La Couronne de Cuivre

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Kasumi nota que les elfes s'étaient suffisamment éloignées pour qu'il puisse répondre à Streen sans se soucier que ses camarades l'entendent ou non.

- Je me vois mal rester les bras croisés si nous en arrivons là. Nous avons grand besoin d'alliés ne serait-ce que pour quitter cette île sans parler d'affronter les mages. Nous ne devons pas douter de la réussite de ces négociations, nous ne pouvons pas nous le permettre.

Evidemment, s'il en venait à devoir faire un choix il doutait d'être capable de se battre contre leurs anciens ou nouvelles alliés. Malheureusement, le destin ne choisissait rarement de se plier aux souhaits de ceux qui désirent se tenir à l'écart de tels dilemmes.

Zaiu, revenant un peu à la raison (ou y venant tout court), venait de décider qu'il n'était pas salutaire pour ses membres supérieurs de continuer à cogner l'écorce d'un arbre tropical. C'est à ce moment qu'il vit Damant revenir, lui aussi, son visage reflétant le Courroux des Justes. Sauf que chez lui, la catarsis consistait à s'assoir sur des racines saillantes. Chacun son truc.
Le jeune elfe que d'aucun qualifiait de déséquilibré traversa le groupe de gens qui parlait en chuchotant). Il alla rejoindre Damant, un peu avide de nouvelles, désireux de savoir sur qui il fallait cogner et dans quel ordre.

D'un point de vue strictement extérieur, on pourrait penser que la Dame Adara n'aprécie pas la diplomatie ... La Cheftaine a l'air plus raisonnable ... Quoique ...

Damant hocha la tête en offrant un sourire las à Zaïu.

Espérons le l'ami... Que les gnons pleuvent sur ceux qui les méritent vraiment.

Sinon, cette île appartiendra dans quelques années aux hamster géants et à eux seuls.

... Mais Adara est plus réfléchie qu'il n'y parait ; et je comprend aisément la rage qui l'anime. Pourtant c'est la seule option valable pour la tribue dans son ensemble, ou dans son intégrité, plutôt.

Zaiu est plutôt du genre à mettre ensemble ensemble et intégrité ; ou intégrité et ensemble ... Dans ce contexte en tout cas ... Ou pas ...

Par soucis de conservé la sienne (d'intégrité, en tant qu'ensemble de réprésentations que pouvaient se faire les autres sur lui), il décida salutairement de clore sa bouche laissant en suspend ses dernières phrases sybillines. Il n'en restait pas moins que le silence qui s'en suivit fut chargé d'une lourdeur anxiogène, reflet de l'état d'esprit général dans l'attente de nouvelles. Zaiu détailla l'assemblée pour se dire qu'il n'y avait qu'Elwen qui offrait un abords agréable. Ha c'est qu'il lui proposerait bien une guerre de pouce ! Mais il n'était pas sûr que la situation ne s'y prêtait ; de même qu'une inconnue demeurait quant à l'attitude d'Arthur.
Il coihit de demeurer aux côtés de Damant et, sur un ton badin :

Et sinon cartographe, c'est une bonne situation ?

HRP : Désolé pour mon manque de réactivité... Je ne vous oublie pas, mais c'est vraiment la folie pour moi ces temps-ci

Leur attente fut longue... Moins, cependant, qu'ils n'auraient pu le croire. Il y eut à nouveau du bruit dans les broussailles. Adara reparut, accompagnée d'une autre elfe que tous les Luméniens identifièrent sans mal, y compris ceux qui ne l'avaient encore jamais vue. En effet, elle avait un air de parenté évident avec le chef des hommes.
Elle observa quelques instants le petit groupe, jetant un regard rapide et aigu à Damant et Zaiu, puis un autre, prolongé, à Eomer, Dorian et Streen. Elle semblait les jauger.
-Adara m'a informée de ces pourparlers que vous vous êtes mis en tête d'organiser... et pour lesquelles mon cher frère aurait donné son aval,, fit-elle sans détour. Je ne comprends pas comment vous imaginez qu'un massacre sans nom puisse être effacé en un instant par l'échange de quelques paroles, mais j'accepte de le rencontrer. Nul doute que cette confrontation soit... instructive. Toutefois, au cas où se cacherait là-derrière quelque rouerie, sachez que nous avons assez d'éclaireuses pour prévenir toute avancée ennemie. Sachez aussi que, si je venais à être tuée ou capturée, cela n'affaiblirait en rien mes sœurs : je serai remplacée sans tarder... et les choses suivront leur cours.

Damant, qui avait commencé à expliquer à Zaïu qu'il n'y avait pas de bonne ou de mauvaise situation, haussa un sourcil à l'arrivée des deux femmes.
Il se leva et ; une fois qu'elle eu fini, hocha la tête et ramassa ses affaires.

Cette bataille a pour but de châtier les fautifs de ce massacre si je ne m'abuse? Il peut être interressant de ce concerter une dernière fois sur l'identité de ces fautifs avant de commettre une ultime fois l'irreparable.

Regardant les elfes tour à tour.

En y réfléchissant bien, vous ne trouvez pas cette "excuse" de la position sociale sexiste terriblement éculée au sein d'une tribue elfique? D'elfes Sylvains par dessus le marché?

Se mettant en marche sans se retourner.

M'est avis que l'on vous à monté une tragédie sur mesure, digne du Sheik Speer...
Mais après tout c'est un raisonnement d'homme. haussant les épaules, je peux aussi bien me tromper...
Plus fort, car plus loin, en particulier en réponse à l'accusation muette des regards aïgus
Et si traitrise fait acte de présence, c'est au bout de ma lame que vous la trouverez embrochée.

Streen s'inclina en apercevant la maîtresse des elfes. Il finit par lui dire:
-Bien le bonjour, je m'apelle Streen et je suis aussi un des naufragés. Je sais que ce que nous proposons ne va pas vous réjouir mais sachez que même si nous sommes armés, nous n'avons pas l'intention de faire du mal à quiquonque. Je préfère néanmoins laisser la parole à Kasumi, Zaiu ou Danat à qui vous devez faire davantage confiance pour qu'ils vous expliquent notre projet.

Investit d'une mission (puisque Damant allait déjà porter la nouvelle) Zaiu du donc usé de pédagogie pour justifier un minimum leurs actes, surtout après la subtile introduction de Streen.

Et ben, on s'est fait attraper par lui

Désignant Dorian le vampire du doigt.

Puis par des mâles qui tenaient leur position. Puis on a vu le chef qui a été tout gentil avec nous comme vous l'avez étées. Puis on s'est dit que c'était pas très malin de s'entretuer et aussi qu'on voulait pas taper sur nos copains. Alors on a pris le pari de jouer franc-jeu. D'où la rencontre.

Pris d'une inquiétude soudaine :

Heu ... Quelqu'un accompagne Damant ?
Le gars tout blanc (Dorian)? Le grand blond et ses chaussures noires (Eomer)? L'elfe comme moi (Streen)?

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Kasumi était blême après les interventions successives de ses compagnons. Il se demandait avec angoisse combien de temps il faudrait encore à cette bande de joyeux drilles pour déclencher un incident diplomatique. Il prit la parole après s'être éclairci la gorge et en prenant garde à témoigner le respect du à la cheftaine des elfes :

- J'imagine que vous avez beaucoup de sujets privés à aborder pendant ces pourparlers mais si vous nous autorisez à vous assister, je me porterai volontaire pour y participer à vos côtés. Je n'ai guère de talent en diplomatie mais un regard extérieur pourrait vous être utile. Tout comme une lame de plus en cas de traîtrise.

La cheftaine n'avait rien répondu à Damant, se contentant de le regarder se préparer puis s'éloigner avec une expression perplexe. A Streen, elle adressé, en réponse à sa tirade, une courtoise inclination de la tête en manière de salut. Mais c'est l'intervention de Zaiu qui la fit le plus réagir. Elle s'autorisa même un sourire.
-Merci pour ce petit résumé de vos aventures. Quant à l'accueil que nous vous avons réservé, il n'était pas exactement "gentil". Nous avons été méfiantes, à juste titre compte tenu de la situation. En revanche, la gentillesse des hommes ne vous étonne-t-elle pas ? Bien sûr, vous êtes du même sexe qu'eux, et ils pouvaient avoir intérêt à vous gagner à leur cause. Même si on peut imaginer que, faisant confiance à vos compagnons, ils aient décidé d'adopter la même attitude vous concernant.
Enfin, elle se tourna vers Kasumi.
-Je ne vois aucun inconvénient à ce que vous ou les autres assistiez à cette rencontre. Au contraire. Je crains seulement que vous n'y appreniez rien de nouveau. A part, peut-être, de macabres détails sur le massacre et ses victimes.

Dorian écoutait sans mot dire l' échange de paroles entre les Luméniens et la cheftaine. Lorsque celle-ci eût fini d' exposer son point de vue le bon vampire prit la parole :

"Cette entrevue entre vous et vos pairs masculins sera utile certainement. Après tout vous n' avez rien à perdre tous autant que vous êtes à éviter un nouveau massacre. De plus cela ne vous prendra pas beaucoup de temps. Si vous le désirez, je peux apporter ma modeste contribution à vous pourparlers aux côtés de mon ami Kasumi. C'est vous qui décidez" fit Dorian d' un ton conciliant.

La prudence diplomatique du rôdeur lui semblait la meilleure voie à suivre.

La cheftaine hocha la tête.
-Comme je le disais à messire Kasumi, cela ne me gêne aucunement que vous et les autres rescapés assistiez aux... pourparlers. Après tout, il n'y a rien de secret dans cette histoire. Mais il faut voir ce qu'en diront nos mâles, J'imagine qu'eux non plus ne seront pas gênés par votre présence et celle de vos compagnons. Ils vous ont acceptés dans leur clan, ont fait bon accueil à Damant et Zaiu... Quelles que soient les raisons de cette bienveillance - j'ai ma petite idée en la matière -, ils accepteront sans mal. Sauf si eux ont des choses à cacher...

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Kasumi hocha la tête après l'intervention de Damant et réfléchit un instant en constatant que Damant se proposait d'aller au village. Finalement, il renonça à le suivre : il était inutile de s'y rendre trop nombreux ce qui pourrait rendre les hommes nerveux. Il aurait aimé constater de lui-même leur disposition d'esprit mais il serait temps de le faire au début des pourparlers. Le demi-elfe chercha un endroit où attendre discrètement que ces derniers commencent. Peut être que l'un de ses anciens compagnons serait désireux de partager le récit de son périple avec lui et jeter un éclairage nouveau sur l'étrange situation.

Streen était ravie d'accompagner la cheftaine au clan des mâles. Elle n'était pas aussi bornée que certaines de ses congénères. Il en était de même pour le chef mâle. Après tout, peut être que la situation des elfes n'était pas aussi desespérée. Peut être qu'il y avait un espoir de parvenir de les ramener à la raison. Mais en admettant que cela fonctionne, pouvait on accuser les mages de les avoir manpulé. Si les mages de l'hospice ont utilisé leurs pouvoirs, il n'y a aucune raison que cela fonctionne puisque le problème est d'ordre magique. Donc la solution était magique. Si par contre ils parvenaient à réunifier les deux clans, cela signifierait que les mages n'y sont pour rien et que les massacres ont vraiment eu lieu et que les deux clans se detestent réellement. Concernant les négociations, les deux chefs elfes étaient frère et soeur. Leur liaison faciliterait peut être la discussion.

Comme toujours quand les situations étaient confuses, Arthur était demeuré confus. Doué comme il l'était avec les mots, il avait préféré la boucler. Après tout, le concours du plus beau parleur (ou du moins inspiré) semblait battre son plein. Se taire était plus sage et les paladins sont, on le sait, sages. On le leur reproche parfois, d'ailleurs.
Mais donc, il était demeuré campé sur ses jambes, stoïque, à la manière d'un jeune chêne. Il espérait qu'Elwenn, d'entre toutes, verrait le point commun entre l'arbre et le paladin. Les elfes font confiance aux plantes, en général.
En écoutant se succéder les discours de ses "compagnons", il se demandait où allait sa loyauté. A Luménis, certainement. A Astrée, si elle avait été là. Bon, à Kasumi, puisqu'Astrée l'avait choisi. Et puis à Elwenn. Ensuite, seulement, aux autres. Tous n'étaient pas Luméniens. La plupart n'avaient démontré aucun attachement à Lathandre, à ses principes, et aux valeurs que défendait le Conseil. Alors quoi ? S'il fallait embrocher le mort-vivant (un MORT-VIVANT !!! A Luménis !!? Nul doute que le dieu de l'aube devait se masquer les yeux lorsque son regard tombait sur Hélonna !) pour défendre la jeune elfe, il ne pensait pas qu'il hésiterait plus d'un demi-battement de coeur. Et non, ce n'était pas parce que c'était une jolie jeune femme qui l'avait traité avec plus d'amitié qu'aucun de ces aventuriers en costume de cuir bardés d'armes meurtrières. Enfin si, c'était exactement pour ça.
Il n'osait pas bouger, de peur de rompre un équilibre déjà mal en point. Et il n'était pas certain d'avoir tout suivi. Il allait falloir affronter les elfes mâles. Leur parler, du moins. Peut-être plus. Il comprenait la réticence des femmes. Une partie de lui-même avait envie d'aller prendre la main de l'empoisonneuse. Mais il craignait que la tension ambiante ne donne à son geste une connotation qu'il ne voulait pas.
Bref, il demeura figé.
Beaucoup de choses peuvent se produire derrière une apparence de chêne, mine de rien.
Comme il était confus, il décida de se fier à Kasumi. C'était le seul être pondéré à l'horizon. Arthur aimait les êtres pondérés. Il décocha quand même un sourire embarrassé à Zaiu, qui avait l'air aussi confus que lui, mais l'exprimait d'une manière diamétralement opposée.
Mais si Kasumi bougeait, il se coulerait dans son ombre. Et si non... et bien tant pis. Il pouvait prendre racine. Surtout si Elwenn demeurait à proximité. Il se demanda néanmoins si elle assisterait au conciliabule des chefs et l'espéra avec ferveur.

HRP : J'accélère un peu les choses

. Et comme aucun de vos personnages n'a suivi Damant, je pars du principe qu'il est le seul à aller chercher les mâles.

Damant

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Une demi heure après le départ de Damant, celui-ci reparut avec, à ses côtés, deux elfes de sexe masculin. Arthur et Kasumi n'eurent aucun mal à identifier l'un d'entre eux : ses traits en faisaient, indéniablement, le frère de la cheftaine.
Un profond silence s'abattit sur l'assemblée tandis que les deux dirigeants se dévisageaient, le regard brillant, la mine crispée en un rictus hostile. Puis, avant que les naufragés aient pu dire quoi que ce soit, ils se mirent à parler en même temps. S'ensuivit une discussion houleuse et incompréhensible, puisque les elfes s'exprimaient dans leur langage particulier. Toutefois, à leurs mimiques, au ton qui montait sans cesse, aux mains crispées sur leurs armes, on sentait bien qu'ils n'échangeaient pas des amabilités et que la seule chose les empêchant de se battre sur l'heure était la présence d'observateurs étrangers.
Mais même ce garde-fou ne semblait pas devoir suffire à éviter le drame. Le silence, à nouveau, s'était brutalement installé, pesant, lourd de menaces. Le frère et la sœur avaient reculé d'un pas, les doigts serrés sur la garde de leur épée. Le duel paraissait imminent.
C'est alors que se produisit le phénomène. Les phénomènes.
Il y eut d'abord une lueur, à l'est, sans doute au-dessus des montagnes. Ni sa grande distance, ni l'épais dais de verdure des arbres ne purent réellement en diminuer l'éclat. Vint ensuite un grondement sourd, puis l'île fut ébranlée par une violente secousse qui projeta à terre les belligérants et leurs témoins. Autour d'eux, la forêt n'était plus que tumulte, comme les oiseaux s'envolaient en criant, comme les animaux détalaient dans les fourrés.
Peu à peu, cependant, le calme revint. Plus de lueur, plus de secousse, plus de grondement. Ne subsistait que l'émoi faiblissant de la faune.

En l'espace d'un instant, Streen avait cru que les elfes parviendraient à un accord. Enfin ce conflit allait prendre fin et les aventuriers pourraient tous reprendre leur route. Ses espoirs tombèrent en fumée lorsqu'il vit le duel que s'apprêtaient à mener les deux elfes. Trop tard, il n'y avait plus rien à faire pour eux. Tant pis, qu'il s'entretuent. Il n 'y avait pas d'autre solution.
A ce moment là, une violente secousse avait ébranlée l'île. Si le groupe était simplement tombé à terre, Streen fit un vol plané pour se retrouver tête la première dans un tronc d'arbre creux.
-Par tous les dieux mais qu'est ce que c'était que ca?
Avant de réaliser qu'il se retrouvait dans une situation inconfortable.
-Hé quelqu'un peut il me libérer s'il vous plait?
La situation n'avait sûrement pas tourné en sa faveur...voilà qui était embarassant, trés embarassant...facheux même.

Eomer avait observé la rencontre assis le dos contre le tronc d'un gros arbre, cela se passait visiblement assez mal et il ne comprenait pas grand chose à l'échange entre les deux elfes. Leurs réparties étaient tellement vives qu'il n'arrivait pas à discerner tous les mots de leur conversation.
Quand vint le tremblement de terre sa posture assise le sauva d'une chûte peu gracieuse comme celle que Streen fit.
Que se passait t'il ? Il se releva, les sens en alerte et les armes dégaînées...

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Ayant laissé la place aux bélligérants mâle en s'écartant silencieusement contre un tronc d'arbre, bras croisés, observe avec une consternation intérieure à quel point les pourparler semblaient tourner au vinaigre.
La secousse lui fit poser un genou à terre et sous l'effet de l'enchantement de l'orbe d'ébène, il dût détourner le regard de cette lueur incandescente qui pointait au dessus des pics montagneux par delà les frondaisons.
Quand les éléments se calmèrent, il se redressa et épousseta ses vêtements, puis, légèrement ironique :

Apparemment, ceux qui nous (englobant d'un geste rapide les luméniens) paraissent les plus coupables, semblent aussi êtres les plus en colère...

HRP : Dorian et Eomer ayant des origines elfiques, ils comprennent logiquement la langue des elfes. Je suppose que nos elfes sauvages parlent un dialecte elfique bien particulier que les deux elfes luméniens ne comprennent pas

.

Dorian se leva en même temps que ses compagnons luméniens. Il avait écouté sans un mot le dialogue véhément entre les deux chefs des Elfes sauvages, Malgré sa connaissance de la langue elfique, il n' avait rien compris de précis. Cependant les expressions des visages des deux Elfes sylvains était suffisamment éloquantes : aucun des deux ne voulait croire l' autre et c' était à croire que les deux Elfes ne cherchaient que l' affrontement.

Les choses en étaient là lorsque survint la triple interruption : la lueur, le grondement et finalement la secousse. Dorian, appuyé contre un arbre, sauta sur ses pieds et tourna la tête, dans la direction d' où venaient les différents phénomènes. Aiguisant ses sens, il lança l' habituelle détection sensorielle.

Dorian - - -> détection sensorielle - - -> vers l' est en direction des lueurs et bruits effrayants.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Kasumi se tenait prêt à s’interposer pour éviter que les pourparlers ne tournent au bain de sang. Il était bien conscient que, seul, il ne parviendrait sans doute pas à empêcher le massacre mais il s’agissait là de leur seul espoir à long terme. Si les deux communautés elfes se détruisaient et même si les Luméniens s’en sortaient sans dommage, ils ne parviendraient jamais à remplir seuls leur mission sans parler de retourner un jour à Luménis. Ses réflexions furent brutalement interrompues quand la secousse le projeta au sol avec violence. Lorsque les éléments se furent enfin calmés, il chercha des yeux la source de cette catastrophe, s’attendant à une attaque imminente. C’est ce qu’il aurait fait, lui, pour profiter de la désorganisation.

- Tenez-vous prêts, éloignez vous des arbres !

Il avait parlé sans réfléchir, sans songer qu’il n’était en aucun cas le mieux placé pour donner des ordres.

Arthur, contrairement à certains de ses compagnons incroyablement lestes, prudents, costauds et dotés de sens exacerbés, s’était étalé par terre dès la première secousse. Les gens très grands ont parfois ce genre de problèmes : le centre de gravité mal placé, tout ça. Bref, il avait vu l’humus de près, puis s’était relevé un peu paniqué, sans la moindre once de lueur de début de compréhension de ce qui s’était passé. Ses yeux avaient cherché Elwenn, mais les lumières au firmament l’éblouissaient plus qu’elles ne l’aidaient en ces circonstances. Heureusement le professionnalisme prit le dessus dès qu’il entendit un ordre clamé au-dessus du tumulte. Il ne réfléchit pas à qui l’avait prononcé et quelle était sa légitimité, mais il était conditionné à répondre à ce type de ton péremptoire et assuré.
Aussi obéit-il, dégainant sa lame courte, espérant ne pas trancher un allié au passage, et s’écarta-t-il des troncs. Il ne savait pas bien par où regarder, ni quoi, mais au moins, il avait la sensation de se tenir aussi prêt qu’il le pouvait.

HRP : Effectivement, les elfes parlent un dialecte bien particulier. Même ceux qui connaissent bien l'elfique ne le comprennent pas vraiment.

-Tu peux rengainer ta lame, Arthur : aucun ennemi n'est dans les parages, dit Elwenn au paladin après s'être approchée de lui.
Puis elle ajouta, à l'intention de tout le groupe :
-L'origine de ces phénomènes est très lointaine. Je n'ai pas vu d'où jaillissait la lumière mais... Je dirais qu'elle est apparue non loin de la forteresse de pierre où étaient enfermés les mages.
Les deux chefs, comme elle, ne semblaient pas redouter d'attaque imminente : un temps oublieux de leur querelle, ils se contentaient de fixer l'est, les sourcils froncés.
-Notre shaman saura sans doute...
-Notre guérisseuse aura senti...
Ils avaient parlé en même temps. A présent, ils se dévisageaient.
-Tu es certainement au courant des plans de tes alliés, n'est-ce pas ?
-De TES alliés, tu veux dire. Que sont-ils en train de préparer, hein ?
Le conflit, brusquement, avait repris toute son actualité.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Kasumi préféra rengainer sa propre épée en constatant que la tension était à nouveau à son apogée. Le moindre signe menaçant pouvait précipiter la rencontre dans un bain de sang. Si la diversion magique avait un instant suspendu la menace, la méfiance était repartie de plus belle. Le rôdeur ne pouvait qu’observer, médusé, les deux belligérants principaux. Prendre le parti de l’un ne ferait qu’attiser la haine, tenter de ménager les deux serait perçu comme un acte de lâcheté ou de trahison. Le demi-elfe ne savait que faire et regrettait une fois encore les talents de conciliatrice de sa compagne. Il eut même une étrange pensée nostalgique envers son père. Il était un bien piètre successeur au diplomate chevronné.

De leur côté, Damant, Eomer et Zaiu étaient en train (encore) de se quereller sur la traduction a posé sur les paroles des deux chefs. Malgré tout le vocabulaire réunis chez les elfophones, personne ne comprenait l'accusation majeure et irréversible dont faisait l'objet l'élite guerrière mâle lors de l'hypothétique "nuit de la tourte aux cornichons". Quant à savoir si, sur cette île, un cornichon pouvait servir à faire plusieurs tourtes et s'il fallait abattre le dit cornichon avec douzaine de javelots pendant sa période de rut, ceci est une autre histoire. Toujours est-il que ces débats passionnés furent interrompu par l'envol d'un traineau volant tracté par des cerfs dans notre monde ! Ce qui provoqua la mystérieuse secousse à la luminescence inquiétante dans cette aventure de Dongeon et Dragon 4.8 !!!
Si rien ne se passa dans l'immédiat (éruption de volcan, faille spatio-temporelle, Tsunami, Origami, Tiramisu et autre virulences naturelles plus ou moins désagréables) la discussion reprit entre les chefs avec un nouveau chapitre.

On avance donc !
A la bonne heure ! Qui est l'allié de qui ? Il y aurait un Drow au milieu que Zaiu n'en serait pas étonné. C'est comme dans l'histoire de Hif et Percule ! Un kobold et un raskasha frêres qui s'accusent mutuellement de tricherie aux billes. Finalement, le second mange le premier puis découvre que le marchand vendaient des billes qui revenait dans sa poche : ainsi, le filou revendait toujours les mêmes billes ! C'est fou non !

L'histoire se finit bien, Percule mange aussi le marchand et va voir un nécromancien pour réparer son frère.

C'est que la rigueur paladinesque n'est pas chose équitablement répartie entre les vivants et que le jour de la distribution, Zaiu était puni
Sentant que l'assemblée attendait très certainement la fin de l'histoire il conclut :

Streen essayait désespérément de sortir sa tête du tronc. Aucun de ses amis n'avait daigné de l'aider ne serait ce qu'un court instant. Ils souhaitaient à ce qu'il reste dans cette position précaire ou quoi? Tant pis, il allait devoir se débrouiller tout seul. Avec l'aide de son épée, il taillait l'herbe autour du tronc. par chance la racine était peu profonde. Avec soulagement, il put se relever mais sa tête était toujours coincée dans le tronc. Il marcha donc en direction des elfes le visage étant remplacé par le tronc.
-Ecoutez dit il aux deux chefs, vous venez d'être témoins tous les deux de la puissance des mages. Qu'importe que vous imaginiez chacun comme étant complice avec eux, votre but tout comme le notre consiste à les neutraliser. Même si votre clan meure au combat à cause de ces fous, au moins il aura quand même essayé alors que si vous restez chacun de votre côté ou si vous faîtes un duel, les mages finiront par vous éradiquer rapidement. Il serait judicieux d'oublier un bref instant vos querelles et attaquer les mages. Et puis comme je vous l'ai annoncé, si un clan attaque l'autre à cause de la complicité qu'il entretient avec les mages, il aura au moins essayé.
Puis il continua s'adressant au groupe général:
-Maintenant si ca ne vous fait rien, j'aimerais que vous m'aidiez à sortir ma tête hors de ce tronc. Je ne vois rien et j'étouffe moi.

A son tour, Dorian s' avança vers les deux chefs elfes en levant les bras comme pour faire le geste de les séparer. :

"Tout doux Citoyens. Mes amis sont dans le vrai : réfléchissez. Aucun d' entre vous ne pourrait lancer cette magie même avec l' aide de comparses restés à distance. Après tout vous vous trouvez au même endroit et toute magie qui frapperait ici nous frapperait tous sans exception. A moins bien entendu que l' un de vous deux groupes n' ait décidé de sacrifier une fraction des siens en l' envoyant ici en soi-disant mission de pourparlers pendant que les sorts seront jetés.

Soyons lucides : ceux que nous sommes venus traquer ne sont sans doute pas très contents de votre possible rapprochement. A moins bien entendu qu' ils n' aient d' avantage sombré dans la folie, dans ce cas l' attaque qui vient de se produire n' a aucune rationalité..."

Après ces bonnes paroles convaincantes (du moins Dorian l' espérait-il), il se recula fermement laissant aux deux chefs le soin de revenir à la raison ("vaste besogne" se disait le demi-elfe avec humour...)

Dorian profita de ce moment pour marcher vers son compagnon Streen afin de l' aider à sortir sa tête du tronc de l' arbre (mais comment diable ce pauvre Streen avait il réussi à la mettre là?).

"Laisse-moi t' aider" fit-il.

Le bon, vampire prit la hache des mains de Streen et donna de petits coups précis et secs autour de la tête afin d' aménager une ouverture suffisamment grande. Heureusement la précision vampirico-elfique de ses gestes aidée par son expérience de forgeron-maréchal-ferrant l' aidait grandement dans cette tâche.

Eomer se désintéressait plutôt de la suite des évènements, de toute façon il avait fait son possible pour arranger les choses et ne pouvait rien faire de plus pour améliorer la situation. Le rôdeur était plus interloqué par le dialecte utilisé par les elfes, il n'en avait compris que quelques mots épars alors même qu'il savait utiliser la langue elfe couramment... Etais-ce un ancien langage préservé par l'isolation de l'île ? Vraiment excité par cette découverte et faisant fi de toute les conversation en cours il se tourna vers les elfes et leur dit, tout en franchise brute et sans détours:

" Bon ! Il est temps d'agir dans un sens ou dans l'autre, vous pouvez vous entretuer en courant le risque de vous être fait totalement manipuler ou nous accompagner pour traquer ces mages et les éliminer. Quoi qu'il en soit j'aimerai vous demander une chose.....
Vous n'auriez pas quelques livres écrits dans votre langue que je pourrais remporter avec moi sur le continent ? Si vous veniez à disparaître j'aimerai au moins sauver une partie de votre culture et votre langue... "

Conclut très sérieusement Eomer, avec son franc parler qui n'était plus une suprise pour ses compagnons.

Damant s'était approché de Streen et de Dorian et finissait d'aider ce dernier à retirer le tronc (avec un "plop" incongru), l'oreille tendue vers les discussions du reste du groupe.
Une fois l'aventurier libéré, il retourna vers les elfes, sa lame dans la main.

Il est evident que le seul point sur lequel vous sachiez vous mettre d'accord est que ces thaumaturges font partie du problème. Si nous partions de là, en extrapolant le fait que chacun de vous sache ne pas être de mêche avec eux, pour savoir contre qui tourner nos armes avant de retourner à la poussière qui nous a vu naitre?

Arthur avait la sensation, ou plutôt la certitude, que tous ces palabres leur faisaient perdre un temps précieux. Il avait envie de partir en courant vers la lumière, la lame au clair, et d'aller affronter du mage dément. Bon, c'était un tantinet suicidaire, mais vu la tension ambiante, aller se soulager contre un arbre l'était probablement tout autant. Bref, s'il avait été seul avec Elwenn, il lui aurait sans doute dit : "on y va, tu me couvres ?".
Et il y avait un autre problème : il n'y voyait strictement rien. Il risquait donc de tomber dans un gouffre (ou la gueule d'un alligator mutant) avant même d'avoir rallié le chemin de la forteresse.
Bref, il fallait qu'il range ses pulsions de mort quelque part en attendant que quelque chose se décide. Il se contenta donc de rengainer son arme et d'acquiescer benoîtement à la dernière réplique prononcée, qui s'avéra émaner de Damant.
Le paladin n'en avait pas entendu un traître mot mais il était optimiste, et l'espéra sensée.

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