfait. Nous allons probablement encore procéder à l'une ou l'autre exploration cet après-midi : le téléporteur nous permet de nous rendre rapidement dans certains lieux clés... Si vous pouviez vous préparer, ce serait idéal : je gage que dès que les militaires auront terminé leur propre réunion, il faudra se mettre en mouvement. Pour les autres, je vous laisse vaquer à vos activités. Daniel, je vais vous montrer la bibliothèque et vous présenter à Marthe."
Ce qu'il ferait si personne n'avait de question ou de commentaire à faire...

Personne n'en fit.
Le Chauntéen proposa simplement de les accompagner : dans les circonstances actuelles, ses connaissances et ses compétences ne pouvant être d'aucune utilité, il essayerait d'aider au niveau des lectures, même s'il reconnut, embarrassé, ne rien avoir d'un érudit.
La bibliothèque était déserte : ni Marthe ni les instituteurs ne s'y trouvaient. Toutefois, l'endroit avait été soigneusement rangé, on y trouvait des listes claires des différents volumes à disposition... De quoi se mettre au travail sans tarder.

Albérich fut surpris de ne pas y trouver l'équipe habituelle. Peut-être avaient-ils décidé de s'offrir une après-midi de congé, compte tenu des circonstances... Mais cela ne leur ressemblait pas. La démission de Marthe du conseil ne changeait rien à l'urgence de leur situation et à la nécessité d'en apprendre davantage sur Clairétoile et ses possibilités. Cette grande pièce vide l'embarrassa énormément, surtout face aux nouveaux venus. Il avait insisté sur l'importance de cet aspect de leur travail... et il n'y avait personne.
" Je ne sais pas où ils sont... murmura-t-il. Peut-être qu'ils explorent une salle ou... ils devraient arriver. Hum. Tant pis."
Il aurait été nettement plus facile de les mettre au travail avec quelqu'un pour faire le relais... il allait falloir qu'il s'en charge, or il avait une idée très imprécise des dernières choses sur lesquelles avaient travaillé les instituteurs ou même Marthe elle-même. Il décida d'expliquer à Corentin et Daniel les différents axes qu'ils avaient suivis : l'organisation de la ville et le rôle de ses bâtiments, notamment le palais dans lequel ils se trouvaient, l'utilisation des gemmes magiques, les légendes sur la fondation de la ville, les célestes, le sceau... En espérant qu'Hubert soit capable de dénicher les Tymorans lui-même et de prendre l'initiative de partir au Temple...

Sa tâche fut cependant grandement facilitée par la découverte, sur un bureau, de mémos et de fiches de lecture fraîchement mis à jour - du matin-même, semblait-il. L'avancée des recherches dans chaque grand domaine était clairement exposée et l'on trouvait, de surcroit, des citations, des notes, des numéros de pages... Il émanait de tout cela une rigueur et un sérieux qui compensaient au moins en partie le côté désert des lieux.
Quant à Hubert, il n'eut aucun mal à trouver les Tymorans... dans la mesure où ils se présentèrent spontanément à lui. Le reste de l'équipe ne fut pas long à se monter.

Hubert préféra néanmoins prévenir le Luménien de leur départ. Celui-ci leur souhaita bonne chance, rappela au paladin de ne prendre aucune initiative inconsidérée — Hubert promit — puis lui lança un sort de Rapport avant de rejoindre les deux valeureux clercs qui s'apprêtaient à creuser l'histoire de la ville.
Le paladin gagna donc le téléporteur en compagnie de son équipe restreinte : deux Tymorans, l'éclaireur de Frida et lui-même.
" Bon. Nous allons tenter de gagner un Temple de Lathandre que nous avons déjà exploré hier. Il n'y avait alors personne... mais on ne peut pas être sûrs que ce sera le cas aujourd'hui. Je vais passer le premier, ensuite vous me suivrez tous. La première chose que nous devrons faire, c'est trouver le panneau qui nous permet de faire marche arrière. Ce sera pour vous, ça."
Il parlait bien sûr aux Tymorans.
" Pendant ce temps-là... Moi et vous... Nous irons reconnaître les lieux pour nous assurer que nous sommes bien seuls. Au moindre souci, on se replie."

Le symbole choisi par Hubert - celui situé dans le quartier est du plus grand des deux cercles - aboutissait bien au temple de l'aube et il y fut rejoint peu après par ses compagnons.
Comme la petite pièce ne présentait absolument aucun intérêt en matière d'architecture, de décoration ou de mobilier - il n'y en avait tout simplement pas, dans les deux derniers cas -, les Tymorans se mirent aussitôt au travail.
En découvrant la nef, l'éclaireur, sans doute pas encore remis de l'émerveillement qu'avait causé chez lui l'intérieur du palais, resta bouche bée. Il finit par se ressaisir, conscient de la situation, et aida Hubert à fouiller les lieux.
Aucun ennemi embusqué : personne ne semblait être venu là depuis leur passage, la veille.

En voyant la mine de l'éclaireur, Hubert songea que ces explorations étaient finalement une bonne manière de lier le destin des gens à celui de la ville : qui aurait pu accepter d'abandonner pareilles merveilles à l'envahisseur, quelle que soit sa nature ?
Il rendit grâce à Lathandre pendant quelques minutes, le remerciant pour la lumière qu'il faisait briller sur sa vie, et pour la promesse de lendemains somptueux. Il lui voua son épée et son souffle, comme il le faisait chaque jour depuis ses premiers pas de novice, à la commanderie de Luménis. Il s'engagea à se battre et à triompher, jura de ne jamais renoncer, quêta une bénédiction nécessaire.
Puis il quitta la nef pour aller jeter un oeil sur les nuages noirs qui surplombaient la forteresse... La tempête avait sans nul doute forci...

Il ne s'agissait peut-être pas d'une tempête : il ne vit pas de pluie ni d'éclairs, en tout cas.
Ce qui était certain, en revanche, c'est que les sombres nuées s'étaient étendues : leur ombre sinistre planait désormais sur la forteresse, sur l'éminence tout entière mais également sur nombre de bâtiments aux alentours...
Il en était encore à l'observer lorsque l'éclaireur vint à lui : les Tymorans avaient localisé le mécanisme, quoi qu'ils se soient avérés incapables d'en tirer quoi que ce soit. Ce qui n'avait rien d'étonnant, d'autant qu'ils n'en connaissaient pas le fonctionnement.

Hubert les rassura sur cet aspect des choses : il s'en occuperait au moment du retour. Il leur expliqua ensuite qu'il devait se trouver une chambre forte quelque part dans la nef ou aux alentours... et qu'ils ne savaient ni où, ni comment l'ouvrir. Il leur décrivit cependant en détail ce qu'ils avaient déniché chez les Sunites et comment Albérich avait déclenché le mécanisme par hasard, au cas où cela les aidait à circonscrire leurs investigations.

Les Tymorans acquiescèrent puis se mirent a examiner les lieux avec attention : murs, sols, plafonds, vitraux, rien ne semblait leur échapper.
Moins de cinq minutes plus tard, Tara appuyait en un point précis du dallage : l'autel glissa aussitôt, révélant un escalier fort similaire à celui qu'ils avaient emprunté dans le temple de l'amour.
-C'est l'endroit que touchent les premiers rayons du soleil à pénétrer dans le bâtiment, à l'aube, expliqua-t-elle. Un grand classique dans les temples dédiés au soleil.

" Nous aurions pu y penser, dit le paladin avec une grimace. Mais j'imagine que nous étions trop... transfigurés par les lieux."
Piètre excuse en ce qui le concernait, il n'y aurait jamais songé, même en possession de tous ses moyens. Et la Tymoranne était trop futée pour être dupe. Mais il lui décocha un sourire penaud, espérant l'adoucir.
" Bon... A vous l'honneur de descendre la première, en tout cas."
L'aube jaune n'allait pas tarder à tomber sur les épaules d'Albérich. Si le vêtement en lui-même aiguisait l'imagination libertine d'Hubert, il n'était pas du tout sûr pour la couleur... et puis il rougit en songeant à ces horribles pensées sacrilèges et s'excusa auprès de son dieu.

La Tymorane lui sourit.
-Ne faites pas cette tête : chacun a sa spécialité, le tout est de bien se compléter.
Elle descendit ensuite l'escalier, suivie par tous les autres.
La crypte, elle aussi, était assez similaire à celle du temple de l'amour. Hormis en un point : il n'y faisait pas noir. Par quelque prouesse architecturale - des trous discrets, des miroirs peut-être -, la lumière du jour y entrait, conférant aux lieux une douce clarté largement suffisante pour s'y déplacer sans torche. Pour le reste... Des tombeaux, une allée entre eux, une estrade à son extrémité, supportant des candélabres, un lutrin, un massif coffre de pierre...

" Bon, comme c'est moi le Lathandrite, dit le paladin, je crois que c'est mieux si c'est moi qui m'en charge ?"
Il dépassa le petit groupe et gagna l'estrade pour y prendre les artefacts attendus. Il prit soin de prier avant de le faire, cependant, demandant la permission aux défunts protecteurs de ce lieu de leur emprunter leurs trésors pour lutter contre l'ombre. Il le fit cependant dans le silence de son crâne, recueilli, puis ouvrit le coffre de pierre.

En s'éloignant, il avait entendu Tibère se fendre d'un commentaire murmuré - peut-être estimait-il que l'honneur de contempler en premier un trésor revenait à son découvreur ? Tara, elle, n'avait rien dit.
Et à présent, le paladin avait sous les yeux l'aube et tous les autres artefacts qu'il avait entrevus dans sa vision. Ils n'avaient pas changé : le temps n'avait manifestement pas de prise sur eux.
-Pensez à prendre le bouquin, lança la Tymorane. Je ne suis pas non plus férue de lecture, mais... Il est important. Même en ne sachant rien de ce qui se trame ici, la manière dont il est mis en valeur l'indique clairement.

" Oh, je ne le sais que trop bien." dit le paladin en soulevant le gros volume.
Il n'allait sûrement pas tarder à se replonger dans les visions perturbantes de ce passé millénaire.
Chargé, il retraversa la crypte.
" Ce sont des objets de culte lathandrite, expliqua-t-il aux Tymorans. Enfin... le Lathandre d'alors."
Il était conscient d'avoir froissé le jeune homme, mais dans le même temps... ce n'était pas une période propice à l'amour-propre. Giovanni le lui expliquerait. Sauf que Giovanni ne supporterait pas ces bénis de Tymora férus de trésors cachés.
" Nous devrions rentrer. Vu la fine équipe que vous formez... Nous avons largement le temps d'explorer d'autres lieux."
Le contraste avec leurs pérégrinations fastidieuses des jours précédents donnait presque envie de pleurer !

Même si l'envie de s'attarder dans un tel lieu était presque irrépressible, y compris pour ceux qui ne vénéraient pas le Seigneur de l'Aube, personne ne protesta. Ils remontèrent la nef, refermèrent le passage secret - Tara y tenait beaucoup - puis rallièrent la petite salle du symbole avant de se téléporter au palais.
Au deuxième étage, le silence était presque complet : on aurait pu croire l'édifice désert, s'il n'y avait eu quelques échos provenant de plus bas.

" Voulez-vous apporter ceci à Albérich ? demanda Hubert en proposant les objets aux Tymorans. Après tout, sans vous, nous ne les aurions pas trouvés, et il sera ravi de découvrir que votre concours a été à la hauteur de ses espoirs. Je vais descendre rassembler un groupe un peu plus conséquent, de mon côté... Je suis moins sûr de l'endroit où nous allons atterrir cette fois-ci, et je ne voudrais pas avoir de mauvaise surprise... Disons qu'on se retrouve d'ici une demi-heure ?"

Tibère sourit et s'empara volontiers du précieux chargement avant de s'éloigner d'un pas pressé - peut-être afin d'avoir un peu de temps pour l'examiner sur le trajet ? Quoi qu'il en soit, les autres ne tardèrent pas à lui emboîter le pas.
Un peu plus tard, la quiétude et la concentration qui régnaient dans la bibliothèques furent brisées nettes par un Tymoran qui y surgit comme une tornade... avant de s'immobiliser et, embarrassé, d'annoncer à mi-voix - comme si cela servait encore à quelque chose - à Albérich qu'il avait déposé leurs trouvailles dans la salle du trésor.

Albérich ne put s'empêcher de sourire, interloqué, lors de ce débarquement remarqué, puis s'excusa auprès de ses collègues pour aller jeter un oeil aux trésors que le groupe d'exploration avaient rapportés. Ils avaient été remarquablement vite : les Tymorans étaient une adjonction bienvenue — providentielle, même — à leur organisation, et le Luménien se doutait qu'Hubert voudrait enchaîner sur une seconde expédition, sans doute vers la caserne. Il avait cependant l'intention de le voir avant qu'il ne parte : à sa souvenance, le bâtiment était situé dans une zone que les Ithiliens avaient davantage investie, et ils n'avaient aucune certitude que le téléporteur y menât.
Mais d'abord... jeter un oeil sur l'aube jaune, pour son plus grand bonheur...

Et bien... Il s'agissait d'un vêtement cérémoniel d'une extraordinaire qualité exécuté par un maître tailleur qui, au sans propre, n'avait peut-être pas d'équivalent sur Toril.
Quant à son jaune, il était splendide, lui aussi. Splendide et solaire. De quoi ravir tous ceux qui n'étaient pas... allergiques aux couleurs pimpantes.
Le reste des artefacts étaient du même acabit : précieux, puissants, spllendides sans tomber dans le surchargé...

C'était magnifique, même si peu à son goût. Ce que cela signifiait l'inquiétait cependant. Comme il en avait plaisanté la veille avec Thibault, l'aube était un vêtement cérémoniel, qu'aucun clerc digne de ce nom n'aurait porté sur le champ de bataille. Alors à quoi servait celle-ci ? Conférait-elle la protection d'une armure ? Ne se coinçait-elle dans aucun coin de meuble ? N'entravait-elle pas le pas ?
Les visions d'Hubert le diraient sûrement. Il préféra ne rien toucher pour l'heure, et regagna le couloir, à la recherche du paladin.
Celui-ci était non loin de la salle d'entraînement, en train de rassembler une équipe. En l'apercevant, son sourire se fit mutin, signe qu'il songeait à cette aube, justement, et à l'effet qu'elle aurait sur ses épaules.
" Alors ? Impressionné par nos Tymorans ?
— Très impressionné.
— Nous repartons. On va essayer de trouver la caserne.
— Tu sais qu'il n'y a aucune garantie que le téléporteur y mène.
— Je sais. Mais même si ce n'était pas la caserne, c'est fatalement un bâtiment d'importance.
— Oui.
— Je vais emmener Frida, Roland, Renaud et Gaspard. Plus deux éclaireurs et deux hommes d'armes. Et Tara et Tibère.
— Ça me semble un bon groupe. Mais...
— Ne t'inquiète pas. Frida gardera un oeil sur moi."
Albérich acquiesça en le dévisageant d'un oeil sévère, puis leur souhaita bonne chance et partit. Il aurait aimé les accompagner, mais il fallait un conseiller au palais, surtout si rapidement après l'arrivée des nouveaux venus. De toute façon, il avait son propre programme : passer voir Etienne, trouver Marthe et contacter Alaric.

En faisant le tour de ses officiers pour les recruter, Hubert constata qu'ils s'étaient déjà lancés dans les tâches qui leur avaient été attribuées lors de la réunion d'état-major, finalement peu rebutés par leur caractère souvent rébarbatif. Pour autant, comme il y avait une équipe sur chaque dossier, il put sans ralentir ceux-ci embarquer les paladins et le chevalier pour l'expédition.
Lorsqu'ils atteignirent la salle des symboles, les Tymorans s'y trouvaient déjà. Peut-être depuis un bout de temps, d'ailleurs.

" Bien, dit Hubert, une fois le groupe rassemblé. Nous allons nous téléporter dans un nouvel endroit. Je ne suis pas certain de ce que ce sera... Je vise la caserne que certains d'entre nous ont déjà visité il y a quelques jours..."
C'était le cas de Gaspard, notamment.
" ... mais dont nous n'avons ramené que des objets ordinaires. La raison pour laquelle nous allons tenter cette exploration est que... nous avons de bonnes raisons de penser qu'une armure et une épée d'origine céleste sont encore cachées quelque part... et qu'une caserne semble un bon endroit pour commencer à chercher... Mais nous arriverons peut-être tout à fait ailleurs... et ces objets sont peut-être cachés dans un tout autre lieu. Nous n'avons pas de certitudes. Mais puisque nous avons le temps... et de nouvelles compétences à notre disposition... autant en user à bon escient. Bref. Je vais passer devant, puis Frida et les éclaireurs, puis les Tymorans, enfin les combattants. Gaspard, tu prends les arrières. Une fois sur place, les éclaireurs partiront reconnaître les lieux. Tibère et Tara, votre première tâche est, comme la dernière fois, de nous trouver le panneau de contrôle. On y va."
Et il y activa la console puis leur désigna le symbole situé à l'ouest qu'il avait repéré avec Albérich la veille.

Il opta pour le symbole situé dans le quartier ouest du plus grand des deux cercles, donc à l'opposé exact du temple de l'aube.
Il se retrouva dans une petite pièce dénudée, semblables à toutes celles où étaient installé un téléporteur.
Tandis que les Tymorans cherchaient le mécanisme, les éclaireurs partirent en reconnaissance.
Ils revinrent pour signaler qu'on était bien arrivé à la caserne.

Tymora était réellement avec eux. Hubert renvoya les éclaireurs s'assurer que le bâtiment était toujours sûr et resta auprès des Tymorans pendant qu'ils cherchaient le panneau de contrôle. Une fois cela réglé, il leur faudrait recommencer à explorer les vastes lieux... Peut-être Tara et Tibère pourraient-ils leur donner quelques conseils afin de restreindre leur zone de fouilles...

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Une cité perdue